Cherchons la concurrence !

Nadeem + Bear

Deux grains de bravoures pour un grain de folie ... quoi que, nah, juste un gros pet au casque, c'est mieux 

Bear était dans son jogging blanc, son débardeur tout aussi immaculé tendu contre sa poitrine. Il ne pouvait rien y faire. Ses épaules étaient trop larges pour la plupart des t-shirts. S’il voulait être à l’aise, un peu du moins, il avait besoin de t-shirt bien plus imposant mais donnant l’impression qu’il est un drapeau. La mode ne se prêtait pas élégamment à un homme de sa carrure. Sa mère faisait faire tous les costumes de son père surmesure et le souvenir d’une journée de shopping avec sa génitrice lui fait une sueur froide. Toujours éviter de faire les courses avec Madame Instinct. Elle pourrait être dangereuse à la longue. Et strict. Surtout strict. Elle n’avait jamais aimé la tenue des sportifs ou la manière dont son mari et son fils avaient de s’habiller avec des joggings « si moche que ça en faisait mal aux yeux ». Observant son téléphone, il nota qu’il restait encore quelques minutes pour que son ami sorte de son travail.

Il n’avait pas vu Nadeem depuis un moment. Il ne l’avait pas vue depuis l’explosion atomique et le changement drastique de l’ambiance de leur petit groupe. Qui couche avec qui, Bear n’en avait jamais réellement fait cas.  Lui, il couchait rarement, et avec les femmes avec qui il sortait à ce moment-là, dans l’espoir que ça dure. Il avait fait en sorte que sa vie ne ressemble pas à une série télévisée parlant d’amis couchant les uns avec les autres. Dommage que tout le monde n’eût pas eu le memo. Et encore, il ne savait pas que Yohann, son frère de cœur qui avait réussi à marquer son existence, était un ennemi de Nadeem, son meilleur ami depuis leur première rencontre.

Bref. Il était là, et il souriait alors que des hommes en costards cravates sortaient d’un bâtiment. Est-ce qu’il travaillait tous avec Nadeem ? Il n’en avait foutrement aucune idée et se sentit un peu mal d’ignorer ce genre de chose. Il avait été évident qu’il n’était pas l’intellectuelle de leur bande. Il ne pouvait même pas comprendre, ou se souvenir, de la moitié des choses dont Nadeem devait parler toute la journée. Bear eut un sourire en voyant son ami.

Oh. C’était bien parce qu’il savait être un abruti et un peu déconcentré qu’il avait mis tous les points d’Exp dans la sociabilité et l’amabilité. Dans un MMORPG, il serait la mascotte sans nul doute. Comme Plue dans Fairy Tail ou Olaf dans la reine des neiges. Et là, il avait besoin de son meilleur ami, qu’il avait prévenu par messages, pour quelque chose qui dépasser de loin ses compétences. Bien que son ami soit spécialisé dans une partie de la loi, Bear avait besoin de lui. Si Nadeem confirmait et l’aidait alors c’était tout ce qu’il lui fallait. Il rangea son téléphone et s’approcha de lui devant les yeux intimidés d’autres cols blancs.

- Nadeem ! Est-ce que tu es prêt à me rendre le plus grand service de toute notre relation d’amitié basé sur la joie, la bonne humeur, l’entraide et un gros grain de folie ?

Parce qu’il y avait que lui, Nathan Instinct, pour kidnapper un avocat pour l’amener écraser et détruire des objets à la batte de baseball pour un. Voir la concurrence. Deux. Trouver les contraintes légales pour chaque établissement pour savoir ce dont avait besoin Bear.

- Je suis sûr qu’on va trop s’amuser, dit-il avec un nouveau sourire trop heureux, puis ça faisait longtemps qu’on aura pas fait quelque chose comme ça.

Bear avait l’habitude de kidnapper ses amis. Pour un marathon, un bal, une fête, une kermesse, un combat, un match, bref. La personne pouvait varier mais c’était souvent un coup de tête venant d’une idée germant dans son esprit et finissant par exploser dans son esprit tel un volcan en colère. Nadeem en avait déjà fait les frais, très certainement, et Bear ne faisait même pas attention de savoir si Nadeem savait, réellement, dans quoi il s’engageait  en lui montrant son SUV noir garé le long de la rue. Il allait tout lui expliquer, promis... dans la voiture.

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Bear sourit. Il y avait toujours un grain de folie en chaque personnes … Nadeem comme tout le monde lui avait prouvé. Après tout, il était là, prêt à être kidnappé par ses soins, bien que consentant, pour aller faire quelque chose dont il ignorait tout … Si cela n’était pas de la folie, qu’est-ce donc ? Il rendit l’accolade avec joie. Bear était un homme tactile et il aimait les câlins. Aucune arrière-pensée à cela, il pourrait câliner n’importe qui que ça serait pareil pour lui. Alors qu’il se mit lui aussi dans la voiture, il lança un regard vers Nadeem.

- A tes souhaits, fit-il pour énoncer le fait qu’il n’avait pas compris un mot de ce qu’il lui avait demandé. Nucléotides j’imagine que c’est un truc de médecine…

Ouais, voilà, cela lui disait vaguement quelque chose. Il avait dû entendre, et non regarder, un épisode d’une série d’urgence x ou y et avoir entendu le nom… Après, il n’y connaissait vraiment rien et n’avait pas fait des études en science, loin de là. Bear allait lui en demander plus quand il expliqua la raison de cette question sorti de nulle part.

- Si tu veux en parler avec un imbécile, je suis là pour toi, fit-il doucement.

Puis Bear se pencha vers l’arrière et lui donna un dossier avec une feuille = un lieu à voir. Il y avait là l’adresse, la fréquentation officielle, des règles de lois et autres papiers… Un autre dossier permettait de voir l’achat du bâtiment et ce qu’il allait en faire et comment.

- Tu sais, j’ai une relation particulière avec le maintien et la colère. A force de travailler dans une salle de boxe, j’ai remarqué que beaucoup de personnes ne venait que pour se défouler, jusqu’à s’en faire mal, pour expulser la colère qu’ils avaient en eux. Alors j’ai appris que ce genre de salle existait… Quand tu ne vas pas bien, que tu es en colère, que tu as une décharge d’énergie trop grande, ce genre de salle permet d’apaiser au lieu de payer un abonnement à une salle où on ira plus.

Pour lui, qui était pourtant un être calme et n’utilisa rarement sa force, même pour le bien, il était aberrant de cogner sur des choses pour se calmer. Mais il avait observé. Cela faisait des années qu’il observait, et tout comme il était paradoxale pour une personne comme lui, doux et calme et n’aimant faire souffrir, d’être professeur de boxe, il serait paradoxal que, non sujet à la colère, il est une salle pour la maitriser.

C.Q.F.D.

- J’ai ce projet depuis une petite année déjà, mais je n’ai pas réussi trouver des textes de loi … concrètement j’ai l’impression qu’ils ont juste ouvert leur salle en mode « advienne que pourra ». et je n’ai pas envie que cela soit mon cas… C’est pour ça que j’ai besoin de ton aide.

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Bear prit la première phrase de son ami comme un compliment. Même s’il savait être le moins intelligent de leur groupe d’amis, -pouvait-il encore voir leur groupe comme un groupe? A débattre plus tard- cela lui faisait plaisir d’entendre qu’il n’était pas non plus un parfait abruti.

- Tu es ma référence pour tout, Nadeem, alors ce que tu pourras m’offrir sera suffisant.

Il n’était pas question de mettre de la pression sur le dos de son ami. Au contraire, en le mettant dans son projet, ainsi, pour aller s’amuser en regardant, Bear voulait que son ami s’amuse et pense à autre chose. Le monde était chiant quand on se prenait la tête. Nadeem faisait parti des « bons conseils ». Il adorait Porter, mais Bear ne lui demanderait pas forcément son opinion. D’ailleurs, s’il venait à dire vouloir ouvrir une nouvelle entreprise, Porter proposerait certainement un bar. Bref. Nadeem était de meilleurs conseils. Et il comprenait plus Nathan que ce que pourrait le faire les autres.

- Je compte rajouter des choses dans mon entreprise, alors il faut qu’elle soit nouvelle. Je vais faire mettre une douche à l’extérieur pour les SDF qui en auraient besoin. Ainsi qu’une place pour récupérer du Courier pour les aider. De plus, il n’y avait pas d’offre pour un rachat.

Il avait regardé. I n’y avait pas de salle comme ça à Edimbourg. La plus porche était seulement à 10 minutes de voitures … mais Bear avait trouvé plusieurs places disponibles dans la ville ..; et surtout assez proche de sa salle de boxe. Ce qui lui permettra de faire des allers retours au besoin. Bear sourit.

- J’en suis conscient, mais Un. J’ai un super ami avocat qui est le plus fort du monde. Deux. Je veux comprendre comment les autres entreprises se protègent justement d’un tel risque.

Parce que personne ne garderait une entreprise où un procès été proposé tous les quatre matins. Il n’y avait qu’Action Park pour faire quelque chose comme ça. Il sourit et finit par continuer la route en prenant l’autoroute. Il avait mémoriser le chemin pour les trois ou quatre -selon le temps qu’ils avaient- entreprises qu’il avait envie de voir.

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Bear se pensait une personne simple. Lui, il voyait le monde en millions de couleur mais chaque chose avait sa saveur. Ses meilleurs amis avaient une saveur, ses amis, ses connaissances. Tous étaient comme une voie lactée pleine de couleur. Lui, il ne se sentait pas comme un soleil, mais dans l’image mentale de ses amis, il se voyait au-dessus. Il se voyait en train de voir les couleurs des autres et leurs interactions. Il voulait tellement aider tous ses amis qu’il pouvait être ce qu’ils désiraient. Un soleil ou une comète, le big bang ou rien du tout. Pour ses amis, il serait n’importe quoi.

- Mère Theresa, répéta-t-il avec humour, ça serait bien la première fois qu’on me donne un surnom si fin.

Pas féminin, ça, ça arrive. On avait déjà dit qu’il était comme une ourse avec ses petits, ou plus grand que la statue de la liberté (certaines personnes abusent clairement pour faire des comparaisons) mais Mère Théresa n’était-elle pas une vielle et petite femme ? Bon. Il trouvait cela très drôle alors il ne rajouta rien. Il rit un peu, c’est tout. Bear avait arrêté de chercher l’amour après Alisson. Personne ne semblait l’aimer comme il le voudrait. Et comme lui, il lui fallait aimer pour avoir envie de faire l’amour … Il avait beaucoup de temps.

- Cela je m’en doutais, mais je trouve aussi beaucoup moins marrant. Si on pouvait prendre une grosse machine à laver pour la casser et la casser, ça ferait plus que trois ou quatre coups.

Pour une armoire à glace comme lui, les choses qui prennent du temps à casser se casser facilement. Il avait besoin de chose plus dure pour que ça reste plus longtemps. Qu’on s’énerve dessus et qu’on vide sa tête. Frapper dans une table à la place de taper dans une personne, ou dans un mur. Il pensa aussi au fait que son ami avait raison et nota les informations. Pas de verre. Dommage. Il aimait bien aussi le son que faisait le verre quand il se brise. Il pourrait même s’appeler comme ça, s’il venait à briser des miroirs. Malédiction. Cela serait drôle, mais il n’y a que lui qui en rigolerait certainement. Dommage. Bear rit à la réplique de son ami.

- C’est exactement ça. Si on te demande, ce n’est pas de l’espionnage, juste de la curiosité concurrentiel.

Même s’il savait ne rien risquer sur ça comme le disait son ami. Il n’allait pas non plus jusqu’à chercher les secrets ou autre. Il allait juste se faire passer pour des clients, ce qu’ils seront, et s’amuser aussi. Le but, aussi, était de s’amuser. Parce que ça faisait tellement longtemps que Bear n’était pas sorti avec Nadeem qu’il en avait presque oublier la couleur de ses cheveux. Presque. Non. Pas du tout. Mais si on pouvait l’appeler « Statue de la liberté » il pouvait dire que son ami lui avait manqué. C’est tout ce qu’il a a dire ! C’était plus drôle de se voir comme des ninjas.

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Bear savait qu’on le prenait parfois pour un bien heureux, ou un simple d’esprit. Cependant, il aimait à chercher en profondeur le pourquoi du comment des choses. Pourquoi certaines personnes venaient à sa salle pour deux cours et disparaissaient. Parce qu’ils avaient eu ce qu’ils voulaient. Mais ils se retrouvaient avec un abonnement… et si un jour, ils désirent vraiment faire de la boxe, leur mauvaise première expérience les empêchera … Ce qui serait dommage. Donc. Bear réfléchit, observe, analyse et ressent les choses pour en faire quelque chose de plus. Quand il le peut.

- J’avais pensé à des vieilles voitures aussi. Qu’on récupère, qu’on laisse cogner, et que je ramène à la casse une fois compacte.

Bon, il se doute que des battes de baseball ne pourraient pas faire le travail d’une compacteuse, mais ça avait le mérite d’être utilise avant de disparaître. Il savait qu’il était difficile de recycler une voiture, une fois vider de ce qu’on pouvait vendre et garder pour une autre … alors ça serait que lui donner une vie en plus avant qu’elle ne finisse par rouillé quelque part avec tout le monde qui l’oublie. La première salle en vue, il se gare et suit Nadeem avec un sourire de conquérant. Il allait faire mieux. Pas qu’il se vante toujours, mais Bear avait une chance que la plupart des entreprises n’avait pas… Il était riche. Donc, il pouvait se permettre des pertes. Bien que cela ne soit pas le cas de sa salle de sport qui faisait assez d’argent pour le matériel, les employés, l’électricité, l’eau et d’autres choses comme des évènements. Il n’avait jamais été aussi heureux que quand il avait décidé d’ouvrir sa salle. Bear prends la note, paie, une somme trop astronomique pour quelques coups et revient vers son ami.

- Je ne sais pas si c’est plaisant. Je sais que beaucoup ont besoin d’évacuer ainsi pour pouvoir se poser les bonnes questions. Tu ne peux pas imaginer le nombre de personne qui cogne les sacs de sports jusqu’au sang, en se disant que personne ne le remarquera.

Bear…. Il les remarquait toujours ces gens là. Ceux qui viennent pour expulser une colère qu’ils ne savent pas expulser autrement. Alors tant qu’à faire…

- J’ai appris à contrôler mes émotions, et la colère, grâce au sport et parce que j’avais un cadre familial propice à ce genre de maintien. Mon père contrôle comme moi toujours ses émotions, ma mère est un ange. Donc je n’ai jamais ressenti le besoin de casser quelque chose.

Bien qu’il avait déjà cassé des choses. Même quand Alisson l’avait quitté, parce qu’il lui avait pardonné qu’elle était allée voir ailleurs, il n’avait pas été assez en colère pour vouloir frapper quoi que ce soit. La colère était ressenti, bien sûr, mais il l’utilisait toujours pour autre chose. Tout comme il voulait recycler les voitures, il avait appris à recycler ses émotions pour en faire autre chose. Les clients précédents commencent à sortir et on les place dans un espace pour qu’on leur donne des tenues. Bear prend la plus grande et se sent clairement à l’étroit. Il a peur de bouger trop fort et de faire exploser les coutures. Il met le masque, qui ressemble à un masque de soudure, et observe son ami alors que les battes leur sont tendues. On leur explique qu’ils ont dix minutes pour casser un baril, puisque Bear avait prix la formule baril, et ce qu’il y avait à l’intérieur.

- Alors, tu es prêt Nadeem ?

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Bear était comme Nadeem, mais lui, il analysait les objets et frappait dessus pour voir ceux qui faisaient le moins de dégat, le moins de bruit, et ceux qui semblaient plus plaire aux autres… Mhhhh pas sûr qu’il pourrait supporter une cacophonie aussi assourdissante très longtemps. Cependant, à côté d’eux, un homme semblait prendre plaisir et lâcher prise en cassant des verres qu’il pose sur une commode. Un verre, puis un autre, puis un autre. Comme s’il était obnubilé par l’idée de casser les verres. Imaginait-il quelqu’un à la place des verres ? Et si oui, pourquoi des verres ? Les voies de la colère sont parfois impénétrables. Il sourit à son ami.

- Ce n’est clairement pas mon truc non plus, mais au moins je vois le genre de personne qui apprécie ce genre d’activité.

Clairement, il pouvait savoir quels sont les utilisateurs de la salle qui allait apprécier ce nouveau service. Ceux qui s’usent les phalanges jusqu’à les avoir en sang. Ceux qui cognent sans technique ou maitrise pour se venger d’un fantôme à travers un punching ball. Ceux qui sortent de sa salle en n’ayant plus aucune colère, juste de la tristesse et des larmes qui ne peuvent pas couler. Eux, ils apprécieraient, il n’en doute pas. Il rit un peu à la proposition de Nadeem. Le lancé de hache ? C’était un commerce aussi.

- Je peux le rajouter dans toutes les idées qui fusent parfois dans mon esprit. J’ai plein d’envie. La dernière fois j’étais à deux doigts de racheter un bar à chat à Londres. Si ma mère ne m’avait pas arrêté j’aurais été propriétaire de 16 chats.

Bon. Il ne sait plus ce que Nadeem sait, ou ne sait pas, sur ses parents. Sans vouloir le cacher comme un secret de polichinelle, il ne s’étendait pas trop sur le fait que son père était riche avec un empire de magasin pour le sport… Et que lui avait clairement la fibre pour ce genre de chose … ou pas. Il savait gérer l’entreprise, et il ne voyait pas de raison de ne pas continuer le travail de son père si un jour, il lui arrive malheur … MAIS en continuant avec son propre empire. Parfois … il se dit qu’il voudrait un enfant … et il se rappelle que pour ça, il lui faudrait une femme. Et il se rappelle qu’il était le genre d’homme dont on était l’ami, on ne sort pas avec lui. Il n’avait plus eu aucune relation depuis Alisson, son ex, donc, qui l’a quitté parce qu’il lui a pardonné son infidélité. Il a choisi, après elle, de ne plus chercher l’amour. Il n’était pas le genre d’homme à la libido très développé. Lui, tant qu’il n’était pas amoureux, il n’avait aucun besoin…. MAIS il avait envie d’avoir un enfant. Il lâche la batte quand le temps est écoulé.

- Je pense que j’irais voir les autres plus tard, fit-il avec un sourire, je vais t’amener prendre un café sucré, ou une glace.

Et l’idée d’offrir une glace comme un père à son fiston fit douloureusement sourire Bear. Ouais. Il avait des envies de paternité… Merde. Il allait casser des choses, ou ouvrir des boîtes, pour oublier tout ça.

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Inconscient de laisser transparaître ses regrets, ils finirent par sortir de la première salle. Non, clairement pas quelque chose que Nadeem aimerait… mais en tout cas, lui pouvait comprendre. Il trouvait que la salle de boxe était parfaitement complémentaire à un défouloir. Et puis, une fois qu’il aurait jeté cette idée, en la terminant, il trouverait autre chose. Les chats, c’étaient bien aussi. Il avait toujours aimé les chats. Il aurait bien proposé un bar à ourson, mais il était sur que c’était interdit par la loi pour plusieurs raisons. Donc pour le bien être animal. Ou le risque de se faire bouffer par la maman ours aussi… C’était des petites choses. Alors qu’il se disait qu’ouvrir un glacier à chat c’était peut-être une idée innovante, avoir des petites bêtes qui viennent lécher les glaces et qu’on laisser faire parce que bordel elles sont trop mignonnes, était une idée … mais Nadeem arrête son cerveau avec une phrase dont il ne s’attendait pas du tout. Il faillit même se prendre un nid de poule sur le trottoir. Il regarde Nadeem et sourit. Il disait la vérité. Sa vérité. Il le pensait vraiment, ce qui était tout à fait adorable de sa part mais …

- Je vois des nouvelles têtes tous les jours. Et il semblerait qu’aucune femme ne partage ton point de vue. Mais je te remercie de le penser.

Alisson ? Commencer à dater ? à peine … Bear réfléchit à quoi répondre à ça … et surtout comment y répondre. Il ne pouvait pas expliquer qu’il avait décidé de complètement abandonné l’idée d’être en couple un jour. Et donc père naturellement. Et … Il ne sait pas. Il n’avait jamais plus pensé à être en couple ou amoureux. Alisson avait brisé quelque chose en lui, d’une profondeur qu’il ne pourrait pas l’avouer. Ce n’était même pas l’amour qu’elle avait brisé. Bear avait mit longtemps à comprendre. En refusant d’accepter qu’il puisse lui pardonner sa tromperie, elle avait bafoué son caractère. Sa personnalité dans son intégralité. Elle l’avait trompé. Il lui avait pardonné. Et elle avait décidé de partir parce qu’il était trop gentil, trop compatissant ou trop compréhensif … Et ça, ça la blessé. Parce qu’il ne pouvait pas s’imaginer autrement que lui-même.

- Je ne sais pas si j’arriverais à aimer quelqu’un un jour. Le véritable amour tout ça. J’aime déjà mes amis, de cet amour platonique mais si puissant. Je me dis que peut-être je suis incapable d’aimer une personne de l’autre amour, celui qu’on dit avec le grand A.

Bear était une boule d’amour. Il donnait. Il parlait. Il aimait. Il aimait tout le monde. Il n’y avait que peu de personne qui ne trouvait pas de raison d’être aimé par Bear. Sinon, tout le monde passait d’inconnu à pote de la plus simple des manières. Tout le monde pouvait devenir des amis. Peu devenait des meilleurs amis. Nadeem et Porter. Deux abrutis qui avaient mal commencé. Mais sinon ? Plus l’amour est « puissant » moins il y avait de place dans son cœur. Et force était de constater qu’il n’y avait aucune place pour l’amour avec le grand A.

- Mais ne t’en fais pas. Je le vis très bien.

Ne pas avoir de sexe ? Cela ne lui manque pas. Ne pas être amoureux ? Il se dit qu’il blesserait la personne avec qui il serait. Ne pas avoir d’enfants ? C’était aussi pour ça qu’il avait peur de son désir de faire foyer d’accueil pour Léo et Cole, deux gamins de 16 ans dont il s’occupe à la salle. Et s’il déversait sans le vouloir sur eux son besoin de famille ?

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Bear ne se formalisa pas que Nadeem ne lui renvoie pas son amour en parole. Il le renvoyait d’une autre manière qui le faisait sourire. Il trouvait cela terriblement adorable de la part de son ami que de vouloir le réconforter et surtout de faire l’optimiste entre eux. D’ordinaire, c’était lui qui était le genre à crier sur les toits que tout se passerait bien une fois qu’il voulait aider. Il était le genre à être optimiste et positif, jusqu’à l’extrême … Mais pour le coup, pour ce sujet là en particulier, Bear ne voyait pas comment l’on pouvait être optimiste le moins du monde. Avec lui dans la matrice. Lui, il était le nounours qu’on enlace. Celui qui apaise les cœurs et qui répare les bobos. Une femme serait donc, logiquement, terriblement malheureuse à le voir s’occuper d’autres personnes en y mettant toujours un peu plus de son âme, sans lui donner tout. Il comprend, Bear. Il accepte. Il préfère ne pas y penser et pose un regard rieur vers Nadeem quand il parle de sa progéniture.

- Qui te dis que je n’attends pas que ça grandisse, répondit-il avec humour, pour ne pas faire peur et pouvoir la jeter dans les airs sans que ta femme ne me sorte à coup de balai.

Parce que l’intérêt d’avoir sa taille, pour les enfants, c’était d’être envoyer dans les airs en hurlant. Il le sait, il le fait parfois pour en fin de cours pour les pitouchnes à la salle de boxe. Les parents le regardaient toujours faire avec inquiétude alors que tout était fait pour que même si l’enfant ne tombe –ce qui n’arrive jamais- il ne puisse avoir aucune souffrance. Même si, en réalité, Bear était aussi doux avec les enfants que ce qu’il pouvait l’être. Il était le genre de personne délicat et pouvait caresser de la poussière sans en déplacer les grains. Il ne s’attendait juste pas à la proposition de Nadeem. Pas qu’il soit en froid avec Victoria, il ne le croit pas en tout cas, mais il se sentait gêné, pour une raison étrange, à venir parler à Victoria sans Nadeem. Peut-être parce qu’il s’en voulait pour des choses qui s’étaient passés bien avant leur remise en couple ? Il ne pourrait pas le dire. Il avait toujours un peu peur de dire ce qu’il ne faut pas et de blesser les autres. Quoi qu’il connaisse moins les secrets et les tromperies de Nadeem que ce qu’il ne connaissait ceux de Porter.

- Bien sûr qu’elles peuvent compter sur son onc…, il s’arrête un instant, son oncle ? Je peux être son oncle ? Tonton Bear. Cela sonne trop bien, tu ne trouves pas ?

Il était tout content, et irradiait sur son visage un sourire franc alors qu’ils s’approchaient du glacier. Il n’était pas le genre à prendre une place qu’on ne lui accorde pas. Nadeem ne parlant que peu de ce qu’il ressent, ne lui avait jamais dit qu’il le voyait plus comme un frère qu’un meilleur ami. En réalité, Nadeem n’avait jamais même réellement dit qu’il le voyait comme son meilleur ami … Bear n’avait jamais osé le présenter comme cela sauf en de rare occasion où l’avocat ne l’avait pas détrompé … mais là, s’il devenait l’oncle de la petite, c’était qu’ils étaient frères … Et Bear se sentait heureux de pouvoir y penser ainsi. Il n’avait pas réalisé avant à quel point ça pouvait lui faire plaisir … Même si, là encore, il ne le précisa pas à Nadeem. Si le jeune venait à lui dire qu’il parlait que de sa relation avec sa fille, sans aucun rapport entre eux, il serait bon pour manger tout le paquet de glace pour se noyer dans son chagrin.

- En tout cas, tu peux leur dire, et à toi aussi… Que si jamais vous avez besoin de moi, je serais toujours là. Je ne suis pas le genre à regarder la dépense pour aider.

Et il tourna les yeux vers Nadeem. Toujours avec ce sourire sincère dévoilant les dents blanches qu’il avait toujours véritable alors même qu’il faisait de la boxe tout le temps. Ce sourire énonçait un fond de pensée que Nadeem, à force de connaître l’animal, pourrait lire sur son faciès. Quand il parle de dépense, il ne parle pas d’argent. Il parle d’énergie, de force, de courage, de patience. Il parle même de sa vie. Il faudrait qu’il pense à envoyer un message à Victoria … S’il ose. Simplement pour lui rappeler que, même s’il se fait un ours hibernant, il était toujours là pour elle, aussi. Autant qu’elle le voudra.