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Nesting + Ùnash
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Ùna Thorburn
Ùna Thorburn
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Pseudo : Nuit d'orage
Avatar et crédit : Alycia Debnam-Carey + myself // CS1 par Nash, 2 par Alistair // gif par Sawsan
CW : Drogue (mescaline/pcp), sexe, mutilations, critiques violentes de la religion, fausse couche, langage crue
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Occupation : Etudiante en sciences politiques.
Âge : 32 Quartier : New Town (Leith Walk)
Situation familiale : fiancée à Nash, dans une phase où je galère à me détacher de lui sans hurler
Date d'arrivée à Edimbourg : Ma naissance, 1992
Don : Coucher avec quelqu'un, c'est lui foutre un tracker dans le crâne. Pendant deux à trois jours après notre rapport, je vais entendre ses pensées et parfois voir à travers ses yeux. Plus nous couchons ensemble, et plus le tracker aura du mal à se dissiper. Eventuellement, si notre relation est trop longue, le tracker sera là de façon pérenne.

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Lun 27 Fév - 16:20
Nesting
J'ai envie de sauter de partout. À peine est-on descendu de la voiture que j'ai couru prendre un sac dans le coffre pour le monter en haut. L'appartement a été rangé. Ouais. Entièrement rangé et nettoyé. Erin m'a aidée, j'ai fait la pauvre petite femme enceinte incapable, mais c'est surtout parce que c'est hyper chiant de faire le ménage seul. Je crois qu'elle a bien aimé passer du temps avec moi. Il n'y a plus une poussière, pas un tupperware qui moisit dans le frigo et ma salle de bain brille. Elle s'est occupée de déboucher toutes les canalisations pendant que j'attendais dehors pour me préserver de la vapeur. Erin s'est même proposé pour préparer le dîner pour nous, j'ai poliment décliné. Ce soir, Nash et moi on commande des sushis. J'en prendrais sans poisson cru et ça ira. Je veux juste que ça ressemble à une soirée à nous, comme avant, où il galère avec les baguettes et panique quand on doit choisir un film à regarder.

J'ai fait un rapide tri dans mes affaires et on a vidé un maximum d'affaire de la seconde chambre. Mon bureau y est encore et je pense qu'il le restera pour que je puisse travailler en surveillant notre fille. Ça commence à devenir un peu réel, et pas uniquement parce que je galère à fermer les jeans. Dans deux semaines, Nash et moi découvrirons le sexe de l'enfant. Le rendez-vous a été pris par Will, parce que j'étais sur le point d'oublier. Je suis vraiment une gamine assistée en ce moment, j'adore ça. Tout le monde s'inquiète pour moi pour une autre raison que mes crises et mes vices.

La cerise sur le gâteau est que Nolan n'est plus en bas de chez moi. Il s'est pris beaucoup de coups au visage et pas uniquement de la part de Nash. Mon père s'est mêlé de sa vie professionnelle, bien que personne ne veuille m'expliquer comment exactement. Mais ça a fonctionné. Mon téléphone a été nettoyé par un technicien qui a eu l'air de dire que c'était vraiment hyper simple de faire ça, mais a quand même accepté ma thune. Parfois, les bruits des voitures sur le parking me font quand même regarder par la fenêtre, mais c'est jamais lui. C'est jamais sa voiture française ringarde. Il est jamais là à fumer ses roulées comme s'il était un étudiant en art du spectacle. Parti. J'arrive pas à me sortir du crâne qu'un de ces quatre, il reviendra. Je le croiserai dans un bar, il passera sa main sur ma hanche comme il l'a fait la première fois. Cette fois, je le trouverai ni sexy ni intéressant. Je n'accepterai pas les verres qu'il me payera.

Je pose le sac sur le lit (avec des draps propres et tout ! ) et j'arrive prendre la main de Nash pour le tirer en direction des placards de la chambre. J'ai mieux rangé mes affaires pour libérer trois espaces et quelques cintres. Mon sourire est fier et immense quand je regarde l'homme que j'aime et qui m'aimera sûrement en retour un de ces quatre. Je veux qu'il se sente chez lui parce qu'il l'est. C'est notre chez nous, à tous les trois.

— Regarde, je t'ai fait de la place !

Il n'en a pas besoin de beaucoup, surtout que petit à petit ses t-shirts passeront de ses affaires à mes affaires, si vous voyez ce que je veux dire. J'aime trop ses trucs trop grands, j'ai l'impression qu'il me fait un câlin quand j'en porte un. Je voudrais disparaître en lui. Qu'il me serre jusqu'à ce qu'on fusionne. J'ai envie de lui sauter au cou et me comporter comme un vrai couple. On en est un, sauf qu'on s'embrasse pas et qu'on a aucune relation sexuelle à part celle qui a créé notre enfant. Faut que je me garde ça en tête. Je peux pas embrasser ou essayer d'embrasser Nash toutes les deux heures.

Je garde sa main dans la mienne et je lui fais visiter l'appartement qu'il connait déjà. J'ai même pas retiré mes chaussures (est-ce que c'est sage de continuer à mettre des talons à plus de quatre mois de grossesse ?) parce que je suis excitée comme une puce. Je lui désigne la porte de la salle de bain sans qu'on s'y arrête.

— Dans la salle de bain aussi, et sur le portemanteau !

Il y a eu des vrais sacrifices de faits pour cet homme. Je suis certaine qu'il ne réalise pas. Dans le salon, j'attrape la télécommande pour allumer la télévision et essaie une chaîne précise. L'écran devient noir et demande un code à quatre chiffres.

— J'ai mis un contrôle parental sur les chaînes d'infos, pour pas que tu tombes dessus par accident.

Il est officiellement plus difficile de se tenir au courant de l'actualité que de regarder du porno dans cet appartement. Je fixe Nash avec de grands yeux heureux, espérant qu'il apprécie tous mes efforts.
@Nash Ormond


Nash Ormond
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Situation familiale : Orphelin • Fiancé à Ùna, profondément amoureux
Don : Nash est un spectateur dans une salle de cinéma 4D où les films qui y sont joués sont les drames dont il entend parler ou qu'il lit dans les journaux.

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Mer 22 Mar - 21:07
Nesting
Je suis heureux mais je crois que j'ai surtout l'air paumé. J'ai l'impression d'avoir débarqué dans la vie de quelqu'un d'autre pour vivre quelque chose que j'aurais jamais eu sinon : une famille. J'ai encore du mal à réaliser que si Ùna attend un enfant, c'est que c'est le mien, le nôtre, à tous les deux. Vraiment le nôtre, pas juste parce que j'ai accepté de l'aider à l'élever mais parce qu'une partie de moi est en lui, ou elle, on sait pas encore mais ça, ça a pas vraiment d'importance. Je dors pas mieux la nuit, je crois que mon sommeil est même dans un pire état qu'avant mais, pour une fois, c'est pour de plus ou moins bonnes raisons. Je stresse, j'ai peur de pas être à la hauteur, de pas être un bon père parce que je sais pas trop comment faire, que j'ai pas eu vraiment de bons exemples avant Leslie, Will et Yadriel. Mais j'ai pas vu comment ça marque que un enfant est tout petit, comment on l'accompagne quand il grandit ni comment on le gronde ou le rassure. J'essaie de lire des trucs sur internet mais ça me fait plus soupirer qu'autre chose : je trouve tout et son contraire, ça me prend la tête. J'arrive pas à démêler le vrai du faux ni à donner du sens à tout ça et je me dis que, peut-être la réponse sera dans les livres à la bibliothèque.

J'ai envie d'être un bon père, je veux être une meilleure personne pour ma famille. C'est plus juste pour Ùna que je veux m'améliorer non, c'est pour elle et notre enfant. J'ai pas envie qu'il ait honte de qui je suis et ce que je fais. Je veux pas lui donner un mauvais exemple non plus. Je sais bien que je suis pas la meilleure figure paternelle qui existe mais je souhaite en devenir une bonne. Au moins ça. Ca commençait d'ailleurs plutôt mal avec le type à qui j'ai abîmé la figure, celui qui harcelait Ùna. Je me souviens même plus de son prénom mais j'aurais pu avoir pas mal de problèmes si le père de Ùna était pas intervenu. J'ai pas tout compris d'ailleurs mais tout ce qui compte c'est que c'est fini. J'espère qu'il reviendra plus, ça doit tellement la soulager qu'il soit plus en bas de chez elle en permanence.

J'y repense quand on arrive sur son parking justement. Je descends timidement alors que Ùna, elle, est déjà partie comme une fusée monter un de mes sacs. J'ai pas eu le temps de lui dire de laisser et que je m'en occupais qu'elle était déjà partie. J'inspire profondément en observant l'immeuble dans lequel je suis pourtant déjà venu plusieurs fois mais cette fois, c'est différent. Je viens y vivre, avec elle. Je prends les deux derniers sacs qui étaient dans le coffre, ferme la voiture et rejoins Ùna chez elle. Chez "nous". Ca fait bizarre. Tout fait bizarre, j'ai du mal à tout assimiler, je suis presque intimidé alors que je connais les lieux. Je laisse mes chaussures dans l'entrée, rentre dans la chambre pour y déposer mes quelques affaires avant de la laisser me tirer devant les placards.

- Fallait pas t'embêter autant, tu sais que j'ai pas...

Elle me laisse pas finir et me fait visiter toutes les pièces de l'appartement sans qu'on s'y arrête pendant plus de deux secondes. Elle est heureuse et qu'est-ce que j'aime la voir comme ça. Ca me fait chaud au cœur alors je lui souris. Ce qui me touche encore plus, c'est quand elle parle du contrôle parental sur la télé et là, j'ai envie de la prendre dans mes bras. C'est ce que je fais d'ailleurs.

- Merci beaucoup... C'est vraiment gentil.

Je profite un peu de l'étreinte et de son parfum, ça faisait longtemps. J'ai fait des progrès avec elle parce que je me sens bien, c'est tout. Il y a rien de plus que ça. Je finis par m'écarter, un peu moins perdu, un peu plus à l'aise. Il en faudra du temps pour que je me sente aussi chez moi ici, je crois que, fatalement, dans ma tête, ça restera toujours chez elle.

- Qu'est-ce que tu as envie de faire ? Tu veux qu'on se promène un peu ? Tu as besoin de te reposer pendant que... Oh !

Je fais demi-tour et vais chercher un paquet qui se trouvait dans un de mes sacs avant de revenir.

- C'est Yadriel qui nous l'offre. Je me suis dit qu'on pouvait l'ouvrir ensemble ?

Je sais pas ce que c'est à part que c'est un cadeau pour notre enfant. Ca me touche qu'il nous ait offert un truc enfin, c'est même plus que ça : ça me réchauffe le cœur.


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Ven 31 Mar - 17:13
Nesting
Je suis folle de Nash. Absolument folle de Nash. Vous le saviez, que j'étais folle de Nash ? Au point où je voudrais être un chat pour savoir ronronner et montrer à tout le monde à quel point je suis bien quand il y a Nash. C'est con, parce que tout le monde le sait déjà. Je souris et je parle de lui ad nauseam. Il y a ceux qui sont trop polis pour le faire remarquer (Tim), mais il y a surtout tout ceux qui sont trop gênés pour dire quoi que ce soit (Will). Enfin, il y a Erin, qui me répète à longueur de journée que je suis rayonnante depuis que Nash est revenu et qu'elle est ravie du tournant de notre relation. Elle répète souvent que Nash est un bon *ami* à avoir, parce qu'elle doit avoir peur que je sois trop conne pour comprendre la friendzone dans laquelle je me trouve. Elle sait pas ce que je sais. Cette situation est que temporaire. D'où mon état d'impatience.

C'est la première fois que j'ai autant hâte pour le futur qui arrive. Je n'ai jamais été une fille avec beaucoup de plans et de rêves, du moins rien de stable. On va avoir un enfant et on va se marier. Alors j'ai le droit d'être intense dans mon bonheur. Il y a deux mois, je pleurais enfermée dans ma salle de bain parce que j'étais enceinte d'un connard qui avait disparu de ma vie et qu'un autre connard campait sous mes fenêtres. On m'a suggéré, gentiment, que je devrais consulter un psychologue pour travailler sur ce traumatisme, mais j'en ai pas besoin. J'ai un Nash. Un vrai Nash, un Nash qui me prendra dans ses bras chaque soir avant de dormir. J'ai plus aucune raison d'avoir peur de qui que ce soit si ce n'est de moi-même. Il faut que je sois moins moi, que je ne fasse pas fuir le seul mec qui arrive à me supporter même quand il est sobre. En parlant de ça, ça fait deux mois que je n'ai rien pris. Le plus dur est passé, je crois. Quand j'ai envie d'une dose, je me serre contre... vous savez qui, hein ? Nash. Je vous avais dit : ad putain de nauseam. C'est la clef de voûte qui rend toute ma vie meilleure ou qui me déclenche une crise maniaque, je vous laisse décider.

Nash, le fameux Nash, je lui montre tout sans lui laisser le temps de terminer ses phrases. Je suis essoufflée quand je termine ma visite guidée. J'ai un énorme sourire et j'attends sa réaction qui ne tarde pas. Il me prend dans ses bras. Je le serre avec toute la force que j'ai, émue que ça se passe comme ça. Lui aussi, il revient de loin. J'ai hâte de pouvoir lui répéter pendant des heures que je l'aime sans que ça le fasse flipper. Quand il s'écarte, j'ai presque envie de me mettre sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Enfin, non, j'ai envie. J'ai terriblement envie. Je pense qu'à ça, au goût de ses lèvres et la chaleur de ses mains qui me tiendraient contre lui. Mais j'arrive à me retenir, ce qui prouve définitivement que je suis heureuse, mais pas en hypomanie. Un point pour moi, zero pour ceux qui veulent me mettre sur le canapé d'un thérapeute.

L'amour-de-ma-vie-qui-ne-sait-pas-encore-qu'il-l'est pense a un truc et s'écarte et, honnêtement, c'est mieux. Parce que j'étais à deux doigts de niquer mon score et tenter un truc. Je le regarde venir avec un petit paquet en clignant des yeux. Yadriel, si je me trompe pas, c'est son patron et je ne sais pas quoi penser de ce gars. Il a l'air gentil, il a aussi l'air d'être une toile blanche sur laquelle Nash projette son papa idéal et j'ai peur que ses sentiments ne soient pas réciproques.

— C'est... gentil.

Je plante un peu. C'est le premier cadeau qu'on reçoit. Je suppose que je dois m'habituer. Je m'attendais pas que ce soit de la part d'un mec que j'ai jamais croisé. Je prends le paquet et le regarde sans oser en faire quoi que ce soit. Puis la surprise se dissipe et j'attire Nash sur le canapé. Je m'installe tout contre lui, la tête dans son cou. Je respire son odeur et je fonds. J'ai envie de m'endormir ainsi chaque soir, notre fille sur mes cuisses. Je ferme les yeux et je profite du moment.

— Je veux que ça soit toi qui l'ouvres, ça me rendrait toute débile de bonheur de te voir tenir une turbulette microscopique.

Je lui redonne doucement le paquet qui n'a pas l'air ni très lourd ni très solide. Si ce gars est important pour Nash, je préfère que ça soit lui qui l'ouvre. Ça l'aiderait aussi à sentir que c'est un truc à deux et pas juste moi qui mène une barque. Et enfin, c'est vraiment très vrai ce que j'ai dit. Voir le père de mon futur enfant tenir un vêtement taille bébé, ça va faire fondre le peu de moi qu'il reste à faire fondre.
@Nash Ormond


Nash Ormond
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Mer 3 Mai - 0:03
Nesting
Personne y aurait jamais cru à cette fin là, celle où je deviens père d'une famille un peu particulière mais père quand même. Je l'ai espéré des tas et des tas de fois mais si on m'avait demandé de parier, je l'aurais fait contre moi parce que je savais, non, je pensais que quelqu'un comme moi aurait jamais cette chance. D'un côté c'est par accident que c'est arrivé, mais c'est arrivé quand même et c'est tout ce qui compte. Ca veut pas dire que je vais moins aimer cet enfant ni quoi que ce soit, au contraire, je risque de le considérer comme un don de Dieu. Je le dirai jamais à Ùna parce que je sais que ça la mettrait dans tous ces états mais, pour moi, sa grossesse est un miracle et me rend autant heureux que ça m'angoisse.

Je suis pas le meilleur exemple quand on regarde rien que mon CV alors mon casier... Il faut dire que même là-dedans, il y a pas tout d'inscrit. Je pense que la terre entière serait d'accord pour dire à Ùna que j'ai rien à faire à ses côtés et encore moins quand l'enfant sera né. Pourtant, je suis là en train de déposer le dernier carton dans l'entrée puis à me faire traîner dans l'appartement. Elle m'a montré toutes les pièces que je connais déjà bien en me notifiant de chacun des changements qu'elle a effectués. Je crois que sa famille est pas contre le fait que je m'installe. Connaissant Ùna, elle en aurait rien eu à faire et elle me l'aurait certainement pas dit parce que j'aurais pas osé pour le coup. Je pense qu'on commence à bien se connaître tous les deux. Ca me fait plaisir, je me sens bien avec elle, à l'aise et, c'est peut-être bête à dire mais, en sécurité aussi. C'est la seule à tout savoir sur moi, tout à l'exception d'un truc que j'espère lui cacher à tout jamais, je veux pas qu'elle culpabilise ou qu'elle en souffre. De toute façon, ça fait partie du passé et ça a pas d'impact sur le présent.

La preuve que je crains rien avec elle : elle m'annonce même avoir mis un code parental sur les chaînes qui risqueraient de déclencher ma malédiction. Je suis vraiment touché et je sais même pas comment le dire ni le montrer. Je peux juste la remercier et la serrer dans mes bras, c'est pas à la hauteur de ce que je ressens mais c'est tout ce que je parviens à faire, j'ai jamais été très doué avec tout ça. Je m'améliore mais j'ai encore du chemin à parcourir tout comme il me faudra du temps pour que je me sente aussi chez moi, ici. Ca arrivera peut-être même jamais. C'est d'ailleurs pour ça que je lui demande ce qu'elle veut faire, c'est très étrange pour moi comme situation. Heureusement, le cadeau de Yadriel me sauve et je me dépêche d'aller le récupérer pour qu'on l'ouvre ensemble.

Je pensais qu'elle serait plus enthousiaste que ça mais faut croire qu'elle est tout aussi perdue que moi. On a pas l'habitude, ni l'un ni l'autre, et c'est le premier cadeau qu'on reçoit et qu'on va ouvrir du coup. Apparemment, c'est à moi de le faire et la raison me fait autant rire qu'elle me gêne.

- Je crois pas que ce soit ça...

C'est vrai, quand j'appuie un peu je sens des parties rigides sous l'emballage et ce que je crois être du papier bulle. Je défais doucement le scotch pour rien déchirer, tire le papier-bulle et le défait à son tour. On peut découvrir un objet métallique. Je le déplie pour mieux comprendre ce que c'est, en haut, il y a deux oiseaux. Ca tinte mais pas d'une façon désagréable, c'est même plutôt doux. Comme je tremble un peu, le truc s'arrête pas de faire du bruit mais c'est pas gênant pour moi. Je peux pas m'empêcher de sourire, touché par l'intention de Yadriel. Je le tends à Ùna pour qu'elle regarde d'un peu plus près.

- C'est gentil tu trouves pas ?

Je sais pas trop où il veut qu'on le mette ni si Ùna aimerait que ça prenne place chez elle.

- Ca te plaît ?

Je baisse les yeux parce qu'une question me vient à l'esprit, ça me fait bizarre de la poser.

- Est-ce que t'aimerais... Est-ce que ça te dirait...

Je sais pas trop comment tourner ma phrase.

- J'aimerais l'inviter... Un jour. Si t'as envie ! Tu en penses quoi ?


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Mer 17 Mai - 1:27
Nesting
Je sais pas pourquoi, je m'imagine pas ouvrir ce cadeau alors qu'il nous est destiné à tous les deux. Tous les trois. Parce que si on était pas trois, on n'aurait pas ce cadeau. C'est que ce gars, je le connais pas. Parfois, j'ai presque l'impression que c'est l'ami imaginaire de Nash, un papa qu'il s'invente pour compenser le fait qu'il n'en a pas. Cette absence, ça doit lui peser encore plus depuis qu'il sait qu'il va endosser ce rôle. Je sais que ma grossesse me fait me poser beaucoup de questions sur ma relation à Erin et sur ma relation à ma grand-mère maternelle. Je sais aussi que Nash ne m'en parlera pas, de ce trouble, parce qu'il saurait pas trouver les mots et aurait peur de m'ennuyer. Je me vois mal lancer le sujet de moi-même, du moins pas aujourd'hui. Peut-être prochainement, quand on sera blotti l'un contre l'autre, dans le lit, à lister tous les prénoms qu'on pourrait donner à notre enfant. J'ai déjà quelques suggestions à lui soumettre.

Je regarde attentivement le cadeau. J'aurais clairement jamais deviné. Le mec a soit réfléchit pour trouver quelque chose d'original, soit au contraire à pris le premier objet qu'il a trouvé sans se demander si c'était adapté. En tout cas, c'est vraiment mignon. Le bruit qu'il fait est loin d'être agaçant. Je passe mon doigt pour que les notes sonnent. C'est un beau carillon, assez petit pour être accroché en intérieur. Je l'imagine déjà dans la chambre, à doucement danser lorsqu'on dormira avec la fenêtre ouverte.

— Très gentil. Tu le remercieras de ma part.

Je pense que Nash pensera à le transmettre. Je continue de jouer un peu avec. C'est vraiment doux, ça berce. C'est le genre de sons sur lesquels les MILF fraîchement divorcées méditent, avant de faire leur yoga et de boire leur kombucha. Ce qui veut dire que le faux-papa de Nash, il a bien choisi parce que c'est exactement le genre de femmes que j'aspire à devenir un jour : une connasse névrosée mais encore bonne même après avoir fêté son cinquantième anniversaire.

Je lève les yeux vers Nash en entendant son hésitation. J'attends, la tête légèrement penchée sur le côté et même lorsqu'il pose sa question, je ne sais pas quoi dire.

— Ouais, pourquoi pas. Ouais.

J'ai cette image pas très agréable de Nash et de son pote à table, pendant que je suis la parfaite hôtesse, à vérifier que le poulet est sufisamment cuit et que le vin (que je pourrais même pas boire) est à la bonne température pour être servi. J'ai jamais reçu des gens adultes ici. Et par adulte, je veux dire pas un de mes potes drogués ou fêtard. J'ai reçu des mecs plus vieux, mais c'était pour coucher avec, pas pour leur préparer des lasagnes maisons. Mais je vais pas dire non à Nash. J'accompagne ma réponse par un sourire qui disparaît alors que j'ai une nouvelle pensée qui me traverse. Je pose avec soin le cadeau sur la table basse et c'est à mon tour d'hésiter. Je me mords la lèvre puis prends la main de Nash pour jouer avec.

— Sha. Je sais qu'on est pas ensemble ni rien mais...

Vraiment, je le sais ? Non parce que parfois, j'aime bien l'oublier.

— Je crois que je le vivrais un peu mal si certaines nuits, tu rentres pas parce que t'as trouvé une fille en boîte et que tu veux la soulever chez elle, tu vois ?

Je sais que ma demande n'a rien de légitime. Parce qu'on est pas ensemble. Parce qu'il a le droit de plier la terre entière et que j'ai ce droit aussi, mais avoir ce droit me rend malade. Je sais que si on en profite trop, de ce droit, ça va partir en couille. Lui, il fera sa vie et moi j'orienterais la mienne d'une façon vraiment malsaine, du genre "t'as couché avec une meuf hier alors je vais rentrer hyper tard le lendemain pour bien te faire sentir à quel point c'est douloureux d'être cocu et d'attendre tout seul dans un lit double". Et lui, ça lui ferait rien. Et moi je deviendrais folle. Je continue de jouer avec ces doigts, le regard baissé sur ce mouvement plutôt que rivé dans ses yeux.

— Et je le ferais pas non plus, parce que je trouve ça bizarre. Après la naissance de bidule, on en rediscutera, mais pour le moment...

En fait, je mise surtout sur le fait que d'ici la naissance de notre fille ou fils, ça sera moi qu'il soulèvera et pas des inconnues trouvées au hasard d'une sortie en boîte parce que je supporterais encore moins qu'il soit en chasse pendant que je suis là à veiller sur notre bébé et à me rééduquer le périnée.
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Ven 26 Mai - 21:27
Nesting
C'est le premier cadeau qu'on nous offre. D'ailleurs, je sais pas trop pourquoi Yadriel nous l'a offert maintenant. Est-ce que c'est maintenant qu'on fait des cadeaux aux futurs parents ? Ou bien quand on apprend la nouvelle ou juste à l'accouchement ? Je sais pas trop comment ça fonctionne tout ça et en plus, Ùna aussi a l'air d'être un peu surprise alors je continue de me poser toutes ces questions en boucle. Même quand j'ouvre le paquet, je suis perdu dans mes pensées. Je réfléchis pas tellement à ce que ça peut être mais je m'inquiète plutôt d'avoir forcé la main à Yadriel en lui apprenant la nouvelle. Peut-être qu'il s'est senti obligé d'acheter quelque chose immédiatement pour compenser quelque chose ? J'en sais rien et je pense que je le saurai jamais. J'ai pas spécialement envie de poser la question mais peut-être que je devrais ? Rien que pour lui dire qu'il me doit rien mais alors, absolument rien du tout. C'est même l'inverse d'ailleurs. J'ai une dette à vie envers lui et, parfois, je me dis que quand même, il y a un peu plus que ça.

Enfin, je finis de tout déballer et l'objet se déplie quand je le soulève dans les airs. Ca fait des petits bruits quand les tubes s'entrechoquent - notamment parce que je tremble pas mal - mais le bruit est agréable. Je sais pas où c'est censé se mettre et je comprends quand même que son utilité c'est de faire de la musique tout en étant joli. C'est une belle décoration, même moi qui y connais rien - on se rappelle de la tête de l'appartement que j'ai à moitié quitté - j'aime bien. Par contre, j'ai du mal à analyser la réaction de Ùna. Elle joue avec l'objet mais je sais pas si elle est vraiment emballée. Dans tous les cas, je dirai merci à Yadriel, de sa part et de la mienne. Et du coup, en y repensant, je me dis qu'ils se connaissent pas. Je sais pas vraiment pourquoi mais je ressens l'envie et le besoin qu'ils se rencontrent alors je demande si elle aimerait bien qu'on l'invite, ici. Encore une fois, sa réaction laisse planer le doute. J'ai pas vraiment l'impression qu'elle en ait vraiment envie et ça m'inquiète.

- Ca va pas ?... T'es pas obligée d'accepter tu sais... C'était juste une idée comme ça.

J'ai pas envie de le lui imposer même si ça me ferait plaisir. Yadriel c'est pas juste mon patron pour qui je bosse gratuitement. Il est plus que ça et Ùna peut pas imaginer pourquoi ni à quel point. Même moi je sais pas vraiment alors je peux pas lui en vouloir de pas comprendre et de pas en avoir envie. Je la regarde déposer le cadeau sur la table et je vois très bien qu'elle est nerveuse, qu'il y a un truc qui va pas. Je la laisse parler sans savoir où elle veut en venir, au départ, mais tout devient très rapidement très clair.

- Oh.

Je suis clairement mal à l'aise par le sujet qu'on vient d'aborder mais aussi la façon qu'elle a eu de le faire. Ùna a jamais pris des pincettes pour parler de ça de toute façon mais c'est pas pour autant que je suis habitué. En plus, je sais pas pourquoi elle a eu besoin d'en parler, maintenant, elle doit se douter qu'après tout ce qu'il s'est passé, c'est compliqué pour moi de... Enfin, les contacts sont compliqués. Avec elle, ça va, à force de se voir et de faire une sorte de rééducation.

- Tu fais ce que tu veux Ùna... C'est ton corps...

Moi aussi, normalement mais ma situation est un peu plus délicate et puis, j'en ai pas vraiment envie.

- Mais moi tu sais... C'est compliqué de toute façon avec... Tu sais, tout ce qu'il y a eu.

J'aime pas vraiment en parler, de ce sujet mais surtout de ce qu'il s'est passé en janvier et après.

- Et de toute façon, j'en ai ni besoin ni envie. Je suis bien là. En plus j'ai pas que ça à faire.

Comme je sais pas quoi faire, je redispose le cadeau de Yadriel sur le papier et l'écarte du bord. C'est vrai, la liste de choses à faire et à préparer est plutôt longue, j'ai pas envie de laisser Ùna se charger de tout alors je corrige.

- On a pas que ça à faire... Je vais pas aller à droite à gauche pendant que tu dois tout gérer. On est à deux, maintenant, je suis là et j'ai pas envie de faire figuration. Je veux vraiment participer à tout, je veux apprendre et devenir père. Je t'assure.

C'est simple, notre famille, même un peu originale et imprévue, est devenue ma priorité et je ferai n'importe quoi pour en être digne et que tout se passe bien.


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Don : Coucher avec quelqu'un, c'est lui foutre un tracker dans le crâne. Pendant deux à trois jours après notre rapport, je vais entendre ses pensées et parfois voir à travers ses yeux. Plus nous couchons ensemble, et plus le tracker aura du mal à se dissiper. Eventuellement, si notre relation est trop longue, le tracker sera là de façon pérenne.

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Mar 6 Juin - 17:43
Nesting
J'ai besoin d'un peu de temps pour savoir ce que je pense de Yadriel. Je parle pas de le rencontrer, pas encore. Mais d'abord de savoir si je veux le rencontrer, si je veux encourager Nash dans cette relation ou si au contraire, je préfère m'en éloigner et pas me mêler d'un truc qui va mal tourner. On a beau dire, il y a plein de trucs que je ne sais pas encore sur le père de mon enfant. Il ne communique pas assez pourtant, ça se voit que y a des trucs qui le travaillent parfois. C'est récent qu'il me parle et me confie ses secrets. J'aimerais qu'il continue, tout savoir de lui et inversement. Je sais que ça ne va pas se faire aussi naturellement que ça s'est fait Andrew, parce qu'ils n'ont pas le même caractère et parce qu'on s'est rencontré plus tard. Ça va demander des efforts mais je crois que ça viendra. On tient trop l'un à l'autre pour juste vivre ensemble sans s'intéresser.

— Si, si, pourquoi pas.

J'ai toujours pas l'air enthousiasmée par cette idée de dîner. C'est pas moi, c'est pas nous, de jouer au papa et à la maman, de jouer au couple parfait qui sait recevoir. Puis, ce pauvre homme, peut-être qu'il a pas envie de dîner en tête-à-tête avec des gamins. Mais comme j'ai besoin d'y réfléchir, je change un peu de sujet. Moi aussi, il y a des choses qui me travaillent. Et ces choses, ça s'appelle de la jalousie mal placée. Je tripote ses doigts pour passer un peu mon agitation. Il commence par me dire que je fais ce que je veux, je prends pas la peine de répondre. Je suis très au clair avec ce que mon corps veut.

Après, il m'explique à demi-mots qu'il compte pas coucher avec d'autres personnes, parce qu'il a encore peur de les toucher. Faut que je me retienne de sourire, parce que c'est pas drôle ce qui lui arrive et ça se fait pas trop de se réjouir que son mec soit trop traumatisé pour aller voir ailleurs. On va le formuler autrement. On va dire que c'est une situation tragique qui, par une coïncidence absolue, sert mes intérêts et que ça serait hypocrite de dire le contraire... Non, c'est vraiment pas cool de penser ça, même pour moi. J'oublie un peu à quel point ça peut l'affecter, parce que je l'ai jamais vu toucher qui que ce soit à part moi. Mais je me souviens aussi de la tête qu'il faisait quand j'avais vraiment besoin de le toucher et qu'il pouvait pas. Un mélange de peur et de plein de trucs qui me faisaient dire que c'était mieux que je ne sois pas dans sa tête.

— Il ou elle aura beaucoup de chance de t'avoir. Je l'aurais élevé avec personne d'autre.

Je viens faire un bisou dans le cou de Nash, là où c'est tendre et doux. Là où je mettrais mon visage chaque nuit pour m'endormir, s'il me laisse faire. Il y a un truc qui m'épate avec Sha. C'est qu'il a parfois les idées très arrêtées sur certaines choses, genre ce qu'est un mariage ou avec qui on peut faire des enfants. Par contre, il a vraiment pas l'air d'avoir de cadre précis pour l'amitié. Je suis très libre de le toucher ou le câliner comme je le souhaite. Parfois, c'est même lui qui me serre, comme tout à l'heure.

— Je vous aimerais tellement que j'aurais besoin de personne d'autre.

Vous noterez l'utilisation du *vous*. Non, mais vraiment, notez le parce que lui il risque de pas capter le sous-entendu. N'empêche qu'on vient de décider qu'on était exclusifs. Si ça, c'est pas un truc de couple, je ne sais pas ce qu'il vous faut. Je reste contre son épaule et au lieu de jouer avec ses doigts, je glisse les miens entre eux. J'ai un vrai sourire de meuf heureuse. Je ramène mes genoux contre nous.

— J'ai tellement hâte de te voir la ou le tenir dans tes bras.

Si je suis pas déjà à mon maximum de sentiment pour Nash, ça arrivera à ce moment-là. Ça me fait une sensation indescriptible quand je l'imagine jouer avec notre enfant. J'ai le cœur qui veut exploser. Je suis sûre qu'au début, il sera un peu intimidé mais qu'après, il sera fou d'elle et sourira en permanence. Peut-être qu'il voudrait être père au foyer. Moi, je rentrerai du super taf et je retrouverai un Nash épanoui. C'est vraiment un futur qui me plait. Ça apaise beaucoup d'anxiété de pouvoir se rattacher à ce type de projet pas irréalisable. Mes yeux se posent sur le petit objet doré. Il sera accroché au-dessus de notre lit. Il fera un bruit agréable qui bercera notre fille.

— On l'invitera à diner, ton Yadriel, mais c'est toi qui cuisineras.

On sera un vrai petit couple, une vraie petite famille. Si c'est important pour lui, ça doit être important pour moi.
@Nash Ormond


Nash Ormond
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Lun 19 Juin - 0:34
Nesting
Bon, je vois bien qu'elle est définitivement pas emballée par l'idée. Je suis pas du genre à bien comprendre les réactions et les émotions humaines mais je saisis quand même une partie de celles de Ùna. Je suis un peu déçu mais je rajoute rien. Je vais pas insister et je pense que c'est mieux de laisser tomber l'idée. Peut-être qu'on trouvera une autre occasion, un autre moment pour qu'ils se rencontrent. Peut-être aussi qu'il y a que moi qui aimerait que ça arrive et qu'aucun des deux en a envie. Je crois que ça me rend un peu triste parce que j'ai pas beaucoup de monde qui compte pour moi alors j'aurais aimé qu'ils se connaissent et s'entendent bien mais c'est pas comme si je pouvais forcer les choses.

Le changement de sujet me met pas plus à l'aise. Au contraire, c'est pire. Je sais pas comment cette idée lui en est venue en tête et pourquoi il a fallu qu'elle la ramène sur le tapis maintenant. Ou tout court. Comme je le lui ai dit, elle fait ce qu'elle veut et ça me regarde pas. J'ai pas vraiment mon mot à dire. Et de mon côté, c'est clairement pas près d'arriver pour tout un tas de raison que je lui explique malgré mon malaise. J'ai jamais vraiment aimé parler de ça et c'est encore plus vrai maintenant que la plupart des contacts me donnent la chair de poule. Non, je préfère me concentrer sur ma famille. J'ai encore du mal à réaliser alors que je viens de déposer des sacs contenant mes affaires ici.

Mes arguments semblent la convaincre parce qu'elle rebondit pas dessus. Ou, du moins, pas de la façon à laquelle je m'attends. Je sais pas trop quoi dire à tout ça et son baiser dans mon cou m'empêche de vraiment réfléchir, je suis parcouru par tout un tas de frissons. Je suis pas trop d'accord avec ce qu'elle dit. Je pense que si j'avais pas été le père de l'enfant, ça aurait été mieux que son père ait fait des études, qu'il ait un casier judiciaire vierge et de l'argent, qu'il soit cultivé... Bref, qu'il soit tout l'inverse de moi. Et pourtant, ça me fait quand même un peu plaisir d'entendre ça, ça me fait chaud au cœur parce que j'ai envie d'être à la hauteur et qu'elle, elle y croit.

- Merci de me laisser prendre cette place.

Parce qu'après tout ce qu'il s'est passé, elle aurait très bien pu préférer me garder loin de tout ça. J'ai aucun doute qu'elle s'en serait sortie sans moi, Ùna est forte et je sais qu'elle est bien accompagnée, c'est pas comme si elle avait besoin de moi. Mais je suis content de pouvoir être là, de pouvoir l'aider et de devenir père. Je sais pas si elle se rend compte à quel point ça m'impacte, en bien. Sa prochaine remarque m'arrache un sourire.

- On est une famille.

Ca m'échappe mais je suis content de le dire autant que ça me fait bizarre. C'est pas vraiment une remarque à ce qu'elle me dit, c'est plus une constatation et pour dire que les gens qui me sont proches se comptent sur les doigts de la main, qu'elle en fait partie et que, du coup, j'ai besoin d'elle, majoritairement. Sans elle, je peux pas vivre.

- Moi aussi j'ai hâte de tout ça mais en même temps... Ca me fait un peu peur. Pas toi ?

Pour pas dire que j'ai peut-être jamais eu peur à ce point là parce que c'est même pas de ma vie qu'il s'agit, mais celle de quelqu'un d'autre et pas n'importe qui : notre enfant. Il est pas encore là que j'ai déjà peur de faire quelque chose de travers et de pas être à la hauteur. Je sais que je ferai mon maximum mais ça peut très bien être insuffisant. Et si ça l'était ? Qu'est ce qu'on fait ?

Je m'attendais pas à ce qu'elle revienne sur le sujet Yadriel alors je plante un peu avant de me redresser sans pouvoir m'empêcher de sourire. Elle avait pas l'air d'être partante, toute à l'heure mais cette fois, si. Ùna proposerait pas un truc qu'elle a pas envie de faire. Enfin je pense ? Ca me fait plaisir et je crois que ça se voit.

- C'est vrai ? Tu veux vraiment bien qu'on l'invite ?

Je sais pas si Yadriel accepterait de venir mais si déjà j'ai l'accord de Ùna, c'est un pas en avant. J'aimerais qu'ils se rencontrent et apprennent à se connaître.

- Je cuisinerai, promis, t'auras rien à faire. Et si vraiment je rate en cuisine, je commanderai un truc. Il sait que je suis pas un grand cuisinier mais je vais apprendre. De toute façon c'était dans ma liste de choses à apprendre.

Ca et d'autres trucs, mais ça en priorité parce que j'aimerais lui faire plaisir et l'aider autant que je peux.


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Lun 10 Juil - 22:53
Nesting
Je crois, ou plutôt je sais, que Nash ne comprend pas pourquoi je veux qu'il soit le père de mon enfant. Lui et personne d'autre. Pas Drew, pas mes autres potes. Lui. En fait, je crois qu'il prend le problème à l'envers. Il pense que maintenant que j'ai l'enfant, je choisis de l'élever avec lui. Mais c'est pas ça, hein. C'est parce que c'est lui, que j'ai l'enfant. Si cet enfant n'avait pas été de lui, il n'aurait jamais été appelé un enfant. Il aurait été un embryon, et un embryon avorté qui plus est. Nash refuse de comprendre ça. J'aurais été prête à élever notre bébé seule juste pour garder ce petit bout de lui. Je sais pas si je vaux vraiment mieux que Nolan qui se paluchait sous mes fenêtres. Je suis obsédé par un mec qui me prend pour sa meilleure amie.

C'est habituel que je dise que je l'aime ou sous-entende que je veux plus. Par contre, il est généralement avare en formulation affectueuse. Alors quand il dit que je suis sa famille, comment dire ? Je suis à la fois euphorique et à la fois... Bah, il me donne sacrément envie de crever, hein. Disons les termes. J'arrive pas à comprendre comment il peut dire des dingueries pareilles sans se dire que c'est le moment de m'embrasser ou de me demander en mariage. J'ai envie d'essayer, j'ai envie de me redresser et de chercher ses lèvres. Je l'imagine me répondre comme à mon anniversaire, descendre dans mon cou et me serrer contre lui. Cette image qui est restée un souvenir extrêmement net malgré l'alcool consommé ce soir-là me fait frissonner.

Je me dis que je devrais attendre quelques jours avant de tenter quelque chose, pour pas qu'il regrette d'être venu ou pense que je l'ai fait emménager en me faisant des fausses idées. Je monte un plan dans ma tête. Une semaine. Dans une semaine, on s'organisera une soirée tous les deux. Je lui apprendrais à cuisiner un truc facile, on le fera ensemble. On rigolera en le faisant, puis on mangera lové l'un contre l'autre dans le canapé. Je pourrais pas lui dire que je l'aime, parce que si c'est pas réciproque, ça le ferait vraiment flipper. J'attendrais qu'on soit un peu fatigué, le moment où la fatigue désinhibe et peut servir d'excuse en cas de rejet. Je l'embrasserai au coin des lèvres en prétextant qu'il lui restait de la sauce (note à moi-même : prévoir de cuisiner un plat avec de la sauce) puis je garderai mon visage très proche du sien et lui lancerai le regard qui le supplierait de faire le premier pas. Comme on parle de Nash, j'imagine qu'il ne va pas comprendre, qu'il va me demander si ça va et là, je lui sortirais un "embrasse-moi" très sexy. Je peux pas vraiment dire que j'ai confiance en ce plan, mais j'ai besoin d'essayer sinon je vais devenir folle. Au pire, il sera gêné, bredouillera un "Ùna..." et j'aurais qu'à lui sourire tristement, hausser les épaules et lui dire que les hormones de grossesses jouent avec ma libido et que j'avais envie de lui. C'est pas comme si on pas avait eu mille versions de cette conversation auparavant.

— C'est trop lointain pour que j'aie peur.

Non, j'ai pas peur parce que je suis putain dans une bouffée délirante perpétuelle, voilà pourquoi j'ai pas peur. Mon cerveau, tout ce qu'il a retenu, c'était que Nash vivait avec moi maintenant, dans cet appartement tout propre. Même l'inquiétude de Nash ne me contamine pas. J'ai totalement perdu le sens de la réalité, mais je le sais alors je suppose que ça rend ça moins grave. Je sens les mouvements du bébé mais honnêtement, c'est pas aussi flagrant que ce que je pensais. J'ai pas l'impression d'être Ellen Ripley non plus. Je peux l'ignorer. Je sentais plus le stress avant que Nash sache qu'il était le père et que je m'imaginais être mère célibataire les premiers mois.

Tout ça, ça me fait changer d'avis sur son envie d'inviter son pote à dîner avec nous. Je peux pas toujours être celle qui impose ou dirige. Je veux que Nash ait son mot à dire, ses propres envies et l'encourager à les exprimer. Parce que là-dessus, on est loin de la ligne d'arrivée.

— Je t'apprendrais des plats faciles. J'aurai le temps la semaine prochaine. Genre des lasagnes. Et quand tu maitriseras, on organisera le dîner.

On passera une heure ensemble dans la cuisine, il se cassera la tête pour apprendre la difficile science de la béchamel et on est pas loin au plat en sauce parfait pour mon plan de tout à l'heure. Je suis trop douée pour que tout s'imbrique bien.

— Il y a quoi d'autres sur ta liste ?

Je demande, curieuse, en me faisant encore plus petite contre lui. Si je continue, je vais entièrement disparaître. Mais c'est un peu le but. Je voudrais être si petite que Nash pourrait entièrement m'entourer et me serrer. Et je bougerais plus de là. Je tends aussi la main pour attraper carillon et je le soulève pour entendre son bruit. Je l'aime vraiment beaucoup. Ca me détend.

— J'espère qu'il y a danser avec moi. Pas au Hive, mais ici, rien que tous les deux.

J'aurais pas le temps d'aller au Hive. J'aurais plus envie d'aller au Hive. J'y vais pour deux choses : l'alcool et la compagnie. J'ai arrêté la première et pour la seconde, j'ai tout ce qu'il me faut à la maison, maintenant.
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Sam 22 Juil - 2:33
Nesting
Je pense que tout le monde a des doutes quand un enfant est attendu mais la majorité des gens sait comment être ou au moins, quelles erreurs il faut pas commettre ou quel schéma il faut éviter de répéter. Moi, j'ai pas trop d'exemple. J'ai pas de parents depuis que j'ai six ans et mes souvenirs d'avant sont très flous. Du moins ceux qui restent parce que si j'avais pas cette photo, je suis pas sûr de pouvoir me souvenir correctement de leurs visages, tout comme j'ai oublié leurs voix. Il me reste que leurs cris que j'entends encore parfois pendant mes nuits et sans la photo, j'aurais que leurs expressions terrifiées à jamais dans ma mémoire. Tout ça pour dire que je me rappelle pas comment ils étaient avec moi, comment ils étaient ensemble, comment ils géraient. Je sais même pas comment j'étais comme enfant et... Même si je m'étais souvenu de tout ça, on élève pas un enfant de cinq ans comme un de dix et encore moins un adolescent et ainsi de suite... Alors, oui, j'ai eu de rapides aperçus quand j'étais en famille d'accueil mais ça avait rien à voir. Je peux pas m'empêcher d'avoir peur de me planter et de tout foirer. De pas être assez bien pour lui. Ou elle.

Je souris simplement à la réponse de Ùna parce que je sais pas quoi dire à part qu'elle a de la chance mais ça, je m'autorise pas à le prononcer. J'ai pas envie qu'elle culpabilise ou qu'elle commence à s'inquiéter. C'est peut-être moi qui en fait des tonnes parce que j'y connais rien. C'est sûrement trop tôt oui. On a encore quelques mois pour se préparer non ? On est pas tant en retard pour tout faire ? Je crois pas. Je pense pas. J'espère pas. Non, ça va aller et puis, on est pas tous seuls. Il y a les pères de Ùna, Erin et peut-être que je pourrai parfois poser des questions à Yadriel ? Sans abuser, évidemment, mais il a une fille alors il aura peut-être des conseils à me donner ? D'ailleurs, en pensant à lui, Ùna revient sur ma proposition de l'inviter pour qu'ils se rencontrent et je crois que je peine à cacher le fait que ça me fasse plaisir. Je m'emballe comme un enfant mais je peux pas m'en empêcher.

- Oui et puis t'es pas obligée de t'embêter à m'apprendre, je pourrai essayer de suivre des recettes. J'ai pas envie que tu te fatigues ou que ça t'ennuie. Et je te ferai goûter si c'est réussi. Promis je mettrai pas le feu à la cuisine.

En plus, je me suis toujours débrouillé tout seul pour apprendre alors ça me dérange pas de le faire tout seul. Je veux surtout pas qu'elle se casse la tête pour un truc dont j'ai eu l'idée. Elle a pas à porter ce poids, déjà qu'elle porte notre enfant. C'est pas la même chose mais je veux surtout qu'elle prenne du temps et soin d'elles ou d'eux. À priori on saura bientôt. J'ai aucune préférence mais j'avoue être curieux alors que ça changera rien. Au moins, je saurai si nous allons avoir une fille ou un garçon et peut-être que ça va achever de me faire réaliser. Ce sera encore plus réel, plus concret. C'est pas que je doute, c'est juste que ça fait beaucoup, tout d'un coup, et que j'ai du mal à tout assimiler complètement. Peut-être que je verrai notre enfant même et là, je sais pas comment je réagirai. Peut-être que je vais juste planter et regarder sans savoir quoi dire ou quoi faire. Ca me percutera quelques heures ou jours plus tard, le temps que mon cerveau fasse toutes les connexions.

- Sur ma liste ?

C'est vrai que j'ai parlé de liste. Ca me revient maintenant mais je me suis trop perdu dans l'avenir. C'est assez rare pour le souligner je pense mais maintenant, je dois me concentrer pour la reconstruire.

- Alors danser était pas dessus mais...

J'ai une petite hésitation avant de me jeter à l'eau. C'est rien, danser que les deux dans l'appartement surtout si ça peut lui faire plaisir.

- Je crois que danser avec toi à l'appartement, je peux le glisser quelque part dans ma liste.

J'aime bien la sentir contre moi et qu'elle bouge comme si tout était normal. Ca me réconforte, ça effacerait presque tous ces mois où j'ai été absent. À chaque fois, j'ai l'impression de découvrir sa douceur pour la première fois.

- Sinon, dans la liste il y a... Être un père, un bon, tout en haut. Et te faire plaisir. Il y a aussi les capitales et villes importantes des pays en Europe, c'est un peu bête... Et peut-être les fleuves ?

Je me crispe un peu, de honte.

- Et aussi des bases dans les matières principales pour pas être à la ramasse... Plus tard.

Ouais, je me projette beaucoup trop mais je me connais. Je sais que ça va être compliqué pour moi de m'y mettre et je sais même pas si j'en suis capable. J'ai l'impression que le seul truc que je sais faire c'est lire, écrire et compter. Je vais pas aller bien loin avec ça.

- Et toi ? T'as une liste de trucs que t'aimerais apprendre à faire ?

Je crois que je préfère qu'on parle d'elle, c'est plus positif. Quand je parle de moi, ça fait que me rappeler à quel point je suis pas du tout à la hauteur.


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Dim 6 Aoû - 18:37
Nesting
Nash m'embête jamais. Il ose pas prendre toute la place qu'on lui donne. C'est l'inverse de "on lui donne le doigt, il vous prend le bras". On lui donne le bras, le cœur, le corps, tout ce qui peut être donné, mais il prend qu'un doigt. Une phalange. Il a cette peur viscérale d'abuser ou d'être une gêne. Il en a jamais été une avec moi, pas quand il est là. J'espère qu'il le comprendra quand on sera enfin ensemble, parce que j'aurais prétendu lui nettoyer de la sauce béchamel de la joue et qu'il m'aurait embrassée jusqu'à ce qu'on se noie.

— Je t'apprendrais.

J'insiste d'une voix douce, pour qu'il comprenne que ce n'est pas ouvert aux négociations. Vivre ensemble, c'est aussi passer des moments ensemble, s'apprivoiser et apprendre le fonctionnement de l'autre. On va passer d'amis-amants à co-parents. On doit faire des trucs ensembles à partir de maintenant, parce que concevoir notre enfant, c'était la partie la plus agréable et facile.

Je me montre curieuse sur sa liste, prête à le soutenir dans ce qu'il entreprend, mais également prête à le rassurer s'il se met la pression pour des conneries. Il me dit qu'il acceptera de danser avec moi et j'ai un large sourire. Je repose le carillon, je m'empresse de venir frotter mon visage dans son cou pour pas l'interrompre mais exprimer ma joie quand même. Mes bras l'entourent et se serrent quand il me dit vouloir me faire plaisir. Il est vraiment parfait. D'une perfection que je pensais pas possible ou alors pas aussi longtemps. Mais lui, il change pas. Il est toujours comme ça, il me rend toujours plus folle de lui. Il veut apprendre des trucs pour pouvoir aider notre enfant dans ses futurs devoirs, je trouve que c'est une des choses les plus mignonnes du monde alors mes yeux se mettent à piquer. Je profite d'avoir mon visage là où il ne peut pas le voir pour bouger mes lèvres et prononcer un "je t'aime" muet. Parce que ça déborde, j'en peux plus.

— Je voudrais apprendre à être plus patiente et calme et des trucs de travaux, si on veut redécorer l'appartement par exemple.

Je lève la tête, reprend ma position initiale. Mes yeux sont rouges mais je retiens mes larmes, c'est une question de fierté. Il va me faire crever de bonheur et il serait capable de pas comprendre le rôle qu'il aurait eu. Je prends sa main alors que je me relève.

— Viens.

Je l'attire au milieu de la pièce pendant que j'ordonne à Alexa de jouer Instant Crush des Daft Punk. Je prends ses bras et les passe autour de ma taille. Les miens se croisent derrière sa nuque, une de mes mains joue avec ses cheveux. Je me serre contre lui, la joue contre sa clavicule. Je ferme les yeux, initie un léger mouvement de balancier et j'apprécie le moment.

• • •

TW : fausse couche, hospitalisation et amnésie traumatique


C'est calme maintenant. Quand je tends l'oreille, j'entends une voix familière devant la porte, là où il y a de la lumière. Je sais que c'est Will, parce que je suis sûrement calmée par des médocs mais je sais reconnaître une chambre d'hôpital quand j'en vois une. Je suis contente qu'il soit dehors. Il garde l'accès, mais il n'est pas là non plus. J'ai pas envie qu'il soit là, parce que ses inquiétudes ressemblent à ses colères et j'ai pas l'énergie pour ça. Je veux pas répondre à des questions, en fait, je veux même pas parler du tout. Je veux retrouver mon lit, mon mec qu'est pas vraiment mon mec, notre fille qu'est peut être pas une fille, et dormir en mettant aujourd'hui derrière nous.

La voix se tait quand la porte s'ouvre. J'ose pas bouger. Je vois qu'une silhouette en contre jour de la lumière des néons qui me pète les yeux le temps qu'elle entre. Après, c'est de nouveau l'obscurité mais j'y suis moins habituée.

— Sha ?

Je tente de ma voix cassée, en sortant un bras de mon cocon de couette pour chercher un contact avec lui. J'espère que c'est lui. J'ai plus l'énergie de crier et de me débattre si c'est pas lui.
@Nash Ormond


Nash Ormond
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Don : Nash est un spectateur dans une salle de cinéma 4D où les films qui y sont joués sont les drames dont il entend parler ou qu'il lit dans les journaux.

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Mer 30 Aoû - 23:11
Nesting

[T.W : Fausse couche]


Je sais plus trop ce que je ressens, là. Je sais plus si je suis en colère, déprimé, effrayé, désespéré... C'est un peu tout ça à la fois et rien, en même temps. Je crois que je suis juste détruit de l'intérieur et je continue d'évoluer en pilote automatique parce qu'il le faut bien. Je peux pas vraiment me laisser aller alors que Ùna va pas bien, je dois me montrer là pour elle et la soutenir du mieux que je peux. Surtout que c'est elle qui a vécu tout ça personnellement, qui l'a traversé toute seule. Moi, je suis arrivé après et j'aimerais oublier ce que j'ai vu que ce soit directement ou via la vision que je me prends à chaque fois qu'on met les mots sur ce qu'il s'est passé. Et encore, de quoi je me plains ? J'ose pas imaginer ce qu'elle, elle a dû ressentir et ça me rend malade de pas avoir été là plus tôt.

Je comprends pas pourquoi c'est arrivé, pourquoi maintenant, pourquoi nous ? Pourquoi est-ce que ça existe ? Je peux pas m'empêcher de demander pourquoi on nous punit ? Pourquoi on la punit elle surtout. Ùna mérite pas ça, tout ce qu'elle mérite c'est que le bonheur de ces derniers jours fasse que durer et je comprends pas pourquoi on l'en prive. Pourquoi on lui arrache ses sourires et ce futur plus que positif ? Elle se serait épanouie, Ùna, et j'aurais été à ses côtés et à ceux de notre enfant. Demain, on était censés connaître son sexe et réduire la liste des prénoms qui s'était déjà bien allongée. Mais ça non plus, ça arrivera pas. Je trouve le timing un peu étrange. Y'a deux semaines, j'apprenais que j'allais être père et voilà que, maintenant, tout s'effondre, à un jour de lui donner un prénom. Et si Ùna m'avait jamais rien dit ? Est-ce que ce serait arrivé ou c'est juste moi qui lui porte malchance ?

En réalité, j'avais encore un peu d'espoir. Un tout petit espoir malgré ce que j'avais vu. Je sais pas, je suis nul en médecine mais, surtout, j'avais pas envie de croire que c'était vraiment fini. Seulement voilà, Will m'a arrêté devant la chambre d'hôpital de Ùna et m'a fait part des résultats des derniers examens qu'elle a passés. J'ai pas tout retenu, j'ai pas tout compris non plus. Mais le plus important, ça je l'ai bien imprimé. J'ai essayé de rien laisser paraître mais mes yeux ont commencé à me brûler alors que je hochais simplement la tête. De toute façon, je pouvais pas réagir autrement, rien dire de plus, tout espoir avait été détruit et sans espoir, survivre est compliqué. Il m'a aussi demandé si on devait prévenir Erin et Leslie et il y a eu un silence pendant quelques secondes, le temps que je me ressaisisse et mobilise un peu mon cerveau. Je pensais pas que c'était une bonne idée. Du moins, pas tout de suite et qu'il vaudrait mieux voir ça avec Ùna parce qu'elle est la principale concernée. C'est à elle de choisir quand le dire et à qui et puis, elle a peut-être besoin d'un peu de temps seule, elle aussi. Alors c'est ce que j'ai dit à Will et il a simplement hoché la tête avant de repartir faire je sais pas quoi et me laisser devant la porte de la chambre.

Je respire profondément avant de l'ouvrir tout doucement et me faufiler à l'intérieur en faisant le moins de bruit possible pour pas risquer de la réveiller. J'ai envie de pleurer mais je piétine intérieurement mes sentiments pour réussir à les glisser sous le tapis et qu'ils soient le moins visibles possible. J'ai plus trop la force de tenir debout mais j'ai pas le choix, je le fais pour Ùna parce que je sais qu'il faut que je sois là pour elle. Je pense que j'en parlerai à Yadriel juste pour le prévenir et pour qu'il évite de me poser des questions qui seront douloureuses. Mais le but c'est que je me renforce là-dessus aussi. Je pourrai jamais l'effacer mais au moins l'écarter un peu pour que je retrouve l'énergie de continuer et de soutenir Ùna. Il le faut.

J'ai fermé derrière moi ce qui replonge la pièce dans l'obscurité. Je préfère. Elle verra moins mon expression et puis je trouve ça moins anxiogène que les néons et leur lumière tranchante. Je compte venir m'asseoir près d'elle et entends sa voix aussi brisée que le silence quand elle prononce mon surnom. Mon cœur se serre douloureusement et je m'approche pour saisir doucement sa main que je vois tendue.

- C'est moi Ùna, t'en fais pas. Y'a que moi.

Je m'approche encore en caressant sa main et viens m'installer au bord de son lit en faisant bien attention aux câbles qui la relient aux machines qui la monitorent. J'essaie d'avoir la voix la plus neutre possible.

- Comment tu te sens ?

Je ne la lâche pas, j'en suis incapable. Je déglutis pour ravaler la boule qui se forme sans cesse dans ma gorge et profite de l'obscurité pour cligner des paupières et chasser mes larmes.

- T'es plus toute seule, je suis là. Si t'as besoin de quoi que ce soit, hésite pas...

Il faudra bien que je lui dise pour notre enfant... Mais j'en suis incapable pour le moment. Mais il faudra hein... Ouais... Il le faudra.


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CW : Drogue (mescaline/pcp), sexe, mutilations, critiques violentes de la religion, fausse couche, langage crue
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Occupation : Etudiante en sciences politiques.
Âge : 32 Quartier : New Town (Leith Walk)
Situation familiale : fiancée à Nash, dans une phase où je galère à me détacher de lui sans hurler
Date d'arrivée à Edimbourg : Ma naissance, 1992
Don : Coucher avec quelqu'un, c'est lui foutre un tracker dans le crâne. Pendant deux à trois jours après notre rapport, je vais entendre ses pensées et parfois voir à travers ses yeux. Plus nous couchons ensemble, et plus le tracker aura du mal à se dissiper. Eventuellement, si notre relation est trop longue, le tracker sera là de façon pérenne.

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Lun 18 Sep - 4:06
Nesting
tw : fausse couche, détresse émotionnelle
Je sais pas trop comment, sûrement parce qu'il est la présence à laquelle je suis la plus habituée, mais je reconnais immédiatement la démarche de Nash, sa discrétion. Tout, en fait. Je reconnais Nash et je me rassure en me disant que c'est parce qu'on est fait pour être ensemble, comme deux âmes-sœurs, que y'a un truc en lui qui résonne en moi. Je m'imagine un truc en écholocalisation, en version romantique. J'ai plein d'images pétées que je crée pour justifier mon attachement pathologique à un gars qui m'a dit en cent langues différentes qu'on sera jamais ensemble. J'ai pas la force de penser à ça maintenant. Je suis juste soulagée qu'il soit là parce que j'envisageais pas vraiment de fin à cette chambre. J'avais l'impression que c'était ça, maintenant, mon monde. Ces quatre murs qui m'enferment dans une obscurité rassurante. Un espère de purgatoire assez neutre, juste assez familier pour que je ne cherche pas à fuir, juste assez inconnu pour que je ne m'y sente pas trop confortable.

Ses doigts se nouent aux miens. J'ai l'impression qu'un poids disparaît de ma poitrine, je sais pas. Je nage en plein cauchemar et y'a des petits trucs qui me paraissent réels. Genre, ça. Il me rassure et s'installe. Je remue et m'extirpe de mon cocon à l'aveugle, les yeux fermés, tâtonnant pour trouver ses cuisses et y poser ma tête. Je sais exactement ce dont j'ai besoin. J'espère qu'il va passer sa main dans mes cheveux dans un geste lent. J'ai besoin qu'il soit non seulement Nash, mais également Erin, Papa, Will et même un petit bout de Drew. Qu'il soit la somme de tous ces minuscules comportements qui sont devenus mon rituel vers la guérison. Les caresses, un câlin silencieux, un regard fuyant, un élan de colère de la part de quelqu'un qui accepte d'évacuer ma rage à ma place. Mais si déjà, il est Nash, c'est énorme. C'est la moitié du boulot qui est accompli. J'arrive pas à ouvrir la bouche pour lui exprimer ça, à quel point je suis soulagé qu'il soit lui quand moi, je suis un peu trop moi-même. Je l'écoute, je me détends pour que ce qu'il me dit puisse s'imprégner en moi, puis je souffle.

— Tu nous as manqué.

Rien que dire cette phrase me donne envie de pleurer. Ça fait dix jours que j'ai que ces mots à la bouche. Sha l'a plus entendu en deux semaines qu'en 27 ans. Dès qu'il rentre du boulot, je lui saute littéralement dans les bras et lui murmure ça à l'oreille avant de lui embrasser la joue. S'il a le malheur de prendre une douche de plus de cinq minutes, je réclame un câlin dès sa sortie et lui fais ce reproche, comme si oser se soustraire à moi était la plus grande blessure qu'il pouvait m'infliger. En fait, non. C'est pas "comme si". C'est vraiment ça, la pire chose qu'il peut me faire. Ma deuxième main sort des couvertures pour jouer avec son t-shirt. C'est des petits gestes qui ont pris de la place dans notre quotidien. On se manque, on se touche, on prend soin l'un de l'autre et de notre enfant.

— Je sais plus ce qu'il s'est passé.

Et dire ça, ça me prend à la gorge avec plus de force qu'une main qui voudrait m'étrangler. J'ai une montée d'énergie, pas de la bonne énergie. C'est glacial et rampant. C'est des bras qui sortent du lit pour tenter de m'engloutir. Putain, je sais plus ce que je dis. C'est juste ce fichu cauchemar qui continue et mon cerveau qui, par éclair, décide de se remettre à fonctionner. Là, il m'envoie une idée. Un truc très net et parler de "réalisation", ça serait plus juste. Mes genoux remontent et je forme une boule. Mes doigts se serrent sur le t-shirt de Nash. Mes épaules sont secouées par un sanglot qui reste pour le moment silencieux.

— Je veux pas que ça soit toi qui me le dise.

Si notre fille allait bien, ça aurait été le premier truc que Nash m'aurait dit en rentrant dans la chambre et il m'aura pas dit que j'étais pas seule ou je sais pas mais quelque chose ne va pas. Je lâche sa main pour la poser sur mon ventre. Il est toujours un peu arrondi, alors elle est encore là. Elle est encore là. Tant que Will m'aura pas regardée dans les yeux pour me dire qu'elle l'est plus, elle l'est encore. Je veux que ça soit lui qui me le dise, il saura vivre avec et je lui pardonnerai. Nash, il supportera pas et je suis terrifiée à l'idée que ça brise un truc en nous. Ça peut pas être Nash, parce que c'est déjà pas juste que ça nous arrive, c'est encore moins juste qu'il doive tout prendre sur les épaules. Celui qui va me l'annoncer, il prendra le rôle de bourreau parce que j'aurais personne d'autre à blâmer que lui. Ça peut pas être Nash.
@Nash Ormond


Nash Ormond
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Jeu 19 Oct - 0:02
Nesting

[T.W : Fausse couche, pensées sombres]


Ouais les néons des hôpitaux sont anxiogènes mais l'obscurité est étouffante. Je m'efforce de faire un pas après l'autre dans ce qui ressemble à une vase épaisse. J'ai du mal à avancer et je m'imagine être dans des sables mouvants alors que c'est juste ma douleur qui essaie de m'engloutir tout entier. La force me manque mais j'ai pas le choix, je mobilise tout ce que j'ai pour pas m'effondrer en larmes sur le carrelage froid de la chambre d'hôpital de Ùna, à quelques mètres d'elle. J'ai pas le droit de faire ça, c'est pas à propos de moi. C'est elle la victime de tout ça, c'est elle qui souffre, c'est d'elle dont on doit s'occuper, c'est sur elle que tous les efforts doivent être concentrés. Et les miens semblent surhumains.

Je m'approche en ravalant la boule de tristesse qui bouche mes voies respiratoires, en chassant les tentacules de ma peine qui s'accrochent à mes chevilles et remontent jusqu'à ma gorge pour l'enserrer. La voix de Ùna qui prononce mon surnom leur donne plus de force alors je dois lutter d'autant plus pour me saisir de sa main et la caresser. J'évite de m'écrouler sur son lit en m'asseyant et tente de garder la voix la plus neutre possible quand j'essaie de la rassurer. Je reste immobile quand elle bouge pour pas qu'on s'emmêle dans les câbles et surtout pour pas la blesser. Sa tête vient trouver refuge sur mes cuisses et ça me serre encore plus le cœur. J'ai l'impression que des milliers d'épines s'y plantent. Qu'est-ce que ça fait mal.

Et à son "nous", il explose. Ca serrait trop, il a pas supporté la pression. Je tourne la tête vers la porte comme si j'avais entendu du mouvement dehors pour gagner du temps et éloigner de nouveau ma peine. Je ferme douloureusement les yeux pour empêcher les larmes de couleur et inspire profondément en glissant mes doigts dans ses cheveux. J'espère qu'elle voit pas à quel point j'ai mal, à quel point ce "nous" détruit jusqu'à la plus petite partie de moi. Je réponds rien, je continue les mouvements circulaires de mes doigts autant pour l'apaiser que me détendre moi. Ca fonctionne pas. Pas pour moi en tout cas.

Elle sait plus ce qu'il s'est passé et je crois qu'après elle, je suis le mieux placé pour l'expliquer en détail. Mais j'ai pas envie. Je veux pas parler de ça, je veux plus, je veux tout effacer, revenir en arrière, l'empêcher de me dire que c'est moi le père parce que je suis sûr que c'est ça qui a tout déclenché. J'en suis certain. C'est parce qu'elle m'a mêlé à tout ça qu'elle s'est retrouvée maudite à son tour. Je voulais pas lui faire ça, j'ai jamais voulu qu'elle ait mal par ma faute. Je me dis que j'aurais jamais dû revenir, que j'ai été qu'un lâche de réapparaître la queue entre les jambes. J'ai tout gâché, encore, comme je gâche toujours tout.

C'est douloureux de la voir se recroqueviller comme ça et sentir ses sanglots contre moi. Je me mords la lèvre, papillonne des paupières et lève les yeux vers l'obscurité du plafond pour chasser les nouvelles larmes. Je respire à la fois profondément et aussi discrètement que possible alors que j'essaie de la réconforter à grand renfort de caresses dans les cheveux puis dans son dos, ses bras. Et puis je me replie un peu au-dessus d'elle comme pour l'étreindre.

Elle veut pas que ce soit moi qui lui dise et je culpabilise d'en être soulagé. Je veux pas avoir à prononcer ces mots et, de toute manière, je sais même pas si j'en aurais été capable. Je la serre un peu plus contre moi, me replie un peu plus autour d'elle. Je sais pas trop quoi dire ou quoi faire. J'aimerais que le silence et l'étreinte soient suffisantes mais plus les secondes passent plus je trouve ça bizarre. J'aimerais changer de sujet mais ça aussi ça va être étrange, non ?

- On a autant de temps que tous les deux que tu veux...

Je chuchote. C'est bien, l'émotion transparait pas vraiment alors qu'elle me scie les veines à l'intérieur.

- Et si tu veux que j'appelle Erin ou Leslie pour qu'ils viennent te voir et prendre soin de toi tu me dis...

Je continue les caresses comme si c'était le remède à tout. Je me concentre sur les mouvements de mes mains dans l'espoir fou de prendre de la distance avec tout ça.

- Ou on reste comme ça... Ce que tu veux...

Parce que moi j'ai envie de m'effacer de la Terre et que tout ça s'arrête. Emporter avec moi toute la souffrance que j'ai engendré et qu'elle reprenne une vie normale et heureuse.


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Mar 14 Nov - 4:56
Nesting
tw : fausse couche, détresse émotionnelle
Y'a plus de nous et y'a plus rien. Y'a plus de notre fille, Nash et moi et je ne sais pas s'il y a encore un Nash et moi. J'ai l'impression d'être dans un vide, un vide absolu, un truc tout noir où jamais personne ne pourra me retrouver. Être dans l'environnement stérile d'une chambre d'hôpital n'aide pas, mais alors pas du tout ce sentiment. Ne pas avoir de souvenir non plus. C'est vraiment les abysses. Il n'y a que Nash qui me garde là. Je sens ses mains sur moi, d'une façon rassurante. Il forme un cocon dont je voudrais ne plus avoir à sortir. Je me recroqueville un peu plus, pour que nous ne soyons plus qu'une boule. Une bulle, en fait. Notre bulle à nous que je défendrais férocement parce que c'est là que je trouve le peu d'oxygène que j'arrive à respirer entre deux sanglots. Je sens son ventre se tendre quand je le devine retenir des larmes, parce qu'il aimait notre enfant lui aussi et savoir que je ne suis pas seule dans ma douleur me fait un truc. C'était pas que moi qui me projetais dans une vie dont j'avais vraiment envie, pas que moi qui ai une réaction disproportionnée là où les gens normaux seraient juste déçus. Que Nash soit triste, même si j'aurais voulu qu'on lui épargne ça, ça ouvre mon vide pour qu'il vienne s'y faire une place. Égoïstement, ça m'aide. Mais ça m'aide pas assez pour que j'arrête de pleurer.

Il murmure un truc et je repars de plus belle dans des gros sanglots moches qui me donnent la nausée. Je sais que c'est faux, qu'on a pas tout le temps du monde parce qu'on a perdu notre fille et que maintenant, aux yeux de Nash, je serais sa meilleure amie liée à un des pires souvenirs de sa vie. Enfin, le pire souvenir de la mienne et un des très mauvais souvenirs de Nash qui n'en avait visiblement pas encore eu assez dans sa vie. Quand j'ai mal, je m'accroche à lui et quand il a mal, il s'enferme loin de moi. Je lève les bras pour les passer derrière sa nuque et ses épaules. J'utilise toutes mes forces pour me hisser. La position est inconfortable, elle force sur mes abdominaux, mais tant que j'ai mon visage dans le cou de Nash, je m'en fou. Je reste dans le silence un moment, alors que je pense à ce qu'était la journée d'hier et la joie qu'on ressentait. Je m'étais habituée à ce bonheur, faire le deuil de ça, ça me paraît impossible.

— Je veux que toi.

Je gémis comme je peux, en remuant pour essayer d'être mieux posée. J'arrive à me soulever pour m'asseoir sur ces genoux, les bras encore autour de ses épaules, mon visage contre la peau douce de son cou. Je respire son odeur, je ferme les yeux, je me persuade que rien de tout ça n'est arrivé.

— Me lâche jamais, je t'en supplie.

Pour montrer l'exemple, mes bras se serrent. Ils en tremblent. Je suis à bout. Je veux plus penser à ça, c'est trop. Je peux pas encaisser. J'ai besoin d'une pause où j'oublie ce qui vient d'arriver, pour reprendre des forces et recommencer à pleurer plus tard. Je sais que c'est juste plonger la tête la première dans le déni et que mon psy de père trouverait des choses à redire, mais il est pas là, je ne veux pas qu'il le soit. Tout à l'heure, je voulais quitter cette chambre et être chez moi. Maintenant, je ne veux plus jamais en sortir. Rester là, dans les limbes, où notre fille est pas encore totalement partie.

— J'ai besoin de toi, que de toi.

J'ai l'impression que ma voix n'est pas ma voix. Je m'entends à la troisième personne. Je me sens sur le point de m'endormir, sûrement à cause des calmants, mais je sais aussi que ça ne risque pas d'arriver. Je voudrais ne plus sentir mon corps du tout, juste les bras de Nash qui me serrent jusqu'à ce que j'étouffe.
@Nash Ormond


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