Sinking Past

Reagan McLay
Reagan McLay
Good cop, bad guy.
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Pseudo : Nagel / Thibonosaure.
Avatar et crédit : Ewan McGregor - harleystuff
CW : Meurtre - violence - langage vulgaire - relation toxique - patriarcat.
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Occupation : Inspecteur-chef de la police édimbourgeoise.
Âge : 54 Quartier : Maison familiale à New Town où vivent encore ses deux derniers fils.
Situation familiale : Marié à Maddison McLay, père de trois enfants : Jonathan, Joey & Joshua.
Don : Reagan est très colérique de nature et ce, depuis tout petit. Son don, qui agit inconsciemment, fait en sorte qu'il crée autour de lui une « zone » qui fasse bouillir et grandir plus que de raison la colère de toutes les personnes environnantes.

Plus son don se manifeste, plus il semble contracter des problèmes cardiaques.

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Mer 8 Mai - 7:45
THE ONE WHO SEES
   Ces derniers mois, Reagan a vu sa vie se craqueler. Des fissures, qu'il n'aurait sans doute jamais pu anticiper, sont venues lézarder son quotidien jusqu'alors lisse et uniforme. Il y a eu la tromperie. Il y a eu le port de Leith, et son corps pantelant. Il y a eu l'affaire en interne. Il y a eu le procès, duquel il a été relativement épargné pour des raisons extérieures. Il y a eu, justement, ces raisons extérieures. Ce cœur prêt à rompre, prêt à exploser. Qui, de son point de vue, a explosé. Il n'est sorti qu'assez récemment de l'hôpital. Il a alors retrouvé petit à petit les réveils dans le grand lit conjugal. Les petites attentions de sa femme. Le linge propre. L'odeur de sa lessive. Les escaliers qui grincent. La vue sur le jardin extérieur depuis la cuisine. L'odeur brûlante du café doux.

Il a été, ces derniers mois, Hercule s'affranchissant des travaux de son ennemi Eurysthée. Chaque jour était plus douloureux que le précédent. Il n'y avait eu, en définitive, qu'assez peu d'éclaircis dans ce ciel ombrageux et boursouflé d'orages noirs. S'il devait ressortir un événement heureux de son année 2023, l'inspecteur-chef rendrait très certainement une feuille blanche. Ce n'est, après tout, qu'en ce début d'année 2024 que l'affaire s'est tassée. Bon retour, inspecteur. N'en faites pas trop. On vous avait bien dit que c'était qu'une question de jours, de semaines, de mois. La Justice triomphe toujours, patron. Bravo, McLay. Vous êtes un battant, inspecteur. Heureux de vous revoir, chef. Il glisse sa lourde main le long de sa hanche et sent enfin son holster plein, la crosse de son pistolet, et effleure le pontet cerclant la queue de détente, celle sur laquelle, il s'en souvient brièvement, il a appuyé en juin dernier. Il ne l'a plus caressé depuis juin dernier. Son flingue. Sur son chemin, dans le couloir étroit du commissariat, deux longues haies composées d'agents en bleu. Des mains qui claquent contre son dos, agrippent son épaule, le secouent. Des poings se tendent. Des plus jeunes qui sifflent pour l'accueillir comme s'il avait triomphé à lui seul du Crime écossais. Des plus vieux qui le regardent avec fierté, comme un homme son fils. Ulreich, qui ne l'a jamais laissé tomber et a passé des heures sombres, lui aussi, porte son index et son majeur, joints, contre sa tempe et lui fait un signe de révérence à la cool, comme il en a l'habitude.

« Heureux de te revoir, "Partenaire" »

___

Afin de reprendre en douceur, sans savoir s'il était économisé après son arrêt cardiaque ou en raison de « la mise à l'arrêt » de Finnegan (on utilisait volontiers cet euphémisme pour caractériser, au sein de la police, la mort du trafiquant neutralisé, tué, par Reagan McLay), Reagan patrouillait simplement dans des coins relativement tranquilles de la capitale. Cela l'agaçait assez, néanmoins. Il craignait de devoir, bientôt, mettre la sirène pour dévaler les routes d'Edimbourg et aller sauver un chat perché dans un arbre. Cette reprise, c'était comme prolonger sa mise à pied. Il brassait de l'air et n'avait, en réalité, que la maigre satisfaction de sentir contre sa poitrine le poids de son badge qui étincelait au soleil. Ulreich, qui devait logiquement conserver son poste habituel et opérait avec un officier de réserve comme il l'avait précédemment fait durant l'absence de son ami et partenaire, s'était cependant porté volontaire pour suivre dans ses missions subalternes son frère d'armes. En vérité, le père de famille avait surtout l'impression d'être chaperonné et détestait les précautions prises par le service afin de le protéger pour son retour. Certains, au commissariat, plus bavards que d'autres, lui avaient soufflé l'idée qu'en apprenant son retour, les hommes de Finnegan ne seraient sans doute pas tranquilles et qu'il valait mieux qu'il fasse profil bas. Devoir se terrer le cul comme un lapin pour fuir les chasseurs, c'était honteux. Le grand barbu se voyait comme un chasseur, pas comme un chassé.

« Janina voulait vous inviter. Avec Maddison et les enfants. Les beaux jours reviennent et elle a acheté des kilos de travers de porc. Moi j'ai un nouveau barbecue en pierres que je voudrais bien tester, alors ...
- Elle en discutera avec Maddison. »

Habituellement, c'était lui qui prenait ce genre de décisions, en bon patriarche qu'il était. Le dernier mot lui revenait tout le temps, bien que cela déplaise grandement à sa femme. Cependant, aujourd'hui, il n'avait pas envie de discuter barbaque avec l'agent Garfield. Ils avaient longtemps bavarder de tout et de rien durant son absence, évitant au maximum le sujet de sa mise à pied et des affaires en cours au poste. Aujourd'hui, arborant à nouveau les couleurs qui étaient les siennes depuis toujours, il voulait se focaliser sur le métier. Au volant de sa voiture de fonction, il roula donc parmi les maisons luxueuses de la périphérie d'Edimbourg, les banlieues gentrifiées sur lesquelles il devait temporairement garder l'oeil, et médusa du regard, derrière ses lunettes de soleil, chacun des individus qui s'étonnait de voir le véhicule progresser au pas non loin d'eux.

Ul' épousseta ses mains pleines de sucre glace, après qu'il ait fini de manger les beignets qu'il venait de s'acheter, et se remit convenablement dans son siège avant d'intimer à Ray' de prendre la première à droite, ce qu'il fit. Ils s'enfonçaient désormais dans Old Town, et plus précisément, longeaient désormais un canal qui s'allongeait sur plusieurs kilomètres et dessinait un fin cheveu du puissant réseau capillaire du port de Leith. D'ordinaire, Reagan s'aventurait assez peu ici. Il avait, quelques années plus tôt, fait quelques footing en ces lieux. Il aurait pu, sans doute, reprendre la course à pieds durant sa convalescence, voire même un peu plus tôt dans l'année, lors de sa suspension, afin de s'aérer l'esprit et de se ré-aligner avec lui-même cependant, sanguin comme il l'était, il avait préféré vomir toute sa frustration à grands coups de poings dans une salle de sport tenue par un banlieusard surnommé Bear, avec qui il avait tissé une étrange amitié. Ulreich courait, lui. Il ignorait cependant si c'était par ici qu'il allait se décrasser de toutes ces pâtisseries avalées durant le service, ou s'il avait un autre « spot » plus propice.

Attirant l'attention de Reagan d'un claquement de doigts, Ulreich lui désigna en contre-bas de la route qu'ils empruntaient un long bateau en forme de chenille qui longeait la bordure verte de l'étroit chemin. Il s'agissait, plus précisément, d'une péniche. Reagan savait, d'expérience, que son partenaire et ami réfléchissait depuis longtemps à s'en acheter une en province afin d'aller s'y reposer quelques week-end d'été en compagnie de sa femme, Janina, et de sa fille, Kelly.

« Regarde. » Il le fit. « Gare-toi là-bas. J'aimerai qu'on aille y jeter un oeil. »

Soupirant un peu, le grand barbu s'exécuta et rangea en épis la voiture avant qu'ils ne sortent du véhicule pour pouvoir descendre l'allée et ainsi voir de plus près les moutures de la bête aquatique qui sommeillait là. Le monstre du Loch Ness, à bien y penser, aurait pu être simplement la carcasse d'un de ces narrowboat. Le grand blond, en passant, caressa le bois vernis du navire et finit par faire en sorte que ses doigts tapotent la surface de celui-ci. Marchant quelques mètres en arrière, Reagan suivait des yeux son partenaire qui arriva finalement au bout de la bête et héla le propriétaire en portant, en entonnoir, ses mains contre sa bouche afin de faire en sorte que sa voix porte davantage et puisse ainsi prévenir au mieux le conducteur de l'engin.

« Ohé, du bateau !
- Garfield, on est en service. » Grogna alors l'inspecteur-chef. « Tiens-toi un peu. »

Le propriétaire n'était peut-être même pas présent. Fort heureusement pour eux, il n'y avait pas grand monde à côté et donc personne à importuner, si ce n'est potentiellement l'homme qui se cachait derrière cette longue péniche. Alors qu'il allait lui demander de remonter vers la voiture afin qu'ils poursuivent leur patrouille, le propriétaire apparut finalement.

« M'sieur. C'est un beau bateau que vous avez là. » Lança le grand blond en frappant par deux fois le flanc du navire, comme s'il s'agissait d'une bonne bête qu'il félicitait d'exister.

Cette belle gueule latine, cette mâchoire caractéristique, hirsute de quelques poils seulement, cet air impétueux et suffisant, ce sourire faux. Reagan l'avait déjà vu quelque part, ce type. L'étincelle jaillit soudainement et, dans son esprit, le film de son procès repassa. Certes, il n'avait pu se présenter à toutes les audiences du fait de son hospitalisation, mais il se souvenait assez clairement de cet homme-ci. La première fois, c'était au commissariat, dans les jours qui ont suivi l'affaire Finnegan. Puis, ce fut derrière la barre. Je certifie sur l'honneur ne dire que la vérité et rien que la vérité. Oui, c'était ce type. Et Ulreich le savait aussi.

« Papiers du véhicule, monsieur. » Demanda alors le partenaire de Reagan en rangeant sa deuxième main dans la poche arrière de son jean, bombant le torse comme pour mettre en évidence son insigne. S'il n'était pas idiot, il avait de toute façon dût comprendre qu'il avait en face de lui deux officiers de police judiciaire.

Revenant à hauteur de son partenaire sans avoir lâché pourtant du regard celui qui, il s'en souvenait désormais, s'appelait Javier, Reagan poursuivit même d'un ton plus autoritaire et beaucoup moins malicieux que celui de son partenaire :

« Il vous faut une autorisation pour stationner ici. J'aimerais la voir également. »

Pour certains, il profitait assurément de sa situation pour intimider et chercher des problèmes là où il n'y en avait sans doute pas à un citoyen qui avait témoigné contre lui. Cependant, de son point de vue à lui, il s'assurait simplement du respect pur et simple de la loi. Il était juste plus exigeant, maintenant, envers ceux qui, par le passé, ont cherché à lui nuire. Et ce Javier, il était celui à l'origine de tous ses maux ces derniers mois. Celui qui s'était aventuré là au mauvais endroit, au mauvais moment. Celui qui avait vu. Celui qu'il allait avoir à l'oeil.
Javier Sanabria
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Occupation : Avocat d'affaires en Espagne, Javier a pris une année sabbatique suite à la mort de sa femme. D'un point de vue légal, il ne peut pas exercer en Ecosse... Mais s'il y a une chose qu'il sait, c'est que dans l'ombre, tout peut se faire.
Âge : 35 Quartier : Javier vit sur le Blue Sky, un joli narrowboat bien équipé que Carmen lui a laissé en héritage (quai sur le Canal de l'Union, quartier de Fountainbridge, au sud-ouest d'Old Town).
Situation familiale : Veuf depuis un an. Mais il le vit plutôt bien.
Date d'arrivée à Edimbourg : Début janvier 2024.
Don : Dans les rires, les pleurs et les cris d’autrui, Javier peut distinguer une émotion sincère d'une fausse. Si l'émotion de la personne est sincère et qu'il s'agit de pleurs ou de cris, l'Espagnol aura des frissons ; pour les rires sincères, c’est comme une sensation de chaleur qui traverse son corps. Plus rarement, il peut aussi entendre des bribes de pensées qui accompagnent ces émotions. En revanche, si l’émotion n’est pas sincère, il ne ressentira rien de spécial et se doutera alors instinctivement du mensonge. Cependant, son don ne s’active pas tout le temps et pas avec n’importe qui ; plus la personne qu’il observe est loin, moins il y a de chances qu'il reçoive ces indices. Le contrecoup de son don inclut des migraines et des sautes d'humeur.

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Tes sujets RP : Mi casa es tu casa ft. Dorcas ¦ The one who sees ft Reagan ¦ Amor y otras ruínas, ft. Harlow ¦ True colors, ft. Harper ¦

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In Spain we say...:

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Jeu 16 Mai - 20:55
THE ONE WHO SEES
« Wow, Javi ! C’est encore mieux en vrai que sur les photos ! » J’étire un sourire en coin face à la réaction de mon ami, amusé. « Je t’avais dit. » Le Blue Sky, le narrowboat flambant neuf que feue ma femme Carmen m’a laissé en héritage, est une petite merveille, je dois bien l’avouer. Sans doute l’un des plus beaux cadeaux que j’ai pu recevoir dans ma vie, et l’un des plus inattendus. Mais, en fin de comptes, ce n’est pas si étonnant... car avec Carmen, tout était inattendu. L’excentrique sexagénaire était comme ça : spontanée, originale, et très riche. Un joli cocktail qui a fait que nous avons vécu quatre années assez amusantes et, effectivement, assez confortables financièrement. Les mauvaises langues diront que je l’ai épousée parce que j’en avais après son argent et ses relations parmi les gens de la haute société madrilène ; et les mauvaises langues auront raison sur ce point-là. Mais ce que les mauvaises langues ignorent, c’est à quel point nous étions amis, unis par une énorme complicité. Un duo étrange, déjanté, mais qui marchait. Combien de fois nous sommes-nous amusés ensemble lors de soirées mondaines où tout le monde nous regardait, les yeux grands ouverts ? Combien de fois avons-nous discuté jusqu’à pas d’heures, enchaînant les cocktails exotiques et parlant de nos passés respectifs ? Combien de voyages, combien d’aventures ? Ce n’était pas de l’amour, du moins d’un point de vue classique, mais quelque part, ce serait faux que de dire que ce n’en était pas. C’était mon amie, ma confidente, et peut-être bien la mère que je n’ai jamais eue. Ouais, j’ai ma mère biologique, Jimena, mais franchement, je méritais mieux. Les mauvaises langues diront aussi que j’ai des mommy issues, je suppose, mais bon... qu’elles regardent cette jolie péniche et qu’elles pleurent de jalousie, car c’est bel et bien à ça que ressemblent mes mommy issues. Ouais, regardez et pleurez, pendant que je mène une belle vie en ce moment.  

« A Carmen ! » dit Álvaro, mon ami de jeunesse et aussi mon ancien associé. Je lève ma bouteille de bière pour trinquer avec lui, avant de répéter ses mots. Lui aussi a connu mon étonnante épouse, mais, même s’il n’a jamais vraiment compris, le Madrilène n’a jamais critiqué mon choix, en véritable ami qu’il était. Le pauvre, je ne l’ai pas toujours traité comme il méritait, je dois dire. Quand je n’étais qu’un jeune avocat, un débutant, c’est avec Álvaro que j’ai lancé mon cabinet. C’est à ses côtés que j’ai gagné mes premières affaires, que je me suis fait un nom dans le milieu. Sauf que pour aller plus loin et plus haut, je ne pouvais pas rester avec lui. C’est comme ça, c’est la loi du plus fort ; les plus forts montent en grade, tandis que les autres restent derrière, en proie à des dettes et sans l’aide de ceux censés être leurs meilleurs amis.. Pourtant, Álvaro est là aujourd’hui, avec moi. Est-ce que je me suis excusé depuis que je lui ai tourné le dos à l’époque pour rejoindre le département juridique d’une grande entreprise de la capitale espagnole ? Oui, en quelque sorte. Faire un premier pas pour prendre de ses nouvelles au bout d'un long moment, puis appeler des contacts influents afin de l’aider à se relancer, ça me paraît suffisant comme excuses, non ? Même si celles-ci sont arrivées avec un peu (beaucoup) de retard. « Et sinon, tu reviens quand à Madrid ? Ça te manque pas ? », dit le blond, d’un air intrigué. « Je n’ai pas encore décidé. J’suis toujours en contact avec les gens de Yanes, je suis toujours ce qui se passe là-bas. Ce n’est pas parce que j’ai pris une pause que je vais délaisser mon poste et fermer les yeux, hein. Mais… J’suis bien à Edimbourg. Et j’ai beaucoup plus de temps pour m’amuser. Tu sais bien que quand j’étais plus jeune, je passais plus de temps à étudier qu’à m’éclater. Je les ai bien méritées, ces vacances. » Álvaro hoche la tête d’un air indulgent. Il ne faisait que demander, comme ça, je sais que ce n’était pas du tout un reproche. Franchement, pour ça il y a déjà Jimena, qui me répète à chaque fois que je perds mon temps ici, dans cette ville où tout est gris et froid. « Eh bien, je te souhaite de bien en profiter alors ! Même si, te connaissant… » Mon ami s’arrête soudainement. « T’as entendu ça ? » Je me lève, posant la petite bouteille sur la table située entre la toute petite cuisine et le salon. « Ouais, j’ai entendu… A ton avis : des curieux ou des emmerdeurs ? »  

J’étire un sourire narquois en regardant l’avocat, avant de monter le petit escalier qui mène à la partie extérieure du bateau. Des curieux, qu’il a dit. Moi, je pense plutôt que ce sont des emmerdeurs… Instinct de Sanabria. Et, rapidement, ma vision me le confirme. Non pas que le grand blond ait une tête d’emmerdeur au premier abord, mais bien parce que celui qui l’accompagne ne m’est pas inconnu, oh que non. Mes yeux verts posés sur les deux hommes, une expression légèrement souriante sur mon visage, je ne peux m’empêcher de pousser un juron silencieux, seulement audible dans ma tête. Cependant, je ne laisse pas mon hésitation transparaître. Après tout, je n’ai rien à me reprocher, moi. J’ai aperçu ce type au port le soir de ce fameux meurtre, et voilà ; c'est ce que j'ai dit, d’abord au commissariat, puis dans ce tribunal, il y a presque un an, quand je suis venu passer quelques jours à Edimbourg avec Carmen. Ça a été notre dernier voyage ensemble, marqué par cette situation désagréable, mais qui l'a mine de rien énormément enthousiasmée quand même. Mon regard croise celui du blond qui semble sous le charme de ma belle demeure aquatique. « Eh bien, merci. » Et je le regarde, comme qui demanderait que diable foutez-vous sur mon bateau. Quoique, en y réfléchissant bien, je me doute un peu. Deux flics sur mon bateau, dont l’un soupçonné d’avoir tué un type, un certain Finnegan… Le bateau de ce connard d’Espagnol qui a témoigné contre le flic assassin. Pas besoin d’être un génie pour deviner qu’ils ne sont pas là que pour admirer mon narrowboat, hein. Ah voilà : il veut voir les papiers du véhicule maintenant. Pas de soucis, je les ai à l'intérieur. Je hoche alors la tête, sereinement, avant que l’autre ne s’avance à son tour et ne demande à voir l’autorisation pour stationner ici. J’étire un sourire en coin, presque moqueur. « Très bien, inspecteur. Ravi de vous revoir sur pied, d’ailleurs. » Ou pas. Mais pas question d’avoir l’air intimidé, même si sa présence ici ne m’est pas agréable du tout.

Soudain, je sens une présence derrière moi : Álvaro. Bien, je ne suis pas seul ici, deux partout. Même si j’aurais parfaitement pu gérer tout seul, évidemment. « Ah, je vous présente mon collègue, Álvaro Aguirre. Par contre, il ne parle pas anglais. » Petit coup d’œil entendu, pour qu’il fasse semblant de ne rien comprendre de ce qu’ils racontent. En revanche, je sais qu’il comprendra ce que moi je viens de lui dire. L’avocat les salue d’un signe de la main et d’un petit « Hola, qué tal. » avec cet air innocent dont il avait le secret. « C'est le flic contre lequel j'ai témoigné il y a un an. Manquait plus que ça, joder! », dis-je en espagnol avec un sourire aux lèvres, comme s'il s'agissait là d'une blague. Mon ami pousse un léger rire, avant de se gratter le menton, pensif. Puis, d'un signe de main, j'invite les deux hommes à rentrer à l'intérieur du bateau, gardant un air plus ou moins détendu. « Je vous offrirais bien une bière, mais je suppose que vous êtes bien en service ? En tout cas, messieurs, j'ai toutes les licences requises pour rester ici, tout est en ordre. Je vous en prie. » Je leur glisse un dossier avec toutes les paperasses liées à l'assurance du bateau, les autorisations pour rester sur ce quai, les preuves de paiements... Je lance un regard lourd de sous-entendus à l'autre. Comme un défi, histoire qu'il crache son venin. Je sais très bien pourquoi il est là, en train de m'emmerder. Et lui aussi il le sait.

@Reagan McLay





soy un cabrón, conmigo el primero
Ponte un tiro pa' mi (ya no siento nada), Otra mala excusa para huir (ya no siento nada), Un flash de un viaje juntos por ahí (ya no siento nada), No sé quiern eres, quédate a dormir (ya no siento nada, ya no siento nada).
Reagan McLay
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Plus son don se manifeste, plus il semble contracter des problèmes cardiaques.

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Ven 12 Juil - 9:18
THE ONE WHO SEES
   Ulreich joint ses mains l'une à l'autre au-dessus de ses yeux, juste sous son tourbillon de cheveux blonds qui progressent sur son front, et regarde, malgré le soleil, lui apparaître en hauteur, sur le pont du navire, l'individu qu'il souhaitait rencontrer. De son côté, Reagan fronce son nez et concentre son regard derrière les verres sombres de ses lunettes de soleil qui l'épargnent de l'auréole solaire et permettent de faire apparaître avec une certaine netteté le visage de cet homme. Javier Sanabria. Qu'est-ce qu'il a bien pu voir ce soir-là, l'espingouin ? S'il avait bonne mémoire, c'était un avocat espagnol. Ul' lui avait dit, à la fin du premier jour du procès, qu'il ne le sentait pas ce type-là. Reagan non plus. Il avait potentiellement quelque chose contre lui. Peut-être qu'il en savait même plus que ce qu'il voulait bien dire. Ou alors peut-être même qu'il inventait tout. Il n'avait aucun souvenir clair de cette nuit-là, après son accès de colère contre Maddison. Il s'était simplement souvenu avoir garé de travers son véhicule, être sorti, avoir marché un temps dans l'obscurité dense sans avoir trouvé âme qui vive tandis qu'il tempêtait. Il n'avait jamais été si en colère. Peut-être même qu'en septembre dernier, lorsqu'il avait fait son arrêt cardiaque, ce n'était qu'un petite fuite de gaz en comparaison de l'explosion qui avait lieu ce soir-là. Et dans l'opaque nuit, il n'avait rien trouvé. Rien. Rien si ce n'est une ombre se dessinant sur le quai. Celle de Finnegan. Trois points de lumière orange. Le bruit de la chair qui se disloque. Celui d'un corps qui tombe. Pas même un râle. La fumée monte, sa main brûle, son regard se trouble encore plus. Pas la moindre trace de Javier Sanabria dans ses souvenirs. Rien.

Ce fut lui le premier à briser la glace. Jusqu'alors, Ulreich comme Reagan avaient rendu leur visite « impersonnelle », ne faisant aucunement référence au passé qui les avait fait se retrouver ici, aujourd'hui, l'un face à l'autre. Javier, pour montrer implicitement qu'il n'était pas dupe, disait espérer que l'inspecteur en chef se porte mieux. C'était sa façon à lui de montrer qu'il n'était pas facilement impressionnable, sans doute. D'autant qu'il conservait son sourire sournois sur le visage. Le grand barbu détestait ce genre de petit con qui se permet de prendre des grands airs avec les forces de l'ordre. C'est l'apanage des jeunes roublards, bien contents d'avoir camouflé leur consommation de shit dans leur caleçon et qui connaissent assez leurs droits pour savoir que la fouille ne peut aller si loin et s'estiment donc hors de danger ; ou bien des vieux renards, plus rusés encore que les petits délinquants écossais, qui pensent déjà avoir trois coups d'avance sur le chasseur qui dirige pourtant déjà son canon entre leurs deux yeux.

S'il était si confiant finalement, c'était peut-être qu'il avait une bonne raison de l'être. Reagan le comprit instantanément. Dès lors qu'il finit sa phrase, il s'écarta pour laisser apparaître complètement une deuxième silhouette. D'un geste presque imperceptible, le lieutenant-chef dirigea sa main vers l'arrière afin de chercher la crosse de son pistolet. Bien évidemment, il ne la trouva pas. Même s'il avait récupéré l'ensemble de ses attributs au moment de sa réinsertion dans le service, il lui avait été demandé de laisser son arme de côté pour l'heure. Simple mesure de précaution, sans doute. Même s'il était de retour, il le savait, certains de ses supérieurs émettaient encore quelques doutes en raison d'un suivi psychologique qu'ils n'avaient pas trouvé parfaitement satisfaisant. C'était en grande partie puisque Reagan n'avait jamais accordé un grand crédit aux études liées à la psyché humaine. Ce n'étaient, pour lui, que des charlatans adeptes du bon langage, qui hochent la tête tous les dix mots et qui interprètent des tâches d'encre sur des feuilles blanches. Ses quelques entretiens s'étaient avérés assez infructueux et il avait fini par ne plus s'y rendre fréquemment, ce qui avait suscité quelques rappels de certains de ses référents avant qu'il ne soit hospitalisé, en septembre dernier. Aussi, compte tenu du fait qu'ils circulaient simplement dans la capitale sans enquêter sur un crime particulier, ni Ul', ni lui, n'avait besoin d'une arme à feu, laquelle sèmerait plus la zizanie parmi la population civile qu'elle ne permettrait de maintenir l'ordre.

Cette deuxième silhouette, c'était celle d'un autre homme. Un hispanique lui aussi, apparemment. Qui, selon Javier, ne connaissait pas un mot d'anglais. Ulreich conserva son sourire amusé, jouant visiblement celui que l'on pourrait désigner comme étant « le bon flic », tandis que son acolyte lui, tirait toujours autant la gueule et incarnait davantage le « bad cop ».

« Aucun problème. Holà, amigo. Lança alors le grand blond qui délia enfin ses mains, défaisant alors les jumelles de fortune qu'il s'était constitué pour vaincre le soleil et acquérir une meilleure acuité visuelle.
- Et moi je ne crois pas un fichtre mot de ça. Grommela Reagan à voix basse en s'approchant de son coéquipier tandis qu'ils étaient invités à grimper dans le narrowboat afin de vérifier d'eux-mêmes la validité du navire.
- Moi non plus. On nous la fait fréquemment celle-là. Pour peu que le mec ait un grain de peau moins blanc que moi. »

S'il avait été présenté comme étant son collègue, ce n'était sans doute pas pour rien non plus. C'était donc deux avocats avec lesquels ils allaient être aux prises. Dont l'un jouerait les benêts. Contournant le gros du bateau, ils arrivèrent aux escaliers leur permettant de rallier le pont où les attendaient alors les deux espagnols que le quinquagénaire dévisageait à tour de rôle, bien qu'il s'attarda davantage sur Javi. Il était inutile de se parer d'un masque, l'hypocrisie serait vite éventée. D'autant que l'écossais n'était pas un comédien assez habile pour travestir ses émotions. On pouvait au moins lui reconnaître cela : il portait aussi bien son humeur que son uniforme noir. Rapidement guidés à l'intérieur de la cabine, les deux policiers suivirent les deux avocats. Ulreich tâtait l'anatomie du monstre dans lequel ils s'engouffraient, un sourire illuminant son visage ; puisque, lui, contrairement à son ami, était devenu maître dans l'art du déguisement.

« En tout cas, il est vraiment splendide ce navire. »

Un autre moyen dissimulé de remettre en doute la légalité de ce bon gros bébé.

« Pas de bière, non. » Répondit Reagan, encore assez concentré sur l'échange originel, pour décliner la proposition de Javier, qui n'en était sûrement pas une.

Même s'ils étaient tous deux deux agents de terrain et n'avaient aucun affect particulier pour l'administratif, Ulreich devait reconnaître que d'eux deux, il était celui qui était le moins pertinent un papier entre les mains. C'est donc tout naturellement que Reagan s'empara des documents qu'il consulta de son côté

« Je m'étais déjà renseigné par le passé pour m'en payer un. Vous auriez vu les yeux de ma femme quand je lui ai montré le prix. Ahah. Tu connais Janina. » Il taquina Reagan, qu'il sentait particulièrement tendu, en lui lançant un coup de coude dans les côtes afin de lui arracher un sourire. Ce qu'il n'obtint pas. « C'est pas avec une petite paye comme la nôtre qu'on s'achète un de ces bateaux. J'imagine que vous devez brasser pas mal, vous. » Suggéra t-il alors en désignant d'un geste du menton les deux collaborateurs en face d'eux.

De ce qu'il observait, l'ensemble était en règles. Forcément. Quand on s'en prend à un officier de police, on a tout intérêt derrière à présenter patte blanche et à avoir, au moins en surface, tous ses permis. La lecture attentive de l'ensemble des documents, qui avait nécessité qu'il s'adosse à l'un des murs du navire, permit cependant à Reagan de trouver quelques détails qui l'intéressaient assez. Décrochant sa semelle du mur contre lequel il s'était alors appuyé, il se donna l'impulsion et se dirigea vers l'espagnol afin de lui cibler du doigt l'une des lignes finales du permis de stationner :

« Carmen. C'est votre mère ? » Le nom de famille n'était pas identique. Ce pouvait toujours être cependant son nom de jeune fille. La connotation hispanique du sobriquet le faisait aller dans ce sens. Cependant, en bon molosse qu'il était, lorsqu'il avait trouvé un os à ronger, McLay ne le livrait pas si facilement à quiconque voulait le lui arracher. Assez fier du flair de son équipier qui, vraisemblablement, n'avait pas perdu la main, Ul' se rapprocha à son tour et compléta : « Vous avez un papier pour l'achat du véhicule ? Un suivi notarial du testament concernant un possible héritage ? »

Ils tenaient sans doute quelque chose. Reagan, même s'il l'avait suggéré, ne pensait pas vraiment qu'il s'agissait là de la mère de Javier Sanabria. Quelques bruits de couloir, à un moment donné, lui avait laissé entendre ce prénom. Le genre de prénom qu'on n'oublie pas, en Écosse, tant il hume le safran. S'ils pouvaient l'attaquer sur quelque chose, c'était peut-être sur ça. Ils tenaient là, sans doute, le début d'un fil qu'ils n'avaient plus qu'à remonter pour tomber, peut-être, sur quelque chose d'intéressant qui permettrait d'inverser les charges dans la balance.
Javier Sanabria
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Occupation : Avocat d'affaires en Espagne, Javier a pris une année sabbatique suite à la mort de sa femme. D'un point de vue légal, il ne peut pas exercer en Ecosse... Mais s'il y a une chose qu'il sait, c'est que dans l'ombre, tout peut se faire.
Âge : 35 Quartier : Javier vit sur le Blue Sky, un joli narrowboat bien équipé que Carmen lui a laissé en héritage (quai sur le Canal de l'Union, quartier de Fountainbridge, au sud-ouest d'Old Town).
Situation familiale : Veuf depuis un an. Mais il le vit plutôt bien.
Date d'arrivée à Edimbourg : Début janvier 2024.
Don : Dans les rires, les pleurs et les cris d’autrui, Javier peut distinguer une émotion sincère d'une fausse. Si l'émotion de la personne est sincère et qu'il s'agit de pleurs ou de cris, l'Espagnol aura des frissons ; pour les rires sincères, c’est comme une sensation de chaleur qui traverse son corps. Plus rarement, il peut aussi entendre des bribes de pensées qui accompagnent ces émotions. En revanche, si l’émotion n’est pas sincère, il ne ressentira rien de spécial et se doutera alors instinctivement du mensonge. Cependant, son don ne s’active pas tout le temps et pas avec n’importe qui ; plus la personne qu’il observe est loin, moins il y a de chances qu'il reçoive ces indices. Le contrecoup de son don inclut des migraines et des sautes d'humeur.

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Jeu 18 Juil - 12:33
THE ONE WHO SEES
Face à ces deux flics pas forcément si bienveillants vis-à-vis de moi, je ne dis pas que j’aurais forcément besoin d’être accompagné pour me sentir un minimum rassuré, mais le fait est que la présence d’Álvaro sur le Blue Sky n'est pas pour me déplaire. Eux, ils jouent sans doute la carte du good cop/bad cop, comme on fait si souvent dans leur milieu, alors pourquoi pas y répondre à notre façon ? Mon collègue a toujours eu cette tête d’angelot incapable de faire du mal à une mouche, totalement inoffensif... alors que moi, j’aime plutôt lancer ces regards lourds de sous-entendus. Oh, je sais faire semblant moi aussi, n’en doutez pas, mais ici je n’en ai tout bonnement pas envie. Car je sais très bien pourquoi ils sont là, ces deux policier – McLay surtout. Et non, ce n’est pas parce qu’ils veulent simplement vérifier si j’ai tous les permis en ordre pour stationner mon splendide bateau sur ce quai. Mais les pauvres, s’ils croient que je me laisse intimider aussi facilement, ils se fourrent vraiment le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Comme pour le prouver, je ne le cligne même pas les yeux quand le regard de l’inspecteur croise le mien. Rapidement, les deux visiteurs indésirables pénètrent finalement à l’intérieur de l’embarcation. Le collègue de McLay semble réellement sous le charme de la belle péniche, ce qui m’arrache un petit sourire en coin, bien qu’un peu forcé. Pour l’instant, mon agacement n’est pas encore trop visible, puisque je mets l’accent plutôt sur mon côté provocateur plus ou moins dissimulé et sur mon assurance à toute épreuve. Mais oui, ça m’agace pas mal qu’ils soient là, on va pas se mentir.

Je leur glisse finalement un dossier avec tous les documents pertinents. Si vraiment leur visite n’a pas pour but de m’emmerder à tout prix, cela devrait être vite réglé, hein. Après tout, on n’est certainement pas là pour parler narrowboats en toute amitié, aussi fascinant soit ce sujet, et encore moins pour boire quelques bières entre amis – bien que je leur en aie proposé, pour la forme. J’observe les deux hommes. McLay analyse les documents en silence, tandis que son coéquipier continue quant à lui de parler, évoquant son envie de s’acheter un bateau comme celui-ci. Good cop/bad cop… mais alors là, cela saute aux yeux. Et Reagan McLay ne tente même pas de cacher son rôle ici. Buvant une gorgée de ma bière entamée il y a quelques minutes, je pose mon regard vert sur le grand blond, non sans avoir brièvement regardé mon collègue, qui continue de les regarder comme s’il ne comprenait pas un mot de ce qu’ils racontaient. Il joue très bien les benêts, ce sacré Álvaro. « On gagne bien notre vie, effectivement. C’est ce que font les avocats de haut niveau, après tout. Très haut même, en ce qui me concerne. » Ça sonne peut-être un peu prétentieux, mais c’est le cas. Je n’ai pas à avoir honte de ce que je suis, ni de ce que je fais. J’ai beaucoup sacrifié pour en arriver là, je n’ai pas gravi tous ces échelons du jour au lendemain. Alors oui, parfois j’aime bien regarder comment va le monde en bas, depuis mon piédestal afin de me le rappeler moi-même, et je suppose que c’est normal.

Néanmoins, en cet instant je ne peux pas vraiment me permettre de le faire en toute tranquillité, sinon on risque de me faire tomber de ce fameux piédestal sans que je ne m’en rende compte. Les deux poulets quinquagénaires sont à l’œuvre, et moi, je dois rester bien éveillé. La preuve : McLay s’éloigne du mur contre lequel il s’appuyait jusque-là et se dirige vers moi, signalant du doigt l’une des dernières lignes du permis de stationner. Mes sourcils se froncent légèrement, l’espace de quelques secondes, avant que je ne reprenne un air assuré. Même si cela peut faire tiquer certains, je n’ai rien à cacher quant à ma relation avec Carmen Mendoza, en dépit de notre différence d’âge. Et puis, ce n’est pas comme si c’était la première fois qu’on me pose cette question ! Normalement, cela nous faisait marrer, à vrai dire. J’étire un bref sourire en coin en y repensant. On aimait bien faire réagir les gens, c’est sûr. « Carmen, c’était ma femme. Elle est malheureusement décédée fin juin 2023. Peu après nos petites vacances à Edimbourg. » Cette période où le fameux incident au port avait eu lieu. Ces trois coups de feu que j’ai entendus ce soir-là, cette silhouette qui correspondait bien à McLay. On ne peut pas m’accuser d’avoir eu une hallucination auditive, parce que ce son... ce sont est bien ancré en moi depuis mes dix-sept ans, quand j’ai tiré sur Aldo, mon beau-père violent qui avait aussi tenté de s’en prendre à moi. C’était une tout autre époque, un tout autre Javier, mais je m’en souviens. Bien entendu, je ne l’ai jamais dit au Commissariat, ou encore devant le juge. Mais je savais que c’étaient des coups de feu, oh que oui. Je regarde le flic blond. « J’ai des papiers concernant mon héritage, mais la plupart sont en espagnol. J’espère dans ce cas que votre espagnol est meilleur que l’anglais de mon ami. » Dis-je en regardant brièvement mon collègue avec un petit sourire, avant de reporter mon attention sur McLay.

« Il y avait une grande différence d’âge entre Carmen et moi, ce n’est pas un secret. Mais nous nous aimions, à notre façon. On était là l’un pour l’autre, quoi qu’il arrive. En revanche, nous avions tous les deux pas mal de liberté chacun de notre côté. » Je marque une courte pause. Du coup, j’ignorais certaines choses, y compris qu’elle avait acheté cette péniche il y a un peu plus d’un an. En revanche, je savais qu’elle était une vraie passionnée de ce pays et qu’elle aimait venir passer des vacances ici plutôt régulièrement. C’est bien pour ça, d’ailleurs, que j’étais là en juin dernier avec elle. Des vacances qui ont été perturbées par… des incidents très désagréables. Fort malheureusement, nous nous pourrons plus jamais profiter d’Edimbourg ensemble puisqu’elle n’est plus de ce monde. Elle est décédée deux ou trois semaines après ce voyage. » Je finis ma bière, rageusement. Il y a bien une pointe d’amertume alors que j’ai prononcé ces derniers mots. On pourrait me croire heureux de sa mort et de mon généreux héritage, mais ce n’était pas aussi simple que ça. « Carmen a fait de moi son héritier parce qu’elle le voulait. C’est elle qui m’a choisi. N’en déplaise à certains. » Je hausse les épaules. Le fait est que, légalement, je suis le nouveau propriétaire légitime du Blue Sky, sans parler du manoir délabré qui appartenait à ses parents, situé à quelques kilomètres de Stirling. Un détail qu’à peu près tout le monde ignore, d’ailleurs. Mais la vérité est que, jusqu’à son départ soudain pour Madrid dans les années 80, cette femme s’appelait non pas Carmen, mais bien Margaret McLean, une riche aristocrate écossaise qui tenait à épouser un certain Sergio, un type banal que jamais sa famille n’approuverait. Désormais, Margaret avait disparu des mémoires et des radars depuis très longtemps : Carmen Mendoza avait racheté la grande demeure à la mort de ses parents, quinze ans auparavant. En gros, si elle ne m’avait pas écrit cette lettre, jamais je n'aurais pu l’imaginer. Sacrée Carmen, une vraie boîte à surprises avant et après sa mort…

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Occupation : Inspecteur-chef de la police édimbourgeoise.
Âge : 54 Quartier : Maison familiale à New Town où vivent encore ses deux derniers fils.
Situation familiale : Marié à Maddison McLay, père de trois enfants : Jonathan, Joey & Joshua.
Don : Reagan est très colérique de nature et ce, depuis tout petit. Son don, qui agit inconsciemment, fait en sorte qu'il crée autour de lui une « zone » qui fasse bouillir et grandir plus que de raison la colère de toutes les personnes environnantes.

Plus son don se manifeste, plus il semble contracter des problèmes cardiaques.

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Jeu 29 Aoû - 10:12
THE ONE WHO SEES
   Depuis peu, Reagan pratiquait l'idiome de la vengeance. Sa lecture scrupuleuse des divers documents dont le bloc s'effile entre ses doigts lui permet de relever un œil brillant vers son coéquipier, et les deux espagnols. Eurêka. Là, ici. Il fixe le bout de son pouce juste sous la ligne qui l'intéresse afin de ne pas la perdre et pointe alors le prénom de la propriétaire du narrowboat. Oui, la. C'est ce féminin qui l'interroge et sur lequel il compte bien appuyer tandis qu'Ulreich, à sa façon, tire encore un peu les vers du nez de Sanabria.

« Sans doute, oui. » Lui accorda-t-il en s'appuyant sur la table qui les séparait, les mains contre le rebord, tourné de trois quarts en direction de Reagan qui finissait sa lecture, la tête dirigée par-dessus son épaule dans la direction de l'hispanique. « M'enfin, c'est aussi le cas des mauvais. Ils gagnent bien leur vie également, quoiqu'ils fassent. » Il grimaça, dessinant une moue légère sur son visage avant de dodeliner de la tête, d'un air profondément moqueur en psalmodiant des mots qu'il avait dits, et redits, entendus et réentendus : « Le bon avocat, c'est un mec qui défend un type et qui prend sa part. Le mauvais avocat, c'est un mec qui défend un type... Et qui prend sa part. »

Ils en connaissaient bon nombre, à Edimbourg, des avocats, bons comme mauvais qui, quoiqu'ils plaident, ne croient jamais rien d'autre que les livres qu'ils encaissent lorsque le verdict est rendu. Ils sont l'alpha et l'oméga de toutes les affaires policières, leurs compagnons de l'ombre, ceux qui, en dépit de tout, se permettent de décider si cet homme est coupable, et si un autre est innocent. En dépit de tout ce qui peut leur être apporté en guise de preuves. Même si la poudre tapisse encore les doigts d'un criminel, un avocat est capable de pondre en un trait de plume une plaidoirie efficace remettant en doute tout le travail de terrain des officiers de police. Ils ne croient rien. Rien. Rien d'autre que les livres qu'ils encaissent. S'il est plus lucratif de dire qu'un parrain de la pègre est un enfant de chœur, ils n'auront aucun mal à le dire. L'avocat est celui qui se pare du masque le plus hypocrite qui soit et qui, même lorsqu'il pense l'avoir ôté, porte encore fatalement un énième vernis. Reagan ne saurait dire si, sur la liste des catégories socio-professionnelles qu'il abhorre le plus, l'avocat est devant ou derrière le journaliste.

« Je ne suis pas très fan des avocats. » Lâcha finalement, dans un murmure tout juste soufflé, Ulreich avant qu'il ne prenne l'impulsion de venir auprès de Ray' afin de regarder le document.

Carmen Mendoza. Sous cape, les deux policiers s'échangèrent un sourire satisfait. Ou, tout du moins, Garfield seulement. Reagan n'était pas du genre à donner de sa sympathie pour si peu. Les traits de son visage semblaient soudés les uns aux autres pour que n'existe à jamais qu'un seul portrait de lui ; comme si un peintre humaniste avait trouvé bon de griffé sa figure de précis coups de pinceaux afin d'en figurer, pour l'éternité, les accents de la colère. Du lieutenant-chef de la police édimbourgeoise émanaient constamment la morsure d'un froid regard qui méduse et la chaude brûlure de ses iris incandescentes. Alors, se dressant de tout son mètre quatre-vingt, il fit jaillir le foudre de ses yeux et, avec l'assurance d'un dieu détenant entre ses mains les brides de l'homme, il questionna Javier.

Sa femme, décédée. Juin 2023. Soit, la période à laquelle s'était déroulée l'affaire Finnegan. Ulreich, qui se vit presque coupé les chevilles par cette révélation qui eut l'effet, décevant mais prévisible, d'une large faux rotative, dirigea un regard interrogateur en direction de son partenaire. On dit quoi, maintenant ? Ul' était assez empathique pour que, dès lors qu'un décès de la sorte était évoqué, il ressente l'impact dans ses tripes. Non pas parce qu'il aimait trop le genre humain pour cela, mais bien parce que, aussi égoïste soit-il, il pensait aussitôt à Janina ou à Kelly. Comment aurait-il réagi, lui, si quelqu'un avait eu l'outrecuidance de se pointer devant lui pour essayer de le piéger sur un acte ayant un lien, de près ou de loin, avec la potentielle mort d'une des deux femmes de sa vie ? Il était assez lucide pour savoir que lui comme beaucoup d'autres hommes auraient enfoncé leur poing en travers du visage de l'imprudent.

Contrairement à Ul', Reagan lui ne laissait rien transparaître. Toutes ces années dans le métier l'avaient comme anesthésié. Il était capable de distinguer ses affects de son travail. Il était un automate, un cyborg, comme programmé pour répondre aux attentes de son poste. Certains, pour se moquer, l'appelaient « Robocop ». C'était le bon chien du système, celui qui obéit aux moindres ordres, celui qui, s'il le faut, mord. Dans l'algorithme mis en place par la fonction crescendo au cours de sa carrière, il avait sans doute estimé, inconsciemment, le soir du la mort de Finnegan, qu'il devait être mordu. Et là, il évaluait, même s'il avait pour la première - ou l'une des premières - fois de sa carrière un biais de perception personnelle sur l'affaire, si Javier était un homme à mordre, ou non.

« En espagnol, nous n'en ferons rien. » Inutile de préciser qu'autant des deux n'avait de réelle habileté avec la langue de Cervantès. Ulreich baragouinait bien quelques mots, mais c'était davantage des noms de sauces mexicaines qu'il associait à de vagues paroles de chansons estivales venues d'Amérique du Sud qu'il reformulait à sa façon. « En venant habiter ici, et surtout en ayant très certainement hérité de la péniche située au Royaume-Uni, il aurait fallu traduire les documents afin d'en attester auprès des autorités locales, monsieur l'avocat de haut niveau, non ? »

Même si les documents avaient été signés en Espagne, comme il le faisait valoir, il était désormais résident écossais. De ce fait, puisque le bateau était amarré ici, il devait bien savoir qu'un document rédigé intégralement dans une langue étrangère ne saurait satisfaire personne si une enquête venait à être ouverte. Ce que désirait Reagan. Il avait pour ambition de lui mettre autant de bâtons dans les roues qu'il le pouvait ; afin qu'il comprenne quel désagrément cela pouvait être d'avoir sa balance personnelle trafiquée par le brusque appui d'une main étrangère sur l'un de ses plateaux.

Habilement, tandis qu'il développait son auto-plaidoirie, Javier commença par désamorcer la thèse adverse. Réfutant alors, assez implicitement, le mariage fait par intérêts et même, pour les plus audacieux de ses détracteurs, l'assassinat de son épouse afin de recevoir son héritage, l'avocat hispanique tenta de persuader, autant que faire se peut, les deux policiers britanniques. Aucun ne se débina cependant. Pas Reagan qui, de nature, se voulait reptilien ; et pas Ulreich qui, pour garder bonne figure et ne pas abandonner Reagan alors qu'il avait de lui-même prit l'initiative de s'arrêter ici, gardait toute sa contenance.

Sanabria semblait sincère. Et ce n'était pas que cette fin de discours rageuse, bière avalée sitôt le dernier mot craché à leurs pieds, qui le lui fit dire. Cependant, encore une fois, un avocat est un masque. Le sien, il le savait pour l'avoir vu, était une pièce d'orfèvrerie dont tous les costumiers devaient se méfier. Le barbu, alors, même s'il était plutôt enclin à croire l'espagnol, préférait appuyer sur les quelques ratés de la superbe tapisserie qu'il venait de leur tisser :

« Nous ne sommes pas juges de l'Amour, monsieur Sanabria. » Sans quoi, Reagan aurait été très mauvais dans ce rôle et, assurément, s'en serait trouvé profondément burlesque. « Peu nous importe que vous l'aimiez, qu'elle vous aimait. Moi, tout ce que je pointe du doigt, c'est son nom sur ce document et l'absence de justificatifs rédigés en anglais qui nous permette d'attester formellement de votre propriété. » Il re-déposa sur la table l'ensemble des feuilles sans perdre du regard les deux espagnols, qu'il regardait alternativement. « Il m'apparaît cependant nécessaire d'ouvrir un dossier là-dessus. Rien de trop grave cependant. J'imagine que vous n'avez rien à vous reprocher. Ce ne sera qu'une formalité, non ? »

Même s'il n'y avait rien à creuser, Reagan avait tout de même enfoncé sa pelle dans le terreau infertile que constituait cette histoire d'héritage. Après tout, si cela lui permettait de s'éparpiller et de perdre de l'énergie dans l'amoncellement de dossiers que nécessiterait l'affaire, ce n'était, pour lui, pas du temps perdu. Afin de s'assurer une certaine tranquillité là-dessus, car l'on pourrait lui reprocher - à raison, sans doute - d'avoir Javier dans le nez, il déchargerait l'élaboration du dossier à Ulreich ou à un tiers, au poste. Et, si avec chance, leurs truffes s'aventurent assez loin pour découvrir dans ce terreau un cadavre, il n'en sera que plus satisfait. Des mariages contractés pour hériter, c'était pour beaucoup des fables ; cependant, comme pour toute fable, il arrive parfois qu'elle fasse écho au réel.
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Don : Dans les rires, les pleurs et les cris d’autrui, Javier peut distinguer une émotion sincère d'une fausse. Si l'émotion de la personne est sincère et qu'il s'agit de pleurs ou de cris, l'Espagnol aura des frissons ; pour les rires sincères, c’est comme une sensation de chaleur qui traverse son corps. Plus rarement, il peut aussi entendre des bribes de pensées qui accompagnent ces émotions. En revanche, si l’émotion n’est pas sincère, il ne ressentira rien de spécial et se doutera alors instinctivement du mensonge. Cependant, son don ne s’active pas tout le temps et pas avec n’importe qui ; plus la personne qu’il observe est loin, moins il y a de chances qu'il reçoive ces indices. Le contrecoup de son don inclut des migraines et des sautes d'humeur.

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Jeu 12 Sep - 12:22
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Dire que la présence de ces deux hommes ici me déplaît n’est qu’un faible euphémisme. Il y a quelques minutes à peine, j’étais en train de papoter avec Álvaro en sirotant une bière tranquillement, sans m’inquiéter de quoi que ce soit. Sauf que cela ne pouvait pas durer, n’est-ce pas ? Cependant, j’essaie de garder un air serein, sûr de moi, comme je sais si bien le faire. Je suis peut-être en vacances prolongées en Ecosse, mais je n’en reste pas moins un avocat redoutable qui ne se laisse pas intimider facilement. Ce qui ne m’empêche pourtant pas de savoir que, s’il le veut réellement, Reagan McLay pourra aisément trouver de quoi me mettre des bâtons dans les roues. D'ailleurs, c’est certainement pour ça qu’il est là en train de me poser des questions sur mon narrowboat et d’analyser des documents. A la recherche du moindre petit détail susceptible de représenter une bonne raison de me créer des emmerdes. Je regarde brièvement mon ami. On est deux, au moins ; comme ça, on est à égalité, avocats vs. flics, deux partout. Mais même si nous sommes avocats tous les deux, les deux hommes ont un avantage : ils jouent à la maison dans cette ville, tandis que nous, nous sommes les deux étrangers. Mais soit, j’attends de voir, me contentant de répondre aux questions des deux visiteurs. Je souligne fièrement que si je gagne bien ma vie, c’est parce que je suis un avocat de haut niveau – comme un petit rappel subtil d’à qui ils ont affaire ici. La réflexion du collègue de McLay m’arrache un petit sourire en coin. Il n’a pas tort du tout. Le milieu des avocats, c’est un milieu de requins où les scrupules ne sont pas monnaie courante, bien au contraire. Et où l’on prend toujours sa part, quel que soit le camp. « Figurez-vous, moi non plus je ne suis pas très fan des avocats... Même si, et vous m’excuserez pour ça, je les aime davantage que les flics. Solidarité professionnelle, on va dire. » J’étire un sourire narquois, provocateur, sans préciser qu’en réalité, je ne suis pas un avocat pénaliste, mais exclusivement un avocat d’affaires, lié à de grandes entreprises madrilènes. Plus proche, en fin de comptes, d’un homme d’affaires que d’un avocat classique qui défend des voyous, ou bien leurs victimes. Et plus dangereux aussi, je dirais. Après... s’ils sont un minimum doués, ils n’auront pas trop de mal à découvrir que j’ai des liens avec des gens de la haute là-bas, que c’est ça mon vrai milieu, dans ma vraie vie. Parce que cette parenthèse à Edimbourg, ce n’est que ça. Une parenthèse où je joue les touristes inoffensifs. Une illusion passagère.

A l’expression des deux hommes, le Good Cop surtout, ils ont bien trouvé quelque chose dans cette paperasse qu’ils viennent de parcourir des yeux. Reagan, le Bad Cop, garde toujours cette tête d’ours mal léché, prêt à attaquer d’un moment à l’autre, quand on s’y attend le moins. C’est de lui que je me méfie le plus, je dois bien l’avouer. Car je sais pourquoi il est là. Je sais que ce n’est pas ma péniche le problème, non, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Croisant les bras, je les regarde, tentant de ne pas montrer que je ne suis pas forcément très à l’aise au fond de moi. Il me questionne à propos de Carmen Mendoza. Je lui explique qui elle est, ce qui lui est arrivé, et quand. Puis je leur dis que j’ai des papiers concernant mon héritage, mais rédigés en espagnol. Après tout, bien que secrètement Ecossaise de naissance, mon épouse était une citoyenne espagnole à part entière. Finalement, il paraît que ni l’un ni l’autre parlent espagnol, comme je m’en doutais déjà. Ce qui n’est pas plus mal, peut-être... ou alors c’est une excuse parfaite pour m’emmerder davantage, hein. « Eh bien,  si vous voulez que je fasse traduire l’extrait du testament qui affirme que Carmen m’a légué ce bateau, soit, très bien. » Dis-je avec une pointe d’ironie dans la voix, avant de reprendre, décrivant alors ma relation avec Carmen et justifiant le fait que j’ignorais certaines choses sur ma femme, y compris qu’elle possédait ce sublime bateau en Ecosse. Je n’ai rien à cacher en ce qui concerne ma nouvelle maison flottante et encore moins par rapport à mon mariage, aussi étrange que celui-ci puisse en avoir l’air à cause de notre différence d’âge.

Je termine ainsi par une conclusion indéniable pour moi : si elle a fait de moi son héritier, c’était parce qu’elle voulait, que cela plaise ou pas. Y compris à ces deux flics qui feraient mieux de s’occuper d’autre chose que ma putain de vie. Agacé, moi ? Sans doute, et peut-être que mes yeux me trahissent, tout comme certains tons que ma voix a pris au fil du récit. Je me doute bien que les deux hommes ne sont pas très touchés par ma révélation, le fait que Carmen soit morte. Ça, ils en ont rien à foutre. Mais peut-être que le fait que ça ait presque coïncidé avec l’incident du port et mon témoignage, ça les perturbera. Bien, c’est le but. Même si ça ne les empêchera sûrement pas de continuer à chercher un moyen de me nuire, c’est sûr. Je prends une profonde inspiration, avant de m’adosser à ma chaise. Puis je pousse un petit rire quand l’autre dit qu’ils ne sont pas les juges de l’Amour. Je suis presque tenté de dire que je n’apprécie guère plus les juges que les avocats et les flics – hormis quelques-uns, pour de bonnes raisons – mais ça, vaut mieux pas le dire. « Ne vous inquiétez pas. Ce sera bientôt réglé, inspecteur. » Je le foudroie du regard tout en gardant un sourire poli. Oh oui, si je pouvais le prendre par le col de son haut et le balancer dans le canal, je le ferais avec grand plaisir. Je tourne la tête vers mon ami, assez discret depuis quelques minutes. Puis j’aperçois du coin de l’œil ce qui m’a l’air d’être un journal. Le pauvre, il doit faire semblant de s’ennuyer, puisqu’il ne comprend que dalle, soi-disant. Reagan McLay, quant à lui, poursuit. Bien sûr qu’il veut ouvrir un dossier là-dessus. Dois-je faire semblant, moi, d’être surpris ? « Moi ? Non, je n’ai rien à me reprocher, moi. » Je le défie des yeux, encore une fois. Est-ce que je joue avec le feu ? Peut-être bien, mais cela fait partie du jeu. Soudainement, la voix d’Álvaro se fait entendre. Et en anglais. « Et vous, inspecteur ? Vous n’avez rien à vous reprocher ? » J’écarquille légèrement les yeux. C’est quoi son idée, là ? Le jeune blond dépose le fameux journal sur la table. Il désigne du doigt une photo de McLay, entourée d’un article où l’on évoque un témoignage donné « par un citoyen espagnol présent dans les alentours du port » ce soir-là. « Ça ne me semble pas très éthique de venir chez un témoin-clé afin de l’intimider, juste parce que vous êtes un flic avec une simple excuse pour fouiner. » J’en crois pas mes oreilles. C’est... inattendu. Ce journal d’il y a un an... d’où est-ce qu’il sort déjà ? Incroyable, wow. « Je croyais que tu parlais pas anglais ? » Ou plutôt, je savais pas que t’étais aussi sournois, Aguirre. Il me regarde en arquant un sourcil. « J’ai appris sur Duolingo. Pendant mes pauses déjeuner. » Oh, ce petit hijo de puta, j’ai presque envie de l’embrasser.

@Reagan McLay
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