Je m’appelle Thomas, mais tout le monde m’appelle « Tom ». Je n’aime pas ce surnom. Lorsque nous inversons les lettres de Tom, elles forment « mot ». En français, ce terme à la piètre signification de simples ensembles de lettres dans une phrase. Je sais valoir mieux que cela. Bizarre ? Oui, sûrement. Je dois être bizarre à réfléchir sans cesse à la plus pure définition des mots, des expressions et surtout à me parler tout seul. Je réfléchis souvent à haute voix, ça m’aide à me concentrer et à faire le vide dans ma tête trop souvent emmêlée de milles et unes idées. Les gens n’aiment pas ceux sortant de la normalité, mais peut-être est-ce vous qui êtes anormal. Hm, y avez-vous déjà pensé ? Sûrement pas, mais moi si. Ça m’arrive même tout le temps ce genre de réflexion. Mais qu’est-ce que je peux faire ? Cela ne changerait rien à ma vie et à celle d’autrui à me lancer dans un argumentaire tel que celui de mon surnom. Alors, je ne dis rien préférant écouter et observer que de parler. Puis, parler de tout et de rien. Haha ! Si on me laissait, au moins, parler à la place de m’interrompre sans arrêt. Moi, je sais le prénom très significatif pour tout être et donc je préfère mon véritable prénom au surnom de Tom. La preuve scientifique des prénoms n’a, malheureusement, pas encore été donnée. Un jour, il va falloir que je me penche là-dessus. En attendant, je vais devoir me coltiner toutes mes connaissances et même ma famille qui se borgnes à m’appeler Tom. Non mais, même ma mère en a pris l’habitude.

Ma mère m’a toujours décrit comme un garçon analytique et rationnel et dans son propre monde. Un véritable petit génie, un jeune homme intelligent et vif d’esprit. Il semblerait que je sois un tantinet – se sont ses mots – arrogant désirant se prouver aux autres. Je ne sais pas, mais je sais que je préfère les faits aux qu’en dira on et aux rumeurs. Si je lis un article, que j’écoute quelque chose à la radio ou que je regarde la télé, je vais tenter d’aller corroborer l’information avec une autre source voire plusieurs. J’ai cette tendance à ne pas croire à tout et n’importe quoi. Je ne suis pas crédule voyons. Je n’ai jamais vraiment aimé l’école pour une raison semblable. J’ai l’impression qu’on essaie nous bourrer le crâne de connaissances sans queue ni tête.

Non, je ne suis pas toujours grognon. Je suis un peu cynique et sarcastique c’est tout. Je ne sais pas où s’en va le monde, mais parfois je sens qu’il est dirigé par des bêtas en puissance. C’est sûr qu’avec ces gens aux commandes, on s’en va droit dans le mur. Pourquoi certains ne voient pas encore clair avec les changements climatiques. Allo !!! Y a-t-il un cerveau là-dedans ? Et moi le geek discret et réservé ? Encore ces stéréotypes de malheur. Ce n’était pas comme si je passais des heures, enfermé dans ma chambre soit à jouer aux jeux vidéo ou à faire de la programmation. J’aime m’amuser aux jeux vidéo évidemment, mais je n’en fais pas une maladie pour autant. Toutefois, c’est vrai que les ordinateurs n’ont pas de secrets pour moi et cela depuis mon adolescence. J’en suis même très fier. J’ai aussi toujours aimé construire et déconstruire puis, construire à nouveau dans le but d’améliorer n’importe quoi : un jouet, un instrument de travail et évidemment, un ordinateur. J’aime dessiner et plus particulièrement des plans. Peut-être que j’aurais pu devenir architecte. Qui sait ? On me dit passionné et déterminé dans les projets qui me tiennent à cœur, mais ma vie n’est pas bordélique pour autant. Je vous prie de vous enlever de la tête ce fichu stéréotype du geek puant et vivant dans le noir. J’aime la méthode et la propreté voir mes proches pourraient même en dire que j’ai un toc. Je me vêtis avec style – même si j’essaie d’être écolo en même temps - et mon studio est toujours bien rangé. J’ai aussi mes habitudes de ménage, de rangement et d’apprivoisement hebdomadaire. J’aime la routine. Et pour vous prouver que je ne mange pas que des surgelés devant un écran d’ordinateur, j’aime cuisiner. Depuis que je vis seul, j’ai pris un certain plaisir à cuisiner des plats simples au début et, parfois, dorénavant plus complexe. Il m’est même arrivé de cuisiner des pâtisseries pour mon amie et ma famille. J’aime la sensation et la fierté d’un bon repas fait par mes propres moyens.

J’ai une bonne amie et sûrement quelques connaissances avec qui j’aime, parfois, traîner. Et non, je vous détrompe une fois de plus : je ne suis pas le mec solitaire qui ne voit jamais le soleil. Ce ne sont pas tous les hackers qui ont la peau blanche à force d’être enfermé. J’aime sortir et marcher quotidiennement. Ok, je dois avouer être timide avec les autres. Bon, on ne peut pas être parfait. Bah, je n’aie pas non plus envie de me mettre sur le devant de la scène. Puis en parlant de scène, je ne sais pas danser. Bon, j’évite justement ce genre de fêtes déjà qu’après plus de deux heures dans un bar, je fatigue et je ne souhaite que rentrer à la maison. Là, je prie le ciel pour que mon amie veuille en faire autant sinon, ça va être dur de m’éclipser. Je n’ai pas envie de la décevoir ou de lui faire faux bon. C’est mon amie après tout et ça me chicote de la laisser seule dans un tel endroit. En plus, je ne tiens pas l’alcool. Non vraiment, je déteste les bars.

Moi, je préfère d’autres lieux comme les musées ou les bibliothèques voire les piscines et les parcs, la forêt et la montagne. J’aime nager, mais pas les sports d’équipe auxquels je suis complètement nul. Je suis passionné de plusieurs sujets tel que l’histoire, la culture, les sciences, mais, apparemment, ce n’est pas tout le monde qui aime en entendre parler. Alors, on me traite d’intellectuel et de snob m’évitant. J’aimerais leur dire franchement parfois. C’est malheureux que je n’arrive pas à révéler le fond de ma pensée aux gens surtout quand je me rends compte qu’ils sont à côté de la plaque. Ouais, j’ai peur.

Mon père me dit souvent que puisque j’en ai autant dans le ciboulot, je devrais devenir professeur pour diffuser ma connaissance. Le problème, c’est que oui j’ai peur. J’ai peur de ce que cela donnerait. Je crains d’échouer, j’ai peur de me retrouver perdu dans un monde nouveau. Il y a tant de choses que je voudrais faire outre d’être hackeur. J’aimerais avoir plus d’ambition ou à la limite craindre moins l’inconnu.