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Prudence A. Wilk
Prudence A. Wilk
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Âge : 30 Quartier : New town (Stockbridge)
Situation familiale : Célibataire, séparée d'Aaron en janvier 2024
Date d'arrivée à Edimbourg : 27 mai 2021
Don : Spirite — quatre âmes se sont attachées à moi et disposent de mon corps à volonté. Ils rentrent et partent, me volent ma vie. Les autres, je sens leur parfum ou entend leur voix lointaine.

Tes sujets RP : Aaron 2 + Angus + Lúca + Mairead + Saul 4

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Mes fantômes

Kimi
Enfant, genre et âge inconnus. Il est accroché à moi depuis mon enfance. Joueur et curieux.

L'étudiant
Victor. Etudiant français, né en 1944 et décédé au début des années 70. Il est raisonnable et cultivé. Il vit avec moi depuis la fin de mon adolescence.

La danseuse
Léonie. Danseuse puis prostituée française de la seconde moitié du 19ième siècle. Elle aime plaire et vend parfois ses charmes. Elle me hante depuis une dizaine d'années.

Le Marin
Rory. Un vieux pêcheur écossais. Il ne peut me posséder que depuis très peu de temps. Il est vulgaire et bruyant, mais étonnamment attachant.

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Mer 14 Fév - 13:32
Les ombres qui nous suivent
les visages du passé
Je souhaite un bon après-midi à Judith, un sourire poli sur le visage. Je me sens mal de monopoliser son frère pour les prochaines heures mais il a choisi de laisser sa sœur dans l'ignorance et je dois respecter son choix. Victor et Léonie m'accompagnent, curieux quant à cette situation. Cette dernière m'a parlé d'un beau jeune homme accompagnant Gabriel, un fantôme qu'elle n'avait jamais vu avant, combien même, il semblait être présent aux côtés de mon ami depuis des années. Les explications sont encore un peu floues et si j'ai compris pourquoi moi je me suis évanouie le jour de l'incident, les raisons du coma de Gabriel me dépassent encore.

Dans le taxi, je prends mon pire accent et prétends ne parler que français, une façon de vérifier si le conducteur connait ma langue maternelle. Rassurée sur le fait qu'il ne comprendra rien à ma conversation, j'appelle Céleste et souris en voyant son visage parfaitement maquillée apparaître à l'écran. Elle attaque la couleur de mon teint, mon anti-cerne pas assez efficace pour faire illusion, mes cheveux ternis par une consommation excessive d'alcool (sa théorie, pas la mienne), avant d'enfin prendre de mes nouvelles.

— Est-ce que tu as bu, Lilly ?
— J'ai bu du vin avec mon déjeuner, Céleste. Je ne suis pas au bord de la cirrhose !

Son silence qui suit m'agace. Heureusement, elle reprend vite la conversation sur un autre sujet qui ne sous-entend pas que ma rupture récente m'a transformée en zombie. Je n'ai plus envie d'aborder ce qu'il s'est passé entre Aaron et moi. Je n'ai pas envie d'admettre que tout le monde avait raison, en me disant que je ne pourrais jamais avoir une relation normale dans ma situation. Je me demande si je peux encore réparer les choses, lui expliquer les fantômes, les choix que j'ai fait pour les protéger, mes sentiments pour lui.

— Prudence ? Respire.

Je coince mon bouquet entre mes cuisses et presse mes index sous mes yeux pour empêcher les larmes chargées en mascara de rouler sur mes joues. Ma sœur me dicte le rythme de mes inspirations et expirations jusqu'à ce que je reprenne le contrôle. J'ai ensuite le droit à son laïus habituel sur les hommes qui ne méritent pas nos larmes. Les Wilk ne pleurent pas pour des peines de cœur, me dit-elle, me rappelant involontairement mon statut d'outsider au sein de notre famille.

— Je vais arriver, Céleste.
—  Tu me rappelles en sortant ! Je veux tout savoir !

Je lui fais un sourire. Je laisse son enthousiasme me contaminer. Gabriel a un fantôme. Victor, Léonie, Kimi, Rory, tous pourront avoir une nouvelle personne avec qui être eux-mêmes. Une personne que certains de mes esprits considèrent déjà comme un ami. Après le choc initial, j'ai maintenant envie de pleurer de soulagement, comme si depuis des années, je n'attendais qu'avoir quelqu'un pour me sortir de ma solitude.

Je claque la porte du taxi et ce dernier repart déjà. J'observe la façade du bâtiment. Je ne comprends pas pourquoi sa famille n'a pas voulu le faire transférer dans une clinique privée. Je trouve cet hôpital morbide. Le bon point est que le personnel est attachant. Les infirmières ont rapidement pris l'habitude de réchauffer la peluche-bouillotte que j'ai faite à Gabriel à la fin de nos visites, mais le matelas sur lequel il dormait est déformé par l'âge et les fleurs que nous apportons ne suffisaient pas à cacher l'odeur de la mort qui plane dans ce lieu.

Je connais maintenant ce labyrinthe par cœur. Je dépasse l'accueil et prends mon courage à deux mains pour monter dans l'ascenseur, mes jambes menaçant de me lâcher si j'osais prendre l'escalier. J'atteins sa chambre, inspire profondément et m'entraîne à sourire avant de toquer doucement à sa porte. J'espère ne pas le réveiller. Je la pousse délicatement et fais quelques pas.

— Gabriel ? Je ne te... vous... dérange pas ?

Je ne me suis pas soudainement mise à vouvoyer mon ami. J'essaie d'englober son fantôme dans mes salutations, pour poser le ton de la discussion. Tout de suite, je suis frappé par l'odeur. Je n'avais jamais pensé que ce parfum pouvait ne pas être celui de Gabriel. Des vieux livres et quelque chose de boisé. Un parfum d'adulte bien installé qui couvrait celui des cigarettes que Gabriel fumait. J'aurais dû comprendre l'incohérence dès le départ.

— Tu as bonne mine.

Je tente, en m'approchant du lit en souriant. Il a une mine affreuse mais meilleure que ce que j'imaginais. Qui plus est, je suis mal placée pour l'attaquer. Il reprend doucement des couleurs de personne vivante.





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Gabriel Faure
Gabriel Faure
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Situation familiale : Célibataire, anciennement en couple avec Aaliyah. Anciennement fiancé à Lucie, une française. Ainé d'une famille de dix enfants.
Date d'arrivée à Edimbourg : Septembre 2020
Don : Un fantôme qui ne me lâche pas d'une semelle depuis ma naissance et qui se prend pour mon second père : Arthur, inventeur raté du 19ème siècle, soi-disant ancêtre, tué par sa propre invention. Qu'est-ce qu'il peut être agaçant...

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Sam 2 Mar - 13:01
Les ombres qui nous suivent
[T.W : hospitalisation, coma, angoisse]

J'ai l'impression d'être passé sous un camion. Les douleurs sont toujours présentes, les tremblements aussi mais l'avantage c'est que maintenant, j'ai plus ces foutues sondes de partout. C'est bien pour ça que j'ai enfin accepté que Prudence vienne me rendre visite parce qu'avant, ce n'était pas possible pour moi. On s'est souvent disputés à ce sujet d'ailleurs parce qu'elle voit ça comme de la fierté mal placé alors que ce n'est pas vraiment ça. Je déteste l'état dans lequel je suis, je déteste ce que je suis devenu après deux semaines à me faire trimballer par Arthur loin de mon corps. Je n'aime pas cette angoisse qui ne fait que grandir en moi depuis que j'ai douloureusement ouvert les yeux. Cette peur de ne plus jamais être capable de faire ce que je faisais avant, de perdre en précision. Parfois, je lève mes mains devant mois et les voir trembler de la sorte me fait pleurer.

Je fatigue vite aussi. J'ai du mal à rester éveillé très longtemps à moins que ce ne soit l'ennui. J'ai fait quelques pas, déjà, et j'ai l'impression d'avoir couru un marathon sans compter le fait que toutes mes articulations sont douloureuses. Honnêtement je ne sais pas si je me rapproche davantage d'une personne âgée ou de Bambi qui vient de naître. Ca aussi ça m'effraie. On m'a parlé de rééducation et de kiné mais je ne sais pas si je retrouverai l'intégralité de mes capacités. Et si je ne pouvais plus faire mon travail ? Et si je ne pouvais plus bricoler ? Partir en randonnée ? Je repars dans une angoisse que je n'arrive pas à maîtriser. Hyperventiler est douloureux mais je n'arrive pas à rationnaliser cette impression de manquer d'air. Je fixe le plafond pour ne pas voir Arthur que je maudis dès que j'en ai l'occasion.

Je n'ai aucune idée de combien de temps je lutte contre cette crise mais quand j'en sors plus ou moins vainqueur, je suis épuisé. Je refuse de prendre le moindre cachet pour les calmer parce que j'ai testé les premiers jours et j'étais dans un de ces états... Un véritable déchet. Je me redresse un peu comme je le peux et me sers un verre d'eau non sans en mettre à côté, ce qui me fait râler. C'est à ce moment que l'on toque à ma porte et que je crois reconnaître la voix de Prudence. J'attrape un gilet et le jette sur la petite table pour masquer l'étendue des dégâts et essaie de paraître normal.

- Non non tu peux rentrer.

J'inspire juste avant qu'elle ouvre la porte pour lui sourire et sa remarque me fait un peu rire. Je porte ma main à mon ventre parce que ça me fait mal et je ne peux m'empêcher de grimacer.

- T'es pas obligée de mentir, je sais que j'ai l'air de... Je sais même pas trop de quoi d'ailleurs.

Je me suis vu toute à l'heure et c'est indescriptible. J'ai perdu pas mal de poids et j'ai les traits tirés. Mes cheveux sont même un peu plats ce qui me donne un air encore plus malade.

- Comment tu vas toi ? Désolé d'avoir repoussé aussi longtemps...

Je me lève pour l'accueillir convenablement mais je me tiens à ce que je peux pour ne pas perdre l'équilibre et tomber. Mes vêtements flottent un peu, on dirait que j'ai fondu et ça me fait mal d'être comme ça. J'essaie de ne pas trop y penser.

- Assieds toi où tu veux.

Parce que moi, je ne peux pas rester debout très longtemps. Je n'ai pas oublié les conversations que nous avons eues ces derniers jours mais je ne sais pas comment l'aborder. Je ne suis pas très sûr d'avoir compris ce qu'elle sait et ce qu'il en est de son côté. J'ai du mal à le croire aussi parce que ce serait la première fois que je rencontrerais quelqu'un "comme moi". Je préfère laisser ça pour plus tard parce que mine de rien, malgré mes réticences, ça me fait du bien de ne pas être seul et de la voir.
Prudence A. Wilk
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Kimi
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L'étudiant
Victor. Etudiant français, né en 1944 et décédé au début des années 70. Il est raisonnable et cultivé. Il vit avec moi depuis la fin de mon adolescence.

La danseuse
Léonie. Danseuse puis prostituée française de la seconde moitié du 19ième siècle. Elle aime plaire et vend parfois ses charmes. Elle me hante depuis une dizaine d'années.

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Dim 3 Mar - 22:36
Les ombres qui nous suivent
les visages du passé
Ce fichu hôpital. J'y finis trop souvent pour l'apprécier. L'équipe médicale est adorable, elle a fait de son mieux pour rendre nos visites aussi agréables que possible, mais elle ne peut pas changer les infrastructures, l'air des patients que je croise dans les couloirs ni l'odeur qui imprègne tout. Il fait l'affaire pour un court séjour, mais deux semaines dans un tel endroit, il y a de quoi finir fou. Je serre le bouquet qui est le seul élément encore coloré. Même moi, j'ai un teint semblable aux gris des murs. J'essaie de penser à des choses positives avant de rentrer dans la chambre de Gabriel qui mérite mieux qu'une visiteuse nerveuse. Je réfléchis à ce que je pourrais dire à son ami, si ce dernier est là.

Le parfum qui plane dans la chambre me fait dire que oui. Je m'efforce de garder le sourire et de ne pas pleurer mon soulagement de voir Gabriel éveillé. Il a les traits tirés et un visage plus maigre qu'avant son coma, mais ce sont des choses que je voyais déjà chez lui lorsqu'il était endormi. Je tente de le rassurer ou de nuancer ce qu'il dit, pour l'encourager. Je cherche des yeux la bouillotte, hésite à lui proposer d'aller la faire réchauffer. Pour l'instant, j'ai les mains occupées et j'ai l'impression qu'il fait déjà une chaleur étouffante. Je lui proposerai plus tard. Je sais que mon esprit cherchait la moindre idée pour repousser la conversation, mais ce n'est pas une bonne idée. 

— Tu es très beau. Tu reprends quelques couleurs.

Mon sourire devient plus sincère. J'hésite à lui dire de ne pas se lever mais je comprends que ce soit important pour lui.

— Tu tiens debout.

Je constate, d'une voix douce, sans répondre à ses questions me concernant. Il me dit de m'asseoir, je ne le fais pas. Je commence par aller installer le bouquet. Je prends le vase sur sa table de chevet, heureuse de constater que les infirmières ont jeté les fleurs fanées qui s'y trouvaient. Je vais dans la salle de bain y mettre un fond d'eau et revient le disposer de façon à ce qu'il soit facilement visible autant pour Gabriel que pour ses visiteurs. J'ai fait ces gestes pratiquement dix fois depuis l'hospitalisation de mon ami. Je ne supportais pas cette pièce s'il n'y avait pas quelques plantes pour y apporter de la vie.

— Il te plaît ?

Il est composé de magnifiques mimosas, de quelques renoncules et beaucoup de verdure pour ne pas faire trop féminin. Son parfum me paraissait puissant, mais celui du fantôme qui accompagne Gabriel est plus fort. Je positionne une ou deux fleurs plus joliment, me tourne pour sourire à mon ami et m'approche du canapé. Je sais qu'il s'y trouve. Victor me glisse qu'il ne voit personne, Léonie le confirme, mais mon nez ne m'a jamais trompée. Je reste donc devant, sans oser m'installer. Mon visage se tourne timidement vers le lit.

— Est-il.... Enfin...

Non, ce n'est pas une façon correcte de faire les choses. Je décide de tenter de m'adresser à lui, après une inspiration. J'ai entendu sa voix dans l'atelier, je peux l'entendre encore s'il parle suffisamment fort. Si besoin, Léonie servira de messagère. Je la sens collée à moi, curieuse, alors que Victor est plus en retrait. Il préfère le rôle d'observateur. Il aime beaucoup Gabriel, mais cette histoire le rend méfiant. Il en veut à l'esprit de m'avoir fait du mal. Il pense qu'une rencontre est trop prématurée. Il y a trop de mystères, j'aurais pu prétendre ne rien savoir et continuer notre relation comme avant, sans mentionner les esprits qui nous accompagnent l'un et l'autre. Mais c'est plus fort que moi. J'ai besoin de savoir.

— Je ne voudrais pas m'asseoir là où vous vous trouvez...

Je parle aux coussins, avec un sourire poli. C'est le moment de vérité. Si j'ai mal compris la situation, mon ami me prendra pour une folle bonne à enfermer, qui vient lui rendre visite pour discuter avec les meubles. Si j'ai raison et qu'il y a bien un esprit, qui sait ce qui pourrait se passer si nous rentrions à nouveau en contact. Les bleus de l'incident viennent enfin de disparaître.

...par respect pour votre personne, et parce que cela s'est mal terminé, la dernière fois.

Je suppose qu'il est doué de raison, comme mes autres amis, et comprendra à quoi je fais référence.





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Mar 2 Avr - 13:06
Les ombres qui nous suivent
[T.W : hospitalisation, coma, angoisse]

J'essaie de faire bonne figure pour limiter la casse mais je sais à quoi je ressemble et l'image que je renvoie. Prudence essaie de me rassurer et de me complimenter mais je suis parfaitement conscient du fait qu'elle exagère un petit peu. Enfin, oui et non. J'imagine que me voir éveillé change des dernières semaines où je devais avoir l'air d'un mort. Bon, là je ressemble toujours à un mort mais vivant donc, effectivement, il y a du mieux mais de là à dire que je suis beau... Je me tiens d'une main et tente d'augmenter le volume de ma chevelure de l'autre. Son constat me fait sourire.

- Un peu ouais, mais pas longtemps. Mais déjà ça, c'est bien.

C'est ce que j'essaie de me répéter pour éviter de plonger tête en avant dans la dépression. Je tiens debout, je fais quelques pas et demain j'en ferai davantage. Tous les jours un peu plus et je n'écouterai pas le personnel me demandant d'y aller doucement parce que je ne veux pas, je n'ai pas de temps à perdre, je ne supporterai pas cet état-là très longtemps. Peut-être même que c'est déjà trop tard alors je veux m'en sortir au plus vite. Je vois le bouquet que Prudence a ramené et souris.

- Merci pour les fleurs, j'aime beaucoup.

J'aurais bien voulu l'aider pour les mettre dans l'eau mais je suis déjà fatigué en retournant m'asseoir sur le lit. Je lui adresse un sourire désolé avant d'observer un peu plus les fleurs. Les gens disent qu'un homme ne reçoit des fleurs qu'une fois décédé et, par chance, ce n'est pas le cas pour moi. J'apprécie le geste et ce n'est pas vraiment un secret que j'aime ça. J'ai tout un tas de photos de moi avec des fleurs sur l'oreille, dans les cheveux, en collier ou bracelet. C'est coloré, ça sent bon et c'est délicat. Ca égaie une pièce et j'avoue qu'en voir à mon réveil m'avait fait du bien.

- Judith m'a dit que tu m'en rapportais souvent. Ca a adouci mon réveil alors merci.

Je suis sincère et reconnaissant parce que je ne faisais que les regarder jusqu'à ce qu'elles se fanent. J'ai même négocié pour qu'on me les laisse un peu parce qu'il y a quand même de la beauté dans des fleurs flétries. Tant pis si l'eau verdissait, ça changeait des murs blancs et du ciel gris parce que, depuis mon lit, je ne peux pas voir le jardin en contrebas. Je reprends doucement mon souffle en inspirant longuement par le nez pour percevoir le parfum du bouquet auquel se mêle, je crois, celui de mon amie qui passe non loin de mon couchage pour s'approcher du canapé. Je penche la tête sur le côté en attendant la suite avant de comprendre qu'elle ne cherche pas à s'adresser à moi.

Arthur hésite alors que je sais qu'il meurt d'envie de parler à Prudence depuis qu'on a eu cette fameuse discussion par message. Il fait profil bas, en réalité, et je pense qu'il s'efforce de ne pas sauter sur l'occasion parce que si ça se retourne contre moi, ça se retourne contre lui aussi. J'ai confiance en mon amie, ce n'est pas ça le problème, mais nous ne sommes pas sûrs d'avoir compris exactement ce qu'elle savait et il y a toujours un risque pour que quelqu'un arrive à l'improviste. Je lui fais tout de même un signe de tête pour l'encourager. Pourtant, égoïstement, j'aurais préféré repousser cette discussion.

- Merci pour votre considération. Vous pouvez vous asseoir sur l'assise à votre gauche.

Je me hisse sur le lit et essaie de m'asseoir en tailleur pendant leur conversation. J'abandonne parce que ça me tire.

- Je suis ravi d'avoir l'occasion de parler à une nouvelle personne. Vous semblez connaître mon identité, mais je préfère me présenter tout de même : Arthur Faure. Vous pouvez bien entendu m'appeler par mon prénom.

- Vous pouvez vous tutoyer aussi je pense, ce sera plus simple.

- Bien entendu, mais je préfère attendre son accord.

Prudence a été la première a parler de la "dernière fois" mais c'est assez flou pour Arthur et moi alors une fois leurs présentations terminées, j'ose.

- Quand tu parles de la dernière fois, est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu ce qu'il s'est passé ? Oh et tu veux que je demande quelque chose à boire ou à manger pour toi ?
Prudence A. Wilk
Prudence A. Wilk
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Mar 2 Avr - 19:38
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Les fleurs lui plaisent. Je souris, réellement touchée par les remerciements de Gabriel. J'avais le sentiment d'être impuissante et je me trouvais un peu ridicule de m'occuper d'un vulgaire bouquet alors que mon ami était dans le coma. Le fait que cette petite intention ait pu faire une différence me fait du bien. C'est égoïste, je l'admets, mais j'avais besoin d'être là pour lui dès son réveil. Je sais que j'ai fait des erreurs, Judith et lui ont été claires sur une certaine limite que j'ai dépassée. J'avais besoin de savoir qu'il y avait au moins une chose que j'avais faite correctement, pour compenser. Je termine avec les fleurs pour aller m'installer là où j'ai passé chaque journée du coma de mon ami.

C'est le moment de vérité. Celui que je redoute depuis plus d'une semaine. Après avoir digéré le choc et une fois que j'étais plus ou moins certaine que les policiers ne passeront pas les bracelets à Gabriel dès son réveil, j'ai commencé à appréhender notre première discussion. J'avais peur que mon esprit malade ait tout inventé pour ne pas avoir à penser à ma rupture. J'attends, le cœur battant, devant ce canapé que je vois vide. J'attends. Lorsque je me dis que sa voix est peut-être encore trop lointaine, il parle. Son français est parfait, sans accent. 

— Faure ?

Ma surprise se lit sur mon visage, sans que je n'ose réellement construire une question. L'esprit qui accompagne Gabriel est donc de sa famille ? À moins qu'il ait oublié son réel nom de famille et ait décidé d'adopter celui de son ami. 

— Nous pouvons nous tutoyer, en effet. Je suis Prudence Wilk. Je suis ravie de t'entendre, Arthur.

Je souris et m'installe sur l'assise à ma gauche, comme indiquée. Je reste assez rigide, je pose mon sac sur mes cuisses et le tiens contre moi, comme s'il permettait de cacher aux yeux du monde mon cœur emballé.

— Tout va bien, merci. Je n'ai pas faim et j'ai une gourde avec moi.

J'inspire un grand coup en cherchant par où commencer. J'avais déjà abordé le sujet du rendez-vous et de la dispute entendu dans mes messages. Mes yeux cherchent ceux de Gabriel. Le voir réveillé me soulage. Je me lance, pour lui. Je veux qu'il comprenne ce qu'il nous est arrivé. Ma gorge se serre.

— Pour notre accident... Ce n'était pas un accident et je crains que ce soit ma faute, je suis désolée. Je suis venu à l'atelier pour te rappeler notre rendez-vous mais j'ai entendu votre dispute et je me suis figé. C'est une longue histoire, je me contenterai de dire que j'ai été prise par la panique et... Non, je ne t'ai pas donné les informations importantes pour que tu comprennes.

Je lâche mon sac pour poser les deux mains sur mon visage et respirer à l'intérieur. Le réel début n'est pas là. Il lui manque trop de pièces pour construire le puzzle. J'inspire en laissant mes bras retomber sur mes cuisses. 

— Vous ne pouvez pas les entendre, n'est-ce pas ?... Mes amis ? Ni les voir ?... Pour une raison que j'ignore, ils ne te voient pas, Arthur, et il me semble que ta voix ne les atteint pas non plus.

Je lève le visage en direction de Victor pour avoir sa confirmation. Il ne dit rien. Il est sur la défensive et c'est Léonie qui me demande si l'ami de Gabriel est en train de parler, ce qui confirme mes paroles.

— Je suis accompagnée d'esprits, moi aussi. Deux sont avec moi, aujourd'hui. Victor veille près de la porte et si je ne me trompe pas, Léonie doit se tenir juste devant toi, Arthur. Deux autres sont restés à l'appartement.

Je me doute que son esprit encore fatigué doit avoir du mal à assimiler toutes les informations. Pour ne pas le troubler plus que nécessaire, je ne réponds pas à mon amie qui me demande si je suis certaine qu'Arthur se trouve bien sur le canapé. J'en suis certaine, oui, parce que Gabriel et lui n'ont aucune raison de mentir, que son parfum est très présent sur ma gauche et parce que je ne pense pas qu'il s'amuse à jouer à cache-cache avec elle. Il est simplement invisible pour ses yeux, autant qu'il l'est pour les miens.

— Est-ce qu'Arthur était déjà avec toi, lorsque nous vivions à Paris ?

Je crois connaître la réponse. Ce parfum m'est trop familier. Sa voix, en revanche, pas du tout. Nous ne devions pas nous voir suffisamment pour que je m'y habitue. Dix ans, sans savoir que Gabriel était comme moi... Je n'en reviens pas.





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Situation familiale : Célibataire, anciennement en couple avec Aaliyah. Anciennement fiancé à Lucie, une française. Ainé d'une famille de dix enfants.
Date d'arrivée à Edimbourg : Septembre 2020
Don : Un fantôme qui ne me lâche pas d'une semelle depuis ma naissance et qui se prend pour mon second père : Arthur, inventeur raté du 19ème siècle, soi-disant ancêtre, tué par sa propre invention. Qu'est-ce qu'il peut être agaçant...

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Lun 22 Avr - 19:36
Les ombres qui nous suivent
[T.W : hospitalisation, coma, angoisse]

Mon regard se perd dans les pétales des fleurs fraiches ramenées par Prudence. J'observe la lumière filtrer à travers les corolles et leur donner une apparence incandescente. Ce spectacle, je le connais par cœur. Non pas parce que de nombreux peintres en ont fait leurs sujets mais parce que depuis mon réveil, j'observais un bouquet faner et, avec lui, les rayons qui le transperçaient. Je retrouve aujourd'hui la beauté des premiers jours, la promesse d'un renouveau et l'impression que tout va mieux. Ca m'apaise et j'oublie momentanément qu'il y a quelques secondes, j'étais encore essoufflé d'avoir fait quatre pas et d'être resté debout un peu trop longtemps.

Je suis néanmoins tiré de ma contemplation parce que vient le moment fatidique. Ca peut sembler exagéré mais je crois que nous sommes tous tendus dans cette pièce. Même le temps semble suspendu quand Prudence se met à s'adresser au canapé. Plutôt à Arthur qui est assis dessus. Il ne sert à rien de mentir mais comme nous ne sommes pas sûrs d'avoir compris ses messages, je préfère rester silencieux et hocher la tête à l'attention de mon fantôme pour qu'il puisse répondre à mon amie. Je ne me sens pas à l'aise installé ainsi, peut-être que c'est la nervosité qui me fait me sentir trop à l'étroit dans mon propre corps, alors je gesticule. J'essaie de trouver une position plus confortable tandis qu'il se présente.

- En effet, je suis un ancêtre de Gabriel

- C'est sans doute pour ça qu'on est... Liés en quelque sorte.

C'est l'hypothèse la plus probable et celle que nous avons décidé d'accepter, lui et moi.

- Ravi de pouvoir échanger avec toi.

C'est une délivrance pour Arthur, ça se voit dans son expression, au travers de son sourire. Je ne sais pas pourquoi ça me rend aussi nerveux alors je détourne de nouveau mon attention sur le bouquet. La mention de la dernière fois me fait tiquer et je l'interroge immédiatement avant de rapidement me reprendre en lui proposant à boire ou à manger. Je hoche la tête quand elle décline avant de m'efforcer de les regarder tous les deux côte à côte. C'est la moindre des choses lorsque quelqu'un prend le temps de répondre à nos questions. Et c'est d'autant plus vrai quand il s'agit d'une amie.

Prudence commence un début d'explication et je ne peux m'empêcher de froncer les sourcils. Je ne comprends pas en quoi ce serait sa faute. Elle était juste là au mauvais moment et je pense que l'origine du problème est notre dispute à Arthur et moi. Je m'en veux de l'avoir effrayée avec ça, d'ailleurs. Elle n'a jamais dû me voir ni m'entendre hausser le ton de la sorte et, honnêtement, même avec mon fantôme, c'est assez rare que je me mette dans cet état là. J'ai hurlé, jeté des instruments, j'étais à la limite du gouffre et Arthur m'y a poussé. Ces deux semaines, malgré tout, m'ont permis de prendre un peu de recul sur ma rupture : même si ce n'est pas encore complètement réglé, je ressens moins cette douleur poignante. Je crois que me voir dépérir m'a fait abandonner.

Je ne suis pas sûr de savoir de qui mon amie parle lorsqu'elle mentionne ses amis mais Arthur et moi secouons la tête, mon fantôme confirmant la négative dans un murmure. J'ai vu de nombreux esprits sans pouvoir interagir avec eux au contraire d'Arthur qui s'en donnait à cœur joie et, il est vrai, nous avons vu certains d'entre eux tourner autour de Prudence. Mais tout ça, ça ne fait pas vraiment sens pour moi. J'ai l'esprit encore embrumé et je ne comprends pas pourquoi, pendant dix ans, aucun de nous s'est rendu compte de tout ça. Pourquoi est-ce qu'elle ne peut pas voir Arthur et pourquoi, moi, je ne peux pas voir d'autres fantômes ? Pourquoi le mien et les siens ne peuvent pas communiquer ? Pourquoi ne peut-il pas communiquer avec d'autres spectres tout court, d'ailleurs ? Sauf lorsque j'étais dans le coma ? Prudence me parle de Victor, de Léonie et de deux autres... Je me passe la main dans les cheveux et essaie d'attraper mon verre.

- Tu as quatre esprits qui te suivent ?... Et tu les vois ? Est-ce que tu... Ils se voient entre eux ? Ils s'entendent ?

Arthur s'est levé, comme pour faire face à Léonie.

- En tout cas... Enchanté... Je crois que vous avez déjà fait connaissance d'Arthur. Il vous salue d'ailleurs. Il s'est levé.

Je bois presque l'intégralité de mon verre et laisse un fond qui ne me dit rien.

- On est ensemble depuis mon enfance... Comment ça se fait que tu l'entends là et pas avant ?...

Ca ne fait aucun sens et même Arthur semble attendre la réponse à cette question. Nous sommes tous les deux un peu perdus et moi, je suis perdu dans tout un mélange de sentiments.
Prudence A. Wilk
Prudence A. Wilk
One body, five souls
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Pseudo : nuit d'orage
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CW : Décès et opinions conservatrices
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Les ombres qui nous suivent + Gabriel 13mb
Occupation : Guide au musée
Âge : 30 Quartier : New town (Stockbridge)
Situation familiale : Célibataire, séparée d'Aaron en janvier 2024
Date d'arrivée à Edimbourg : 27 mai 2021
Don : Spirite — quatre âmes se sont attachées à moi et disposent de mon corps à volonté. Ils rentrent et partent, me volent ma vie. Les autres, je sens leur parfum ou entend leur voix lointaine.

Tes sujets RP : Aaron 2 + Angus + Lúca + Mairead + Saul 4

Les ombres qui nous suivent + Gabriel Tsuc


Mes fantômes

Kimi
Enfant, genre et âge inconnus. Il est accroché à moi depuis mon enfance. Joueur et curieux.

L'étudiant
Victor. Etudiant français, né en 1944 et décédé au début des années 70. Il est raisonnable et cultivé. Il vit avec moi depuis la fin de mon adolescence.

La danseuse
Léonie. Danseuse puis prostituée française de la seconde moitié du 19ième siècle. Elle aime plaire et vend parfois ses charmes. Elle me hante depuis une dizaine d'années.

Le Marin
Rory. Un vieux pêcheur écossais. Il ne peut me posséder que depuis très peu de temps. Il est vulgaire et bruyant, mais étonnamment attachant.

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Mer 24 Avr - 20:43
Les ombres qui nous suivent
les visages du passé
J'essaie de me remémorer ce que Victor m'a dit sur Arthur, mais ce souvenir appartient à une journée floue de ma mémoire. Je crois que Victor lui-même était trop paniqué pour vraiment retenir et répéter la conversation qu'il avait eu avec ce nouveau fantôme sorti de nulle part. Il ne m'a pas parlé d'ancêtre ou de nom de famille. Il m'a dit, sans réellement comprendre lui-même ce que ça voulait dire, qu'ils étaient bloqués ensemble. Je crois que Gabriel tente d'exprimer une idée similaire.

— Oh... Je vois.

Je ne vois pas, en réalité. Je ne vois pas ce qu'il veut dire par "lié" ni comment ils se sont rencontrés. J'essaie de garder mes questions dans un coin de ma tête pour ne pas le couper à chaque fois qu'il ouvre la bouche. Il n'est finalement pas le seul à avoir beaucoup d'informations à assimiler. Je pensais être prête à entendre leur histoire, je l'imaginais plus proche de la mienne qu'elle ne l'est en réalité. 

— J'en suis ravie, également.

Je réponds, cette fois plus honnête. Je sais qu'Arthur et Gabriel sont deux personnes distinctes, mais en découvrant l'existence du premier, j'ai l'impression de mieux connaître le second. Nous sommes liés par ce secret. Je tente de lui expliquer le mien, en lui parlant de cette fameuse journée et surtout, en présentant mes amis. Je sens que je le perds. Je ravale mon excitation pour ne pas le surmener. Deux semaines de coma, sûrement perdu dans les limbes de son propre corps. Je lui laisse le temps de poser ses questions et y réponds d'une voix douce, pratiquement maternelle. 

— Je ne vois aucun esprit. Je les entends. Ils s'entendent et se voient entre eux. Pour être plus précise, ils entendent et voient tous les esprits... sauf Arthur.

Je suis désolée pour lui. Un grand sentiment de solitude s'abat sur moi. J'ai toujours eu de la peine pour Kimi qui est obligé de s'inventer des interactions avec les vivants qui l'entourent, mais il n'a jamais été entièrement seul. Si Arthur ne peut communiquer qu'avec Gabriel... Victor me rappelle qu'il l'a vu, lors de l'incident et j'ai un léger froncement de sourcils. Je crois que personne dans cette pièce n'arrive à vraiment cerner les spécificités de chacun. J'ai l'habitude que l'autre monde réponde à des règles strictes, mais mes certitudes volent en éclats.

— Léonie te salue.

Je force un sourire pour faire oublier le silence de Victor. Il veille. Il aime adopter cette position de spectateur lorsqu'il n'est pas entièrement en confiance. Je sais qu'il écoute attentivement le moindre mot prononcé dans cette pièce.

Comme je m'y attendais, Arthur était déjà là à Paris. Quant à savoir pourquoi je ne l'avais jamais remarqué, je me suis posé la même question. Il ne m'a pas fallu longtemps pour comprendre.

— Et bien... Premièrement, il me faut du temps pour m'habituer à un esprit. Je ne les entends pas dès la première rencontre. Je sens leur parfum, mais comme Arthur et toi êtes toujours ensemble... Je pensais que c'était le tien.

J'ai un peu honte de l'admettre. Je n'avais pas envisagé que Gabriel puisse être systématiquement accompagné d'un esprit lors de nos rencontres, encore moins d'un esprit que mes amis ne peuvent pas voir. C'est la première fois que je constate une telle situation. Pourtant, Arthur sent le sérieux et l'homme installé. La première fois que j'ai rencontré Gabriel, nous étions à peine majeurs et il n'avait pas le tempérament pour aller avec un tel parfum.

— Ensuite, la communication est plus facile à Édimbourg. Je ne sais pas l'expliquer. Mais mes amis et moi sentons une différence, notamment lorsqu'ils utilisent mon corps...
— Prudence.

J'ouvre grands les yeux en réalisant ce que je suis en train de dire. Je comprends immédiatement de quoi Victor a peur. Il ne veut pas donner envie à Arthur de retenter l'expérience. Je réfléchis à une nouvelle formulation qui ne me ferait pas mentir. Finalement, je préfère être honnête. Arthur a l'air d'être un homme raisonnable, qui ne forcra pas les choses sans mon autorisation. Il n'y a pas de raison que je lui fasse moins confiance qu'à Léonie ou à Rory. 

— Enfin... Je veux dire... pour eux, c'est plus facile. Pour v...toi, Arthur, ça n'a pas fonctionné... Quand... Quand tu as essayé au musée... Je veux dire... J'ai eu peur, je voulais que Victor prenne ma place, alors j'ai... comment expliquer ça... Je m'agite. J'ai reculé dans mon propre corps pour lui faire de la place, et je crois que tu es sorti au mauvais moment... Tu as été happé par l'appel d'air que ça a créé, je suis désolée.

Ma voix descend au fur et à mesure. Je perds mon assurance, j'ai peur de les rendre plus confus qu'ils ne l'étaient déjà. Je ne l'ai jamais expliqué précisément à voix haute. Mes proches connaissent mes capacités depuis que je suis très jeune et ils ne m'ont jamais adressé de questions plus techniques.

— Dis-lui de ne pas réessayer.

Victor est ferme. Je baisse les yeux et reste silencieuse. Je refuse d'accuser Arthur de mauvaises intentions. Je sais qu'il ne l'a pas fait exprès et j'imagine que Gabriel et lui vont se sentir coupables pour mes blessures, mais ils n'ont rien fait de mal.





nevermore
Nous étions seul à seule et marchions en rêvant, elle et moi, les cheveux et la pensée au vent. « Quel fut ton plus beau jour? » fit sa voix d'or vivant.
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