Nadeem Zaman

Caractère

Borné • Indépendant • Rêveur • Indécis • Travailleur • Manque d'organisation • Social • Loyal • Immature • Empathique

Nadeem pouvait être borné, bordélique, boudeur, immature. Il n'était pas facile à supporter mais c'était un ami fidèle. Si vous aviez un cadavre à enterrer, c'est vers lui qu'il fallait se tourner, il aurait tout sacrifié pour les personnes qu'il aimait. Il était également doté d'un bon sens de l'humour et disposait d'une sacrée dose d'autodérision. Il préfèrait alléger l'ambiance pour oublier les sanglots et les chagrins qu'il voyait quand il vous observait trop.

Il travaillait bien et était efficace, malgré son manque d'organisation flagrant. Il était comme ça, Nadeem. Il se plongeait dans ce qu'il faisait, étalait les feuilles autours de lui quitte à foutre le bordel sur son bureau. Pour les rendez-vous et les deadlines, il était obligé de compter sur les alertes de son téléphone.

Anecdotes

1 Des cris. Une douleur intense. Un bébé. La fille. Plus d'une heure plus tard, le garçon. Deux enfants qui étaient à la fois complémentaires et fusionnels. Ils se sont tirés vers le haut tout le long de leur vie. Se motivaient l'un l'autre. Prenaient le relais quand l'autre se mettait en retrait. Encore aujourd'hui, les jumeaux Zaman se voient plusieurs fois par semaine. 2 Des bouquins, encore des bouquins, toujours plus de bouquins. C'est ce qu'il a connu, Nadeem, tout le long de ses études. Quand d'autres sortaient fêter la fin des examens, il préparait le nouveau semestre. Il savait que son dossier était l'un des plus faibles, lorsqu'il avait été accepté à Cambridge. Il compensait en travaillant comme a fou et a terminé ses études dignement. Il n'était pas le premier, mais il était au moins dans la première moitié de la classe. 3 Ce n'était pas la galère, ce n'était pas le paradis non plus. Les premières années après son diplôme, Nadeem continuait de travailler comme un forcené. Il était désireux de monter les échelons rapidement dans ce cabinet d'Edimbourg. A force de travail acharné, il se fit remarquer par plusieurs clients. Des clients accusés des pires crimes. Tous ne sont pas coupables, mais certains dans le lot le sont.4 En 2020, ça faisait sept années que Nadeem est à la tête de son propre cabinet, monté avec deux associés. Ses clients réguliers n'étaient pas des enfants de cœur. Et son plus gros chiffre d'affaire venait des trafiquants de drogue. Apprécié par l'homme en charge du business, ce dernier n'hésitait pas à téléphoner à l'avocat dès qu'un de ses hommes intéressaient d'un peu trop près la police. 5 Un bel appartement à West End. Acheté de sa poche. Il gagnait bien sa vie et dépensait peu. Il a bien dû investir quelque part. L'appartement était prévu pour un couple avec un enfant mais Nadeem était seul, alors il louait la seconde chambre à un prix acceptable. Ca lui permettait d'avoir de la compagnie le soir, quand il rentrait du bureau. 6 Le boulot. Les affaires. Des nuits à étudier la jurisprudence. Nadeem n'avait que peu de temps pour les sorties. Celles qu'il s'accordait étaient des repas entre amis, généralement. Ca lui arrivait d'être vu dans un bar, lorsqu'il a un rendez-vous. Sa sortie favorite restait les musées, et  de loin. 7 En 2011, Nadeem avait eu une relation avec une femme. Une histoire bancale. Un mois, ils étaient ensemble. Le mois d'après, ils se détestaient. Pourtant, il éprouvait des vrais sentiments pour elle. Quelques mois après une dispute et leur dernière rupture, elle lui a avoué d'être enceinte d'un autre. Un mec rencontré peu de temps après leur séparation. Un homme stable, contrairement à Nadeem. Elle est partie fonder une famille avec lui. 8 Cadrage. Exposition. Couleur. Nadeem faisait de la photographie depuis son adolescence. Il adorait ça. Il lui arrivait encore d'apporter son polaroïd en soirée. Capturer les sourires. Les regards. Le moment présent. 9 Le réveil en sueur. Le palpitant sur le point de lâcher. L'air refusant d'entrer dans ses poumons. Nadeem était sujet aux crises d'angoisses. Les brides de souvenir auxquels il avait pu avoir accès durant sa vie le hantaient encore. Il ne comptait plus le nombre de fois où il avait senti avec des inconnus la douleur que provoque la mort d'une mère. L'impuissance du père de famille perdant son emploie. La douleur des femmes battues prises au piège de leur mariage. Il avait vécu mille vies et transportait avec lui toutes ces expériences. 10 Ourdou et anglais. Deux langues. Deux cultures. Deux identités. • Le vrombissement de la tondeuse. Il ne supportait pas d'avoir les cheveux trop longs et se rasait le crâne régulièrement. • Les fantômes. La vie après la mort. Ce sont des sujets qu'il fuit comme la peste. Le déni. • Nadeem est musulman • Pas le temps. Manque d'intérêt pour les écrans. Nadeem est largué en matière de film ou de cinéma.