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Rhea Singh
Rhea Singh
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Pseudo : Boréale
Avatar et crédit : Priyanka Chopra / Fassylover
CW : Accident d'aviation - Accident de voiture
Messages : 59
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Occupation : Conservatrice de la Chimaera Gallery
Âge : 41 Quartier : New Town, au-dessus de la galerie
Situation familiale : Célibataire, sans enfant
Date d'arrivée à Edimbourg : Octobre 2017
Don : Rêves prémonitoires.

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Tes sujets RP : (pas encore)

Le vrai du faux Empty Le vrai du faux

Lun 27 Mai - 18:56
LE VRAI DU FAUX
Elle n’en mène pas large, Rhea, tandis qu’elle pousse la porte du poste de police. Ce n’est pas un endroit qu’elle aime fréquenter – qui l’apprécierait ? La première partie de sa vie passée de l’autre côté de l’Atlantique lui a donné une saine horreur de la criminalité. Les quelques rares occasions qui l’ont obligée à prendre contact avec les autorités lui ont toujours laissé la désagréable sensation d’être considérée comme une criminelle, et c’est une expérience qu’elle aurait bien souhaité ne jamais renouveler. Le regard des autres pose souvent problème, et les frasques de sa mère l’ont rapidement poussée à s’isoler le plus possible de la vie médiatique…

Mais aujourd’hui, elle n’a pas le choix. Cela fait trois jours qu’une vague de piratage a révélé les informations personnelles de dizaines d’habitants d’Edinburgh, et ce matin, elle s’est réveillée au son du verre brisé. Une volée de pavés a cassé toutes les vitres de la galerie, et un tag lui souhaitant la mort pour ses crimes défigure la façade… Les grilles intérieures en fer ont empêché toute intrusion, mais la facture sera salée, et les assurances sont si lentes… Sans compter la pluie qui pourrait causer de terribles dégâts aux œuvres exposées. Elle va devoir engager des frais conséquents, mais ses finances le lui permettront. Non, ce qui l’inquiète, ce sont les mensonges proférés sur son compte. Visiblement, certains les ont crus, et Rhea se préoccupe des retombées sur la galerie d’une part, et sur sa vie personnelle d’autre part. Qui, parmi ses amis, proches, et clients, sera porté à croire ces âneries… ? Surtout qu’un peu de vérité s’est glissé çà et là, comme ces clichés pris l’année de ses vingt ans et qui resurgissent maintenant… Elle a pris le bus la tête basse, et a rejoint le poste presque en rasant les murs.

Visiblement, elle n’est pas la seule à avoir dans l’idée de porter plainte, à la fois contre le piratage, la divulgation de ses informations personnelles, et les conséquences éventuelles de ces révélations : le poste est bondé et il n’y a même plus un siège de libre pour patienter. Bon. Il va falloir qu’elle prenne son mal en patience, et elle ne peut même pas s’occuper sur son téléphone : elle l’a passé en mode avion pour fuir les notifications de messages et les appels anonymes qui s’enchaînent depuis deux jours. Alors elle passe le temps en croquis sur le petit carnet qu’elle conserve toujours dans son sac en main, jusqu’à ce que, finalement, après plusieurs heures d’immobilité forcée, son tour arrive enfin.

Au guichet d’accueil, l’agent de service a l’air plus qu’épuisé. Rhea ressent un élan de sympathie pour le personnel du poste qui doit faire des journées à rallonge depuis le 24 mai – ils ont tous des cernes plus ou moins prononcés, et elle se doute que son cas ne sera qu’une goutte d’eau dans un océan de tracas.

« C’est pour quoi ? »
« Je viens déposer plainte pour le piratage, comme beaucoup d’autres je pense… Et aussi pour actes de vandalisme et menaces, je suis propriétaire d’une galerie et ma devanture a été caillassée ce matin. »

Le soupir de l’agent pourrait déplacer une montagne, et il pianote sur son clavier puis la fait attendre à nouveau, dans la pièce suivante. « Un officier va venir vous chercher. » Visiblement, son cas nécessite plus de démarches que les simples divulgations d’informations, et ça la rassure un peu de constater que les forces de police prennent l’affaire au sérieux. Cette fois, il y a quelques sièges, et elle s’installe, résolue à patienter le temps nécessaire et priant pour que l’agent qui s’occupera de son dossier soit en mesure de lui venir en aide.  



Reagan McLay
Reagan McLay
Good cop, bad guy.
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Pseudo : Nagel / Thibonosaure.
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CW : Meurtre - violence - langage vulgaire - relation toxique - patriarcat.
Messages : 122
Le vrai du faux 8a0a92f298888e2a74fd040881304f7464a8c14f
Occupation : Inspecteur-chef de la police édimbourgeoise.
Âge : 54 Quartier : Maison familiale à New Town où vivent encore ses deux derniers fils.
Situation familiale : Marié à Maddison McLay, père de trois enfants : Jonathan, Joey & Joshua.
Don : Reagan est très colérique de nature et ce, depuis tout petit. Son don, qui agit inconsciemment, fait en sorte qu'il crée autour de lui une « zone » qui fasse bouillir et grandir plus que de raison la colère de toutes les personnes environnantes.

Plus son don se manifeste, plus il semble contracter des problèmes cardiaques.

Couleur : #cc3300

Le vrai du faux Empty Re: Le vrai du faux

Ven 12 Juil - 20:11
LE VRAI DU FAUX
   Reagan déteste l'informatique. Les touches ne lui semblent pas instinctives. Ses doigts sont trop gros pour n'en presser qu'une seule à la fois. Souvent, il passe plusieurs longues secondes à les chercher du regard, et parvient encore à se tromper. Si cela ne tenait qu'à lui, il arracherait immédiatement le poste informatique du bureau afin de l'écraser à l'autre bout de la pièce dans un coin. Peut-être même qu'il sortirait un pistolet et qu'il viderait son chargeur en direction de l'écran qui volerait en éclats.

Il n'avait jamais évolué avec la technologie. Aussi loin qu'il s'en souvienne, la dernière innovation informatique qu'il avait appris à maîtriser un tant soit peu, c'eut été le Walkman. Et puis un jour, la fièvre du numérique s'est emparée de chacun sans qu'il ne sache vraiment pourquoi, ni comment. En se baladant dans les rues d'Edimbourg, il ne voyait plus que des automates à qui l'on venait de greffer un énorme appareil téléphonique à l'oreille et qui, les années filant, avait su devenir si petit qu'il pouvait désormais directement s'insérer dans l'oreille et n'être qu'à peine perceptible. Il avait, en les regardant, l'impression de voir des préparateurs de commandes de chez McDonalds. Cette pensée, sans doute, lui vint du Big Mac qu'il venait de finir et dont il avait lancé le papier froussé dans la corbeille située à l'autre bout de la salle, là où il aurait aimé fusiller le large écran d'ordinateur dont on l'avait affublé aujourd'hui.

Depuis peu, Reagan avait repris du service. Il avait été heureux les premiers jours, soulagé de retrouver les siens, de pouvoir à nouveau se présenter comme l'inspecteur-chef McLay, d'arborer à sa poitrine sa belle étoile de shérif et tourner enfin, du moins espérait-il, la sombre page de ces derniers mois qui l'avaient vu tantôt dans la peau d'un meurtrier, tantôt dans celle d'un grand blessé.
En juin 2023, en effet, il avait été suspendu après la mort de Finnegan sur le port de Leith ; une mort qui ne laissait que peu de doutes sur l'identité de son assassin. Il avait encore de la poudre sur les mains lorsqu'on l'a trouvé. Les balles correspondaient à son arme de service. Et il manquait très exactement trois balles à celle-ci. Les trois qui s'étaient logées dans le corps désormais sans vie et froid du trafiquant.
Par la suite, en septembre de la même année, après une énième dispute avec sa femme, Reagan avait failli perdre la vie. Sa situation particulièrement stressante avait, selon les médecins, eut raison de son coeur qui avait subi un arrêt de quelques minutes. C'était, d'après eux toujours, un miracle qu'il s'en soit sorti et, qui plus est, sans séquelles apparentes.
Il avait ensuite regagné le domicile familial et avait été tenu épargné de la poursuite de l'affaire le concernant, son procès s'effectuant sans lui. Pour tout dire, dès son retour, le grand barbu s'était encore plus senti laissé sur la touche. Homme d'action, il détestait que l'on prenne soin de lui à outrance, qu'on le veille, le dorlote, qu'on s'inquiète du moindre mouvement qu'il pouvait effectuer. Il n'était pas toutes ces lopettes qui comptent sur les autres pour se relever. Non, s'il tombe, Reagan se relève, seul.

Aujourd'hui, il est debout mais il préférerait peut-être, en son for intérieur, ne point l'être. Afin de le ménager, lui avait-on dit, il était temporairement retenu dans les bureaux et allait se charger des différentes plaintes déposées par les civils dans les jours à venir avant qu'il ne retourne sur le terrain. L'agent Garfield s'était moqué un peu, le taquinant légèrement sur le sort qui lui avait été réservé par leurs supérieurs et, même s'il aurait aimé le suivre dans sa basse besogne afin de lui apporter une forme de soutien moral, Ul' s'était défendu en se cachant derrière une seule et même sempiternelle excuse : L'administratif et lui ne font pas bon ménage. Putain, ce qu'il lui ferait bouffer son poing à Ulreich Garfield. L'informatique et Reagan McLay, c'était encore pire.

« Alors McLay, c'est la belle vie, non ? »

Adossé à l'encadrement de la porte, laquelle était ouverte depuis tout à l'heure, il y avait Bishoff. C'était un grand type aux lunettes à monture d'écailles, portant toujours une chemise blanche serrée, trop proche du corps, et qu'il soupçonnait depuis quelques années déjà de porter des cheveux postiches, à défaut d'avoir un toupet naturel. Il faisait partie de ces collègues que Ray' exècre. C'est un de ces petits jeunes, même s'il doit désormais avoir soufflé sa quarantaine de bougies, qui ne jure que par l'informatique et qui n'a jamais trainé le pied sur le bitume pour mettre ne serait-ce qu'une contravention à un automobiliste inconscient. Reagan ignorait, le concernant, s'il était assez idiot pour ne pas comprendre l'animosité qu'il entreprenait pour lui ou s'il était simplement assez fou pour ramener son claque-merde à portée des phalanges de l'inspecteur-chef qui, malheureusement, devait apprendre à se tempérer pour éviter d'être à nouveau suspendu.

« Bouge de là, Bishoff. Grommela t-il tout de même.
« Bien, chef. Heureux de te revoir, en tout cas ! » Il semblait sincère. Reagan optait donc pour l'option 1 : trop idiot.

Sur son écran, il y avait, outre les diverses fenêtres ouvertes sur des pop-up inutiles ou des dossiers logiquement « clos » qu'il avait oublié de sauvegarder, un simple traitement de texte ne comportant que deux lignes péniblement rédigées, parmi lesquels un titre qu'il aurait dû mettre en forme, en vain. Cette vision d'une page blanche le fit lourdement soupirer tandis qu'il s'avachit dans le dossier de son fauteuil. Depuis qu'il était arrivé ce matin, il avait d'ailleurs passé plus de temps à régler ce foutu fauteuil que son prédécesseur avait usé au point où il pouvait faire flirter sa nuque avec le sol tout en grinçant comme cinq cent mille diables jaillissant du tréfond du Tartare, qu'à rédiger un papier cohérent et satisfaisant.

« McLay, on a quelqu'un pour toi au guichet. Tout le monde est pris. C'est Trent qui te demande si tu peux t'en occuper. » Lança encore Bishoff, revenu, toujours aussi idiot, et un café crème à la main.

Ruminant encore dans sa barbe, il s'arracha de son siège qui continua de tourner comme une toupie folle au moment où il fut libéré du poids de son réparateur qui se dirigea alors vers l'accueil. Enfoiré de Bishoff. Enfoiré de Trent. Qu'on lui rende les clés de sa caisse, son holster, son coéquipier - bordel, il en venait à regretter Garfield maintenant, c'est dire - et qu'on le laisse faire son putain de métier. Reagan McLay n'était pas un officier de bureau, tout juste bon à remplir un formulaire de plainte. Il était un agent de terrain, un enquêteur, un inspecteur-chef qui n'avait jamais rédigé une déclaration sur un foutu ordinateur et qui ne jurait que par le stylo bleu et le papier blanc.

Arrivé à l'accueil, l'officier en charge du guichet, Trent, lui fit un mouvement lascif du menton en direction d'une jeune femme qui, visiblement, n'attendait plus que lui pour se lever. C'était une petite brune au teint halé, qui ne payait pas de mine, assez belle, apparemment assez anxieuse. Pour les citoyens droits, ce n'était jamais vraiment une partie de plaisir de se rendre dans le commissariat. Pour les délinquants et criminels non plus, finalement. Seuls les officiers, comme Reagan McLay, étaient contents de mettre les pieds ici. Quoiqu'aujourd'hui, il aurait aimé être épargné.

« Trent, dis à Ferguson que son ordinateur fonctionne pas. Et que la chaise qu'il m'a prêté était cassée.
- Euh, était cassée ?
- Je l'ai réparée. Par contre, l'ordinateur, c'est son affaire. Et je te prends ça ça. » Il tira d'un vieux casier bleu une liasse de papiers blancs et sortit d'un petit sceau un vieux stylo bleu qu'il essaya sur la première feuille en dessinant, l'air rageur, un large tourbillon pour s'assurer qu'il n'était pas sec.

D'un geste, il invita la jeune femme à le suivre et retourna alors, après avoir marché quelques instants seulement dans un étroit couloir à travers lequel passaient quelques officiers en tenue noire, à ce qu'il estimait être sa cellule personnelle. Laissant passée la dame, il suivit et retourna derrière son bureau. L'écran affichait un message d'alerte : l'antivirus ne fonctionne plus, souhaitez-vous le renouveler ou prenez-vous le risque de naviguer sans ? Il déposa sa liasse de feuilles à côté du clavier qu'il attrapa pour le déposer juste sous l'écran, se saisit de la souris et ferma l'ensemble des documents en ignorant la demande de sauvegarde et, à force de tout fermer si vite, un nouveau message d'erreur fusa sous ses yeux tandis que l'ensemble des documents étaient gelés et se paraient alors d'un fin voile blanc empêchant leur fermeture prématurée.

« Mh. Vous m'excuserez, on va procéder à l'ancienne. » Et sans plus tarder, il força l'arrêt de l'outil informatique en maintenant enfoncé son pouce sur le bouton d'arrêt, sans succès. « Vous savez comment on s'occupe de ce truc, vous ? » Et il dirigea l'écran vers la jeune femme afin de lui faire constater le champ de destruction généré par Reagan, puisque deux nouvelles fenêtres noires s'étaient ouvertes et faisaient défiler des données codées dans une écriture verte peu rassurante mais qui ne semblaient pas inquiéter plus que de raison Reagan.
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Le vrai du faux Empty Re: Le vrai du faux

Dim 6 Oct - 23:05
LE VRAI DU FAUX
Le va-et-vient des agents de police lui donne un peu le tournis, et Rhea essaie de ne pas trop se faire remarquer tandis qu’elle suit d’un œil attentif les allées et venues des résidents du coin. Là-bas, une femme à l’uniforme quelque peu froissé écoute d’un air morne un couple de personnes âgées visiblement stressées, de l’autre côté un jeune homme énergique escorte manu militari un adolescent qui proteste de son innocence à grands cris, ici un homme ventripotent transporte une pile de dossiers en équilibre instable. Qu’une telle paperasse soit encore nécessaire à notre époque dépasse l’entendement de l’Américaine, et elle frémit en pensant à la multitude d’arbres massacrés pour permettre l’impression de si tristes comptes-rendus. Navrante, cette mauvaise pente que l’humanité est en train de collectivement dégringoler, mais qu’y peut-on ? Les criminels existeront toujours, et le récent piratage qui l’amène en ces lieux prouve à Rhea que sa piètre impression de ses concitoyens est amplement méritée.

Un mouvement attire son attention ? Près du guichet où on l’a accueillie, un homme d’un certain âge vient de rejoindre l’agent qui l’a envoyée vers le siège où elle patiente depuis maintenant un bon moment. Pas vieux, pas vraiment ; mais pas jeune non plus, et il y a un je-ne-sais-quoi de curieusement abattu, dans la ligne de ses épaules. Comme une résignation silencieuse à une torture contre laquelle nul recours n’est possible. Il faut bien admettre que l’incessant défilé de plaignants deux dernières 48 heures aurait de quoi désespérer, probablement, jusqu’au plus aguerri des agents… Voilà bien un métier qu’elle n’aurait jamais pu exercer, l’égoïste galeriste à la compassion étroitement muselée. Se préoccuper d’autrui n’est qu’une perte de temps, un gâchis d’énergie et de sentiments ! Alors, se mettre au service de la communauté, avec tout ce que cela implique d’ingratitude, de malhonnêteté et de mauvaise foi à supporter… Brrr, non, très peu pour elle.

D’un geste, il convoque Rhea à sa suite, et elle s’empresse de se lever, cramponnant son sac à main comme si sa vie en dépendait. Elle ne se sent pas du tout à l’aise, ici, et elle a hâte que tout soit terminé. De quelques pas rapides, elle s’accroche au sillage de l’agent, traversant un couloir pullulant d’autres membres de son espèce, tous l’air très occupés. Ils parviennent en quelques instants à un bureau dont elle déchiffre la plaque : McLay, ça dit. Elle n’a pas le temps de voir le reste, il s’est effacé pour la laisser entrer et ferme la porte derrière elle. La chaise sur laquelle elle prend place n’est pas particulièrement confortable – une astuce pour inciter les plaignants à faire diligence, probablement ? Il s’installe en face d’elle, et une farandole de clic-clics frénétiques se fait entendre dans le silence pesant. Si elle doit se fier au froncement de sourcils qui s’accentue au fil de la symphonie informatique, œuvre magistrale et improvisée qui s’achève sur un retentissant « miiip » contrarié, l’ordinateur n’a pas l’air décidé à coopérer.

Ça commence bien.

« Comme vous voulez, pas de problème ! » s’empresse-t-elle de répondre. Qu’il procède à la machine à écrire s’il veut, elle pourra même fournir les rubans encreurs de rechange, du moment qu’il s’occupe de sa situation. Peu importe s’il fait des copies carbone de ses déclarations ! Ce qui compte, c’est qu’il trouve une solution à son problème.

La tentative d’extinction sauvage du réfractaire échoue, et Rhea ne peut s’empêcher d’éprouver une pointe de compassion devant l’impuissance d’une telle barbarie technologique. « Hum… Vous pourriez le débrancher, je suppose, ça l’éteindrait, mais je vous garantis pas que ça fonctionnerait mieux. Ne le faites pas, hein ! » ajoute-t-elle en toute hâte, peu désireuse de le voir ramper à quatre pattes sous le bureau pour tripoter les câbles d’alimentation. « Permettez ? Je vais regarder, mais ne me passez pas les menottes si j’aggrave son cas, d’accord ? » ajoute-t-elle avec un sourire gêné. L’informatique n’est pas nécessairement son fort non plus, mais elle s’y connaît un peu. Bien obligée, avec la galerie à gérer, les commandes à passer, le loyer à payer, les taxes à déclarer… « On va essayer de lui parler gentiment, pour pas le brusquer… » marmonne-t-elle entre ses dents, à moitié levée de son siège pour atteindre le clavier, s’enhardissant à effleurer délicatement deux touches. Fin de tâche, retour système – les deux fenêtres qui faisaient défiler leurs invocations sataniques se ferment, et l’écran reprend un aspect habituel.

D’une main nerveuse, Rhea défait son écharpe, qu’elle drape artistiquement sur le moniteur pour cacher l’écran, avant de se rasseoir en croisant les mains sur ses genoux. « Voilà. Ne le regardez pas, il ne se sentira pas menacé et on devrait avoir la paix. »

Et pitié, pitié – qu’on s’occupe d’elle, maintenant, et du danger qui la menace.



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