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To Build A Home - Nadeem & Victoria
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Aizah Zaman
Aizah Zaman
M(o)use
Pseudo : Elo
Avatar et crédit : Deepika Padukone / Nuit d'Orage <3 (avatar), Gifs : Pow, Signa by Drake (icons : Nuit d'Orage, ellaenys)
CW : Consommation d'alcool, drogue, sexe
Messages : 2786
Hey Brother...
Occupation : Gérante d'une chaîne de magasins de cosmétiques
Âge : 42 Quartier : New Town
Situation familiale : Célibataire
Date d'arrivée à Edimbourg : Décembre 2009
Don : Aizah est une empathe. A l'inverse de son jumeau, elle ressent essentiellement le bonheur des autres et toutes les émotions positives qui en découlent

To Build A Home - Nadeem & Victoria 3yr2
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Mar 10 Jan - 18:54
To Build A Home
Il y a des cartons partout. Ils s’empilent à côté de la porte d’entrée, dans le petit couloir. Ils s’empilent également à côté de la télé, à côté de la porte qui mène au couloir. La cuisine lui est encore inconnue, bien qu’elle soit jolie et qu’une soupe à l’agneau y mijote. Aizah y a passé du temps, à la préparer. Parce qu’il lui a fallu déballer les cartons sur lesquels le mot Cuisine était inscrit. Mais certaines de ces boîtes contenaient tout sauf des casseroles et des cuillères. Il y a quelques instants, durant le déballage fastidieux de ses affaires, où elle a regretté son coup de tête. Un déménagement, ça se prépare. Aizah, elle, a agi sur un coup de sang. L’envie de changement, le besoin de quitter cet appartement où l’ombre de Porter était partout. Parce qu’il lui faut passer à autre chose, sous peine de finir par perdre complétement les pédales. Et se rappeler qu’elle n’a pas que lui, dans sa vie. Qu’elle n’avait.

Alors, elle a craqué pour cet appartement au premier étage d’une maison de maître, qui n’a absolument rien à voir avec l’immeuble moderne et de standing qu’elle habitait avant. Ce logement a plusieurs avantages : il est plus près de chez son frère, il comporte un balcon suffisamment grand pour y manger et deux chambres. Et si le reste des pièces est encore un joyeux bordel, c’est parce qu’elle s’est concentrée sur la deuxième chambre. Elle n’en a pas fait un bureau avec un clic clac pour les amis. Celle-ci est décorée de blanc et de beige, elle est meublée de bois clair et de linge de qualité. Il y a un cheval à bascule et un coffre à jouets qui déborde de poupées et de peluches. Cette pièce-là, elle l’a pensée pour les filles de Nadeem. Il y des lettres en bois coloré qui n’attendent qu’à être fixées sur la porte. Elle le fera après, pour ne pas gâcher la surprise. Parce que c’est uniquement pour cette chambre-là, qu’ils feront du camping ce soir pour déguster le plat que Shahnaz avait l’habitude de leur faire.

Aizah est appuyée sur le garde-fou de son balcon, la cigarette fume entre ses doigts. La mauvaise habitude qu’elle a reprise avec les évènements des derniers mois mais il est hors de question que son nouvel appartement empeste le tabac froid. Elle sait qu’elle s’est un peu oubliée dans sa relation avec Porter cette dernière année et qu’elle a eue tendance à prendre le pas sur tout le reste. Elle sait aussi qu’elle n’aurait probablement pas dû donner au tatoué une place si importante dans sa vie mais elle n’a pas tellement fait exprès et elle n’a pas tellement eu le cœur à lui claquer la porte au nez. Il a été là pour elle, tout au long des derniers mois. Et maintenant, il ne l’est plus. Et non, elle ne va pas hyper bien, Aizah. Elle doit aller de l’avant, reprendre sa vie là où elle l’a laissée il y a un peu plus d’un an.

Il y a beaucoup de raisons à l’invitation de ce soir, bien qu’elle ne soit pas encore tout à fait installée. Un pas en avant vers la famille formée par Nadeem, Victoria et leurs filles. Leurs filles. Si elle a reconnu d’emblée Neeli comme étant sa nièce, cela est loin d’être le cas pour Moïra. La plus grosse crainte de son jumeau est qu’elle ne traite pas les deux enfants de la même manière et Aizah fait de son mieux pour que cela ne soit pas le cas. Néanmoins, elle ne peut pas cacher le manque d’affection qu’elle a envers cette gamine. Pour elle, elle est la preuve vivante de la fuite de Victoria et de la descente aux enfers de son frère. La sienne aussi, un peu. Mais elle doit faire des efforts, encore. Faire un pas en avant. Essayer de s’intégrer dans une famille de laquelle elle s’est elle-même presque exclue. Aizah est un peu nulle quand il s’agit de relations humaines. Même si elle l’est un peu moins quand il s’agit de son frère.

Cela sonne à la porte et elle écrase son mégot dans le cendrier qui trône sur la table d’extérieur. Une table neuve, qu’elle a dû acheter exprès pour meubler ce petit bout de dehors qui lui appartient. Il donne sur le jardin du voisin d’en bas mais il suffit de quelques brises vues pour arranger ça, qu’elle se dit. Elle se fraye un chemin entre les cartons pour aller ouvrir à la famille de son frère. Cela ne peut être qu’eux, ils sont les seuls pour l’instant à avoir sa nouvelle adresse. Elle ouvre le battant dans un sourire s’étalant sur ses lèvres rouges. Physiquement, elle n’a pas tellement changé. Le bandeau dans les cheveux, la robe, le maquillage assorti à l’ensemble de sa tenue. Il n’y a que la lueur un peu éteinte de ses yeux qui trahit tout ce qu’il se passe sous sa tignasse brune. « Bonjour ! » Qu’elle claironne pourtant mais ça sonne un peu faux, s’effaçant pour les laisser passer. « Ne faites pas attention, c’est un peu le bor… Le bazar. J’ai pas eu le temps de ranger. » Elle s’est reprise au dernier moment, elle n’a pas tellement l’habitude de faire attention à son langage et coule un regard vers les deux filles de Nadeem et Victoria. Neeli est encore trop petite pour comprendre mais Moïra, si.

Ils pénètrent dans le salon, d’une taille correcte qui embaume de l’odeur du repas qui termine de cuire sur la cuisinière et elle est presque certaine que son frère en aura reconnu les effluves. Elle sait qu’eux aussi viennent de traverser une période pas évidente avec les rumeurs de maltraitance de ce site à la con et elle désire, plus que tout, que cette soirée se passe bien.


Alors, souris.
“ Dans 150 ans, on s'en souviendra pas, de ta première ride, de nos mauvais choix. Du temps qui avance, de la mélancolie. De la chaleur des baisers, de cette pluie qui coule. De l'amour blessé et de tout c'qu'on nous roule.”
Nadeem Zaman
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Occupation : Avocat pénaliste, mais il sait à qui il doit sa réussite, Nadeem. Aux trafiquants, aux voyous, à sa moralité défaillante. (cabinet sur Princes St)
Âge : 42 Quartier : New Town (West End)
Situation familiale : Fiancé à Victoria, beau-père de Moïra, père de Neeli
Date d'arrivée à Edimbourg : 2010
Don : Empathe + Nadeem a une affinité particulière avec la tristesse. Il peut ressentir la mélancolie ou le désespoir des autres comme si c'était le sien. Il lui arrive même d'avoir un aperçu des souvenirs tristes de ses proches.

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Dim 29 Jan - 23:02
To build a Home
Les problèmes dans la vie de Nadeem et de sa famille étaient les têtes de l'Hydre de Lerne. Alors qu'on se félicitait d'en avoir coupé une, deux repoussaient, plus affamées que l'était la précédente. Neeli apprivoisait son père, ses dents poussaient et la faisaient pleurer de plus belle. Victoria se faisait une joie de reprendre le travail, son fiancé lui avouait être incapable de s'occuper de leur fille. Les affaires tournaient, Porter se barrait pour une retraite en République Tchèque pour oublier son ego démesuré, entouré de belles nymphes qu'il enfermerait dans des camions pour le Royaume-Uni. Enfin, le coup de grâce : un connard avait publié des rumeurs abjectes sur Victoria, la faisant passer pour une mère maltraitante. Le prénom de Moïra avait été affichée. Des parents de l'école avaient fait le lien entre la famille Morgan et la publication Reddit. Nadeem avait tout fait pour être un soutien pour Victoria, au point d'être contaminé durablement par sa tristesse.

Le dîner chez sa jumelle était une façon de sortir sa tête de l'eau. La présence d'Aizah lui faisait systématiquement du bien et cette invitation permettrait de mettre une bonne fois pour toutes la chamaillerie entre les deux femmes derrière eux. Il avait beau faire semblant de ne pas la voir, Nadeem restait affecté par la mauvaise ambiance entre elles et entre son double et Moïra. Il se sentait coupé entre deux camps qui étaient vitaux pour lui. Après ce soir, se disait-il en claquant la portière de la voiture, cela prendrait fin.

Il embrassait Victoria avec le sourire, espérant la contaminer de sa joie. Il caressa les cheveux de Moïra et la rassura sur le fait que tout irait bien. C'était Aizah, pas une inconnue. Une membre de leur famille. Il poussa la porte du bâtiment et monta jusqu'au premier étage pour sonner à la porte où son nom de famille était indiqué. Il entendit les pas pressés de sa jumelle avant qu'elle ouvre la porte. Quand son visage apparu, le sourire de Nadeem était large, faisant de l'ombre à ses cernes.

— Salut toi.

Il déposa un baiser sur sa joue. Une de ses mains maintenait Neeli contre sa taille. L'autre servait de jouet à l'enfant qui tirait sur les doigts ou les portait à sa bouche sans que son père n'y prête de l'attention. Si la proximité leur était néfaste quand ça n'allait pas, les entraînant dans un douloureux cercle vicieux, Nadeem avait du mal à lâcher sa fille quand elle allait bien. Il cherchait à prévenir autant que possible les futures crises de larmes ou à se rattraper pour ses fréquentes absences. Lui-même ne savait plus la raison exacte, le fait était qu'il collait Neeli puis la fuyait selon ses humeurs.

— Tu dis coucou à Zaiah, Neeli ?

Il la fit sautiller un peu contre sa hanche et elle sourit sans que les adultes présents ne puissent savoir si c'était la vue de sa tante ou le mouvement de son père qui entraînait cette réaction. Quand Neeli était contente, ce n'était plus le domaine d'expertise de Nadeem. Ça le dépassait totalement. Il fit quelques pas pour laisser sa fiancée et l'enfant entrer, manquant de faire tomber quelques cartons au passage. C'était un appartement en plein déménagement, comme serait leur maison lorsqu'ils en auront fini avec les actes notariés. D'ici peu — avec un peu de chance — ils habiteraient dans une maison très proche de cet appartement. Un truc bien trop grand pour une famille de quatre (avec un chien), mais ils avaient craqué.

— On est contents d'être là.

Il insistait presque sur le on pour dissiper une potentielle gêne. Tout le monde était content d'être là. Il n'avait forcé personne à le suivre... Il avait juste été très clair sur le fait que le contraire le blesserait. L'odeur qui s'échappait de la cuisine décuplait son bonheur, lui rappelant les parfums des plats de sa mère. Aizah y avait mis de la bonne volonté. Elle aussi voulait que ce dîner se passe bien. Il jeta un coup d'œil en direction de Victoria pour guetter son humeur, puis adressa un sourire à Moïra.

Neeli encore dans ses bras, il avança jusqu'au salon en slalomant entre les cartons. Ses yeux se perdaient sur tous les détails. Il y avait de beaux murs, des trucs suffisamment grands pour qu'Aizah y accroche son cadeau de Noël ou d'autres tableaux, photos, ou allez savoir quoi que son frère achèterait pour elle à chaque occasion. L'endroit lui plaisait, à première vue. Il fit glisser son sac à dos dans un coin et, sans lâcher sa fille, sorti trois anneaux de dentition. Pas un, pas deux. Trois. Trois anneaux, pour être certain qu'il y en aurait toujours un de froid et à portée. Ce n'était qu'une des nombreuses preuves de son angoisse.

— Je peux mettre ça dans ton frigo ?

Il demandait pour la forme mais s'éloignait le faire sans attendre de réponse, guidé par les bonnes odeurs. C'était chez sa sœur, donc c'était chez lui comme l'inverse était vrai.
@Aizah Zaman + @Victoria Morgan


Rappelle-toi avant l'orage, quand la ville était calme et tes mains autour de moi.


Victoria Morgan
Victoria Morgan
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Occupation : Associée dans une structure aidant à la réinsertion d'anciennes détenues à travers l'Art.
Âge : 40 Quartier : New Town.
Situation familiale : Fiancée à Nadeem Zaman depuis 1000 ans, mère de Moïra (10 ans) et Neeli (2 ans)
Date d'arrivée à Edimbourg : De retour depuis octobre 2020
Don : Elle a la faculté d'entendre les voix des morts, généralement la nuit. Don qu'elle confond avec de la schizophrénie, non consciente que ces voix existent réellement.

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Tes sujets RP : En cours :

Naria alternatif 2 / Dior 2 / Naria 22

Terminé(s) :

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Jeu 2 Fév - 23:45
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To Build A Home - Nadeem & Victoria 905fdfd16ccf16dd2ff827477332ba20c9b61d40 Victoria n’avait jamais eu un tempérament de casanière, mais les derniers évènements dans sa vie l’avait forcée à le devenir. Plusieurs personnes avaient fini par remonter jusqu’à elle après avoir lu les rumeurs lancées par un inconnu sur une publication Reddit. En réponse, la brune n’avait trouvé rien d’autre à faire que de rester terrée chez elle, quitte à bouleverser parfois les horaires de son fiancé. Amener Moïra à l’école lui était difficile car elle craignait de croiser les regards des autres parents et n’était pas certaine de pouvoir les supporter. Partir en crise de colère et les envoyer balader ne ferait que renforcer les accusations proférées par l’inconnu et encouragerait les gens à y croire.  Se terrer chez elle et ne plus en sortir n’était pas non plus la meilleure solution et la faisait passer pour coupable, alors Victoria alternait entre deux comportements. Elle se présentait parfois la tête haute devant l’entrée de l’école, la main serrant celle de Moïra quand elle se sentait assez forte pour affronter le regard des autres, et d’autres fois, elle implorait son fiancé d’y aller lui quand elle ne s’en sentait pas le courage.

La décision d’arrêter de travailler n’avait pas aidé la brune à sortir le nez de la maison. Occupée à plein temps avec Neeli, elle n’avait plus véritablement de raison de mettre un pied dehors. Une balade au parc (de préférence aux heures creuses) et l’achat des commissions étaient les seules bonnes raisons la poussant à aller à l’extérieur. Le reste du temps, elle alternait entre s’occuper du bébé et tenter de ranger l’appartement (devenu un peu petit pour la petite famille) afin d’éviter qu’il ne ressemble à un champs de bataille. Son emploi lui manquait, mais la brune n’avait pas eu le choix. Pour le bien de son couple et sa famille, il était devenu nécessaire de se rendre à l’évidence : Nadeem ne serait pas capable de garder Neeli si Victoria devait faire des heures supplémentaires au bureau, et prendre une baby-sitter n’était pas encore envisageable. Troquer ses talons hauts et ses tailleurs pour des tenues décontractées et des chaussons était un sacrifice que la brune n’avait pas hésité à faire. Ce n’était qu’une question de temps. Elle ne cessait de se répéter cela.

Alors ce soir, le dîner dans le nouvel appartement d’Aizah était une très bonne manière de bouleverser sa petite routine et revenir dans un monde plus adulte. Victoria avait pris (enfin) du temps pour elle et confié les deux filles à Nadeem pour pouvoir se préparer. Maquillée, bien habillée et juchée sur des talons hauts, son reflet dans le miroir lui donnait l’impression d’être redevenue elle-même. Par chance, Neeli avait été assez sage pour lui permettre de s’apprêter sans interruption. Moïra elle, était assez indépendante pour s’habiller et s’occuper sans venir embêter sa mère.

L’invitation inquiétait tout de même légèrement Victoria dont les relations avec Aizah étaient toujours aussi instables. Frôler la mort lui avait donné la sensation que les deux femmes avaient fait table rase du passé, mais quelques mois plus tard, la brune s’était rendu compte que non. Sa belle-soeur maintenait envers elle une rancoeur que la brune ne trouvait plus justifiée, et les deux femmes préféraient jouer les autruches et ne pas en parler plutôt que de risquer de mettre le feu aux poudres. Le plus gros point noir était également la colère que ressentait Aizah face à Moïra. L’existence de l’enfant représentait la trahison subie par son frère. Elle avait la même réaction épidermique qu’avait son jumeau à l’époque du retour en ville de Victoria, et cette dernière avait du mal à le supporter. Si Moïra était jeune, elle n’était pourtant pas stupide et avait bien senti que son charme habituel n’avait pas fonctionné avec la soeur de son Baap. La petite était légèrement anxieuse à l’idée de se retrouver face à cette femme qui n’était pas une inconnue, mais qui agissait pourtant ainsi en sa présence.

Après avoir lancé un clin d’oeil encourageant à Moïra, Victoria suivi Nadeem dans les escaliers. L’enfant tenait le petit bambou que le couple comptait offrir à Aizah comme cadeau d’emménagement. Le soin avait été laissé à Victoria de choisir la plante et elle avait opté pour le bambou, réputé pour être un porte bonheur. Elle ne doutait pas que l’intention ferait plaisir à Aizah.

Le cosy de Neeli dans une main et la rampe d’escalier dans l’autre, la brune avait préféré laisser Nadeem porter la petite plutôt que de risquer de trébucher avec elle à cause de ses talons. Le reste de la poussette avait été abandonné dans la voiture, pour ne pas s’encombrer. À l’âge de Neeli, il était moins nécessaire de la faire rouler dedans pour l’endormir. Elle tomberait probablement de sommeil dans les bras de l’un de ses parents et terminerait sa soirée dans le cosy.  

Encore une fois, elle laissa son fiancé prendre les devants et saluer sa soeur en premier. Elle n’était pas angoissée de voir Aizah, mais savait que les salutations entre elles seraient moins chaleureuses que celles entre les jumeaux. Elle déposa la cosy dans l’entrée en sachant qu’ils n’en auraient pas besoin de suite et regarda avec attendrissement le sourire de sa cadette. Neeli semblait ravie de saluer sa tante, ou du moins, voir un visage qui n’était pas celui de ses parents ou de sa soeur lui donnait envie de sourire.

« Bonsoir Aizah ! »

Lança t-elle d’un ton chantant, en espérant de suite dissiper les doutes que pourrait avoir la brune. Victoria n’était pas là parce qu’elle se devait de le faire ou parce qu’elle ne voulait pas contrarier Nadeem. Cela faisait déjà un bon moment qu’elle souhaitait recréer ce genre de soirées, afin de retrouver la complicité d’antan avec sa belle-soeur.

Elle accompagna ses paroles de quelques pas en avant pour faire à son tour faire la bise à la brune, un immense sourire aux lèvres. En revenant à sa place, elle inspira profondément pour humer les parfums provenant de la cuisine. Malgré les années, Aizah n’avait sûrement pas oublié qu’il ne fallait pas trop forcer sur les épices avec sa belle-soeur, donc Victoria ne doutait pas qu’ils allaient se régaler ce soir.

Une fois dans le salon, mais plus timidement que les adultes, Moïra fit également un pas en avant pour sortir des jambes de ces derniers. Sa curiosité prenait souvent le pas sur sa timidité, et observer sa tante par alliance de haut en bas était bien plus tentant que de rester cachée et faire la timide. Elle lâcha d’une main la plante pour saluer Aizah, en prenant soin de bien la serrer contre elle de son autre bras pour ne pas la faire tomber, avant d’afficher un petit sourire poli.

« Bonsoir … »

La voix était légèrement moins assurée que celle de sa mère, mais le sourire était sincère. D’un petit signe de tête, Victoria fit signe à l’enfant de s’avancer un peu plus pour offrir le cadeau, avant que ce dernier ne finisse par s’écraser au sol. L’enfant s’exécuta sans se départir de son sourire, contente d’être la porteuse officielle du cadeau. Une tâche qu’elle avait pris aussi au sérieux que son rôle de garde du corps de Neeli.

« J’espère qu’il te plaira. Il parait que le bambou est un porte bonheur. »

Expliqua la brune en venant passer une main dans les cheveux de sa fille pour les caresser avec tendresse.

« Merci pour l’invitation, ça ne doit pas être simple pour toi ! »

Enchaîna Victoria quand Nadeem se dirigea vers la cuisine. Elle imaginait parfaitement la galère que cela devait être pour sa belle-soeur de mettre les petits plats dans les grands pour les recevoir, quand la moitié des ustensiles de cuisine devaient encore être dans les cartons.  




« Oh, continue to love me, never misjudge the most faithful heart of you beloved.
Ever thine,
Ever mine,
Ever ours. » by Wiise
Aizah Zaman
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To Build A Home - Nadeem & Victoria Empty Re: To Build A Home - Nadeem & Victoria

Mar 28 Fév - 15:27
To Build A Home
Aizah aime son nouvel appartement. Il est beaucoup plus cosy et accueillant que l’ancien. La pièce à vivre est, certes, un peu plus petite mais les pierres apparentes lui confère une aura chaleureuse. Elle l’a décorée avec goût, et avec l’aide de l’artiste qu’est son frère en réalité. Il lui a déniché un tableau qu’elle aime beaucoup et qu’elle pourrait contempler pendant des heures entières. C’est une main gantée tenant une cigarette qui est en réalité un rouge à lèvres. Une œuvre signée Tyler Shields. Elle a longtemps hésité, à savoir si elle le mettait ici ou dans sa boutique. Finalement, le tableau a trouvé sa place au dessus de son canapé. Et parfois, Aizah s’assoit par terre, le dos contre la table basse et elle fixe l’image. Elle la fixe tellement longtemps qu’elle a réellement l’impression que les volutes de fumées sont en mouvement. Elle est assise en tailleur à même le sol, au milieu des cartons qui n’attendent qu’à être ouverts. Elle a déménagé vite, précipitamment, à l’autre bout de la ville. Mais elle ne regrette pas. Il y a une deuxième chambre et surtout, un balcon. Un bout d’extérieur sur lequel, quand elle aura trouvé le courage de le monter, prendra place un joli salon de jardin en fer forgé. Oui, elle aime son appartement.

Elle est accoudée à la balustrade quand cela sonne. Cela ne peut être que son frère, sa belle-sœur et ses nièces. Enfin, Moïra et sa nièce. Aizah secoue la tête. Non, pas ce soir. Une famille unie. Montrer qu’elle va bien alors que c’est pas encore exactement le cas. Elle a du mal à se remettre de sa soirée de Nouvel An. Avec Cassy, ils ont fait la fête all night long jusqu’à se réveiller dans la baignoire d’un type inconnu, dans une maison inconnue. Si Nadeem savait ça. Il en sait déjà beaucoup trop. Il a vu sa peine et sa douleur et c’est déjà de trop. Elle lisse un pli imaginaire sur sa robe, et resserre le foulard qui maintient ses cheveux. L’odeur du tabac frais la suit, laissant un sillon entre les boîtes et les cartons. Jusqu’à ce que sa main se pose sur la jolie clenche en métal doré et qu’elle ouvre le battant. Une lourde porte en bois, portant le numéro de l’appartement et une plaque avec son nom. Elle s’efface pour laisser entrer Nadeem et sa petite famille, Moïra et sa plante cachée derrière sa mère. Aizah baisse les yeux vers l’enfant, se sentant un peu conne de faire porter sur ses épaules le ressentiment qu’elle a pour sa mère. « Bonsoir ! Je suis contente que vous soyez là. » Elle est sincère, réellement sincère. Elle a aussi pris cette appartement parce qu’ils ont acheté la maison située deux rues derrière. Prendre la voiture ne sera plus nécessaire pour aller chez son frère.

Aizah ne prends la peine de répondre quand il lui demande s’il peut mettre quelque chose dans son frigo. Bien sur qu’il peut, il met ce qu’il veut dans son frigo. Elle adresse un signe de la main à Neeli, s’abstenant de la prendre dans ses bras néanmoins. Si le nourrisson a hérité de leur spécificité génétique, elle va se mettre à hurler dès qu’elle la touchera. Et puis elle encore si petite. « Salut toi ! Comment va ma shahzadi préférée ? » Qu’elle chuchote, en ourdou, à l’attention de la fillette blottie dans les bras de son frère. Puis son attention se reporte sur Victoria, pimpante sur ses talons hauts. Cela lui rappelle avec nostalgie les folles soirées passées entre amies, il y a plus d’une décennie. Une éternité, presque. « Je peux te prêter des chaussons si tu as mal aux pieds. On est belles avec des talons de dix centimètres mais ce n’est pas conçu pour être confortable. » Elle s’est abstenu, pour une fois. De une parce qu’elle est chez elle. De deux parce que le parquet et les talons aiguilles, ça ne fait pas bon ménage. Mais elle ne voudrait pas, d’entrée de jeu, avoir l’air de reprocher quoi que ce soit à sa belle-sœur.

Une petite voix lui fait baisser le regard. Moïra s’approche, timide, avec une plante coincée sous son bras. Aizah l’accueille contre elle, lui rendant son salut. C’est étrange comme parfois, il ne faut pas grand-chose pour adoucir l’amertume. « Coucou. » L’enfant tends le bambou et elle plie les genoux pour s’en saisir, à hauteur avec la fillette. « Merci beaucoup, pyari. » Petit coeur. C’est sorti tout seul et elle sent le rouge lui monter un peu aux joues. L’avantage, c’est que seul son frère a pu comprendre ce qu’elle vient de dire. Alors, s’éclaircissant la gorge, elle se remet debout et pose le pot sur le plan de travail. « Elle est très jolie, merci. Tu as bien choisi, Moira. Oh non t’inquiètes, ça va. Une fois que j’ai trouvé tout ce que j’avais besoin, c’est allé tout seul. J’espère que ça vous dérange pas de manger au milieu des cartons. » Elle s’écarte un peu afin que tout ce petit monde entre dans l’appartement puis referme la porte d’entrée, restée ouverte tout ce temps. « Venez, je vais vous faire visiter. » Elle ouvre la marche, présentant le salon puis le balcon. Puis la salle de bain et sa chambre à coucher. Jusque là, un appartement décoré avec goût mais sommes toutes assez banal.

Elle s’arrête derrière la dernière porte. Une main sur l’épaule de Moïra, elle l’attire un peu avec elle. « Celle là, tu devrais l’ouvrir. » Après un regard en biais vers Nadeem, l’enfant s’exécute. Le battant s’ouvre sur une deuxième chambre. Il y a deux lits cabanes, identiques, aux matelas posés à même le sol sous un voilage clair. Un cheval à bascule sous la fenêtre. Fenêtre à laquelle elle a fait installer des barreaux pour éviter toute chute. Il y a un coffre à jouets qui déborde déjà de poupées, de voitures, de peluches. Une petite piscine à balles blanches, bronzes et or en son centre. Et enfin, une petite table avec des cahiers et des crayons. Quelques étagères avec des pots de pâte à modeler et des jeux de sociétés. Tout est neuf. « Surprise. » En réalité, Aizah est nulle pour faire des cadeaux et elle ne sait pas vraiment comment celui ci va être accueilli par Nadeem, Victoria et leurs filles. Elle fait un pas en arrière, les laissant découvrir la pièce qu’elle a dédiée à Moïra et Neeli, décidant enfin de leur faire une place dans sa vie.


Alors, souris.
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Mar 7 Mar - 2:10
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Nadeem s'était profondément enterré dans un déni comme seuls les jumeaux Zaman avaient le secret. Il se persuadait que tout allait bien entre sa sœur et sa fiancée. Les tensions résiduelles ne demandaient qu'à disparaître grâce à cette invitation. Après, leur vie reprendrait comme avant la rupture. Les deux femmes n'avaient aucune raison de se détester encore longtemps. Elles s'en voulaient pour des choses du passée qui avaient perdu de leur sens avec les années. Aizah prouvait qu'elle désirait enterrer la hache de guerre, avec ce dîner, Victoria était sur la même longueur d'ondes.

Le courant passait facilement entre Neeli et sa tante. Le bébé était trop jeune pour détester qui que ce soit mais Nadeem était persuadé qu'elle reconnaissait Aizah et trouvait chez elle des ressemblances avec son père. Enfin, il pouvait toujours rêver. Il s'éloigna pour ranger au frigo ce qui devait l'être, priant de ne pas avoir besoin d'en récupérer une en urgence rapidement. De la cuisine, il entendait les deux voient s'échanger des cordialités. Tout commençait bien. Il vint les rejoindre avec le sourire aux lèvres et un bébé heureux contre la hanche.

Il regarda partout pendant la visite, presque vexé d'avoir dû attendre jusque-là pour avoir l'honneur de découvrir là où sa sœur vivait. Il avait été trop occupé pour s'imposer lors d'une visite imprévue avant ça. Dans le salon, il s'attarda devant le tableau qu'il lui avait offert. Ce n'était pas le type d'œuvre que lui appréciait particulièrement, la trouvant un peu lisse. Un peu trop publicitaire, avec un message trop convenu. Mais c'était indéniablement beau. Le côté minimaliste rendait le truc impactant. Nadeem le préférait accroché à un mur qu'en photo sur le site de la galerie. Il le montra à Neeli qui regardait partout sauf ce que son père lui désignait.

Arrivée devant la dernière porte, il se demanda ce dont il pouvait s'agir. Il regardait la main de sa jumelle posée sur l'épaule de Moïra, puis Victoria, puis de nouveau cette main, hésitant à intervenir. Il ne semblait pas y avoir d'émotion négative en jeu, alors il ne dit rien, relevant la tête pour découvrir la pièce. Une chambre d'enfant, avec deux lits. Pour les deux filles du couple. Même lui le comprit immédiatement, grâce au comportement de sa sœur. Il la rassura d'un sourire ému en passant devant elle pour mieux découvrir ce petit paradis.

Le père prit un air exagérément surpris pour attraper une boule de la piscine qu'il montra à sa fille. Ses petites mains s'agitèrent pour l'attraper. Ses doigts étaient trop courts pour se serrer dessus et se contentaient de la tapoter avec peu de force. Ce petit jeu l'amusait. Ses yeux clairs se faisaient rieurs. Elle gloussait, contaminant son père qui cherchait Victoria du regard pour qu'elle profite du spectacle avec lui. Il craquait quand Neeli réagissait à son environnement de cette façon. Elle se révélait être un bébé curieux et facile à amuser.

— Regarde, Neeli !

À présent, il lui chatouillait le visage avec une peluche. Le bébé aimait moins ça, elle était contrariée. Son père arrêta et se fit pardonner grâce à une série de bisous sur sa tempe, là où ses cheveux sombres commençaient à apparaître. Il reposa la peluche dans le coffre avant de se tourner pour faire face à la pièce et contempler les efforts de sa jumelle. Elle avait mis la barre haute et prouvait une bonne fois pour toutes qu'elle acceptait les deux filles comme des membres à part entière de sa famille.

— Qu'est-ce que tu en penses Moïmoï ?

L'enfant était en âge de se faire un avis sur les choses, contrairement à Neeli. Nadeem se doutait que ça devait être étrange pour elle, d'avoir une chambre pour elle chez quelqu'un qu'elle ne connaissait pas tant que ça. Mais ça viendrait. Après ce repas, il y en aurait d'autres. Dès que la famille aura déménagé, ils seront pratiquement voisins, ce qui facilitera les échanges.

— Ça veut dire que tu comptes nous les voler de temps en temps ?

Il y avait de l'espoir dans la voix de Nadeem. Il regarda sa sœur, puis Victoria, avec un sourire au coin des lèvres. Le couple avait souvent parlé de confier les filles à leur tante pour passer un week-end a manger des sushis et construire des cabanes dans le salon, comme au bon vieux temps. Ils aimaient être parents, ils aimaient aussi être des amoureux sans responsabilité ni obligation. Est-ce qu'Aizah aimerait avoir deux enfants à charge de temps à autre ? Il en doutait avant de découvrir cette chambre.
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Rappelle-toi avant l'orage, quand la ville était calme et tes mains autour de moi.


Victoria Morgan
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Don : Elle a la faculté d'entendre les voix des morts, généralement la nuit. Don qu'elle confond avec de la schizophrénie, non consciente que ces voix existent réellement.

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Mer 15 Mar - 22:03
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To Build A Home - Nadeem & Victoria 905fdfd16ccf16dd2ff827477332ba20c9b61d40 Le sourire de Victoria restait collé à ses lèvres tandis qu’elle espérait intérieurement que personne ne penserait qu’elle se forçait à être aussi souriante. La brune était sincèrement heureuse d’être présente, même si une partie d’elle restait tendue. Sa relation avec Aizah n’était pas au beau fixe et était loin d’être celle d’avant, mais ce n’était rien comparé à celle entre sa fille et sa belle-soeur. Il avait fallu du temps à Nadeem pour accepter Moïra dans sa vie, et il en faudrait peut-être encore plus à Aizah pour faire de même. Le repas de ce soir était une grande première, un test pour voir comment pouvaient évoluer les choses par la suite. L’attention de Victoria était donc principalement tournée vers sa fille, observant silencieusement ses échanges avec sa belle-soeur, son sourire toujours aux lèvres. Aizah était adorable avec la petite, et l’enfant le lui rendait bien. Elle était d’ailleurs si absorbée par cela qu’elle tarda un peu à répondre, quand Aizah lui proposa de retirer ses talons. Elle eut quelques secondes de retard, avant de secouer doucement la tête.

« Oh ne t’en fais pas, ça va ! En fait, ça me fait même du bien de les mettre !»

Répondit-elle avec un petit mouvement de la main pour lui faire signe de ne pas aller s’embêter à aller chercher une paire de chaussons pour elle. À dire vrai, Victoria était plus que ravie d’avoir une occasion de remonter sur ses talons hauts. Depuis la naissance de Neeli, elle avait troqué (trop souvent) ces derniers pour des chaussures plates ou des baskets et se trimballait plus en pantalon de survêtement qu’en robe, et cela lui manquait atrocement. Les proches de la jeune femme savaient qu’elle pouvait facilement passer une journée entière, soirée incluse, juchée sur 10 centimètres de haut sans jamais se plaindre.

Un petit rire s’échappa des lèvres de la brune, ravie de voir que sa fille ramassais tous les lauriers pour l’achat du bambou et que cela semblait la combler. Moïra absorbait chaque parole et chaque attention gentilles d’Aizah comme si elle craignait que la chose ne dure pas. Victoria ne pouvait pas véritablement lui en vouloir, étant donné la situation.

« Ne t’en fais pas, on s’en fiche de manger au milieu des cartons, du moment qu’on est ensemble. »

Là-dessus, Victoria savait qu’elle pouvait parler à la place de son fiancé. Peu importe que l’appartement soit encore en bazar, le plus important était de pouvoir passer du temps ensemble, autour d’un bon dîner en famille. C’était ce qu’ils étaient, malgré les tensions et les vieilles rancunes, aussi tenaces pouvaient-elles être.

Ce ne fut qu’au moment de la visite de l’appartement, où elle vit la main d’Aizah se poser sur l’épaule de Moïra que la brune se crispa et que son sourire s’effaça légèrement. Ce n’était pas de la possessivité abusive, mais elle ne savait que trop bien ce que les contacts physiques provoquaient à sa fille. Sans qu’elle ne puisse encore expliquer pourquoi, Moïra devenait hyper sensible aux émotions des autres dès qu’ils la touchaient, et Victoria espérait que cette dernière ne pourrait pas sentir le ressentiment qu’éprouvait Aizah à son égard durant les quelques secondes que durèrent le geste, ou tout autre sentiment triste ou négatif. La brune lança un regard furtif en direction de son fiancé, comprenant aussitôt qu’ils craignaient la même chose, puis revint vers la petite. L’enfant n’eut qu’un infime sursaut, comme si elle avait reçu une petite décharge d’électricité statique et s’empressa de faire un pas en avant pour observer la surprise préparée par l’hôte de la soirée. Victoria elle, se relaxa instantanément, une fois l’incident passé et le contact rompu.

« Oh wow… »

Elle resta bouche bée devant ce qu’elle vit. La chambre n'était pas uniquement préparée pour Neeli, il y avait aussi une place pour Moïra. C’était touchant et incroyablement réconfortant pour la brune. Aizah voulait faire des efforts, cela se voyait. Elle le prouvait avec cette attention et le temps qu’elle avait du passer à tout organiser. Avec amusement, Victoria remarqua que la chambre des petites avait été terminée avant même le reste de l’appartement, encore jonché de cartons à l’entrée.

« Tu comptes les garder de temps en temps ou nous les kidnapper Aizah ? Parce que pour la deuxième option, elles seront totalement volontaires ! »

Moïra ne disait rien mais avait les yeux grands écarquillés, sans doute rendue muette par la montagne d’activités qui s’offraient à elle. Si on lui demandait par quoi elle voulait commencer, elle ne serait pas capable de répondre. Sauter dans la piscine à balles ? Inventer des histoires avec les poupées qui débordaient du coffre ? Son regard s’arrêta sur le cheval à bascule et sa bouche s’entrouvrit de surprise. Son choix était fait.

« Maman ! Baap ! Y’a un cheval ! Et lui je peux jouer avec ! »

L’enthousiasme de la petite était contagieux. Victoria rit en comprenant le sous-entendu de la petite. Se faisaient-ils réellement sermonner d’avoir osé la narguer en installant une oeuvre d’art représentant son animal préféré mais en lui interdisant de jouer avec ? En un instant, Aizah venait d’être propulsée au rang de meilleure tante du monde. Elle avait acheté un cheval !

« Enfin … Je peux jouer avec hein ? »

Demanda l’enfant en tournant un petit regard inquiet vers Aizah. On ne lui avait pas expressément dit que c’était pour elle après tout. En tout cas, elle espérait très fort que la réponse serait positive.

« Elle est géniale cette chambre Aizah, même si tu nous mets la barre très haute pour la future maison ! »

Plaisanta Victoria, en lançant un regarda amusé à son fiancé. Le projet devenait réalité, et bientôt, le couple emménagerait non loin de l’appartement d’Aizah. Avec la surprise que cette dernière venait de leur préparer, elle venait d’inspirer la brune pour la future chambre des filles. Nadeem et elle n’avaient pas encore décidé si les filles auraient chacune leur chambre de suite où si elle cohabiteraient d’abord dans la même, mais celle-là était une source d’inspiration si tel était le cas.  




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Ven 24 Mar - 15:11
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S’il y avait une chose qu’Aizah ne savait pas faire, c’était la simplicité. Le diner et un cadeau pour chacune des filles auraient été amplement suffisant mais non, il avait fallu qu’elle leur aménage une chambre dans son entièreté. Et pas seulement une pièce dans laquelle se trouverait deux lits, non. Une vraie chambre, pour elles deux. Avec des jouets, des crayons et même une piscine à balles. Elle s’effraie déjà à l’idée de devoir ramasser des balles dans l’intégralité de son appartement mais ce n’est pas grave. Si elle est venue habiter là, c’est aussi et surtout pour se rapprocher de sa famille. Cela fait bien trop longtemps qu’elle les met de côté pour quelque chose qui finalement n’en valait pas la peine. Ce soir, si elle est contente qu’ils aient accepté son invitation, elle est aussi amère. Amère contre elle-même, face à ce qu’elle a failli perdre. Alors cette soirée, même si elle se passe entre les cartons, commence bien. Et c’est Victoria qui résume plutôt bien la situation : peu importe, du temps qu’ils sont ensemble.

Après avoir posé la petite plante sur le plan de travail de la cuisine, elle lui fait la visite de l’appartement. Aizah aurait pu attendre de s’installer correctement mais elle était pressée de montrer ses efforts à son frère. Elle voulait que Nadeem sache qu’elle était enfin prête à accueillir Moïra comme sa nièce, au même titre que Neeli. Qu’il sache qu’elle était prête à faire un pas en avant vers Victoria et essayer de réparer ce qui peut encore l’être. Son frère lui a pardonné son départ, elle devrait pourquoi en faire de même. Mais la rancune est tenace chez Aizah, beaucoup trop d’ailleurs. Il y a des jours où elle se dit qu’elle doit laisser couler, des jours où elle admet que toute cette histoire ne la regarde pas finalement. Puis des jours où non, vraiment, elle ne peut pas oublier l’état dans lequel tout ceci a plongé Nadeem. Et tout ce qui a suivi derrière. C’est un entre deux bizarre qu’elle n’en peut plus de supporter. Alors, elle a décidé avec cette soirée, de laisser définitivement toute cette histoire derrière elle.

Elle s’est concentrée sur l’aménagement de la chambre et elle a aimé ça. Les peintures et autres décorations l’ont maintenue éveillée une ou deux nuits mais ce n’est pas plus mal. Cela lui a occupé l’esprit et les mains. Elle était mieux là, à arranger la chambre de ses nièces, qu’au Hive. Elle y a mis tout son cœur, dans cette foutue chambre. Aizah sent poindre l’appréhension et le doute au moment où Moïra ouvre la porte. Et s’ils n’aimaient pas ? Et s’ils trouvaient beaucoup trop ? C’est étrange, il faut dire, de passer de rien à tout ça. Pourtant, quand elle voit l’enfant s’avancer, elle ne peut s’empêcher de sourire. Neeli qui semble apprécier la piscine à balles mais pas les peluches. Enfin pas les peluches frottées de cette manière sur son visage. Les remarques successives de Nadeem et Victoria lui font froncer les sourcils. Non, elle n’a pas prévu de se retrouver avec les gamines tous les weekends non plus. Mais maintenant, s’ils en ont besoin ou si elle en ont envie, Moïra et Neeli pourront venir passer du temps chez elle. « Je ne suis pas une voleuse d’enfants, voyons. Mais oui, cela me ferait plaisir de passer des moments avec elles. Toutes les deux. » Elle se sent un peu obligée de préciser le fond de sa pensée. Il serait tout à fait légitime que Nadeem et Victoria s’imaginent qu’elle ne veuille pas de Moïra chez elle après le rejet brutal, et injuste, dont l’enfant a été victime de la part d’Aizah.

Malgré ses bonnes résolutions, elle se crispe quand Moïra appelle Nadeem Baap. C’est plus ou moins involontaire et elle cache sa gêne en allant attraper une poupée de chiffon pour la donner à Neeli. Elle entreprend de la faire danser un peu devant ses yeux, entonnant une comptine joyeuse en ourdou. La question de la petite fille lui pince un peu le cœur, révélant à elle seule tous les doutes qui peut encore subsister malgré sa démarche. « Oui, bien sûr. Les jouets ici sont à toi et à ta sœur. » Et quelques secondes à peine, la petite est juchée sur le cheval qui grince doucement en se balançant d’avant en arrière. Elle se recule un peu, va se placer dans l’encadrement de la porte pour laisser la petite famille occuper l’endroit. « Je te donnerai la liste des magasins que j’ai dévalisé pour meubler la chambre, si tu veux. » Et elle en a dévalisé beaucoup. Elle n’a pas lésiné et son portefeuille en a pris un coup mais le jeu en veut clairement la chandelle.

La porte de la chambre restée ouverte pour avoir un œil sur Moïra, Aizah invite les parents à retourner vers le salon. Elle désencombre le canapé pour qu’ils puissent s’y assoir et va dans le frigo à la recherche de l’apéritif. Celui-ci est composé de petits pains fourrés à la viande et de cocktails sans alcool. Nadeem n’en boit pas et il lui semble que Victoria allaite encore Neeli. Et elle, cela ne lui fera pas de mal de lever le pied sur sa consommation d’alcool. « J’ai pris cet appartement parce qu’il est proche de votre future maison. Cela en est où d’ailleurs ? » Elle leur adresse un sourire en se mettant assise sur un pouf face à eux.



Alors, souris.
“ Dans 150 ans, on s'en souviendra pas, de ta première ride, de nos mauvais choix. Du temps qui avance, de la mélancolie. De la chaleur des baisers, de cette pluie qui coule. De l'amour blessé et de tout c'qu'on nous roule.”
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Situation familiale : Fiancé à Victoria, beau-père de Moïra, père de Neeli
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Don : Empathe + Nadeem a une affinité particulière avec la tristesse. Il peut ressentir la mélancolie ou le désespoir des autres comme si c'était le sien. Il lui arrive même d'avoir un aperçu des souvenirs tristes de ses proches.

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Lun 3 Avr - 2:54
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La chambre était cent fois plus que tout ce que Nadeem aurait pu espérer. Il ne s'attendait même pas qu'Aizah ait un berceau pour Neeli, voilà qu'elle avait préparé deux lits, pour chacune des filles et acheté de quoi divertir toute une colonie de vacances. Dès qu'il tournait le regard, Nadeem découvrait une nouvelle activité. Pour Moïra qui adorait les activités créatives, ça devait être un paradis. Il ne manquait qu'une boîte de dominos, mais son beau-père aurait été jaloux qu'elle veuille y jouer avec quelqu'un d'autre que lui. La surprise que Victoria exprimait à haute voix était partagée par son fiancé.

Les parents avaient l'espoir un peu égoïste que cette chambre leur servirait de garderie privée. Depuis la naissance de Neeli, ils n'avaient pas pu passer de soirée ensemble. Moïra était parfois confiée aux soins de sa grand-mère maternelle mais le bébé restait à la maison, dans la même chambre que les adultes, ce qui n'était pas une fantastique idée considérant la sensibilité de Nadeem. Aizah confirmait que la chambre était pour les deux filles, Neeli qui était sa nièce par le sang, mais Moïra également. C'était un pas en avant que Nadeem n'avait pas vu venir.

Moïra remarquait le cheval à bascule et soulignait qu'il était possible de jouer avec celui-ci. Nadeem leva les yeux au ciel avec amusement avant de s'adresser au bébé dans ses bras, de sa voix modulée  et émerveillée qu'il n'utilisait qu'avec elle et qui lui donnait l'impression d'être idiot.

— Parce que ce cheval-là n'est pas un Charbonnel à plusieurs dizaines de milliers d'euros.

Et que, peu importe le prix, l'Art était sacré pour le père de famille. Cette sculpture en bronze avait passé des mois à la frontière, bloquée à cause de nouvelle paperasse liée au Brexit. Nadeem avait trépigné comme un enfant en l'attendant. Elle était magnifique, majestueuse, il l'adorait, il avait salement tapé dans ses économies pour l'avoir. Et accessoirement, si Moïra jouait avec et que l'œuvre basculait du meuble, elle risquait de mourir écrasée sous l'objet extrêmement lourd. C'était la parfaite excuse pour à la fois interdire à sa belle-fille de s'en approcher et à la fois avoir l'air d'un adulte responsable plutôt qu'un psycho-rigide obsédé par l'Art.

Neeli était hypnotisée par la danse de la poupée devant ses yeux. Quand Aizah s'éloigna d'elle, elle la suivit du regard. La liste de magasins serait la bienvenue, considérant qu'il avait toute une maison à meubler et que rien dans l'appartement actuel n'était prévu pour une famille avec des enfants. Quand Nadeem l'avait fait aménager par Sarah, sa vie était très différente. Le cahier des charges avait été : du beau, du pratique, de la place pour les tableaux qu'il achèterait, un truc qui faisait adulte qui savait se gérer et non pas trentenaire chaotique.

Les adultes se déplacèrent en direction du salon, laissant l'enfant découvrir seule son nouveau territoire si elle le souhaitait. Nadeem lui lança un regard, puis en adressa un autre à Victoria pour s'assurer que toutes deux étaient à l'aise. Sur le canapé, il posa sa fille entre lui et sa fiancée pour qu'elle puisse remuer un peu. Il était attentif, prêt à la rattraper si elle s'approchait du bord. Il ne s'en écarta que le temps d'attraper des jouets en forme d'animaux qu'elle aimait manipuler et agiter.

— On a rendez-vous à la banque en fin de semaine prochaine.

Il répondait à la question de sa sœur sans être en mesure d'apporter plus de détails. Les propriétaires paraissaient un peu dépassés. Peut-être que si la maison n'avait pas été un tel coup de cœur, la lenteur de l'achat les aurait découragés, mais c'était l'endroit parfait selon le couple. Il y avait énormément (trop) d'espace, notamment des grandes pièces à vivre et des plus petits bureaux. Cela changerait de l'appartement actuel qui ne possédait que deux chambres et une cuisine dans laquelle ils se marchaient rapidement dessus.

— Ah ! En parlant de la nouvelle maison.

Nadeem gigota pour atteindre son téléphone, dans sa poche arrière. Il avait pensé à quelque chose qui ne pouvait visiblement pas attendre. Après une rapide recherche, il tendit l'appareil à sa jumelle et adressa un regard à Victoria pour qu'elle comprenne ce dont il était question. Il ne faisait que lui parler de ça depuis des jours, voire des semaines. Et même si Aizah ne partageait pas leur passion pour l'Art contemporain, son avis importait à son frère.

— Dis-moi lequel tu préfères, entre celle-ci et celle d'après. Directement pour l'entrée.

Les photos montrées à Aizah étaient deux œuvres de Ariamna Contino, deux monochromes (l'un bleu, l'autre blanc) en collage en relief, représentant la mer. Beaucoup de questions étaient encore en suspens, notamment sur la disposition des pièces et le partage des chambres. Tout cela paraissait encore lointain à Nadeem. En revanche, il y avait une urgence à gérer : choisir les œuvres. Il y aurait le fameux cheval que Moïra n'avait pas le droit de toucher, les autres tableaux que le couple possédait déjà, mais la maison était grande et réclamait d'être décorée. Nadeem envisageait sérieusement la possibilité de faire un second prêt pour pouvoir vriller et se comporter comme Victoria dans un magasin de chaussures.
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Jeu 13 Avr - 19:19
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To Build A Home - Nadeem & Victoria 905fdfd16ccf16dd2ff827477332ba20c9b61d40 Victoria souriait tendrement en regardant sa fille s’extasier sur le cheval à bascule, et reprocher à son beau-père de ne pas la laisser jouer avec la sculpture qu’ils possédaient à la maison. Cela la fit sourire, attendrie par la dynamique facétieuse entre les deux. Leur complicité grandissait chaque jour un peu plus, sans que la naissance de Neeli ne l’ait entravée. Au contraire, elle semblait même se renforcer davantage.

La brune lança un petit sourire amusé à son fiancé, en espérant qu’il se rendait bien compte que la petite qu’il tenait dans ses bras et à qui il parlait comme si elle pouvait saisir l’importance d’un Charbonnel ou avoir la moindre notion de ce qu’était l’argent, finirait sans doute elle aussi un jour par tenter de monter sur l’oeuvre d’Art. C’était l’une des craintes de Victoria : qu’un jour, l’une des filles fasse malencontreusement une bêtise qui pourrait ruiner l’une des oeuvres possédée par le couple. C’était un risque qui pouvait se compter en plusieurs dizaine de milliers de livres.

Quand arriva le temps de retourner au salon, Victoria traîna une petite seconde pour s’assurer que Moïra se sentait assez à l’aise pour jouer seule dans ce qui serait sa nouvelle chambre occasionnelle. Visiblement, la présence du cheval à bascule avait suffit à ôter les craintes de l’enfant, qui s’amusait à se balancer d’avant en arrière. La brune fit un petit signe de tête en direction de son fiancé pour le rassurer et affirmer que Moïra pouvait rester seule dans la chambre. Elle n’aurait aucun problème pour les rejoindre si jamais elle commençait à s’ennuyer.

Le sujet de la chambre et sa future décoration fit naturellement découler la discussion sur le sujet de l’achat de leur future maison. C’était un véritable coup de folie du couple, de prendre une maison si grande alors qu’ils n’étaient que quatre et ne prévoyaient plus d’agrandir la famille, mais cela avait été un coup de coeur pour tous les deux. Ils avaient déjà tous les deux décidé que celle là serait la bonne à la moitié de la visite. Le reste n’avait servi qu’à les conforter dans leur idée.

Sur le canapé, Victoria lançait de petits regards en direction de Neeli, qui semblait aux anges. Elle souriait devant les petites peluches agitées devant elle par son père. L’évocation du rendez-vous à la banque fit sourire la brune. Elle avait hâte. Tellement hâte. Quitter l’appartement de Nadeem pour se créer leur cocon à eux, dans leur maison était un rêve que le couple allait enfin toucher du doigt. Bien entendu, le déménagement et l’ameublement de leur future maison seraient épuisant pour le couple. Ils n’avaient même pas encore réfléchit à la disposition des chambres, ni même à leur décoration, mais la brune avait hâte de voir les deux petites galoper de partout dans les couloirs.

- Toi aussi, tu auras ta propre chambre là bas.

Affirma Victoria à Aizah, avec un petit sourire amusé. C’était peut-être ridicule pour des adultes, parce qu’en théorie Aizah avait son propre appartement, mais le couple avait tellement de chambres disponibles que c’était faisable, alors pourquoi pas ? Durant les fêtes, chacun pourrait rester dormir à la maison, par exemple. Le couple pouvait se permettre de réunir leurs deux familles et d’héberger tout le monde si il le souhaitait.

Victoria regarda avec curiosité Nadeem gigoter pour chercher son téléphone, avant de comprendre ce qu’il voulait montrer à sa soeur. Bien entendu, quand le couple ne savait même pas encore où serait leur chambre, lui pensait déjà à savoir précisément quelle oeuvre irait dans quelle pièce. Leurs sens des priorités étaient différents quant à ce qui était à définir dans la maison. Victoria voulait savoir quelle pièce serait choisie pour être leur chambre, Nadeem lui, voulait voir quelle oeuvre y serait installée.

- Une entrée qui sera vide, et qui ne comptera sûrement que cette oeuvre parce que ton frère pense que c’est plus important que de choisir des meubles.

La phrase était dite sur le ton de la taquinerie, et non pas à prendre comme un reproche. Victoria aimait voir son fiancé devenir hystérique et se plonger dans la recherche de nouvelles oeuvres pouvant aller dans leur futur chez eux. C’était sa manière à lui de se projeter. Elle, elle avait également quelques exigences en matière de décoration : elle souhaitait que certaines photographies (celles les moins intimes) prises par Nadeem et exposées le soir de sa demande en mariage figurent dans les pièces à vivre. Son fiancé devait jongler entre ça, et ses propres choix. Les autres oeuvres, plus intimes, seraient réservées à leur chambre et à leur pièce spécialement dédiée à leurs cabanes de couverture. Après un sourire taquin et amoureux lancé à Nadeem, la brune prit la parole, pour donner son avis à sa belle-soeur.

- Moi j’aime la version bleue. Et aussi je me dis que ça passera l’envie des filles de la colorier avec des feutres si elle n’est pas blanche.

Encore une nouvelle taquinerie destinée à embêter son fiancé. L’ambiance se détendait petit à petit et donnait envie à la brune de se montrer taquine. Neeli à côté, semblait être contaminée car elle se mettait à sourire et gazouiller davantage. L’image rappela à Victoria de faire quelque chose de très important un peu plus tard : prendre une photo des jumeaux et de la petite (ainsi que Moïra si cette dernière décollait du cheval à bascule) qu’elle enverrait immédiatement à Shahnaz.

 




« Oh, continue to love me, never misjudge the most faithful heart of you beloved.
Ever thine,
Ever mine,
Ever ours. » by Wiise
Aizah Zaman
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Don : Aizah est une empathe. A l'inverse de son jumeau, elle ressent essentiellement le bonheur des autres et toutes les émotions positives qui en découlent

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Jeu 4 Mai - 17:12
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La manière dont Moira s’est ruée sur le cheval à bascule fait doucement sourire Aizah et elle coule un regard entendu à son frère. Est-ce qu’il se rappelle de la conversation qu’ils ont eue tous les deux dans la salle d’attente de la maternité ? Aizah a dit qu’elle n’hésiterait pas à acheter un poney si les filles venaient à en faire la demande. Elle n’a pas changé d’avis. Ce poney-là est fait de bois, de mousse et de peluche mais le prochain, il aura des sabots et il hennira. Elle plisse les yeux et essaie de sonder ce qu’il se passe sous les cheveux noirs de son frère. Elle est sûre qu’il se rappelle, cela ne peut pas en être autrement. Il évoque un nom qui lui est inconnu en réponse à une question de sa belle-fille, surement un artiste quelconque qui a fait une œuvre quelconque que les Zaman-Morgan ont payé une fortune. Laissant l’enfant tout à sa joie de faire du cheval, ils retournent tous les trois dans le salon. Ils prennent place autour d’un apéritif spécialement préparé par Aizah pour l’occasion. Ni trop peu, ni trop conséquent en vue de la soupe à l’agneau qui arrive derrière. Elle a aussi prévu un paquet de frites et un steak haché en forme de tête de Mickey pour Moira, au cas où.

Tout naturellement, la discussion s’oriente vers la nouvelle maison de Nadeem et Victoria. Enfin, la maison en devenir dont l’emplacement a déterminé le choix de cet appartement. Aizah l’aime son nouveau logement. La pièce à vivre est un peu plus petite que dans l’ancien mais elle a une seconde chambre, un balcon et la maison de son frère se trouvera au bout de la rue. C’est ce qui a clairement fait pencher la balance en sa faveur. Elle ne voulait plus être éloignée d’eux et elle veut qu’ils puissent tous voyager chez les uns et les autres. Comme ils le faisaient avant. Elle sourit quand son frère lui annonce qu’ils ont rendez-vous en fin de semaine prochaine à la banque pour finaliser leur projet. Puis elle se tourne vers Victoria quand elle lui dit qu’elle y aura une chambre. « Merci beaucoup. » Elle ne sait pas si elle l’utilisera tant que cela mais l’intention lui plait.

Nadeem récupère son téléphone dans sa poche arrière avec un large sourire et Aizah se ratatine sur son siège, elle sait ce que cela veut dire. Il va lui montrer des œuvres d’art. Il va lui montrer de l’Art. Déjà, Aizah affiche un sourire de façade. Le même qu’elle a tout le temps quand son frère se met en tête de lui disséquer Guernica de Pablo Picasso ou les Tournesols de Van Gogh. Ce sont les deux seules références qu’elle a puisque ce sont les deux seuls tableaux qu’elle connait. Elle a déjà oublié le nom de l’artiste à l’origine du tableau qui trône dans son salon. « Heu… T’es sûr que tu veux mon avis ? » Elle demande, dans l’espoir qu’il se ravise mais il ne se ravise pas, le bougre. Aizah bouge, se penche un peu et… Et rien. Elle ne voit rien d’autre qu’une toile bleue et une toile blanche. Elle se racle la gorge, consciente qu’elle est en infériorité numérique concernant l’Art.

Elle lève le regard vers sa belle-sœur dont la remarque lui arrache un sourire. Nadeem a toujours aimé l’Art, depuis l’instant où Jennat lui a offert son premier appareil photo. « Nady pourrait vivre dans un musée. Un banc pour s’asseoir, une théière et il est le plus heureux des hommes. » Victoria donne son avis, elle préfère la bleue. Oui, l’argument se tient. Quoi que pour Aizah, c’est toujours trop cher pour une toile bleue ou une toile blanche. « Victoria a dit bleue, prends la bleue. » Elle préfère botter en touche plutôt que de dire ce qu’elle pense vraiment et que cela parte dans un débat sur l’Art et ses bienfaits. Débat qu’elle serait bien incapable de tenir tant elle y est imperméable. « Après si tu veux vraiment mon avis… Je dirais la bleue. Pour ne pas avoir l’impression d’avoir une toile vierge dans mon entrée. » Elle sait que sa dernière remarque fera bondir son frère du canapé mais après tout, il lui a demandé.

Elle se lève pour aller chercher ce qu’il reste de l’apéritif et essayer de dégager un peu la table de la salle à manger. Il y a des cartons tout partout et elle doit fouiller pour en extirper un paquet de serviettes en papier. « Chez vous il n’y aura pas encore de meubles mais chez moi, il y a des montagnes de boite. » Elle rit un peu tandis qu’elle met la table, laissant son frère et sa belle-sœur un instant seuls. « Moira mange comme nous ? J’ai fait la soupe à l’agneau de maman. Enfin, j’ai essayé. » Elle hausse les épaules en signe d’excuse. Aizah sait cuisiner mais il y a longtemps qu’elle n’a pas mijoté de plats familiaux.




Alors, souris.
“ Dans 150 ans, on s'en souviendra pas, de ta première ride, de nos mauvais choix. Du temps qui avance, de la mélancolie. De la chaleur des baisers, de cette pluie qui coule. De l'amour blessé et de tout c'qu'on nous roule.”
Nadeem Zaman
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Occupation : Avocat pénaliste, mais il sait à qui il doit sa réussite, Nadeem. Aux trafiquants, aux voyous, à sa moralité défaillante. (cabinet sur Princes St)
Âge : 42 Quartier : New Town (West End)
Situation familiale : Fiancé à Victoria, beau-père de Moïra, père de Neeli
Date d'arrivée à Edimbourg : 2010
Don : Empathe + Nadeem a une affinité particulière avec la tristesse. Il peut ressentir la mélancolie ou le désespoir des autres comme si c'était le sien. Il lui arrive même d'avoir un aperçu des souvenirs tristes de ses proches.

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Ven 19 Mai - 15:30
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Pour Nadeem, une maison n'était pas vraiment la sienne tant qu'elle ne contenait pas les œuvres qui le rendaient heureux et fier. Il avait compris ça en emménageant son appartement. Il ne s'était jamais senti chez lui nulle part, en dehors de la petite chambre en face de l'escalier, dans cet appartement mal isolé de Londres. Puis il avait commencé à investir dans ce qu'il aimait et soudainement "le salon" était devenu "son salon" et "la chambre", "sa chambre". Cela lui rappelait qu'il n'avait pas entièrement abandonné ses rêves, malgré le fait que cela faisait plusieurs mois qu'il n'avait pas pris une seule photo digne de ce nom. Alors oui, il était évident pour lui de commencer par là avant même de choisir la table sur laquelle ils partageraient leur dîner. Et il était évident que l'avis des personnes les plus importantes pour lui l'intéressait.

— Et quelqu'un à gonfler avec mes monologues.

Il soupira. Il ne serait pas heureux seul, sans elles. Il comprenait que sa passion prenait parfois trop de place dans sa vie au goût de sa sœur et que celle-ci aurait préféré éviter une conversation sur l'Art aujourd'hui. Il revint au fond de son fauteuil, un peu déçu qu'elle esquive de la sorte, en lui disant de faire ce que sa fiancée voulait. Ce n'était pas la relation que Nadeem et Victoria entretenaient. Ils étaient plutôt du genre à débattre ad nauseam, jusqu'à ce qu'un argument fasse mouche. Celui des filles se tenait, mais l'avocat continuait de penser que ce n'était pas une toile vierge. Peut-être qu'Aizah n'avait pas suffisamment regardé les photos pour le voir. Il y avait tout un travail minutieux de découpe, un jeu d'ombre mais s'il commençait à se lancer là-dessus, il ennuierait tout le monde alors il resta silencieux, haussant simplement les épaules.

— On verra.

Il rangea son téléphone et profita du reste de l'apéritif, baissant régulièrement le regard vers Neeli qui lui rendait ses sourires. Son jouet était remué dans tous les sens, puis mis en bouche, puis reagîté et elle semblait incapable de se lasser de ce manège. Elle, elle pouvait écouter son père parler pendant trente minutes sans s'arrêter, parce que de toute façon elle n'était pas assez grande pour connaître l'ennui. Déjà dans le ventre de sa mère, elle était prise en otage, condamnée à être l'interlocutrice favorite de Nadeem.

Il regarda autour de lui alors que sa soeur parlait des boîtes. C'était malheureusement le lot de tous les déménagements, ils auront le même problème. Il n'avait pas hâte d'arriver à ce stade. Il préférerait pouvoir avoir immédiatement une belle maison, bien rangée, bien décorée.

— Si tu as besoin d'aide, je peux essayer de me dégager quelques heures prochainement.

C'était une évidence, qu'il viendrait aider sa sœur si elle le lui demandait et l'inverse était tout aussi vrai. Le problème était qu'il risquerait d'être plus lent qu'autre chose, à devoir demander à chaque fois où allaient les choses qu'il déballerait. Enfin, il pourrait sûrement trouver un moyen d'être utile. Quant à la soupe, il jeta un regard en direction de sa fiancée pour être certain que la réponse n'était pas à côté de la plaque.

— Si c'est assez peu épicé pour Vic, c'est assez peu épicé pour Moïra.

Normalement, l'enfant mangeait d'à peu près tout mais Nadeem n'avait pas le souvenir de lui avoir déjà fait goûter l'agneaux, préférant généralement des viandes moins fortes. Mais tout ça, c'était à Victoria de gérer. C'était elle, la mère de la petite et Nadeem n'avait aucun droit parental, aucun statut qui le rendait légitime à interférer avec l'éducation de Moïra. C'était un détail qui commençait à lui peser mais qu'il n'avait pas encore abordé avec qui que ce soit.

Un léger courant d'air fit frissonner Nadeem à la base de la nuque. Il savait exactement ce dont il s'agissait. Il caressa les cheveux de Neeli doucement et la désigna à Victoria pour qu'elle comprenne. Il quittait le canapé et chercha un anneau de dentition dans le frigo. Il le tendit à sa fiancée avant de faire quelques pas en arrière. Il resta adossé à un mur plutôt que revenir sur le canapé. C'était un comportement devenu normal pour lui, entre l'attention et la méfiance, être là mais prêt à fuir.

— Je vais aller chercher Moïra, qu'elle profite un peu de l'apéritif.

Finit-il par dire, en quittant la pièce, sentant que l'anneau n'éviterait pas quelques larmes. Il n'aurait qu'à s'attarder dans la chambre pleine de jouets le temps que l'orage passe.
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Rappelle-toi avant l'orage, quand la ville était calme et tes mains autour de moi.


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Âge : 40 Quartier : New Town.
Situation familiale : Fiancée à Nadeem Zaman depuis 1000 ans, mère de Moïra (10 ans) et Neeli (2 ans)
Date d'arrivée à Edimbourg : De retour depuis octobre 2020
Don : Elle a la faculté d'entendre les voix des morts, généralement la nuit. Don qu'elle confond avec de la schizophrénie, non consciente que ces voix existent réellement.

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Tes sujets RP : En cours :

Naria alternatif 2 / Dior 2 / Naria 22

Terminé(s) :

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Mer 24 Mai - 20:21
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To Build A Home - Nadeem & Victoria 905fdfd16ccf16dd2ff827477332ba20c9b61d40Les yeux de Victoria faisaient des allers retours entre les deux jumeaux tandis qu’Aizah était priée de donner son avis à propos de l’hésitation de son frère. Nadeem n’était pas du genre à demander en espérant que l’on irait de toute manière dans son sens. Il acceptait les critiques du moment qu’elles étaient construites, ainsi que les avis divergents.  Elle n’avait donc aucune raison de craindre de partager son opinion à propos des deux œuvres que lui montrait son frère. L’œuvre n’était pas un simple tableau que le couple voulait s’offrir pour décorer l’entrée, mais pratiquement un investissement à long terme, de par son prix. L’avis d’Aizah était donc important, parce qu’il pouvait conforter le couple dans un choix qu’ils pourraient regretter par la suite.  

Pour sa part, Victoria avait tranché. Elle désirait l’œuvre en bleu, par coup de cœur, mais avait tenté de trouver une autre option, si jamais l’avis de son fiancé n’était pas le même ou si ce dernier préférait la version blanche. Après quelques recherches sur internet, l’une des œuvres d’Ariamna Contino l’avait également séduite, et elle s’était empressée de la montrer à Nadeem. Le prix était supérieur à celui des deux autres œuvres, mais la brune se disait que cela pouvait être une alternative, si le couple ne parvenait pas à se mettre d’accord et si cette autre œuvre plaisait également à l’avocat.  

Au final, la réponse d’Aizah laissa la brune silencieuse, parce qu’elle n’avait pas envie de gâcher le moment. Elle aurait bien voulu préciser qu’elle ne serait pas véritablement contente, si Nadeem n’achetait que les tableaux ou les œuvres qu’elle voulait, parce qu’elle le voulait. Au contraire, elle aimait le voir arriver avec sa petite bouille d’enfant, ordinateur à la main pour pouvoir lui montrer une image assez grande et détaillée de ses dernières trouvailles. Elle adorait le voir défendre son choix quand un léger froncement de nez lui indiquait que Victoria n’était pas séduite à cent pour cent. Parfois, elle finissait par réussir à voir les choses sous le même angle que son fiancé, et parfois ce dernier acceptait que son caprice du moment ne finirait pas accroché au mur de chez eux.  


En voyant la légère déception de son fiancé, la brune eut un sourire en coin presque imperceptible, en se promettant qu’une fois rentrés à la maison, elle reviendrait sur le sujet et qu’ils débattraient jusqu’à pas d’heure si nécessaire, une fois les filles couchées.  Elle savait que cela le rendrait heureux comme un gosse. La brune ne pouvait pas blâmer Aizah, pour sa défense, un Nadeem lancé sur le sujet était un boulet de canon inarrêtable, et ce dernier oubliait parfois que sa passion ne pouvait pas être transmissible et qu’à force d’en parler, sa sœur deviendrait aussi passionnée que lui.  

“Oui, et moi aussi si tu as besoin. On laisserait les filles jouer dans leur chambre pendant qu’on déballe les cartons !”

Avec en récompense en fin de labeur, le droit de discuter rien qu’entre filles autour d’un verre. Comme avant. Victoria se souvenait parfaitement de son retour à Edimbourg et de la galère qu’avait été son déménagement. Et encore à l’époque, elle, avait eu le luxe d’avoir du temps et sa mère. Elle n’avait pas retrouvé immédiatement un travail et avait été hébergée quelques temps, ce qui lui avait laissé tout le loisir de meubler et préparer son nouvel appartement une fois ce dernier trouvé. Aizah elle, devait jongler entre les cartons et sa boutique. En tant que gérante, elle devait accumuler heures sur place et tâches administratives à la fois, ce qui devait l’épuiser et lui laisser peu de temps et d’énergie pour se préoccuper de son nouvel appartement.  

La découverte du plat suffit à mettre l’eau à la bouche à Victoria. Les recettes familiales étaient ses favorites. Elles lui rappelaient les petits plats que lui préparaient sa mère, durant leur cohabitation. Quant à Moïra et ses goûts, Nadeem résuma parfaitement la chose. En vivant avec l’enfant, il avait appris ses goûts au fur et à mesure et savait qu’à son jeune âge, les épices piquantes étaient à oublier. Victoria espérait simplement qu’en grandissant (et avec l’aide de Nadeem et son goûts pour l’épicé) le palais de l’enfant se développerait et qu’elle ne serait pas aussi sensible que sa mère là-dessus.  

“Je pense que ça ira, on va lui faire goûter ! Je ne suis pas certaine qu’elle ait déjà testé l’agneau, alors c’est l’occasion.”  

Victoria préférait cela plutôt que de cantonner l’enfant au steak frites. Elle aimait lui faire découvrir les saveurs plutôt que de lui faire d’office autre chose par peur qu’elle n’aime pas. L’agneau était une viande au goût assez fort, mais jusqu’à maintenant la petite était plutôt perméable à ce genre de goûts.  

Le changement d’attitude de Nadeem ne fut pas tout de suite perceptible par la brune qui, pourtant, commençait à avoir l’habitude. L’avocat avait toujours un train d’avance, lorsqu’il s’agissait de prévoir les futurs pleurs de leur fille. Il les ressentait avant même de les entendre, alors que la brune ne réagissait qu’au premier gémissement trop plaintif. Elle fut néanmoins alertée par le regard du brun, qui désigna le bébé qui était passé du rire à la grimace en un millième de seconde. Ses dents lui faisaient mal, et elle pouvait passer du rire aux larmes très rapidement. Un enfer pour Nadeem, qui ne parvenait toujours pas à contrôler les vagues d’émotions qui venaient s’écraser contre lui.  

“Excuse-moi Aizah, urgence dents qui font bobo.”  

Pour ne pas dire : père sur le point de pleurer. Elle adressa un sourire gêné à sa belle-sœur avant de se lever à son tour et de prendre la petite dans ses bras pour la bercer en la faisant sautiller légèrement contre elle. Doucement, elle chuchota à l’oreille de l’enfant pour essayer de la calmer et éviter de gros pleurs. L’anneau de dentition en bouche, Neeli ne semblait pourtant pas supporter la douleur de la crise passagère.  

“J’espère que tes voisins sont sympas et pas du genre à ronchonner quand un bébé pleure.”  

Parce que si Aizah comptait garder les filles de temps en temps, c’était ce qui pouvait arriver. La brune lança un regard en direction de son fiancé, qui s’était placé à distance. Depuis le temps, le couple s’était habitué et était bien rodé : à chaque pleur de Neeli, Nadeem s’écartait et Victoria prenait la situation en main, jusqu’à ce que le calme revienne. Dans l’intimité de leur couple, c’était une habitude, maais devant Aizah, la brune ne voulait pas rendre la situation étrange. Elle hocha la tête quand son fiancé trouva la bonne raison pour s’éclipser et lança un petit regard désolé à Aizah.

“Tu sais ce que c’est …"

Soupira t-elle avec une pointe de tristesse. Aizah connaissait par cœur son jumeau et sa sensibilité. Victoria était peinée pour lui, qu’il ne puisse pas vivre pleinement sa paternité. Elle savait qu’il ne se sentait pas à la hauteur, à chaque fois qu’il devait s’enfuir loin de sa fille.  

“Généralement, les douleurs ne durent pas longtemps.”  

Pour le moment, Neeli pleurait à chaudes larmes, mais cela semblait être un moyen de libérer sa frustration d’avoir mal, plutôt que de la réelle douleur. Elle aussi, devait en avoir marre de ses satanés dents. Victoria continua à la bercer et à alterner entre chuchotements rassurants et petits bisous sur ses joues humides.  

 
Lien de l'oeuvre donc Vic parle.




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Lun 12 Juin - 19:09
To Build A Home
C’est comme un retour en arrière. Quand Nadeem commence à parler d’Art, de tableau et de sculptures, c’est comme faire un bond d’une grosse vingtaine d’années dans le passé. A cette époque bénie où il n’y avait pas de problèmes, où ils étaient encore trop jeunes pour s’en soucier réellement, préférant laisser cela à leurs parents. Les cloches non plus n’ont pas changé. C’est le même tintement joyeux qu’à leur adolescence, le même son qui la force à sourire jusqu’aux oreilles en toutes circonstances. Elle se rappelle les après-midi entières à l’écouter disséquer les œuvres, les unes après les autres, si bien qu’ils étaient jetés dehors du musée avant même d’en avoir fait le tour. Aizah aurait certainement préféré passer ses samedis autrement pourtant elle l’a accompagné, à chaque fois. Elle ne peut pas dire qu’elle aimait foncièrement cela, mais elle n’a pas détesté non plus. L’Art n’est pas son truc à elle mais c’est la passion de son frère. Et elle y a consacré une grosse partie de son temps libre, sans trouver à y redire.

Pourtant les clochettes s’arrêtent. Elle a mal répondu, elle le sait et elle lève vers son frère un regard désolé. Ce n’est pas qu’elle n’aime pas le tableau, c’est qu’elle n’y voit rien d’autre qu’une toile bleue ou qu’une toile blanche. De plus, elle ignore totalement comme sera meublée la maison et les meubles qu’ils comptent mettre dans ladite entrée. Il lâche un exclamation un peu dépitée, Vic est silencieuse. Elle a gâché le moment parce qu’elle a un avis un peu tranché. Parce qu’elle n’est pas comme eux et qu’elle est incapable de tenir une conversation entière sur une œuvre. Parce qu’elle ne connaît même pas l’artiste et que c’est compliqué de juger quelque chose que l’on voit uniquement sur l’écran d’un téléphone, entre deux petits fours. Elle ouvre la bouche, essayant vainement de se raccrocher aux branches pour se rattraper. « Non mais… Je ne sais pas comment sera meublée votre entrée. L’avantage du blanc, c’est que cela apportera de la luminosité dans la pièce. Le désavantage, c’est que les filles soient tentées d’écrire dessus. Mais en le suspendant hors de portée de leurs doigts, ça peut le faire. Mais si vos murs sont blancs, le bleu apportera une touche de couleur et de gaieté. Les deux se défendent. » Aizah n’est même pas sûre d’avoir un avis sur la question. Les gouts de son frère et de sa belle-sœur sont suffisamment pointus pour se suffirent à eux même, bien qu’elle soit flattée d’être intégrée dans le processus. « Je vous fais confiance la dessus, je sais que votre choix sera le bon. » Elle désigne du menton l’œuvre accrochée dans son propre salon, le rouge à lèvres qui fume comme une cigarette, cadeau de Nadeem. Aizah sera certainement plus utile quand il faudra aller essayer le sari de Victoria et la maquiller en vue du mariage.

Alors, elle change de sujet pour ne pas creuser un peu plus le malaise. Aizah dévie sur le déménagement et les boites qui jonchent son appartement. Spontanément, Nadeem et Victoria se proposent de l’aider à déballer tout ce qui est encore empaqueté. « Oui, ça serait avec plaisir. Je pourrai vous aider aussi, lors du vôtre. Soit pour déballer, soit pour servir de baby-sitter. Ils viennent de rouvrir l’aile du zoo qui était en travaux. Peut-être que je pourrai y emmener les filles. » Cela serait une grande première pour elle, une journée seule avec ses nièces. « (b]Et Vee, si tu viens m’aider à l’heure de l’apéro, j’ai découvert un vin blanc que tu devrais adorer.[/b] » Elle n’en propose pas à son frère, cela fait des années qu’elle ne l’a plus vu boire une goutte d’alcool. Pour lui, elle aura son thé vert préféré et des barfis faits maisons. Elle en a toujours une boite quelque part dans son appartement. Enfin là, c’est quelque part dans les cartons.

Elle est soulagée de ne pas être tombée à côté pour le repas. La soupe de Shahnaz est appréciée en temps normal. Quoi que, Aizah a beau s’y essayer, elle n’arrive pas à tomber sur le gout agréable de celle de leur mère. Il doit manquer quelque chose, un petit truc qui ferait de ce plat la vraie soupe de leur enfance. Elle acquiesce doucement. « Super. Si vraiment elle n’aime pas, j’ai des steaks en forme de Mickey. » Elle a essayé d’être parée à toutes les éventualités. De toute façon, Aizah sera ce genre de tata à l’emmener manger au MacDonald’s uniquement parce qu’elle le lui aura demandé. Elle pourrait aussi lui acheter un poney si cela ne risquait pas de détruire définitivement sa relation avec son frère.

Puis, le peu de clochettes qui restaient s’éteignent subitement. Oh, oh… Aizah tourne vivement la tête vers son frère, lequel se lève précipitamment. Il a senti avant elles l’agitation de Neeli. La petite tord sa bouche dans une expression douloureuse avant que ne viennent les premiers pleurs. Les épaules d’Aizah s’affaissent un peu, désolée pour lui. « C’est un vieux monsieur, je suis sûre qu’il est sourd. Et au pire, je saurai le recevoir ne t’inquiète pas. » Elle tourne la tête vers Nadeem qui s’est éclipsé dans la chambre, probablement en attendant que la crise de douleurs dentaires passe. « Oui, je sais… » Aizah a vécu cela toute sa vie et son premier réflexe serait d’aller réconforter son frère. Petite, elle lui chantait une comptine en ourdou. Mais ils ont quarante ans maintenant. Alors elle se lève et va fouiller dans l’un des cartons. Le bruit se rajoute aux pleurs mais elle en extirpe ce qu’elle cherchait. « Ces dominos lui appartenaient, quand on était petits. Enfin, ils étaient à nous quoi. Il me battait toujours. Il a une dextérité que je n’aurai probablement jamais. » Elle adresse un sourire à sa belle-sœur puis va réduire le feu sous le repas au strict minimum. « Tiens. Vous devriez aller faire une partie tous les trois. Laisse-moi Neeli. Les comptines en ourdou, ça marche bien sur son père. » Aizah tends le petit sac en tissu à sa belle-sœur, attendant qu’elle se décide pour la suite.




Alors, souris.
“ Dans 150 ans, on s'en souviendra pas, de ta première ride, de nos mauvais choix. Du temps qui avance, de la mélancolie. De la chaleur des baisers, de cette pluie qui coule. De l'amour blessé et de tout c'qu'on nous roule.”
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Don : Empathe + Nadeem a une affinité particulière avec la tristesse. Il peut ressentir la mélancolie ou le désespoir des autres comme si c'était le sien. Il lui arrive même d'avoir un aperçu des souvenirs tristes de ses proches.

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To Build A Home - Nadeem & Victoria Empty Re: To Build A Home - Nadeem & Victoria

Lun 10 Juil - 23:40
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Les déménagements étaient une grosse étape. Cela faisait dix ans que Nadeem avait acheté son appartement. Dix ans. Il ne se reconnaissait plus tellement dans le jeune avocat nihiliste qui avait signé ces papiers après une simple visite. Avec qui était-il à l'époque ? Saoirse ou Poppy ? Peut-être était-ce entre les deux. Ça n'avait aucun semblant d'importance. Dix vies le séparaient de ce Nadeem. La nouvelle version de lui, papa, fiancé, fatigué et animé par des projets nouveaux, méritait d'avoir une maison à son image et où sa famille (y compris sa famille étendue) aurait leur place.

— Le baby-sitting sera le bienvenu, je pense.

Il lança un regard en direction de Victoria. Ça serait la plus grande aide qu'Aizah pourrait leur apporter. Le couple tentait de moins solliciter Rose qui montrait des signes évidents de fatigue liés à son âge.

Il laissa les femmes boire de l'alcool. Il était de nouveau en minorité, mais il avait l'habitude. Cela était largement accepté par son entourage. De toute façon, qui l'avait déjà vu avec un verre en main ? Porter. Et Aizah, à d'extrêmement rares occasions, après la rupture avec Victoria. Nadeem n'avait jamais voulu apparaître ainsi devant sa soeur. Encore une fois, ce n'était plus important. C'était avant.

Mais le changement d'humeur soudain de Neeli força Nadeem à ajuster son propre comportement. Il n'était plus détendu, à profiter de cet instant avec sa jumelle et sa fiancée. Les cheveux à la base de sa nuque étaient dressés. Une chair de poule parcourrait ses bras et ce, même après avoir tendu l'anneau de dentition à Victoria. Il était temps qu'il s'enfuie.

La chambre des filles était parfaitement silencieuse sur ce plan-là. Moïra était une petite anomalie, une oasis dans le désert peut-être, bien que cette particularité n'était pas toute rose. Nadeem avait tellement l'habitude de se reposer sur sa sensibilité qu'il devait parfois faire un effort pour voir la peine de l'enfant et un plus gros effort encore pour comprendre son origine. L'information ne lui était pas offerte sur un plateau. La tristesse de Moïra n'était pas un mur contre lequel il se heurtait lorsqu'il rentrait du bureau mais qu'elle, elle avait passé une mauvaise journée. S'il restait dans ses pensées, il pouvait facilement passer à côté.

Il ferma la porte derrière lui et fit un sourire forcé en direction de l'enfant. Il lui suffisait de dire que Neeli avait mal mais qu'ils allaient bientôt passer à table pour qu'elle n'ait pas besoin de poser de questions. Elle vivait avec eux, elle assistait à ce triste spectacle elle-aussi. Elle devait avoir compris qu'il valait mieux ne pas courir dans les bras de Baap quand sa petite sœur pleurait sous peine de sentir pleins d'émotions que son jeune âge ne lui permettait pas de comprendre. Il avait encore en lui la peine du bébé, mélangé à son sentiment d'échec et à sa colère dirigé contre tout et personne : pourquoi le miracle de Moïra ne s'était pas reproduit avec sa seconde fille, celle qui partageait son sang ?

Il approcha d'un air distrait du coffre à jouets et regarda à l'intérieur les peluches qui s'y trouvaient. Il essayait de deviner laquelle serait la préférée de Neeli quand il y eut du mouvement derrière lui. Il s'attendait à voir Aizah mais c'était finalement Vic qui se tenait à l'entrée de la chambre, avec dans les mains une boîte que Nadeem identifia tout de suite. Un large sourire barra son visage. Il savait qu'il n'était pas le seul qui allait apprécier cette petite activité, même si cela signifiait potentiellement retarder le dîner car on ne rigolait pas avec les parcours de dominos que le duo Nadeem et Moïra construisait. Il y avait toujours une nouvelle spirale à créer, un pont à construire avec les objets que l'on trouvait ou une section à refaire mieux. La seule limite était le nombre de rectangles de plastique coloré qu'ils pouvaient trouver.

— Elle s'en sort ?

Neeli avec ses dents, ou Aizah avec Neeli. Allait savoir qui était concerné par la question.
@Aizah Zaman + @Victoria Morgan


Rappelle-toi avant l'orage, quand la ville était calme et tes mains autour de moi.


Victoria Morgan
Victoria Morgan
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Occupation : Associée dans une structure aidant à la réinsertion d'anciennes détenues à travers l'Art.
Âge : 40 Quartier : New Town.
Situation familiale : Fiancée à Nadeem Zaman depuis 1000 ans, mère de Moïra (10 ans) et Neeli (2 ans)
Date d'arrivée à Edimbourg : De retour depuis octobre 2020
Don : Elle a la faculté d'entendre les voix des morts, généralement la nuit. Don qu'elle confond avec de la schizophrénie, non consciente que ces voix existent réellement.

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Mer 19 Juil - 21:45
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To Build A Home - Nadeem & Victoria 905fdfd16ccf16dd2ff827477332ba20c9b61d40 Neeli venait de créer, sans le vouloir, deux clans au sein de l’appartement. Les plus sensibles étaient retranchés dans la chambre d’enfant préparée par Aizah tandis que les autres se retrouvaient au salon à devoir gérer la crise de douleur de dents. Victoria était habituée depuis le temps à déclencher le plan d’urgence dès que Neeli se mettait à pleurer. Il fallait en premier lieu évacuer de la pièce les âmes les plus sensibles et par la suite, s’occuper de la raison des pleurs. Au milieu de tout cela, Moïra était la plus préparée et la moins impacté. Elle avait pris l’habitude de ne pas toucher sa soeur, pas même du bout du doigt tandis que cette dernière pleurait. D’ailleurs, elle préférait ne plus toucher personne, dans ce genre de situation. Le stress de sa mère ou le coeur serré de son beau-père n’étaient pas des émotions qu’elle désirait ressentir.

Victoria, qui avait l’habitude de devoir gérer ce genre de crises seule, fut reconnaissante de voir qu’elle avait une nouvelle alliée dans son camps. Aizah était, à l’inverse de son jumeau, totalement immunisée par les pleurs de Neeli. Elle pouvait bien entendu compatir à la douleur de l’enfant, mais ne la vivait pas comme si c’était la sienne. La brune laissa son fiancé s’échapper, en présumant qu’il passerait un meilleur moment auprès de Moïra que du reste du groupe. Il s’occuperait d’elle et avec elle le temps que la crise de larmes ne passe.

Les mouvements de sa mère semblaient commencer à faire effet sur l’enfant dont les cris commencèrent à diminuer en intensité. Ce n’était pas encore ça, mais c’était un bon début. Aux dires d’Aizah, ce n’était pas les voisins qui risquaient de se plaindre et c’était tant mieux. Si elle était effectivement amenée à garder les deux filles de temps en temps, c’était un plus non négligeable.

« Oh … T’es sûre ? »

Demanda la brune quand sa belle-soeur lui tendit les dominos. Cela signifiait deux choses dont Victoria n’était pas sûre qu’elles étaient de bonnes idées : abandonner Neeli en fin de crise dans les bras de sa tante qui n’était pas encore habituée à les gérer, et surtout, laisser toute seule la pauvre Aizah avec une enfant en larmes pour aller jouer aux dominos. Victoria était en plus certaine que dans leur petit coin, Nadeem et Moïra finiraient bien plus par s’amuser que les deux femmes dans le salon.

D’un autre côté, s’assurer que son fiancé n’était pas recroquevillé en boule dans un coin à cause de la proximité des deux pièces tentait la brune. Elle n’avait pas envie d’écourter la soirée et préférait que tout le monde se remette au plus vite de ses émotions pour que la soirée puisse continuer. Les occasions de voir Aizah en étant tous réunis avaient été rares, et elle ne voulait pas que la première fois soit gâchée.

« Je leur amène, mais ce sera sans doute mieux qu’on fasse une partie tous ensemble après manger. »

Retarder le dîner des adultes n’était pas grave en soi, mais la brune ne voulait pas qu’une simple crise dentaire ne force à bouleverser tous les plans de la soirée. D’autant plus qu’elle se doutait que l’estomac de Moïra devait commencer à gronder et réclamer de la nourriture. Une autre crise de larmes n’était pas envisageable. Même si elle était très mature pour son âge, l’enfant restait tout de même jeune et en proie à des sautes d’humeur. Manger et jouer semblait donc la bonne marche à suivre pour éviter que la soirée ne tourne à la catastrophe. Et quand Victoria disait « tous ensemble », elle pensait bien évidemment à laisser les pro des dominos exercer leur passion. À la maison, elle passait plus de temps à regarder Nadeem et Moïra jouer ensemble plutôt qu’à participer. Son manque de maîtrise des petites pièces en plastique l’incitait plus à s’installer sur le canapé avec un thé chaud et un livre tandis que les deux autres jouaient ensemble. Elle ne doutait cependant pas qu’Aizah, un peu plus expérimentée qu’elle, n’aurait aucune difficulté à rejoindre la partie.

« Ça va aller toi ? »

Demanda t-elle avec inquiétude, à l’idée de laisser Neeli en pleurs seule avec sa belle-soeur. Victoria était d’un naturel mère-poule et avait souvent du mal à se décrocher de ses enfants. Pour preuve, elle avait cessé de travailler quand Moïra était née et avait eu toujours énormément de mal à se fier à une baby-sitter pour la garder. Cependant, elle avait pris conscience depuis quelques temps qu’elle se devait de faire des efforts là-dessus. Aizah faisait -malgré leurs différents- parti de la famille et était assez intelligente pour ne pas proposer son aide si elle ne se sentait pas en mesure de s’occuper correctement de sa nièce.

« Si jamais tu as besoin, viens me chercher. Je vais aller voir comment ça se passe là-bas. »

Victoria s’approcha de sa belle-soeur pour lui tendre la petite afin qu’elle la prenne dans ses bras, non sans ressentir une pointe de culpabilité à l’idée de se défausser de son rôle de maman rassurante pour aller rejoindre les deux autres. Elle attrapa la boîte de dominos et s’éloigna dans le couloir pour rejoindre la chambre où se trouvaient Moïra et Nadeem. La petite était en train de dessiner à même le sol tandis que son beau-père se tenait à côté d’elle, sans la toucher, par mesure de précaution.

La brune pénétra dans la pièce en montrant avec un petit sourire en coin ce qu’elle tenait dans sa main. Moïra releva la tête et ses yeux se mirent à pétiller d’envie face aux dominos avant de chercher ceux de son beau-père pour voir si elle parviendrait à l’amadouer et le convaincre d’y jouer maintenant.

« Ça ira mieux, bientôt. »

Aizah finirait par s’habituer à sa nièce et Neeli elle, finirait par se calmer quoiqu’il en soit. De loin, les pleurs semblaient s’être éteints, ce qui était plutôt bon signe.

« Aizah m’a donné ça, en proposant qu’on fasse une partie en attendant que Neeli se calme. »

Informa t-elle avec un petit haussement d’épaule, signe qu’elle n’était pas certaine de cette idée. Cette dernière était bonne, mais un peu égoïste tout de même. Jouer tous les trois tandis que Aizah était de corvée bébé n'était pas très juste pour elle.

« Je lui ai dis que je venais voir ce que vous étiez en train de faire, et qu’on pourrait se faire une partie tous ensemble après le dîner. »

Victoria prit soin de ne pas mentionner l’accident du salon, et la réelle raison de la fuite de Nadeem, surtout devant Moïra. L’enfant devait s’en douter un peu, mais sa mère ne voulait pas aggraver davantage le problème. Elle craignait que faire des pleurs de Neeli une situation où il fallait la fuir ne finisse par détériorer la relation entre les deux soeurs.

« Qu’est-ce que t’en penses ? »

Demanda la brune d’un ton détaché, même si son fiancé comprendrait sa réelle demande : Était-il en état de retourner au salon avec sa jumelle et sa fille, ou préférait-il sauter sur l’excuse des dominos pour s’accorder encore un peu de répit? Moïra elle, n’avait pas besoin de parler, tout son visage exprimait son envie de rester enfermée dans la chambre à jouer aux dominos.


 




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Ever thine,
Ever mine,
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