Une omission est un mensonge

Nadeem + Bear

SAUF quand on le fait sans faire exprès

- Parfois, des cavaliers passent devant, donc je te dirais oui. Ce n’est pas loin d’un haras.

Il ne s’y attardait pas trop. Il savait juste que parfois Monsieur Garden allait faire le ménage après les cheveux, utilisant le fumier récolté pour le jardin. Après tout, il n’y a pas de petit recyclage, que du grand et bien. Cependant, Bear n’étant jamais monté sur un cheval, aucune envie en plus d’avouer avoir peur de blesser l’animal, il ne s’était jamais intéressé à cette espèce en particulier. Une fois, on lui avait dit qu’il devrait posséder son propre cheval, dans une écurie, mais il n’en voyait aucun besoin. Surtout que le haras à côté était le genre à prendre soin des chevaux jusqu’à leur mort… donc, Bear n’avait même pas besoin de faire attention.

- Ce n’est pas toi et Victoria qui allaient devoir trancher, mais vos filles… héhé… héhéhé.

Bon, il savait être désavantagé sur le fait qu’Aizah était une femme jusqu’au bout des ongles. Il n’y avait pas plus femme qu’elle… dans le sens féminine et gracieuse du terme, bien sûr. Elle faisait attention à elle, et ça se voyait sur sa peau lisse, ses cheveux toujours impeccables ou son maquillage. Forcément, elle imposait le respect et donnerait envie aux petites filles qu’Aizah les coiffe… il allait devoir apprendre à faire des tresses ! Bear se calme, à peine… calcule… un peu… fait des pronostiques… avant de faire un sourire.

- Tu sais, je vais avoir besoin d’un local, moi prochainement, mais pour quelques temps, si on fait le tour des lieux, et que l'un te plait, je le loue le temps que tu te décides et BIM quand tu en auras besoin, je n’en aurais plus besoin !

Comment il sait qu’il n’en aura plus besoin ? Parce que même s’il avait réellement besoin d’un endroit pour entreposer tout ce qu’il ne peut plus mettre au Punch et Purge, il comptait aussi ouvrir une autre structure (oui, même s’il venait tout juste d’en ouvrir une)(son père lui avait toujours dit que « faire une entreprise, tu restes à une, en faire deux, tu fini à dix », et Bear le croyait bien simplement)(mais est-ce qu’il pouvait essayer de mettre son énergie dans celle de son meilleur ami avant de penser à sa boîte ?)(Chut, on a dit, cerveau tait-toi). Il savait donc qu’il avait réellement besoin d’un local pour prochainement, qu’il pourrait ainsi aider son ami… et puis, Bear avait l’impression qu’il ne lui faudrait qu’un petit coup de main amical pour s’envoler vers ce qui semble lui faire plaisir alors… pourquoi pas ? Et si Bear l'achète en premier, il pourra lui revendre moins cher sans que personne n'en sache rien, même pas Nadeem héhé. Bear sourit encore plus. Il était particulièrement heureux. Alors, il fit un signe de tête vers le restaurant chic qu’il avait choisi.

- Ce monde de richesse où tout arrive directement dans le bec, ce n’est pas pour nous, vieux frère. Et j’ai hâte de pouvoir me vanter que mon meilleur ami possède la galerie d’art la plus incroyable d’Edimbourg ! Déjà que je me vantais que tu sois mon pote, on va plus m’arrêter.

Il mima une personne en train de renvoyer ses cheveux en arrière, comme dans la pub l’oréal, avant d’éclater d’un rire heureux mais sonore. Nadeem le connait depuis le temps. Nadeem savait comment il était. Quand il avait une idée en tête, il ne l’avait pas ailleurs et se mettait à la faire… Alors, si Nadeem ne voulait pas un coup de pied aux fesses de la part de Bear, il ne lui en aurait jamais parlé… et c’est ce que disait le regard de l’ours quand il le posa sur Nadeem.

- On va devoir aller voir la concurrence toi et moi ! Cela sera juste un peu moins fatiguant quand frappant sur des choses inanimées.

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Nadeem + Bear

SAUF quand on le fait sans faire exprès

- Nous aurons besoin de la même chose, qu’il contre sans la moindre hésitation. J’ai besoin d’un local avec un toit. Tu as besoin d’un local plus spécifique. C.Q.F.D. comme on disait à l’école.

Bien que les maths… ce n’était clairement pas son dada. C’était aussi pour ça qu’il laissait Samuel faire toute la comptabilité. Si le jeune blond voulait le voler, il pourrait le faire sans la moindre risque de se faire prendre. Son père lui avait toujours dis que pour avoir une entreprise fonctionnelle, il fallait s’entourer de personne de confiance. Et Bear faisait confiance à Samuel. Il faisait confiance aussi à ses fils, maintenant. Il faisait aussi confiance à Rémy. Bref, il donnait assez rapidement son amitié. Il donnait plus difficilement sa confiance. Il ne laisserait pas une de ses entreprises à Porter. Il en laisserait une à Nadeem, mais Bear avait confiance que ça ne lui plairait pas.

Lui aussi été souvent invité aux vernissages… mais il n’y allait pas souvent. Souvent, quand il y allait, c’était une injonction de sa mère qui l’envoyait voir. Elle ne pouvait pas aller dans les vernissages de tout le Royaume-Unis, disait-elle, et donc son fils devait faire le travail pour la ville d’Edimbourg. Parfois, il n’avait pas le temps, et elle était très triste. La dernière fois, c’était la pluie qui l’avait empêché d’y aller. Un véritable ouragan. Il sourit tout simplement.

- Pas de concurrence, d’accord, mais tu es le meilleur ! C’est tout ce que j’ai à dire.

« Tu es ». Pas « Tu deviendras ». Il est déjà le meilleur dans le cœur de Bear, et le sourire qu’il fit le prouver bien. Il lui laissait un changement de saison pour réussir. Après le printemps, il y a l’été… Et donc… Il réfléchit un moment à quand serait la meilleure date pour ouvrir la galerie de son ami. Son ami était né le 24 mai… Ce n’était toujours pas l’été. Il réfléchit encore. Avant de réaliser. D’abord, il doit trouver un moyen d’aider son ami pour qu’il règle ses histoires à son agence ! Il fit un oui de la tête pour Ginnie, de loin, il la connaissait. Sa mère plus, il imagine. Il ne s’était pas focaliser sur la jeune femme, ni sur l’art. Il avait laissé ça pour des autres. Il attrape le téléphone et regarde. Il fronce les sourcils en réfléchissant avant de réaliser.

- OH ! Je connais. J’aime beaucoup ! J’étais allé voir un vernissage. J’avais envie d’avoir une image pour la salle mais je n’ai pas réussi à en trouver une pour la boxe. C’est si triste !

Il sourit en pensant à Yohann qui lui avait offert lui aussi une partie de ses œuvres. Bear les gardait au manoir, justement, ainsi que chez sa mère. D’un coup, il réalise avec un sourire bienveillant. Alors qu’il se pencha pour lui rendre son téléphone, l’odeur d’un repas vient chatouiller ses narines. Du bœuf marinés, caramélisés avec certainement de la menthe. Les effluves étaient alléchants et Bear ne se souvenait même plus de ce qu’il avait pris comme repas. Cela lui donnait faim, et d’ailleurs, il était temps de continuer à manger.

- Gaun Yersel !

Il connaissait cette expression. C’était pour encourager un ami à faire quelque chose. Samuel l’utilisait tout le temps pour encourager ses élèves. C’était la bénédiction à faire quelque chose. Il se renfonce dans son siège.

- Bon. Donc, la semaine prochaine, après avoir rencontré mes fils et vue mon manoir, on fait le tour des locaux pour te trouver l’endroit parfait. Il y a des artistes qui comptent sur toi pour les récupérer. Et comme tu es la meilleure galerie d’Edimbourg, il ne faut pas trop attendre.

Et il fait un grand sourire tout content. Si on devait voir, un jour, des cornes de diable sur le visage de Bear, c’était à ce moment là… avec ce sourire… parce qu’il allait faire en sorte de rendre son meilleur ami encore plus heureux que le jour d’avant. Il le mérite.

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Nadeem + Bear

SAUF quand on le fait sans faire exprès

- Je n’en fais jamais trop, se défendit-il avec un petit sourire en coin.

Ouais, il en faisait peut-être un peu trop, mais il savait que ça irait pour le mieux. Il sourit quand son ami décide de faire un souhait en son honneur. Oui, Bear venait de décider que l’homme avait ainsi scellé son destin de l’avoir dans les pattes. Nadeem ne pourrait pas revenir en arrière, Bear ferait tout pour qu’il ouvre sa galerie et vive sa meilleure vie. Parce que sa meilleure vie arrive quand on décide de le faire, et Bear –inconscient en plus des risques de sa double vie- compte bien l’y aider ! Il aimait faire des commerces légaux qui servent à redorer le blason des entreprises. Comme son père, ses comptes étaient transparents et il n’y avait pas la moindre entorse aux lois. Même si certaines étaient stupides du point de vue de l’ours, mais ce n’était qu’un détail. Ce n’était pas parce que la loi était stupide qu’il devait passer outre. Il n’avait jamais été comme ça.

- Tu bosses, mais je peux me dégager du temps, envoie moi la liste de touuuuus les lieux qui t’intéressent et j’irais faire un premier tri purement pratique.

Par là, il voulait dire enlever les endroits trop vétustes, mais que cela ne se voyait pas sur la photo, ou simplement mal agencé, trop compliqué, qui ne pourrait coller à ce qu’il faut d’une galerie… et si Bear précise que si Nadeem fait une offre, il faut l’accepter parce que Bear comblera le reste, ce n’était que pur hasard et discussion. Il ne comptait pas investir officiellement dans la galerie de Nadeem. Son ami ne le voudrait pas ET leur statut changerait alors ce qui est dérangeant. Non. Bear comptait l’aider avec tout ce qu’il peut pour avoir un lieu propice pour les rêves de son meilleur ami en lui laissant toute la latitude pour apprécier son commerce. Il ne comptait donc pas l’étouffer de ce qu’il pouvait lui apporter, mais lui apporter en silence, sans même attendre qu’il ne le sache. Bear n’en démordra pas.  Son ami pourrait faire le métier qui lui plait… parce que Bear sait lire les mensonges, même s’il fait du gros déni pour la plupart des gens, et il sait aussi que Nadeem n’est pas aussi heureux qu’il pourrait l’être. Alors, il pouvait l’aider, non ?

Ils finirent le repas alors que Bear lui parla de Léo et Cole. Bien que Nadeem avait déjà du en entendre parler sans forcément en savoir le prénom. Bear s’en occupe depuis leurs douze ans, avec une association qui s’appelle « le grand frère ». Cette association permet de présenter des adultes stables à des enfants pour qu’ils puissent avoir une référence et un exemple masculin qui ne travaille pas pour le foyer ou l’aide à l’enfance. Bear devait normalement ne s’occuper que de Cole, à l’origine, mais bien vite il comprit que les deux meilleurs amis se sentaient plus à l’aise ensemble et il avait tout simplement kidnappé Léo. Il a du en parler à Nadeem, parler de leur voyage à Londres avec eux, ou quand il allait dans des parcs d’attractions avec des « gamins du foyer ». Bear avait fait l’erreur de croire qu’il n’allait pas s’attacher à eux avec force. Et il ne regrettait même pas son erreur. Il sourit en avouant que Cole était un peu Nadeem, et Léo était un peu Porter (la perversion et l’irrespect des femmes en moins). Un calme et une tornade. Un silencieux et un bavard. La lune et le soleil. Mais Bear aimait les deux. Une fois fini, donc, ils prirent leur voiture, Bear devant avec sa Jeep pour montrer le chemin. Il suivit une allée de platane avant de se retrouver devant un énorme portail de rose en métal. Bear passa son corps par la fenêtre pour ouvrir mécaniquement avant d’avancer. Un kilomètre plus loin, après avoir contourner un jardin parfaitement entretenu avec un labyrinthe plus loin et des bancs sous des arbres en fleurs, ils arrivèrent devant le manoir.

Celui-ci était presque totalement vert. Il y avait du lierre qui remonter le long des murs, mélangeait avec du jasmin qui embaumait l’air. Il y avait grande terrasse de rosier qui attendait avec une balançoire pour des enfants et un rocking chair. Plus loin, il y avait un jacuzzi. Le manoir était en brique blanche, bien que difficilement visible. Et sur le rocking chair, une jeune fille de seize ans était en train de broder. Elle écarquilla les yeux quand Bear apparu en contournant le terre-plein central qui se trouvait devant la bâtisse.

- MAMAN ! Bear est là !

Une femme arriva, de son tablier on pouvait voir qu’elle venait de faire un gâteau. La farine se retrouvait sur ses cheveux et un sourire angélique sur son minois. Tout le monde savait déjà au manoir la bonne nouvelle de l’arrivée des deux garçons. La femme qui venait d’arriver était la mère d’Alisson Garden. Et la petite était celle qui avait fait une photo avec lui. Il fit un sourire à Madame Garden qui vient l’accueillir avec un sourire ravi avant de voir un homme derrière. Elle lui fit une révérence, à Nadeem.

- Enchanté de vous rencontrer, Monsieur.
- Nadeem, précisa Bear avec un sourire.
- Oh ! Nadeem ! Je vais de ce pas préparer une collation adéquate alors !
- Je te remercie.
- Oh. Pas de chichi.

Elle part avant que Bear observe le devant du batiment avec fierté. Il aimait bien son manoir, même si trop riche pour lui. Il aimait croire qu’une fois les allées de platanes passés, on pouvait voir de la chaleur qui se dégage du lieu ! Pendant ce temps là Madame Garden préparer les gâteaux et le thé préféré de Nadeem.

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Nadeem + Bear

SAUF quand on le fait sans faire exprès

Bear, sans avoir le don de lire dans les pensées, pouvait aisément deviner les réflexions de son ami sur son manoir. Le bâtiment avait été choisi par ses parents, en cadeau. Il était grand, imposant, et même si le jardin était magnifique, il n’en restait pas moins un manoir de bourge qui dénote totalement avec le côté tout à fait naturel de Bear. Le chalet lui allait bien mieux à la peau… mais il se demande s’il devait lui en parler tout de suite de cette maison en bois qui se cache plus loin dans une forêt, à proximité d’une rivière d’où l’on peut pêcher des truites… Un vrai ours. Les deux demeures étaient prartiques pour un dépaysement total, et parfois bienvenu.

- C’est là, sourit-il, et tu ne te demandes pas, j’imagine, pourquoi je ne venais pas y habiter avant. C’est beaucoup trop grand pour ce que j’en faisais.

C’était clairement décentralisé en rapport à ses deux entreprises, qu’il avait mis dans le Leith pour essayer d’y implanter des entreprises d’aides et presque sociales. Il faisait venir des personnes, parfois, pour leur proposer une nuit au calme. Oh. Pour ça, il en avait kidnappé des gens une nuit, une semaine, parfois un peu plus, pour les laisser respirer dans un lieu qui les force à penser à autre chose. Yohann avait été kidnappé ainsi. Il avait fait une crise de panique pendant une présentation de ses œuvres, Bear l’avait emmené et l’avait gardé ici. Yohann avait aussi fait un début de sevrage avec lui dans le chalet. C’était deux lieux qui avaient une toute autre raison d’être que l’habitation… mais le juge de l’enfance considère que son appartement dans le Leith n’est pas un cadre propice pour deux jeunes enfants adoptés… Qui était-il pour lutter contre ça ? Il fit un signe de tête.

- Viens, je te fais visiter, comme ça si tu as besoin de vacances pas chère à côté d’Edimbourg, tu pourras parler de mon manoir à Victoria.

Pas chère ? Vu que Nadeem était comme son frère, le pas chère serait un « si tu me donnes le moindre centimes, je fais la gueule », mais il n’avait pas besoin de le préciser. Il y avait internet ici, un bon réseau et plusieurs zones tranquilles pour s’amuser. Pas de piscine. Pas de piscine pour le moment. Il paraît que ça pourrait être une idée, alors il avait demandé à un autre ami de l’aider pour ce projet là. Il lui présente le grand salon, chauffé par une cheminée, la cuisine, en bois et en inox parfaitement harmonisé. Il lui montra aussi trois œuvres que sa mère lui avait envoyés pour égayer le couloir ainsi que « sa vie ». Des œuvres variés qui alliés, tout comme le manoir, le charme d’un temps plus ancien avec la modernité du nouveau monde. Arrivant dans le second salon, Madame Garden venait tout juste de déposer le thé sur un plateau avec des pâtisseries en tout genre. Elle pinça les joues de Bear avec un sourire charmant de la mère ravi que son fils ramène enfin un ami à la maison. Bear réagit en lui rendant son sourire et proposa à Nadeem un thé ou de s’assoir.

- Au départ, j’en ai voulu à mes parents de m’avoir offert ce lieu… Je sais ça fait « fils de bourge » jamais content… mais je ne voulais pas justement dépendre de leur argent et de leur générosité… maintenant, je vais devoir les remercier car sans cette demeure, ma demande pour les petits auraient été repoussé d’un an, voire totalement refusé.

Tout ça parce qu’il vivait dans le Leith… C’était ainsi. Il ne pouvait rien dire. Dans le nouveau salon, il y avait encore des peintures qui ornaient le mur, de personnes souvent célèbre, ainsi qu’une bibliothèque où la pléiade et une ancienne encyclopédie de Diderot se trouve enfermer derrière des armoires en vitre. Bear ne se sentait pas intellectuelle, pourtant cette pièce contre disait totalement son apparence d’ours sans cervelle. Encore.

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Nadeem + Bear

SAUF quand on le fait sans faire exprès

Bear eut un sourire en regardant la mine de son ami sur sa demeure. Ouais. Il sait. Il avait toujours vécu dans ce genre de lieu, lui. Il n’avait connu que ça. Il avait l’habitude d’avoir de l’espace. Son père, aussi baraqué que lui, n’en demande pas moins pour pouvoir s’échapper quand sa femme fait une soirée avec ses amies. Les amies de sa mère étaient comme sa mère, de jolies femmes naturelles mais qui avaient une méthode sans pareil pour mettre mal à l’aise les deux hommes de la maison. Même Bear avait appris à s’enfuir quand Gertrude débarquait pour lui pincer les joues en lui rappelant qu’il allait devenir aussi grand qu’un élan. Pourquoi un élan ? Il ne l’avait jamais su et ne comptait pas poser la question un jour. Ainsi donc, pour lui il était naturel de vivre dans cette maison, comme il l’était de vivre dans son appartement ou même au chalet. Il laissait son ami s’habituer à cette partie de lui qu’il ne connaissait pas. Elle n’était pas importante. Il avait toujours été le même. Il était un alliage à mémoire de forme et s’adapter à chaque moment et à chaque situation. Même à devenir papa. Cela le fait rire. Lui qui croyait que la plus grande nouvelle de la journée serait son adoption réussi. Il avait l’impression de foirer sa surprise à tous les coups… il verrait bien comment ça se passe avec Porter (flash info : pareil, une autre nouvelle allait éclipser celle-ci).

- Pour le bus scolaire, je ne crois pas qu’il passe par ici. Je les déposerais moi-même.

Puisque de toute façon, s’il dormait ici, il n’aurait plus moyen d’éviter de prendre la voiture pour se rendre à ses différentes entreprises. Il y avait de quoi rendre dingue, non ? Il sourit encore à la question. La suite du programme.

- Normalement, il faut encore une semaine pour qu’ils soient officiellement délogés de leur foyer, mais ils passent déjà plus de temps dans mes propriétés, surtout au Punch, que là-bas alors ça ne devrait pas trop changer.

Léo et Cole étaient deux « apprentis » pour pouvoir faire des cours de sport. Souvent, ils s’occupaient de la partie des cours qui étaient gratuit, pour les enfants ou les cours d’auto-défense. Cole était plus calme et arrivait à gérer les enfants, pendant que Léo arrivait à motiver les troupes quand il y avait un blanc. Les deux étaient particulièrement heureux d’avoir un travail, bien qu’il ne soit payé que par les sourires de Bear. Ce point avait été soulevé pendant l’audience pour l’autorisation de l’adoption. Est-ce que Bear ne faisait pas ça pour avoir de la main d’œuvre gratuite ? Léo, qui était toujours en train de parler, avait été outré de cette phrase et avait commencé à expliquer par le menu que sans Bear et la salle, ils se seraient retrouvés bien plus mal. Cole l’avait frappé pour ça. Il ne fallait pas que les mauvaises fréquentations de Léo soit abordés devant le juge.

- Je ne sais pas vraiment. Les deux chambres qu’ils utilisent sont… vieillottes, mais j’avoue n’avoir aucune idée de comment leur rendre plus agréable. Peut-être leur acheter une nouvelle décoration moins… … Pompeuse ?

Les chambres, sauf la sienne, étaient un peu toutes dans le même style, lit à king size, dans les tontes de marrons et orange. Les deux jeunes avaient déjà dormis ici, souvent dans le même lit ou directement dans le salon quand ils se sont endormit devant l’unique télévision de la demeure.

- Tu ferais quoi, toi ? qu’il demande puisque… après tout… Nadeem a été le premier à être papa.

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Nadeem + Bear

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Un moment shopping avec eux ? Bear n’y avait même pas pensé. Dans sa tête, ce qui était normal vue la joie qui l’étreignait, il devait faire en sorte que ses deux fils arrivent dans une pièce qu’ils aiment à peine le pied posé… mais… Puisqu’en effet, ils vont venir… il serait plus judicieux de les laisser choisir… en apportant un veto. Léo lui avait déjà dit qu’il aurait voulu avoir une chambre toute noire… et Bear, ça le déprime rien que d’y penser… mais pour le reste, ça n’était pas impossible. Il pose une main sur le menton et se mit à réfléchir.

- Tu as raison. Je vais faire ça. Cela leur permettra de ne pas simplement avoir l’impression de venir habiter chez moi mais d’être chez eux.

Bien que les petits, puisqu’il les connaissait depuis quatre ans, lui avait avoué ne pas avoir de « chez soi ». Les deux avaient été mis en foyer assez tôt pour oublier une demeure avant, et assez tard pour ne pas être dans les critères adoptables. Cole avait même encore sa mère en vie et tenant à ses droits depuis des années. Cole avait réussi à dire qu’il ne voulait plus de sa mère, et le juge avait tranché en sa faveur en considérant Bear plus apte et stable que sa génitrice. Ce qui n’était pas compliqué, vue les preuves dans son dossier et ses soucis avec la police. Bear aurait voulu l’aider. Il avait même essayé. Mais comme souvent quand il aide, il supporte et devient un pilier, mais si la personne ne le veut pas, il ne peut pas les forcer. Il s’en était excusé auprès de Cole qui l’avait bien compris.

- J’ai bien fait de t’inviter, tu es toujours de bon conseil, fit-il en lui donnant une tape amicale, et pas douloureuse, sur l’épaule. Et pour ce qui est du juge, il ne m’a pas réellement dit quoi que ce soit sur le fait de faire de mes deux fils, et il insista sur le mot, des enfants pourri gâté.

Et pourri gâté, ils allaient être. Il y avait plein de chose que Bear avait eu envie de leur offrir au cours du temps… Mais il n’en avait pas le droit. Parce que le foyer n’acceptait pas les cadeaux. Il devait rester « le grand frère », rien de plus. Mais Bear ava it décidé d’être plus. Il le fallait. Bear se repousse contre son fauteuil. Il soupire mais avec un large sourire.

- J’ai plein de chose à faire. Deux chambres toutes blanches et impersonnelles à faire jusqu’à ce qu’ils décident. Et trouver un local pour mes affaires à stocker le temps que je dois le stocker. Que d’aventure ! Et refaire parvenir mon courrier ici, aussi.

Il avait le droit à son manoir. C’était un peu le lieu hors du temps et de son histoire. C’était le lieu qu’il n’utilisait que peu. Il touche une fleur qui trône dans un pot et embaume la pièce de son effluve. Oui. Ce manoir avait été oublié par lui depuis des années… mais c’était un cadeau de sa mère. La seule chose qu’elle lui avait demandée quand il était parti en grosse dépression à Edimbourg, loin de son regard réconfortant et ses bras. Après la mort de Zoé, il n’avait pas voulu reprendre son sourire tout de suite, il avait fallu des raisons. Aider les autres, ses amis, Alisson, -bien qu’elle fut une source de souffrance aussi-, et ses entreprises. Maintenant, il se rend compte que depuis le début, sa mère savait que son manoir servirait. Elle l’avait choisi dans les teintes de son fils, dans une zone parfaite, elle avait pris le temps de choisir ce lieu… et elle l’avait laissé immaculé, sans artifice, pour lui.

- On pourra faire une grande fête à thème ! Pour que vous puissiez les rencontrer officiellement. Comme mes fils. Après tout, tu es tonton, fit-il en faisant un clin d’œil avant de se lever. Tu veux m’aider à acheter de la peinture ? Après je te libère ! Quoi que je dois en avoir au chalet depuis la dernière peinture !

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Nadeem + Bear

SAUF quand on le fait sans faire exprès

Bear rit. Les conseils gratuits de Nadeem étaient d’or… et Bear le savait. Et surtout, il avait conscience que l’aide d’un papa et d’un meilleur ami le sauverait de ses tourments. Il avait un peu peur d’échouer… il était ravi que Nadeem le soutienne. Bien qu’il aimait Porter, ce n’était pas pareil. Il laisserait Léo et Cole à Nadeem… pas à Porter… D’ailleurs, il ne devait pas oublier de lui parler de quelque chose. Il rit parce qu’il était heureux, en soi. Il finit par s’approcher de son sac, qu’il trimballer toujours dans son dos, pour en chercher quelque chose en continuant de parler.

- J’adore les papiers, rappela-t-il en faisant une moue.

Il détestait ça. Il détestait du plus profond de son cœur toutes les paperasses à faire… Il fallait toujours faire des papiers trouver la feuille qui comme par hasard s’est envolé et se retrouve de l’autre côté de la pièce… Sans Samuel, son ami et bras droit, il aurait envoyé balader la plupart des calculs pour ne pas y penser. Mais Samuel était un rapace… il ne laissait aucun chiffre disparaître de ses comptes. Bref. Bear déteste faire des papiers.

- En parlant de papier, j’aurais besoin que tu signes ça, dit-il en lui posant le papier sous le nez.

Le papier était une demande de « responsabilité ». Dans le cas où Bear venait à mourir, ainsi que les parents de Bear, il fallait quelqu’un pour être responsable des enfants… BON, ce dossier sera utile que jusqu’à leur 21 ans, et comme Bear n’avait aucune envie de mourir d’ici les six prochains années, ça peut le faire. Il laisse Nadeem lire le papier avant de réfléchir.

- Ok. Pas Hawaï. Que penserais-tu de… demander à tes filles de choisir le thème ? Cela pourrait être drôle ?

Très drôle, oui. Il observe encore son ami et prends une photo encadré, on pouvait le voir lui, au côté de Yohann, en train de tenir le jeune homme par les épaules et deux grosses truites. Le chalet était clairement imposant, bien que moins que le manoir.

- Dis-moi, tu vas mettre combien de temps pour réaliser que je suis un homme très riche.

Enfin, ses parents… mais il n’était pas pauvre vue l’argent qu’il avait mit de côté pour faire des petits depuis des années. Il n’était clairement pas pauvre, et ses parents non plus. Et Léo et Cole ? Ils devenaient eux aussi des personnes très riches. Il se mit contre le fauteuil.

- Tu sais que j’ai déjà du te parler du chalet ? Quand je te disais que j’allais dormir à la montagne…

Quoi que… il faisait aussi parfois du camping, directement à la belle étoile, mais il ne pensait pas réellement à tout ça. Est-ce que Nadeem, comme lui avait avoué Samuel, l'imagine avec un pagne en train de vivre dans un arbre comme tarzan ?