Sinking Past
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Reagan McLay
Reagan McLay
Good cop, bad guy.
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Pseudo : Nagel / Thibonosaure.
Avatar et crédit : Ewan McGregor - harleystuff
CW : Meurtre - violence - langage vulgaire - relation toxique - patriarcat.
Messages : 99
The one who sees | Ft. Javier 8a0a92f298888e2a74fd040881304f7464a8c14f
Occupation : Inspecteur-chef de la police édimbourgeoise.
Âge : 54 Quartier : Maison familiale à New Town où vivent encore ses deux derniers fils.
Situation familiale : Marié à Maddison McLay, père de trois enfants : Jonathan, Joey & Joshua.
Don : Reagan est très colérique de nature et ce, depuis tout petit. Son don, qui agit inconsciemment, fait en sorte qu'il crée autour de lui une « zone » qui fasse bouillir et grandir plus que de raison la colère de toutes les personnes environnantes.

Plus son don se manifeste, plus il semble contracter des problèmes cardiaques.

Couleur : #cc3300

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Mer 8 Mai - 13:45
THE ONE WHO SEES
   Ces derniers mois, Reagan a vu sa vie se craqueler. Des fissures, qu'il n'aurait sans doute jamais pu anticiper, sont venues lézarder son quotidien jusqu'alors lisse et uniforme. Il y a eu la tromperie. Il y a eu le port de Leith, et son corps pantelant. Il y a eu l'affaire en interne. Il y a eu le procès, duquel il a été relativement épargné pour des raisons extérieures. Il y a eu, justement, ces raisons extérieures. Ce cœur prêt à rompre, prêt à exploser. Qui, de son point de vue, a explosé. Il n'est sorti qu'assez récemment de l'hôpital. Il a alors retrouvé petit à petit les réveils dans le grand lit conjugal. Les petites attentions de sa femme. Le linge propre. L'odeur de sa lessive. Les escaliers qui grincent. La vue sur le jardin extérieur depuis la cuisine. L'odeur brûlante du café doux.

Il a été, ces derniers mois, Hercule s'affranchissant des travaux de son ennemi Eurysthée. Chaque jour était plus douloureux que le précédent. Il n'y avait eu, en définitive, qu'assez peu d'éclaircis dans ce ciel ombrageux et boursouflé d'orages noirs. S'il devait ressortir un événement heureux de son année 2023, l'inspecteur-chef rendrait très certainement une feuille blanche. Ce n'est, après tout, qu'en ce début d'année 2024 que l'affaire s'est tassée. Bon retour, inspecteur. N'en faites pas trop. On vous avait bien dit que c'était qu'une question de jours, de semaines, de mois. La Justice triomphe toujours, patron. Bravo, McLay. Vous êtes un battant, inspecteur. Heureux de vous revoir, chef. Il glisse sa lourde main le long de sa hanche et sent enfin son holster plein, la crosse de son pistolet, et effleure le pontet cerclant la queue de détente, celle sur laquelle, il s'en souvient brièvement, il a appuyé en juin dernier. Il ne l'a plus caressé depuis juin dernier. Son flingue. Sur son chemin, dans le couloir étroit du commissariat, deux longues haies composées d'agents en bleu. Des mains qui claquent contre son dos, agrippent son épaule, le secouent. Des poings se tendent. Des plus jeunes qui sifflent pour l'accueillir comme s'il avait triomphé à lui seul du Crime écossais. Des plus vieux qui le regardent avec fierté, comme un homme son fils. Ulreich, qui ne l'a jamais laissé tomber et a passé des heures sombres, lui aussi, porte son index et son majeur, joints, contre sa tempe et lui fait un signe de révérence à la cool, comme il en a l'habitude.

« Heureux de te revoir, "Partenaire" »

___

Afin de reprendre en douceur, sans savoir s'il était économisé après son arrêt cardiaque ou en raison de « la mise à l'arrêt » de Finnegan (on utilisait volontiers cet euphémisme pour caractériser, au sein de la police, la mort du trafiquant neutralisé, tué, par Reagan McLay), Reagan patrouillait simplement dans des coins relativement tranquilles de la capitale. Cela l'agaçait assez, néanmoins. Il craignait de devoir, bientôt, mettre la sirène pour dévaler les routes d'Edimbourg et aller sauver un chat perché dans un arbre. Cette reprise, c'était comme prolonger sa mise à pied. Il brassait de l'air et n'avait, en réalité, que la maigre satisfaction de sentir contre sa poitrine le poids de son badge qui étincelait au soleil. Ulreich, qui devait logiquement conserver son poste habituel et opérait avec un officier de réserve comme il l'avait précédemment fait durant l'absence de son ami et partenaire, s'était cependant porté volontaire pour suivre dans ses missions subalternes son frère d'armes. En vérité, le père de famille avait surtout l'impression d'être chaperonné et détestait les précautions prises par le service afin de le protéger pour son retour. Certains, au commissariat, plus bavards que d'autres, lui avaient soufflé l'idée qu'en apprenant son retour, les hommes de Finnegan ne seraient sans doute pas tranquilles et qu'il valait mieux qu'il fasse profil bas. Devoir se terrer le cul comme un lapin pour fuir les chasseurs, c'était honteux. Le grand barbu se voyait comme un chasseur, pas comme un chassé.

« Janina voulait vous inviter. Avec Maddison et les enfants. Les beaux jours reviennent et elle a acheté des kilos de travers de porc. Moi j'ai un nouveau barbecue en pierres que je voudrais bien tester, alors ...
- Elle en discutera avec Maddison. »

Habituellement, c'était lui qui prenait ce genre de décisions, en bon patriarche qu'il était. Le dernier mot lui revenait tout le temps, bien que cela déplaise grandement à sa femme. Cependant, aujourd'hui, il n'avait pas envie de discuter barbaque avec l'agent Garfield. Ils avaient longtemps bavarder de tout et de rien durant son absence, évitant au maximum le sujet de sa mise à pied et des affaires en cours au poste. Aujourd'hui, arborant à nouveau les couleurs qui étaient les siennes depuis toujours, il voulait se focaliser sur le métier. Au volant de sa voiture de fonction, il roula donc parmi les maisons luxueuses de la périphérie d'Edimbourg, les banlieues gentrifiées sur lesquelles il devait temporairement garder l'oeil, et médusa du regard, derrière ses lunettes de soleil, chacun des individus qui s'étonnait de voir le véhicule progresser au pas non loin d'eux.

Ul' épousseta ses mains pleines de sucre glace, après qu'il ait fini de manger les beignets qu'il venait de s'acheter, et se remit convenablement dans son siège avant d'intimer à Ray' de prendre la première à droite, ce qu'il fit. Ils s'enfonçaient désormais dans Old Town, et plus précisément, longeaient désormais un canal qui s'allongeait sur plusieurs kilomètres et dessinait un fin cheveu du puissant réseau capillaire du port de Leith. D'ordinaire, Reagan s'aventurait assez peu ici. Il avait, quelques années plus tôt, fait quelques footing en ces lieux. Il aurait pu, sans doute, reprendre la course à pieds durant sa convalescence, voire même un peu plus tôt dans l'année, lors de sa suspension, afin de s'aérer l'esprit et de se ré-aligner avec lui-même cependant, sanguin comme il l'était, il avait préféré vomir toute sa frustration à grands coups de poings dans une salle de sport tenue par un banlieusard surnommé Bear, avec qui il avait tissé une étrange amitié. Ulreich courait, lui. Il ignorait cependant si c'était par ici qu'il allait se décrasser de toutes ces pâtisseries avalées durant le service, ou s'il avait un autre « spot » plus propice.

Attirant l'attention de Reagan d'un claquement de doigts, Ulreich lui désigna en contre-bas de la route qu'ils empruntaient un long bateau en forme de chenille qui longeait la bordure verte de l'étroit chemin. Il s'agissait, plus précisément, d'une péniche. Reagan savait, d'expérience, que son partenaire et ami réfléchissait depuis longtemps à s'en acheter une en province afin d'aller s'y reposer quelques week-end d'été en compagnie de sa femme, Janina, et de sa fille, Kelly.

« Regarde. » Il le fit. « Gare-toi là-bas. J'aimerai qu'on aille y jeter un oeil. »

Soupirant un peu, le grand barbu s'exécuta et rangea en épis la voiture avant qu'ils ne sortent du véhicule pour pouvoir descendre l'allée et ainsi voir de plus près les moutures de la bête aquatique qui sommeillait là. Le monstre du Loch Ness, à bien y penser, aurait pu être simplement la carcasse d'un de ces narrowboat. Le grand blond, en passant, caressa le bois vernis du navire et finit par faire en sorte que ses doigts tapotent la surface de celui-ci. Marchant quelques mètres en arrière, Reagan suivait des yeux son partenaire qui arriva finalement au bout de la bête et héla le propriétaire en portant, en entonnoir, ses mains contre sa bouche afin de faire en sorte que sa voix porte davantage et puisse ainsi prévenir au mieux le conducteur de l'engin.

« Ohé, du bateau !
- Garfield, on est en service. » Grogna alors l'inspecteur-chef. « Tiens-toi un peu. »

Le propriétaire n'était peut-être même pas présent. Fort heureusement pour eux, il n'y avait pas grand monde à côté et donc personne à importuner, si ce n'est potentiellement l'homme qui se cachait derrière cette longue péniche. Alors qu'il allait lui demander de remonter vers la voiture afin qu'ils poursuivent leur patrouille, le propriétaire apparut finalement.

« M'sieur. C'est un beau bateau que vous avez là. » Lança le grand blond en frappant par deux fois le flanc du navire, comme s'il s'agissait d'une bonne bête qu'il félicitait d'exister.

Cette belle gueule latine, cette mâchoire caractérise, hirsute de quelques poils seulement, cet air impétueux et suffisant, ce sourire faux. Reagan l'avait déjà vu quelque part, ce type. L'étincelle jaillit soudainement et, dans son esprit, le film de son procès repassa. Certes, il n'avait pu se présenter à toutes les audiences du fait de son hospitalisation, mais il se souvenait assez clairement de cet homme-ci. La première fois, c'était au commissariat, dans les jours qui ont suivi l'affaire Finnegan. Puis, ce fut derrière la barre. Je certifie sur l'honneur ne dire que la vérité et rien que la vérité. Oui, c'était ce type. Et Ulreich le savait aussi.

« Papiers du véhicule, monsieur. » Demanda alors le partenaire de Reagan en rangeant sa deuxième main dans la poche arrière de son jean, bombant le torse comme pour mettre en évidence son insigne. S'il n'était pas idiot, il avait de toute façon dût comprendre qu'il avait en face de lui deux officiers de police judiciaire.

Revenant à hauteur de son partenaire sans avoir lâché pourtant du regard celui qui, il s'en souvenait désormais, s'appelait Javier, Reagan poursuivit même d'un ton plus autoritaire et beaucoup moins malicieux que celui de son partenaire :

« Il vous faut une autorisation pour stationner ici. J'aimerais la voir également. »

Pour certains, il profitait assurément de sa situation pour intimider et chercher des problèmes là où il n'y en avait sans doute pas à un citoyen qui avait témoigné contre lui. Cependant, de son point de vue à lui, il s'assurait simplement du respect pur et simple de la loi. Il était juste plus exigeant, maintenant, envers ceux qui, par le passé, ont cherché à lui nuire. Et ce Javier, il était celui à l'origine de tous ses maux ces derniers mois. Celui qui s'était aventuré là au mauvais endroit, au mauvais moment. Celui qui avait vu. Celui qu'il allait avoir à l'oeil.
Javier Sanabria
Javier Sanabria
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The one who sees | Ft. Javier 0fa2284de136a4a7e9408a4bd330b77299189d83
Occupation : Avocat d'affaires en Espagne, Javier a pris une année sabbatique suite à la mort de sa femme. D'un point de vue légal, il ne peut pas exercer en Ecosse... Mais s'il y a une chose qu'il sait, c'est que dans l'ombre, tout peut se faire.
Âge : 35 Quartier : Javier vit sur le Blue Sky, un joli narrowboat bien équipé que Carmen lui a laissé en héritage (quai sur le Canal de l'Union, quartier de Fountainbridge, au sud-ouest d'Old Town).
Situation familiale : Veuf depuis quelques mois. Mais il le vit plutôt bien.
Date d'arrivée à Edimbourg : Début janvier 2024.
Don : Dans les rires, les pleurs et les cris d’autrui, Javier peut distinguer une émotion sincère d'une fausse. Si l'émotion de la personne est sincère et qu'il s'agit de pleurs ou de cris, l'Espagnol aura des frissons ; pour les rires sincères, c’est comme une sensation de chaleur qui traverse son corps. Plus rarement, il peut aussi entendre des bribes de pensées qui accompagnent ces émotions. En revanche, si l’émotion n’est pas sincère, il ne ressentira rien de spécial et se doutera alors instinctivement du mensonge. Cependant, son don ne s’active pas tout le temps et pas avec n’importe qui ; plus la personne qu’il observe est loin, moins il y a de chances qu'il reçoive ces indices. Le contrecoup de son don inclut des migraines et des sautes d'humeur.

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Tes sujets RP : Mi casa es tu casa ft. Dorcas ¦ Lawyers have feelings too (allegedly) ft. Nadeem ¦ Gunpowder ft Angelo ¦ The one who sees ft Reagan ¦ La chica del coche, ft Victoria ¦

In Spain we say...:

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Ven 17 Mai - 2:55
THE ONE WHO SEES
« Wow, Javi ! C’est encore mieux en vrai que sur les photos ! » J’étire un sourire en coin face à la réaction de mon ami, amusé. « Je t’avais dit. » Le Blue Sky, le narrowboat flambant neuf que feue ma femme Carmen m’a laissé en héritage, est une petite merveille, je dois bien l’avouer. Sans doute l’un des plus beaux cadeaux que j’ai pu recevoir dans ma vie, et l’un des plus inattendus. Mais, en fin de comptes, ce n’est pas si étonnant... car avec Carmen, tout était inattendu. L’excentrique sexagénaire était comme ça : spontanée, originale, et très riche. Un joli cocktail qui a fait que nous avons vécu quatre années assez amusantes et, effectivement, assez confortables financièrement. Les mauvaises langues diront que je l’ai épousée parce que j’en avais après son argent et ses relations parmi les gens de la haute société madrilène ; et les mauvaises langues auront raison sur ce point-là. Mais ce que les mauvaises langues ignorent, c’est à quel point nous étions amis, unis par une énorme complicité. Un duo étrange, déjanté, mais qui marchait. Combien de fois nous sommes-nous amusés ensemble lors de soirées mondaines où tout le monde nous regardait, les yeux grands ouverts ? Combien de fois avons-nous discuté jusqu’à pas d’heures, enchaînant les cocktails exotiques et parlant de nos passés respectifs ? Combien de voyages, combien d’aventures ? Ce n’était pas de l’amour, du moins d’un point de vue classique, mais quelque part, ce serait faux que de dire que ce n’en était pas. C’était mon amie, ma confidente, et peut-être bien la mère que je n’ai jamais eue. Ouais, j’ai ma mère biologique, Jimena, mais franchement, je méritais mieux. Les mauvaises langues diront aussi que j’ai des mommy issues, je suppose, mais bon... qu’elles regardent cette jolie péniche et qu’elles pleurent de jalousie, car c’est bel et bien à ça que ressemblent mes mommy issues. Ouais, regardez et pleurez, pendant que je mène une belle vie en ce moment.  

« A Carmen ! » dit Álvaro, mon ami de jeunesse et aussi mon ancien associé. Je lève ma bouteille de bière pour trinquer avec lui, avant de répéter ses mots. Lui aussi a connu mon étonnante épouse, mais, même s’il n’a jamais vraiment compris, le Madrilène n’a jamais critiqué mon choix, en véritable ami qu’il était. Le pauvre, je ne l’ai pas toujours traité comme il méritait, je dois dire. Quand je n’étais qu’un jeune avocat, un débutant, c’est avec Álvaro que j’ai lancé mon cabinet. C’est à ses côtés que j’ai gagné mes premières affaires, que je me suis fait un nom dans le milieu. Sauf que pour aller plus loin et plus haut, je ne pouvais pas rester avec lui. C’est comme ça, c’est la loi du plus fort ; les plus forts montent en grade, tandis que les autres restent derrière, en proie à des dettes et sans l’aide de ceux censés être leurs meilleurs amis.. Pourtant, Álvaro est là aujourd’hui, avec moi. Est-ce que je me suis excusé depuis que je lui ai tourné le dos à l’époque pour rejoindre le département juridique d’une grande entreprise de la capitale espagnole ? Oui, en quelque sorte. Faire un premier pas pour prendre de ses nouvelles au bout d'un long moment, puis appeler des contacts influents afin de l’aider à se relancer, ça me paraît suffisant comme excuses, non ? Même si celles-ci sont arrivées avec un peu (beaucoup) de retard. « Et sinon, tu reviens quand à Madrid ? Ça te manque pas ? », dit le blond, d’un air intrigué. « Je n’ai pas encore décidé. J’suis toujours en contact avec les gens de Yanes, je suis toujours ce qui se passe là-bas. Ce n’est pas parce que j’ai pris une pause que je vais délaisser mon poste et fermer les yeux, hein. Mais… J’suis bien à Edimbourg. Et j’ai beaucoup plus de temps pour m’amuser. Tu sais bien que quand j’étais plus jeune, je passais plus de temps à étudier qu’à m’éclater. Je les ai bien méritées, ces vacances. » Álvaro hoche la tête d’un air indulgent. Il ne faisait que demander, comme ça, je sais que ce n’était pas du tout un reproche. Franchement, pour ça il y a déjà Jimena, qui me répète à chaque fois que je perds mon temps ici, dans cette ville où tout est gris et froid. « Eh bien, je te souhaite de bien en profiter alors ! Même si, te connaissant… » Mon ami s’arrête soudainement. « T’as entendu ça ? » Je me lève, posant la petite bouteille sur la table située entre la toute petite cuisine et le salon. « Ouais, j’ai entendu… A ton avis : des curieux ou des emmerdeurs ? »  

J’étire un sourire narquois en regardant l’avocat, avant de monter le petit escalier qui mène à la partie extérieure du bateau. Des curieux, qu’il a dit. Moi, je pense plutôt que ce sont des emmerdeurs… Instinct de Sanabria. Et, rapidement, ma vision me le confirme. Non pas que le grand blond ait une tête d’emmerdeur au premier abord, mais bien parce que celui qui l’accompagne ne m’est pas inconnu, oh que non. Mes yeux verts posés sur les deux hommes, une expression légèrement souriante sur mon visage, je ne peux m’empêcher de pousser un juron silencieux, seulement audible dans ma tête. Cependant, je ne laisse pas mon hésitation transparaître. Après tout, je n’ai rien à me reprocher, moi. J’ai aperçu ce type au port le soir de ce fameux meurtre, et voilà ; c'est ce que j'ai dit, d’abord au commissariat, puis dans ce tribunal, il y a presque un an, quand je suis venu passer quelques jours à Edimbourg avec Carmen. Ça a été notre dernier voyage ensemble, marqué par cette situation désagréable, mais qui l'a mine de rien énormément enthousiasmée quand même. Mon regard croise celui du blond qui semble sous le charme de ma belle demeure aquatique. « Eh bien, merci. » Et je le regarde, comme qui demanderait que diable foutez-vous sur mon bateau. Quoique, en y réfléchissant bien, je me doute un peu. Deux flics sur mon bateau, dont l’un soupçonné d’avoir tué un type, un certain Finnegan… Le bateau de ce connard d’Espagnol qui a témoigné contre le flic assassin. Pas besoin d’être un génie pour deviner qu’ils ne sont pas là que pour admirer mon narrowboat, hein. Ah voilà : il veut voir les papiers du véhicule maintenant. Pas de soucis, je les ai à l'intérieur. Je hoche alors la tête, sereinement, avant que l’autre ne s’avance à son tour et ne demande à voir l’autorisation pour stationner ici. J’étire un sourire en coin, presque moqueur. « Très bien, inspecteur. Ravi de vous revoir sur pied, d’ailleurs. » Ou pas. Mais pas question d’avoir l’air intimidé, même si sa présence ici ne m’est pas agréable du tout.

Soudain, je sens une présence derrière moi : Álvaro. Bien, je ne suis pas seul ici, deux partout. Même si j’aurais parfaitement pu gérer tout seul, évidemment. « Ah, je vous présente mon collègue, Álvaro Aguirre. Par contre, il ne parle pas anglais. » Petit coup d’œil entendu, pour qu’il fasse semblant de ne rien comprendre de ce qu’ils racontent. En revanche, je sais qu’il comprendra ce que moi je viens de lui dire. L’avocat les salue d’un signe de la main et d’un petit « Hola, qué tal. » avec cet air innocent dont il avait le secret. « C'est le flic contre lequel j'ai témoigné il y a un an. Manquait plus que ça, joder! », dis-je en espagnol avec un sourire aux lèvres, comme s'il s'agissait là d'une blague. Mon ami pousse un léger rire, avant de se gratter le menton, pensif. Puis, d'un signe de main, j'invite les deux hommes à rentrer à l'intérieur du bateau, gardant un air plus ou moins détendu. « Je vous offrirais bien une bière, mais je suppose que vous êtes bien en service ? En tout cas, messieurs, j'ai toutes les licences requises pour rester ici, tout est en ordre. Je vous en prie. » Je leur glisse un dossier avec toutes les paperasses liées à l'assurance du bateau, les autorisations pour rester sur ce quai, les preuves de paiements... Je lance un regard lourd de sous-entendus à l'autre. Comme un défi, histoire qu'il crache son venin. Je sais très bien pourquoi il est là, en train de m'emmerder. Et lui aussi il le sait.

@Reagan McLay





Soy un cabrón, conmigo el primero
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