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Prudence A. Wilk
Prudence A. Wilk
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Pseudo : nuit d'orage
Avatar et crédit : Nikola Selezinko + me / signa par Awonaa
CW : Décès, alcoolisme et opinions conservatrices
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L'agneau qui dit pardon au loup + Jehtro Iv8y
Occupation : Guide au musée
Âge : 30 Quartier : New town (Stockbridge)
Situation familiale : En couple avec un bouffon de PNJ nommé Simon, folle amoureuse de Gabriel
Date d'arrivée à Edimbourg : 27 mai 2021
Don : Spirite — quatre âmes se sont attachées à moi et disposent de mon corps à volonté. Ils rentrent et partent, me volent ma vie. Les autres esprits, ceux auxquels je ne suis pas habitués, je sens leur parfum ou entend leur voix lointaine.

L'agneau qui dit pardon au loup + Jehtro Utxu
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Saul 5 + Gabriel + Iona 2 + Jehtro + Aaron 3 + Angus + Mairead + Dior + Dafydd

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Mes fantômes

Kimi
Enfant, genre et âge inconnus. Il est accroché à moi depuis mon enfance. Joueur et curieux.

L'étudiant
Victor. Etudiant français, né en 1944 et décédé au début des années 70. Il est raisonnable et cultivé. Il vit avec moi depuis la fin de mon adolescence.

La danseuse
Léonie. Danseuse puis prostituée française de la seconde moitié du 19ième siècle. Elle aime plaire et vend parfois ses charmes. Elle me hante depuis une dizaine d'années.

Le Marin
Rory. Un vieux pêcheur écossais. Il ne peut me posséder que depuis très peu de temps. Il est vulgaire et bruyant, mais étonnamment attachant.

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Mer 29 Mai - 3:33
L'agneau qui dit pardon au loup
Simon s'est endormi il y a une heure, environ. L'hôtel est entièrement silencieux, je n'entends plus la télé du couple d'à côté, ni les pleurs de l'enfant quelque part à notre étage. Il n'y a que la respiration régulière de l'homme que je fréquente. Je trace du bout de l'index les contours du tatouage qui recouvre l'intégralité de son dos. J'observe sa peau frissonner lorsque j'effleure les zones les plus sensibles. Lorsque je m'approche de sa nuque, il émet un bruit grognon qui m'arrache un rire. Je ne sais pas comment passer le temps en attendant que le sommeil se souvienne de mon existence. Nous avons déjà regardé un film ; Simon m'a laissé le choisir, malgré Gladiateur qui lui faisait de l'œil. À force de le regarder dormir, j'ai peur de connaître son anatomie par cœur alors que c'est notre première nuit partagée. Je pourrais m'installer dans la salle de bain et lire, si je n'avais pas peur que la blancheur du néon ne me donne mal à la tête. De plus, je n'arriverais pas à me concentrer. J'ai l'esprit occupé par des voix qui ne me plaisent pas. Elles me demandent comment je peux fonder une nouvelle relation sur des mensonges odieux, ou combien de temps il faudra à Simon pour entendre parler du piratage et des photos de moi qui traînent en ligne.

Je tente une nouvelle fois de m'allonger. Je ferme les yeux et m'installe, mon menton sur l'épaule de l'homme endormi, mon visage au creux de son cou. Je respire son odeur, profitant de l'absence de mes fantômes pour découvrir le véritable parfum des choses. J'aurais cru que Simon aurait une odeur proche de celle d'Arthur ou de Victor. Des odeurs de gentlemen amoureux des bibliothèques. Mais ce n'est pas le cas. Simon a un parfum boisé qui me rappelle l'hiver. Il doit le porter depuis si longtemps que sa peau le sent encore après sa douche. Derrière lui se cache parfois des notes de tabac froid ou de sueur, selon le déroulement de sa journée. J'aurais aimé m'endormir ainsi, mais mon corps en a décidé autrement. Il réclame du mouvement, et pourquoi pas un verre d'eau. J'enfile la chemise de celui que je n'ose pas encore appeler mon petit ami et m'approche du balcon. Je tire doucement le rideau, découvre la pluie qui s'écrase sur la vitre. Les gouttes sont si fines que je ne les avais pas entendues. Sortir est donc exclu, et cette réalisation me rend soudainement claustrophobe. Je quitte le vêtement de Simon pour ma robe de la veille. J'arrange mes cheveux, applique une fine couche de fond de teint pour cacher mes taches de rousseur et mes cernes, fais attention à ne pas oublier la carte pour pouvoir retourner dans la chambre plus tard et ferme aussi discrètement que possible la porte derrière moi.

L'accueil est silencieux. Il y a un employé derrière le bureau et c'est à peu près la seule trace de vie dans les environs. Je m'approche, le son de mes talons tuant le silence pour créer une symphonie de "tac tac" que j'ai appris à apprécier. Elle résonne dans ce hall immense illuminé comme si nous étions au milieu de la journée. En m'approchant, je reconnais le jeune homme qui nous a donné notre chambre à notre arrivée, quelques heures plus tôt. Il me semble l'avoir déjà croisé quelque part, sans que je ne sache réellement où. Tout ce que j'espère est qu'il n'est pas un ami d'Aaron. Cela pourrait : il semble avoir notre âge. Je sais que mon ex et moi sommes séparés depuis plusieurs mois, mais j'ai le sentiment que je devrais avoir honte d'être avec un autre homme si rapidement.

— Bonsoir ?

Je force un sourire en réalisant que je n'en avais aucun sur le visage. Ma plus grande peur est de passer pour un de ces clients arrogants qui harcèlent les employés de demandes inutiles. Peu importe si je connais ou non ce jeune homme : il mérite ma politesse. Je m'arrête devant le bureau, aussi avenante qu'il est possible de l'être après une heure d'insomnie. Je ne sais pas si je m'adresse à la bonne personne, mais je me lance, les mains gentiment posées sur le bois.

— Je suis désolée, mon compagnon dort, j'ai préféré descendre plutôt que de téléphoner au service de chambre. Serait-il possible d'avoir un thé ? Vert, de préférence. Sans sucre, ni lait.

J'imagine que ce n'est pas une requête déraisonnable. J'observe rapidement autour de nous. Le restaurant est évidemment fermé. Je suppose que je n'aurais qu'à m'installer sur les fauteuils du hall pour le boire.
@S. Jehtro Collins



nevermore
Nous étions seul à seule et marchions en rêvant, elle et moi, les cheveux et la pensée au vent. « Quel fut ton plus beau jour? » fit sa voix d'or vivant.
S. Jehtro Collins
S. Jehtro Collins
White & Black Swan
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CW : Sexe - drogues - violence - antithéisme - suicide - prostitution - blessure grave.
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L'agneau qui dit pardon au loup + Jehtro Harry-styles-lights-up
Occupation : Ex-danseur étoile du Royal Ballet - réceptionniste du Balmoral Hotel le jour ; gigolo la nuit.
Âge : 29 Quartier : Colocation à Wester Hailes avec Alec C. Ricci.
Situation familiale : Célibataire.
Date d'arrivée à Edimbourg : 2021.
Don : Inconsciemment, Jet' est capable de faire revivre à quelqu'un ses pires souvenirs jusqu'à ce qu'ils finissent par le dévorer. Petit à petit, les siens commencent à disparaître de son histoire personnelle ; leurs effets (physiques comme psychiques) avec eux. Son don agit comme une forme de vampirisme puisqu'il se nourrit des bons souvenirs des autres pour faire disparaître ses propres traumatismes.

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Mer 24 Juil - 21:00
L'AGNEAU QUI DIT PARDON AU LOUP
   Le dernier client était arrivé. Steven, le voiturier, qui faisait aussi souvent office de bagagiste, était donc en train de remballer ses affaires quand Jet' finissait d'écrire son message sur What's App à l'intention d'Eve, sa "petite-amie" depuis maintenant quelques mois. Il en avait assez peu parlé, que ce soit à ses proches, comme à ses collègues. Sans doute parce qu'il avait encore du mal à mettre le nom de "couple" sur leur relation. C'était juste un plan cul à qui il tirait moins fort les cheveux. Les couples, Jet' avait horreur de ça. Il fréquentait déjà Ùna, niaiseuse au possible, greffée aux bras de son petit-ami comme une siamoise, ou un de ces champignons parasites qui grignotent la cervelle des insectes pour les posséder. Jehtro, lui, refusait d'être une sangsue ivre d'amour, dépendante d'autrui, jalouse et possessive. Fort heureusement, Eve ne le lui imposait pas. Elle-même était encore assez distante, comme si elle était encore gênée maintenant de l'embrasser autre part que dans le lit.

Désormais seul dans le grand hall d'entrée, encore illuminé de mille feux, donnant l'impression que les rayons du soleil blessaient encore la tapisserie blanche du Balmoral, l'anglais déposait son téléphone face contre le bois de son comptoir après avoir salué Steven. C'était un vieux réflexe qu'il avait développé avec Margaret et qu'il avait récupéré depuis qu'il était plus intime avec Eve. Le brun était un aimant à femmes et il avait, avec les années, obtenu nombre de numéros en diverses occasions. Il n'était jamais à l'abri qu'une de ses anciennes connaissances, les ovaires en feu, prise d'une envie soudaine, ne cherche à reprendre contact et même s'il n'était pas en couple avec sa collègue prostituée, il ne voulait pas avoir à se justifier au moindre SMS tendancieux reçu. D'autant que, par politesse, il avait coutume de répondre. Jusqu'alors, néanmoins, il s'était retrouvé, presque malgré lui, à entretenir une certaine forme d'exclusivité avec la native de Niddrie, si l'on excluait certaines de ses fidèles clientes, comme Miss Orton, qui l'entretenaient encore afin qu'il ensable ses narines fréquemment. C'est simplement par la force des choses, se disait-il. Parce qu'aucune occasion ne s'était vraiment présentée et que, finalement, il n'avait pas encore eu l'envie d'aller voir ailleurs. Il ne se fermait cependant aucune porte et, si d'aventure, une femme séduisante se présentait à lui, il n'aurait aucun scrupule - car pourquoi en avoir, après tout ? - à diversifier ses conquêtes. Car toutes les belles ont droit de nous charmer. Toute la tendresse qu'il pourrait avoir pour Eve ne saurait engager son âme à faire injustice aux autres.

Tac, tac. Le clapotis des pas tire Jet' de ses rêveries. Ses pensées s'estompent et dans le diffus fracas des idées qui périclitent, naquit des volutes immatérielles la silhouette d'une grande demoiselle aux cheveux de jais. L'index appuyé contre sa tempe, l'ex-danseur classique se redressa et haussa un sourcil en voyant apparaître celle qui semblait être une cliente. L'heure ne laissait, par ailleurs, point de doute. Les portes avaient été fermées, plus personne ne pouvait entrer et troubler l'harmonie silencieuse de l'établissement si ce n'est l'un de ses pensionnaires actuels. De ce fait, l'inconnue ne pouvait être qu'une riche résidente temporaire qui n'avait point reçu le battement d'ailes d'Hypnos. Ses paroles le confirmèrent.

Lorsqu'il était encore lui-même assez friqué pour se payer une chambre, Jay' aimait abuser du room service ; car quoi de mieux, quand on est puissant et influent, que d'exiger la diligence et le zèle des petites gens mis à sa disposition à toute heure du jour comme de la nuit. Un verre de champagne, sans bulle, dans trois minutes, chambre 66. Une serviette chaude, une assiette de desserts, une assiette de magret. Il ne se souvenait même plus tous les caprices qu'il avait pu faire, et combien de dents il avait vu se serrer dans les mâchoires indélicates du personnel, présenté à sa porte, déposant les mets et accessoires voulus tandis qu'il se prélassait dans le jaccuzzi avec une femme différente dont il ignorait jusqu'au nom mais dont il connaissait par coeur l'inclinaison de ses seins. Et maintenant qu'il était à leur place, Jet' réfléchissait à l'ironie dont faisait preuve la Vie, parfois, d'autant que là où ils étaient, s'ils avaient connaissance de sa condition, beaucoup riraient de lui. Puisque, tandis qu'elle progressait jusqu'à lui, la jeune femme, qui tirait ses lèvres en un sourire, lui réclama un thé. Elle, au moins, avait la décence de se déplacer pour le lui demander. Je n'aurais pas eu le même égard, à sa place, se dit l'anglais qui, pour autant, n'était pas plus enclin à le lui servir avec toute la gaieté que son métier impliquait pourtant.

« Un thé, mais bien sûr. »

Son intonation trahissait un certain agacement. Même s'il n'avait rien de mieux à faire à une heure si avancée de la nuit, Eve étant sans doute occupée avec ses passes et Ùna dormant, la simple idée de se mettre au service de quelqu'un plus qu'il ne le faisait déjà en siégeant sur sa chaise de bureau toute la nuit, le démangeait. Pivotant sur lui-même, il profita de l'effet de rotation du siège pour se lever dans un même mouvement et fit alors face au grand mur paré de tasses en verre, en saisit une, et commença la préparation du thé de la demoiselle. Il en profita même pour la juger, en bon anglais qu'il était, lorsqu'il se saisit de l'infusion. Seul l'Earl Grey avait de la valeur, en matière de thé.

« Vous pouvez profiter d'un des fauteuils du hall. Ou retourner auprès de votre compagnon pour le boire. Un agent passera demain à la première heure pour débarrasser votre chambre discrètement pendant que vous récupérerez vos heures de sommeil. »

Mettre ainsi les formes lui arrachait la gorge. Ce discours programmatique, il l'avait répété, ingurgité et le vomissait désormais à longueur de temps aux clients. Il remerciait, d'une certaine façon, le hasard de n'avoir été pris qu'à mi-temps dans cet hôtel de misère. S'il avait dû jouer la soubrette tous les jours, trente-huit heures par semaine, il se serait assurément aliéné et n'aurait pas tardé à finir le travail débuté par cette pute de vie qui l'avait privé des étoiles de la gloire en lui écorchant la jambe. Même s'il avait bien trop de ténacité, en réalité, pour prétendre écourter sa vie de lui-même.

Une fois la boisson chaude finie, il se saisit de la anse de la théière et la déposa sur le comptoir avant de la glisser jusqu'à Prudence. Elle n'est pas laide, en tout cas, la bourgeoise, pensa t-il en la regardant, tandis qu'il dirigeait ses iris dans les siennes. Cependant, madame a un compagnon. Depuis quand ça t'arrête, Collins ? Il n'y avait qu'à demander à Dorcas qui avait dû redoubler d'efforts pour l'éconduire tant il s'était montré pugnace, ces derniers mois. Ce serait un bon moyen de se convaincre lui-même qu'il n'était pas si dépendant que cela de sa nouvelle relation avec Eve, après tout ? Brrrr. Le vibreur l'interrompit. Son téléphone gigotait bruyamment, face contre la table, la lumière coulant sur le bois brun des meubles de la réception avant qu'il ne s'en saisisse et n'y lise un ultime message d'Eve : "Je vais gagner ma vie, à plus chou" et se terminait par un smiley effectuant un bisou, accompagné d'un léger coeur. Entre Ùna et elle, Jet' allait finir par se demander si les femmes qui l'entouraient n'avaient pas réussi à lui glisser un traqueur dans la tête pour espionner la moindre de ses pensées.
Prudence A. Wilk
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Mes fantômes

Kimi
Enfant, genre et âge inconnus. Il est accroché à moi depuis mon enfance. Joueur et curieux.

L'étudiant
Victor. Etudiant français, né en 1944 et décédé au début des années 70. Il est raisonnable et cultivé. Il vit avec moi depuis la fin de mon adolescence.

La danseuse
Léonie. Danseuse puis prostituée française de la seconde moitié du 19ième siècle. Elle aime plaire et vend parfois ses charmes. Elle me hante depuis une dizaine d'années.

Le Marin
Rory. Un vieux pêcheur écossais. Il ne peut me posséder que depuis très peu de temps. Il est vulgaire et bruyant, mais étonnamment attachant.

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Lun 29 Juil - 16:02
L'agneau qui dit pardon au loup
J'aurais aimé me présenter sous un meilleur jour, pas avec une robe portée la veille et des cheveux démêlés rapidement. Ma confiance en moi ne dépend que de la couche de maquillage qui dissimule mes taches de rousseur si enfantines. C'est ce qui fait la différence entre moi et un fantôme qui viendrait surprendre l'employé du comptoir. Un bon fond de teint. C'est grâce à lui que je parviens à m'approcher et à demander un thé au jeune homme.

Je pensais me requête assez banale, visiblement non. Je le dérange, je sens qu'il essaie de me le faire comprendre avec son ton et son absence de sourire franc. Ce n'est pas très professionnel de sa part, surtout que, j'insiste, ma demande n'a rien d'extravagante. Dois-je lui présenter mes excuses pour avoir osé l'interrompre pendant sa partie de démineur ? Simon paie une chambre suffisamment chère pour s'attendre à un certain niveau de service. S'il n'y a que ça à faire, je veux bien passer derrière le comptoir, enclencher la bouilloire et encaisser mon chèque à la fin du mois et lui pourra postuler dans un établissement moins contraignant.

— Merci.

Je m'accorde sur lui et mon niveau de politesse baisse d'un cran. Je n'ai pas pour habitude de faire des courbettes à un mur ou aux hypocrites. Je ne serais pas déplaisante, encore moins insultante, mais mes efforts seront moindre.

— Je vais rester dans le hall, si ça ne vous dérange pas.

J'appuie sur la fin de ma phrase, avec un sourire froid. J'attends qu'il me dise que ça le dérange. Qu'il le fasse, au lieu de se contenter d'insinuations et de ton déplaisant. Nous sommes adultes et plus à ça près. Je prendrais ma tasse de thé et m'installerais ailleurs, ou alors je lui rappellerais que s'il compte sur un généreux pourboire, il peut bien endurer ma présence une dizaine de minutes. J'inspire un bon coup pour ravaler mon amertume. Ça ne sert à rien de m'énerver pour une tasse de thé que j'obtiendrais de toute façon.

Pendant qu'il prépare ma boisson — sans râler, Dieu merci — j'observe le jeune homme. Je l'ai définitivement vu quelque part. Ici même, les fois où je suis venue dîner avec ma tante ? Je ne pense pas que les employés de l'hôtel et du restaurant échangent de rôle. Alors où ? Je penche la tête pour secouer mes souvenirs. Il se retourne, me regarde, et je n'ai toujours aucune piste. Je sens pourtant que ça me démange. Ça va finir par me revenir. Je tente de me remémorer les interactions désagréables que j'ai pu avoir avec un employé mais il n'apparaît dans aucune.

— Excusez-moi est-ce que... Je crois vous avoir déjà vus. Êtes-vous ami avec un Aaron, par tout hasard ?

J'essaie de rester polie, peut-être que cela lui montrera le bon exemple. Je lève ma main pour la poser sur l'anse de la théière, sans la soulever du comptoir pour le moment. J'aimerai retrouver la mémoire avant de m'éloigner, j'ai peur qu'une absence de réponse me tienne éveillée. Je presse mes lèvres l'une contre l'autre, fais un effort plus intense et une illumination me vient. Mon visage se détend avec une certaine fierté. J'ai trouvé, j'en suis certaine.

— Vous êtiez au concert ! Le concert d'Aaliyah et... Dior et Ùna ?

J'ai failli me tromper de marque de luxe et appeler le jeune homme Chanel. Je me pardonne, car il ne m'a adressé qu'une fois la parole et que cette rencontre avait été étrange. Je n'en ai parlé à personne pour ne pas créer de tension dans la bande, mais je suis persuadée qu'il n'a pas été  qu'amical avec moi malgré la présence de mon petit ami de l'époque à moins de dix mètres de nous. Au moins, le jeune homme du Balmoral n'a pas l'air parti pour tenter de sa chance... Peut-être aurais-je mieux fait de ne rien dire. Peu importe d'où je le connais, je ferais mieux de ne pas faire ami-ami avec les proches d'Aaron, pour ne mettre personne dans une situation déplaisante. 
@S. Jehtro Collins



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Âge : 29 Quartier : Colocation à Wester Hailes avec Alec C. Ricci.
Situation familiale : Célibataire.
Date d'arrivée à Edimbourg : 2021.
Don : Inconsciemment, Jet' est capable de faire revivre à quelqu'un ses pires souvenirs jusqu'à ce qu'ils finissent par le dévorer. Petit à petit, les siens commencent à disparaître de son histoire personnelle ; leurs effets (physiques comme psychiques) avec eux. Son don agit comme une forme de vampirisme puisqu'il se nourrit des bons souvenirs des autres pour faire disparaître ses propres traumatismes.

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Jeu 29 Aoû - 16:16
L'AGNEAU QUI DIT PARDON AU LOUP
   Ce qu'il aimait avec les bourgeoises, malgré les nausées qu'elles lui inspiraient désormais, c'était bien leur intelligence. Les édentées, les gamines en cloque et les cas sociaux montées sur aiguilles, en déséquilibres, qui pullulaient dans Wester Hailes et Niddrie, elles, n'auraient jamais compris son agacement. Ce qu'il appréciait moins, néanmoins, c'était qu'elles se vexaient. Au moins, se disait-il, une idiote inculte des bas-quartiers n'aurait pas craché de venin à son encontre. Elle, ayant bien compris à ses airs et à son intonation qu'il n'avait aucune passion pour son métier qui constituait pour l'heure à remplir une tasse, avait soufflé des mots sertis d'épines. Si ça ne vous dérange pas. Bien sûr que ça le dérangeait. S'il avait des yeux étrangers qui se posaient sur lui dans ces heures creuses qu'il utilisait pour sommeiller un peu, il n'avait plus aucune liberté dont il pouvait jouïr. Sitôt son fessier posé en travers d'un fauteuil, elle lui découpera ses ailes. Mais sa novlangue le lui imposait et, la fonction ayant banni les mots "ça me dérange, oui", "bouge, salope", "retourne dans ta chambre avant que ton mec en pinne une autre", il se contenta d'un non moins sincère :

« Comme il vous plaira. »

Fut un temps, c'était son plaisir à lui qui importait. Il était nostalgique de cette époque bénie où tous se succédaient pour se tenir au courant de son bonheur. Les marques d'attention redoublaient tandis que les salles se gorgeaient de vieux bourgeois, les uns engoncés dans leurs vestes en velours trois tailles trop petites, les autres, rachitiques, sèches comme le carton, veules, blanches comme la craie. Il vous faut quelque chose, monsieur Collins ? Besoin d'autre chose ? Demandez-moi, n'hésitez pas. Il aurait pu demander de l'eau déshydratée qu'une légion de petits assistants, grouillant comme une armée de fourmis noirs, aurait remué tout Londres pour lui trouver cet impossible élixir. Aujourd'hui, il devait être de ceux qui remuent. Et c'est pourquoi il avait choisi d'être ainsi statique.

Derrière lui, son téléphone vibre et sautille sur le vernis du comptoir avant de s'interrompre, sa lumière diffuse mourant après quelques secondes seulement. Le thé se finit, il le dépose non loin de la cliente et récupère son portable, où il peut alors lire un message d'Eve. Voilà qui mettait donc fin à leur conversation nocturne. Elle allait se faire rapiécer l'orifice pendant que Jet', lui, à défaut, était chargé de s'occuper d'une clientèle qui se prenait pour celui du monde. D'orifice. Encore que, la brune n'était pas aussi déplaisante que pouvaient l'être d'autres.

Le Balmoral était un écosystème tournant qui, au grès des saisons, abritaient des oiseaux de tout horizon. Il y avait ceux qui, du fait d'une erreur de plumage, se pensaient rossignols et chantaient des exploits millénaires qu'ils devaient en réalité aux pigeons qui les servaient volontairement et dont l'horrible chanson finissait par être le croassement d'un vile corbeau. Les pies, nombreuses et bavardes, qui aimaient confier à Jehtro lorsqu'il se tenait derrière le bar toutes les rumeurs qui filaient au vent. Les drongos, de noirs passereaux, habiles caméléons dont les cris alertes, imitant n'importe qui, leur permettaient de s'attribuer les richesses d'autrui et qui venaient, en bons escrocs, tromper la colonie. Les coqs, le torse gonflé de l'amour d'eux-mêmes. Les cygnes, beaux mais féroces qui épataient chacun de leurs belles ailes blanches afin de dissimuler l'estoc de leur bec de feu. Les perroquets, par milliers, qui constituaient la garde rapprochée de rossignols ou de pies et qui ne vivaient qu'à travers les paroles répétées de leurs semblables ailés. Et, ce soir, tombé de son nid, ce petit colibri. Beau, mais si fragile. Jet' pensait qu'en la tenant dans la paume fermée de sa main, il la tuerait.

Malgré le thé servi, Jet' voit qu'elle ne daigne bouger. Cette dernière, en le regardant, semble avoir eu un flash. L'anglais lui ne perçoit aucune lumière particulière lorsqu'il la dévisage, plissant légèrement son nez comme pour se concentrer sur les traits de la demoiselle. Ce n'était pas comme s'il se souvenait de toutes celles qu'il avait eu dans son lit. Néanmoins, cela ne l'étonnerait qu'à peine qu'il eut, à un moment donné, conquis la brune. Il espérait, tout du moins, que l'aventure s'était bien terminée. Il ne se voyait pas gérer une esclandre, à une heure si avancée de la nuit, tandis qu'il travaillait et en l'absence de personnel compétent pour l'aider ; Steven l'ayant quitté le quart d'heure précédant son arrivée. Cependant, il semblait que leur relation était toute autre.

« Aaron ? » Le prénom lui était familier. Il ne savait pas d'où, en revanche. Elle, convaincue de le connaître, semble puiser en elle des forces mémorielles insoupçonnées qui font hausser un sourcil d'étonnement au tatoué. Et là, bingo. Le premier prénom le fait tiquer, les deux derniers finissent de le convaincre. « J'étais à un concert. Pas au. » La nuance était là : il n'avait daigné suivre qu'une fois Ùna, après avoir été presque imploré par sa meilleure amie. Il ne souhaite pas renouveler l'expérience.

Ils ont, ainsi, des relations en commun. L'alignement des différents prénoms le fait cependant douter quant à des connexions solides entre leurs deux milieux. Ùna, après tout, avait été citée en dernière. Bien loin derrière cet Aaron, après Aaliyah, qu'il se souvenait être la bassiste, et l'infâme Dior. De plus, à voir ses gestes empruntés et le soin qu'elle apportait au simple soulèvement de sa tasse, Jet' en avait vu assez pour savoir qu'elle n'était sans doute pas une fan inconditionnelle du groupe. Elle n'avait dû rencontrer la bande que par le biais de quelqu'un d'autre. Cet Aaron, sans doute. Connaissant Ùna, cela l'étonnerait grandement qu'elle s'entoure d'une fille pareille. Elle semblait être étrangère à tout. Étrangement, même à ce lieu, dans lequel, pourtant, elle se fondait parfaitement. Chaque parcelle de son existence, chaque parole communiquée semblaient être calculées, déposées avec légèreté, de peur de voir s'effondrer tout son microcosme par un geste trop brusque. Jet' aimait autant qu'il détestait ce genre de princesses. En fait, ce qu'il aimait, c'était, en enfant turbulent qu'il pouvait être parfois, jouer avec elles comme l'on jouerait avec la poupée de sa sœur et griffonner à l'encre indélébile en travers de son visage des dessins obscènes. Les poupées, s'il jouait avec, c'était pour les changer en monstres de films d'horreur. Les mauvaises langues diraient, assurément, qu'il n'y avait qu'à regarder la dernière en date pour s'assurer de sa monstruosité.

« Je connais particulièrement Ùna. » Inutile de joindre Dior à ses connaissances. « Les autres, je ne les connais principalement que de nom. » Il se pencha sur le comptoir, le dos voûté, s'appuyant sur ses bras croisés qu'il écrasait avec le haut de son corps. « En revanche, je suis certain de ne jamais vous avoir vu, moi. » Elle, par contre, l'avait vu. Assez même pour le reconnaître. Ce qui n'était pas anodin. « Hm, je me trompe en pensant que vous n'êtes pas une proche du groupe ? Vous me semblez bien différente de l'ensemble. »

Un patchwork : elle, figure réaliste, soignée, bourgeoise, blanche, perdue dans une bouillie dadaïste. L'avantage serait, néanmoins, que son classicisme dénoterait tout particulièrement et ne ferait voir dans cet orage de couleurs que la blancheur soignée des traits de son beau visage.
Prudence A. Wilk
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Mes fantômes

Kimi
Enfant, genre et âge inconnus. Il est accroché à moi depuis mon enfance. Joueur et curieux.

L'étudiant
Victor. Etudiant français, né en 1944 et décédé au début des années 70. Il est raisonnable et cultivé. Il vit avec moi depuis la fin de mon adolescence.

La danseuse
Léonie. Danseuse puis prostituée française de la seconde moitié du 19ième siècle. Elle aime plaire et vend parfois ses charmes. Elle me hante depuis une dizaine d'années.

Le Marin
Rory. Un vieux pêcheur écossais. Il ne peut me posséder que depuis très peu de temps. Il est vulgaire et bruyant, mais étonnamment attachant.

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Dim 8 Sep - 20:59
L'agneau qui dit pardon au loup
L'idée de simplement prendre ma tasse, ma théière et m'installer plus loin me déplaît. Elle m'alourdit d'un sentiment de solitude, le même qui m'accompagnait entre ma chambre et le comptoir de la réception. Et il y a ce souvenir qui lutte pour remonter à la surface et me souffler d'où je connais cet homme. Peut-être est-ce l'aperçu de son mauvais caractère qui me fait repenser aux concerts auxquels j'ai assisté, ceux où la chanteuse ne m'a pas fait une bonne impression. Concerts que moi-même fuyais dès le groupe descendu de scène pour ne pas avoir à être désagréable avec la bassiste. C'étaient des moments étranges, avec lesquels j'entretenais des relations ambivalentes. Je crois que j'aimais être vue au bras d'Aaron, plus que le reste.

À son tour de fouiller dans sa mémoire. Le simple prénom ne lui suffit pas, c'est la mention des concerts qui remet les choses en place dans son crâne et il tient à cette étrange correction. Il insiste pour que je sache qu'il n'est venu qu'à une seule de ces soirées. L'idée d'être vue avec ces personnes a l'air de lui déplaire, c'est étrange.

— Au temps pour moi.

Je comprends mieux lorsqu'il reprend la parole. C'est le prénom de la chanteuse qu'il sort. Je ne suis pas étonnée. Ùna a l'air d'aimer s'entourer d'hommes en tout genre et de vampiriser leur attention. Celle de son fiancé trop gentil pour mériter d'être dans les griffes d'une femme comme elle, celle d'Aaron, celle du batteur de son groupe dont elle avait l'air proche, celle du réceptionniste du Balmoral. Je me demande si elle entretient avec ce dernier une relation aussi complexe qu'avec mon ancien petit ami. Cela pourrait être la raison de son aversion pour les autres hommes. Une simple jalousie. L'utilisation de "particulièrement" me fait dire qu'il y a une grande intimité. Tout compte fait, je préfère ne pas savoir. Leurs vies ne me regardent pas.

— J'ai été quelques fois invitée par Aaron. Mais vous avez raison, lui et moi habitons deux mondes très différents et nos chemins se sont finalement rapidement séparés.

Je tente de conserver mon sourire. Je ne devrais pas être attristée par cette rupture. Premièrement car je suis la seule fautive. J'ai menti à Aaron, à la police et ai forcé Aaron à mentir à la police à son tour pour me couvrir. Ensuite parce que suffisamment de temps est passé. Cela fait plus de deux mois. J'ai critiqué Gabriel trois semaines après sa rupture avec Aaliyah parce qu'il ne se remettait pas assez vite sur pieds à mon goût. Enfin, parce que c'est injuste pour l'homme qui m'a invitée dans cet hôtel et qui dort deux étages plus haut. Il veut m'offrir tout ce qu'Aaron et moi n'avons réussi à nous offrir. Avec lui, je peux envisager un réel futur.

J'ai peur d'ennuyer le jeune homme qui me fait face avec mes histoires de cœur. Il est à son poste et bien que j'aie remarqué qu'il ne se sentait pas obligé d'être d'une politesse infaillible, peut-être se sent-il pris en otage dans cette conversation. Il a préparé ma théière et ma tasse. Nous devrions nous arrêter là pour ce soir.

— Enfin, je ne vous retiens pas plus longtemps. Je vais aller m'installer, merci pour le thé. Mais si vous voulez poursuivre la conversation sur votre temps de pause, et bien...

Je le regarde droit dans les yeux, curieuse de voir sa réaction. La nuit doit être longue derrière ce comptoir et j'ai peur que poursuivre nos activités chacun d'un côté de la pièce ne soit agréable pour personne. Malheureusement, je n'ai pas l'assurance nécessaire pour l'inviter à s'installer à mes côtés sans perdre mes mots ou me sentir ridicule. J'imagine qu'il a compris où je voulais en venir et que je n'ai pas besoin de m'attarder plus longtemps. Mes doigts glissent maladroitement sous la coupelle. Ma posture n'est plus aussi assurée qu'à mon arrivée dans le hall ; je me concentre pour ne rien renverser. Chaque muscle est tendu alors que je franchis les quelques mètres qui me séparent des fauteuils. 
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Don : Inconsciemment, Jet' est capable de faire revivre à quelqu'un ses pires souvenirs jusqu'à ce qu'ils finissent par le dévorer. Petit à petit, les siens commencent à disparaître de son histoire personnelle ; leurs effets (physiques comme psychiques) avec eux. Son don agit comme une forme de vampirisme puisqu'il se nourrit des bons souvenirs des autres pour faire disparaître ses propres traumatismes.

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L'agneau qui dit pardon au loup + Jehtro Empty Re: L'agneau qui dit pardon au loup + Jehtro

Sam 9 Nov - 20:25
L'AGNEAU QUI DIT PARDON AU LOUP
   Eux, ils sentent la transpi', le cannabis et la clope froide. Elle, c'est plutôt naphtaline, Guerlain, thé chaud. Il en est sûr. Il en a déjà vu, des filles comme ça. Aux lèvres fines et délicates, enveloppées dans des fourrures de zibeline, un fort accent roman, la prunelle scintillante, les doigts longs et blancs saisissant les pans d'un manteau trop long afin de s'en couvrir. Elle puait le fric. Comme tous ceux qui avaient pris leur réservation ici. Elle le lui confirme d'ailleurs : elle ne vit pas dans le même univers qu'eux. Elle est une planète lointaine et inatteignable qui, parfois, comme l'on enverrait des émissaires aliens sur des étoiles lointaines, daigne porter son attention sur les activités précaires et primitives d'un monde qu'elle toise. Jehtro aussi le toise. Du haut d'une étoile éteinte, perdue dans les ténèbres, mais autre ; satellite sans orbite qui ricoche de mondes en mondes et aperçoit la ruine de chacun ; puisqu'il ne peut plus désormais espérer s'imbriquer dans le champ gravitationnel des terres célestes et royales qu'il côtoyait autrefois. Parfois, certaines, tout de même, trouvent bon de l'attirer un temps, afin de se satisfaire de lui, et finalement le rejeter pour qu'il se perde encore dans l'espace immense.

Prudence ne dit rien. Ou plutôt peu. Son sourire, Jehtro le sait de façade. Il décrypte désormais avec soin les traits humains et peut lire en certains comme d'autres liraient sans effort un livre pour enfants. Certaines émotions, se dit-il, sont si simples à comprendre. Ce sont de larges traits noirs surlignant des termes écrits en écriture capitale. Les bourgeois affichent toujours une certaine forme de pudeur dans leur attitude, qui les différencie des gueux dont l'alcool mauvais révèle souvent la face inverse de la pièce et met à nu des sentiments, partagés par la plèbe comme par la bourgeoisie, que les élites préfèrent, eux, cacher sous un masque imparfait. Et dans les craquelures légères de vernis, Jet' perçoit souvent un sentiment. Il ne saurait réellement l'expliquer sans connaître en profondeur la personne mais il sait, par exemple, qu'en ce moment, une légère mélancolie est cachée jalousement, alors qu'elle rêverait d'éclater en surface, derrière les yeux pétillants de la brune.

Bientôt, elle ne tarde pas à récupérer sa tasse. La fluette demoiselle tourne alors les talons, après avoir finalement renoncé à la conversation avec Jehtro, et repart. Elle s'enfonce alors, un peu plus loin, dans l'incandescence artificielle du salon où elle pourrait aisément passer encore quelques heures puisque des journaux, des magazines et même quelques romans étaient mis à la disposition des clients, à toute heure du jour comme de la nuit, afin de s'occuper l'esprit. Jet' ignorait si, néanmoins, elle avait dit cela par politesse, ou non, mais elle gardait tout de même la porte ouverte à une nouvelle conversation avec lui. Si l'envie lui prenait. Notamment au moment de sa pause. Il est trois heures du matin. Il n'est donc plus vraiment question de "pause" maintenant. Dans son contrat, il y avait bien quelques horaires qui étaient annoncés mais, dans les faits, puisqu'il n'avait plus personne dans le dos pour surveiller la réglementation imposée, il se libérait, pour ainsi dire, quand il le souhaitait. Cependant, souhaitait-il vraiment continuer la discussion avec elle ? Avec cette bourgeoise, incapable de profiter de la douceur d'un Earl Grey ?

Il a à peine le temps de s'interroger là-dessus que, devant lui, elle semble faillir. Sa coupelle manque de renverser le thé sur ses genoux, mais elle se reprend. Elle semble comme ... Etourdie. Elle tréssaille, manque de tomber mais reste droite, et digne. Sa marche semble une lutte continue contre elle-même qui finit par aboutir au dépos de son postérieur contre les coussins duveteux d'un fauteuil du salon. L'anglais a tout vu. Il n'en a pas perdu une miette. Sa chute, cependant, aurait été des plus regrettables. En effet, à l'heure actuelle, c'était aussi à lui de devoir passer la serpillère si un incident de ce genre survenait. Quel enfer, cela aurait été. Légèrement voûté, et appuyé sur le comptoir de son bureau, il la regarde encore de loin et l'étudie scrupuleusement avant qu'un sourire ne plante sa faussette droite. Là, il se redresse finalement, après quelques minutes, réarrange ses manches, qu'il retrousse même pour révéler sa petite chemise sous le gilet noir de l'établissement et sort de son parcage. Il franchit la petite portière en bois, laquelle grince un peu avant de se refermer dans son dos. De sa poche, il tire finalement un paquet de cigarette et du paquet, une cigarette. Passant à côté d'elle, tandis qu'elle profite de ce qu'elle ose appeler un "thé", le tatoué ralentit le pas à sa hauteur et, la toisant, demande :

« Vous fumez ? »

D'un air quasi-dédaigneux mais cruellement naturel. Il semblait, en réalité, avoir le dédain comme habit permanent. Rien dans sa façon de demander les choses ne traduisait une quelconque mise en scène. Un quelconque effort. Une volonté propre de se faire mauvais, ou au moins supérieur. Il en était sûrement convaincu, au fond de lui. Il était mauvais, il était supérieur. Qu'importe l'argent, le nom, les relations, le pouvoir. Il était fait du même bois que ceux qui décident. On lui a ôté ses ailes, on l'a contraint à l'exil, à marcher parmi d'autres qui ne sont pas ses semblables. Mais, en dépit des moignons qu'il agite difficilement, qui pissent le sang à chaque mouvement, il bat de ses ailes infirmes et affiche l'orgueil des rapaces qui bombent le torse et menace de leur bec d'or leurs proies. Sans doute n'en a t-il même pas conscience ; lui qui abhorre désormais ceux qu'autrefois il tutoyait.

« C'est ma pause. Alors, si vous voulez toujours discuter avec quelqu'un plutôt que d'aller dormir... »

Il ne finit pas sa phrase. Il hausse simplement des épaules et laisse ce non-dit mûrir dans son esprit. C'est une invitation claire qui n'a besoin d'aucun mot pour se parfaire. Elle n'est pas idiote. Les bourgeoises ne le sont pas totalement. Elles se gargarisent de tout comprendre, de tout savoir. Elles ont surtout les codes et connaissent par coeur l'étiquette. Maman leur a appris à se tenir bien droite, la tête haute, le regard fixe ; sans doute en rangeant les livres qu'elles auraient dû lire sur le sommet de leur crâne afin qu'elles gardent la posture. Papa leur a appris à parler, à sous-entendre, à menacer. Le reste étant à la charge de la bonne, les bourgeoises en réalité ne savent rien. Elles sont des pantins vides qui pensent tout dominer mais qui, en réalité, ne dominent que les leurs et rient aux dépens des autres qu'elles ne comprennent pas, prenant leur langage pour des grognements dont elles s'amusent, comme des enfants au zoo.
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