Bloody day + Naria

Nadeem Zaman

Questionable morality

Pseudo : Nuit d'orage
Avatar et crédit : Riz Ahmed + moi
CW : Criminalité et violence
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Bloody day + Naria Jla0

Occupation : Avocat pénaliste, mais il sait à qui il doit sa réussite, Nadeem. Aux trafiquants, aux voyous, à sa moralité défaillante. (cabinet sur Princes St)
Âge : 42 Quartier : New Town (West End)
Situation familiale : Fiancé à Victoria, beau-père de Moïra, père de Neeli
Date d'arrivée à Edimbourg : 2010
Don : Empathe + Nadeem a une affinité particulière avec la tristesse. Il peut ressentir la mélancolie ou le désespoir des autres comme si c'était le sien. Il lui arrive même d'avoir un aperçu des souvenirs tristes de ses proches.

Bloody day + Naria Q5ta

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Bloody day + Naria

Mer 3 Juil - 0:05

Bloody day
Ses mains ne tremblaient déjà plus et Nadeem s'inquiétait non plus pour son secrétaire, mais plutôt pour sa propre santé mentale. Durant le jour, il devenait étrangement habitué au pic soudain de violence. Il menait sa vie comme si de rien était. Et le soir... Il était encore tôt pour le dire, mais l'avocat ne s'attendait pas à dormir comme un bébé dans les prochaines semaines. Il réentendrait le son du coup de feu ou le bruit lourd du corps du garçon tombant sur le sol. Il avait également peur que les cauchemars de l'arrière-salle du Hive reviennent et ne se mélangent à ceux-là.

Il coupa le contact et attendit quelques minutes dans sa voiture, le temps de faire le point sur ce qui s'était passé et sur ce qui allait se passer. Yana était arrivée au cabinet. Elle avait séquestré Nadeem et Eliott, son secrétaire, dans le bureau jusqu'à ce qu'elle aperçoive son reflet et les soi-disant fantômes qui la suivaient. Le jeune garçon avait, allez savoir pourquoi, pensé que rentrer dans son jeu leur permettrait de s'en sortir. Elle lui avait planté une balle dans le ventre. Puis l'hôpital, les pots-de-vin, la mobilisation générale pour effacer un maximum de preuves et trouver une histoire solide à vendre à la police. Et, il arrivait enfin à son présent : la discussion avec Victoria à propos de ce qu'il venait de se passer.

Il claqua la portière, se forçant à avoir l'air le plus normal possible au cas où un voisin l'observerait rentrer chez lui au milieu de la nuit. Il avait fermé sa veste afin de cacher les énormes taches de sang, si énormes qu'elles donnaient l'impression que le rouge était la couleur initiale du tissu. Elles avaient eu le temps de sécher et rigidifier la matière, créant un inconfort physique qui semblait bien minuscule, en comparaison à la gravité de la situation. Il déverrouilla la porte, tendit l'oreille.

- Vic ?

Il n'osait pas parler très fort, le but n'était clairement de ne pas réveiller ou de faire débouler l'une des deux filles. Il ne cherchait qu'à localiser sa fiancée qui devait certainement être restée debout après son message où il disait qu'un accident avait eu lieu, mais qu'il allait bien. Il n'avait pas eu le temps de rester sur son téléphone pour lui en dire plus ou répondre à ses interrogations après ça. Il avait dû joindre une multitude de personnes pour garder la situation sous contrôle. Le plus dur avait été de trouver une personne volontaire pour baby-sitter Yana.

Nadeem trouva sa fiancée et commença par lui sourire pour dédramatiser, avant de fermer la porte derrière lui. Ils allaient parler dans l'intimité de la pièce. Il avait déjà abandonné son portable sur un meuble de l'entrée par mesure de précaution. Il était prêt. Il avait - durant une courte période - envisagé de ne pas lui raconter ce qu'il s'était passé à peine arrivé, mais n'avait plus l'énergie pour mentir à sa propre fiancée. Ils fonctionnaient mieux quand ils travaillaient ensemble dans le même but plutôt que lorsque l'un tentait de protéger l'autre de la merde dans laquelle il s'était foutu.

- Il s'est passé quelque chose au cabinet.

Il gardait encore une voix assez faible, parce qu'il avait habité en appartement toute sa vie avant cette maison et pensait encore parfois que les murs avaient des oreilles. Et pour lancer la conversation, il ne trouva rien de mieux à faire qu'ouvrir la veste pour faire apparaître son vêtement ensanglanté. Il s'imaginait que c'était un bon point de départ qui ne nécessitait pas qu'il trouve les bons mots. Ça posait tout de suite l'ambiance.

- C'est pas le mien !

Il dit ça avec hâte, dès l'instant où il réalisa qu'elle allait sûrement s'inquiéter pour lui. Bien qu'une rapide réflexion aurait permis à n'importe qui de calculer qu'un homme qui viendrait de se prendre une balle dans le ventre n'aurait pas conduit jusque chez lui et ne l'annoncerait pas à sa femme en étant debout et capable de parler.@Victoria Morgan

Rappelle-toi avant l'orage, quand la ville était calme et tes mains autour de moi.

Victoria Morgan

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Occupation : Associée dans une structure aidant à la réinsertion d'anciennes détenues à travers l'Art.
Âge : 40 Quartier : New Town.
Situation familiale : Fiancée à Nadeem Zaman depuis 1000 ans, mère de Moïra (10 ans) et Neeli (2 ans)
Date d'arrivée à Edimbourg : De retour depuis octobre 2020
Don : Elle a la faculté d'entendre les voix des morts, généralement la nuit. Don qu'elle confond avec de la schizophrénie, non consciente que ces voix existent réellement.

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Re: Bloody day + Naria

Jeu 18 Juil - 22:48

Bloody day
Les filles dormaient paisiblement alors qu’un étage plus bas, dans la cuisine de l’immense maison de la famille Morgan/Zaman, une femme était en train de faire nerveusement les cent pas. La tassé de thé posée sur la table à manger avait refroidi. Victoria s’était préparé la boisson en se disant que du thé pourrait calmer ses nerfs, mais n’avait pas encore pensé à le boire. Sans doute était il maintenant tiède.

Si elle n’avait pas cette mauvaise manie, sans doute que la brune se serait rongé les ongles jusqu’au sang en attendant le retour de son fiancé. Les échanges par SMS qu’ils avaient eu avaient été très brefs ; Nadeem l’avait alerté qu’un accident était survenu au cabinet et qu’il allait bien, mais n’avait pas été plus précis que ça.

Naturellement, Victoria s’était donc énormément inquiétée et avait commencé à imaginer mille et un scénarios en partant du moindre grave où un client mécontent serait rentré dans le cabinet et aurait essayé de lever la main sur l’avocat, au pire où la vie de son fiancé était en danger. C’était malheureusement une habitude pour elle : elle imaginait toujours le pire, et restait fixé là dessus. Elle avait tenté de renvoyer quelques messages restés sans réponse, ce qui confirma l’une de ses craintes : l’affaire était urgente au point que son fiancé n’avait pas le temps de la rassurer. Elle craignait également que finalement, après leur échange, il ait fini par être blessé et ne répondait pas parce qu’il était à l’hôpital.

Elle poussa un long soupire et tentait de respirer profondément pour se calmer, mais abandonnait à chaque fois. Quand elle s’inquiétait pour son fiancé, elle ne savait pas faire autre chose que ça. Ça, et faire les cent pas dans la cuisine en guettant pour entendre le bruit de clé dans la porte d’entrée. Elle détestait ce sentiment d’impuissance qui l’avait envahie depuis le moment où elle s’était mise à attendre, et ne supportait encore moins l’idée de ne pas savoir ce qu’il se passait dans son dos.

Malheureusement pour le couple, la vie professionnelle (et parfois la vie privée aussi) de l’avocat ne donnait à ce dernier que de trop bonnes raisons de se retrouver en danger. Fréquenter et travailler pour Stud était l’équivalent d’un flingué posé sur la tempe dont le coup pouvait partir à tout moment. Depuis des années maintenant, la brune craignait que le coup de feu ne parte sans prévenir et lui retire l’homme qu’elle aimait le plus au monde.

Quand enfin la voix de son fiancé lui parvint, la brune poussa un profond soupir de soulagement. Il était là, à la maison, et il était vivant. Le reste ne lui importait presque pas. Elle était ravie de voir que Kovou restait silencieux et ne prenait pas le risque de réveiller les filles qui étaient endormies à l’étage. Égoïstement, elle voulait garder son fiancé rien que pour elle.

« Je suis dans la cuisine ! »

Elle se retourna en direction du couloir de l’entrée dans l’idée de se jeter aussitôt dans les bras de son fiancé et le serrer contre elle, mais son élan fut aussitôt stoppé par la vision d’horreur pure qui s’étala devant ses yeux. Le sang séché avait tâché toute la chemise de l’avocat. Elle fronça les sourcils de dégout mêlé à de l’inquiétude. D’un main fébrile et tremblante elle pointa du doigt la chemise trempée de sang séché, en sentant que si c’était son fiancé qui était blessé, elle n’était pas certaine de ne pas tourner de l’oeil.

« Oh Dieu merci …. »

Articula t-elle dans un soupir de soulagement qui lui fit tourner la tête tant elle avait retenu son souffle avec horreur. Son coeur vivait des ascenseurs émotionnels qu’elle n’était pas certaine de pouvoir gérer. Oubliant totalement le dégoût que lui inspirait le sang inconnu, elle brisa la distance entre son corps et celui de l’avocat pour venir le serrer fortement contre elle. Tout son être réclamait de le garder contre elle pour être bien certain qu’il était vivant et en bonne santé.

« Que s’est-il passé ? »

Sans doute aurait-elle du lui laisser le temps d’aller s’asseoir si il en avait besoin, mais son amour égoïste la poussait à le garder contre elle uniquement, et à ne laisser qu’un ou deux centimètres de distance entre eux pour pouvoir le regarder.

« Qui est blessé ? »

Demanda t-elle en tillant enfin que si ce n’était pas la sang de son fiancé, c’était celui de quelqu’un d’autre. Potentiellement quelqu’un que l’avocat appréciait, ce qui serait pour lui une nouvelle épreuve. Encore une fois, dès que le couple espérait pouvoir changer de vie, cette dernière le leur rappelait qu’elle ne les laisserait pas faire aussi facilement. @Nadeem Zaman

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Re: Bloody day + Naria

Mar 30 Juil - 18:25

Bloody day
Cette maison était immense, mais était aussi une forteresse qui les protégeait de l'extérieur. Ce n'était pas comme l'ancien appartement où il fallait faire attention à ne pas trop hurler pour ne pas alerter les voisins, par exemple. Là, il n'y avait vraiment qu'eux, coupés du reste du monde. Les secrets pouvaient être échangés plus librement qu'avant, à condition que les filles ne soient pas dans les parages. Un jour, ils n'auraient plus rien à cacher, mais pour le moment, la compassion avec la forteresse était très rassurante. Dès qu'elle fut à sa portée, Nadeem prit Victoria dans ses bras. Il essayait de dissiper sa peur en lui montrant qu'il était encore capable de la serrer.

— Je vais bien.

Il le répéta à son oreille, doucement. Il respira son parfum et oublia bien vite celui de l'hôpital. Il aurait voulu rester ainsi, mais accepta de se redresser pour qu'elle puisse l'observer sous toutes ses coutures. Il n'aurait pas réagi autrement à sa place. Il l'aurait scrutée dans les moindres détails, pour vérifier qu'elle n'avait rien pas même un ongle cassé. Un peu de sang était passé de la chemise de Nadeem aux vêtements de Victoria pendant l'étreinte, mais il ne dit rien. Ce n'était la priorité de personne.

— Eliott Callaghan, mon secrétaire.

Victoria l'avait déjà croisé. Un visage d'ange, que l'on pourrait qualifier s'il n'était pas rattaché à un corps adulte dépassant Nadeem de plus d'une dix centimètres. Malgré sa taille, il réussissait à se faire oublier derrière son bureau. 75 % des employés du cabinet étaient des connards qui auraient mérité d'être dans la trajectoire de la balle, mais il avait fallu que ça tombe sur l'un des derniers innocents. Cette pensée aurait hanté longuement l'avocat si le garçon ne s'en était pas sorti. Il n'aurait sûrement pas réussi à regarder Victoria en face, par exemple.

— Il est hospitalisé, mais ses jours ne sont pas en danger.

Il soupira, soulagé comme s'il se l'apprenait lui-même en le disant. En parler à sa fiancée lui permettait de tout remettre en place et dans l'ordre. Les problèmes étaient systématiquement plus lointains quand il la tenait dans ses bras. Il se déplaça en la gardant contre lui, pour s'installer sur la banquette de la table de la cuisine, là où chaque matin ils prenaient leur petit-déjeuner comme si de rien était. Avec un peu de chance, ses filles ne retrouveront pas une tache de sang à côté de leur bol de céréales le lendemain. Kovou s'approcha, sans un bruit. Si discrètement que lorsque son museau toucha la jambe de son maître, ce dernier manqua de sursauter.

— Bordel, Kovou...

Il passa une main sous la table pour rapidement le gratter sous le collier, avant de reprendre. Le suspens devait commencer à être intenable. Il prenait tout son temps pour cracher le morceau, sûrement parce qu'il savait exactement ce qui allait se passer quand il prononcerait un certain prénom... Il ferma les yeux, dissimulant sa lâcheté derrière sa fatigue. Les ampoules ultra-blanches de l'hôpital lui avaient usé les rétines. Ses bras se resserrèrent légèrement autour de Victoria pour la sentir contre lui, à défaut de pouvoir la voir à travers ses paupières.

— Lui et moi... Yana a fait une prise d'otages foireuse dans mon bureau, elle a fait une crise, Eliott a voulu s'approcher pour l'aider et...

Il inspira profondément. Il parlait avec un ton presque las, comme si c'était la cinquantième fois qu'il se retrouvait dans une situation similaire et qu'il s'attendait à ce que Victoria rigole et dise "sacré Yana, qu'est-ce qu'elle est conne". Mais ce n'était pas la tatouée, la conne de l'histoire. C'était l'avocat qui lui avait donné vingt chances et qui continuait à croire qu'elle était une âme à sauver. Il espérait que Victoria le réveille un bon coup. Il en avait marre d'en avoir quelque chose à faire de cette ex encombrante qui ne voulait pas être aidée. Il méritait la colère qui allait tomber sur lui, elle allait lui faire du bien. Il avait sacrément merdé.

— Et elle avait un flingue. Mon flingue, enfin un truc que Porter m'avait donné. Un flingue que je pensais faux.

Une de ses mains passa sur son visage exténué. Ses yeux étaient restés fermés. Oh, il savait exactement ce qui était en train de se passer sur le visage de sa fiancée. S'il avait eu un quelconque talent en la matière, il aurait pu la dessiner. Cette histoire avait tous les bons ingrédients pour une catastrophe : une ex instable, un meilleur ami foireux, une arme illégale, un avocat trop con et une fiancée qui était la seule personne sensée dans cette ville de fous. @Victoria Morgan

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Re: Bloody day + Naria

Jeu 1 Aoû - 19:03

Bloody day
Le soulagement de retrouver son fiancé sain et sauf obstruait sans doute le jugement de Victoria. La brune le savait, le métier de Nadeem pouvait l’emmener à ce genre de situations dangereuses pour sa vie qui avaient le don de l’énerver (et de l’inquiéter aussi). Elle pensait avoir vécut le pire, quand l’avocat était rentré un soir et qu’il lui avait confié avoir tué quelqu’un. Après le choc de la nouvelle et l’inquiétude venait toujours la colère. Une rage profonde provoquée par les choix de vie qu’avait fait son fiancé des années plus tôt, et qu’il aimait, dans certaines de leurs disputes, lui remettre sur le dos.

Pour l’instant cependant, Victoria restait calme et serrait son fiancé en remerciant le ciel de lui avoir permis de rentrer à la maison sans blessure physique grave. D’autres n’avaient peut-être pas eut la même chance que lui et cette pensée la fit frissonner. Que s’était-il passé ? A quel point l’autre personne était-elle blessée ? À quelles horreurs Nadeem avait-il bien pu assister et quels nouveaux traumatismes cela allait-il lui créer ? Après avoir scruté chaque centimètre carré du visage de son âme-soeur, la brune céda et posa la question, en sachant très bien que très bientôt, le soulagement laisserait place à sa vieille amie la colère. Elle maudissait le foutu métier de l’avocat.

Les lèvres de la brune se pincèrent quand le nom d’Eliott sortit de la bouche de son fiancé. Elle avait quelques fois croisé le jeune homme, qu’elle avait tout de suite jugé bien trop innocent et gentil pour travailler dans un endroit comme celui-ci. Elle voulut demander comment il allait, rassurée de voir que Nadeem ne l’avait pas reprise en lui disant qu’il n’était pas que « blessé », mais son fiancé fut plus rapide qu’elle.

« C’est une chance… »

Une chance pour lui, mais une chance aussi pour Nadeem qui n’aurait pas la mort d’un innocent sur la conscience. Il s’en sortait bien, pour cette fois-ci, mais la brune ne pouvait s’empêcher que cette chance ne pouvait pas durer bien longtemps. Il se passerait un jour quelque chose de grave, d’irréparable, elle en était certaine.
Elle se déplaça au bon vouloir de son fiancé, pas encore prête à s’éloigner de lui, même si elle savait que la suite de la conversation serait bien moins plaisante. Il y avait les faits, les blessés, mais il y avait aussi les causes de cet accident, et son instinct lui disait qu’elle se montrerait beaucoup moins compatissante que maintenant une fois qu’elle saurait la vérité.

Elle resta près de lui, passant une main rassurante dans les cheveux de Nadeem tandis que ce dernier s’agaçait contre leur chien qui devait sentir quelque chose ne tournait pas rond. La pauvre bête aussi devait s’inquiéter pour son maitre, et se demander pourquoi il était dans cet état. Victoria croyait sincèrement que les animaux pouvaient ressentir les émotions de leurs maîtres, et le pauvre Kovou lui, devait sincèrement en baver avec eux.

Le prénom de Yana changea du tout au tout l’atmosphère de la pièce mais également, le comportement de Victoria. Sa main qui caressait machinalement les cheveux de son âme-soeur s’arrêta brusquement pour finalement retomber le long du corps de sa propriétaire. Victoria remua pour se libérer des bras du brun, afin de reculer d’un pas. Yana. Bien évidemment qu’il fallait qu’elle soit dans l’histoire celle-là. Il n’y avait que cette dingue pour faire une chose pareille et s’en prendre à quelqu’un d’innocent. Elle ne voulu même pas demander de détails, parce qu’elle pouvait bien imaginer pour quelle raison à la con l’autre folle avait débarqué au cabinet. Une envie soudaine de revoir Nadeem, ou alors un besoin urgent d’avoir une dose, comme la fois où elle était arrivée comme un boulet de canon dans l’ancien appartement du couple, lors de la grossesse de Victoria. La brune gardait un souvenir amer de ce jour-là, où pour une fois, elle avait été plus proche de Porter et de sa manière de faire que de son propre fiancé.

Les yeux de la brune fusillèrent du regard son âme-soeur. Peu importe ce qu’il allait dire par la suite, la simple évocation de Yana avait suffit à l’énerver au point que tout ce qu’il pourrait dire pour se justifier irait droit aux oubliettes. Victoria ne pouvait tout simplement pas concevoir que Nadeem soit aussi tolérant avec une folle comme elle, alors qu’elle était clairement bonne à enfermer. Le fait qu’il ait en plus eut une relation avec elle n’aidait en rien. Encore aujourd’hui, les raisons pour lesquelles il avait pu se mettre en couple avec une fille comme elle restaient un mystère aux yeux de la brune.

« Yana hein ? Oh mais quelle surprise ! La tarée du coin que tu veux absolument protéger débarque dans ton bureau et ça tourne mal, non mais sérieusement, pourquoi tu t’es pas encore débarrassé d’elle ?!»

La voix de la brune était passée directement aux hurlements. Par chance, la taille de la maison et ses murs épais protégeaient Neeli et Moïra de ces désagréments. Les deux filles dormaient dans leurs chambres, sans se douter une seule seconde du drame qui se déroulait plus bas dans la cuisine.

« Un flingue ?! Putain Nadeem mais tu te fous de moi ? Depuis quand tu as une arme au bureau ?! T’es aussi taré qu’elle ou quoi ? »

Factice ou non, une arme restait une arme. Une idée de Porter ? Victoria s’en fichait pas mal, on ne pouvait pas tout mettre sur le dos du tatoué, parce que celui qui avait accepté de la prendre, c’était bel et bien Nadeem. Encore un choix que la brune ne comprenait pas du tout. Comment pouvait-il accepter d’être dans la même pièce qu’une arme quand il avait déjà ôté la vie à un homme avec un objet similaire ?
La brune recula d’un nouveau pas, regardant celui qui était son âme-soeur comme si elle ne le reconnaissait pas. Elle l’observa, assis sur le banc en soupirant longuement, comme si il était en train de lui raconter une journée banale au travail mais très épuisante.

« C’est entièrement de ta faute tout ça. Tout est de ta faute. »

La blessure d’Eliot, les nombreux débarquements de Yana dans sa vie, peut-être même l’aggravation des problèmes mentaux de cette dingue. Et sans doute aussi, le futur incertain du couple. Victoria l’accusait sans procès, parce qu’elle savait très bien qu’il ne parviendrait jamais à lui prouver le contraire. C’était lui et sa tolérance insupportable envers la jeune femme instable qui avait provoqué l’accident. Lui, qui avait été capable de faire enfermer la mère de Clément en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire mais qui laissait toujours son ex complètement tarée en liberté. @Nadeem Zaman

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Re: Bloody day + Naria

Dim 18 Aoû - 20:35

Bloody day
Eliott aurait pu y passer. Nadeem n'arrivait pas assez à réaliser la chance dont parlait sa fiancée. Il se concentrait surtout sur tout ce qui s'était mal passé et ce qu'il allait devoir mettre en place pour sauver les meubles. Ce soir, ils avaient réagi assez rapidement pour échapper au naufrage, mais la bataille n'était pas terminée. Il y aurait l'enquête à tuer, car une blessure par balle ne passait pas inaperçue dans un hôpital d'Edimbourg. Il se concentra sur la caresse de Victoria pour maintenir ses problèmes à l'écart. Il en aurait besoin s'il espérait dormir quelques heures cette nuit.

Il essayait de dédramatiser au maximum, lorsqu'il racontait les évènements. Il ne voulait pas non plus mentir alors il fut honnête sur le fond, menteur dans la forme. Il en parlait comme d'un petit fait divers. Une connerie qui s'est passé au bureau et dont on rigole le soir avec sa famille. Victoria n'était pas dupe — il aurait été déçu qu'elle le soit — et remit les pendules à l'heure. Il la laissa parler, s'enfonçant encore un peu plus sur son siège pour rassembler ses forces pour la dispute qui arrivait. Balancer le prénom de son ex, c'était comme envoyer une grenade dégoupillée. Honnêtement, il fut tenté par l'idée de dire simplement "oui, je suis aussi taré qu'elle" mais il y avait des déformations de ses propos que la teigne en lui refusait de laisser passer.

— Non Vic, je n'ai pas une arme au bureau ! J'avais une arme dans mon ancien appartement et JE PENSAIS QUELLE ETAIT FAUSSE. Crois le ou non je ne me suis pas amusé à la tester pour savoir !

Il regretta d'avoir haussé le ton. Réveiller Moïra avec une telle phrase, c'était le pire scénario. Il manquerait plus qu'elle répète ce qu'elle avait entendu à l'école, le lendemain. Maman et Baap se sont disputés parce que Baap a découvert que son arme était une vraie... En vérité, ça avait l'air tellement absurde qu'aucune maitresse ne prendrait une déclaration pareille au sérieux, n'est-ce pas ? Il en parlerait à Victoria après, de ce que les filles avaient pu entendre de leur altercation. En attendant, il allait faire l'effort d'être plus discret.

— Tu crois que je ne suis pas au courant ?

Il grogna entre ses dents serrées pour ne pas hausser la voix. L'envie était là. Avant d'être parents, Victoria et lui se seraient hurlés dessus sans se préoccuper des voisins. C'était plus simple, à l'époque. Et puis, Nadeem faisait des conneries moins grandes que laisser une addicte en crise avoir accès à une arme à feu librement. Il donna un coup du plat de la main sur la table.

— Je suis au courant. Le banquier du cabinet sera au courant quand je vais devoir sortir le chéquier pour réparer les débats, Bowen est au courant. Il est bien, BIEN, BIEN au courant vu le regard qu'il m'a lancé quand on est parti. Et bientôt, le frère d'Eliott sera au courant, puis le procureur et le juge si les...

Il agita les doigts pour mimer du bricolage, le temps de chercher comment qualifier ce qu'il avait tenté de faire pour sauver sa peau et celle des personnes associées à lui. Ils n'étaient qu'une armée de dominos. Il imaginait son visage imprimé sur un des carrés de plastique de son jeu préféré. Le premier, celui qui risquait de tout faire effondrer après lui, était Yana. Victoria était positionnée juste derrière son fiancé, et leur deux filles derrière elle.

...stratégies mises en place échouent.

Il avait un rire dénué d'amusement. Les nerfs craquaient, ce n'était pas la première fois qu'il se retrouvait dans cet état. Il posa les coudes sur la table et prit son visage entre ses mains pour souffler et réfléchir.

— Si ça arrive, je la pousse sous un bus. C'est pas une façon de parler. Il est hors de question que Yana soit la raison de ma chute. S'ils commencent à fouiller dans sa vie...

Il soupira et se passa les doigts dans ses cheveux pour essayer de se masser et de se détendre. Il n'avait pas besoin de terminer cette phrase, pas vrai ? Victoria devait se douter. La police devait connaître la petite brune tatouée qui gravitait dans le monde de Stud et des autres. Un agent des renseignements avait sûrement sa photo punaisée à un mur, relié à Nadeem par un fil de laine rouge, lui-même relié à Porter et ainsi de suite, jusqu'à former une magnifique toile d'araignée. Du moins, c'est à ça que ça ressemblerait dans un film. Victoria devait être dans la constellation, avec un post-it "?" à côté, tant les enquêteurs n'auraient pas réussi à définir son rôle précis là-dedans. @Victoria Morgan

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Re: Bloody day + Naria

Jeu 5 Sep - 16:17

Bloody day
Les capacités de Nadeem à rassurer sa moitié où tout du moins avoir des propos qui ne la ferait pas bouillonner sur place étaient proches du zéro absolu. L'insupportable petit teigne qu'il savait être préférait rétorquer des phrases encore plus agaçantes plutôt que de tout simplement dire que oui, c'était totalement sa faute. Victoria n'était pas dupe : son fiancé savait qu'il était coupable, mais qu'il préférait s'en prendre à elle en lui hurlant dessus plutôt que de le reconnaître. Et comme à chaque fois, chacun de ses mots ne faisaient que l'enfoncer davantage et accentuer la colère de la brune.
Un instant, en réalisant la phrase que venait de dire son fiancé, la brune resta les yeux écarquillés, comme sous le choc, avant de lever les mains en l'air, doigts écartés, sans doute pour se retenir de les serrer autour de la gorge de l'avocat.

- Dans ton ANCIEN APPARTEMENT ? T'as laissé un flingue que tu PENSAIS faux mais qui était vrai traîner là où les filles jouaient ?

Elle lui lança un regard foudroyant, pour le prévenir silencieusement de ne pas oser lui répondre qu'il ne l'avait pas laissé au milieu du terrain de jeu des filles, mais dans son coffre ou un autre endroit caché. Pour elle, c'était du pareil au même : les petites étaient de nature curieuses et du genre à traîner de partout. Moïra aurait parfaitement pu tomber sur l'arme et se blesser.
Victoria n'était pas d'une nature violente (sauf si l'on insultait sa fille de bâtarde), mais l'envie de prendre Nadeem par les épaules et de le secouer vigoureusement pour le faire revenir dans le monde réel commençait sincèrement à la chatouiller. Elle le voyait, se préoccuper des répercussions qui risquaient de lui tomber dessus d'un point de vu professionnel, sans même se rendre compte de ce que l'accident pouvait provoquer dans sa vie privée. La brune laissa ses bras retomber le long de ses bras, en secouant la tête de gauche à droite. Malgré les apparences, elle n'était pas en train de se radoucir ou de se calmer. Elle réfléchissait, sérieusement, à ce qu'elle était en train d'entendre.

- Tu t'écoutes parler, sérieusement ?

Lâcha-t-elle en grimaçant de dégoût. Ce n'était pas la première fois que son fiancé évoquait l'idée de se débarrasser de quelqu'un de manière définitive, mais elle trouvait que cela faisait beaucoup trop déjà. Victoria n'était pas la femme de Porter et ce, pour des milliards de raisons toutes plus censées les unes que les autres, mais elle se mettait à penser qu'il commençait à il y avoir trop de similitudes entre le tatoué et de son fiancé.

- Tu préfères mettre la faute sur le dos d'une fille complètement ravagée par la drogue et les problèmes psychiatriques en l'accusant de ta chute plutôt que de reconnaître que tu n'as rien fait d'autre que de la gaver de médocs quand elle revenait de te voir pour qu'elle te foute la paix !

Elle mima le geste de la main que l'on pouvait faire pour se débarrasser d'une mouche volant trop près de son visage. C'était ce qu'il avait fait avec Yana, à chaque fois. Le retour de cette folle étonnait moins Victoria que la mauvaise foi de son fiancé.

- À chaque fois que je pardonne les conneries que tu fais, tu reviens en en faisant une plus grande encore.

De nouveau, Victoria secoua la tête de gauche à droite, d'un air dépité. C'était un cercle vicieux infini : une connerie, un temps de repos, puis une nouvelle connerie encore pire que la précédente. Le couple n'avait qu'un laps de temps très court pour profiter d'une vie normale entre chaque bêtise. Juste assez pour laisser croire à la brune que cette fois-ci, rien d'autre ne viendrait assombrir leur avenir, mais comme à chaque fois, elle finissait par tomber de haut quand son fiancé rentrait à la maison, avec son air coupable sur le visage, prêt à confesser ce qu'il venait de faire.
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Occupation : Avocat pénaliste, mais il sait à qui il doit sa réussite, Nadeem. Aux trafiquants, aux voyous, à sa moralité défaillante. (cabinet sur Princes St)
Âge : 42 Quartier : New Town (West End)
Situation familiale : Fiancé à Victoria, beau-père de Moïra, père de Neeli
Date d'arrivée à Edimbourg : 2010
Don : Empathe + Nadeem a une affinité particulière avec la tristesse. Il peut ressentir la mélancolie ou le désespoir des autres comme si c'était le sien. Il lui arrive même d'avoir un aperçu des souvenirs tristes de ses proches.

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Re: Bloody day + Naria

Mer 11 Sep - 15:16

Bloody day
Des mois de thérapie, des nuits entières consacrées à se remettre en question, des promesses de mariage et d'avenir à deux, mais il suffisait que Victoria élève le ton pour que Nadeem redevienne ce qu'il était auparavant. Dire ça était un peu injuste, car ils n'étaient pas en train de se disputer pour une histoire de vaisselle mal lavée ou d'oubli de Moïra à l'école. Un garçon innocent avait dû être opéré d'urgence pour se faire retirer une balle de 9 mm des intestins. Un truc grave, qui devrait être exceptionnel dans n'importe quel cercle de personnes équilibrées, mais qui commençait à être une situation bien trop normale chez les Morgan-Zaman. Quand ce n'était pas le secrétaire, c'était un avocat et quand ce n'était pas un avocat, c'était un rival. Il y avait constamment quelqu'un pour se tuer ou se faire tuer, avec plus ou moins de succès. Le seul moyen que Nadeem avait pour stopper le cycle était de quitter le métier, mais ce n'était pas aussi facile. Il avait besoin de temps, or il était toujours dans les urgences et dans le présent.

Comme d'habitude, l'ancien Nadeem restait accroché au besoin d'expliquer la situation selon son regard. Victoria voyait un danger pour les filles mais le père, lui, estimait qu'elle se trompait. Moïra et Neeli n'avaient jamais été dans la même pièce que l'arme, après tout.

— Il était sencé être caché sous notre lit, nos filles ne s'amusent pas à ramper dans notre chambre ! Et visiblement il n'y est plus depuis des années ! Yana a dû le prendre à notre séparation !

Le regard meurtrier de sa fiancée n'y changeait rien. Il voulait rappeler les faits. Cela faisait 6 ans que Yana et lui s'étaient officiellement séparés. Elle aurait pu le prendre n'importe quand durant cette période, ou dans les deux années qui avaient suivi, lorsque Nadeem lui ouvrait volontairement la porte à chaque fois qu'elle venait pleurer sur son palier. Il n'avait pas envie d'expliquer à sa fiancée que la tatouée avait eu un accès à sa chambre dénué de restrictions, mais elle n'était pas naïve, elle le savait.

Il voyait dans la gestuelle de sa fiancée qu'il avait réussi à lui faire perdre patience. Mais lui aussi était à bout. Il venait de passer plusieurs heures dans une chambre d'hôpital, à gérer toutes les retombées de cette histoire. Et même si ces mots donnaient l'impression du contraire, Nadeem savait qu'il était le seul responsable. Simplement, il était trop tôt pour le lui faire avouer à voix haute. Il avait cet étrange honneur qui apparaissait quand il allait mal mais qui disparaissait dès qu'il prennait le temps de se calmer. Il grogna et leva les yeux au ciel quand sa fiancée fut choquée qu'il parle d'achever Yana. Ce n'était presque qu'une façon de parler... La solution si vraiment rien d'autre ne fonctionnerait... Et il le vivrait mal... Mais il ne pouvait pas vraiment dire que c'était inenvisageable de régler le problème ainsi.

Son visage s'ouvrit de surprise quand il entendit les accusations de sa fiancée. Oui, il blâmait une pauvre femme droguée. Oui, il était le salaud de l'histoire. Mais non, il ne s'était jamais contenté de lui enfoncer des cachets dans la gorge. Il l'avait fait à des moments, mais ce n'était qu'une stratégie parmi d'autres qu'il avait mises en place. Et qu'en savait-elle ? Elle n'avait jamais voulu en entendre parler.

— Je lui ai payé des cures, je lui ai trouvé un appartement avec une colocataire sobre, j'ai bousillé des relations pour elle.

Il pointait son index en direction du sol et l'agitait à chaque argument listé. Jamais il n'aurait sorti cette excuse dans un autre contexte parce que soyons honnêtes, ce n'aidait pas vraiment à redorer son blason. Mais encore une fois, il voulait rétablir la vérité pour pouvoir se disputer sur les faits plutôt que sur des malentendus. Son cœur commençait à lui faire mal, au fur et à mesure qu'il comprenait où Victoria voulait en venir.

— C'est pas une nouvelle connerie, ça. Ce sont les retombées de conneries anciennes. Mais je te promets que je travaille là-dessus.

Il le disait encore en étant en colère car il détestait l'ancien Nadeem qui avait créé toutes ces situations dont il n'était plus possible de sortir. Ça retombait, encore et encore, sur lui ou sur ses proches. Il se mit à marcher dans le salon, en se passant la main tantôt sur le visage, tantôt sur la nuque. Il espérait qu'ils ne parlaient pas assez fort pour être entendu par son téléphone... Il n'y avait qu'un petit risque qu'il soit sur écoute, mais depuis les piratages, il ne pouvait plus laisser de place à la chance.@Victoria Morgan

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Don : Elle a la faculté d'entendre les voix des morts, généralement la nuit. Don qu'elle confond avec de la schizophrénie, non consciente que ces voix existent réellement.

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Re: Bloody day + Naria

Mer 11 Sep - 20:12

Bloody day
Il était quasiment impossible pour Victoria de rester calme quand son petit ami agissait comme si il n'était coupable de rien. Cacher une arme dans leur ancien appartement et ne même pas se rendre compte qu'elle avait disparue était une erreur qui ne pouvait être imputé qu'à Nadeem. Peu importait aux yeux de la brune si c'était Yana qui l'avait volé, parce que cela ne faisait que renforcer l'idée qu'il avait été plus qu'imprudent, et qu'en plus de ça, il n'avait même pas pensé à vérifier régulièrement la présence du pistolet dans sa cachette. Si la droguée l'avait volé depuis leur séparation, cela faisait donc six ans que Nadeem ne s'était pas demandé si l'arme était toujours en place.

- Six ans ? Mais t'es un grand malade !

Cette fois-ci, la brune s'agaçait seule, et n'attendait pas forcément de réponse à son insulte. Rien ne pourrait de toute manière justifier le fait que son fiancé n'ait jamais pensé à vérifier, de un : que l'arme était réellement factice, et de deux : qu'elle soit toujours en place. C'était un comportement illogique qu'elle avait du mal à lui attribuer, tant il était d'habitude précautionneux, voire à la limite du paranoïaque.

- Tu continues visiblement à le faire.

Victoria avait eu un très bon exemple avec Arthur. L'avis de l'homme à propos de son fiancé ne changerait probablement jamais, et ce, à cause de la relation toxique qu'il avait entretenu avec Yana. Visiblement, les dommages relationnels continuaient à s'étendre, touchant maintenant le couple pourtant solide formé par Naria.
La brune marqua un temps de pause, fatiguée de se répéter sans cesse. Leurs disputes les plus graves tournaient la plupart du temps autour du métier de Nadeem, et la discussion se terminait toujours de la même manière : Il faudrait du temps, avant que ce dernier ne puisse s'extirper totalement du réseau et des dangers menaçants autour de lui. Pourtant, plus le temps passait, et plus Victoria avait la sensation que l'étau se resserrait autour d'eux, prêt à se refermer complètement et à les avaler.

- Je sais que tu travailles dessus.

Sa voix se fit étonnamment calme, quand elle accepta de concéder à son adversaire qu'il faisait effectivement des efforts sur ce point-là. Elle ne rajouta pas qu'elle considérait pourtant ces efforts inefficaces, voire même encore plus dangereux que s'il ne faisait rien du tout. Son calme apparent pouvait berner beaucoup de monde, mais pas Nadeem, qui savait très bien que lorsque sa fiancée se radoucissait, c'était parce que ses méninges se mettaient en marche, souvent pour en arriver à des conclusions désastreuses.

- Seulement si tes conneries d'avant ne nous impactent que maintenant, dans combien d'années vont nous tomber dessus celles que tu fais encore ?

La question était presque réthorique, parce que Victoria avait déjà une petite idée de la réponse. Dans ce genre de situation, elle avait véritablement du mal à croire qu'un jour, leur famille serait réellement débarrassé de tout ça. Elle ne se plaignait pas pour elle, parce qu'elle avait accepté, en vivant avec Nadeem et en apprenant la vérité à propos de ses activités, de rester avec lui malgré tout. Néanmoins, elle s'inquiétait pour leurs filles. Moïra et Neeli n'avaient rien demandé, et elle n'avait pas la moindre certitude que rien ne leur arriverait à elles.

- Je crois qu'il y a certaines choses que nous devrions mettre de côté tant que nous ne sommes pas certains que la situation se calme.

Victoria se trouva un peu lâche, en n'osant pas dire clairement ce qui lui traversait l'esprit. Dans le contexte actuel, aucun membre de leur famille n'était réellement en sécurité. La procédure d'adoption de Moïra n'était pas encore finalisée et pour l'instant, si quelque chose arrivait à Victoria, la petite serait confiée à un membre de sa famille. Face à ce qui se passait, la brune commençait sincèrement à se demander si l'idée ne serait pas une option à laquelle réfléchir, même si elle lui brisait le cœur.

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Re: Bloody day + Naria

Mer 18 Sep - 17:47

Bloody day
Ce qui agaçait Nadeem, c'était le sentiment que Victoria redécouvrait qu'elle s'était fiancée à un voyou. Elle l'avait appris plusieurs années plus tôt, à Londres. Elle en avait eu la confirmation à différents moments. Alors qu'elle joue l'étonnée, qu'elle s'offusque pour une arme perdue dans un déménagement, ça l'énervait. Il se demandait si elle se voilait la face le reste du temps ou s'il y avait une autre explication à sa surprise. Ça le rendait fou parce que ça le forçait à expliquer et réexpliquer à voix haute à quel point il était pourri jusqu'à la moelle. Ce n'était pas son occupation favorite.

— Un grand malade ?! Pourquoi ?! Parce que je ne dis pas bonne nuit à mon flingue, à mon flingue qui était censé être FAUX, chaque soir avant d'aller dormir ?

Il avait le raisonnement opposé à celui de Victoria. Ça le rendait sain d'esprit, d'après lui. Alors, oui, ce n'était pas prudent. Mais ce n'était pas être fou. Stupide, à la limite. Il pouvait avouer être maladroit dans ce qui touchait les sujets qui étaient plus du domaine de Porter que du sien. Mais sa fiancée devait avouer que c'était un compliment, la plupart du temps. Ils n'en seraient pas là dans leur couple si Nadeem avait été totalement désensibilisé des armes, de la violence, de la mort pendant ses années d'absence.

Il ne répondit pas sur le sujet de ses relations foirées à cause de Yana. Non. À cause de son comportement vis-à-vis d'elle. Il n'allait pas dire le contraire de ce qu'il venait de crier, ça aurait été ridicule, même pour lui qui mettait déjà sacrément sa dignité de côté lorsqu'il s'agissait des disputes. Il savait à quoi Victoria faisait référence et il y avait d'autres exemples qu'elle ne pouvait pas citer car elle n'en avait pas connaissance. En trois ans, il avait eu le temps de saboter beaucoup de choses. Mais depuis, les choses étaient censées s'améliorer. Sur tous les points. Il travaillait réellement dessus et la reconnaissance, même soufflée, de Victoria le fit redescendre d'un cran. L'inverse l'aurait foutu en l'air. Et il attendait la suite. Si elle disait ça, il y avait un "mais" qui arrivait. La dispute n'allait pas s'arrêter ainsi, sur un commun accord.

— Ça arrivera de moins en moins.

Mais ça ne s'arrêtera jamais entièrement. Il serra les poings et marcha en direction du mur le temps de respirer. C'était difficile de continuer à crier quand Victoria édictait des vérités. Le fait de lui tourner le dos permit à Nadeem de cacher la grimace qui le prit quand il entendit la suite. Il se retourna d'un coup, animé par une douleur vive.

— Tu parles de... ?

De l'adoption et du mariage. C'était une évidence. Leurs deux réels projets. Si la maison n'avait pas déjà été achetée, Nadeem ne doutait pas qu'elle aurait mis ça sur pause également. Il eut un rire aigue, névrosé. C'était la goutte de trop. Ou la centième goutte de trop ; le père de famille se demandait quand est-ce qu'il deviendrait réellement fou, de façon totale et irréversible. Ça finirait par arriver. Ses démons auront un jour sa peau. Plus il se battait, plus il se sentait incapable et stupide. À quoi bon. Et pourtant, il n'abandonnait jamais entièrement. Il restait tenace, même dans ses conneries.

— La situation n'a pas changé. Les risques sont les mêmes qu'il y a un mois. Mieux encore, ils sont plus bas parce que le souci Yana n'existera bientôt plus.

Il lui expliquait, ne la suppliait pas. Pour le coup, ce n'était pas la vérité mais Nadeem restait dans le déni. Ça serait bientôt réglé, avec un peu de chance sans trop de casse. Il reprendrait ses projets de galerie là où il les avait laissés. Ce n'était qu'un putain de contretemps stupide et Eliott n'était même pas mort. Le flingue était en lieu sûr. Le danger était (relativement) écarté. Il leva les mains pour les passer sur son visage, mais s'arrêta avant de finir son geste. Son index pointa avec autorité en direction de la brune.

— Et je parle pas de la tuer. On envisage plutôt d'autres solutions.

Il rajouta avec hâte, lorsque l'idée qu'elle puisse mal interpréter ses paroles lui traversa la tête. C'était étrange : Victoria n'avait jamais été aussi soucieuse du sort de Yana que depuis qu'elle avait troué le secrétaire de Nadeem.@Victoria Morgan

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Re: Bloody day + Naria

Jeu 3 Oct - 21:42

Bloody day
- Parce que tu n'as même pas pensé à vérifier qu'il était faux avant de le glisser dans un appartement avec tes enfants !

Cria-t-elle en levant les bras en l'air comme si elle demandait l'aide d'un être supérieur pour faire rentrer dans le crâne de son fiancé qu'il avait été complètement inconscient.
Il n'y avait pas besoin d'être un spécialiste des armes pour déterminer si une balle était réelle ou non, quand on ouvrait le chargeur. Si elle avait été donnée par Porter, c'était déjà une bonne raison d'imaginer que le bougre ait pu faire croire que l'arme était fausse.
Intérieurement, la brune sentait que leur couple franchissait une nouvelle étape, mais cette dernière était très désagréable. Il y a des années, ils avaient failli se perdre parce que la brune ignorait la vérité, pourtant à cette époque, elle avait la sensation que son fiancé était deux fois plus précautionneux. Il faisait attention à ses agissements et pour sa vie, et pour ne pas prendre le risque que sa fiancé soit mise au courant et ne se barre en courant de sa vie. Maintenant qu'elle savait et avait accepté de rester dans sa vie, elle avait la sensation de l'avoir autorisé à dépasser les limites. Et elle le voyait s'en approcher de plus en plus, sans avoir réellement consciente de ce qui pouvait se tramer dans le cerveau de sa fiancé. Victoria avait peur pour lui, mais également pour leurs filles qui elles, n'avaient rien demandé à personne.
Elle hocha simplement la tête de haut en bas quand il lui demanda confirmation de ce qu'elle sous-entendait. Dire à haute voix à son âme-sœur qu'elle souhaitait revenir sur l'accord qu'elle lui avait donné d'adopter Moïra lui faisait mal, parce qu'elle savait à quel point c'était important pour lui. Remettre à plus tard le mariage l'impactait beaucoup moins, parce que c'était déjà ce que le couple faisait, sans pour autant avoir besoin de raison.

- La situation a bien changé, que tu veuilles le voir ou non.

Avoir manqué de peu de se prendre une balle aujourd'hui était un changement significatif aux yeux de la brune. Certes, ceci était les conséquences d'erreurs passées, mais combien encore de ces conséquences risquaient de lui tomber dessus sans prévenir ? Nadeem voulait se mettre le doigt dans l'œil pour devenir aveugle, mais Victoria elle, le refusait. Elle avait la sensation qu'un étau se resserrait autour de Naria, jusqu'à ce que la situation explose. Elle le ressentait depuis le jour où Porter l'avait invitée dans ce bar pour la questionner et qu'elle s'était liquéfiée sur place.

- Je me fous complètement de Yana, tu ne comprends rien !

A son tour, elle fit quelques pas, pour se laisser tomber sur le banc face à la table. Elle passa ses mains sur son visage en poussant un long soupir. Nadeem savait être une tête de mule, mais il y avait des fois où il dépassait les limites.

- C'est pour toi que je m'inquiète, imbécile. Et c'est toi qui changes.

Elle laissa les mains retomber sur la table, dépitée par ce qu'elle venait de dire. Son fiancé n'était pas dans une évolution positive, mais dans quelque chose de plus effrayant.

- Tu es capable de rentrer à la maison la chemise tachée de sang et de me dire que quelqu'un vient de se faire tirer dessus sans sourciller. T'avais une putain d'arme cachée sans que je ne sois au courant, tu parles de te débarrasser de quelqu'un "sans parler de la tuer" mais j'entends pourtant un "pour le moment" qui se dissimule derrière !

Elle énuméra les faits sans même prendre une seconde pour respirer, les yeux fixés sur la table. Là où elle trouvait encore de l'horreur dans ce qu'elle venait de dire, elle avait l'impression que Nadeem lui, éprouvait un sentiment de lassitude. Manquer de se faire tuer aujourd'hui au bureau et prévoir de se débarrasser des personnes posant problème semblait être devenu une tâche quotidienne, calée dans son emploi du temps surchargé.

- Et moi Nadeem dans tout ça, j'ai deux petites filles à qui je dois enseigner la notion du bien et du mal !

L'une de ses mains se replia pour ne laisser tendu que l'index de la brune, qui vint frapper plusieurs fois contre sa poitrine tandis qu'elle reprit la parole, la voix légèrement tressaillante.

- Comment je fais pour le faire quand leur père rentre à la maison et que pour lui, c'est normal de se débarrasser de quelqu'un qui dérange ? Et je ne te parle pas de Yana !

Elle releva un regard bleu et embué en direction de la silhouette de son fiancé, ignorant s'il s'était retourné entre temps.

- Il y a une différence entre s'endurcir et devenir comme eux, et j'ai l'impression que parfois, tu penches du mauvais côté de la ligne.
@Nadeem Zaman

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Re: Bloody day + Naria

Mer 16 Oct - 15:36

Bloody day
Nadeem devait crier plus fort pour se faire entendre. Les bonnes résolutions, les moments de calme lorsqu'ils se souvenaient que des enfants dormaient à l'étage ne duraient vraiment pas longtemps. Fort heureusement, ils avaient déménagé dans une maison indépendante et ne vivaient plus au milieu d'autres appartements aux murs fins.

- Je n'ai rien glissé. Porter l'a ramené il y a des années de ça et m'a montré où le garder. Et non, je n'ai pas pensé à vérifier si c'était un faux parce que je ne voulais pas tuer accidentellement la voisine si jamais ça en avait été un vrai !

Et parce qu'à l'époque où son ami lui avait ramené l'arme, Nadeem ne s'était pas douté que Porter en était au point où il pouvait se promener en ville avec une arme réelle et chargée sans paraître un minimum inquiet. Il avait admis que les répliques étaient maintenant très réalistes et que le seul moyen qu'il aurait eu de tester aurait été de pointer l'arme sur quelque chose (ou quelqu'un, pourquoi pas) et d'appuyer sur la gâchette. Ce n'était pas vraiment ce qui était recommandé par les personnes saines d'esprit. Il avait préféré que Yana fasse le test d'elle-même, bien que son choix de cible le peinait.

Nadeem prenait comme une réelle trahissait le changement d'avis de sa fiancée. Lui voyait la situation ainsi : ils étaient depuis le début assis sur quinze bombes que l'avocat tentait de désamorcer. L'une d'elle avait explosé. Ce qui était plus ou moins une bonne nouvelle car maintenant, il n'avait non plus quinze, mais quatorze bombes à gérer. Les retombées de l'affaire Yana seraient prises en main rapidement, il pensait naïvement pouvoir réussir à les glisser sous le tapis et oublier qu'elles existaient pour ce soir.

- La situation n'a pas changé ! Ton regard sur elle a changé, mais notre vie est toujours aussi dangereuse qu'avant.

Son ton la suppliait de comprendre où il voulait en venir. Il avait décidé que Victoria avait été dans le déni et ne se réveillait que maintenant, ce qui était injuste pour lui (de toute façon, à chaque dispute, il trouvait que la brune était injuste envers lui). Mais la voir retomber et s'inquiéter pour lui le força à être légèrement moins con. Il se referma par réflexe mais réfléchissait à ce qu'elle était en train de lui dire. Ses bras tombèrent le long de son corps. Il la laissa finir sans essayer d'intercaler des petites phrases méchantes entre chaque réplique et il tint quasiment jusqu'à la fin.

- Ne confonds pas normal et nécessaire ! Ce n'est pas parce que je dois le faire que je suis devenu Porter.

Il commença à se retourner, mais finalement, préféra ne pas lui faire face. Quand il était en colère mais qu'elle avait raison, il était plus tenté de baisser les yeux. Pivoter encore et faire semblant d'observer par la fenêtre était moins humiliantes. Dehors, il ne se passait rien. La nuit était tombée et ils devaient être le seul couple de Leith à avoir encore de l'énergie pour se disputer.

- Les filles n'ont pas besoin de savoir. Et ne parle pas comme si tu étais la seule à faire leur éducation.

Il n'était pas le plus présent des pères, mais dès qu'il avait du temps libre, il le consacrait aux filles et Victoria ne pouvait pas le lui retirer. Il n'était pas le père qu'il aimerait être, mais il n'était définitivement pas le père indigne qu'il avait parfois peur de devenir. Pas encore.

- Si je trouvais ça normal et si j'adorais tout ça, je ne voudrais pas quitter ce monde. Mais je le veux et j'essaie. Ça prend du temps et en attendant, je ne peux pas commencer à agir comme une personne normale, sensée, douée d'une conscience en état de marche, parce que je nous mettrai tous en danger. Comment penses-tu que ça se passerait, si demain je me mettais à pleurer en apprenant la mort d'un des petits soldats de Porter ? Ou si je m'évanouissais en voyant les marques laissées sur une des prostituées ?

Sa voix grognait mais par envie de masquer sa vulnérabilité et non plus par colère. Il n'arrivait plus à retirer son masque, c'était ce que Victoria lui reprochait.

- Ce n'est pas parce que j'en parle pas que tout va bien. Tu sais comment l'accident dans l'arrière-salle du Hive m'a impacté. Tu l'as vu. Je suis encore traumatisé par tout ça mais je n'ai pas le droit de le montrer parce que je dois tenir jusqu'à ce que ça soit fini. Et ça va l'être, alors on a aucune raison de tourner en boucle là-dessus.

Il se tourna encore et esquissa un mouvement en direction de la porte.

- J'adopterai Moïra quand j'aurai ma galerie.

Et c'était supposé clôturer le débat, si Victoria était d'accord avec ce plan ou si elle n'avait plus l'énergie de revenir dessus pour le moment.@Victoria Morgan

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Don : Elle a la faculté d'entendre les voix des morts, généralement la nuit. Don qu'elle confond avec de la schizophrénie, non consciente que ces voix existent réellement.

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Re: Bloody day + Naria

Ven 8 Nov - 22:39

Bloody day
Ce qui agaçait le plus Victoria lors des disputes avec son fiancé, c’était ce dialogue de sourds qui s’instaurait immédiatement entre eux, Elle pouvait tenter de le raisonner avec les arguments les plus logiques possibles qu’il continuerait à lui affirmer qu’elle était en tord, juste pour se rassurer quant à ses propres agissements. Il ramenait une arme à la maison et ne vérifiait pas qu’elle était belle et bien fausse comme l’affirmait Porter (et ce simple prénom suffisait d’argument) ? C’était lui qui avait raison bien entendu !
Victoria leva les yeux au ciel à l’argument de la voisine pouvant être blessée. Elle n’était pas une spécialiste des armes, mais se doutait qu’il y avait mille et une autres façons de vérifier qu’une arme était vraie ou non autrement qu’en essayant de tirer en l’air. Nadeem restait buté dans son idée, et Victoria dans la sienne, même si cette fois-ci elle savait que celui des deux qui faisait preuve de mauvaise foi, ce n’était pas elle.

- Le simple fait que ça vienne de Porter est un signal d’alarme.

Grogna t-elle en le toisant avec agacement. Nadeem ne pouvait pas nier que tout ce qui venait du tatoué pouvait être piégé. Que ce soit un verre de soda agrémenté d’une petite touche de drogue, ou une arme soit disant factice.

Elle soupira de lassitude face à la situation. Son fiancé était tout sauf naïf, et pourtant parfois il aimait s’enfermer dans un monde où tous ses problèmes aussi graves pouvaient-ils être finiraient par se résoudre dans perte et fracas. Victoria elle, était beaucoup plus pessimiste là-dessus. L’une de ses plus grandes craintes étaient de voir un jour son âme-sœur finir comme Porter : un malfrat qui prenait plaisir à faire ce qu’il faisait. Elle savait que ce n’était pas dans la nature de son fiancé, et pourtant cette crainte lui retournait les intestins. Le voir ce soir revenir couvert de sang et avoir l’air lassé plutôt que bouleversé lui donnait des frissons. Dans sa tête, l’image d’un Nadeem avec un sourire narquois sur le visage face à la défaite/mort d’un ennemi la hantait. Elle ne voulait pas le voir devenir ainsi.

- La situation non, toi oui.

Répéta t-elle sans vouloir se défaire de cette idée. Elle regarda droit devant elle, la table sur laquelle la petite famille avait l’habitude de prendre des petits déjeuners endormis, mais joyeux le matin. La brune ne lui lança un regard que pour lui faire signe de baisser d’un ton. La maison était grande, mais il n’y avait aucun bruit pour couvrir les éclats de leurs voix, et elle n’avait aucune envie de voir la petite tête inquiète de Moïra apparaître dans l’encadrement de la porte.

- Si tu le dis.

Souffla t-elle comme si la discussion ne l’intéressait plus. C’était presque le cas. Elle laissait tomber l’idée de lui faire voir la vérité pourtant évidente pour elle, mais ne décrochait pas de son idée que si, quoiqu’il en dise, quelque chose en lui changeait. Qu’il refuse de le voir réellement ou qu’il préfère s’obstiner à ne pas lui montrer qu’elle avait raison parce qu’ils étaient en train de se disputer lui importait peu, elle ne comptait pas rester silencieuse face à ce qui lui sautait aux yeux.

Elle se releva finalement de sa place, détestant soudainement l’idée d’être assise quand lui était debout. Etre physiquement plus basse que lui lui donnait l’impression de perdre le combat, alors qu’elle n’avait pas l’intention de lâcher prise.

- C’est exactement ce que je te reproche ! Tu n’agis pas comme une personne normale même quand tu passes le pas de la porte. Tu gardes ton costume d’avocat et je dois m’estimer heureuse quand il n’est pas tâché par du sang quand tu rentres le soir !

Elle secoua la tête en ayant du mal à réaliser la phrase qu’elle venait de dire. Demain matin, quand elle s’occupera du linge, elle devra prendre le temps de s’acharner sur le sang présent sur la chemise de son âme-sœur. Cette pensée lui donna la nausée, mais ce n’était rien en comparaison avec ce qu’il venait dire.

- Tu crois que je ne sais pas ce que tu as vécu ? J’étais là je te signale ! Et j’ai été impactée moi aussi ! Tu m’as laissé tombé pendant une partie de ma grossesse et pourtant j’étais toujours là après ! Alors si je veux tourner en rond là dessus, JE TOURNE EN ROND SI JE VEUX !

Finalement, ce fut elle qui oublia qu’il ne fallait pas réveiller les enfants. Sa voix éclata de toute la colère qu’elle ressentait, mais aussi de toute l’impuissance qu’elle éprouvait face à la situation. Nadeem était dans la merde, et elle avait signé pour s’y rouler avec lui. Elle lâcha un juron inaudible en se rendant compte que sa voix avait dépassé le volume de décibels acceptable pour une dispute et son regard se leva en direction du plafond, comme pour tenter de voir au travers si un petit corps était en train de sortir de son lit.

La dernière phrase de son fiancé eut au moins le mérite de lui couper momentanément la capacité de parler (et donc, de ne pas réveiller les filles). Ses yeux s’ouvrèrent grands de stupeur et ses paupières battirent rapidement sous l’effet de la surprise. Si Victoria pouvait certes lui attribuer le mérite de vouloir se battre pour l’adoption de Moïra, elle était néanmoins stupéfaite de voir à quel point il semblait se ficher de son avis à elle là-dessus. Elle eut la désagréable sensation (et ce n’était pas la première fois au cours de cette dispute) qu’il lui demandait froidement de rester belle et de le laisser faire ce qu’il devait faire. Si le couple blaguait là-dessus volontiers, Nadeem savait pourtant très bien que sorti du contexte de l’humour, c’était une réelle insulte pour la brune.

- Tu n'as plus mon accord pour ça.

Elle prit une profonde inspiration, afin de retenir son envie de devenir réellement violente et expira en prenant plus de temps que nécessaire. Il dépassait les bornes, et elle ne pouvait s’empêcher de penser que ce « courage » était étroitement lié par la statut et le pouvoir que lui conférait la partie sombre de son métier. Naria avait mûrit et le couple ne se battait plus aussi fougueusement qu’avant lors de leurs disputes, si bien qu’on aurait pu penser qu’ils s’étaient ramollis, mais ce nouvel affront réveilla une Victoria combative et mauvaise, en sommeil depuis trop longtemps.

- Je vais suivre ton conseil et faire un testament. Je désignerai Jade et Thomas comme tuteurs légaux pour Moïra.

Elle attrapa la tasse de thé restée posée tout le long de leur dispute et dont le liquide était devenu glacé et s’avança vers l’éviter pour la jeter dedans. La mâchoire serrée, les mains tremblantes, elle sentait que ce nouvel excès de colère lui durerait toute la nuit et l’empêcherait de dormir.

- Et brûle-moi cette putain de chemise. @Nadeem Zaman

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Nadeem Zaman

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Situation familiale : Fiancé à Victoria, beau-père de Moïra, père de Neeli
Date d'arrivée à Edimbourg : 2010
Don : Empathe + Nadeem a une affinité particulière avec la tristesse. Il peut ressentir la mélancolie ou le désespoir des autres comme si c'était le sien. Il lui arrive même d'avoir un aperçu des souvenirs tristes de ses proches.

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Re: Bloody day + Naria

Mer 13 Nov - 19:15

Bloody day
Oui, bah oui, il aurait dû se douter qu'il y avait un souci dès que Porter était venu sur le pas de sa porte avec un grand sourire. Mais à l'époque, il n'était pas aussi lucide. Il avait appris, après et très rapidement. Mais les flingues lui étaient sortis de l'esprit et il n'avait jamais pensé à vérifier. Il préférait les laisser là où ils étaient et ne pas s'en approcher. Il était trop tard pour ça et Nadeem n'avait plus rien à dire sur ce sujet-là qui ne les aurait pas fait tourner en rond.

— Je n'ai pas changé !

Il criait de colère, à présent. Il avait vraiment le sentiment de se prendre un mur. Il refusait de voir son point de vue, elle refusait de voir le sien. Il n'avait pas changé. Il agissait différemment parce que les circonstances étaient différentes, mais dès que tout redeviendrait à leur pseudo-normalité, il en ferait de même. Elle voulait qu'il soit un monstre, elle n'acceptait aucune autre version et l'avocat ne se sentait pas d'accepter ce rôle sans se battre. Il n'était pas Porter, non, et il le lui prouverait. Peut-être pas ce soir car la raison avait quitté la pièce, mais prochainement. En gérant cette affaire proprement, ce que Porter n'aurait jamais fait.

— C'est pratiquement la première fois que je rentre tâché de sang, n'en fais pas trop non plus.

Il sifflait, en trouvant encore que Victoria en faisait trop.

— Et bien tourne en rond, mais laisse-moi aller dormir, veux-tu ?

Il disait ça mais Nadeem la teigne ne quittait jamais un combat avant qu'un des deux adversaires soit K.O. Il tenta tout de même une conclusion avec cette histoire de galerie mais évidemment — et s'il n'était pas aveuglé par ses sentiments il l'aurait anticipé — ça n'apaisait pas Victoria. Elle planta, ce qui refroidit Nadeem. Il eut peur de ce qu'elle allait dire lorsqu'elle allait rouvrir la bouche. Ils s'étaient mis d'accord. Elle ne pouvait pas revenir sur les termes de leur accord. Il avait proposé un compromis acceptable, en repoussant, non ?

— Pardon ?

Il eut un rire mauvais et un geste de recul. Après la blessure initiale et alors qu'elle poursuivait, son regard devint moqueur. Il mimait l'attendrissement face à la naïveté de la brune. Oh, elle devait savoir que ça ne serait pas si simple. Elle avait pactisé avec le diable, avait-elle oublié ? Pendant un instant, Nadeem la vit comme un animal pris au piège, obligé de manger sa propre jambe pour espérer se libérer. Il y avait un côté très triste à cette scène et la suite risquait de conforter Victoria dans l'idée qu'elle faisait face à un monstre. Sa voix était plus posée, en contrôle pour une dizaine de secondes avant de retrouver sa rage. Penser au visage de Jade le rendait fou.

— Fais ça. Essaie. Si tu penses que c'est un bout de papier qui m'empêchera d'avoir la garde de ma fille, tu te trompes. Je n'aurais aucun mal à anéantir cette vieille peau dans un tribunal. Tu sais de quoi je suis capable. Tu n'as plus le pouvoir de me séparer de Moïra maintenant, c'est trop tard.

Il se débattait avec sa chemise en parlant. Sous l'effet de la colère, ses muscles se tendaient et il n'arrivait pas à retirer les boutons correctement. Ceux qui pensaient qu'il suffisait de tirer très fort pour tout arracher devait se vêtir dans des magasins premiers prix, parce que Nadeem n'avait jamais réussi. Il était condamné à rager tout en tricotant de ses doigts pour se libérer du vêtement tâché. Ses yeux se relevaient parfois pour assassiner Victoria.

— Quel genre de mère utilise son enfant pour se venger de son fiancé, hein ?! Quel genre de mère serait prêt à séparer deux sœurs par mesquinerie ?! Tu peux peut-être m'empêcher de l'adopter de ton vivant, mais si tu meurs, tu n'auras plus aucun pouvoir. Je te conseille de faire attention.

Ça sonnait mille fois plus violent que nécessaire. Nadeem avait l'air de la menacer de mort, mais il n'en était (presque) rien ; il ne faisait que souligner que dans son domaine, la mort arrivait plus vite que prévu pour ceux qui ne prenaient pas les précautions nécessaires. Il voulait la faire suffisamment stresser pour qu'elle regrette ses paroles et réalise qu'effectivement, il faudrait bien plus qu'un testament pour éloigner l'avocat de celle qu'il considérait comme sa fille. Il réussit enfin à ouvrir entièrement sa chemise, la retira et alla la foutre quelque part pour s'en occuper le moment venu (si possible, bientôt, avant que Neeli ne la confonde avec son doudou). @Victoria Morgan

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Re: Bloody day + Naria

Mer 13 Nov - 20:49

Bloody day
- Oh, bravo Nadeem, cette fois-ci t’es rentré sans avoir tué personne, félicitations !

Victoria applaudit trois fois des deux mains en lui lançant un regard narquois. Se servir des traumatismes de l’un pour blesser l’autre faisait partie des bases élémentaires des disputes de leur couple. Si l’avocat avait de quoi faire avec elle, l’inverse était tout aussi vrai. Si cela faisait longtemps que Naria n’avait pas eu une altercation aussi grave, ce n’était pas pour autant qu’ils avaient perdu la main.

Nouveau geste de la main de la part de la brune pour montrer à son fiancé qu’il pouvait librement dégager de sa vue s'il le souhaitait. Elle ne comptait cependant pas le laisser aller se coucher sans lui lancer une dernière fois son venin au visage. La brune lui balança ce qui aurait pu rester une simple menace, en la transformant en quelque chose de concret. S'il n’était pas déjà trop tard, sans doute serait-elle même déjà partie chez un notaire sous le coup de colère pour ouvrir ce foutu testament.

Bien entendu, elle ne s’était pas attendue à ce que le brun se retrouve figé devant elle avant de tomber devant ses genoux en la suppliant de revenir sur ses mots et en lui promettant de changer. Cela aurait été mal connaître son fiancé. Elle s’imaginait parfaitement sa répartie, et même mieux : elle l’attendait presque en exultant. La brune ne s’était pas trompée en pensant qu’il viendrait aussitôt lui rappeler qu’il serait facile pour lui d’aller au tribunal pour affronter Jade. Avec un petit sourire en coin, elle pensa même que son ancienne belle-mère devait en rêver. Anéantir une bonne fois pour toutes celle qu’elle considérait comme un parasite ayant brisé la vie de son fils devait être quelque chose qu’elle attendait avec impatience.

- Tu n’es pas Dieu Nadeem alors cesse de te croire au-dessus de tout le monde. Tu n’es pas le meilleur avocat du pays et encore moins le meilleur père. Es-tu vraiment sûr d’être capable de gagner si c’est moi qui apporte les preuves de ton incompétence ?! Crois-moi que si je devais en arriver à là, je n’hésiterai pas à balancer à Jade toutes les informations dont elle a besoin pour m’assurer qu’elle te détruise !

Sa rage la poussait à tirer sur toutes les cordes sensibles qu’elle pouvait toucher en même temps. Elle n’était même pas certaine de savoir si elle se battait encore contre son fiancé, ou contre l’avocat. Sa théorie du Nadeem aux mille visages était toujours d’actualité malgré les années. Elle savait très bien qu’il ne faudrait que quelques secondes encore avant qu’il ne devienne réellement monstrueux.

Elle ne le quitta pas du regard durant tout le moment où il se débattait contre sa chemise tâchée de sang. De temps en temps, il lui envoyait des regards assassins auxquels elle répondait avec tout autant de méchanceté, pour lui faire comprendre qu’elle n’était pas prête à baisser les armes. La brune voyait bien dans le regard de son fiancé que sa colère se nourrissait de tout ce qu’elle pouvait lui balancer à la figure. La réciproque était tout aussi vraie. Il n’y avait momentanément plus la moindre once de compassion ou d’amour en Victoria, son instinct maternel avait aussitôt pris le pas, prêt à sacrifier tout le monde pour protéger sa fille.

La menace n’avait même pas été dissimulée. Cette fois-ci Nadeem venait de franchir une nouvelle étape. La brune bloqua durant quelques secondes, sans pour autant se départir de son air mauvais. Elle flanchait intérieurement, mais s’interdisait de le montrer. Ainsi donc, la noirceur de son fiancé avait atteint son paroxysme et allait jusqu’à la menacer elle, de mort. Victoria pensa à Arthur, qui, s'il aurait été présent, lui aurait dit qu’il tentait de la prévenir depuis des années qu’elle aurait mieux fait de le quitter, durant sa grossesse.

- Fais attention Nadeem, la menace de mort, ça ne fait pas bon genre dans un procès.

Cracha t-elle mesquinement avec un sourire mauvais sur les lèvres. Son fiancé avait clairement dépassé les limites autorisées de leurs disputes. Celle-ci pouvait être classée hors catégorie, tant sa violence dépassait tout ce que le couple avait bien pu connaître. Il n’y avait que haine et rancœur, et aucune porte de sortie vers une issue plus joyeuse. Dans sa colère, elle se rapprocha du brun, sur lequel elle posa un doigt provocateur.

- Alors Nadeem, veux-tu vraiment que je te montre comment de mon vivant je suis prête à protéger mes filles, t’en es bien certain ?!

Son doigt appuya plusieurs fois sur le torse de l’avocat tandis qu’elle parlait. Ses yeux étaient devenus des revolvers dont les balles trouaient sans pitié la peau de son fiancé.

- Parce que je t’assure que je suis prête à te quitter sur-le-champs et à m’assurer de rester en vie jusqu’à ce que Moïra n’ait plus besoin d’être adoptée par qui que ce soit !

@Nadeem Zaman

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Re: Bloody day + Naria

Ven 22 Nov - 17:44

Bloody day
Il fulminait. C'était le verbe le plus adéquat pour le décrire. Dans un cartoon, de la fumée sortirait de ses oreilles et son visage serait peint en rouge écarlate.

— Je n'ai...

Il ferma la bouche et s'interdit de terminer cette phrase. Il confessait à voix haute son crime passé. Les murs avaient potentiellement des oreilles et il voulait les épargner autant qu'il voulait épargner les siennes. Le dire, c'était y revenir, d'une certaine façon. Il avit vu un psy, mais n'avait pas pu lui dire la vérité. Il s'était contenté de dire que dans un bar, il avait frappé quelqu'un et que la vision de son visage ensanglanté le hantait encore. Ça avait aidé, oui, mais ça n'avait rien guérit. Nadeem en faisait des cauchemars dès qu'il était stressé et à présent, il revoyait l'arme dans la main de Yana et la confondait avec celle qu'il avait utilisée lui jusqu'à ce que l'homme cesse d'être une menace. C'était de bonne guerre et lui-même avait déjà été plus cruel que ça, mais il en voulait à Victoria pour cette attaque.

Il n'était décidément pas prêt pour celle qui suivit, qui montait la pression d'un cran. Lui ? Il perdit tout sens de la mesure. Telle une maman ours que l'on tentait de séparer de sa progéniture, il se battait avec toutes les armes à sa disposition. Il avait peur mais était tout de même confiant quant au fait qu'elle — ni personne d'autre — n'arriverait à lui arracher Moïra. Dans les moments de crises, 10 ans de crime impuni lui revenaient en mémoire et le faisaient se sentir comme une sorte de demi-dieu intouchable, impossible à arrêter. Un bonus que Porter avait débloqué de façon permanente mais qui prenait Nadeem par vague, quand la réalité était insupportable.

— Si je peux saboter une enquête d'Interpol, je peux faire tomber ton petit dossier à l'eau. Je n'ai pas peur de toi, Victoria. T'es si sûre de toi mais tu n'as aucune idée de comment tout ça fonctionne.

Il voulait qu'elle se sente possible, broyée par une machine tentaculaire dont elle ne savait rien. Oui, bien sûr elle avait vu son fiancé magouiller et parfois, il lui en parlait, mais ça ne suffisait pas. Elle n'avait pas ce pouvoir, il refusait d'y croire ou de l'envisager. C'était non. Et pour que ça en arrive là, encore fallait-il que Victoria soit dans les alentours pour former ce fichu dossier. Et cette chemise, bordel, pourquoi cette chemise était-elle si dure à retirer ? Il était au bord de l'implosion et vraiment, ce vêtement pouvait être la goutte d'eau qui ferait déborder le vase.

— Parce que tu penses que ça ira jusqu'au procès ?

Sourire mauvais sur le coin des lèvres. Il espérait réussir à la faire au moins un peu frissonner. C'était un concours de celui qui avait le plus beau sourire de fils de pute. Il réussit enfin à retirer sa chemise, la balança dans un coin et, alors qu'il se retournait pour lui faire face, senti l'index de sa fiancée (l'étaient-ils encore ?) se poser sur son torse. Il baissa les yeux sur le doigt, comme s'il essayait de le briser par la force de son regard. Il ne pensait qu'à gagner, qu'à rendre les coups, quitte à ce que leur union ne tienne plus que par la peur d'une destruction mutuelle. Il n'avait pas souvenir que son aveuglement ait déjà été aussi fort mais il n'était pas non plus en état de réfléchir et de déterrer de vieux souvenirs, dans l'immédiat.

— Essaie, pour voir.

Il marqua une légère pause et avança d'un pas. Ils étaient si proches l'un de l'autre que l'index de la brune avait à peine la place d'exister. C'était à celui qui reculerait le premier. Un concours de coq, pour l'ego. Nadeem ne savait même plus exactement ce qui avait déclenché la dispute, pourquoi il n'avait pas su se contenter de présenter ses excuses, de rassurer sa fiancée et d'écouter. Ils en étaient arrivés à se menacer de séparer une fille de sa famille avec bien trop de facilité.

— Tu n'iras nulle part. Bien sûr, t'as changé de nom une fois, tu pourrais recommencer mais ja...

Le craquement du parquet l'arrêta net. Il tourna la tête dans un sursaut pour découvrir avec horreur la petite silhouette de Moïra dans l'encadrement de la porte. Son sang avait quitté son corps et son enveloppe était soudainement glacée. Il esquissa un geste dans la direction de l'enfant par instinct paternel qui lui dictait qu'elle avait besoin d'être serrée dans ses bras, mais eut l'intelligence de se retenir. La violence qu'il contenait la marquerait pour le restant de ses jours, s'il osait la toucher. À la place, il utilisa son pied pour reculer sa chemise tachée et essayer de la cacher autant que possible.@Victoria Morgan

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