L'histoire de Carson débute en plein cœur d'Edimbourg, dans une chambre d'un hôpital situé dans la capitale écossaise. On entendait distinctement les cris pousser par la petite fille. La sage-femme avait enroulé une serviette autour du petit corps frêle de la nouvelle-née qu'elle donna à la mère. Puis, celle-ci berça son enfant dans les bras en entonnant une petite chanson traditionnelle. Emmitouflé sous une épaisse couverture, elle la serrait contre son sein. Elle venait de donner la vie. Rien ne la rendait plus fière et plus heureuse. Elle avait donner la vie. Elle avait juré de veiller sur Carson, d'être toujours là pour elle. Carson devait être un garçon. C'est ce que son père aurait préféré. Un fils. La déesse, ou Dame Nature, elle, en avait décidé autrement. Ainsi, Carson était le fruit de l'union entre une professeur de littérature ancienne à l'université d'Edimbourg et d'un officier de la Royal Navy.

Les premières années de sa vie étaient heureuses, sans événement notable. Elle ne manquait jamais de rien. Très tôt, elle développa une passion pour l'histoire, qui lui avait été transmise par sa mère. Sa mère souhaitait qu'elle se fasse son ouverture d'esprit et devienne une femme indépendante. Elle l'invitait à faire des expériences, à côtoyer des gens de toutes origines. Les difficultés viennent avec la scolarité. Des difficultés avec les autres. Elle connaît le harcèlement scolaire. Les enfants sont méchants entre eux. C'est le genre de chose qu'elle garde pour elle, pour ne pas inquiéter ses parents. On se moque de sa rousseur, de son côté miss je-sais-tout. Et malgré cela, elle défend quand même les autres élèves harcelés.

Durant l'adolescence, elle se découvre, se révèle à elle-même et aux autres. Période difficile de sa vie. Rejetée par ses pairs, moquée à cause de sa crinière rousse et de ses tâches de rousseur qu'elle voit comme une tare. Période où elle ne parvient pas à s'apprécier. La puberté n'aide pas à lui donner plus confiance. Difficulté à s'assumer. Premiers baisers volés. Le regard des autres et de nouveau le rejet, le harcèlement. Elle est la fille bizarre, la fille tellement différente. Elle se plonge dans les livres pour fuir une réalité à laquelle elle essaye d'échapper. Mal-être qui la consume, qui la dévore de l'intérieur. Un sentiment qui s'ancre en elle, d'où une difficulté à tisser des liens aux autres, à faire confiance.

Jusqu'à ce qu'on lui dise qu'elle n'est pas si bizarre. Qu'elle ressente quelque chose de différent. Le battement dans son cœur. Une fille solaire et rayonnante. Tout son contraire, mais c'est ce qu'il lui fallait. Un peu de soleil dans son monde de ténèbres et de solitude. Le frisson qui la parcourt au contact de ses lèvres dans son cou. Et puis, elle découvre que toutes les bonnes choses ont une fin. Rupture avec sa petite amie. C'est le cycle de la vie.

Après avoir obtenu son diplôme, elle étudie la criminologie et rejoint l'académie de police. Cadette intègre et douée, elle sort major de sa promotion et devient officier de police en uniforme. Elle mène ses premières enquêtes. Elle monte en grade jusqu'à devenir enquêtrice au sein du bureau de la police d'Edimbourg. Son don est d'une aide précieuse quand il s'agit d'homicide. Cela lui permet de voir ce que les autres ne voient pas, d'entrer en contact avec les défunts, de voir leurs derniers souvenirs. Elle est aussi très douée pour les opérations de filature, pouvant suivre une cible sans se faire repérer.

Actuellement, elle est au bureau des disparitions. Elle a demandé à changer après une relation au travail. Carson avait rencontrée une femme. C'était une collègue avec un grade supérieur au sien. Elles ont sympathisé, se sont rapprochées. Cette femme était en couple avec un homme quand elles se sont rencontrées pour la première fois. Puis, les choses ont évolués. L'amitié a laisser place à d'autres sentiments. Après la mort de son mari, Carson l'a aidée et quelques temps après, commençait une relation entre les deux femmes. Carson était plus à l'aise, mais sa partenaire était plus discrète sur son orientation. La jeune enquêtrice lui reprochait de rester dans le placard, de ne pas assumer, que si c'était parce qu'elle avait honte d'elle, alors Carson serait aussi bien seule.

C'est à ce moment qu'elle a regretté ses propos, perdant la femme qu'elle aimait. Le plus dur, c'était d'être proche d'elle, de la voir au travail, mais de s'ignorer, de faire comme si elles n'étaient rien l'un pour l'autre.