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Aaron Mahoney
Aaron Mahoney
Rehab
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Âge : 33 Quartier : Un studio au dessus d'un garage dans Leith
Situation familiale : Célibataire, père de substitution de la fille de sa meilleure amie, Aaliyah. Demi frère d'Eliott.
Date d'arrivée à Edimbourg : Depuis toujours
Don : Il voit la mort, littéralement parlant. Plus l'heure du décès approche, plus les couleurs s'évaporent. Son monde n'est qu'un dégradé de couleurs délavées, de noir et de gris. Les personnes proches du trépas lui apparaissent en noir et blanc, sans qu'il ne sache pour autant quand exactement, ni où, ni comment. Ce don le perturbe autant qu'il le fatigue. Il a régulièrement besoin de calme et de s'isoler dans une pièce sombre pour reposer ses yeux.

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Mar 14 Mar - 15:53
I hope you can show me
J’ai posé quelques jours en vue de ce week-end. Deux en fait, le vendredi et le samedi. J’ai voulu faire une jolie surprise à Prudence pour la Saint Valentin. Je me suis débrouillé tout seul, comme un grand. Pour une fois, je n’ai mêlé personne à ce projet. Ni Aaliyah, ni Eliott, ni Ùna. J’ai bien sur prévenu de mon absence mais personne ne sait réellement où je vais. Même moi, je doute que cela soit une bonne idée. La tentation va être grande jusqu’à notre retour. Mais le cadre est chouette, je suis sur que ma petite-amie va adorer. J’ai réservé deux nuits dans la chambre d’hôte d’un vignoble en sortie de la ville. On ne va pas très loin mais ce n’est pas forcément l’éloignement qui est recherché. Depuis que l’on se fréquente, Prudence et moi, on a pas vraiment eu de réels moments d’intimité. Le premier rencard dans la maison hanté, la soirée de Nouvel An un peu foirée.  Je pense que l’on a besoin, l’un comme l’autre, de se retrouver juste nous deux. Sans personne pour parasiter le couple que l’on devient et qui marche pas trop mal.

Enfin, je pense que c’est surtout moi qui en ai besoin. Je ne saurai l’expliquer mais j’ai l’impression que quelque chose cloche. L’intimité, celle que je recherche lors de ce séjour, c’est pas franchement ça qui est ça. Il y a bien eu quelques bisous mais dès qu’on se retrouve tout les deux, dès que je commence à glisser mes mains sous ses vêtements, elle se raidit et elle se crispe. Bizarrement, avec Prudence, j’ai voulu prendre mon temps. Faire les choses bien, lui prouver qu’elle n’est pas une parmi les autres et que je ne vais pas la jeter une fois la nuit consommée. Je n’ai même pas essayé de l’embrasser avant Nouvel An, avant d’être sûre que cela ne l’effraierait pas et ne pas prendre le risque de la perdre. C’est aussi pour elle que je me tiens à carreau et que je reste éloigné de toutes les substances psychotropes auxquelles j’ai été accro si longtemps. Je suis même parfois étonné qu’elle soit restée malgré l’overdose. Maintenant, j’aimerais passer à l’étape supérieure. Je ne sais pas pourquoi elle m’a fait confiance sur tout le reste et pas sur ce point là.

Et je n’ai pas envie de faire une bêtise. Je n’ai pas envie de me sentir frustré et de faire une connerie. Je me connais, je sais parfaitement comment je fonctionne. C’est comme la drogue, on se dit qu’une fois c’est pas grave. On se dit qu’on peut arrêter, que c’est absolument pas un problème et que personne ne le saura. Il est vrai que je n’aurai pas de mal à faire taire Cléo sur ce sujet. Il suffirait que je lui promette de revenir la voir. Mais je ne suis plus cet Aaron là. Je ne peux pas faire miroiter quelque chose qui n’arrivera jamais à Cléopâtre et risquer de blesser Prudence. Je ne veux surtout pas blesser Prudence, pas plus que je ne veux la quitter. Je lui suis fidèle, depuis bien avant le baiser. Depuis la nuit passée avec Ùna et Cléo, je n’ai rien fait. Cela commence à me peser et je ne sais pas comment aborder le sujet avec Prudence sans passer pour un crevard qui ne pense qu’à ça. Alors je mise tout sur ce week-end, sur ces deux petites nuits, pour débloquer les choses entre nous. Je ne demande pas qu’on fasse cela comme des lapins tout le temps, j’aimerais simplement pouvoir la caresser et l’embrasser sans qu’elle ne se raidisse et me repousse.

Je me trouve un peu horrible alors que je gare la voiture devant la maison de sa tante. Je n’ai pas organisé toute cette expédition uniquement dans ce but. J’ai aussi extrêmement envie de passer un bon moment avec elle. On va se balader dans les vignes, on va faire des bons repas et dormir dans une demeure qui ressemble à un château. J’ai déjà hâte de voir son sourire, d’entendre son rire, d’observer la manie qu’elle a de cacher sa bouche derrière sa main quand elle est un peu gênée. Elle ne sait pas où nous allons, j’ai tenu à garder le lieu secret pour éviter qu’elle ne m’en dissuade. La cure a bien marché sur moi et elle sera là, je sais que je ne replongerai pas avec elle à mes côtés. Je sonne puis me recule d’un pas, les mains enfoncées dans mes poches. Je n’ai pas oublié le rituel mais les roses ne sont pas là. Le bouquet attends bien sagement dans notre chambre. J’ai un grand sourire quand sa tante m’ouvre la porte. « Bonjour ! Est-ce que... » Je n’ai pas le temps de poser ma question que j’entends déjà ses pas et je me précipite pour lui prendre sa valise. Le bagage termine dans le coffre et j’attends que nous soyons à l’abri des regards dans la voiture pour l’embrasser. « Prête ? » Je souris alors que je me détache d’elle, à contre cœur.

Les trois heures et quelques trente minutes qu’il nous faut pour rejoindre le domaine, situé quelque part prêt d’Aberdeen, me semblent extrêmement courtes. Nous discutons de tout et de rien, avec une simplicité qui m’étonnera toujours. Lorsque les pneus crissent sur le gravier de l’allée qui remonte vers le château qui va être notre demeure pour les deux prochaines nuits, je ne peux m’empêcher de lui jeter des regards en coin. Je sais qu’elle vient d’une bonne famille, je ne pense pas qu’elle sera étonnée mais j’espère quand même. Je n’ai jamais eu à draguer une fille comme elle et c’est un challenge presque permanent. Je fais comme je peux pour ne pas qu’elle se lasse d’un type comme moi, qui n’ait finalement rien de particulier. Je me gare sur le parking prévu à cet effet et coupe le moteur. Au travers le pare brise, on peut voir le château qui se découpe devant des vignes verdoyantes. Il y un peu de vent et l’embrun sent la mer, mais sans le côté pollué d’Edimbourg. « Surprise ! Qu’est-ce que tu en penses ? » Ma main trouve naturellement son genou, encore. Je la caresse doucement, je fais montre de self contrôle pour ne pas monter plus haut. Je tourne ma tête vers Prudence et je lui souris. Je suis heureux d’être là.



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Prudence A. Wilk
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Âge : 30 Quartier : New town (Stockbridge)
Situation familiale : Célibataire, séparée d'Aaron en janvier 2024
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Don : Spirite — quatre âmes se sont attachées à moi et disposent de mon corps à volonté. Ils rentrent et partent, me volent ma vie. Les autres, je sens leur parfum ou entend leur voix lointaine.

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Mes fantômes

Kimi
Enfant, genre et âge inconnus. Il est accroché à moi depuis mon enfance. Joueur et curieux.

L'étudiant
Victor. Etudiant français, né en 1944 et décédé au début des années 70. Il est raisonnable et cultivé. Il vit avec moi depuis la fin de mon adolescence.

La danseuse
Léonie. Danseuse puis prostituée française de la seconde moitié du 19ième siècle. Elle aime plaire et vend parfois ses charmes. Elle me hante depuis une dizaine d'années.

Le Marin
Rory. Un vieux pêcheur écossais. Il ne peut me posséder que depuis très peu de temps. Il est vulgaire et bruyant, mais étonnamment attachant.

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Lun 20 Mar - 4:49
I hope you can show me
faire tomber les défenses
Mes fantômes ont tous un avis sur ce que je dois emporter avec moi pour ce week-end. Ma valise est ouverte sur le lit et différentes tenues sont disposées autour, trop nombreuses pour la durée du séjour. Je reste silencieuse alors que les voix mènent des débats houleux, spéculant sur la météo et notre destination.

— Personne n'amène une jeune femme telle que Prudence en randonnée ! Regarde le corps !
— Je ne parle pas de randonnée, je dis juste qu'on devrait envisager d'emporter une tenue plus pratique.
— Prudence a déjà emporté la tenue pratique : l'ensemble de lingerie est la première chose qu'elle a enfilée.

Victor a un soupir exaspéré. Il s'éloigne, préférant prendre un peu de distance avec nous pour se calmer. Il m'en veut, parce que Léonie à raison. L'ensemble de lingerie qu'elle nous a acheté la semaine dernière est caché sous mon pull en cachemire noir et ma jupe évasée qui se termine juste sous mes genoux. Une tenue trop sage, d'après la danseuse. Une tenue trop habillée d'après Rory. Victor n'a rien dit, pour ne pas prendre part à ce qu'il qualifie de "sottise". Ma tante m'a complimentée, ce qui m'a aidée à calmer mon anxiété.

Léonie et moi terminons de remplir notre bagage, choisissant trois tenues en plus de celle que je porte, pour être parée à toutes les éventualités. Une paire de bottines plates est ajoutée, au cas où je devrais quitter mes petits escarpins. La trousse à maquillage, celle à pharmacie qui contient les antidouleurs nécessaires à ma survie et enfin, le t-shirt d'Aaron dans lequel je dors depuis Nouvel An. Il a perdu son parfum, mais je continue de l'imaginer pour me sentir moins seule, après m'être crispée et fait oublier au coin du lit en retenant mes larmes.

Je suis surprise qu'Aaron ne se soit pas encore lassé de moi. Je ne suis ni particulièrement drôle, ni extravertie, encore moins entreprenante. J'ai l'impression de n'être qu'un problème. Je me plains du comportement de sa meilleure amie, m'inquiète en continu concernant sa sobriété et enfin, je n'arrive pas à être nue devant lui. Chacune de ses avances est d'abord reçue avec envie, puis repoussée sans explication autre que des balbutiements et un regard fuyant. Aaron est beau, objectivement beau. Pas beau comme le sont les garçons de mon entourage, où les traits de leur visage comptent finalement moins que le prix de leur coupe et de leur chemise. Il est beau pour ce qu'il est, avec son regard doux et la légère asymétrie de son sourire. Il est grand avec une belle posture.

Notre corps est beau lui aussi, ce serait de la fausse modestie que de dire le contraire. Il est beau, tant qu'il est habillé. Il est comme le corps de ces mannequins que l'on applaudit aux défilés mais qui nous dégoûte lorsque, nue, nous découvrons leurs côtes saillantes. Notre corps n'est pas sain, il n'est pas bien portant. Il est maladif, fragile et vieillissant. Léonie a raison, personne n'aurait l'idée de nous inviter à une randonnée après avoir vu la finesse de nos cuisses. Si Aaron a encore envie de m'avoir dans ses bras, c'est parce qu'il ignore ce qu'il se cache sous mes robes et mes chemisiers. Rory, généralement mal à l'aise dans des discussions si intimes, me répète que je me trompe et que n'importe quel homme ("sauf... tu sais, les homos", ajoute-t-il, encore plus gêné) serait heureux de m'avoir. Léonie appuie ses paroles avec une vulgarité plus marquée. Victor ne comprend même pas pourquoi nous avons ce débat, car pour lui, il est trop tôt. Parfois, ce n'est pas trop tôt, c'est alors stupide ou immature. Mon ami a un blocage avec Aaron depuis leur première rencontre au point d'en perdre sa rationalité. Il a compris que j'espérai dépasser mes peurs ce week-end et m'en veut pour ça. Mon raisonnement est que cette situation ne peut pas continuer. Si Aaron doit être dégoûté, autant qu'il le soit avant que je ne m'attache trop, si compté que ce stade ne soit pas déjà dépassé.

La sonnerie réveille l'appartement. Je ferme me valise au moment où ma tante ouvre. Je me précipite dans l'entrée, impatiente de retrouver Aaron. Ma pudeur m'empêche de lui sauter au cou et de l'embrasser tant que nous ne sommes pas seuls, alors je me contente d'un sourire et d'un au revoir adressé à ma tante. En bas, lorsque je nous sais à l'abri des regards, je me détends et le salue enfin. Mes lèvres goûtent les siennes et parfois, j'aimerais ne rien avoir à faire d'autres de ma journée que ça. Je suis une de ces adolescentes qui vivent leur premier amour à 100%, oubliant les autres aspects de la vie. Je n'ai jamais eu aucune raison de m'intéresser à la mienne jusqu'à ce qu'Aaron y pénètre. Maintenant, je me surprends à vouloir confier le corps à mes amis pour ne me réveiller qu'à notre prochain rendez-vous.

Dans la voiture, Léonie et Victor alternent les chamailleries et le silence froid. Je ne leur prête aucune attention, occupée à commenter le défilé des paysages ou à m'intéresser à la semaine d'Aaron. La journée est belle et j'oublie l'appréhension de passer ma nuit avec lui. J'ai la conviction que tout ira bien. Je ne me demande pas non plus où nous allons. J'ai simplement confiance. Lorsque la voiture ralentie, je quitte enfin Aaron des yeux pour observer où nous nous trouvons. Le château qui apparaît devant nous est la première chose que je repère, avant d'observer les vignes autour de nous. Le paysage est magnifique. Mes yeux doivent pétiller.

— C'est magnifique.

Ça me rappelle la maison. Mes doigts se mêlent un instant à ceux d'Aaron, avant que ne quitte la voiture pour inspirer profondément l'air iodé. Léonie applaudit l'idée. Moi, je viens me blottir dans les bras de mon petit ami et l'embrasse avec tendresse, une main sur sa joue. Depuis notre rencontre, il ne cesse de me faire des surprises qui s'avèrent toutes êtres délicieuses. J'apprécie chacune de ses attentions, des plus discrètes aux plus remarquables.

— Merci.

Je reste là, à profiter de ce que tous mes sens captent, que cela soit le bruit du vent ou le parfum d'Aaron. Ils sont rares, ces moments où je suis sincèrement heureuse d'avoir un corps pour ressentir et vivre. Celui-là en est un que j'espère graver dans ma mémoire. Quand j'ai le sentiment que mes batteries sont rechargées, je mêle nos doigts et l'invite à me guider.

— Quelles sont les activités prévues pour ce week-end ?

J'ai hâte, cela s'entend dans ma voix. Je suis heureuse d'être là, heureuse d'être celle avec qui Aaron a envie de partager cela.


La danseuse/Leonie + L'étudiant/Victor + Prudence/le corps




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Nous étions seul à seule et marchions en rêvant, elle et moi, les cheveux et la pensée au vent. « Quel fut ton plus beau jour? » fit sa voix d'or vivant.
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Don : Il voit la mort, littéralement parlant. Plus l'heure du décès approche, plus les couleurs s'évaporent. Son monde n'est qu'un dégradé de couleurs délavées, de noir et de gris. Les personnes proches du trépas lui apparaissent en noir et blanc, sans qu'il ne sache pour autant quand exactement, ni où, ni comment. Ce don le perturbe autant qu'il le fatigue. Il a régulièrement besoin de calme et de s'isoler dans une pièce sombre pour reposer ses yeux.

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I hope you can show me - Aadence Empty Re: I hope you can show me - Aadence

Jeu 23 Mar - 19:11
I hope you can show me
Prudence est définitivement différente des filles que j’ai l’habitude de côtoyer. Que j’avais l’habitude. J’avoue que notre rencontre a changé mes habitudes. Pas tout de suite, il est vrai. J’ai continué à fréquenter Ùna et Cléo, quelques temps. L’une plus que l’autre. Cléo a trop tendance à imaginer qu’il est possible que nous reformions un couple un jour et je dois dire que j’ai longtemps maintenu le doute pour avoir ce que je voulais d’elle et me tirer au petit matin sans me retourner. Sans en éprouver la moindre honte non plus. Je n’étais pas dans mon état normal, qui pourrais me blâmer pour mes actes, hein ? Mais avec Prudence, je ne veux pas être comme cela. Elle ne mérite pas que je la traite comme un vulgaire plan cul ramassé au Hive. Je prends mon temps, beaucoup trop à mon gout. J’ai attendu le Nouvel An pour l’embrasser, j’ai attendu encore pour oser la caresser par-dessous le tissu de son chemisier. Je ne voulais pas qu’elle me prenne pour un de ces gars qui l’aurait jetée une fois la chose consommée. C’est ce que j’ai été moi aussi, je l’avoue. Et je n’en ai pas honte. Oui, j’ai profité de ma jeunesse. Mais maintenant, j’aspire à plus de calme et de stabilité. J’aimerais faire un bout de chemin avec Prudence. Un long bout de chemin.

Après un baiser échangé à l’abri des regards. Cela ne m’a jamais gêné moi, d’embrasser une fille en public ou simplement la prendre dans mes bras. Mais la pudeur de Prudence l’en empêche et je respecte cela. J’ai donc attendu le départ de sa tante pour la saluer comme il se doit, juste avant de démarrer le moteur. Je ne suis pas quelqu’un de très bavard et je dois rester concentré sur la route. Je réponds néanmoins avec plaisir aux questions qu’elle me pose et je lui en pose en retour. La journée est belle, il fait chaud sans forcément qu’il fasse trop chaud. Je suis habillé simplement, d’un jean brut et d’un pull gris sous ma veste en jean. Aux pieds, mes sempiternelles baskets montantes. J’ai l’air vraiment décontracté à côté de sa jupe évasée et de son pull en cachemire. Je me demande souvent ce qu’elle trouve à un type comme moi. Je n’ai pas d’argent, je vis au-dessus d’un garage. J’ai des soucis manifestes d’addiction, même si je tends à les résoudre. Je m’occupe de la fille de ma meilleure amie comme si c’était la mienne. Et c’est la mienne, de toute façon. Peut-être qu’elle ne me trouve pas vilain mais auquel cas, elle accepterait que la touche sans se crisper dès que mes doigts atteignent l’agrafe de son soutien-gorge. Alors, je prends chaque jour avec elle avec plaisir, conscient qu’elle finira par trouver quelqu’un plus dans ses standards.

J’aime Prudence. Je pense que je peux le dire. Je l’aime parce qu’elle n’est pas partie après l’overdose. Je me demande bien pourquoi d’ailleurs. Qui aurait envie de se coltiner un junkie ? Il faudra que je songe à demander à Aaliyah aussi. J’aime son calme, son ton posé. La malice qu’on peut lire dans son regard malgré son air sage. J’espère que ce weekend va lui prouver qu’elle peut avoir confiance en moi, vraiment. Que j’aimerais avoir ma place auprès d’elle pour un bon moment encore et que j’aimerais qu’elle me considère vraiment comme son petit-ami. Parfois, c’est un doute qui m’assaille. Je me demande comment elle me voit, comment elle nous voit. Alors j’ai cassé ma tirelire pour lui offrir deux nuits dans un château. C’est un vignoble et les tentations seront multiples. C’est un défi que je me lance à moi-même. En parlant du château, nous y voilà. Il se découpe au travers du pare-brise, au soleil couchant de cette fin d’après-midi et c’est joli. « Viens. » J’annonce simplement une fois que nos doigts se sont liés sur son genou.

Nous sortons de l’habitacle et le vent frais me cueille. L’air sent les algues et cela me fait plisser le nez. J’allais extraire les bagages du coffre quand Prudence me prends dans ses bras. Un instant surpris, je lui rends son étreinte et la maintient contre mon torse. Je réponds avec plaisir à son baiser, mes mains se nouant à l’arrière de sa nuque. Je pourrais rester comme cela des heures et un tel élan d’affection spontané me rassure quant à la suite du séjour. Elle s’éloigne et j’en suis un peu déçu. Je prends nos valises et je passe mon bras libre autour de ses épaules. »Ca me fait plaisir de passer ce weekend avec toi, Pru. » Je glisse un regard amoureux vers elle et nous remontons l’allée jusqu’au château. « Je me disais qu’on pourrait choisir ensemble. Il y a un train qui permet de visiter les vignes. Il y a une dégustation de vin aussi. Un restaurant. Une plage pas très loin. L’hôtel dispose d’une piscine et d’un jacuzzi, j’espère que tu as pris ton maillot de bain. » J’ai pris le mien. Si elle ne l’a pas, ou si elle ne veut pas, cela n’est pas très grave. Je ne doute pas de notre capacité à occuper ces deux jours. Les premiers en totale intimité.

Arrivés à la réception, je me présente et on me tend la clé de notre chambre. Nous avons droit à une rapide présentation des lieux et du domaine. J’écoute attentivement et laisse à Prudence le soin de prendre les brochures que l’employée nous donne. Nous nous dirigeons vers l’ascenseur. Je profite de l’ascension pour attirer ma petite-amie à moi et l’embrasser doucement. Je la lâche avant d’aller trop loin et de toute façon, nous arrivons à notre étage. Le couloir est lambrissé de bois blanc et il y a de la moquette rouge au sol. Des appliques sur les murs, entre chaque porte. Je pousse un léger sifflement d’admiration. Cet endroit est le plus luxueux qui m’est été donné de voir de toute ma vie. Je suis plus habitué aux squats de junkie qu’aux palaces il faut dire. Je déverrouille la porte de notre chambre pour le weekend et passe en premier pour la lui tenir. « Si Mademoiselle veut bien se donner la peine… » J’ai un grand geste du bras pour lui désigner l’endroit.

C’est une chambre qui possède un lit double avec un petit balcon qui a vue sur les vignes. J’en suis ravi, je ne serai pas obligé de traverser l’hôtel pour aller fumer. Je pose les valises dans un coin, me disant que nous avons tout le temps pour les défaire. Je m’approche de la fenêtre et contemple un instant le paysage. Tout respire le calme ici et je me sens bien. Je me retourne et souris à Prudence. « J’espère que la chambre est à ton gout. Je peux demander à changer sinon. Par quoi tu veux commencer alors ? » Je ne sais pas si elle veut commencer les visites ou bien se reposer un peu dans la chambre en attendant l’heure du diner.



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Mes fantômes

Kimi
Enfant, genre et âge inconnus. Il est accroché à moi depuis mon enfance. Joueur et curieux.

L'étudiant
Victor. Etudiant français, né en 1944 et décédé au début des années 70. Il est raisonnable et cultivé. Il vit avec moi depuis la fin de mon adolescence.

La danseuse
Léonie. Danseuse puis prostituée française de la seconde moitié du 19ième siècle. Elle aime plaire et vend parfois ses charmes. Elle me hante depuis une dizaine d'années.

Le Marin
Rory. Un vieux pêcheur écossais. Il ne peut me posséder que depuis très peu de temps. Il est vulgaire et bruyant, mais étonnamment attachant.

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Sam 1 Avr - 1:38
I hope you can show me
faire tomber les défenses
Le cadre est magnifique. Il me rappelle la France et la maison de campagne que nous avons dans les Landes. Céleste et moi y étions installées tout l'été, permettant à nos parents de travailler sans avoir à se soucier de nous maintenir occupées. Mon séjour était entrecoupé de semaine passée chez des amis de la famille mais revenir à la campagne était toujours un soulagement. Nous jouions à cache-cache et rendions folle Grand-mère, trop usée pour courir après deux chipies. J'avais un sentiment extrême de liberté que je retrouve à ce moment précis, alors que je me glisse entre les bras d'Aaron. Il n'y a que nous, si je fais abstraction des deux voix qui se chamaillent quelques mètres plus loin. Il n'y a pas de bâtiments pour nous boucher la vue, pas de goudron comme ligne d'horizon ni un flux constants de touristes.

Je souris à Aaron, c'est ma façon de lui dire que moi aussi, je suis heureuse. Les mots que je prononcerais en ouvrant la bouche ne seraient pas à la hauteur et en même temps, je ne veux pas l'effrayer en montrant trop d'entrain. Je sais que la vitesse à laquelle je me suis attachée à notre relation est déraisonnable. Jusqu'à Nouvel An, nous ne nous étions jamais embrassé. Je n'arrive toujours pas à être nue devant lui et il ne connait aucun de mes grands secrets. J'arrive à faire les choses dans l'ordre, je donne l'image d'une femme qui veut y aller lentement pour bâtir quelque chose de solide. Mes sentiments n'ont pas la même retenue. Je fais un pas de côté pour être installée contre lui alors que nous montons en direction du château.

Aaron liste les activités possibles. Avant que je n'aie eu une chance de réagir à la mention de la dégustation de vin, un pouffement aigue s'amuse derrière mon épaule. Je n'aime pas quand Victor est narquois. Je referme la bouche que j'avais commencé à ouvrir pour rappeler à mon petit ami que ce n'est pas une bonne idée.

— Tu crois toujours qu'il est sobre, Lili ?

Ce surnom que j'adore dans la bouche de Kimi est infantilisant lorsqu'il est prononcé par l'étudiant. C'est sa façon de souligner ma bêtise ou ma naïveté. J'ai confiance en Aaron pour tenir ses engagements, Victor me dit que ce n'est pas possible, que personne n'arrête la drogue et l'alcool juste parce qu'il a décidé et que, en fréquentant une femme comme moi, il retombera un jour où l'autre. Victor trouve que je bois trop. Victor est devenu très critique en l'espace de quelques semaines.

— J'en ai un.

Je réponds finalement, un peu tendue à l'idée de me retrouver aussi peu vêtue. J'en ai pris un par habitude ; où que nous allions, mon père choisissait un établissement avec piscine et spa. Je n'y ai pas plus réfléchi. Peut-être que cela serait une bonne chose, une bonne transition. Mon maillot est un une pièce qui couvre mes côtes trop visibles. Le décolleté permet d'apercevoir un petit bout du tatouage caché sous ma poitrine. Je l'aime, ce dessin ancré dans notre peau. Léonie et Céleste m'ont convaincue de laisser mon fantôme décorer notre corps de la sorte et je ne le regrette pas, parce que c'est une folie que personne ne voit jamais en dehors de moi. Mais si Aaron s'étonne de sa présence, que pourrais-je répondre à part un bredouillement ?

Les employés du domaine nous présentent les lieux avant de nous indiquer le chemin vers notre chambre. Je garde en main les prospectus que j'éplucherai demain au petit-déjeuner, au moment de choisir l'activité de la journée. Dans l'ascenseur, je me laisse faire et fonds contre Aaron alors qu'il m'embrasse. Mes doigts se ferment sur son pull.

— Au moins, maintenant, on sait ce qu'il espère pour ce week-end.
— Hé oui Totor, les gens BAISENT. Il va falloir faire avec.

Je déteste faire l'objet d'une dispute dans laquelle je ne peux pas intervenir sans paraître dérangée. Je fais semblant de rien, en gardant ma main dans celle d'Aaron pour traverser le couloir. La chambre que nous découvrons est décorée avec goût. Aaron va admirer la vue et je l'admire lui, dos à moi. Je ressens comme un besoin de lui expliquer ce que je ne saurais de toute façon pas formuler. Je voudrais qu'il sache que ce n'est pas qu'il s'y prend mal ou que je n'ai pas suffisamment de tendresse pour lui. Je voudrais lui faire la promesse que ce n'est que temporaire, car je sais que ça le sera.

— Tout est parfait. J'aimerais beaucoup aller me promener.

Plus les idées s'agitent, plus la chambre me paraît petite et vide d'air. J'adore être seule avec Aaron, loin du regard des autres, mais le stress remonte. Je croise les bras sous ma poitrine qui monte et descend trop rapidement pour que cela soit normal. Ça ne peut pas être maintenant. Je ne suis pas prête. Ça sera ce soir. Il fera sombre. Voilà. Ce soir. Je lui adresse un sourire dénué de naturel. Je cherche à le rassurer, mais je sens que l'effet sera l'inverse parce que je suis une piètre actrice.

— Après le dîner, peut-être pourrions nous profiter du Jacuzzi ?

Ma phrase se finit dans un aigu déraillé. Les voix qui n'avaient pas cessé leur chamaillerie s'arrêtent. Léonie lance un sifflement taquin. Victor boude. Je me demande ce qu'Aaron doit penser de moi et de ces signaux contraire que je lui envoie. Je veux ou je ne veux pas ? Je veux. Ça n'a jamais été une question de volonté. Je dois abaisser mes barrières et arrêter de ressembler à un lapin pris dans les phares.


La danseuse/Leonie + L'étudiant/Victor + Prudence/le corps




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Nous étions seul à seule et marchions en rêvant, elle et moi, les cheveux et la pensée au vent. « Quel fut ton plus beau jour? » fit sa voix d'or vivant.
Aaron Mahoney
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Rehab
Pseudo : Elo
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Occupation : Garagiste
Âge : 33 Quartier : Un studio au dessus d'un garage dans Leith
Situation familiale : Célibataire, père de substitution de la fille de sa meilleure amie, Aaliyah. Demi frère d'Eliott.
Date d'arrivée à Edimbourg : Depuis toujours
Don : Il voit la mort, littéralement parlant. Plus l'heure du décès approche, plus les couleurs s'évaporent. Son monde n'est qu'un dégradé de couleurs délavées, de noir et de gris. Les personnes proches du trépas lui apparaissent en noir et blanc, sans qu'il ne sache pour autant quand exactement, ni où, ni comment. Ce don le perturbe autant qu'il le fatigue. Il a régulièrement besoin de calme et de s'isoler dans une pièce sombre pour reposer ses yeux.

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Mer 12 Avr - 16:10
I hope you can show me
Mes doigts pressent ses côtes alors que nous nous embrassons dans l’ascenseur. Il n’y a que nous ici, dans cette cabine exiguë. Nous et nos sacs pour le week-end. J’essaie de ne pas paraître trop pressé et pressant alors je fais de mon mieux pour calmer mon cœur qui s’emballe sous le baiser, sous le poids de Prudence qui pèse contre moi et ses propres doigts accrochés à mon pull. Je me calme parce que je sais que cela ne sert à rien. On ne va pas se déshabiller dans l’ascenseur, de une. Et depuis quelques temps, elle m’envoie des signaux contraires. C’est oui puis non, au dernier moment. Je me demande ce qu’il cloche. Je me dis que, peut-être, elle est en train de se lasser de moi et qu’elle n’a pas envie de se retrouver au lit avec quelqu’un qu’elle n’aime pas. C’est tout à son honneur et moi je me fais un devoir de ne pas la brusquer et de respecter son rythme. Qui est bien loin d’être le mien. Mais après Nouvel An et ma boulette, j’ai à cœur de faire les choses correctement et dans l’ordre, surtout.

Une petite sonnerie caractéristique annonce que nous sommes arrivés à l’étage demandé et nous découvrons la chambre. Elle est belle, cosy et décorée avec goût. Je la trouve parfaite pour ces quelques jours. Alors qu’elle fait le tour du propriétaire, je me poste à la fenêtre pour observer le paysage. Je laisse mon regard se perdre à l’horizon et j’apprécie le calme de l’endroit. Ici tout est vert, cela sent bon la terre humide et les embruns colportés par le vent. Je sais que, vu mon passif, ce n’est pas malin d’avoir réservé dans un domaine viticole. Mais il m’a semblé que Prudence aimait ça, le vin. C’est toujours ce qu’elle commande quand on mange au restaurant. Ce n’est pas parce que je ne bois pas qu’elle doit s’en priver. Je sens son regard dans ma nuque et je choisi de ne pas quitter ma position. J’ai une moue un peu déçue quand elle annonce vouloir aller se promener. Après les heures passées en voiture, j’aurai aimé que nous restions un peu tranquille en attendant le moment du dîner. Mais je lui ai laissé le choix de l’activité. « Très bien, allons nous promener alors. » Je pivote pour lui adresser mon plus beau sourire. Je m’approche pour attraper sa main et l’entraîner à ma suite. Je suis pourtant stoppé dans mon élan par l’étrange attitude qu’elle a.

Plantée de l’autre côté du lit, un sourire forcé aux lèvres et les bras repliés dans une position presque défensive. A mon tour, de marquer un temps d’arrêt. J’espère qu’elle ne s’imagine pas que je l’ai emmenée là uniquement pour ça. C’est elle qui, à Nouvel An, m’a demandé à ce que nous fassions plus amples connaissances. Et quoi de mieux qu’un week-end entre nous, loin de la tumultueuse Edimbourg pour cela. « Quelque chose ne va pas ? » Je demande alors, sans savoir qui d’elle ou de moi-même j’interroge. Son attitude me fait dire qu’elle n’est pas heureuse d’être là, qu’elle en est prête mal à l’aise. Je me demande si le problème ne serait pas moi, comme à chaque fois. J’ai fait des efforts pourtant, je n’ai plus rien à voir avec le Rony d’avant. « Il paraît qu’il y a un petit train qui serpente dans les vignes. On peut peut-être attraper le dernier si on se dépêche. » Je place la carte magnétique dans ma poche arrière quand elle parler à nouveau, me prenant vraiment de court. Je suis agréablement surpris et cela se lit sur mon visage. « Bien entendu. Avec plaisir. » Le jacuzzi. Rien de tel après une journée entière plié en deux dans la voiture.

Nous regagnons enfin les jardins et après quelques recherches, nous finissons par tomber sur l’embarcadère du petit train. Je me glisse sur une banquette libre, Prudence à mes côtés. Je passe un bras autour de ses épaules, lui laissant l’occasion de venir se blottir contre moi si elle en éprouve l’envie. Le domaine est beau et grand. Le train met plus d’une demie heure à faire le tour de la propriété et je suis ravi que nous ayons opté pour ce monde de transport plus doux pour la planète. Mes jambes, bien trop longues, ont été déjà mise à mal pendant le voyage et j’ai bien hâte de les étirer. Néanmoins, j’arrive Prudence pour une balade courte mais vivifiante aux abords du château. Je suis content d’être là. Est-ce que je lui ai dit que j’étais content d’être là ? Probablement. « Merci d’avoir accepté de m’accompagner. » Je lui glisse doucement avant de déposer un baiser sur sa tempe.

Presque une heure plus tard, nous voici attablés. Je lui fais face et il y a entre nous un couvert mis pour deux avec des dizaines de couteaux et de fourchettes. J’aime cuisiner, et je regarde Top Chef, alors je sais à quoi ça sert, dans les grandes lignes. Le poisson, la viande, les desserts. J’ai le visage caché par la carte mais je jette des coups d’œil intéressé par dessus, pour garder ma belle faire son choix. Elle est jolie quand elle est concentrée sur quelque chose. Enfin, elle est jolie tout le temps me direz vous. « Qu’est-ce que tu aimerais manger ? Moi je ne sais pas encore. Peut être la pièce de viande avec les légumes grand veneur. Tu peux prendre du vin si tu le souhaites, ne t’occupes pas de moi. » C’est de la sauce au vin mais, cuite, il ne reste plus une goutte d’alcool dedans. Une fois nos commandes passées, je m’autorise à attraper les doigts de Prudence. Mon pouce caresse doucement le dos de sa main. J’ai fais l’effort de me changer avant de descendre dîner. Je porte une chemise blanche, propre et bien repassée. « Je me disais que demain, on pourrait aller se balader sur la plage. C’est pas très loin. » Je lâche sa main quand nos plats arrivent.

Après le repas, nous regagnons la chambre et j’ai peur de ressentir le même malaise naissant que tout à l’heure. Elle a proposé le jacuzzi et je redoute qu’elle renonce. Je me fais une joie de me retrouver dans un bain bouillonnant avec ma petite amie. J’ouvre ma valise pour en tirer mon maillot de bain et je me tourne vers elle. « Tu es toujours partante pour le jacuzzi ? » Se faisant, je m’approche pour passer mes bras autour de son cou, et déposer un baiser sur ses lèvres. Je crois que je suis en train de tomber amoureux.



You
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Prudence A. Wilk
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Occupation : Guide au musée
Âge : 30 Quartier : New town (Stockbridge)
Situation familiale : Célibataire, séparée d'Aaron en janvier 2024
Date d'arrivée à Edimbourg : 27 mai 2021
Don : Spirite — quatre âmes se sont attachées à moi et disposent de mon corps à volonté. Ils rentrent et partent, me volent ma vie. Les autres, je sens leur parfum ou entend leur voix lointaine.

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Mes fantômes

Kimi
Enfant, genre et âge inconnus. Il est accroché à moi depuis mon enfance. Joueur et curieux.

L'étudiant
Victor. Etudiant français, né en 1944 et décédé au début des années 70. Il est raisonnable et cultivé. Il vit avec moi depuis la fin de mon adolescence.

La danseuse
Léonie. Danseuse puis prostituée française de la seconde moitié du 19ième siècle. Elle aime plaire et vend parfois ses charmes. Elle me hante depuis une dizaine d'années.

Le Marin
Rory. Un vieux pêcheur écossais. Il ne peut me posséder que depuis très peu de temps. Il est vulgaire et bruyant, mais étonnamment attachant.

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Ven 14 Avr - 23:39
I hope you can show me
faire tomber les défenses
Je n'aurais pas dû proposer la promenade. Je vois que cela déçoit Aaron. Il devait s'attendre à autre chose. J'ai envie de retirer ce que je viens de dire et de proposer... Je ne sais pas ce qui le ferait sourire. Hors de question que je mentionne la dégustation de vin. Ce serait de la folie que d'y amener Aaron qui débute sa sobriété. J'entends déjà Victor me dire que je suis naïve et sotte, j'aurais horreur de lui donner raison. Je tergiverse et je me laisse dépassée par mon anxiété, au point qu'Aaron remarque mon attitude et a besoin de s'assurer que je vais bien. Je force un sourire et lui parle du jacuzzi, il a l'air d'apprécier.

La promenade se passe merveilleusement bien. Le moment est doux et me fait penser à autre chose. Dans le train, je me blottis contre Aaron en observant le paysage. La campagne me manque souvent. Ce week-end est ce dont j'avais besoin. Lorsque nous marchons, j'essaie de ne pas ralentir le rythme ou de laisser voir que mon genou commence à tirer. L'exercice lui fait du bien. Il est récompensé par un repas dans la belle salle du restaurant du château. Contrairement au bar ou à la maison hantée, je me sens parfaitement à ma place. Je suis détendue. Je parcours la carte et fais mon choix sans mal. Ce sera la sole avec une sauce à l'échalote, suffisamment léger pour que je parvienne à le manger sans mettre le corps à mal. Ma main joue discrètement avec celle d'Aaron. Je le trouve magnifique, lorsqu'il porte une chemise. J'ai du mal à détacher mon regard de lui.

— Avec plaisir, Aaron.

Le programme de demain est décidé. Compte tenu de la saison, je doute qu'Aaron s'attende à ce que nous nous baignons. Peut-être que ma manière de prononcer son prénom manque de naturel ou renforce mes airs de jeune femme guindée. Pourtant, je le dis parce que j'adore le dire. J'aime cette connexion que ça crée entre nous. J'ai envie d'être dans ses bras et de lui murmurer à l'oreille jusqu'à ce que nous tombions de fatigue. Ce moment est uniquement gâché par Victor qui souffle, comme s'il avait des poumons à vider de leur air. Léonie a eu la décence de partir se promener pour nous laisser un peu de tranquillité.

Le retour dans la chambre se fait avec moins d'anxiété que précédemment. Je sais que nous n'allons pas s'y attarder. J'ai proposé un jacuzzi et je me répète que c'est une bonne idée. Ça fait plaisir à mon petit ami qui s'adapte beaucoup à moi, ça fera du bien à notre corps et sera un premier pas pour ce que je dois faire ce soir. Il me laisse la possibilité de faire marche arrière mais je dois me retenir. Je fais un petit "hm-hm" pour signifier que je n'ai pas changé d'avis sans avoir à ouvrir ma mâchoire, trop crispée par le stress. Je sors ce dont j'ai besoin de ma valise et m'enferme à la salle de bain. Je quitte ma tenue et enfile ce maillot que je trouve soudainement trop échancré. Une bande de tissus décorée d'un bijoux resserre le vêtement sous ma poitrine, mais le décolleté continue quelques centimètres en dessous, dévoilant la zone tatouée de ma peau. Je tire le tissu, change le positionnement de ma poitrine mais rien y fait, l'encre apparaît encore. J'aime ce dessin et ce qu'il représente pour moi, mais je ne me sens pas cette fille, cette version de Prudence qui est à l'aise avec son corps et ce qui apparaît dessus.

Il est trop tard pour me dérober. J'enfile un kimono long et léger qui camoufle tout. Je serre la ceinture et quitte timidement la salle de bain. Je tends la main pour prendre celle d'Aaron. Je me serre contre lui alors que nous traversons les couloirs, pour m'effacer. J'ai peur de croiser le regard des autres mais il n'y a pas beaucoup d'autres clients en dehors de nous. Au jacuzzi, nous sommes même les seuls, avec mes fantômes qui sont silencieux mais présents. Léonie nous a retrouvés dans l'ascenseur. Je garde mon kimono le plus longtemps possible et le retire au bord, juste avant de rentrer dans l'eau.

J'ai ce réflexe stupide de descendre les yeux sur ma poitrine, là où quelques centimètres du tatouage s'échappent de mon maillot. Je relève mon regard pour voir dans quelle direction est tourné celui d'Aaron et détourne le mien aussi tôt, les joues un peu rouges mais d'une façon suffisamment discrète pour que je puisse blâmer les vapeurs qui remontent du jacuzzi. Je me sens ridicule. Ce dessin est censé m'apporter de la joie, pas me faire ça. Je suis incapable d'assumer. Je m'enfonce dans l'eau jusqu'au menton, en me mordillant la lèvre pour retenir la gêne.

— Je l'ai fait il y a longtemps.

Je regarde les vitres brouillées par la buée. J'anticipe sa réaction. Je ne suis pas le genre de femmes sur qui on s'attend à découvrir un tatouage et je ne peux pas blâmer mon fantôme auprès de mon petit ami qui ne connait pas son existence. Mais il devait bien le découvrir un jour ou l'autre alors... Je suppose que c'est une bonne chose. Je suis fatiguée de tourner en boucle sur les mêmes insécurités.  


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I hope you can show me - Aadence Empty Re: I hope you can show me - Aadence

Jeu 27 Avr - 17:32
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Tout se déroule pour le mieux. Je n’osais même pas l’imaginer. Je l’espérais, oui. Mais je sais aussi qu’il y a toujours un moment où je fais tout foirer. Comme à Nouvel An, comme quand je me renfrogne quand elle m’esquive au moment de passer aux choses sérieuses. Je prends sur moi et j’ai peur d’éclater. Parce que quand je suis en colère, je suis un vrai con. Les mots dépassent la portée de ma pensée et j’ai beau m’excuser, je ne peux pas rattraper des paroles qui ont été prononcées. Les mots font souvent plus mal que les poings et, malheureusement, je sais jouer de l’un comme de l’autre. Bon certes, je suis plus doué quand il s’agit de péter un nez que de jouer avec la langue de Shakespeare. Prudence est blottie contre moi tandis que le petit train nous balade dans les vignes. Mon bras entoure ses épaules et ma main repose sagement sur son épaule. Je dépose un baiser dans ses cheveux et j’en profite pour en humer le parfum. Elle sent bon, Prudence. Une fois la balade en train terminée, il est l’heure d’aller dîner. Le programme de ce soir est calme, parce que nous venons de passer une grande partie de la journée dans la voiture.

Je sens bien qu’elle est à son aise dans le restaurant, beaucoup plus que moi. J’ai fait l’effort et j’ai mis une chemise. J’essaie de me tenir bien droit, je calque mes faits et gestes sur Prudence et sur les quelques autres clients. Je ne suis clairement pas comme un poisson dans l’eau mais je fais comme je peux. Je suis plus habitué aux bars et aux fast food qu’aux restaurants gastronomiques qui servent de la sauce grand veneur. Mais je m’adapte, pour ma petite amie. Il serait parfaitement injuste de lui demander de composer avec mon mode de vie et de ne pas lui rendre la pareille. Un couple, c’est un duo et des compromis. Je souris quand elle accepte la balade sur la plage. On ne se baignera pas, il fait trop froid. Quoi que, je suis sûr que j’en serai capable mais je ne peux pas exiger cela de Prudence. Nos plats arrivent et nous mangeons en silence, avec elle qui joue avec ma main entre deux services. Je la laisse faire avec plaisir, tentant d’apprécier comme je le peux la simplicité du moment.

Après ce doux, et bon, repas nous regagnons notre chambre. Je lui demande, avec un peu d’appréhension si elle n’a pas changé d’avis concernant le jacuzzi. La manière dont elle me répond n’est pas engageante et je me renferme quand elle s’éclipse dans la salle de bains pour se changer. Je comprends qu’elle soit timide et pudique. Je comprends qu’elle puisse ne pas être à l’aise avec son corps, alors qu’elle est une jeune femme magnifique. Pas uniquement à l’extérieur, d’ailleurs. Elle est belle dans sa globalité, Prudence. Elle est douce. Et au vue de mon passif, c’est plutôt moi qui devrait m’estimer heureux qu’elle ait daigné lever le regard sur moi. Heureux et frustré. Je soupire quand j’enfile mon maillot et c’est assis sur le lit que je l’attends. C’est long, je trouve. Je m’approche de la salle de bains mais je n’ose pas entrer. Je toque simplement. « Tout va bien ? » Je me recule au moment même où elle en sort, entièrement enveloppée dans un peignoir. Mon sourire est triste et je pense que j’ai de plus en plus de mal à cacher que cette situation me pèse. Pas qu’on ne fasse pas l’amour comme des lapins, ce n’est pas cela que je souhaite. J’aimerais juste que ma petite amie ne se sente pas obligée de cacher son corps à ma vue. Elle me prend la main et je ne rechigne pas. Je me laisse entraîner vers l’ascenseur.

Le trajet n’est qu’un silence gêné. Moi, torse nu, uniquement vêtu de mon maillot et des chaussons fournis par l’hôtel. Elle, en robe de chambre. J’en suis arrivé à un point où je n’ose même pas la regarder de peur de la mettre mal à l’aise. Je fixe donc le bout de mes patins que je trouve ridicule à cet instant présent. Nous arrivons au bord du bassin et, enfin, elle laisse tomber la chose qui l’enveloppe. Son maillot de bain est superbe, elle est superbe. Mes yeux suivent le mouvement des siens et se posent sur sa poitrine. Plus précisément sur le soleil qui orne la peau entre ses seins, subtilement dévoilé par le maillot. « Je… Tu… » Je bafouille et c’est stupide. Je me rend compte avec tristesse que je n’ai même jamais vu cette partie de son corps alors que nous nous fréquentons depuis de longs mois. Elle plonge dans le bassin jusqu’au cou et je sens un éclat de lassitude passer dans mon regard. Encore, elle se cache.

Je l’imite et je plonge à mon tour. Je suis assis bien droit parmi les bulles. Je l’écoute me parler de mon tatouage et je décide lui montrer les miens. « Il est beau, Prudence. Même fais il y a longtemps. Moi aussi j’en ai. Regarde. » Il y a le double A au niveau de mon cœur, l’aiguille à l’intérieur de mon index droit et la date de naissance de Syd dans mon coude gauche. Je pourrais lui dire que j’ai prévu de me tatouer une rose énorme sur le dos de ma main droite. La droite, parce que c’est celle avec laquelle je tiens sa main à elle. Mais je voudrais lui faire la surprise. Je m’approche un peu et ma main vient se poser dans sa nuque, nos nez se frôlent doucement. « Tu es belle, Prudence. » Je chuchote avant de l’embrasser avec un peu moins de pudeur qu’habituellement. Après tout, nous sommes seuls ici. Ma main descend sur son épaule, puis son bras alors que j’attire presque sur moi. « Est-ce que je peux… ? » Est-ce que je peux t’embrasser, te toucher, te caresser, t’esquisser ? Est-ce que je peux t’aimer ?



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Mar 2 Mai - 3:05
I hope you can show me
faire tomber les défenses
En dépit de tout ce que je lui fais subir, Aaron ne m'a jamais mise au pied du mur. Il n'a jamais exigé de moi que je réponde à ses questions ou que je m'explique sur mon comportement parfois déroutant. Je lis parfois de la déception dans ses yeux. Au début, c'était de la compréhension, mais je ne crois pas que je sois blessée de son évolution. Moi aussi, je suis déçue et je ne le vis pas comme une pression de sa part. Il n'y a pas d'ultimatum. Juste une frustration grandissante chez lui comme chez moi, parce que l'envie est présente mais qu'une petite pensée intrusive suffit à la tuer systématiquement. Aaron ne m'a pas demandé pourquoi je me suis attardée dans la salle de bain, il ne s'est pas moqué de ce kimono qui me recouvre. Il ne dit rien, alors je ne dis rien en réponse et nous agissons comme si ce problème n'existait pas.

C'est plus ou moins ce qui se passe au moment de la découverte de mon tatouage. Il prend sur lui pour ravaler sa surprise et ne se montre pas curieux. Peut-être en a-t-il marre de faire tous ses efforts pour apprendre à me connaître et à ne rien obtenir en retour. Je ne lui parle pas de ma vie : celle d'aujourd'hui est ennuyeuse et celle d'avant comporte trop d'éléments sur lesquels je devrais mentir et je répugne l'idée de le faire. La pensée qu'il ait baissé les bras me serre le cœur, mais c'est à moi que j'en veux, pas à lui. Je suis déjà triste en imaginant la surprise qu'il ressentira quand je lui demanderai de m'accompagner au mariage de Céleste, tout ça parce que je lui ai sans doute donné l'impression que je n'étais pas prête à lui faire une vraie place dans ma vie. Et pourtant...

— Je les connais...

Je lui souris et m'approche pour toucher ses tatouages. Mon préféré est l'aguille, je préfère un dessin à des lettres ou des chiffres, mais je ne juge que d'un point de vue esthétique et je sais que les autres ont une signification qui les rend plus spéciaux. Je mêle nos doigts et lui souris.

— Je les aime beaucoup.

Je les aime parce qu'ils sont lui. Ils vont avec sa personnalité. Le double A est pour Aaliyah et il m'a un jour dit que la date était celle de la naissance de Sydney. Je crois qu'Aaron a besoin de ses gris-gris pour se rassurer et je dis cela sans jugement de valeur. Il a besoin de cette présence et si cela l'aide à surmonter ce qui l'a poussé dans l'addiction — peu importe ce que cela puisse être —, je ne me permettrais jamais le moindre commentaire négatif.

Nos nez se frôlent. Je ferme les yeux et me concentre sur la caresse de son souffle à chaque expiration. Son compliment me fait sourire. Ses gestes sont doux, je me laisse faire. J'aime ça. Je rouvre les yeux, m'attendant à ce qu'un mouvement de sa part m'aide à comprendre la fin de sa question. Ce n'est pas le cas, alors j'hésite, juste une seconde. Finalement, je fais un petit geste de la tête pour accepter, peu importe ce qu'il me demande réellement. Je suis mieux dans ma peau, les remous de l'eau me donnent le sentiment d'être cachée. Je n'ai plus mal à mes articulations, ces dernières sont massées par le jacuzzi. Si je réfléchis maintenant, la suite sera plus compliquée. Je veux qu'il m'apprenne à lâcher prise. La proximité de nos corps aussi peu vêtus ne me laisse pas indifférente et ce sentiment est confirmé lorsque nos lèvres se retrouvent. Timide au début, retenue par mes angoisses et mon appréhension, j'arrive à poser mes mains sur sa nuque et à venir contre lui. Dans cette position, mes bras repliés l'empêchent de caresser mes côtes et les zones de mon corps où ma maigreur se sent le plus. Mes jambes se mêlent aux siennes de la même façon que lorsque que je cherche sa chaleur pour m'endormir. J'ai toujours aimé la présence d'Aaron ; déjà à notre première rencontre j'ai ressenti ce sentiment de sécurité et d'apaisement. Il ne met pas mes sens en alerte comme d'autres — pourtant moins grands — le font. Je dors mieux lorsqu'il est là, alors que je n'ai jamais eu le sommeil facile.

Nos visages s'écartent une seconde. Je veux le regarder. Mon pouce dessine l'angle de sa mâchoire. Je crois qu'il ne sait pas à quel point je le trouve beau et j'en suis responsable. Je n'arrive pas à formuler des compliments aussi facilement que lui le fait. Sa confiance en lui me fait dire qu'il ne m'a pas attendu pour connaître ses atouts. Il est beau, c'est un fait et le dire serait aussi ridicule que dire que le ciel est bleu. À la place, je voudrais lui dire que je l'aime mais je doute qu'il le croie. Je n'ai pas le comportement d'une femme amoureuse. Je me cache encore à lui et je ne parle pas que de mon corps. Pourtant, ce sentiment existe bien. Aaron devient l'élément central de ma vie, un peu plus chaque jour. Notre relation est quelque chose qui n'appartient qu'à moi et que je ne partage pas avec mes quatre amis.

Je lui souris et reviens l'embrasser. Mes lèvres s'entrouvrent pour intensifier notre baiser. Mon dos se cambre pour me serrer contre lui. Ma main droite quitte sa nuque. Le bout de mes doigts caresse son épaule et descend sur son torse. Je m'arrête sagement au niveau de son ventre. Je ne sais pas si mon courage survivra hors de ce jacuzzi, mais j'imagine ce qui pourrait se passer une fois dans notre chambre. L'envie me rend fiévreuse, un gémissement m'échappe.

— Quelqu'un arrive.

Je sursaute à peine a-t-il prononcé le premier mot. Je m'écarte d'Aaron d'un bond et fixe l'entrée, les yeux écarquillés, les joues rouges et le souffle court. Il n'y a personne, aucun écho de voix n'arrive des petits vestiaires. J'avais oublié la présence de Victor, masquée par la forte ordeur de chlore. Je pense à ses critiques précédentes, ses soupirs, ses ricanements. C'est l'humiliation de trop. J'ai immédiatement envie de pleurer. J'allais y arriver, j'allais vivre pour moi pour une nuit. C'est tout ce que je demande, une nuit. Je sais très bien que me voir le faire avec Aaron ne plaît pas à Victor, mais je ne le pensais pas assez misérable pour me faire une telle farce.

— Excuse-moi, j'ai cru entendre quelqu'un approcher...
— J'ai vraiment cru que... Pardon Lili.

Je suis profondément blessée par le comportement de mon fantôme. Je ne crois pas en la sincérité de ses excuses. Il ne les prononce que par culpabilité. Je n'arrive pas à gommer la colère et ma peine de mon visage, ne pas pouvoir m'adresser à lui me fait littéralement bouillonner et j'ai peur que cela se voit.  


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Don : Il voit la mort, littéralement parlant. Plus l'heure du décès approche, plus les couleurs s'évaporent. Son monde n'est qu'un dégradé de couleurs délavées, de noir et de gris. Les personnes proches du trépas lui apparaissent en noir et blanc, sans qu'il ne sache pour autant quand exactement, ni où, ni comment. Ce don le perturbe autant qu'il le fatigue. Il a régulièrement besoin de calme et de s'isoler dans une pièce sombre pour reposer ses yeux.

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Lun 15 Mai - 11:23
I hope you can show me

Je suis compréhensif avec Prudence. Je fais de mon mieux pour prendre sur moi et ne pas paraître pressant ni frustré. Je ne dis rien quand elle met fin à l’étreinte à la dernière minute, je ne relève pas quand elle se cache. Je sais ce que cela est de se sentir mal dans sa peau et mon but n’est pas de mettre ma petite-amie encore plus mal à l’aise. Je veux qu’elle s’ouvre à moi, je veux qu’elle lâche prise quand elle l’aura décidé et qu’elle s’en sentira prête. Même si cela fait plusieurs mois que nous nous fréquentons et je trouve le temps long, je ne vais pas mentir. Pour autant, je n’ai pas envie qu’elle s’imagine que je ne suis intéressé que par cela alors que non. C’est, pour moi, une part importante de la vie d’un couple mais ce n’est pas l’essentiel. L’essentiel, je pense que nous sommes en train de le construire. Elle est là, malgré tout. Le combat quotidien contre mes addictions, qui au final se révèle plus psychologique que physique. Elle est là, malgré l’attitude parfois intrusive d’Aaliyah et sa fâcheuse tendance à l’ingérence. Prudence fait de gros efforts pour que notre couple marche et j’estime normal d’avoir à en faire moi aussi. Nous ferons l’amour quand elle l’aura décidé. A moi de l’aiguiller comme je peux, de lui faire sentir combien elle peut avoir confiance en moi et qu’elle ne sera jamais jugée entre mes bras. Je ne suis pas là pour la contraindre.

J’aurais préféré la voir directement avec son maillot de bain même si je dois dire que le kimono est joli. Elle s’immerge presque complètement et le peu de son corps que je distingue sous les remous des bulles me plaît. Le tatouage entre ses seins me donne envie d’y presser mes lèvres mais je sais que je ne peux pas, je ne me permettrais jamais une chose aussi intime. J’aurais l’impression de brûler les étapes. Alors je me contente, quand elle se justifie presque, de lui montrer les miens. J’en ai plusieurs et un prochain arrive bientôt. Le prochain lui sera dédié parce qu’elle fait partie de ma vie, tout comme Aaliyah, Eliott et Sidney. Elle aussi, elle a le droit d’avoir un bout de notre histoire gravé à même ma peau. J’ai besoin de cela pour ne jamais oublier qui je suis et d’où je viens. Ne jamais oublier qu’il y a des gens qui comptent sur ma présence et que je ne peux plus me permettre de foirer. Je souris quand elle me dit les connaître et je ne peux m’empêcher de ressentir une pointe de tristesse. Je ne connaissais pas son tatouage à elle. Elle ne m’en avait jamais parlé et je ne l’avais même jamais vu. Parce qu’elle se change toujours dans la salle de bain pour ne réapparaître que cachée par mon tee shirt. Je n’ai jamais rien dit. Pas une réflexion, je lui laisse le temps qu’il lui faut pour apprivoiser notre relation.

Elle prends ma main et je me rapproche. Enfin, je la rapproche en lui annonçant à que je la trouve belle. Ce n’est pas pour avoir une chance de la mettre dans mon lit. C’est un fait. Prudence est une belle femme, pas uniquement physiquement parlant, et je suis heureux de l’avoir à mes cotés. Ma seconde main vient se perdre dans son cou et je tire un peu pour l’embrasser. Prudence répond avec timidité alors que je n’ose pas tellement approfondir mon baiser, j’en demande même l’autorisation. La fin de ma phrase doit se situer quelque part entre t’embrasser et t’aimer. Je l’obtiens, par un hochement de tête et je reviens l’embrasser avec plus d’ardeur. Ici, nous sommes seuls. La porte est fermée et malgré le lieu dans lequel nous nous trouvons, il y a peu de chances que nous soyons découverts. Elle a replié ses bras entre nous et cela restreint mes mouvements mais je m’en fiche, je prends chaque avancée comme elle vient. Elles sont toutes des petites victoires. Une de mes mains quitte sa nuque, glisse le long de son épaule et finit par trouver sa jambe. Je la lève un peu pour me frayer un passage contre elle.

C’est à ce moment que Prudence se recule un peu. On s’observe et je crois que je pourrais lui dire que je l’aime. Mais je m’abstiens parce que je n’ai pas envie qu’elle s’imagine que je le fais uniquement pour la mettre dans mon lit. A la place, je souris. Je suis heureux et je réponds avec un plaisir non dissimulé à son baiser. Elle se cambre et notre proximité soudaine m’arrache un frisson, mon cœur loupe un battement quand je l’entends gémir. Je crois que je pourrais m’en délecter toute une nuit durant. Ma main remonte et commence à baisser la bretelle de son maillot. Tandis qu’elle caresse mon torse, s’arrêtant juste avant la ceinture de mon short, je viens lui croquer l’épaule cachant de moins en moins facilement mon envie de me retrouver entre ses cuisses cette nuit. C’est bien parti et je compte faire cela correctement. Mes doigts tirent un peu plus sur le maillot pour s’y faufiler quand elle s’éloigne brusquement. Elle m’échappe et j’en retombe presque le nez dans l’eau.

J’ai le souffle court et mon short m’apparaît soudainement bien moins étroit. Le regard que je pose sur elle est beaucoup moins compréhensif, il réponds à la peine et à la colère qu’elle semble ressentir. Je m’en veux mais il est vrai que je ne comprends rien. Je pousse un long soupir et essaye d’afficher un sourire. Cela doit ressembler un rictus tant il est contrit. Je ne voulais pas m’y résoudre mais à un moment, on ne pourra plus faire comme si ce problème n’existait pas. Elle me dit avoir eu l’impression d’entendre des pas approcher mais la vérité est que l’endroit est désert. Il n’y a personne d’autre que nous ici. Je n’y vois qu’une excuse qu’elle a trouvée pour se soustraire, encore, à mon étreinte. Pourtant, comme toutes les fois précédentes, je ne dis rien. Je prends sur moi. « Ce n’est rien, Prudence. C’est pas grave. » Même moi, je n’y crois plus. L’eau s’est soudainement rafraîchie et j’ai juste envie de remonter dans la chambre. Je sais que je n’y tenterai pas ma chance. Je n’ai pas envie qu’elle me repousse ou qu’elle trouve encore une excuse. Je vais nous épargner cette peine. Sans un mot, je me lève pour sortir du bassin et je me dirige vers le vestiaire. Je m’en veux d’agir comme un connard alors je me frotte les joues pour les faire rosir et quand je reviens, avec une serviette éponge douce et longue, j’ai un vrai sourire. « Allez viens avant de prendre froid. » Je la laisse sortir, baissant les yeux pour ne pas la mettre mal à l’aise, puis l’enroule dans la serviette.

L’ascension jusqu’à notre chambre me paraît interminable. Mon short goutte dans l’ascenseur mais je n’y prête aucune attention, une serviette plus petite que celle de Prudence couvre mes épaules. Mes mains sont enfoncées dans les poches et mon regard fixe mes orteils. Je ne sais pas ce qu’il convient de dire alors je ne dis rien. On va se sécher, se mettre en pyjama et aller se coucher. Comme à chaque fois que nous dormons ensemble, je vais la prendre contre moi. Elle mêlera nos jambes et je caresserai ses cheveux. Peut être que je devrais me contenter de cela, peut être que c’est un peu trop lui demander. Cela me rends triste parce que je me sens impuissant. Je ne sais pas comment faire pour qu’elle se sente bien avec moi. Une fois dans notre suite, je la dépasse pour aller chercher une cigarette dans la poche de ma veste. « Je te laisse aller te changer, je vais fumer sur le balcon. » Je l’embrasse sur la tempe, d’un geste doux et amoureux puis je m’éclipse avant que ma déception n’éclabousse tout et gâche ce beau week-end.



You
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Prudence A. Wilk
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Mes fantômes

Kimi
Enfant, genre et âge inconnus. Il est accroché à moi depuis mon enfance. Joueur et curieux.

L'étudiant
Victor. Etudiant français, né en 1944 et décédé au début des années 70. Il est raisonnable et cultivé. Il vit avec moi depuis la fin de mon adolescence.

La danseuse
Léonie. Danseuse puis prostituée française de la seconde moitié du 19ième siècle. Elle aime plaire et vend parfois ses charmes. Elle me hante depuis une dizaine d'années.

Le Marin
Rory. Un vieux pêcheur écossais. Il ne peut me posséder que depuis très peu de temps. Il est vulgaire et bruyant, mais étonnamment attachant.

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Mar 6 Juin - 4:20
I hope you can show me
faire tomber les défenses
Cachée par l'eau, rassurée par son compliment, je me sens relativement bien. Assurément assez bien pour oublier où nous sommes. Avec ma jambe relevée de la sorte, je le sens contre moi et mon corps n'y est pas insensible. Mon esprit non plus. Toutes mes pensées se tournent vers lui. Mes angoisses sont — pour l'instant — reléguées au second plan. Ses mains restent loin des zones où ma maigreur est palpable. Je sens ses dents taquiner ma peau et mes doigts se perdent dans ses cheveux. Je regrette que ceci soit initié ici, alors qu'il nous faudra regagner notre chambre pour aller plus loin et que mon courage pourrait disparaître pendant le trajet, mais je n'y pense pas. J'entends mon souffle se raccourcir. Jusqu'à ce que Victor me coupe d'une façon cruelle.

Je vois ce qu'Aaron ressent dans ses yeux, malgré ses efforts pour paraître compréhensif. Je remets la bretelle de mon maillot sans lever le regard. Les remous m'agacent, soudainement. Mon petit ami s'éloigne et moi, je reste immobile. Quand je sortirais de l'eau, je me sentirais exposée. Je sens la présence de Victor et je bouge les lèvres pour qu'il puisse y lire "On va en parler". Je ne sais pas encore quand ni où, mais je sais déjà comment.

Je suis presque étonnée qu'Aaron revienne. Il est prévenant, me fait oublier que je viens de le repousser une nouvelle fois. Je sors, le visage baissé. C'est l'attitude que je garde pendant que nous retournons lamentablement vers notre chambre. Dans l'ascenseur, Leonie nous attend. Elle fait un commentaire sur ma mine et poursuit, d'une voix forte et confiante qui raisonne dans cette boîte de métal.

— Bah alors Totor, qu'est-ce que tu as fait ?

Je me mords l'intérieur des joues à m'en faire mal, pour être certaine de garder un bouchon sur cette colère. Victor a fait du grand Victor. C'était le clou de son spectacle. Il se sent bête, maintenant. Mais il est trop tard, car le mal est fait. Alors il ne répond rien à la danseuse et je l'imagine comme moi : à se faire tout petit, les yeux sur la moquette.

Dès que nous arrivons dans la pièce, Aaron s'écarte pour aller fumer. Une part de moi aimerait le retenir et lui demander de me serrer dans ses bras pour me prouver qu'il ne m'en veut pas ou qu'il n'envisage pas de me quitter. Ça serait égoïste de ma part d'exiger des réponses aussi rapidement. Je force un sourire crispé et attrape les affaires dont j'ai besoin pour ma douche et après. Je laisse mes deux fantômes se chamailler dans la chambre et ferme la porte à clef derrière moi. Mes yeux piquent et mes mains tremblent. J'aurais espéré que le jet d'eau tiède me permettrait de redescendre en pression mais ce n'est malheureusement pas le cas. Je n'arrive pas à profiter de ce moment de répit. Il ne s'agit plus que d'Aaron, de ma peur de le perdre à cause de mes complexes. Cette fois-ci est différente. Elle est à propos de mes amis et moi, du comportement de Victor qui s'aggrave de jour en jour.

Alors que je retourne dans la chambre, vêtue d'un t-shirt ample d'Aaron qui me sert de tenues de nuit, je sens ce familier parfum de camphre. La colère revient, possiblement plus intense qu'avant. Je tourne ma tête en direction le balcon et vois mon petit ami, le téléphone en main. Après ça, je suppose qu'il ira à la douche. Bien. Je m'installe sur le bord du lit, attrape mon téléphone, y branche des écouteurs que j'enfonce dans mes oreilles pour mimer un appel.

— Parlons.

M'adresser à eux en français me permet d'exclure Aaron de la conversation. Face à moi, les deux fantômes restent silencieux. Très bien. Je ne dis rien, reste installée, le dos droit, la mâchoire serrée, jusqu'à ce que l'ambiance soit trop lourde à supporter pour Victor.

— Lili, vous étiez dans un jacuzzi d'hôtel, vous n'alliez quand même pas...
— Ohoooh, j'ai loupé des choses ! Le Jacuzzi ! Prudence ?!
— Léonie. S'il te plaît.

Mon ton ferme l'invite à se taire. Je n'ai pas envie qu'elle me demande ce qui a pu me traverser la tête, encore moins avec son ton amusée et enthousiasmée. Personne ne devrait être mêlé à cette histoire qui ne regarde qu'Aaron et moi. Je me moque de savoir si elle trouve ça cool ou répugnant. Je me sens salie qu'elle sache ce qu'il s'est passé.

— Je ne le sens pas, ce type.

J'essaie de le couper, de prendre la défense de mon petit ami qui ne peut pas le faire lui-même. Je commence des petits "Victor." qui sont coupés alors que mon fantôme parle de plus en plus fort pour couvrir mes protestations. Il dresse une liste avec laquelle je suis en profond désaccord. Depuis le début, il ne voit que du négatif dans ma relation.

— Il te met la pression, il ne s'intéresse pas à toi, il n'a jamais rien à raconter. Ce type, il n...
— Aaron ! Il s'appelle Aaron ! Arrête de l'appeller ce type et arrête de t'adresser à moi comme à une enfant irresponsable !

Ma colère nous surprend tous. Immédiatement après, je baisse les yeux sur le sol et remonte mes jambes pour me mettre en tailleur. Je voudrais pouvoir me refermer entièrement sur moi-même, construire une chrysalide pour me protéger et m'isoler en attendant que l'orage ne passe. Comme s'il répondait à cette envie, Victor lâche une dernière phrase.

— Je serais là pour te ramasser lorsqu'il aura eu ce qu'il voulait et qu'il t'aura lâchée.

Après cela, son parfum s'éloigne. Je reste dans ma position jusqu'à ce qu'une petite voix se fasse entendre.

— Tu sais, si tu as besoin de conseil ou d'aide...
— Pars. Toi aussi, pars. Je ne veux plus vous entendre pour aujourd'hui.
— Oh wow. Ok chef. Je voulais juste aider !

Je me suis redressée pour lancer un regard assassin au mur en face de moi. Le second parfum disparaît à son tour. J'arrache pratiquement les écouteurs de mes oreilles et les pose sur la table de chevet. Je suis fatiguée. Je me laisse tomber sur le flanc, tourne sur le dos et attends qu'Aaron finisse de se préparer, en regardant le plafond.


La danseuse/Leonie + L'étudiant/Victor + Prudence/le corps




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I hope you can show me - Aadence Empty Re: I hope you can show me - Aadence

Mer 14 Juin - 18:56
I hope you can show me

Cela s’est terminé comme toutes les autres fois alors que cela avait commencé aussi bien que toutes les autres fois. Cela s’est déroulé comme toutes les fois d’avant et comme toutes celles d’après. Ou peut-être qu’il n’y en aura plus après, parce que j’en ai marre de me faire repousser de la sorte. Cela me donne la sensation d’être le pire des individus, n’attendant rien d’autre de sa petite-amie. Alors que c’est faux, c’est entièrement faux. Je suis bien avec Prudence, je l’aime pour ce qu’elle est et qui elle est. J’aime ses mimiques quand elle rit, j’aime ses taches de rousseur qui apparaissent quand elle se démaquille. J’aime la passion qu’elle met quand elle me parle de littérature ou de cinéma. J’aime l’accent qu’elle a quand elle me parle en français et sa persévérance quand elle essaie de m’apprendre des mots que je peine à retenir et à prononcer. J’ai terriblement envie d’elle pour tout cela, pas pour assouvir un simple besoin primaire. Pour cela, il me suffirait de retomber dans mes travers et d’appeler Cléo. Mais je m’y refuse. Je ne suis pas infidèle et je ne veux pas risquer de perdre Prudence pour une histoire de baise. Même si cela va commencer à me poser un sérieux problème.

Mais je ne préfère pas la confronter là-dessus. Cela me gêne un peu et je ne me sens pas de lui dire que ses rejets successifs me peinent et me frustrent. Ils me peinent parce que je ne sais pas ce que je dois faire pour qu’elle se sente en confiance avec moi. Je ne sais même pas pourquoi elle semble si mal à l’aise. J’aimerais qu’elle se confie à moi. J’aimerais… Je ne sais pas. A vrai dire, je ne sais pas. Tout démarrait bien, je l’ai entendu à son souffle court et à la manière dont elle répondait à mes baisers. C’est sûr que nous n’avons pas initié cela dans le meilleur des endroits et peut être que nous aurions fini par être surpris à un moment donné. Comme toujours, elle m’envoie des signaux contraires et je dois me débrouiller avec. Je la devance un peu quand nous regagnons notre chambre et je m’éclipse sur le balcon pour fumer une cigarette. Et aussi envoyer des sms à Aaliyah. Aaliyah, c’est ma safe place depuis tellement d’années. C’est systématiquement vers elle que je me tourne quand cela ne va pas et que j’ai des conseils à demander. Son conseil ne me plait pas. En parler. Oui, c’est ce qu’il y aurait de mieux, c’est sûr. Mais je n’ose pas. Je prends mon temps pour fumer ma cigarette. Je jette de temps à autre un regard à la chambre. Elle est sortie de la douche, vêtue du tee shirt que je lui prêté pour notre première nuit et qu’elle ne m’a jamais rendu. Que je n’ai jamais réclamé non plus. J’écrase mon mégot dans le cendrier et je rentre dans la chambre à mon tour.

Les écouteurs sur les oreilles, Prudence parle en français. Je ne comprends pas, elle est certainement au téléphone. Je comprends mon prénom et je crispe la mâchoire. J’espère qu’elle aussi, elle a quelqu’un de suffisamment proche et en qui elle a suffisamment confiance pour parler de tout ça et extérioriser. Je fais un signe de la main pour qu’elle lève les yeux vers moi et je lui désigne la salle de bains. Sous le jet d’eau, je ressasse encore et encore ce qu’il vient de se passer. J’essaie de ne pas trop penser à Prudence qui se cambre contre moi, une jambe posée contre mes hanches, parce que je ressens la même chaleur dans le creux de mes reins et cela me frustre encore plus. Je suis triste, surtout. Pour elle, pour moi, pour nous. Il faudrait certainement que je me contente de ce que j’ai pour l’instant. Notre histoire est belle et je sais qu’elle mérite que je m’y accroche. Il faudrait que je la laisse venir, que j’arrête d’essayer. Encore moins dans un lieu public, ça n’était absolument pas malin. Je coupe l’eau, me sèche et je me rhabille. Le même short en molleton que d’habitude. Quand je reviens dans la chambre, elle a terminé de téléphoner et moi je lui adresse un sourire. Je ne lui en veux pas. Je me contente de m’allonger à ses côtés et d’ouvrir mes bras pour qu’elle vienne s’y blottir. « On devrait dormir, ma douce. On a eu une longue journée. » Ses yeux sont rouges alors je l’embrasse sur le front. Je me dis que ce n’est pas grave et que plein de couples vivent parfaitement l’abstinence. Pourquoi moi, je n’y arriverai pas après tout ?

***

La nuit a cédé sa place au lendemain. Le lendemain matin, les déceptions de la veille semblaient éloignées. Enfin non, elles sont gardées dans un petit coin de ma tête mais je préfère lui sourire. Je n’ai pas envie de gâcher ce qu’il reste du weekend. Nous avons prévu d’aller nous balader sur la plage, nous avons prévu une dégustation de vin. Enfin, pour elle surtout. Moi, je ne touche plus une goutte d’alcool depuis ma cure de désintoxication. Le seul vice qui me reste est ma consommation bien trop élevée de nicotine. « Je te propose qu’on commence par aller sur la plage ? Avant qu’il n’y ait trop de monde. Et puis, il y a la visite guidée de la cave puis la dégustation cette après-midi. » Nous sommes en plein petit-déjeuner et la table nous sépare. J’ai un café bien noir devant moi et un croissant bien doré posé dans une petite assiette. Ma main vient chercher la sienne sur la nappe d’une blancheur éblouissante et j’en caresse doucement le dos avec mon pouce. Je crois que j’ai juste somnolé cette nuit, je me suis contenté de la serrer contre moi pour qu’elle ne s’imagine pas que je lui en veuille ou je ne sais quelle idée elle pourrait se mettre en tête. J’ai souhaité ce weekend pour nous deux, le premier d’une longue série je l’espère.



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Kimi
Enfant, genre et âge inconnus. Il est accroché à moi depuis mon enfance. Joueur et curieux.

L'étudiant
Victor. Etudiant français, né en 1944 et décédé au début des années 70. Il est raisonnable et cultivé. Il vit avec moi depuis la fin de mon adolescence.

La danseuse
Léonie. Danseuse puis prostituée française de la seconde moitié du 19ième siècle. Elle aime plaire et vend parfois ses charmes. Elle me hante depuis une dizaine d'années.

Le Marin
Rory. Un vieux pêcheur écossais. Il ne peut me posséder que depuis très peu de temps. Il est vulgaire et bruyant, mais étonnamment attachant.

I hope you can show me - Aadence Empty Re: I hope you can show me - Aadence

Lun 10 Juil - 23:00
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faire tomber les défenses
Quand je suis revenue dans la chambre, le couple était endormi. Prudence était blottie contre le torse de son petit ami, le visage caché dans son cou. Je me suis demandé s'ils dormaient vraiment ou s'ils faisaient semblant pour ne pas avoir à parler de leur problème. Dans cette obscurité, impossible de le savoir. J'ai passé le restant de la nuit sur la plage, à regarder la mer comme l'aurait fait Rory. Au matin, j'ai salué Prudence pendant qu'ils descendaient manger. Elle m'a fait un sourire discret. Victor n'était pas là. Il ne devait pas être loin, à surveiller à distance, en ronchonnant comme jamais. A table, le petit couple roucoulait. Prudence s'est crispée à la mention de la dégustation. Elle a demandé à Aaron s'il était sûr que c'était une bonne idée mais elle a préféré ne pas insister pour ne pas gâcher le moment ou donner l'impression qu'elle est intagrate. Je la connais.

Ils ont marché main dans la main dans le sable, ils ressemblaient à une publicité télévisée pour le club MED, c'était à vomir de romantisme. C'est à croire qu'ils crèvent s'ils passent plus de deux secondes sans se toucher. Je sais pas comment ça se fait qu'ils n'aient pas couché ensemble, encore. Aaron va pas tarder à imploser et Prudence, pour être honnête, a l'air d'être dans le même cas. Alors quoi ?

Ils sont restés sur leur petit nuage toute la journée. La dégustation de vin s'est bien passée, il me semble. Au début, elle a recraché comme une grande, comme on lui ont appris lorsqu'elle essayait du vin avec ses parents dans les Landes. Elle fait ça bien, avec une certaine grace et j'aurais jamais cru qu'on puisse dire que quelqu'un crache avec grace. Mais Prudence, elle sait tout faire avec grace. Puis elle a vu que les autres participants, pour la plupart des écossais purs souches, ne le faisaient pas systématiquement et elle s'est sentie bête. C'est un truc qui fonctionne beaucoup sur elle. Dès qu'elle fait quelque chose de différent, peu importe si elle a raison ou tort, elle arrête pour se fondre dans la masse. Alors, sans faire de commentaire particulier, elle s'est mise à avaler. Elle a diminué la quantité de vin qu'elle prenait par gorgée pour compenser, mais elle est sortie de là avec les joues roses, sa main serrée sur celle d'Aaron pour ne pas montrer la petite altération de son équilibre. Elle est remontée dans la chambre prendre une douche et se reposer un peu avant le dîner, pour se laisser le temps de redescendre un peu.

Maintenant à table, elle ne mange pas grand chose. Je veux dire, encore moins que d'habitude. Un gravlax, une salade de fruit dont elle propose la moitié à Aaron. Ce qui est solide a du mal à descendre, mais vous savez ce qu'elle consomme sans grimacer ? Du vin. Le sommelier était heureux de tomber sur une française qui s'y connaissait un peu et qui savait ce qu'elle voulait. Il l'a convaincue de prendre un pichet d'un vin blanc local qui n'était pas à la dégustation, pour accompagner le saumon. Vous savez ce que ça veut dire ? Trois verres de plus dans un estomac qui ne contient qu'une moitié de poisson cru, deux bouts de kiwi et tous les vins qu'elle n'a pas osé recracher à la dégustation de peur de se faire remarquer. Elle a beau avoir de l'expérience, son corps n'est pas au meilleur de sa forme. Ses sourires deviennent plus francs et elle oublie de les cacher derrière sa main lorsqu'elle rit. Victor — qui manque toujours à l'appel — fait le rabat-joie, mais je la trouve heureuse, la gamine. Ca va foutre la merde dans notre quotidien, créer quelques sales tensions entre l'étudiant jaloux et l'amoureuse naïve, mais on peut lui laisser un week-end pour vivre sa petite aventure.

— Je crois que j'ai besoin d'un peu d'air frais.

Le repas est finit. Elle prend la main d'Aaron et l'attire dehors. Elle se blottie contre lui pour oublier la fraîcheur de la nuit. Quand elle estime qu'ils sontt sufisamment éloigné du restaurant et des oreilles indiscrètes, elle s'arrête. Elle prend le visage d'Aaron entre ses mains et l'embrasse tendrement, plusieurs fois, en rigolant un peu bêtement entre chaque baiser parce qu'elle n'est pas ivre, mais elle n'est pas sobre non plus. Elle arrive quand même à tenir sur la pointe des pieds sans perdre l'équilibre. Si elle veut embrasser son mec, elle n'a pas vraiment le choix, mais ça prouve qu'elle a encore toutes ses capacités.

— Je voulais te demander...

Elle se mord les lèvres, soudainement timide. Elle a un sourire aux coins de la bouche, ça doit être positif. Je ne sais pas ce qu'elle veut lui demander, mais ça promet d'être intéressant.

— Est-ce que tu accepterais de m'accompagner au mariage de ma soeur ? C'est en France, en Normandie et il y aura... mes parents, entre autre.

Oh oh. J'en connais un qui va faire la gueule en apprennant ça. Et j'en connais deux qui vont pas sauter de joie en rencontrant leur gendre.


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Don : Il voit la mort, littéralement parlant. Plus l'heure du décès approche, plus les couleurs s'évaporent. Son monde n'est qu'un dégradé de couleurs délavées, de noir et de gris. Les personnes proches du trépas lui apparaissent en noir et blanc, sans qu'il ne sache pour autant quand exactement, ni où, ni comment. Ce don le perturbe autant qu'il le fatigue. Il a régulièrement besoin de calme et de s'isoler dans une pièce sombre pour reposer ses yeux.

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Mar 15 Aoû - 23:31
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J’ai ouvert les yeux longtemps avant Prudence. Le soleil n’était même pas encore là. Sur le dos, j’ai fixé le plafond en me repassant les évènements de la veille. J’ai cherché ce qui a cloché. Nous étions dans un lieu public, c’est sûrement cela. Il y a eu toutes les autres fois d’avant, où nous étions pourtant dans l’intimité de mon appartement. Peut être que cela vient de moi. Peut être que je suis trop pressant et trop pressé. Je devrais, comme le dit le dicton, laisser du temps au temps. La peur que notre couple s’encroûte dans une routine mortifère me serre l’estomac. Je sais que j’ai besoin de stabilité, surtout en ce moment. Une stabilité que Prudence m’apporte, par son calme et sa sagesse. Elle me tempère et elle m’assagit. Elle a un effet positif sur ma vie et elle a une part importante dans ma guérison, au même titre qu’Aaliyah, Syd et Eliott. Je me sens un peu stupide, sur le coup. Je ne peux pas risquer de la perdre pour cela même si je ne peux pas cacher que cela est, pour moi, important qu’un couple ait une vie intime. Je ne devrais pourtant pas laisser cela gâcher notre week-end.

J’ai mal au bras et j’ai envie d’un café. D’une cigarette aussi. Ma petite-amie dort contre lui, la tête sur mon torse et je n’ose pas bouger pour ne pas la réveiller. J’attends donc patiemment qu’elle se réveille pour m’extraire du lit. Nous descendons dans la salle du petit déjeuner. Je lui propose une balade qu’elle accepte avec plaisir avant d’émettre des réserves pour la dégustation de vin. Je ne peux que comprendre, elle sait ce par quoi je traverse et l’ennemi pernicieux contre lequel je me bats au quotidien. L’addiction est une combattante féroce qui manque parfois de me mettre k.o mais je tiens bon. Je balaie ses doutes d’un revers de main et d’un sourire. « Ne t’en fais pas. Si c’est trop compliqué, je sortirai. Nous sommes dans un beau domaine, c’est dommage de ne pas faire honneur à leur production. » Moi, je ne saurai pas faire ça. Je serai capable de boire comme un bois sans soif. J’avalerais les verres les uns après les autres sans prendre la peine de déguster. La journée se passe sans encombres, j’en oublie même ce qui me tracassait encore le matin même.

La cave est voutée. Il y fait frais. Nous avons écouté un vignoble nous raconter l’histoire de l’endroit puis les convives ont dégusté. J’ai passé mon tour. Je suis resté en retrait, les yeux rivés sur la jeune femme qui m’accompagne. Son verre s’est rempli de vin blanc. Le liquide dansait entre ses doigts et je l’ai trouvée belle, sous les lumières tamisées. Je me suis concentré sur elle, sur la manière qu’elle a de cracher. Tout en finesse, en parfait contraste avec les rustres écossais. Les joues de Prudence sont un peu rouges à la sortie de la cave et elle chancelle sur ses talons. Elle s’accroche à mon bras et si elle trompe les autres participants, je la connais suffisamment pour reconnaître quand elle n’est plus vraiment sobre, sans pour autant être ivre. Nous remontons ensuite dans la chambre. Je la laisse prendre une douche, pendant que je bois un café et que je fume sur le balcon. Les SMS échangés avec Aaliyah me reviennent à l’esprit. Elle m’a conseillé d’en parler. Je ne sais pas faire ça. Je n’ai pas envie. Parfois, les choses se résolvent d’elle même. Mon regard se perd dans les vignes et j’attends que Prudence ait terminé pour me glisser moi aussi sous l’eau tiède. Je me débarrasse de la saleté de la journée et je me rase de près. J’opte pour une chemise blanche sur un jean brut et nous descendons prendre le dîner.

Elle prends un saumon gravlax et moi une bavette à l’échalote avec une bonne plâtrée de frites. J’ai l’impression d’être un ogre à côté d’elle. Je mange la moitié de sa salade de fruits en plus de ma crème brûlée. Son vin côtoie mon eau pétillante. Je crois que le sommelier est heureux et elle boit presque tout le pichet du vin qu’il propose. Je ne dis rien, cependant. Je n’ai rien à lui dire. Si elle a envie de boire, je n’ai pas le droit de l’en empêcher. D’autant que nous passons un bon moment. Nous parlons et nous rions. Enfin, elle rit. J’aime l’entendre rire, surtout quand elle se cache derrière sa main. L’alcool lui monte à la tête. Le teint est moins blanc, ses yeux pétillent. Et surtout, elle demande à sortir. « On devrait aller marcher un peu. Viens. » Je pose ma serviette et je repousse ma chaise. Nous faisons mettre l’addition sur la note de la chambre et, main dans la main, nous sortons dans la nuit. L’air est frais et Prudence se serre contre moi. Je passe un bras autour de ses épaules et je l’attire un peu pour ne pas qu’elle ait froid. Nous nous éloignons de la bâtisse et au détour d’un chemin de graviers, c’est elle qui me tire en avant. Elle m’embrasse. Surpris d’abord, je ne réponds pas tout de suite puis c’est avec plaisir que je le fais. « Tout ce que tu veux... » Je réplique, plus concentré sur le goût de sa bouche sur la mienne qu’autre chose. Plus concentré sur la lèvre qu’elle grignote et que j’aimerais mordiller moi aussi. Peut être que c’est le moment ?

La question qu’elle me pose me fait l’effet d’une douche froide. Un dur retour à la réalité après une journée sans l’ombre d’un nuage. J’écarquille les yeux. « Tes parents ? » J’ai une méfiance naturelle envers les parents, je crois que cela vient de ma mère biologique. Je n’ai pas tellement retenu le reste. Le mariage de sa sœur. Je crois que c’est cela l’objet de sa question. « Oui… Oui, bien sur. » Je ne sais pas dans quoi je m’engage. Enfin si, je sais. Cela fait de nous un vrai couple. La bas, je serai le petit ami de Prudence. Le gendre du père de la mariée. Je gomme mes doutes par une nouvelle salve de baisers doux, quoi que les derniers soient un peu plus appuyés. « On devrait remonter dans la chambre. Il faudrait que tu m’apprennes quelques mots de français. » Mon nez touche presque le sien et je lui accorde un sourire. Je reprends sa main et nous remontons l’allée en sens inverse. C’est main dans la main que nous arrivons dans notre chambre. J’ai l’impression que nous avons passé la journée main dans la main. J’attire Prudence vers le lit. Je m’allonge sur le flanc, la tête retenue par ma main et je la laisse s’installer comme elle en a envie. « Alors… Qu’est-ce que tu peux m’apprendre comme mot ? Peut être… Félicitations ? » C’est ce qu’il est d’usage de dire quand les gens se marient non ?



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Prudence A. Wilk
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Mes fantômes

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Enfant, genre et âge inconnus. Il est accroché à moi depuis mon enfance. Joueur et curieux.

L'étudiant
Victor. Etudiant français, né en 1944 et décédé au début des années 70. Il est raisonnable et cultivé. Il vit avec moi depuis la fin de mon adolescence.

La danseuse
Léonie. Danseuse puis prostituée française de la seconde moitié du 19ième siècle. Elle aime plaire et vend parfois ses charmes. Elle me hante depuis une dizaine d'années.

Le Marin
Rory. Un vieux pêcheur écossais. Il ne peut me posséder que depuis très peu de temps. Il est vulgaire et bruyant, mais étonnamment attachant.

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Sam 2 Sep - 16:04
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faire tomber les défenses
Le petit couple sort main dans la main. Je me sentirais de trop, si je n'étais pas invisible. Je ne crois pas avoir vu Prudence si innocemment heureuse depuis que je la connais. Elle sourit et profite de la présence d'Aaron, sans même paraître stressée par l'absence de Victor. D'ordinaire, quand l'un de nous disparaît, elle en fait toute une histoire. J'imagine mon pauvre ami se taper la marche jusqu'à Edimbourg en ruminant. Il en serait capable, il est têtu et con quand il s'y met. Aussi têtue qu'elle. Vous savez quoi ? Ce n'est pas mes affaires, ce qui se passe entre eux. Tout ce que j'espère, c'est que leurs querelles seront distrayantes. La tête qu'il fera en apprenant que la rencontre entre Aaron et les beaux-parents a été organisée en son absence sera mémorable. Un peu comme celle du petit ami qui avait l'air de s'attendre à une question bien plus pimentée que celle qui lui a été posée. Je me retiens de pouffer pour ne pas me faire dégager par Prudence, moi aussi.

De l'inquiétude se lit sur son visage à elle. Je suis certaine qu'elle hésite à retirer son offre pour mettre Aaron à l'aise. Elle doit se maudire d'avoir laissé l'alcool la faire parler, même si je sais qu'elle serait ravie qu'il accepte. C'est ce qu'il finit par faire et je la vois se détendre, sourire même. Elle est radieuse. Ses expressions sont légèrement amplifiées par la boisson. Elle l'embrasse volontiers, se serrant contre lui pour exprimer son bonheur. Elle n'appréhende pas, alors qu'elle devrait. Je connais ses parents et si vous trouvez que Victor est méprisant, attendez de voir Aubin Wilk au top de sa forme. Sa fille avec un déchireur de ticket de cinéma. S'il ne fait pas une crise cardiaque, je serai déçue. Quant à la mère, je suppose qu'elle traversera la pièce pour avaler deux ou trois Xanax supplémentaires. Elise Wilk arrive à rendre la dépression chic. Elle est très baudelairienne, comme femme. Aaron va les détester, la famille va le détester, Prudence, coupée en deux, décidera de suivre l'opinion de ses proches et l'idylle prendra fin. Alors profitons en tant que ça dure.

J'ai un sourcil qui se lève à l'invitation d'Aaron. Oh, moi je sais ce qu'il veut dire. Prudence accepte, l'embrassant une dernière fois avant de lui prendre la main pour retourner à l'intérieur. Elle n'arrive pas à être à plus de vingt centimètres de lui, c'est à vomir et aussi extrêmement adorable. Dans la chambre, elle s'allonge à côté de lui, une main sur son bras pour garder un contact constant. Elle adore lui apprendre du français, alors elle s'exécute sans qu'il ait besoin d'insister.

— C'est Félicitations. Fé-li-ci-ta-tions.

Elle détache chaque syllabe pour qu'il puisse les répéter facilement. Je sais d'avance qu'il va massacrer notre langue mais elle, elle sera contente alors je suppose que c'est l'important. Cette scène est d'un ennui. Je sors sur le balcon alors qu'elle roucoule et lui fait répéter quelques mots supplémentaires. La vue est belle. Le jeune homme a des défauts, mais il sait comment prendre soin de Prudence. J'aimerais profiter du courant d'air frais ou sentir la rambarde contre mes paumes. Être un fantôme est lassant. Je ne m'attarde pas, reviens dans la chambre pour les découvrir en train de s'embrasser langoureusement. Ma main de Prudence n'a pas bougé du bras d'Aaron, mais ses doigts s'enfoncent légèrement sous l'effet de l'excitation. Bien. Peut-être qu'on va pouvoir en finir avec cette connerie. La lumière est faible, elle devrait réussir à se détendre. Pourtant, je la vois rompre le baiser et hésiter.

Vous savez quoi ? J'en ai ma claque de la voir se saboter. Il faut qu'elle saute dans le grand bain, parce que le prochain ne sera pas aussi patient qu'Aaron. La meilleure façon d'apprendre à nager, c'est d'être poussé dans l'eau, alors c'est ce que je vais faire. Je la coupe dans son hésitation en m'imposant à elle. Alors qu'elle fixe les draps avec timidité, je prends les choses en main. Le faire sans prévenir, c'est toujours une lutte contre la chair. C'est forcer sa place dans une éponge déjà remplie. Heureusement pour moi, Prudence est l'âme la plus facile à dominer et il ne faut pas longtemps pour qu'elle soit mise en sommeil. De l'extérieur, nous avons l'air absentes, ce qui n'est pas une énorme différence avec le comportement de Prudence lorsqu'elle hésitait. Je compte jusqu'à cinq silencieusement, le délai approximatif pour que la transition soit complète. J'inspire profondément, bouge pour vérifier que tout est en place et quand la mise au point est faite, souris et attire Aaron contre moi pour l'embrasser. J'essaie de faire ça comme Prudence le ferait, de la détermination en plus. Ma main prend celle d'Aaron et la guide sur les côtes puis sur la taille du corps, en espérant qu'il comprenne que c'est l'autorisation qu'il attendait.


La danseuse/Leonie + L'étudiant/Victor + Prudence/le corps




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Nous étions seul à seule et marchions en rêvant, elle et moi, les cheveux et la pensée au vent. « Quel fut ton plus beau jour? » fit sa voix d'or vivant.
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Jeu 14 Sep - 15:27
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La question que Prudence me pose me coupe l’herbe sous le pied. Je ne m’y attendais pas et je pense que cela se voit dans mon regard. Je n’ai rien bu pourtant mais je suis hagard. Nous en sommes déjà à l’étape des présentations officielles aux parents. Il faut dire que je l’oublie toujours, cette étape là. Cléo n’a jamais été présentée à ma mère, qui en aurait fait une syncope la pauvre. Lewis lui, aurait jubilé de me voir avec une femme encore plus paumée que je ne l’étais à l’époque. J’aurais été fier de lui présente Prudence. Elle est vive d’esprit et intelligente, son calme m’apaise souvent et son rire est communicatif. Maman aurait aimé Pru, j’en suis sûr. Elle n’en aurait eu rien à faire qu’elle n’ait pas de job et qu’elle vive encore chez sa tante. Maman n’était pas du genre à juger ses semblables. Elle était la meilleure femme que cette Terre ait portée. A la place, je me retrouve avec Eibhlin, ma génitrice si intolérante qu’elle a rejeté son propre fils. Sur ce point, je trouve la vie injuste.

Néanmoins, j’accepte. Il faudra que je traîne dans les magasins pour trouver un smoking et une paire de chaussures. Je ne suis pas convaincu que le combo pull à capuche/jean/baskets soit de bon ton dans un mariage quel qu’il soit. D’autant que je ne connais ni ses parents, ni sa sœur, ni la personne avec laquelle elle se marie. Je vais être le chien dans un jeu de quilles, le cheveu sur la soupe. Je pensais plus qu’elle allait me demander de remonter dans la chambre ou bien de poursuivre notre balade sur la plage mais je suis flatté qu’elle veuille de moi dans un moment pareil. C’est assez intime un mariage, il y aura probablement un diaporama durant lequel Prudence devra m’expliquer qui sont Tante Yvette et le cousin Fernand. J’afficherai un sourire poli aux boutades ciblées de l’animateur et tout se passera bien. Prudence aimerait que je vienne alors je viendrai.

Après un dernier baiser, nous suivons ma proposition et nous remontons dans la chambre. J’essaie de ne plus me faire d’illusions quant à la suite de ce qu’il va se passer. Nous allons nous allonger un instant, discuter un peu et nous embrasser. Puis chacun dormira. Heureusement pas de son côté du lit. Je crois qu’il faut que j’apprenne à me contenter de ce qu’elle m’offre, je lui suis déjà bien reconnaissant de ne pas m’avoir abandonné quand j’ai fais le con en novembre. Après tout, même s’il n’y avait rien de réellement défini entre nous, on se fréquentait déjà et j’ai passé la soirée avec deux autres filles. Je sais que je ne suis pas une bonne personne et je me sens heureux de l’avoir à mes côtés. Je vais apprendre à faire avec ce qu’elle décide de me donner, au jour le jour. C’est fort de cette bonne résolution que nous passons la porte de la chambre et que je m’allonge sur le lit. Je l’observe tandis qu’elle vient s’installer contre moi. Elle est vraiment jolie, dans son tee shirt et sa jupe. Mes lèvres lui offrent un sourire doux et je me détends quand sa main se pose sur mon bras. Je lui demande de m’apprendre quelques mots de français, histoire de ne pas avoir l’air d’un idiot quand on sera face à sa famille. Même si, entre nous soit dit, d’ici là j’aurai tout oublié. « Félissssitassssione ? » J’insiste sur le « s » et je galère sur la fin. Je suis sur que mon accent écossais écorche son prénom alors avec les mots plus compliqués, je vais passer pour un plouc sortant de sa campagne.

Nous poursuivons avec d’autres mots. Certains plus difficiles que d’autres à assimiler. Puis, de fil en aiguille, nous nous retrouvons à nous embrasser langoureusement. Mes mains posées de part et d’autre de sa tête, la sienne qui n’a pas quitté mon bras. Je sens ses doigts entrer dans ma chair et un frisson me parcourt l’échine. Nous sommes seuls, il fait presque noir dans la pièce, pièce fermée à clé de surcroît. La fenêtre menant sur le balcon est légèrement ouverte mais personne ne peut nous voir. De plus, les rideaux sont tirés. Ma bouche glisse le long de sa mâchoire jusque dans son cou, je me perds à la jointure de sa gorge et de son épaule quand je la sens se raidir. Reculer et hésiter, comme à chaque fois. Je ne sais pas ce qui cloche, sûrement que cela vient de moi. Je suis trop pressé et trop pressant, certainement. Je me recule alors à mon tour, restant silencieux face à l’air absent qu’elle affiche. « Quelque chose ne va pas ? » Je me risque à le lui demander, espérant peut être engager la conversation sur ce terrain là. Je sais que j’ai dis à Aaliyah que je ne voulais pas en parler mais cela est sûrement nécessaire. Etre sur la même longueur d’onde dans un couple me semble primordial.

Prudence gigote un peu puis semble de nouveau avec moi, comme si un marionnettiste venait d’attacher les ficelles de sa marionnette. Et pour toute réponse à ma question, elle m’attire contre elle pour m’embrasser. Je suis un peu surpris et le bras qui me maintenait en équilibre cède sous mon poids. Je me retrouve presque allongé sur elle.  A mon tour, je dois bouger pour éviter de l’écraser puis je réponds avec plaisir à sa sollicitation. Nos langues dansent et sa main prend la mienne, la guide le long de ses flancs. Je romps notre baiser à contre coeur et la regarde dans les yeux, cherchant silencieusement son approbation. Elle semble un peu plus pâle qu’à l’accoutumée mais cela est sûrement du à l’éclairage tamisé. Et à la fin de la journée, ma capacité est un peu altérée.





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