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Victoria Morgan
Victoria Morgan
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Occupation : Associée dans une structure aidant à la réinsertion d'anciennes détenues à travers l'Art.
Âge : 39 Quartier : New Town.
Situation familiale : Mère d'une petite fille de 10 ans, prénommée Moïra. Fiancée à Nadeem Zaman avec qui elle vient d'avoir une fille, Neeli.
Date d'arrivée à Edimbourg : De retour depuis octobre 2020
Don : Elle a la faculté d'entendre les voix des morts, généralement la nuit. Don qu'elle confond avec de la schizophrénie, non consciente que ces voix existent réellement.

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Mer 15 Nov - 22:09


❝I'm by your side.❞
@Aizah Zaman & Victoria Morgan
Trois ans. Trois longues années. Voilà ce qu’il avait fallu à Victoria pour avoir pour la première fois la réelle sensation de revenir pleinement dans la vie de sa belle-soeur. Leur discussion de ce soir ne permettrait pas de régler tous leurs problèmes, mais elle avait au moins le mérite d’avoir remis les choses à plat. La brune n’était plus la coupable à abattre aux yeux de sa belle-soeur et son image semblait avoir été partiellement restaurée. C’était un grand pas pour elle, et surtout un immense soulagement.

Ce pas en avant lui avait également appris une chose qu’elle aurait pourtant aimé ne pas savoir. L’infidélité d’Anwar cachée par Nadeem pouvait donner d’un point de vue extérieur l’impression que l’homme avait des secrets envers sa fiancée, mais Victoria ne le voyait pas ainsi. Elle connaissait son futur époux et savait que si il ne lui avait pas parlé de ça c’était parce que le sujet devait être terriblement sensible et douloureux pour lui. Les souvenirs qu’il en avait devaient être reliés à la tristesse de sa mère et étaient sans doute assez traumatisants pour qu’il ait décidé d’enfermer à clé dans un coin de sa tête cet épisode de sa vie, et continuer en faisant comme si de rien n’était. Pour jouer l’autruche aveugle, Nadeem était le meilleur.

Maintenant, la brune regrettait presque d’être au courant de la chose. Elle n’avait aucune envie d’y repenser la prochaine fois qu’elle se retrouverait en face de son beau-père et de sa belle-mère. Elle aurait préféré garder d’eux l’image de ce couple qu’elle trouvait touchant, même si Anwar n’était pas l’homme le plus expressif au monde. Elle ignorait si le couple avait surmonté cette épreuve ou si ils étaient resté ensemble d’abord pour les enfants puis ensuite par convenance, mais c’était des questions qu’elle n’avait pas envie de se poser.

« Cela a du être une période difficile pour lui, oui. Et pour ta maman aussi, je peux l’imaginer. »

Victoria était plutôt bien placée pour parler. Même si désormais le souvenir de ce moment n’était plus du tout douloureux, elle se souvenait parfaitement de l’état de choc et de désarroi dans lequel elle s’était retrouvée quand elle avait appris l’infidélité de Mark. Elle avait été aussi très en colère, même si une voix au fond d’elle lui rappelait que d’une certaine manière, elle aussi n’avait pas toujours été une femme droite. Là où l’homme avait physiquement fauté, Victoria elle l’avait trompé d’une certaine manière, en lui donnant jamais totalement son coeur.

Tandis qu’Aizah se lançait dans une sorte de mea culpa lui faisant avouer qu’inconsciemment, elle avait que quelque chose avait cloché dans la version de son frère, la brune pencha la tête sur le côté et vint placer sa main sur celle de sa belle-soeur, qu’elle caressa du pouce avec douceur, comme pour lui dire de ne pas s’en faire. Le mal avait été fait et les filles ne pourraient rien faire pour changer le passé. L’important aux yeux de la brune était que maintenant, la vérité rétablie entre elles leur permettrait de passer à autre chose et de rattraper le temps perdu.

« Aizah, je ne t’en veux pas. À ta place, j’aurai soutenu mon frère jumeau moi aussi, pas sa petite amie. »

Elle lui offrit un sourire rassurant pour accompagner ses paroles. Victoria comprenait la relation fusionnelle entre les jumeaux parce qu’elle en avait été témoin pendant des années. Elle ne s’était à l’époque à aucun moment attendu à ce qu’Aizah se dresse contre son frère pour la soutenir elle. Encore moins quand ce dernier retournait l’histoire à son avantage. Aizah avait joué à la perfection son rôle de grande soeur et de soutient dont il avait eu besoin.

« Il ne l'était pas. »

Insista la brune, sans vouloir pour autant brusquer son amie. Mark n’avait pas été une passade, mais une période de sa vie. Une période bien plus longue que ce qu’elle avait pu partager avec Nadeem, quand on faisait les comptes. Elle avait vécut avec lui ce qu’elle ne faisait que commencer à vivre avec son fiancé. Là où Nadeem aimait se voiler les yeux et se boucher les oreilles, Victoria savait qu’Aizah comprendrait ce qu’elle voulait dire par là, même si elle eut besoin de préciser son idée à voix haute afin de ne pas créer de malentendu.

« Ça aurait été vraiment insultant pour mon histoire avec ton frère de partir avec le premier venu. Mark a juste eu le timing parfait pour débarquer dans ma vie quand j’en ai eu besoin. »

La brune effaça le léger sourire sur ses lèvres, afin que sa belle-soeur ne le confonde pas avec de la nostalgie. Si Victoria ne regrettait pas les années passées avec Mark (à part peut-être la dernière). Dire qu’elle aurait fait autrement si on lui donnait le pouvoir de revenir en arrière aurait été un mensonge, parce que cela signifiait supprimer Moïra de sa vie, ce qui lui était impossible. Disons qu’avec le temps, elle commençait petit à petit à se pardonner l’erreur qu’elle avait fait, en tirant un trait sur son histoire avec Nadeem.

« Ne t’en fais pas, je ne vais pas te demander d’être d’accord avec ce que je viens de te dire. »

Elle laissa échapper un petit rire, bien consciente qu’Aizah était aussi du côté de son frère là-dessus. Ce dernier avait du lui dépeindre une image de Mark peu flatteuse et elle pouvait le comprendre. Les deux hommes étaient à l’opposé l’un de l’autre et n’auraient très certainement pas pu s’entendre, pas même dans une autre dimension.

« Bien sûr que tu peux dormir ici, tu es chez toi. »

Elle ne disait pas ça parce que l’appartement de Nadeem était effectivement totalement le sien aux yeux de son frère, mais parce qu’elle le pensait sincèrement. Aizah faisait parti de sa famille, malgré tout et elle ne pouvait pas s’imaginer la foutre à la porte alors que cette dernière n’avait pas hésité à accourir en plein milieu de la nuit pour venir l’aider.

« S’il te plaît, ne te fâches pas avec ton frère à cause de cette histoire. C’était il y a des années, et Nad’ et moi on était tous les deux cons. »

Victoria haussa les épaules avec lenteur. Ils avaient été stupides et Nadeem avait été celui qui avait payé cher en voyant la femme dont il était amoureux s’en aller et créer une famille avec un autre. C’était une punition presque trop importante pour le mensonge qu’il avait crée.

« Si tu veux, tu peux prendre la chambre quand tu seras fatiguée et je dormirai dans le canapé. Enfin, je ne pense pas dormir cette nuit, alors autant que l’une de nous deux soit bien installée. »


©️ Pando





« Oh, continue to love me, never misjudge the most faithful heart of you beloved.
Ever thine,
Ever mine,
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Aizah Zaman
Aizah Zaman
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Avatar et crédit : Deepika Padukone / Panic (avatar), Gifs : Pow, Signa by Drake (icons : Nuit d'Orage, ellaenys)
CW : Consommation d'alcool, drogue, sexe
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Occupation : Gérante d'une chaîne de magasins de cosmétiques
Âge : 41 Quartier : New Town
Situation familiale : Célibataire
Date d'arrivée à Edimbourg : Décembre 2009
Don : Aizah est une empathe. A l'inverse de son jumeau, elle ressent essentiellement le bonheur des autres et toutes les émotions positives qui en découlent

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Mar 5 Déc - 15:45
I'm by your side
Avec le recul, Aizah se dit qu’elle a fait une boulette en parlant de l’infidélité de leur père. Victoria semblait ignorer ce point alors qu’elle est au courant de beaucoup d’autres choses bien plus sensibles, notamment liées à l’activité professionnelle de son future mari. Elle ne regrette pas cependant, d’en avoir parlé. Si cela peut convaincre un peu plus sa belle sœur que Nadeem n’osera jamais lui être infidèle, c’était une bonne chose, bien que l’histoire soit différente maintenant. Ils ont deux filles et quand il y a des enfants en jeu, la donne n’est plus vraiment la même. Cela n’empêche pas les séparations, c’est certain. Et puis tout le monde a grandi, mûri. Tout ceci aurait eu une autre fin. Elle hausse un peu les épaules quand Vic abonde dans son sens au sujet de la faute d’Anwar. Aizah se doute, oui. Elle a vu la peine de sa mère dans les yeux de son frère. Mais du coup, ce n’était pas celle de Shahnaz qu’elle consolait chaque soir, mais celle de Nadeem. Elle n’a pas du tout vécu la même chose. « Maman cachait bien sa tristesse mais elle se répercutait sur mon frère alors... » Elle n’a pas besoin d’en dire plus, elle sait que Victoria comprendra.

Mais là n’est pas tellement le sujet finalement. L’infidélité d’Anwar est une histoire passée, de l’eau a coulé sous les ponts depuis. La rupture de Nadeem et Victoria aussi, finalement, mais force est de constater que la blessure est encore bien là. Nadeem a peut être perdu sa petite amie ce jour là, mais Aizah a perdu sa meilleure amie. Elle a été une victime collatérale, chargée de consoler son jumeau, sans que personne ne lui demande comment elle pouvait aller. Elle aurait du appeler Vee, elle s’est suffisamment flageller à ce sujet. Mais il n’en est pas moins vrai qu’elles n’en seraient pas là, ni l’une ni l’autre, si elles avaient pris la peine de se téléphoner. « Tu n’étais pas que sa petite amie. Tu étais ma meilleure amie. J’aurais du être là pour toi aussi. » Mais Aizah ne pouvait pas se couper en deux. Elle a été contrainte de choisir un camp et, comme elle le fera toujours, c’est Nadeem qu’elle a choisi. Victoria lui assure qu’elle ne lui en veut pas et elle la remercie d’un hochement de tête. « Je suis désolée d’avoir été si injuste. » Sûrement qu’elle l’a déjà dit, au cours de cette soirée. Mais elle est sincère et elle le répétera autant de fois qu’il le faut.

Aizah ne prends pas mal que Victoria insiste sur le fait que Mark ne fut pas le premier venu. Elle voulait simplement dire que, s’il l’avait été, elle ne l’en aurait pas blâmée. Après sa rupture, Nadeem est sorti avec tout un tas de filles hétéroclites dont Yana. A sa simple pensée, elle sent les petits cheveux de sa nuque se dresser. Elle déteste cette fille et plusieurs fois, il lui a traversé l’esprit de lui prendre un billet sans retour pour Tombouctou. Ou n’importe quelle autre destination lointaine. Nadeem aurait certainement dégoupillé mais au moins, ils en auraient été débarrassé. Elle comprends le point de vue de sa belle sœur et, plus ou moins, elle le partage. Elle a baisse la tête, la hochant à intervalles réguliers, pinçant les lèvres par moment. « Nadeem a souffert de ton départ et je t’en ai voulu, il faut être honnête. Mais, avec le temps, je comprend. Je sais quel effet ça fait d’avoir quelqu’un qui tombe pile au bon moment. D’en avoir la sensation, toujours est-il. » Mark a été un chapitre de la vie de Victoria, quelqu’un dont elle se souviendra avec nostalgie et qu’elle a suffisamment aimé pour lui faire un enfant. Pour Aizah, ce n’était clairement pas la bonne personne. Porter était le conjoint d’une de leurs amies et, hormis quelques fugaces instants heureux, il n’en est rien ressorti de bon.

Elle n’est pas là pour s’épancher sur ce qu’a été sa relation avec le tatoué et d’ailleurs, elle n’est pas tellement sûre d’en avoir envie. Elle est là surtout pour réconforter son amie et la discussion a un peu dérivée. Victoria a cependant eu raison de poser la question qui a ouvert les vannes. C’est un abcès qu’elles devaient crever pour que leur relation aille dans le bon sens et espérer la réparer encore un peu plus. « Tu sais bien qu’il en faut beaucoup pour que nous nous fâchions. Cela ne m’as pas empêchée de lui expliquer ma façon de voir les choses. » Aizah n’est pas du genre à avoir sa langue dans sa poche. « Il y a eu un défaut de communication. » Comme souvent dans la famille Zaman, la plupart des gros soucis découlent de là. Mais ce qu’Aizah a eu le plus de mal à digérer, c’est d’apprendre le retour de Victoria en même temps que tout le monde, comme si elle était une vulgaire Madame Tout Le Monde, un jour d’Aid et que cela ait envoyé leur mère à l’hôpital. « J’aurais aimé qu’il soit honnête avec moi, comme on l’a toujours été. Que ça soit pour votre rupture, comme pour ton retour. » Victoria ne pouvait pas être rendue coupable de cela. Il revenait à Nad de lui parler et il ne l’a pas fait. Pas avant d’en être contraint et forcé.

Quand il est établi qu’Aizah passera la nuit ici avec sa belle sœur, elle retire ses chaussures avant de s’asseoir en tailleur sur le canapé. Elle jette machinalement un œil à l’escalier derrière elle, pivotant à demi son buste, quand Vee distribue les lits. « Non. » Le ton est ferme, sans appel, bien qu’il ne soit pas brusque. « Si tu ne dors pas, moi non plus. Comme au bon vieux temps. » A l’époque des soirées pyjama, des soirées margarita ou encore soin de la peau et des ongles. Tout était prétexte à nuit blanche. Elles étaient plus jeunes et personne n’avait d’enfante qui se lèverait invariablement à huit heures. « Par quoi on commence ? Les ongles ? Une série sur Netflix ? Un commérage en bonne et due forme ? » Aizah décroche un énième sourire, qui s’étend un peu sournoisement sur ses joues. Cela fait du bien d’être à la maison.



Alors, souris.
“ Dans 150 ans, on s'en souviendra pas, de ta première ride, de nos mauvais choix. Du temps qui avance, de la mélancolie. De la chaleur des baisers, de cette pluie qui coule. De l'amour blessé et de tout c'qu'on nous roule.”
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Jeu 18 Jan - 19:30


❝I'm by your side.❞
@Aizah Zaman & Victoria Morgan
Victoria imaginait parfaitement à quel point la tromperie d’Anwar avait pu avoir un effet destructeur sur lui. La tristesse de ses proches était la plus douloureuse pour Nadeem, et ressentir celle de sa mère avait du être une épreuve dont il n’était pas sorti indemne. La brune ne fut pas étonnée qu’il ne lui en ait jamais parlé finalement. Son fiancé aurait semblé bien trop perturbé et traumatisé par un évènement qui arrivait à des millions de personnes, et aurait été obligé d’évoquer sa sensibilité, chose qu’il détestait plus que tout.

Elle plissa les lèvres, pour faire comprendre à sa belle-soeur qu’elle imaginait totalement comment la tristesse de Shahnnaz avait du impacter l’avocat, surtout à une époque où il était bien trop jeune pour savoir gérer ce genre d’émotions. Soudainement, malgré sa colère, la brune eut envie de se lever et rejoindre son fiancé pour venir le serrer fort dans ses bras.

« C’est le passé Aizah, on a tous été stupides. Ton frère en étant incapable de communiquer, moi d’avoir crû que cet idiot pouvait réellement me tromper, toi … Mais l’important, c’est que maintenant on se soit tous retrouvés. »

La conclusion de l’histoire lui plaisait. Rien ne remplacerait ni ne pourrait rattraper le sept années de trou qui leur manquaient, mais la brune s’était faite à l’idée que c’était ainsi et que plutôt que de se concentrer sur les regrets, ils avaient tous plutôt intérêt à ne pas recommencer les mêmes erreurs, et s’occuper de créer de nouveaux souvenirs heureux plutôt que de ressasser les mauvais.

Elle sourit sincèrement à sa belle-soeur quand cette dernière réitéra ses excuses. Cela lui faisait un bien fou, ce sentiment d’enfin la retrouver pleinement. Pas qu’à moitié, comme leurs dernières rencontres à deux qui ressemblaient plus à une scène de théâtre où les acteurs se forçaient à jouer un rôle qui ne leur allait pas du tout.

Nouveau sourire en voyant qu’Aizah se montrait beaucoup plus mature que son frère quand il s’agissait de Mark. Victoria ne pouvait pas en vouloir à Nadeem de grogner ou se renfrogner quand il lui arrivait rarement d’évoquer les années où elle avait vécut avec lui, mais elle lui reprochait parfois de refuser catégoriquement de reconnaître qu’elle avait pu être heureuse avec lui, même si ce bonheur n’était rien comparé à ce qu’elle éprouvait aux côtés de l’avocat.
Qu’il le veuille ou non, Nadeem devait reconnaitre que Mark et lui avaient partagé un point commun : les deux hommes avaient pensé que l’ex de Victoria n’était absolument pas sain pour elle. La brune ne voyait pas les choses comme cela. Mark lui avait été bénéfique, à une époque de sa vie, mais Nadeem était incontestablement l’homme de sa vie.

« Merci de comprendre ça. C’est pas ton frère qui peut comprendre ça, ils se détestaient tous les deux. »

Elle haussa les épaules avec résignation. De toute manière, la mort de Mark avait mis un point final à toutes discussion. En partant, il avait emporté avec lui les quelques litiges qui pouvaient naître au sein du couple à son sujet.

« Je te comprends parfaitement ! »

S’exclama la brune en tapant une main sur sa cuisse, comme si Aizah venait d’énoncer une vérité indiscutable. Elle ne pouvait que comprendre la rancoeur que la brune éprouvait envers son frère de ne pas l’avoir prévenue avant de son retour. D’avoir considéré que sa jumelle pouvait être mise au courant en même temps que les copains, alors qu’elle était bien plus importante qu’eux.

« Il essayait de te dire que j'étais revenue, mais il baissait les bras le moment venu. »

Elle décida de faire l’avocat du diable, parce que ce serait mentir de dire que Nadeem n’avait pas songé une seule fois à prévenir sa soeur du retour de son ex. Il avait bien sûr repoussé l’idée au début, et Victoria avait été d’accord avec lui, parce qu’eux même ne savaient pas si son retour signifiait forcément que leur couple pourrait renaître et surtout survivre.

« Au début, nous voulions garder ça secret, on savait pas ce que ça donnerait nous deux. Puis ensuite, je te cache pas qu’on avait peur de ta réaction. Nadeem ne voulait pas se disputer avec toi, parce qu’il était heureux. Et puis ensuite, il a vraiment voulu te le dire, mais il se dégonflait. Il partait le soir te voir en me disant qu’il allait tout te dire, et on se disputait quand il rentrait parce qu’il n'avait pas osé le faire. »

Elle espérait que ce qu’elle racontait permettrait d’apaiser la rancoeur de la brune. Aizah n’avait pas été relayée au même rang que les copains. Nadeem avait préféré lui cacher la vérité parce qu’elle était celle avec qu’il ne voulait vraiment pas se disputer. Dans un esprit compliqué comme celui de l’avocat, on pouvait y trouver une certaine logique.

« Vos parents ont été épargnés par tout cela au moins, vu qu’ils n’ont appris mon existence que bien après mon retour ! »

La brune sourit à sa belle-soeur, comme si elle venait de lui raconter une bonne blague, pour lui montrer qu’elle ne lui en voulait pas. Elle se doutait qu’à l’époque, Nadeem l’avait supplié de garder le silence à propos de sa relation avec Victoria, lui avait expliqué les raisons de ce choix, et que sa jumelle avait accepter en se disant qu’elle pourrait faire changer d’avis son frère, parce qu’il n’aurait de toute façon pas le choix au bout d’un moment.

Au fur et à mesure du temps, l’ambiance du salon se fit moins pesante pour la brune. Son esprit lui semblait plus léger. Les voix plus lointaines. La présence d’Aizah la sauvait d’une nuit cauchemardesque, remplacée par des projets bien plus doux. Si elle n’avait pas été si en colère contre son fiancé, sans doute aurait-elle ressentie une pointe de culpabilité, de se réjouir de la nuit blanche entre filles qu’elles étaient en train de préparer alors que lui serait seul chez sa soeur avec Neeli, à ressasser leur dispute et ce qu’il venait d’apprendre.

« Que dirais-tu d’une bouteille de vin rouge déjà ? »

Proposa t-elle en se convainquant qu’un jour sans doute lointain (si tant est qu’il existerait) Nadeem se réjouirait de voir que les deux filles s’étaient véritablement réconciliées à ses dépends.

« Ensuite, j’exige qu’on rattrape réellement le temps perdu toi et moi. Je veux savoir absolument tout de ce que tu as fait de ces sept ans où j’étais pas là. Faut qu’on se raconte tout ! Dans les détails ! Que ce soit le développement de ta franchise, les hommes que tu as fréquenté, et les gueules de bois qu’on a pas eut ensemble ! »


©️ Pando





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Jeu 8 Fév - 9:24
I'm by your side
Victoria ne pouvait pas savoir, Nadeem n’ayant rien dit concernant la tromperie de leur père. Cela n’étonne pas Aizah. C’est le genre de choses dont ils ne parlent jamais, chez les Zaman. L’infidélité d’Anwar fait partie des problèmes qui sont glissés sous le tapis dans l’espoir qu’ils s’effacent d’eux même. Comme l’hypersensibilité de son jumeau ou la surprotection de leur mère. Aizah n’a pas vécu cela comme son frère mais cela n’est pas non plus un traumatisme de son enfance. Finalement, les infidélités font parties du monde. Il y en a tellement qu’elles sont innombrables, sans pour autant être excusables. Ce sont, tout simplement et malheureusement, des choses qui arrivent. Mais à l’époque, la tristesse de sa mère déteignait sur un Nadeem bien trop jeune pour comprendre et surtout, pour assimiler. Seulement, ayant vécu directement les effets d’une infidélité, il était peu probable qu’il le soit à son tour. Pas comme Aizah, qui a surtout vécu les choses dans le prisme de son père. Dans la félicité qu’il ressentait quand il rentrait, dans l’excitation quand il partait la retrouver. C’est comme un livre dont les chapitres auraient été racontés par le biais de deux points de vue différents.

Mais tout ceci, c’est il y a sept ans qu’elle aurait dû l’expliquer Aizah. Dire à Victoria que c’était impossible que son frère lui soit infidèle, que c’était impossible que l’idée germe dans son esprit tant il a été secoué par celle vécue par leur mère. La vérité, peut-être, c’est qu’elle a eu un doute par moment. Le comportement de Nadeem, à cette époque, était vraiment étrange. Il ne donnait que peu de nouvelles, même elle devait passer par des biais détournés pour en avoir. La réponse de Victoria a ses excuses lui arrache un demi-sourire. C’est vrai, ils étaient tous un peu stupides. Un peu énervés, tous trop campés sur leurs positions pour essayer de comprendre l’autre. C’est du passé et les « et si » n’y changeront plus rien. C’est juste un immense gâchis. « A nous maintenant de ne plus reproduire les mêmes erreurs. » Mais c’est difficile, dans une famille comme la leur, de parler à cœurs ouverts. Les sentiments sont avec la trahison d’Anwar, planqués sous le tapis dans l’espoir qu’ils disparaissent d’eux-mêmes.

Elle comprend, Aizah. Elle comprend quand Victoria parle de Mark comme l’homme qui est tombé à pic. Tout est une histoire de timing et de disponibilité. Pas le premier venu, non. Sans qu’il n’y ait de comparaison possible, parce que les deux histoires ne le sont pas, Aizah ne peut s’empêcher de penser à Porter à ce moment précis. Il a eu la bonne idée de répondre quand il le fallait. Un période de sa vie où elle se sentait seule et durant laquelle il lui a accordé la compagnie qu’elle souhaitait. Ce n’était pas sain, pour personne. Mais sur le moment, cela apportait un certain réconfort. Et si elle est fâchée contre elle-même désormais, elle ne peut pas nier avoir apprécié les moments passés avec lui. Cela aussi, c’est une histoire compliquée et qui a apporté son lot d’engueulades et d’éloignement. Un sujet, comme le reste, relégué sous le tapis. « Je n’ai pas connu Mark mais on ne peut pas te reprocher d’avoir essayé d’avancer. Certaines personnes vont et viennent dans notre vie, elles arrivent pile au bon moment. Pile quand il faut et nous, on s’y accroche comme à une bouée. C’est humain, je pense. » Ce ne sont pas des excuses qu’elle se trouve, parce qu’elle n’en a pas et qu’elle n’en a pas besoin, c’est simplement ce qu’elle pense. Victoria aussi a eu besoin de quelqu’un dans sa vie, quelqu’un pour l’aider à aller mieux et elle ne doute pas qu’elle ait été heureuse avec Mark. « Peu importe ce que mon frère pense, si tu as été heureuse avec Mark, personne ne t’enlèvera ça. » Et l’homme restait, quoi qu’il arrive, le père de Moira. Quoi que puisse croire Nadeem.

Et que Victoria comprenne bien qu’elle n’ait rien dit d’explicite, mine de rien, cela enlève un poids de ses épaules. Même si elle se méprend finalement, sur ce qu’elle croit comprendre. La conversation change et ce n’est pas pour lui déplaire, finalement. Aizah se rend compte combien son amie lui a manqué ces dernières années. Victoria n’était pas que la petite amie de son frère et elle a préféré l’oublier. Mais surtout, ce qu’elle aurait voulu, c’est de l’honnêteté. C’est de ne pas l’apprendre d’une manière si violente. Les explications de sa belle-sœur éclairent un peu sa lanterne. « Oui, je comprends. Au début, ne rien dire c’est souvent la meilleure solution. Et pour être sincère, vu les états dans lesquels j’ai récupéré Nadeem, je ne sais pas comment j’aurai pris ça. Pas très bien, probablement. Mais mieux qu’en l’apprenant après l’hospitalisation de notre mère. Pourquoi tu n’as pas pris les devants ? Pourquoi toi, tu n’es pas venue ? » Ce n’est pas une critique, ni un reproche. C’est une vraie question. « Oui et puis nos parents habitent loin, ils n’ont pas vécu la chose de la même manière. » Et puis connaissant ses parents, ils ont certainement cherché à tout minimiser.

Finalement, la conversation n’est pas si déplaisante. Elle est même plutôt fluide et sans faux semblants. Aussi, elle refuse tout de go quand Victoria lui propose d’aller dormir. Hors de question. Elle ourle ses lèvres d’un sourire de connivences quand sa belle sœur lui propose une bouteille de rouge. « Tu sais bien que je ne dis jamais non à un bon verre de vin. » Elle profite de ce laps de temps pour se débarrasser de ses baskets et s’installer en tailleur sur le canapé, comme elle le faisait autrefois quand les deux femmes passaient la nuit entière à refaire le monde. Leur réconciliation est en bonne voie, même si pour cela Aizah a du se disputer avec son frère. C’est de sa faute aussi, il n’avait qu’à jouer franc jeu dès le départ.

Les questions de Victoria la prennent un peu au dépourvu. Sur le boulot, pas de problème. Mais sa vie privée est un véritable chaos. Enfin, il n’y a même rien à en dire. « Va chercher le vin et ensuite, je te raconte ! » Aizah réfléchit un peu en attendant que sa belle sœur revienne de la cuisine. Elle jette un coup d’oeil à son téléphone, espérant tout de même que tout va bien pour Nadeem. Une fois la maîtresse de maison revenue avec la boisson, elle se prête au jeu comme promis. « Ma boutique se porte bien. J’ai même pu embaucher deux personnes, une vendeuse et un livreur. J’ai développé un système de livraison à domicile et cela marche plutôt pas mal. En ce qui concerne les hommes, je n’ai pas grand-chose à dire que tu ne saches pas déjà. Je n’ai rien eu de sérieux. Pablo est venu de Londres, il était flippant. Il avait affiché des photos de nous dans son bureau, des trucs vieilles de dix ans. » Rien que d’y penser, cela lui faisait froid dans le dos. Il est mort maintenant et elle n’a pas envie de lui prêter des intentions qu’il n’avait peut-être pas. « On a fait notre vie puis Yana a débarqué. Je la déteste, cette fille. Vraiment. Je ne sais pas comment il a pu passer de toi à elle, ça me dépasse. Ce n’est pas avec elle que je pouvais me saouler ! Bref… Le temps a tourné, tu es rentrée. J’ai commencé à fréquenter Porter. Et me voilà, ici. » D’un geste de la main, elle désigne le salon. La vie n’a pas été un long fleuve tranquille, sans que cela ne soit insurmontable non plus. « Et toi, c’était comment à Londres ? »



Alors, souris.
“ Dans 150 ans, on s'en souviendra pas, de ta première ride, de nos mauvais choix. Du temps qui avance, de la mélancolie. De la chaleur des baisers, de cette pluie qui coule. De l'amour blessé et de tout c'qu'on nous roule.”
Victoria Morgan
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Âge : 39 Quartier : New Town.
Situation familiale : Mère d'une petite fille de 10 ans, prénommée Moïra. Fiancée à Nadeem Zaman avec qui elle vient d'avoir une fille, Neeli.
Date d'arrivée à Edimbourg : De retour depuis octobre 2020
Don : Elle a la faculté d'entendre les voix des morts, généralement la nuit. Don qu'elle confond avec de la schizophrénie, non consciente que ces voix existent réellement.

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Mer 13 Mar - 20:00


❝I'm by your side.❞
@Aizah Zaman & Victoria Morgan
Depuis toujours, Victoria avait trouvé en Aizah une oreille attentive. Encore une fois, cette dernière prouvait qu’elle était capable de comprendre les sentiments ressentis par la brune, même si ces derniers concernaient Mark et ne pouvaient être acceptés par son jumeau. Au contraire de l’avocat, Aizah était apte à comprendre qu’elle avait pu être heureuse avec un autre homme, même si ce bonheur n’était pas du tout comparable à celui qu’elle éprouvait avec son fiancé actuel.

« C’est exactement ça. »

Bouée de secours. C’était le terme approprié pour définir ce qu’avait représenté Mark aux yeux de la brune. Elle l’avait rencontré, et s’était accrochée à lui comme à un nouvel espoir. Elle en était réellement tombée amoureuse et avait été sincèrement comblée, durant une période. Ça avait été une jolie histoire (du moins au début), mais qui avait dès son départ une date de péremption. Le genre d’histoire qui permet de savoir ce que l’on veut ou non, et en l’occurence, Victoria avait compris qu’il n’y avait que Nadeem dans sa vie, et qu’il était son âme-soeur.

Le sujet suivant tenait à coeur à Victoria. Son retour avait été l’équivalent d’un cataclysme dans la vie de Nadeem. Elle était revenue au moment où il commençait à se dire qu’elle était réellement partie et ne reviendrait jamais. Dans ses bagages, elle avait ramené une enfant, dont l’avocat ignorait l’existence. Quand elle y repensait parfois, la brune se disait qu’après leur histoire, le fait d’avoir réussi à en arriver là où ils en étaient maintenant était la preuve qu’ils étaient faits l’un pour l’autre. Maintenant, ils étaient heureux, avec leur petite famille recomposée.

La brune plissa les lèvres de gêne, quand sa belle-soeur lui demanda pourquoi elle n'était pas venue elle-même lui dire qu’elle était revenue à Edimbourg. Cela aurait été en effet une solution pour faire avancer les choses, plutôt que d’attendre que Nadeem ne se décide à parler à sa soeur. Elle y avait même songé, à prendre les devants et le faire, mais elle savait que son fiancé n’aurait pas forcément apprécié. Ce dernier comptait sur le fait que son bonheur pouvait être lu sur son visage, et d’autant plus par sa soeur et avait espéré que cette dernière prenne beaucoup mieux la nouvelle en voyant à quel point il était heureux d’avoir retrouvé son ex.

« J’y ai pensé, mais je trouve que ça aurait donné l’impression que Nadeem se planquait derrière moi. Et il tenait vraiment à ce que tu vois qu’il était très heureux, avant de te l’annoncer. »

Finalement, le plan de son fiancé n’avait pas été exécuté comme il l’avait souhaité, ce qui n’avait en rien aidé Aizah à accepter le retour de Victoria dans sa vie. Peut-être que si la brune l’avait su, elle aurait devancé son petit ami et aurait été voir son ancienne belle-soeur elle-même, quitte à fâcher son âme-soeur pendant un temps.

« Je vais chercher ça. »

Elle se leva du canapé avec un petit sourire sur les lèvres. Elle était épuisée et avait la sensation désagréable d’avoir des acouphènes dans l’oreille, mais elle espérait que boire un verre de vin rouge la détendrait. Tout du moins, cela lui éviterait de penser aux évènements de la soirée. Elle revint une minute plus tard avec deux verres à vin, un tire-bouchon et une bouteille dans les mains et se rassit. Elle ouvrit la bouteille et servit en premier un verre à Aizah, avant de se servir le sien et de le lever dans sa direction pour trinquer avec elle.

« À nous ! »

Un toast en leur honneur, et en cette soirée catastrophe qui au moins, marquait aux yeux de la brune la réelle réconciliation entre les deux femmes. Elle se remit en tailleur, les yeux rivés sur sa belle-soeur, prête à écouter tout ce qu’elle avait loupé durant ces dernières années. Elle n’avait pas personnellement connu Pablo, mais était au courant de son passif avec son amie. Elle savait également que son fiancé n’avait pas été fan de l’homme non plus.

La brune porta le verre de vin à ses lèvres pour se laisser le temps de réfléchir quand son amie lui fit au final un résumé raccourci des dernières années. Elle se doutait qu’elle lui épargnait les histoires d’un soir parce que ce n’était pas ce qui intéressait forcément Victoria. La brune s’étonna cependant de voir les dernières années de sa belle-soeur résumée en seulement quelques phrases. Le système de livraison à domicile mis en place par Aizah était effectivement une bonne chose, à l’heure où les gens adoraient commander en ligne, mais il fallait avouer que Victoria avait souvent imaginé sa belle-soeur devenir une sorte de reine de la cosmétique peignant sur une dizaine de magasins dont elle serait propriétaire.

« Et tu as des projets pour le futur ? Une envie d’ouvrir une autre boutique ? Je t’ai toujours imaginé en posséder plein et passer tes journées en business girl sexy ! »

Lui avoua t-elle avec un petit sourire malicieux sur les lèvres. Sourire qu’elle ôta rapidement quand le sujet de Pablo vint sur le tapis. Difficile d’imaginer ce qu’avait vécut Aizah parce qu’elle n'avait jamais subit ce genre de harcèlement effrayant. La seule chose qui rassurait la brune c’était que n’étant plus de ce monde, l’homme ne risquait pas de faire le moindre mal à sa belle-soeur.

« Je suis désolée pour toi. Ça devait être dur. Et j’imagine que ça a joué sur le fait que tu sois restée sans histoire sérieuse. »

A contrario de son jumeau qui lui, avait écumé les relations amoureuses catastrophiques durant les six ans d’absence de son âme-soeur. Ce dernier n’avait d’ailleurs pas eu la délicatesse de sa jumelle en résumant ses histoires en deux trois phrases. Il avait fallut des mois entiers pour que Victoria soit mise à jour sur la vie de son fiancé, et sur ce qu’il était devenu.

« Oh, il n’est heureusement pas passé directement de moi à Yana, sinon je l’aurai vraiment mal pris ! »

Répondit la brune en retenant un rire. Nadeem n'était pas resté inactif durant son absence. Il était passé de jeune avocat à avocat à son compte, et avait exploré diverses personnalités de femmes au travers de ses relations amoureuses.

« En dehors du fait que tu ne pouvais pas te souler avec elle, Yana était surtout flippante et dangereuse. »


Victoria s’étonna d’ailleurs que l’histoire entre Nadeem et elle ait duré si longtemps. À la place d’Aizah, elle aurait menacé son frère de couper les ponts si ce dernier restait avec une nana aussi dérangée qu’elle, pour le forcer à ne plus la fréquenter. La brune resta silencieuse sur les fait qu’elle avait déjà rencontré Yana, parce qu’elle n’avait aucune envie que sa belle-soeur panique. Le débarquement de l’ex de son fiancé durant sa grossesse avait poussé Victoria a appeler Porter à la rescousse, ce qui n’était pas peu dire. En parlant de lui, la brune préféra se contenter d’un petit sourire lorsqu’Aizah parla de lui. Elle savait que ce sujet là, il fallait mieux l’éviter.

« Et bien au début Londres c’était un peu le chaos. J’étais enceinte, ma mère et moi étions en froid car elle considérait que ma rupture avec Nadeem était une erreur, et que j’étais tombée enceinte de Mark bien trop rapidement. Tu sais à quel point ma mère aime Nadeem ! J’étais donc pas totalement bien quand je suis arrivée là bas. Heureusement par la suite, les choses se sont arrangées. Ma mère venait voir Moïra quand elle le pouvait à Londres, et j’ai appris à devenir une maman. Au début, c’était vraiment dur mais Mark était un ange. Il rentrait souvent tard et fatigué mais s’occupait de Moïra pour me laisser le temps de me reposer et m’occuper de moi. Je vivais très bien à Londres, ma seule préoccupation c’était que ma fille soit bien. Je passais mes journées avec elle à la maison, ou bien en balade.»

La brune sourit à ce souvenir, avant de reprendre.

« M’occuper d’un bébé me permettait de ne pas trop penser ni réfléchir, mais quand elle dormait je repensais souvent à Edimbourg et à Nadeem. Puis quand Moïra a grandit, j’avais plus de temps. Beaucoup plus. Mark prenait mon éloignement comme un signe que j’étais déçue qu’il ne m'ait pas demandé en mariage, C’était évident pour lui qu’on se marierait un jour, mais l’arrivée de la petite avait un peu tout bouleversé. Alors il m’a fait sa demande quand on est parti en vacances au Mexique, et c’est au moment où je me suis entendue refuser que j’ai su que quelque chose n’allait vraiment pas. Mark était parfait avec moi, je n’avais rien à lui reprocher, mais ce n’était pas ton frère. »

Elle s’interrompit un instant, but une nouvelle gorgée de vin avant de pousser un long soupir. La suite des évènements n’était au final qu’une suite logique.

« Je ne l’ai pas quitté pourtant et lui non plus. On s’est juste éloignés un peu plus. Je ne voulais pas partir parce que je me trouvais égoïste et que je ne voulais pas que Moïra soit séparée de son père. Je suis partie quand il m’a trompée. La suite, tu la connais.»


©️ Pando





« Oh, continue to love me, never misjudge the most faithful heart of you beloved.
Ever thine,
Ever mine,
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Aizah Zaman
Aizah Zaman
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Jeu 4 Avr - 11:02
I'm by your side
Aizah et Nadeem sont semblables sur bien des points mais aussi terriblement différents. Cela ne l’étonne qu’à moitié quand Victoria lui fait comprendre que son jumeau peine à comprendre les sentiments qui l’ont liée à Mark. C’est toute une série d’évènements qui ont poussés la jeune femme dans les bras d’un autre, qui ont fait en sorte qu’elle s’y attache et qu’elle le suive dans la capitale anglaise. Et pour la plupart, Nadeem n’y est pas étranger. Il a beau rejeter la faute sur les autres, blâmer Porter pour avoir accompagné Victoria dans une soirée de beuverie, cela ne minimise pas sa propre culpabilité. Elle le comprend maintenant, à la lumière de toutes les choses apprises par la bouche de sa belle-sœur. Aizah s’est menti un peu à elle-même et ce sont des informations qu’elle aurait pu obtenir simplement en passant un coup de fil à celle qui fut, pendant de longues années, sa meilleure amie. C’était du passé tout ça et elles étaient peut-être finalement en train de recoller les morceaux.
 
Elles embrayent sur quelque chose qui leur tient visiblement à cœur, à l’une comme à l’autre. Les raisons réelles de la fracture et qui a été le fil conducteur de ces derniers mois. Le retour de Victoria dans leurs vies. Pas uniquement celle de son frère, dans la sienne aussi et celle de leurs parents. Et pas seulement Victoria, Moïra aussi. Une enfant dont la famille Zaman ignorait jusqu’à l’existence avant qu’elle ne déboule elle aussi, telle un boulet de canon. Dans les premiers temps, Aizah a été incapable de la considérer comme un membre à part entière de sa famille et les multiples tentatives répétées de Nadeem pour la contraindre à le faire n’a fait que la braquer un peu plus. Elle est un peu honteuse de son comportement, une enfant de sept ans ne peut pas être tenue responsable des agissements de ses parents. Et tout a été exacerbé par le fait qu’ils lui ont caché le retour de Victoria, jusqu’à ce que cela lui explose au visage. Encore une fois, elle a été mise devant le fait accompli, prévenue après tout le monde. Dire qu’elle l’a mal pris est un euphémisme. Elle a vécu ça comme une véritable trahison. Son amie grimace et lui donne un argument dont elle ne saisit pas très bien le sens. « J’ai pas vu grand-chose… Enfin, si j’ai bien senti son bonheur. Mais comme j’ignorais ton retour, j’ai pas tellement pu faire le lien. Peu importe de quoi cela aurait pu avoir l’air, tu sais. J’aurais préféré qu’il passe pour un pleutre plutôt que d’envoyer notre mère à l’hôpital. » Il y avait des gros ratés dans cette histoire, de tous les côtés finalement. Surement que si Nadeem n’avait pas craint la réaction de sa sœur à l’annonce du retour de Victoria, celui ci aurait été plus enclin à lui en parler. Avec des « si » et des « peut être », il est facile de refaire le monde à sa guise mais cela ne change en rien ce qu’il s’est passé.

Quand elles décident de sceller le renouveau de leur amitié, Victoria se lève pour aller chercher du vin et Aizah s’installe plus confortablement sur le canapé. Elle enlève ses chaussures pour s’asseoir en tailleur, ne sachant pas si elle trouve cette situation réconfortante ou étrange. Un peu des deux, sûrement. Cela a la saveur douce-amère d’un passé que l’on retrouve. « A nous ! » Finit elle par répondre alors que sa belle sœur vient de lui mettre un verre de main entre les doigts. Elle n’a certainement pas oublié qu’Aizah ne dit jamais non à un bon vin, encore un point qui la différencie de son jumeau. Et même, du reste de sa famille.

Sept longues années à rattraper. Cela ne se fera pas en une soirée, Aizah en est consciente. Elle est succincte quand Victoria lui demande ce qu’il s’est passé pour elle durant ce laps de temps. Pas grand-chose, à vrai dire. Elle a veillé sur Nadeem, elle a tenté de développer son commerce. Elle s’est pris le chou avec Yana plus d’une fois parce que cette nana est une folle furieuse. Elle se demande encore ce que son frère lui a trouvé. « Tu trouves que j’ai un air de business girl sexy ? » Elle se redresse et rejette sa natte en arrière d’un mouvement exagéré de la tête avant de partir dans un fou rire. « A vrai dire, oui. Maintenant que ma boutique marche bien, j’aimerais ouvrir un spa. Un endroit où les gens pourraient venir se reposer, se ressourcer, se faire masser… Il faudrait que je trouve un local. C’est encore qu’un projet. » Un projet qui l’empêche de penser à autre chose, comme sa vie amoureuse totalement désastreuse. Pablo qui s’est révelé être un véritable forceur, les quelques amants qu’elle a eu et Porter. Mais cette histoire là, elle avait aucune chance de bien finir. « Ouais mais tu sais, je me suis rendue compte qu’on a pas forcément besoin d’un homme dans sa vie. Tu l’as dis toi même : business girl sexy. » Elle fronce les sourcils quand la conversation dérive sur Yana. « Ouais et le fait de savoir qu’elle gravite encore quelque part, pas loin, ça me fait froid dans le dos. » Elle frissonne avant d’avaler une grande rasade de son verre. Un jour, il faudrait quand même qu’elles aient une conversation avec son frère à ce sujet.

Aizah écoute Victoria lui parler de la vie qu’elle menait à Londres. Une vie de famille finalement assez banale, avec ses hauts et ses bas. L’histoire d’une femme qui devient mère et qui se rend compte qu’elle ne l’est pas devenue avec le bon type, en dépit des sentiments qu’elle peut avoir. Parce qu’Aizah ne nie pas qu’elle ait été heureuse avec Mark. Elle ne remet pas en cause tout ce que Vic ait pu vivre avec lui. « Il arrive parfois que, bien que nous soyons heureuses, nous nous rendons compte que cette place n’est pas la nôtre. Les premières années avec Pablo ont été joyeuses. Maman l’adorait. Sa fille avec un inspecteur de police, imagine un peu. Puis les années ont passés et je me suis rendue compte que ce n’était pas ce que je voulais. Et puis, Nadeem le détestait autant que ma mère l’adorait, imagine un peu… On s’est éloignés nous aussi et je l’ai quitté. Le jour de Noël. » Noël n’a pas une grande signification pour Aizah mais cela en avait pour la famille Alvarez. « Je ne pense pas que cela soit égoïste de penser à nous. Même si parfois, ça fait des dégâts. » Et Aizah sait de quoi elle parle. La révélation de sa liaison avec Porter a été un véritable cataclysme et si parfois elle en éprouve des remords, elle n’arrive pas à regretter. Et de toute façon, cela ne servirait à rien. Ce qui est fait est fait.

Elle se penche pour attraper la bouteille de vin et remplir son verre qui est, déjà, vide. Elle présente le goulot devant le verre de son amie et l’interroge du regard. « Il y a des moments où je me demande ce qu’il se serait passé si je n’avais pas quitté Pablo. Je pense que j’aurais fini par aller voir ailleurs. J’en sais rien. » Aizah hausse les épaules avant de reposer la bouteille sur la table basse. « A notre vie édimbourgeoise ! » Un toast à leurs vies, à leurs amours et aux business girls sexy.



Alors, souris.
“ Dans 150 ans, on s'en souviendra pas, de ta première ride, de nos mauvais choix. Du temps qui avance, de la mélancolie. De la chaleur des baisers, de cette pluie qui coule. De l'amour blessé et de tout c'qu'on nous roule.”
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Dim 21 Avr - 20:52


❝I'm by your side.❞
@Aizah Zaman & Victoria Morgan
Le rappel du séjour de Shannaz à l’hôpital fit l’effet d’un coup de poing en plein ventre à Victoria. Elle aurait bien voulu effacer de sa mémoire ce souvenir et tout ce qui y était relié. La dispute du couple avait été le point de départ d’un enchaînement d’évènements dramatiques, provoquant l’hospitalisation de la pauvre femme qui n’avait rien demandé. La brune baissa les yeux, en se sentant coupable.

« Bien sûr, moi aussi. Et Nadeem également … On imaginait pas que ça irait jusque là. »

Bredouilla t-elle en sachant très bien que cela ne changerait rien. En y repensant, Victoria se disait qu’elle aurait pu essayer d’insister, de taper du poing sur la table en menaçant son petit ami de rompre avec lui si il ne prenait pas son courage à deux mains pour parler à sa soeur, même si une partie d’elle-même avait envie de le laisser aller à son rythme sans le brusquer.
Elle offrit à son amie un sourire désolée. Ils avaient été lâches, et ils ne pouvaient pas dire grand chose pour la défense à part qu’ils ne pensaient pas que ça irait aussi loin.

Heureusement, la conversation s’orienta sur quelque chose de beaucoup plus léger qui remit le sourire à la brune. Elle trinqua avec son amie non sans pouvoir s’empêcher de ressentir une nouvelle fois une point de culpabilité. Elle était certes furieuse envers son fiancé et ses filles lui manquaient beaucoup, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’il ne méritait pas non plus de se morfondre seul dans son coin tandis que les deux filles profitaient d’une soirée pyjama. Néanmoins, cela n’empêcha pas la brune de boire quelques gorgées, parce que maintenant qu’elle repensait à Nadeem, elle que souvenait d’à quel point elle lui en voulait de l’avoir abandonnée de la sorte.

Par chance, la vie active d’Aizah était un sujet assez intéressant pour que la brune puisse se concentrer dessus et ainsi éviter de penser à son fiancé. Elle se gardait le droit de marmonner dans son coin si jamais sa belle-soeur finissait par s’endormir de fatigue. Les deux filles avaient prévues de faire nuit blanche, mais la brune n’était pas certaine de tenir le coup. Entre la fatigue de la journée et celle provoquée par sa crise, elle sentait déjà ses yeux s’alourdir.

« Bien sûr que tu en es une ! »

S’exclama Victoria comme si Aizah venait de lui demander la chose la plus stupide du monde. Juchée sur ses talons et propriétaire de son propre magasin, elle était sans doute la business girl la plus sexy d’Edimbourg qu’elle connaissait.
Quand sa belle-soeur exprima l’envie d’ouvrir un spa, les yeux de la brune s’écarquillèrent aussitôt. Pourquoi n’avait-elle pas été mise au courant plus tôt ? C’était une idée qu’elle trouvait excellente, et pas simplement parce que cela voulait dire qu’elle y passerait des heures, bien entendu ! 

« Je trouve que c’est une idée formidable ! »

Encouragea la brune d’un ton qui laissait croire qu’Aizah venait de lui proposer une semaine de vacances sur une ile déserte. Elle rit de son propre enthousiasme et reprit une gorgée de vin. Peut-être que son envie de la voir ouvrir un spa était relié indirectement à son envie à elle de passer une journée à se faire chouchouter. Cela lui arrivait de temps en temps, quand Nadeem la voyait au bout du rouleau et lui proposait d’aller prendre soin d’elle une journée tandis qu’il garderait les petites.

« Ce serait génial. Vraiment. Et puis tu pourrais faire d’une pierre deux coups en vendant les produits que tu vends déjà dans ta boutique. »


Elle sourit à son amie, ravie de voir que cette dernière avait un projet intéressant à réaliser. Elle était d’ailleurs prête à l’aider, si elle le souhaitait. Bien entendu, Victoria ne pourrait rien faire de plus que l’encourager et venir avec elle visiter les locaux pour lui donner son avis, si Aizah le souhaitait, mais c’était tout de même quelque chose.

« Et bien entendu, je serai ta première cliente, tu peux compter sur moi ! »

Affirma t-elle avec un nouveau rire, bien que la chose ne soit pas réellement étonnante. Elle fit un clin d’oeil à sa belle-soeur, et leva son verre pour trinquer une nouvelle fois avec elle. Aizah avait fait son choix de vie : le travail avant les hommes, et Victoria le respectait. Intérieurement, elle espérait bien sûr un jour que sa belle-soeur trouve un homme aimant qui lui apporterait l’affection manquante qu’elle avait été chercher dans les bras de Porter, mais d’une manière beaucoup plus saine.

La brune se lança ensuite dans un long monologue pour retracer les dernières années de sa vie aux côtés de Mark. C’était un résumé ne rendant pas forcément honneur à l’homme, ni à ce qu’il lui avait apporté, et elle le regrettait, mais elle ne voulait pas non plus passer des heures à ne parler que de lui, et encore moins faire croire à Aizah qu’il voulait d’une manière ou d’une autre lui manquer.

« C’est exactement ça. J’ai été heureuse, mais je savais au fond de moi que ma place était avec Nadeem. Que c’était avec lui que je serai véritablement heureuse et comblée. »

Affirma t-elle avec une certaine tendresse, malgré sa colère. Elle écouta ensuite Aizah parler de Pablo. La brune n’avait pas connu l’homme, mais en avait eu écho par Nadeem, qui, effectivement, n’avait pas été son fan numéro un, contrairement à Shahnaz.
Quand Aizah tenta d’imaginer ce qu’elle aurait fait t ce qu’elle serait devenue si elle était restée avec Pablo, Victoria ne put s’empêcher de hausser un sourcil d’étonnement. Elle n’était pas vraiment d’accord avec son amie, quand cette dernière disait qu’elle aurait peut-être fini par tromper l’homme. Du moins, elle n’imaginait pas Aizah faire une telle chose.

« T’es pas comme ça Aizah. Tu aurais fini par le quitter, j’en suis certaine. »

Elle offrit un sourire à sa belle soeur. Elle-même parfois s’était demandé ce qu’il se serait passé si Mark ne l’avait pas trompée, mais elle s’arrêtait rapidement dès que son esprit évoquait un monde où il n’aurait pas eu d’accident de voiture.

« Ce n’est jamais vraiment bon de ressasser le passé. »

Conclut t-elle en poussant un petit soupir las. Elle leva son verre pour trinquer avec sa belle-soeur, à leurs vies et à leurs projets.

« En espérant un jour pouvoir quitter cette ville. »

Lâcha t-elle d’un ton plus morne qu’elle ne l’aurait voulu. Elle lança un petit regard désolé à sa belle-soeur, parce qu’elle ne voulait pas plomber l’ambiance. Partir de la ville était un projet que le couple évoquait parfois, sans réellement savoir si ils devaient y croire ou non. C’était un peu comme la galerie d’Art que souhaitait un jour ouvrir Nadeem. Un rêve, qui n’en resterait qu’un temps que l’avocat ne déciderait pas de tout faire pour qu’il se réalise.


©️ Pando





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Ever thine,
Ever mine,
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