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Prudence A. Wilk
Prudence A. Wilk
One body, five souls
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Pseudo : nuit d'orage
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CW : Décès et opinions conservatrices
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Occupation : Guide au musée
Âge : 30 Quartier : New town (Stockbridge)
Situation familiale : Célibataire, séparée d'Aaron en janvier 2024
Date d'arrivée à Edimbourg : 27 mai 2021
Don : Spirite — quatre âmes se sont attachées à moi et disposent de mon corps à volonté. Ils rentrent et partent, me volent ma vie. Les autres, je sens leur parfum ou entend leur voix lointaine.

Tes sujets RP : Aaron 2 + Angus + Lúca + Mairead + Saul 4

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Mes fantômes

Kimi
Enfant, genre et âge inconnus. Il est accroché à moi depuis mon enfance. Joueur et curieux.

L'étudiant
Victor. Etudiant français, né en 1944 et décédé au début des années 70. Il est raisonnable et cultivé. Il vit avec moi depuis la fin de mon adolescence.

La danseuse
Léonie. Danseuse puis prostituée française de la seconde moitié du 19ième siècle. Elle aime plaire et vend parfois ses charmes. Elle me hante depuis une dizaine d'années.

Le Marin
Rory. Un vieux pêcheur écossais. Il ne peut me posséder que depuis très peu de temps. Il est vulgaire et bruyant, mais étonnamment attachant.

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Ven 29 Sep - 23:09
I hope you can show me
faire tomber les défenses
Le corps m'en veut. Il essaie de me foutre à la porte. Je sais comment m'y prendre : je l'ignore. C'est l'hésitation qui lui permettrait de me dégager. C'est une forme de rodéo spectral qui se lance dans le corps qu'Aaron caresse. Forcément, lui, il capte pas. Tout ce qu'il voit, c'est que sa sublime petite amie sort enfin de sa coquille. Il a une petite hésitation, mais ça ne dure pas longtemps. J'aurais été vexée qu'il fasse la fine bouche quand je lui offre un corps pareil. Je souris à son compliment et viens mordiller sa lèvre dès que sa bouche approche de la mienne. De quoi couper court à toute conversation qui trahirait mon mauvais accent anglais.

Je suis surprise de découvrir qu'Aaron est un bon amant. Je l'aurais pensé plus pressé et pressant. Le genre de mec doux qui oublie les règles de politesse dès que son membre obtient un peu d'attention. Les faux gentils, j'en ai connu. Timide mais ils veulent être sûrs d'en avoir pour leur argent, alors ils t'attrapent par les hanches et te retournent pour cacher ton visage dans l'oreiller. Aaron a des manières qui plairont à Prudence. Il est à l'écoute et tendre. Il pratique ça comme un mec amoureux. Ca me demande beaucoup de retenue que garder le silence et ne pas prendre les rênes d'une façon qui ne collerait pas au tempérament de mon hôte.

• • •


Je passe une nuit sans rêve. C'est un de ces sommeils où on garde conscience de son corps. La douleur immobilise mes muscles. Ma tête est lourde, enfoncée dans les oreillers. J'entends que ma respiration n'est pas apaisée. Elle tire et refuse de ralentir, exactement comme si elle s'enfuyait d'un corps fiévreux. Celle d'Aaron caresse ma nuque, plus détendue, plus sereine. J'aimerais l'imiter, me laisser aller à la douceur de notre étreinte. Dormir réellement, pas ce sommeil étrange dans lequel je suis plongée après une possession, où mon âme réveillée reprend contact d'un corps mis en veille.

La conscience revient doucement et je ne suis plus que cinq sens plus ou moins stimulés. Je redeviens une mémoire et une réflexion. Je repense à la soirée d'hier, à ce week-end plaisant qui ne devait appartenir qu'à nous. J'imagine que Léonie ou Victor à voulu emprunter le corps pendant la nuit, je n'ai pas la force de réfléchir à la question. Je me sens stupide de fatigue. J'utilise ce que je pense être mes dernières forces pour chercher la main d'Aaron et la serrer. Je la trouve posée sur mon ventre, la chaleur de sa peau contre la mienne, vallonnée de frissons... Sa peau contre ma peau, mon corps glacée. Je sens son torse contre mes épaules, ses hanches contre mes fesses. Ses hanches contre mes fesses. Sans tissu pour faire obstacle.

Un spasme de surprise secoue mon corps. Je m'écarte d'un bond — littéralement. Penchée au-dessus du vide, mes mains fouilles le sol dans une quête frénétique pour un vêtement. Penchée au-dessus du vide, mes mains fouilles le sol dans une quête frénétique pour un vêtement. Je sais juste que je ne veux pas être ainsi, que c'est impossible et que je dois tout de suite arranger la situation. Mes doigts tremblent de ne trouver qu'un collant ou un jean. Mes yeux me piquent, refusant de s'habituer à l'obscurité. Quelle heure est-il ? Les premiers rayons du soleil traversent le rideau pourtant épais.

— Prudence.

Je l'ignore. Dès que je trouve un t-shirt, je l'enfile. J'ai l'impression de me débattre avec, à la recherche des manches et de l'encolure. Je voudrais prendre la couverture et faire six tours autour de mon corps. La serrer si fort qu'elle je ne pourrais plus bouger. C'est de sous-vêtement que je cherche maintenant.

— Prudence. Il faut que tu te calmes.

Je l'ignore. Léonie est à côté, je sens son parfum qui me donne la nausée dès le réveil. Je n'ai aucun doute quant au fait qu'elle est la coupable. Victor n'aurait jamais fait ça. Je suis profondément blessée. Je bouillonne d'une rage que je n'ai jamais ressentie. J'ai l'impression d'avoir été volée, pas uniquement souillée. Je voudrais hurler que ma relation à Aaron m'appartient, que c'est ma relation et qu'elle n'avait pas le droit de me le prendre. Imaginer Aaron avec Léonie est exactement comme l'imaginer avec n'importe quelle autre femme, la différence étant que je ne peux même pas le blâmer pour cette tromperie.

— Lilly. Calme-toi.
— NON !

Je crie, les yeux humides, oubliant où je me trouve et la présence d'Aaron dans le lit. Non. Je ne veux pas me calmer et personne, personne, ne peut m'y oblliger. Mais immédiatement après, le silence qui me répond me fait regretter cette accès de colère.


La danseuse/Leonie + L'étudiant/Victor + Prudence/le corps




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Nous étions seul à seule et marchions en rêvant, elle et moi, les cheveux et la pensée au vent. « Quel fut ton plus beau jour? » fit sa voix d'or vivant.
Aaron Mahoney
Aaron Mahoney
Rehab
Pseudo : Elo
Avatar et crédit : Oliver Jackson Cohen / atlantis (avatar) / crackintime (signa)
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Occupation : Garagiste
Âge : 33 Quartier : Un studio au dessus d'un garage dans Leith
Situation familiale : Célibataire, père de substitution de la fille de sa meilleure amie, Aaliyah. Demi frère d'Eliott.
Date d'arrivée à Edimbourg : Depuis toujours
Don : Il voit la mort, littéralement parlant. Plus l'heure du décès approche, plus les couleurs s'évaporent. Son monde n'est qu'un dégradé de couleurs délavées, de noir et de gris. Les personnes proches du trépas lui apparaissent en noir et blanc, sans qu'il ne sache pour autant quand exactement, ni où, ni comment. Ce don le perturbe autant qu'il le fatigue. Il a régulièrement besoin de calme et de s'isoler dans une pièce sombre pour reposer ses yeux.

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Lun 16 Oct - 18:54
I hope you can show me
C’est assez inattendu après l’interruption dans le jacuzzi. Après un moment qui je prends pour de l’hésitation, Prudence prends ma main pour la faire glisser le long de sa hanche. Je me redresse, un peu surpris par ce revirement de situation. Je cherche l’approbation dans son regard avant d’aller plus loin et de continuer mon étreinte. Je sens mon cœur qui tambourine plus fort contre ma poitrine et le souffle de ma petite amie contre ma peau me donne des frissons. J’essaie de paraître le plus doux et le plus prévenant possible. J’essaie de faire ça bien et je suis à l’écoute du moindre de ses faits et gestes. Je la complimente et elle me mord la lèvre, je prends cela pour l’autorisation que j’attendais. Il est hors de question qu’elle s’imagine que j’essaie de la brusquer ou de la presser. Je veux qu’elle se sente suffisamment en confiance pour que nous puissions partager ce moment tous les deux. C’est la première fois, depuis longtemps, que je me sens vraiment bien. Et surtout, c’est la première fois depuis longtemps que je suis en pleine possession de mes moyens et que mes sens ne sont pas altérés par une quelconque substance prohibée. La nuit est déjà bien avancée lorsque nous terminons et le dos de Prudence est collé à mon torse. Mon bras enserre sa taille et ma main repose sur son ventre. Le nez dans ses cheveux, je me laisse aller. Quand je m’endors, je suis heureux.

Je n’ai pas rêvé ou alors je ne m’en rappelle plus. Il fait chaud, je suis bien. J’ai le parfum de ma petite-amie dans les narines et la douceur de sa peau contre ma joue. Ma respiration est lente et régulière. Nous avons bien fait, je pense, de nous éloigner un temps d’Edimbourg afin de partager un moment à deux. Aaliyah a eu tort et j’ai bien fais de ne pas lui parler, cela n’aurait fait que braquer Prudence un peu plus. Il suffisait d’y aller doucement et à son rythme. Je peux m’adapter, je sais que j’y arriverai. Réveillé à demi quand je sens que ma partenaire commence à bouger, je n’essaie pourtant pas de la retenir contre moi. Je me tourne dans l’autre sens, rabattant un peu plus la couverture sur mon corps nu. Nous n’avons pas pris la peine de nous rhabiller après notre étreinte de la nuit passée et cela ne me dérange pas. Je n’ai jamais été du genre pudique de toute façon et je ne vois pas pourquoi je le serais avec ma petite-amie.

Je grogne quand je sens le matelas tanguer. Je ne sais pas ce que Prudence fabrique mais elle gigote à côté de moi. Elle bouge tellement que je peine à me rendormir. Peut-être qu’elle a froid et qu’elle cherche son pyjama. Je crois que nous les avons laissés dans notre valise. Sinon elle peut prendre mon tee shirt qui doit être quelque part. J’essaie de fermer un peu plus les yeux mais c’est un cri qui me réveille complètement. J’ouvre difficilement les paupières et je me redresse sur les coudes, Prudence semble paniquée, à farfouiller frénétiquement dans les vêtements abandonnés au pied du lit. Le drap tombe et ne recouvre plus le haut de mon corps. Il faut quelques secondes à mes yeux pour s’habituer à la lumière. Dans la pénombre de la pièce, Prudence est éclatante de couleurs. Encore à moitié endormi, je ne fais pas le rapprochement avec sa pâleur de la veille. Elle ne semble pas avoir remarqué que je suis assis dans le lit. Je plisse les yeux quand je la vois se débattre avec un tee shirt et finir par réussir à l’enfiler d’un geste rageur.

Moi, je suis immobile. Je l’observe et je me demande quelle mouche a bien pu la piquer. La seule chose qui a changé entre hier et aujourd’hui sont les ébats que nous avons partagé cette nuit. Je crois que je panique un peu, je me demande si je n’ai pas été trop pressant ou si elle ne s’est pas sentie contrainte. Je me remets en question. Je ramasse ses sous-vêtements, qui gisent de mon côté du lit et je les lui tends. « Pru… Tout va bien ? » Je finis par demander doucement, me flagellant pour mon égoïsme. Je ramène tout à moi alors qu’elle a peut-être simplement fait un mauvais rêve. Hein, n’est-ce pas ? Ce n’est sûrement rien de plus qu’un cauchemar. A mon tour, je me lève. Je contourne le lit pour aller ouvrir mon sac et en extirper un short en molleton qui me sert de tenue de nuit. Je ne sais pas tellement ce qu’il convient de faire. J’ai l’impression qu’elle est sur le point de pleurer et je ne peux m’empêcher de me sentir mal à mon tour. L’idée d’avoir mal agi m’assaille. J’aimerais aller la prendre dans mes bras et la rassurer, lui dire qu’elle ne craint rien et m’excuser pour cette nuit. Mais quelque chose m’en empêche. C’est assez étrange. Le lit se trouve entre nous et le calme retombe dans la chambre. Je fais un pas en avant, espérant qu’elle m’explique un peu ce qui l’a mise dans un état pareil à une heure bien matinale.






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Mar 14 Nov - 4:50
I hope you can show me
faire tomber les défenses
Je pensais ne plus jamais vivre cela, les réveils engourdis où mon corps se presse de me tenir aux courants des bêtises de Léonie. Nous étions censées en avoir terminé avec ça, avec les hommes qu'elle prenait sans mon autorisation et les nuits passées loin de mon lit. J'avais presque oublié cette sensation de dégoût de moi-même et ce que ça me faisait, de ne plus sentir mon corps comme étant mon corps. Je sens une rage inédite bouillir en moi. Je ne suis plus apeurée. Je suis dans une colère brûlante autant que dans le besoin urgent de cacher ma peau. Les mots de Victor sont loin de m'apaiser. Je voudrais m'en prendre à tout le monde, les accuser de complicité. Aaron le premier alors que je l'entends s'inquiéter de mon état, j'ai un mouvement de recul. Je n'ai pas envie qu'il me touche. J'aurais préféré qu'il reste endormi le temps que je me calme. Au petit matin, je serais capable de faire comme si de rien était, mais le choc est trop rude pour le moment. Je prends sèchement les sous-vêtements qu'il me tend et me hâte de les enfiler sans répondre à sa question. Je lui tourne le dos pour le faire avant de me lever du lit. Il fait la même chose, se meut comme si de rien était.

Je trouve enfin le short de satin de mon ensemble de pyjama à côté de mon sac. Je commence à le mettre quand j'aperçois un mouvement d'Aaron dans le coin de mon champ de vision. Je fais un pas en arrière et baisse immédiatement les yeux en direction du sol. Il me paraît immense, aujourd'hui. Plus large et menaçant, comme si un monstre tentait de se faire passer pour lui mais n'arrivait pas à entièrement copier sa silhouette. Je regarde la porte de la salle de bain. Pour la rejoindre, je devrais passer à côté d'Aaron et pour le moment, j'ai l'impression de ne pas en être capable.

— Je...

Je dois inspirer profondément, car à peine ma bouche fut-elle ouverte que les larmes menaçaient de couler. Je sais que ma colère envers Aaron n'est pas légitime, qu'il n'avait aucun moyen de deviner ce qu'il se passait réellement, mais une petite voix s'offusque qu'il n'ait pas pu voir la différence entre Léonie et moi. Nous sommes des oposées, dans notre façon de parler ou de nous comporter. Elle n'a pas pu se faire passer pour moi à ce point, je ne peux pas le concevoir. Je l'imagine se jeter sur mon petit ami pour obtenir ce qu'elle voulait et lui, trop heureux d'arriver à ses fins, ne pas poser de question... Je suis injuste. Encore une fois, comment aurait-il pu envisager la vérité, qu'une autre âme remplaçait la mienne dans mon propre corps ?

— Je n'ai aucun souvenir de cette nuit.

Ma voix tremble. Victor m'encourage. Il se tient juste à côté de moi, sûrement même devant. Il se serait placé entre Aaron et moi pour que je me sente en sécurité. Je voudrais me laisser tomber et rencontrer son torse pour qu'il me serre le temps que la douleur passe. J'ai mal au cœur, je le sens brisé dans ma poitrine à m'en donner la nausée. Léonie est encore là, je rêverais de lui murmurer de sortir de ma vie une bonne fois pour toutes. Je regarde une nouvelle fois la porte de la salle de bain, avant de poser mes yeux sur la timide lumière du soleil que je devine entre les rideaux.

— J'ai pris des antidouleurs avant de dormir et j'avais bu du vin alors...

Je le laisse tirer la conclusion mensongère vers laquelle je le tire. J'ai un très faiblement mouvement qui n'aboutit pas, un haussement d'épaules qui s'arrête, car je suis trop tendue pour bouger. Mes membres se sont transformés en pierre et je suis immobile, le dos pratiquement contre le mur de la chambre, ma tenue serrée contre mon corps, le regard fuyant alors que mes paupières papillonnent pour capturer les larmes que je refuse de laisser échapper. Je dois avoir l'air folle. Après ce week-end, Aaron ne voudra plus me voir et j'aurais la certitude que mon mode de vie ne sera jamais compatible avec notre couple, ou n'importe quelle relation durable. L'idée de le perdre pour de bon me brise une seconde fois le coeur.


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Lun 20 Nov - 15:38
I hope you can show me
Jusque là, le week-end se déroulait bien. Nous profitions l’un de l’autre, dans un cadre charmant. Quelques jours loin de la folie edimbourgeoise et de nos routines respectives. Quelques moments à penser juste à nous, à nous rapprocher, à tisser des souvenirs qui n’appartiendront à personne d’autre. Les balades sur la plage, la visite dans le petit train, les yeux pétillants de Prudence au sortir de la dégustation de vin. J’ai pris sur moi parce que je savais qu’ici la tentation serait grande. Je ne le montre pas souvent, voir même jamais, mais la désintoxication n’est pas une partie de plaisir et il y a des moments où je me boirais bien un verre de vin. La seule addiction qu’il me reste est la nicotine, qui m’aide à supporter le reste. Jusque là, je n’avais ni envie de vin, ni envie de fumer. Mais là, je mettrais bien une rasade de brandy dans mon café et des boulettes de shit dans ma clope. Je secoue la tête et repense aux SMS d’Aaliyah. La communication. La clé de tout.

Cependant, c’est compliqué ce matin. Prudence, après avoir hurlé et s’être débattue avec un simple tee shirt, se tient de l’autre coté du lit. Elle était bien moins farouche cette nuit et je ne comprend pas ce soudain revirement de situation. Ma mémoire fouille, je plisse les yeux alors que je recherche une explication cohérente à tout ce qu’il se passe depuis que j’ai ouvert les paupières. Je remonte jusqu’à la veille au soir, le repas dans le restaurant chic. Les verres de vin qu’elle a bu, la demande qu’elle m’a faite concernant le mariage de sa sœur. Bien sur, je vais l’y accompagner. Quoi que, je ne sais plus maintenant. Nous sommes ensuite remontés dans la chambre. On s’est embrassés puis on a… Je ne sais plus. C’est comme si toute forme de certitude venait de s’évaporer. Les contours de mes souvenirs, pourtant récents, de la soirée dernière deviennent flous et je ne sais pas si c’est ce qu’il s’est vraiment passé ou bien si cela n’est que le fruit de mon imagination. Est-ce qu’elle s’est sentie forcée, obligée ? Je n’en ai pas eu l’impression mais encore une fois, ce n’est que mon ressenti.

Je me remets en question. Peut-être ai-je été trop pressé, trop pressant ? Cela commençait à être long pour moi, depuis novembre. Et toutes ces fois où elle s’est laissée aller pour finalement rétropédaler au dernier moment. Toutes ces fois où je me suis fendu d’un c’est pas grave et où je l’ai prise dans mes bras pour dormir. Les relations physiques sont, à mon sens, une étape importante dans un couple. Mais peut-être que je n’ai pas laissé le loisir à Prudence de s’exprimer à ce sujet. On ne parle pas beaucoup, voire jamais, de nos relations antérieures. Il n’y a pas grand-chose à dire sur les miennes. Je n’ai que moyennement envie de lui parler de Cléopâtre, ma plus longue relation avant elle. Et hormis Ùna, qui est devenue une amie au fil des années, le reste de mes liaisons ne sont que des plans d’un soir. Voire même du quatre d’heure, à même la porte des toilettes du bar ou de la boite de nuit. Prudence vaut infiniment plus que ça.

La manière dont elle m’arrache ses sous-vêtements des mains me laisse à penser qu’elle m’en veut. J’ai envie de lui rappeler qu’il faut être deux pour faire ce qu’on a fait mais cela ne ferait qu’empirer la situation. Et si cela se trouve, je me trompe totalement. Un mauvais rêve, un cauchemar réaliste. Peut être qu’elle s’est subitement souvenue qu’elle a oublié d’éteindre le gaz en partant. Ce qui est stupide puisqu’elle vit chez sa tante et que, de fait, le logement n’est pas inoccupé. Mon cerveau fait des nœuds et je sens poindre un mal de crâne. Du pouce et de l’index, je me masse le front. Je le pince depuis les extrémités pour revenir vers le centre et ce, durant de longues secondes, pour essayer de faire passer la migraine. Je suspend mon geste quand elle ouvre enfin la bouche. « Qu’est-ce que tu es en train d’essayer de me dire ? » Mon ton est doux bien que teinté d’incompréhension. Un mélange de médicaments et d’alcool. Je ne l’ai même pas vue avaler quoi que ce soit. Est-ce qu’elle s’est cachée ? Et surtout, pourquoi ? Elle peut avoir mal quelque part et surtout, elle peut choisir de m’en parler sans crainte. Et même, ne pas m’en parler si elle ne le désire pas.

J’avance un pas vers elle et elle en fait un en arrière. Prudence m’apparaît comme un petit oisillon tombé du nid rassurant de sa maman oiseau. J’ai envie d’avaler la distance qui nous sépare et de la serrer contre moi. Pourtant, j’ai la désagréable sensation qu’elle ne me laissera pas faire et, comme je n’ai pas envie de la brusquer plus qu’elle ne l’est, je n’en fais rien. Je contourne tout de même le lit pour me rapprocher, sans pour autant m’imposer. Je me laisse tomber sur le lit, assis, face à elle. « Si j’ai fais quelque chose de mal ou de travers, je m’en excuse. Mais tu as guidé ma main hier soir et j’ai pris ça pour une autorisation. Tu ne m’as pas repoussé alors... » Plus je parle, plus je me dis que je suis peut être allé un peu vite en besogne. Et peut être qu’elle n’a pas osé me dire non parce qu’elle l’avait déjà fait dans le jacuzzi. Mes doigts reprennent frénétiquement le massage de mon front à m’en faire rougir la peau. « Je te demande pardon. Je n’aurai pas dû. » Je ne sais pas de quoi je m’excuse exactement. D’autant que hier soir, elle m’avait l’air plutôt bien à ce que nous faisions. Mais ce matin, devant une Prudence prostrée contre le mur serrant son pyjama contre elle, j’ai la désagréable sensation d’être face à une personne différente.




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Sam 25 Nov - 19:26
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La panique était si forte que je n'ai pas senti les larmes monter. J'imagine que l'obscurité de la pièce les camoufle encore à Aaron et j'en suis soulagée. Malgré ma tornade de sentiments, je ne souhaite pas l'inquiéter et je détesterais avoir à le repousser s'il venait me prendre dans ses bras, pourtant, je le ferais. J'ai besoin d'espace pour le moment, j'ai l'impression de manquer d'air. J'inspire profondément en essayant de ne pas alerter mon petit ami, en faisant le moins de bruit possible. Mon corps tremble encore, autant de froid que de stress. Je voudrais prendre une douche, profiter du jet tiède pour me calmer et revenir dormir. Prétendre que ce n'est jamais arrivé. Je saurais faire. Si Aaron ne s'était pas éveillé, il n'aurait rien su de cet incident. Je regrette, trop tardivement, de ne pas avoir été plus discrète.

J'ai beaucoup de mal à prendre la parole. Je dois retenir mes larmes, poser ma voix, formuler cette mauvaise excuse. En fait, je dois reprendre le contrôle plutôt que me laisser aller à l'énervement. Victor est là, à m'accompagner avec sa patience. Il est le seul qui sait ce qu'il s'est passé. Il était témoin de tout. Je regrette de m'être disputé avec lui hier. Il n'aime pas Aaron, mais m'apporte tout de même son aide. Il ne voit pas dans cette situation une opportunité de ruiner mon couple à jamais, je lui en suis reconnaissante.

Je sens que mes explications n'aident pas, qu'hier, je ne ressemblais pas à une femme ivre à en oublier sa soirée. Je sens une lassitude lourde peser soudainement sur mes épaules. Je ne sais pas pourquoi je m'agace. Léonie sera toujours Léonie et je devrais m'estimer heureuse qu'elle s'est tournée vers Aaron plutôt que vers un employé de l'hôtel qu'elle aurait trouvé à son goût. Elle n'aurait eu aucun mal à en séduire un et à arriver à ses fins dans une salle de pause réservée au personnel. Cette pensée renforce ma nausée.

Je secoue la tête pour qu'Aaron comprenne qu'il n'a pas besoin de s'excuser. Je sais ce que Léonie a fait, ou plutôt je le devine. Ce n'est pas qu'elle ne l'a "pas repoussé", c'est qu'elle a dû initier la chose. Aaron a dû y voir la suite de ce que j'avais commencé dans le jacuzzi, la veille. Je le laisse s'installer face à moi sans m'écarter, ni poser mon regard sur lui. Je fixe mes pieds, puis le plafond en espérant que mes larmes sèchent. Mes yeux me piquent. Je pose une main sur mon front. J'ai mal au crâne à cause de la fatigue et de l'énervement. La colère me crée l'illusion d'une fièvre, mais je vais bien. Je retrouve petit à petit des idées plus raisonnables.

— Je suis sûre que tu ne m'as pas forcée, Aaron. Je n'en ai simplement aucun souvenir.

J'essaie de ne pas parler avec de l'agacement, car s'il y en a, ce n'est pas contre lui. Malheureusement, mon corps reste tendu et je n'ai pas le courage d'avoir l'air parfaitement à l'aise avec la situation. Je regarde encore la porte de la salle de bain, le chemin est libéré. Le froid se fait plus mordant, pour m'encourager à sauter le pas et à y aller.

— Tu peux te rendormir si tu le souhaites, je suis désolée de t'avoir réveillée.

Je n'arrive pas à avoir l'air sincère dans mes excuses. Je regrette de m'être ainsi donnée en spectacle, surtout, alors que la discrétion m'aurait donné l'espace de réfléchir à tout cela sans excuse mensonger ni colère illégitime envers Aaron. J'ai l'habitude de régler ces situations seule ou avec mes amis. Rajouter une personne extérieure à notre cercle modifie toute la dynamique. Au point que je ne sais plus comment m'y prendre. J'espère préserver Aaron et surtout, protéger notre relation. Elle est la première vraie relation que je tisse, d'une personne à moi et non pas à mes fantômes qui se font passer pour moi. C'est pour cela que la trahison de Léonie est d'autant plus grande.

— Je vais aller prendre une douche.

Dis-je, en laissant quelques secondes s'écouler avant que je ne bouge. J'attends de voir la réaction de mon petit ami, s'il estime que nous devrions en parler plus longuement ou non. De mon côté, j'ai le sentiment que je ne peux rien lui offrir de plus. Cela est arrivé, maintenant oublions et passons à autre chose. Le weekend était si agréable jusqu'à maintenant.


La danseuse/Leonie + L'étudiant/Victor + Prudence/le corps




nevermore
Nous étions seul à seule et marchions en rêvant, elle et moi, les cheveux et la pensée au vent. « Quel fut ton plus beau jour? » fit sa voix d'or vivant.
Aaron Mahoney
Aaron Mahoney
Rehab
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CW : Alcool, jeux, drogues
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Situation familiale : Célibataire, père de substitution de la fille de sa meilleure amie, Aaliyah. Demi frère d'Eliott.
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Don : Il voit la mort, littéralement parlant. Plus l'heure du décès approche, plus les couleurs s'évaporent. Son monde n'est qu'un dégradé de couleurs délavées, de noir et de gris. Les personnes proches du trépas lui apparaissent en noir et blanc, sans qu'il ne sache pour autant quand exactement, ni où, ni comment. Ce don le perturbe autant qu'il le fatigue. Il a régulièrement besoin de calme et de s'isoler dans une pièce sombre pour reposer ses yeux.

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Mar 12 Déc - 9:40
I hope you can show me
Et moi, je reste planté là. Je la regarde mais elle ne me regarde pas. Prudence est presque collée au mur du fond de la pièce. Je vois bien qu’elle pleure, ses larmes sont argentées dans la faible lueur du matin qui perce à peine les épais rideaux. Je suis partagé entre l’envie de la réconforter en la serrant contre moi, en préjugeant que cela la réconforterait, et mon immobilisme. L’excuse qu’elle m’a donnée sonne faux. Oui, hier elle a un peu bu, c’est vrai. Mais nous sommes dans un domaine viticole et je l’ai emmenée ici parce que je sais qu’elle apprécie le bon vin. Je ne peux pas lui reprocher d’avoir apprécier la dégustation, ni d’avoir accompagné son poisson d’un verre de blanc. Maintenant, Prudence n’était pas non plus ivre à en perdre la mémoire. Je sais ce que cela fait, d’être déchiré au point de ne plus se rappeler ce qu’on a fait les dernières heures. Cette sensation d’avoir la tête dans du coton et de fonctionner au ralenti, de se réveiller dans un endroit inconnu avec des gens inconnus. Tout au plus, ma petite amie était pompette hier soir. Certainement pas ivre.

Ce sont des excuses qui franchissent mes lèvres. Je ne veux pas qu’elle ait l’impression que je l’ai forcée à faire quoi que ce soit parce que ce n’est absolument pas mon genre. J’ai beaucoup de défaut mais certainement pas celui-ci. J’inspire grandement pour me rappeler la soirée, enfin les quelques instants qui ont précédés notre nuit. Nous étions allongés sur le lit puis on s’est embrassés. Il y a eu quelques secondes de flottement avant que Prudence ne guide ma main sur ses propres courbes. Peut-être qu’il y a quelque chose que j’ai mal compris. Ou mal interprété. Elle me rassure un peu en me disant qu’elle est sûre qu’elle ne m’a pas forcé mais la suite m’arrache une moue circonspecte. « Tu te rappelles pas ? » Je sais que les premières fois, parfois, ne sont pas mémorables. On se cherche, on apprend à s’apprivoiser. Mais encore, ce n’est même pas pour cela que je suis inquiet. Nos performances de la nuit sont le cadet de mes soucis, pour tout avouer. « Tu as mal à la tête ? Enfin, peut-être que je te soûle avec mes questions mais tout cela commence à m’inquiéter. » J’avance d’un tout petit pas et je suis son regard vers la porte de la salle de bain. Peut-être qu’elle cherche un endroit où se dérober, pour rester un peu seule.

Alors, le petit pas que j’ai fais, je l’annule en reculant de deux pas. La voie vers la salle de bains est ainsi pleinement libérée et Prudence peut y aller à sa guise. Quoi que, même si j’avais été dans le passage elle aurait pu y aller. Je ne compte pas l’en empêcher. « Non, ça ira. Je n’ai plus sommeil. » En temps normal, j’aurais plongé de nouveau dans les bras de Morphée en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire mais pas ce matin. Les aveux de ma petite-amie tournent dans ma tête et je me refais en boucle le fil de la soirée. Je me demande à quel moment tout ceci a dérapé. Je tente un sourire et j’aimerais pouvoir faire en sorte que le fossé qui se creuse entre nous ce matin se résorbe au plus vite. Le week-end se passait bien, j’ai l’immense et désagréable impression d’avoir tout gâché. « Très bien, j’irai après toi. » Je la laisse y aller. Elle n’a pas l’air d’avoir plus longuement envie de parler de ce qu’il s’est passé cette nuit, enfin ce matin plutôt. Et je n’ai pas envie d’insister.

Quand la porte se referme sur Prudence, je pousse un long soupire. Fouillant dans ma poche, j’extirpe une cigarette de ma poche afin d’aller la fumer sur le balcon. Appuyé contre le garde-corps, je laisse mon regard vagabonder à l’horizon. Le paysage est beau avec le levé de soleil. J’aurais aimé que Prudence l’apprécie avec moi. Je tire une longue bouffée sur ma cigarette et, si je ne sais pas tellement ce qu’il vient de se passer, j’ai surtout la certitude que cela ne doit pas nous gâcher le reste du séjour. J’écrabouille mon mégot que je jette dans le cendrier avant de décrocher le téléphone de la chambre. Je commande un petit déjeuner avec du thé pour ma petite amie et un café bien noir pour moi. Quelques viennoiseries, des fruits et du fromage blanc. Il fait un peu froid sur le balcon mais si je tire la table devant la fenêtre et que j’ouvre suffisamment les rideaux, nous pourrons déjeuner avec le levé de soleil comme décor. C’est romantique et cela ne me ressemble pas tellement. Avant Prudence, je n’ai jamais eu ce genre d’attention pour aucune de mes conquêtes.

Je suis en train de placer la deuxième chaise autour de la table quand Prudence sort de la douche. Un sourire barre mon visage dans l’optique de chasser le réveil en fanfare que nous avons tous les deux subit. Je pense quand même que nous devrions avoir une plus longue conversation sur ce qu’il s’est produit et que reléguer tout ceci sous le tapis en espérant que cela disparaisse n’est pas une bonne solution. « Le petit déjeuner va arriver. Je me disais qu’on pourrait le prendre ici, au calme. Regarde comme la vue est belle avec le levé du soleil. » Mon enthousiasme peut paraître faux, un peu forcé malgré ma volonté pour qu’il paraisse le plus naturel possible. Mes vêtements du jour sont prêts sur le lit, ils ne différent pas vraiment de ce que je porte habituellement. Un jean et un tee shirt simple. J’attends de voir la réaction de Prudence à ma maigre surprise avant de, moi aussi, filer sous la douche.



You
no one could ever know me, no one could ever see me, seems you're the only one who knows
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Prudence A. Wilk
Prudence A. Wilk
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Occupation : Guide au musée
Âge : 30 Quartier : New town (Stockbridge)
Situation familiale : Célibataire, séparée d'Aaron en janvier 2024
Date d'arrivée à Edimbourg : 27 mai 2021
Don : Spirite — quatre âmes se sont attachées à moi et disposent de mon corps à volonté. Ils rentrent et partent, me volent ma vie. Les autres, je sens leur parfum ou entend leur voix lointaine.

Tes sujets RP : Aaron 2 + Angus + Lúca + Mairead + Saul 4

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Mes fantômes

Kimi
Enfant, genre et âge inconnus. Il est accroché à moi depuis mon enfance. Joueur et curieux.

L'étudiant
Victor. Etudiant français, né en 1944 et décédé au début des années 70. Il est raisonnable et cultivé. Il vit avec moi depuis la fin de mon adolescence.

La danseuse
Léonie. Danseuse puis prostituée française de la seconde moitié du 19ième siècle. Elle aime plaire et vend parfois ses charmes. Elle me hante depuis une dizaine d'années.

Le Marin
Rory. Un vieux pêcheur écossais. Il ne peut me posséder que depuis très peu de temps. Il est vulgaire et bruyant, mais étonnamment attachant.

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Mer 3 Jan - 21:02
I hope you can show me
faire tomber les défenses
J'ai bu de l'alcool hier, j'ai pris mes antidouleurs avant de dormir et ce mélange a joué sur ma mémoire. Ce mensonge est simple, difficile à faire tomber, d'autant plus que les deux premières parties sont véridiques. J'ai bu de l'alcool et prit mes médicaments. Aaron n'a aucun moyen de savoir la vérité, aucune chance de se douter de ce qu'il s'est réellement passé dans cette chambre, la nuit précédente. Sur ce plan-ci, je suis en sécurité. Ça me coûte de devoir lui mentir aussi frontalement, mais si je veux sauver ma relation, je n'ai pas d'autres choix. J'ai beau être en colère et retournée par les émotions, mes sentiments pour Aaron ne sont pas définitivement salis. Je regrette qu'il ait à me voir ainsi. Que lui, soit là alors que la fautive est invisible et muette. C'est trop facile. Et c'est à moi de mentir, de faire comme si de rien était et d'être l'adulte. C'est une responsabilité fatigante dont je me passerais, aujourd'hui. J'aimerais avoir l'espace de hurler autant que j'en ai besoin.

— Non, Aaron. Je viens de te le dire, je...

Je m'arrête ma phrase dans un soupir et la colère qui commençait à ressortir tombe comme un soufflé. Je n'ai aucune envie d'être sèche avec lui. J'inspire par le nez en fermant les yeux. Il est surpris, voilà tout. Il ne pensait pas que j'avais bu à ce point. Il n'y est pour rien. Victor est là, à me murmurer la même chose.

— Tout va bien. Tu n'as aucune raison de t'inquiéter.

Ses bonnes intentions ne sont malheureusement pas ce dont j'ai besoin. La preuve étant que je m'enfuis dans la salle de bain lorsqu'il libère le chemin, oubliant de m'excuser une nouvelle fois pour ce réveil désagréable. Je verrouille la porte derrière moi et allume immédiatement l'eau pour cacher ma voix. J'appelle Léonie, mais remarque rapidement que son parfum n'est plus présent. Je ne sais pas à quel moment elle a choisi de s'éloigner. Cette lâcheté me rend rouge de colère. Je retire les vêtements enfilés il y a quelques minutes et m'observe dans la glace. Mes doigts caressent les côtes qui gondolent sous ma peau terne. Mon tatouage au centre attire le regard et sauve les meubles. Je tourne sur moi-même, ne remarque aucun bleu, ni sur mes poignets, ni à l'intérieur de mes cuisses. Aucune douleur particulière nulle part, hormis celle liée à la possession elle-même. Rien ne me permet de penser qu'ils auraient oublié de se protéger. J'ai l'impression d'être de retour à l'époque où Léonie n'en faisait qu'à sa tête. Chaque matin, je m'inspectais et établissais un compte-rendu. Le corps était rarement aussi épargné qu'aujourd'hui.

Sous la douche, je marmonne. Je tourne tel un disque rayé. Je ne comprends pas ce qui est passé par la tête de Léonie. Cette idiote était-elle jalouse à ce point ? Où voulait-elle s'assurer de ruiner ma relation avec Aaron une bonne fois pour toutes ? Je sais qu'elle préfèrerait que je reste célibataire. Elle refuse que ma vie n'empiète sur ses libertés. Elle n'est pas là pour répondre de ses actes, je m'adresse à Victor. Je lui demande des explications, mais il refuse de me les donner. Il ne fait que répéter qu'il ne sait pas. J'ignore si je le crois. Léonie est un mystère pour moi, mais il était là. Il lui a peut-être parlé ou elle se serait vantée après coup. J'ai besoin de comprendre. Il serait plus facile d'affronter le reste de la journée.

Je prends le temps de me frotter à m'en exfolier la peau. Je lave mes cheveux, les démêle. Je me sentais capable de sortir jusqu'à ce que ma main se pose sur la poignée et que je me souvienne que derrière, il ne s'agit pas de ma chambre ou de l'appartement de ma tante. Je suis encore dans cet hotel, avec Aaron, loin de mes repères ou de mon sentiment de sécurité. La lourdeur de ma situation me retombe sur les épaules. Je supplie Victor de prendre le relais pour la journée, mais il refuse, désolé. Il a peur pour le corps et il a peur pour moi. Il prend le temps de me rassurer, de me rappeler qu'Aaron n'y est pour rien et qu'il n'est pas dégoûté de moi. Si je me calme dès maintenant, je peux encore lui présenter mes excuses pour ce réveil catastrophique et finir le week-end sur une note plus légère. Je dois m'y résoudre.

J'ai l'impression de jouer un rôle, de ne pas pouvoir être moi-même. Je souris en découvrant la surprise que mon petit ami a préparée pour moi. Cette table baignée de lumière matinale. Je me force à aller vers lui, posant d'abord une main puis ma joue sur son torse. J'admire l'horizon.

— Merci.

Je sais qu'il compte prendre une douche, mais je ne bouge pas immédiatement. Je me détends contre lui, en me répétant que ce n'est pas véritablement arrivé.


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Nous étions seul à seule et marchions en rêvant, elle et moi, les cheveux et la pensée au vent. « Quel fut ton plus beau jour? » fit sa voix d'or vivant.
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