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Grace + Bear

Pas de cape !

Il sourit. Ils ne pouvaient normalement pas rentrer dans le château, mais avec sa famille, il pouvait bien faire tout ce qu’il veut. Il envoya un message à son père pour qu’il l’aide à faire visiter le château. Bien sûr, avec la promesse qu’il ferait attention à rien, ne volerait rien et ne casserait rien. Il n’était pas non plus un monstre. Il savait faire attention. Il y avait quelque chose de mignon à ce que son père lui rappelle de ne pas faire de bêtise comme il l’aurait fait pour un enfant.

- On va faire en sorte qu’il le soit, déjà nous irons visiter l’extérieur et les jardins et d’ici là, on nous ouvrira les portes, fit-il avec un grand sourire.

Il la ramène à l’extérieur avant de faire un nouveau sourire vers la jeune femme. Il y avait le temps. Il n’était pas non plus trop tard. Et il reçu déjà le message pour dire qu’on pouvait les autoriser mais que le gardien les surveilleront. Son père avait précisé qu’après tout, il fallait bien faire en sorte que cet homme mérite son salaire, non ? Son père aimait bien faire travailler les gens, dans un sens presque étrange. Mais au moins, il n’avait pas tort. Il lui tend son bras alors qu’il avait déjà commandé un taxi pour les ramener le plus rapidement possible.

- Nous sommes amis, maintenant, je t’en pris. Tutoie-moi, ça me donne l’impression d’être mon paternel. Quoi que lui, non plus, n’aimerait pas être vouvoyé. Il dit avoir l’impression d’être vieux. Personne n’a lui cœur à lui répéter son âge.

Il attendit doucement avant de voir le taxi, pour une fois que c’était rapide à Edimbourg … Après, il n’y avait pas d’évènement en ce moment. Alors, cela devrait être logique. Il ouvre la porte du taxi à la jeune femme avant de faire le tour pour y monter aussi et donna l’adresse à l’homme. Il sourit bêtement heureux de faire quelque ce soir. Il aurait, bien sûr, pu rentrer pour faire des papiers, ou bien aller enquiquiner Samuel… ou Cole, ou Léo, en tout cas quelqu’un. Mais non. C’était mieux d’avoir une nouvelle amitié et de faire quelque chose qu’il n’avait jamais fait. Parce que lui non plus, même s’il était un Instinct, n’avait jamais visiter le château d’Edimbourg.

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Pas de cape !

- Je n’aurais pas d’ennuies, avait-il simplement répondu.

Normalement, et cela vaut pour 99.9% des fois, quand Bear propose quelque chose, il sait qu’il peut le faire. Il n’était pas le genre d’homme à proposer quelque chose pour attendre un « non ». Bien au contraire. S’il propose, c’est qu’il peut, veut bien, voire veut tout court, et qu’il n’y aura aucune répercussion sur lui. Il y avait tellement de personne qui comptait sur lui, qui avait besoin de lui, qu’il ne ferait rien pour risquer de perdre ce qu’il avait construit. Ainsi, donc, il savait ne rien risquer à demander un petit service. Normalement, le château était ouvert au public en journée, là, il allait juste allumer les lumières pour eux deux, mais ça n’avait pas d’importance.

- Grace, répéta-t-il, cela te va bien. Tu peux m’appeler comme tu veux pour ta part, ce qui te fait le moins bizarre. Tout le monde m’appelle Bear mais j’ai deux trois irréductibles gaulois qui continuent de m’appeler par mon prénom.

C’était comme ça. Même si son propre père avait prit l’habitude de l’appeler Bear, ou plutôt « Bébé Bear » de façon à se surnommer lui-même « Papa ours », sa mère continuait de lui donner du Nathan à toutes les sauces. Parfois, Nathan avait l’impression que c’était une méthode pour elle pour qu’il n’oublie pas son véritable prénom, et ça le faisait rire. Lui, et son père. Quand la question tomba, il sourit. Ce n’était pas qu’il gardait secret son affiliation avec l’entreprise Instinct de Londres, une grosse entreprise de divertissement qui véhiculait un chiffre d’affaire qui fait tourner la tête des comptables, mais qu’il n’en parle pas. Toute personne verrait son nom véritable sur les papiers, mais rare était les personnes à avoir fait le rapprochement. En réalité, personne ne l’avait fait. Ce qui était bien plus drôle que ce qu’il ne voudrait l’avouer.

- Je ne suis pas quelqu’un de spéciale, avoua-t-il simplement, mes parents le sont. Ils ont une très grosse entreprise à Londres qui leur permettent de connaître du monde.

Il en était d’ailleurs l’héritier légitime, comme l’aurait été un enfant relié à un duc dans une époque lointain. Tout le monde le savait, Bear y comprit, que si un jour ses parents venaient à mourir, il en reprendrait les rennes… Et avec plaisir. Ce n’était pas que Bear n’aime pas l’entreprise, au contraire, mais qu’il aimait construire, lui aussi, sa propre vie ici. Il avait réussi à construire doucement tout ce qu’il faut pour avancer à petit pas. Et quand ses parents laisseront les rennes, pas forcément en mourant même si Bear doute que son père abandonne son poste avant son dernier souffle, il lierait simplement ce qu’il avait construit à l’entreprise familiale. C’était aussi simple que ça. Revenant dans la voiture, loin de toutes les considérations extérieures aux mensonges, ou en tout cas à l’omission, il sourit. Il omettait le manoir et le chalet qui lui appartenait, en plus de son appartement... Et le fait qu'il était malgré tout un homme d'affaire plutôt doué, même s'il était fâché avec les mathématiques.

- Cependant, je crois que mon réseau de connaissance et d’amis me permettraient de m’ouvrir bien des portes. Je ne peux nier cela.

Il avait beaucoup de connaissances, et beaucoup d’amis. Pour lui, une personne devenait rapidement un ami, puis passer du côté des connaissances quand l’amitié se délie. Il n’avait que quatre meilleurs amies. Porter et Nadeem, d’un côté. Et Samuel et Remy, de l’autre. Il avait aussi deux adolescents qu’il considérait comme ses fils, mais il ne pouvait pas trop le dire sans que les deux enfants ne bougonnent.

- Tu connais du monde ici ? Je veux dire, je ne pense pas que nos connaissances se croisent, mais pourquoi pas ? Cela serait drôle je trouve, continua-t-il de faire la discussion pendant que la voiture continuer sa route vers leur destination .

HRP – N’hésite pas à les faire arriver.

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Un chateau, c'est le passage vers une autre époque

- Ah, fit-il plus parce qu’il venait de capter ne pas s’être présenter « comme il faut » qu’autre chose. Je m’appelle Nathan. Nathan Instinct. Mais comme tout le monde m’appelle Bear je ne me présente plus ainsi depuis … un moment.

Il essaya de se souvenir si quelqu’un l’avait un jour appelé Nathan, sauf son ami Yoyo qui était repartit aux états-unis, mais non. 99.9% Des gens l’appellent par son surnom. Il n’était même pas sûr que son véritable prénom soit marqué sur les boîtes aux lettres. Quoi que, si. Celle du manoir. Certainement. Mais pas celle de son appartement. Et au chalet il n’était même pas sûr qu’il puisse y avoir une boîte aux lettres alors bon. Il réfléchit à ses mots. De la pression ? Il en avait connu. Quand il était allé dans une école de bourge, il avait pu voir que les fils et filles de personnalités avaient une pression étrange sur les épaules. Mais pas lui. Ses parents étaient deux personnes très naturelles, douces et ouvertes d’esprit. Ils étaient le genre à s’enrichir, à garder un peu pour dire de pouvoir toujours se retourner, une particularité de son père qui a vécu dans la précarité de longues années, mais réinvestit souvent. D’ailleurs, de souvenir l’entreprise de son père avait été classé comme la meilleure dans laquelle allé dans un sondage quelque part, donc.

- Ne t’en fais pas pour moi. Ma famille est influente, mais elle ne m’a jamais mis la pression. On est le genre riche gentil et mignon. Si on essaie de nous casser du sucre sur le dos parfois, ça ne va jamais très loin et très longtemps.

Il se souvient d’une époque, toujours à l’école, où on lui avait certifié que sa mère avait un amant et qu’elle devrait avoir honte … bon, déjà, si elle a un amant et qu’elle ne quittait pas son père, y avait peut-être une raison … et puis, il n’y avait aucun amant. Quand il avant entendu ça, il avait prévenu sa mère qu’on disait cela sur elle, et elle avait simplement soupiré en disant que la seule personne qui a besoin de connaître la vérité était son père et cela avait été terminé. Bear avait appris à ne plus écouter les autres. Et les autres avaient appris que les Instinct étaient clairement dans un autre univers. Il sorti de la voiture et il se déplaça pour lui ouvrir et lui tendre la main. En face d’eux, le portait du château avait été ouvert avec un garde qui monté la garde. Il se présenta à Bear qui fit pareil, en se présentant comme Bear ce qui ne choqua pas l’homme le moins du monde, et il les laissa dans le jardin. C’était un jolie jardin bien entretenu, les fleurs, à cette époque de l’année, étaient timides et éparpillés, mais il restait une odeur agréable loin de la pollution de la ville et des passants. Il lui tends son bras, comme un gentleman et lui parle alors de ce qu’il sait du jardin. Il en sait des choses, Bear, même s’il se dit pas intelligent.

Il explique comment les jardins ont été construits, comment la fontaine a été une des premières en Europe à utiliser une certaines méthodes d’éjections de l’eau et cita quelques noms de paysagistes célèbres qui étaient venu faire leurs classes à l’intérieur même du jardin. Il finit par arriver devant la porte alors il continuait de parler de la structure et du château. Il n’y était jamais venu, mais l’art était quelque chose que sa famille avait toujours aimé. Toutes les formes d’art, de l’art abstrait au septième art en passant par l’architecture ou le théâtre, tout était une passion chez les Instincts.  

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- N’hésite pas à me tutoyer, aussi. M’appeler Bear et me tutoyer, nous sommes amis désormais, alors n’hésite pas à te sentir à l’aise avec moi.

Il était le genre de personne très familier, très amicale, très simple. Le vouvoyer ? C’était un peu étrange pour ce grand monsieur si gentil. Il était si doux qu’on ne pouvait pas luter très longtemps contre ses demandes. Il était le genre de jeune homme que l’on voit ensuite comme un ami, un meuble rassurant, une ombre bienveillante. Lui ne se voyait pas ainsi. Lui, ne se définirait jamais comme ça. Bear était bien trop modeste pour se définir ainsi. Bear était bien trop mignon pour penser ce genre de chose.

- Je suis navré que tu n’es pas connu ce bonheur. Mais tu sais, cela peut se trouver, maintenant. N’as-tu jamais eu envie de faire ta propre famille ? Ton propre bonheur à partir de rien ? Cela suffit pour le connaître non ?

Bear, son second prénom était : optimiste. Pour lui, c’était logique que le bonheur puisse se trouver. Et il comprenait bien que la jeune femme avait besoin d’aide pour ça. Elle ne semblait pas savoir s’amuser, ou sourire d’elle-même, pour elle. Rien que pour elle. Pas parce qu’elle le doit. Le bonheur se trouvait en soi. Il lui présente le château et toutes les informations qu’il possédait dessus et sourit à son compliment un peu voilé. En tout cas, il prend ça comme un compliment.

- J’aime l’architecture et l’art. Pas spécialement ici. J’adore tout ce qui est de l’art et du vieux. Mon père et ma mère sont friands d’information de ce genre. Quand je suis venu vivre à Edimbourg j’ai eu des heures de conversations avec mes parents. Et je retiens rapidement ce genre d’information.

Sa mère lui avait parlé des heures et des heures des lieux à côté de chez lui. Et même s’il n’était jamais venu dans ce château en particulier, il les connaissait. Il aimait aussi en parler, parce que ça lui faisait plaisir de partager tout ça.

- C’est la première fois que je vois, visuellement ce que je connais comme information. C’est grâce à toi, merci, qu’il rajoute avant de faire un large sourire et en continuant de l’amener toujours un peu plus loin vers le château.

Cela lui faisait du bien, à lui aussi, que de discuter de choses comme ça avec elle. C’était une nouvelle amie, mais il se sentait bien. Il se sentait à l’aise. Alors, il osait être totalement amical avec elle, sans filtre.  

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Il s’amuse et l’embarque vers une partie ouverte, à l’intérieur du château. Il y faisait meilleur, et l’homme à l’entrer les laissa passer sans trop de soucis. Vive la richesse dans ce genre de moment. Même si Bear n’utilisait jamais trop son argent, ni son nom… Pour une fois il le faisait. Il se disait que comme ça, il rendait cette soirée plus « première fois » que jamais. La jeune femme sortait pour la première fois, il utilisait son nom pour la première fois, ils allaient au château pour la première fois, la boucle était bouclé. Il lui sourit doucement, se penche pour diminuer sa taille (quand on fait deux mètres, c’était clairement un geste presque inutile), et lui fait un clin d’œil.

- Avec moi, il est simple de devenir ami. Et autant que tu en auras le besoin. C’est comme ça que je traverse la vie avec un sourire.

Il aide, on l’abandonne, mais pas grave. Il n’était pas triste. Tous ses amis, il voulait les aider, être là pour eux, les soutenir… et s’ils veulent ensuite partir ? L’abandonner, lui ? … Il laisse faire. Il ne lutte pas réellement. Il explique toujours. On peut ne pas lui parler pendant dix ans, ne pas lui donner de nouvelles, ne rien dire, mais revenir pour lui demander de l’aide sans soucis. Parfois, on le prend pour un « bouche trou », ou simplement pour un homme qui se laisse faire… mais non. La différence, c’est qu’il le fait parce qu’il le veut bien. Il le fait parce que c’est ainsi qu’il conçoit l’amitié. S’il n’y a pas de raison de se haïr, alors même si le temps passe, s’écoule et se délie, la personne aura toujours une place dans son cœur et le sentiment ne disparaîtra pas avec le temps. Chez lui, en tout cas. C’était bien pour ça qu’Alisson l’avait trompé. Parce qu’il aime les gens et leur montre de l’attention, même s’ils ne le méritent pas. Heureusement pour lui, ce soir, sa compagne le méritait très clairement.

- Je ne connais pas ton âge, je l’avoue je ne pourrais même pas deviner, mais j’imagine que tu as le temps. Un jour je serais père, moi aussi. Et je ne poserais pas de question sur la personne qui partagera, ou pas, ma vie. Cependant, je dois te contredire, qu’il dit avec plus de gravité, je ne me moquerais jamais d’une telle pensée, puisque j’ai la même. Souvent, je me dis que personne ne m’aimera, et puis quand j’aime, la personne finit par être blessé par mes actions, alors je ne veux plus l’être. Tout ça pour dire que je ne rigolerais pas… mais je pense qu’un jour, tu rencontreras quelqu’un qui te fera comprendre que tu peux être aimé, et que tu aimeras en retour. C’est tout ce que je te souhaite.

Et c’était vraiment le plus sincère possible. Il espérait que la jeune femme trouve une personne qui la mettrait en premier. Ou en tout cas qu’il l’aimerait différent, plus fort, de meilleure manières. Une personne qui l’emmènerait vivre sa vie et non plus survivre. Il lui souhaite en tout cas, de tout son cœur. Puis, il finit … Il rougit. Cela ne se voyait pas trop sur sa peau noire, mais il le faisait. Il tourna même un peu la tête sans réellement comprendre ce qu’il devait répondre à ce genre de compliment. Bear avait l’habitude de dire des compliments, mais les recevoir c’était un peu plus compliqué. Il se gratte l’arrière de son crâne avant de faire un petit sourire.

- C’est normal. Je ne voulais pas que tu finisses ta journée sur une mauvaise interaction.

Il sourit encore et l’amène dans la première chambre d’où il dispose, à nouveau, des informations diverses et variés dont il se souvient.

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- Je ne demande pas que tu m’ouvris des portes, rit-il avec un clin d’œil. Je n’ai pas besoin de grand-chose dans une amitié, juste de la réciprocité.

En réalité, il ne demandait même pas de la réciprocité… mais il arrivait à comprendre les gens. Il avait rapidement profiler que la jeune femme faisait parti des personnes qui refuseraient son amitié s’il n’attendait pas au moins d’elle qu’elle en face de même. C’était ainsi qu’il le voyait en tout cas en la connaissant moins de 24 heures. Il rit un peu sous ses lèvres… Il ne se moquait pas. Loin de là même. Mais il trouvait cela mignon que l’on puisse refuser son amitié s’il n’attendait pas de même. Il secoue la tête doucement sans faire remarquer les pensées qui l’assaillent.

- On rencontre des gens en parlant, en s’approchant, sans hésiter. Au pire, si tu t’approches et qu’on ne veut pas de toi, alors tu laisses passer. Comme je viens de le faire. Si tu m’avais repoussé, alors je serais incliné et voilà tout. Même si cela aurait été dommage, on ne peut pas être ami avec tout le monde. Mais il suffit d’essayer. C’est ainsi que l’on rencontre des amis et plus si affinité. Il laisse échapper un autre rire-non-moqueur avant de secouer la tête, simplement parce que pour le moment personne ne m’aime comme ça.

Il ne préféra pas aller plus loin… personne ne l’aime, c’est vrai. Personne ne l’aime encore. Il avait vécu avec Alisson, si on pouvait le dire ainsi… et petit à petit, il ne se souvenait même plus de ce sentiment. Quand il réfléchit, il avait l’impression qu’il n’avait pas plus aimé Alisson que ce qu’il pouvait aimer Nicole ou bien Violette. Une amie et pas plus. Il n’arrivait pas à se souvenir avoir aimé. Mais il sait qu’il l’avait dû. Il se demande alors s’il pouvait réellement aimer une femme ainsi. Il en était peut être incapable … et cette réflexion augmente jusqu’à pencher la tête. Être papa. Avoir une femme qui touche son ventre arrondi par leur amour… ça lui aurait plu. Mais… Il ne serait pas un bon petit ami, même s’il serait un bon père. Il essayait d’être un père adoptif pour les deux jeunes qu’il surveille à la salle de boxe, mais ça n’allait pas plus loin. Il soupire un peu.

- Merci pour ce compliment. Je ne sais pas si ça m’arrivera un jour. Comparé à toi, je me fais vieux, fit-il en mimant une personne âgé avec le dos vouté et un faux déambulateur qu’il traine.

Même si c’était la vérité. Il était bien plus vieux, et toujours célibataire après toutes ses années. Il continuait sa vie mais il savait qu’il avait de plus en plus de risque pour qu’il vieillisse seul. Et ça ne le dérangeait pas, qu’il dit. Il acceptait la situation, qu’il dit. Il ne pouvait pas faire autre chose… et comme il ne parlait rarement de ses véritables pensées, il étouffait cela. Il n’avait jamais parlé de Zoé à une autre personne qu’à son ami Yohann, qui était parti. Et les personnes qui savaient pour sa richesse ? Porter. Et elle, maintenant, même si elle ne se doute pas le degré de tout ça. Il fit un large sourire en continuant de lui présentant chaque pièce.

- Avec plaisir. Je suis facilement trouvable et je suis toujours ravi de pouvoir découvrir des nouvelles choses, ou même refaire les choses que j’apprécie. Je fais souvent des évènements caritatifs, alors si tu veux venir offrir tes petites mains pour m’aider, ça serait un vrai plaisir !

Il n’y avait jamais mal à trouver de l’aide, en réalité… mais ils n’étaient jamais assez. Il aimait être bien entouré. Et quand les gens venaient l’aider, le soutenir face à quelque chose auxquelles il tient… ça le rendait heureux. Et il préférait se rappeler de cette joie de donner de soi, que de la tristesse pour le reste.

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- Mais non, la chance est pour moi, rit-il simplement pour éviter de rougir à la mention qu’il était simple d’être son ami.

Heureusement pour lui, il avait la peau foncée. Heureusement pour lui, son rougissement ne se voyait pas trop… parce que même si on lui disait souvent qu’il était un bon ami, une bonne personne ou même une bonne âme, ça le gênait toujours. Quelque part, il espérait l’être, il tendait à l’être, mais il n’était jamais sûr de l’être réellement. Il lui sourit doucement, tendrement et d’une manière rassurante qu’il faisait souvent avec les personnes qu’il voulait aider et se faire se sentir en confiance.

- Tu l’as dit toi-même, Grace, fit-il doucement, tu as encore le temps pour tomber amoureuse, pour trouver quelqu’un qui te comble de joie et d’amour. Et je suis ravi d’être ton ami.

Il avait été légèrement troublé par son « au moins en tant qu’ami » avant de préféré passé sur ce moment. Après tout, la jeune femme ne semblait pas du tout en train de le draguer, lui… donc il n’avait pas à penser trop. Il laissa la phrase couler et s’oublier. Au moins, pouvait-elle l’aimer en tant qu’amis et c’était tout ce qu’il demande. Quand elle dit ne pas le trouver si vieux, il rit. Il observe un instant ses mains. Il est vrai que pour son âge, il était vraiment bien conservé… Il vivrait certainement plus longtemps que beaucoup de personnes au même âge que lui, voir plus jeune. Bien qu’il adore certaines personnes qu’il aide, il sait qu’elles sont déjà cassées par des médicaments ou la drogue quand lui a un corps et des analyses sanguines parfaites. Il sourit alors en refermant la main. Il était vieux, mais ça ne le dérange pas. Il sait qu’il peut vivre encore longtemps pour donner aux autres tout ce qu’il possède dans son cœur. Il fit un nouveau sourire, celui-ci reconnaissant, quand elle propose de venir l’aider. Il rit un peu.

- Je serais vraiment ravi d’avoir de ton aide ! Et si jamais tu as des envies, ça peut m’aider d’avoir des idées d’une autre personne. Une fois un ami m’a aidé à préparer un noël complet pour les personnes dans la rue, c’était vraiment super, en vendant des décorations faits par les personnes dans la rue, je n’y aurais jamais pensé.

Il n’aurait jamais pensé à demander aux personnes qu’il voulait aider de l’aider, lui. C’était Veikko, un homme de la rue, qui lui avait dit que les SDF seraient plus enclins à accepter ses propositions d’aides s’ils faisaient quelque chose pour se faire. Préparer des décorations qu’il faut vendre par exemple. Alors, pendant deux semaines, une pièce de sa salle de boxe est devenue une salle de décoration et ça avait été vendu. Alors qu’il voulait partager l’argent avec les SDF, ils ont tous préféré que Bear garde l’argent pour le partager quand il en a besoin. C’était bien. Il arrive dans une nouvelle salle du château, la salle du bal. Il sourit. Il se dit que ça devait être l’idée que se faisait les gens de la scène du bal de la belle et la bête à une époque.

- C’est dommage de ne plus faire de bal, qu’il annonce, ma mère doit y aller parfois mais je n’y vais plus depuis que j’ai le droit de ne pas y assister.

Le cliché du bal ? Le fait que les filles de maisons riches veuillent se marier avec lui simplement parce qu’il était aussi héritier d’une famille riche. Il eut un frisson. En revanche, il avait toujours aimé danser pendant les bals… avant de faire une tête de plus que tout le monde et d’avoir l’impression de risquer de les écraser au moindre pas de danse. Il regarde la jeune femme, l’air de dire qu’il voulait son opinion sur les bals.

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- Ma mère, elle dit souvent qu’on ne cherche pas l’amour, ni l’âme sœur, elle nous tombe dessus. Et parfois, on la croise plusieurs fois avant de le comprendre, simplement parce qu’on n’est pas prêt.

Raison pour laquelle, selon elle, elle n’était pas en couple avec son père depuis l’âge de douze ans. L’histoire de ses parents serait une sitcom de Noël. Rencontrer enfants, amis, puis amis-amoureux (mais comme des enfants), ils s’étaient perdu de vue avant de se retrouver une fois presque adulte. Ils se sont détestés. Ils sont devenus amis. Puis, un jour, il y avait eu un déclic en eux et ils se sont aimés. Et ils ont réalisé n’avoir jamais cessé. Même leur amitié était teintée de l’amour, pendant que leur amour était teinté d’amitié. Ainsi, Bear savait que l’amour, le vrai, pouvait se trouver. Mais s’il avait eu des doutes, quelques fois, il n’avait plus rien ressenti depuis longtemps comme ça. Son amitié n’était plus que teinté d’amitié, ce qu’il faisait qu’il était l’homme le plus fiable du monde pour se retrouver auprès d’une femme. Quelques amis lui disent qu’il n’était même pas normal qu’il ne désire pas un coup d’un soir. Bear liait trop l’amour et le sexe pour pouvoir avoir ce genre d’envie… et il le vivait très bien. Ce n’était pas l’acte charnel qui lui manquait, mais bien la relation amoureuse et … il ne pouvait le nier, l’envie de devenir un père. On disait que les femmes avaient une horloge interne. Possible. Bear aussi. Il était heureux d’être la figure paternelle de Léo et Cole, mais il voulait plus. Plus que ce que quiconque lui apporterait. Donc, dans son esprit, il ne trouverait jamais et avait appris à faire avec en le gardant comme un vieux regret. Et puis, il n’y avait pas qu’une façon d’être père, comme lui rappela simplement la jeune femme en parlant de la cause qu’elle aimerait défendre.

- Je fais parfois des évènements pour les orphelins, qu’il explique, mais la plupart du temps ce sont plus des évènements « pour eux » dans le sens où eux s’amusent que des évènements pour relever des fonds. Tu pourrais venir aider pendant ses moments-là ? Je pense qu’ils ont marre de voir un père noël noir tous les ans, haha.

Pour deux orphelinats à proximité, sa famille était les mécènes. Les autres, ils ne pouvaient pas pour des raisons d’administration qui rendaient fous Bear. Tout comme il ne pouvait pas laisser sa salle ouverte pour laisser les SDF y dormir, il n’avait pas le droit d’être le mécène de plus d’un certain nombre de lieux. En réalité, c’était en termes de quantité d’argent que ça dérange. Et ça, ça l’emmerde. Alors, il aide autrement. Les noëls, il aime bien prévoir un repas et des jouets pour chaque enfant. Pour Pâques, il laisse des chocolats à cacher pour tous, ce genre de petites choses qui paraissent insignifiantes. Revenant à la salle de bal, il grimace un instant.

- Ce n’est pas que je n’aime pas ça… Les bals où j’allais été toujours pour les riches, et on voulait me voir marier avec une fille simplement parce que je l’amenais danser. Comme à l’époque alors même que cela devrait être révolu. Et puis… Rapidement, je suis devenu plus grand que tout le monde, surtout ceux de mon âge, alors danser devenait compliqué.

Quand il était obligé de se pencher sur la jeune femme pour pouvoir la faire valser, la danse devenait quelque chose de presque acrobatique. Personne n’avait envie de valser avec un homme pour en voir son torse et non sa tête… ou se faire un torticolis pour pouvoir observer son visage. Il avait essayé de se faire plus petit, comme il a pu… mais il avait été un moment où il a compris qu’il ne faisait qu’intimider les autres. Son père, qui était tout aussi grand que lui, arrivait pourtant à danser de manière harmonieuse avec sa mère, qui était bien plus petite que Grace pourtant. Ce n’était à rien y comprendre.

- Je suis loin d’un prince charmant, mais si tu le désires je t’y emmènerais danser. Après une danse avec moi, tout le monde viendra te secourir et tu auras plein de prince charmant pour valser.

Londres était une vieille ville. Vieille ville, vieille royauté, il y avait encore des bals pour présenter les femmes et les hommes comme à l’époque… Et Bear, de par sa famille, avait toujours ses entrées.