Quelque chose n’allait pas. Grace ne se sentait pas bien par rapport à l’ambiance autour d’elle et elle ne savait pas exactement pourquoi. Elle avait le sentiment qu’il était sur le point de se passer quelque chose, mais elle ne savait pas exactement pourquoi ni de quoi il s’agirait. Elle n’aimait pas ce genre de sensation. Cela la rendait nerveuse et angoissée et elle ne savait plus où elle en était. Du coup, elle marchait à pas pressés en regardant furtivement autour d’elle mais sans être sûre d’être en sécurité avant qu’il ne survienne quelque chose de dangereux. Mais ce n’était pas son jour de chance.

Un homme surgit devant elle pour lui ordonner de lui donner tout l’argent qu’elle pouvait avoir sur elle. Grace sursauta et recula d’un pas. Fébrile, presque paralysée par la peur, elle ne pouvait même pas bouger, quand bien même elle aurait voulu obtempérer. L’homme sembla agacé par son immobilisme. Croyant peut-être à de la provocation de sa part, il sortit un couteau qu’il pointa vers la jeune femme. Grace poussa un cri en voyant cela. Il allait l’égorger et la laisser là à baigner dans son sang, sans que rien ne puisse la sauver. Elle était perdue.

« Je vous en prie… non… » fut tout ce qu’elle parvint à dire.

L’homme s’approcha d’elle, la main tendue, certainement dans le but de la fouiller et de lui prendre son porte-monnaie mais Grace n’était plus dans un état capable de produire de la logique et elle paniquait complètement. Reculant, elle ne faisait que donner du grain à moudre à son agresseur en laissant à penser qu’elle ne voulait pas coopérer. Quant à lui, il se faisait de plus en plus menaçant. La situation devint critique quand elle se retrouva dos au mur en briques. Sentant les pierres dans son dos, elle ferma les yeux, persuadée de bientôt sentir la lame du couteau contre son cou.

Elle était persuadée que son heure était venue. Elle qui ne savait pas si elle appartenait au monde des vivants ou des morts n'allait pas tarder à en avoir la réponse si ce couteau approchait encore un peu plus de sa fine gorge. Elle était seule, dans une ruelle isolée, elle n'avait aucun moyen d'appeler à l'aide, en dehors de ce mince filet de voix dont elle commençait à douter qu'il attire quelqu'un. La peur qu'il aille jusqu’au bout n'avait d'égale que le sentiment d'impuissance qu'elle éprouvait face à son agresseur. Elle était parfaitement incapable de lui résister et elle le savait pertinent.

Elle se croyait définitivement perdue quand un homme se mit entre elle et son agresseur. C’était un homme immense, avec une musculature si impressionnante, qu'elle suffisait à ce que Grace se sente seulement à moitié en sécurité. Elle eut peur pendant une seconde d'être tombée de Charybde en Scylla, mais quand elle l'entendit parler d'attendre la police, elle fut complètement rassurée sur ses intentions. S’il avait juste voulu dérober la proie d'un autre, il aurait forcément laissé la police en dehors du coup. Grace en déduisit qu'elle pouvait lui faire confiance dans une certaine mesure, en tout cas assez pour savoir qu'il ne l'agresserait pas à son tour.

En maintenant l'homme, il se retourna vers elle afin de s'assurer qu'elle n'était pas blessée. Pas encore tout à fait remise de la terreur qu'elle avait eue, Grace mit un instant à lui répondre en essayant de retrouver ses esprits. Elle commença par secouer la tête, comme si cela pouvait suffire à exprimer ce qu'elle ressentait, avant de se rendre compte que son discours corporel était aussi flou que perturbant et pouvait laisser à penser qu'elle avait été sérieusement blessée, même si aucune trace apparente n'abondait dans ce sens. Elle finit par déglutir afin de trouver la force de prononcer quelques mots.

« Ca va, je… il ne m'a pas touchée… j'ai eu vraiment très très peur »

Les larmes commencèrent à couler un peu plus fort comme pour évacuer la terreur que cette expérience lui avait fait ressentir. Il était certain qu'elle était sauvée et que c'était un grand soulagement, mais elle ne parvenait pas complètement à oublier l'instant qu'elle venait de vivre et durant lequel elle avait été intimement persuadée que le moment était venu de la fin de sa vie. Sa détresse n’avait d'égale qu'un sentiment le soulagement qu’elle ressentait en ayant conscience qu'elle était enfin en sécurité.

« Merci », dit-elle en s'appuyant au mur pour éviter que ses jambes ne cèdent sous son poids.

Dans l'état où elle se trouvait, Grace était totalement incapable de prendre les choses en main. Elle n'allait donc pas reprocher à son sauveur d'avoir appelé lui-même la police et d'avoir géré la situation. Elle lui en était même plutôt reconnaissante. Il avait immobilisé son agresseur d'un seul geste, ce qui avait le mérite d'être impressionnant. Mais Grace était encore capable de faire la différence entre une personne menaçante et une personne bienveillante. Elle était totalement persuadée que cet homme ne voulait que la secourir et qu'elle ne risquait rien en lui accordant sa confiance.

Il parvint quand-même à la faire sourire un peu en essayant de s'accroupir pour paraître moins impressionnant. Le sourire confinait un peu à une grimace mais il avait le mérite d'être sincèrement signe de positivité. Et si son but était de la mettre en confiance, il avait effectivement réussi. Elle avait toujours le sentiment du contrecoup de la peur qu'elle avait ressenti, mais cela n'était plus rien qu'une sensation de malaise vouée à disparaître. Elle avait vraiment cru qu'elle allait y rester et grâce à cet homme, ce ne serait pas le cas. Elle ne savait pas par quelle chance il lui était venu en aide, mais elle remerciait la part de son destin qui avait été en œuvre à ce moment-là.

« Je n'ai pas peur de vous, je vous suis reconnaissante. »

Elle allait devoir se rendre au commissariat de police afin de témoigner de ce qui venait d'arriver ce qui serait le seul moyen pour que l'individu ne puisse plus jamais inquiéter qui que ce soit. Pour le moment, la seule chose cohérente qu'elle était capable de penser, c'était qu'elle n'avait pas envie de rester toute seule. La proposition de son sauveur arriva donc comme une opportunité particulièrement tentante. Elle ne se rendit même pas compte qu'il s’efforçait de lui faciliter la vie en laissant à penser qu'il avait envie de l'accompagner. C’était une faveur pour elle, à laquelle elle n'avait qu'une envie, c'était de se raccrocher. Il était devenu comme une bouée de laquelle elle n'avait pas envie de s'éloigner, de peur d'en mourir.

« Oui, s'il vous plaît », répondit-elle d'une voix particulièrement misérable.

Il avait au moins réussi cela, elle sourit à son commentaire. Il n’avait pas tort et elle lui était même reconnaissante de dire qu’elle avait le droit d’avoir eu peur de lui. Après tout, elle venait de subir un grand choc. Et la présence d’un homme grand, baraqué et noir pouvait impressionner et causer de la peur sous l’effet du choc. Mais Grace en était suffisamment remise pour ne pas confondre l’aide et la menace. Et puis, son humour intercédait en sa faveur également. Quelqu’un d’aussi doux et gentil ne pouvait pas représenter une menace pour elle, même s’il pouvait impressionner.

« C’est juste, je l’avoue. Mais je ne crois pas que vous me feriez du mal. Je ne crois même pas que vous lui en feriez à lui », dit-elle en désignant l’homme qui l’avait menacée, « à moins qu’il vous y contraigne. »

Elle ne savait pas comment elle faisait, mais elle avait généralement une bonne appréciation de la nature profonde des gens. Elle se savait naïve, à accorder un peu trop facilement sa confiance. Mais elle n’en arrivait pas à confondre un agresseur et un protecteur, en tout cas, pas dans le cas présent. Elle était soulagée qu’il insiste pour l’accompagner au poste de police, qu’il fasse comme si c’était sa volonté et non pas celle de Grace. Elle n’avait pas l’impression de se voir accorder un privilège. Et elle ne savait tellement pas comment accepter les privilèges que c’était définitivement mieux comme ça.

Elle hocha la tête doucement quand il se releva et se laissa entraîner en direction du commissariat de police. Était-ce exprès qu’il était aussi proche de ce quartier dangereux ? Probablement. Il y avait régulièrement des soucis des escarmouches, des agressions et la police intervenait rapidement, ce qui était un soulagement en général. Grace avait déjà du mal à vivre dans ce quartier. Alors, s’il n’y avait pas eu un semblant de système de sécurité, elle se serait écroulée. Mais heureusement, ce n’était pas le cas. Son sauveur se présenta et elle lui sourit gentiment avant de se présenter à son tour. Elle regrettait même de ne pas l’avoir fait avant.

« Grace Woods. Enchantée de vous connaître. Je travaille à la bibliothèque de l’université. Si vous êtes un ours, vous êtes un gentil ours, Bear. »

Grace sourit à nouveau. Cet homme avait un don pour faire passer le choc. Elle n’allait pas surmonter ça en quelques minutes, pas complètement. Pour autant, elle se sentait déjà mieux. Cet homme avait su lui parler et lui donner confiance, avec simplicité. Il n’était pas dangereux mais il était rassurant. Avec cet homme à ses côtés, elle n’aurait pas peur qu’on s’en prenne à elle comme c’était déjà arrivé. C’était là son atout, à cet homme. Et elle n’avait pas envie qu’il s’éloigne tout-de-suite, qu’il la laisse seule face à des inconnus. Elle venait de le rencontrer et pourtant, elle se sentait proche de lui.

« Mais vous êtes… dissuasif, disons. »

Ils marchaient tranquillement en direction du commissariat de police. L’air frais achevait de la rasséréner avec la sécurité d’un homme solide et de confiance. Les difficultés étaient derrière elles tandis que par devant, elle entrevoyait un peu de calme et de tranquillité, une fois qu’elle aurait pu rentrer chez elle. Elle n’avait qu’une envie, c’était de plonger dans un bon bain moussant, mais elle ne le pourrait pas puisqu’elle n’avait pas de baignoire, d’ailleurs sa salle de bain était ridiculement petite. Mais elle ferait semblant sous une douche brûlante de le pouvoir. Ce ne serait déjà pas si mal. Grace se contentait de peu.

Elle confirmait ne l’avoir jamais vu à la bibliothèque, mais elle n’y voyait pas grand monde en dehors des étudiants et il y en avait beaucoup qui n’en avaient pas tant besoin que ça. Certaines filières n’avaient que peu d’éléments théoriques et se centraient sur des formations davantage pratiques. Elle ne connaissait pas bien ces personnes-là. Grace ne fréquentait pas beaucoup le reste de l’université. Le boulot, être là pour ceux qui dépendaient d’elle, puis retour à la maison. Voilà quelles étaient l’essentiel de ses journées. Sa vie était morne et terne, il fallait le reconnaître.

« De mon côté, je ne sors guère de la bibliothèque, à part pour rentrer à la maison le soir. Je ne vais pas souvent en ville, je fais mes courses au plus près, c’est… moins cher. »

C’était pour cette raison qu’elle allait refuser sa proposition de prendre des cours d’autodéfense, un instant avant qu’il ne précise qu’ils étaient gratuits. Cet homme offrait gratuitement aux personnes de pouvoir apprendre à se défendre, c’était extrêmement généreux. Grace ne savait pas si elle en était capable, mais renoncer avant même d’essayer, c’était être certain de n’avoir qu’une seule possibilité, l’échec. Il fallait essayer pour savoir ce dont elle était exactement capable. Il restait à savoir si elle aurait la force d’aller jusqu’au bout. Elle leva un regard surpris vers son interlocuteur avant de répondre à sa proposition.

« Des cours gratuits ? C’est très généreux. Je ne sais pas si… je serais capable de le faire, mais… oui… peut-être que je devrais essayer. »

Le problème de Grace, c'était que pour elle, toute sortie imprévue rimait obligatoirement avec une dépense imprévue. De plus, elle ne s'autorisait jamais à quoi que ce soit d'agréable ou de distrayant. Elle avait toujours l'impression qu'elle n'y avait pas droit. Il y avait pourtant très certainement des choses qu'elle était capable de faire et qui ne demanderaient pas de frais excessifs. Un certain nombre de personnes avaient déjà essayé de lui faire comprendre qu’elle méritait de se laisser aller à prendre soin d'elle par moments. Mais elle ne le faisait pas. Tous ceux qui en revenaient à être tournés vers elle lui semblaient complètement inaccessible.

Grace avait tellement été habituée à penser utile, que tout ce qui n'était pas de l'ordre de l'utilitaire ne se trouvait généralement pas non plus dans sa liste. C'était dommage parce qu'il y avait bien des façons de faire des choses dans la vie et tout n'avait pas toujours besoin d'être sérieux. Cette prise de conscience lui faisait un drôle d'effet. Elle leva la tête discrètement vers l'homme qui marchait à côté d'elle, en se disant qu'il lui faisait réfléchir à des choses qu'elle connaissait pourtant. Naoko et bien d'autres lui avaient déjà fait ce genre de remarques. Sa meilleure amie serait d'ailleurs une personne avec qui elle pourrait certainement partager ce genre d'activités.

« Je ne raisonne pas comme ça. La plupart du temps, je me contente de faire ce que l'on attend de moi, et je ne réfléchis pas à ce que je pourrais faire moi. C’est peut-être étrange, je ne sais pas, mais il est certain qu'il y a des choses dans ma vie qui pourraient être un peu plus distrayantes. Je m'autorise rarement le droit de me distraire voyez-vous ? »

Mais ce qu'il y avait de plus intéressant dans tout cela, c’étaient encore les cours gratuits d'autodéfense. Grace n'avait pas le moindre centime qu’elle pouvait se permettre de mettre dans autre chose que de l'utile. Elle se disait qu'un jour, peut-être, elle pourrait se permettre d'avoir des loisirs. Mais pour le moment, le simple fait d'être autonome était un cadeau que la vie lui faisait, si l'on pouvait parler de cadeau quand on savait à quel point elle s'était battue pour atteindre ce résultat. Elle avait fait de son mieux et le résultat était à la hauteur de ses espérances. L'indépendance était un grand cadeau quand on avait la vie qu'elle avait eue.

« Je suis vraiment intéressée. Ce quartier n'est pas sûr et ça me serait utile d'apprendre à me défendre, mais je ne sais pas si je serais une très bonne élève. »

La plupart de ces élèves s'inscrivaient peut-être ensuite pour des cours, mais elle avait la certitude que ce ne serait pas son cas. Elle pouvait parfaitement assister à des cours gratuits mais il lui serait totalement impossible de financer une véritable inscription dans un club. Les prix étaient bien trop élevés et elle avait besoin de cet argent pour continuer à être indépendante au quotidien. Mais elle lui adressa quand même un sourire pour lui montrer que même si elle n'y croyait pas ce n'était pas spécialement contre lui mais ça venait surtout d'elle. Et c'était bien parce qu'elle était capable de le comprendre qu'elle n'avait pas du tout l'intention de mettre ses paroles en doute.

« Je ne doute pas que vous soyez un excellent professeur qui est capable de donner envie à ses élèves de poursuivre leur apprentissage avec vous Et je viendrai certainement assister à vos cours, mais je ne crois pas que je pourrais m'inscrire actuellement. »

Comme beaucoup d'autres avant lui, l'homme semblait sincèrement attristé par cette habitude prise par Grace de penser à tout le monde sauf à elle. Le ton de sa voix était à la fois si doux et si triste que la jeune femme en arrivait à être peinée pour elle-même à-travers la compassion de celui qui venait de lui venir en aide. C'était une expérience nouvelle qu'elle n'avait jamais éprouvé et elle était intriguée qu'il arrive à provoquer cela en elle. Pourtant, les jeunes femmes n'étaient pas tristes pour elles-mêmes et considérait même qu'elle avait une relative bonne vie comparativement à ce que d'autres pouvaient avoir. Elle ne se rendait pas vraiment compte de ce que cela voulait vraiment dire.

Il était décidé à l'encourager et à la convaincre de venir au cours qu'il donnait pour que les personnes puissent se protéger. Son enthousiasme et sa conviction faisaient sourire Grace qui ne pouvait s'empêcher de le croire lorsqu'il affirmait qu’elle en était capable. Il semblait vraiment convaincu de ce qu'il disait et elle devina qu'il devait être très doué pour convaincre une personne quand il était sûr d'avoir raison. En ce qui la concernait, il lui avait donné suffisamment envie pour qu'elle ait l'intention de venir au moins une fois assister à l'un de ses cours pour voir ce que cela donnait et pour savoir si c'était quelque chose qu'elle serait susceptible de faire sur de la longue durée.

« Vous m'avez convaincue ! Je viendrai faire un tour. »

Comme il l'avait promis, il l'amena auprès d'un policier afin qu'elle puisse faire sa déposition. Grace se sentait un peu impressionnée mais cet homme avait raison. Il fallait dénoncer ce genre de comportement avant que quelqu'un ne soit gravement blessé. Mais avant qu'elle puisse partir, il lui fit une proposition à laquelle elle ne s'attendait pas. Quelque chose qu'elle avait toujours eu envie de faire ? Même en y réfléchissant, Grace ne savait pas quoi dire. Et c'était triste de le reconnaître, mais elle ne s'était jamais permis de rêver à quelque chose qu'elle aurait vraiment envie de faire. Elle ne s'en rendit compte qu'au moment où il posa la question.

« C'est que... je n'en sais rien. Je n'y ai jamais réfléchi. Je ne sais même pas ce que l'on peut faire pour se distraire. »

Elle n'avait jamais eu de temps pour ce genre de choses. Quand elle n'était pas sollicitée par sa famille d'accueil et qu'elle n'était pas non plus occupée par le travail il ne lui restait que peu de temps pour se reposer. Avoir du temps libre était déjà un luxe à ses yeux. Mais elle n'était pas fermée à sa proposition. Il ne lui manquait qu'une idée.

Ce qu'on pouvait dire au sujet de cet homme, c'était qu'il mettait beaucoup de bonne volonté pour aider la jeune femme de son mieux et pour lui donner envie de profiter de la vie. C'était vraiment quelque chose avec lequel elle n'était pas familière et pourtant, cette aventure lui donnait envie, d'autant plus qu'il n'était pas le premier à lui faire comprendre qu'elle devrait se laisser un peu aller à se faire plaisir. Elle aurait même accepté de choisir une activité à faire si elle avait eu la moindre idée de ce qu’on était censé faire pour s'amuser dans cette ville.

C’était vraiment triste à constater mais Grace n'était jamais allée boire un verre ou faire le moindre pas de danse avec quelqu'un. Travaillez dur, lire un bon bouquin le soir en rentrant chez elle, voilà le maximum de plaisir qu’elle acceptait de s’offrir. Elle avait tendance à s'accorder si peu de droit à la distraction qu’elle était même incapable de dire le genre d'activité qui lui plaisait. Elle n'en savait rien car elle n'en avait jamais testé aucune. Elle n'avait même pas une myriade d'amis qui pouvaient l'entraîner dans certaines activités. c'était vraiment une vie bien triste.

Mais le super-héros n'était pas décidé à s'en laisser compter. Il inscrivit aussitôt sur une liste toutes sortes d'activités accessibles actuellement, certaines payantes et d'autres gratuites, mais qui correspondait à de petits plaisirs pour se distraire. Avec une telle volonté à toute épreuve, Grace ne pouvait pas faire autrement que de se laisser tenter avec un sourire reconnaissant sur les lèvres. Elle était facilement touchée par le comportement bienveillant et la gentillesse exprimée de façon sincère. Elle prit donc la liste et la lut avec la ferme intention de choisir une des activités sans se poser de questions.

L'illusion d'optique semblait une curiosité amusante et si le fait d'aller danser ne la tentait pas plus que ça, se promener au milieu des plantes était quelque chose auquel elle n'avait jamais pensé et qui était pourtant à la fois simple et plaisant. En plus, gratuit, elle aurait pu le faire n'importe quand. Elle regrettait de ne pas y avoir pensé plus tôt, preuve supplémentaire s'il en fallait une qu'elle ne pensait pas assez à se distraire. Mais la seule lecture du mot château la fit rêver encore plus. Elle adorait les châteaux et les histoires de princesses l'avaient toujours fait rêver.

« On peut vraiment entrer dans le château ? J'ai toujours rêvé de voir l'intérieur d'un château, mais je n'ai jamais pensé que celui de la ville pouvait être accessible. Puisque vous le proposez si gentiment, faisons ça, s'il-vous-plaît. »