• • • « The Basic Wierd », mais quel nom pourri pestais-je une énième fois mes yeux rivés sur l’écran de mon portable. Les derniers jours m’avaient vu éplucher au peigne fin tout ce que ledit Connor Adamson aka The Basic Wierd avait créé dans le dark web ces derniers jours soit tout juste avant son arrestation. J’étais accoudé au comptoir du bar Hive comme à chaque soir, un kangourou noir par-dessus la tête cachant de peine et de misère l’excitation des autres plus loin. Parfois, je me mettais à sursauter pour un cri trop fort ou une bousculade agressive. J’en allais à regarder derrière mon épaule puis, aussitôt je retournais mon attention sur l’écran. La musique était trop forte, l’alcool coulait déjà à flot malgré les 21 heures sonnant et donc je sentais un mal de tête venir. Mais je ne partirais pas tout de suite obsédé par les allées et venues de The Basic Wierd sur le dark web, ces derniers jours.

Je le connaissais sous mon pseudonyme Dark Hero et il nous est arrivé, de temps en temps, à communiquer sous messages cryptés. Il était bizarre à croire en de la magie, ou je ne savais quoi, gangrénant Édimbourg. Adobe Photoshop pouvait être cracké et utilisé pour changer les faits d’une situation réelle et les gens gobaient tout.

Si crédules, si stupides.
Peut-être devrais-je user d’une technique semblable et je deviendrais riche ?

Avant tout, je me demandais si Connor Adamson était véritablement The Basic Wierd. Peut-être n’était-ce qu’un leurre ? Nous étions le 1er avril, le jour des farces n’était pas fini. Et si cela n’avait été qu’une grosse blague justement. Alors, je tentais de chercher des indices sur son activité … Rien. Il n’y avait rien. S’il était encore en liberté, le bougre se coltinerait évidemment dans le silence pour quelque temps juste pour éviter que nous tous, on le découvre sur le Dark Web et l’épingle en public.

Moi ? Moi, j’aurais aimé mettre la main sur lui. Peut-être que ça m’aurait donné une certaine notoriété.

Las, je fermais mon ordinateur. C’était à ce juste moment qu’une pierre brisa l’une des fenêtres donnant sur la rue. En un réflexe, je me penchais à trébucher entre les tabourets puis, une table. Finalement, je me retrouvais à plat ventre sur le plancher et sous celle-ci, mon menton terriblement douloureux. J’avais dû me le heurter sur le rebord de la table. Figé, je restais là dans le chaos qu’était devenu le Hive. Si je pensais que le bar l’était en temps normal, là c’était le summum. Des gens gueulaient ! J’en entendais qui pleuraient ou même des cris de souffrance. Moi, mon ordinateur tout près je restais sous la table sous le choc.

• • • Sûrement que j’avais eu l’air du parfait imbécile à me carapater sous une table. Au moins, j’eus l’esprit assez vif pour sauver mon ordinateur portable in-extremis. Ok, la tour contenait toutes mes données, mais celui-ci permettait de travailler dessus partout où j’allais. Il n’était pas question que je le perde. Cassé, ça irait parce que je pouvais en extraire les données, mais perdu … Cela aurait vraiment été la poisse. Sous la table, je me sentais déjà mieux tel si je trouvai un trou pour me cacher. Des pas fourmillaient de partout. Des gens hurlaient des ordres. Des cris suraigus se propulsaient jusqu’à mes oreilles. Je n’avais pas eu peur, j’avais été surpris. C’était tout ! Je peinais à calmer ce bourdonnement intense dans mes oreilles. J’avais envie de mettre mes mains tout contre comme je le faisais enfant, mais … Non, je n’allais pas pourvoir à cette idée enfantine. Et là, j’eus le malheur de mettre la main gauche un peu trop loin et on marcha dessus par mégarde. Je la retirais aussitôt que je pus le faire avec une grimace de douleur au visage et des larmes aux yeux. Mais c’est un pachyderme lui pestais-je par devers moi ? Alors, je me sentis tiré par on ne savait quelle force surhumaine.

- Hé ! Je …

Tiré d’au-dessous de la table par je ne sus quoi, j’avais senti mon genou et l’épaule droite heurter un peu n’importe quoi. Ça faisait mal ! Un stress était alors subrepticement monté en moi lorsque j’entendis Porter me gueuler dessus. Je ne pus qu’hocher la tête rapidement. Tel un élastique en pleine extension, je récupérais mon ordinateur portable. C’était bien avant que Porter m’amenât derrière lui.

- Hé ! Attends ! Je suis capable de courir seul que je tentais de gueuler manquant par deux fois de me fracasser contre une table puis, un homme passant par là tout aussi en panique. Qu’est-ce qu’il se passe ?

À l’évidence, Porter ne s’arrêtait pas du tout se fichant complètement de mon bien-être et on passa derrière le comptoir du bar. Je regardais au-delà de ce dernier pour deux secondes et sûrement, je trouvais le point de vue de ce côté-ci différent. Heu … Bien, je ne pus juste pas continuer de regarder parce que j’avais failli recevoir le cadre d’une porte dans le nez. Enfin, je le frôlai de mon corps tiré tout aussi brusquement vers un couloir plus sombre et moins bien entretenu. Là, nous nous étions arrêtés et moi je pris ce moment pour reprendre mon souffle. Non mais, j’avais failli me pisser dessus ! Non, je ne le fis pas ! Enfin, presque pas … Certes, personne n’avait besoin de le savoir. À cette pensée, je croisai le regard de Théo pour le détourner rapidement.
Je n’avais jamais été très à l’aise avec cet homme.

- Il se passe quoi même si je savais me répéter ? Pourquoi il y a des gens masqués dans le pub ?

Je faisais écho aux faits récités par Karl comme si ça me reconnectait avec la réalité. Je me sentais hagard et en panique. J’étais déjà près d’une anxiété de panique quand je regardai ma main droite plein de sang. Il y avait un très petit morceau de verre coincé dans ma paume. Une dizaine voire une quinzaine de secondes furent assez pour m’amener à sentir un étourdissement et je dus me laisser glisser le long du mur m’asseyant au sol. Je fermais les yeux parce que je ne supportais plus de voir tous ces points noirs puis, j’eus chaud et enfin les sons m’apparurent comme si j’avais été sous l’eau.

• • • Qu’est-ce qu’il se passait ? Mais que se passait-il bon sens ? Je n’en avais aucune idée outre un vacarme monstrueux à l’évidence qui me striait la tête. C’était littéralement le chaos partout ! Le Hive était connu pour ne pas être silencieux commençant même à me titiller un mal de tête préalablement comme toujours, mais là c’était le summum. Des gens avaient pénétré à l’intérieur et ils ne voulaient pas de bien à ceux y étant déjà.

Et il pouvait bien parler Porter avec mes deux neurones. Lui, il ne connaissait que la réponse par la violence. Si ça, c’était être intelligent je ne comprenais plus rien.

Mais je n’avais rien dit. D’abord parce que j’y serais sûrement resté baignant dans mon sang. – Non, je n’étais pas stupide et être incapable à préserver ma vie. – Ensuite, bah Porter me trimballait de partout dans le bar et quand j’heurtais murs, meubles ou gens passant par là je ne pensais à rien d’autre. Enfin, j’avais chaud maintenant.

Je dus m’asseoir parce que je n’arrivais plus à tenir debout sur mes jambes. J’avais des nausées et j’allais m’évanouir et Karl n’aida pas quand il m’avait gueulé dessus. Il me stressait voilà tout. J’entendis à peine les bruits sourds contre une porte tel ceux portés sous l’eau. Je savais ce que je vivais soit une chute de tension. Sûrement que le sang perçu sur ma main gauche y était pour quelque chose, mais il y avait plus. Je savais l’énervement et le stress encourut ces dernières secondes pour quelque chose aussi. Puis, je faisais de la basse pression. Habituellement fier, car ceci m’aiderait à vivre plus longtemps – le sang passait moins vite dans les tuyaux et les abîmant moins, - en ce moment je me sentis gêné d’être aussi couard devant tous. Je tentais de balbutier quelques mots pour indiquer à Karl, Porter et même Théo que c’était une baisse de tension.

- C’est juste une baisse de …

Non. Ils ne semblaient pas m’avoir entendu voir, tout simplement, compris. Ça m’agaçait parce qu’ils ne comprenaient rien. Que ce n’était pas grave, je n’allais pas mourir ! Certes, mon état devait faire croire en un pauvre idiot. J’étais incapable de marcher, en tout cas pour le moment. Il me fallait que quelques minutes, mais je n’avais pas envie de lui en faire part. J’étais effrayé par lui et sa colère à mon égard. Porter avait alors enroulé un bout de tissu venant de son t-shirt autour de ma main. J’eus un frisson à sentir le tissu probablement poisseux et ayant touché le corps d’un autre contre moi. C’était dégueulasse.

Mais je ne pouvais rien y faire.

J’étais fatigué allant à me laisser hisser sur quelqu’un, Karl il me semblait. Je dus alors m’évanouir ou je ne savais quoi parce que la seconde suivante, je sursautais à entendre des sirènes de police.

Subitement, je me rendis compte que mon ordinateur portable manquait.

- Karl … Karl, laisse-moi descendre. Je … J’ai perdu mon ordinateur portable.

Arguais-je subitement avec véhémence comme si cet ex-militaire ne pouvait pas me faire de mal. Faux, mais je ne pouvais pas non plus perdre mon ordinateur. Jamais ! Ce n’était pas possible parce que je l’avais avec moi juste avant de ressentir ces picotements puis, la chaleur et enfin cette envie de vomir. Il avait du rester plus loin dans le couloir soit où je m’étais allongé précédemment. Je devais aller le reprendre. Aussitôt que j’y pensa, un « boum » lointain ce fit entendre sur la porte tout au fond. Je tournais la tête dans la même direction, vers un noir total qui m’empêchait de voir et la porte et mon ordinateur.

- Laisse-moi descendre, je te dis ! Si je perds mon ordinateur, c’est tout un tas d’informations que vous perdez aussi que je commençais à gueuler tout en gesticulant pour me débarrasser de Karl. Arrgh !

Je finis par atteindre le sol et ne perdant pas de temps en supprimant tant bien que mal les bourdonnements dans mes oreilles et les points noirs dans mes yeux, je courus dans le couloir jusqu’à voir l’ordinateur. Je m’en emparais. C’était moins une parce que la seconde suivante, la porte se fit défoncer totalement et …
Et je me reculais lentement avant d’heurter le mur impossible d’aller plus loin.

Là, je trouvais la froidure de ce dernier très agréable alors que je me forçais à ne pas m’asseoir malgré tout. Un homme masqué se trouvait, en effet, devant moi.

- Tu … Tu peux passer si tu veux que je lâchasse d’une voix plus effrayée que je ne l’aurais cru. Pourquoi avez-vous brisé les fenêtres ?

- Parce qu’il y a tant d’injustice dans ce monde et tu le sais parfaitement.

Sa réponse me laissait pantois, mais à étrangement je le comprenais. L’injustice oui, il y en avait tant. Simplement, était-ce assez pour casser des choses ? Non, bien sûr que non. Alors que nous nous regardions dans les yeux, aucun ne parlait plus.

• • • C’était quoi l’injustice ? Pour moi, c’étaient des gens qui ne pouvaient pas se payer les études souhaitées, des gens qui se retrouvaient victimes d’autres sans avoir rien fait de mal. Je ne comprenais pas pourquoi cet homme parlait d’injustice alors qu’apparemment, il commença les hostilités. Pour moi, il venait justement de faire des victimes innocentes. Est-ce qu’il était seul ? Sûrement pas parce que je me vis sursauter au bruit de casse entendu de l’autre côté de la porte. Elle était entrouverte et je jurais avoir vu quelqu’un blessé. L’homme dont je ne voyais pas le visage – ou à tout le moins le haut – semblait avoir eu un geste amusé envers moi. Il souriait, mais je ne comprenais pas pourquoi ? Il n’y avait rien de drôle, non ?

- Tu es idiot à rester planté-là.

Alors moi, je reculais un peu longeant le mur. Il voulait peut-être juste parler. J’aurais sûrement voulu tenter de le rabrouer sur son idée de l’injustice, mais dès que l’idée arriva jusqu’à ma bouche, j’entendis un ordre de Porter derrière moi. Je l’avais oublié. Je pensais qu’il était parti loin d’ici. Tel un vas-et-viens incessant, je me mettais à regarder et Porter et cet homme masqué. Je me reculais lentement. Je retournais tranquillement vers Porter comme celui-ci me l’avait explicitement ordonné. Je tenais l’ordinateur de mes deux mains, la gauche l’entourant de l’extérieur pour cause de ce bandage improvisé. Bandage que je ne sus pas enlever par mes propres moyens ou, en tout cas, pas dans cette position. Près de Porter, j’entendais un vacarme pour me retourner avec des yeux surpris de voir Theo sauter sur l’homme masqué. Mais … Pourquoi marmonnais-je sans réaliser totalement ce qui se passait sur le coup ? Quand Karl bondit dans la mêlée, je fermais les yeux serrant l’ordinateur comme s’il avait été une bouée de sauvetage.

Une porte claqua.
Théo parla d’injustice et moi j’ouvris les yeux. J’étais éberlué à trouver l’homme masquer au sol.

- Est-ce que c’était vraiment nécessaire ?

Que j’arguais directement avec Théo, la peur subitement au ventre. Mes yeux étaient vrillés sur lui et je voulus continuer ce débat compte tenu de ce qu’il disait de moi. Non. Il ne connaissait rien sur le corps humain. Et puis, je n’avais même pas pris d’alcool et donc pourquoi j’aurais eu cette possibilité d’uriner ? J’avais déjà eu peur. Maintenant, mes oreilles bourdonnaient en permanence et même si ça m’agaçait et le mal de tête non loin, mon corps ne pouvait plus être surpris. Étonnement, ce serait plus lui qui aurait ce besoin par les trois bières qu’il avait bu depuis le début de la soirée.

Theo cherchait toujours à me mettre en colère de toute manière et ce soir n’était certainement pas le moment où Porter me permettrait un débat.
Il venait justement de m’ordonner d’ouvrir une porte.

Huh que je marmonnais à part moi surpris de prime abord. Quelle porte continuais-je dans cette même émotion ? Mais il la pointait et moi, je jetais donc un dernier regard sur l’homme masqué au sol, presque douloureux, pour courir jusqu’à la porte. J’avais couru parce que Porter semblait impatient et je craignais son courroux. La porte avait un dispositif numérique. J’ouvris l’ordinateur et avec un fil que je cachais dans mon sac à dos, je le reliais à la machine. Il fallait juste avoir le mot de passe et avec le logiciel que j’avais installé, ce serait aisé. Quatre chiffres. Pas plus. J’étais ainsi, concentré à ouvrir le logiciel et suivre les étapes de la procédure et cela avec une main ! La droite ! C’était dur. Les ordres de Porter furent tels des bruits de fonds agaçants comme les ailes d’une mouche me volant autour, mais en pire parce qu’il parlait si fort.
À parler fort comme ça, on finirait par nous entendre. Pourtant, je ne disais rien.

Les uniformes bleus. La police ? C’était certain qu’ils viendraient et s’ils nous trouvaient, ils sauraient tout. J’irais en prison. En fait, ce serait plus honnête, mais je craignais que Poppy ne voudrait plus me parler alors. Ces pensées tourbillonnaient dans ma tête jusqu’au moment où Porter me demandait si cela allait.

- Oui, ça va. Le code était facile, mais le dispositif a rendu la porte lourde clamais-je de manière monocorde lorsque celle-ci s’ouvrit enfin. Je ne sais pas si on devrait la fermer complètement.

Je soufflais ces mots, un peu effrayé alors que je refermais mon ordinateur, le câble entre les mains. Tout ce temps, je gardais un pied dans la porte pour la tenir ouverte. Le dispositif l’alourdissait. Je ne voulais pas me retrouver enfermé là-dedans. J’entra tout en gardant la porte ouverte avec mon corps.

• • • J’avais hoché la tête et cette fois franchement envers Porter Wilks. Oui, je craignais de ne pas pouvoir l’ouvrir à nouveau de l’autre côté. Non, je ne craignais pas les endroits clos … Bah enfin, un petit peu quand même. À chaque fois que je prenais un ascenseur par exemple, mon souffle devenait un peu plus court à la pensée de ce qui m’arriverait s’il se bloquait entre deux étages. Est-ce que j’allais mourir là, mon corps suffoquant ? Évidemment que non, car un ascenseur n’était jamais complètement scellé. Certes, j’avais quand même peur et l’idée de rester enfermé dans cette pièce m’apparaissant petite et sombre eut l’exact même effet. J’essayais donc de rationnaliser et quoi de mieux pour ce faire qu’opter pour une conséquence de rester enfermée complètement opposée à la peur de l’être.

- S’il y a un mot de passe numérique, c’est qu’il y a quelque chose de valeur de l’autre côté. Un coffre-fort par exemple. Généralement, pour plus de sécurité, ce genre de lieu est préférable d’être déverrouillé d’un côté seulement et donc quand on en sort il se verrouille automatiquement.

Sur ces mots dits de manière monocorde sans regarder quiconque, j’avais repris ordinateur et sac. Néanmoins, je craignais ces bruits alentours et ça avait dû se ressentir dans ma voix. J’entrais donc à la suite des autres laissant, peu à peu, mes yeux apprivoiser la pénombre. En même temps, je cherchais un interrupteur.

J’entendis soudainement un BOUM qui me fit sursauter. En fait, ça ressemblait plus à deux hommes qui venaient de s’heurter mutuellement. Aussitôt, je me fis pousser hors du chemin de la porte par un Porter agissant au quart de tour. Je me précipitais ainsi, tête la première sur Karl lui entrant dans le ventre. Lui, il agissait comme bon lui semblait me repoussant à son tour de côté. J’avais vraiment l’impression d’être un ballon de football lors de la coupe du monde. Je me vis ainsi, tomber contre le mur du fond glissant tout doucement pour arriver au sol. Je serrais toujours l’ordinateur de mes deux bras contre moi quand Théo était sorti en trombe de la pièce et, un peu plus tard Porter nous annonçant, les rues barrées de partout autour du Hive. J’hochais la tête envers ses derniers dires songeant très rapidement la même chose que lui. Nous n’avons pas le choix murmurais-je à part moi craintif envers eux. Mon envie était justement de fuir le plus vite possible les lieux ce soir. Malheureusement, ma raison était revenue au centuple s’exprimant sur la stupidité de la chose. Karl stipula que nous allions nous amuser et je fronçais les sourcils avec incrédulité l’observant à partir du bas pendant quelques secondes. Ce fut bien assez.

Moi, j’étais tout entortillé. Je m’assoie donc plus confortement en tailleur, l’ordinateur au centre. Je cherchais encore un interrupteur ou encore quelque chose qui ferait en sorte de maintenant la porte ouverte, mais pas trop en même temps. Je trouvai alors des boîtes de cartons et quelques petits coffres en métal sur des étagères. Je me mâchouillais la lèvre inférieure parce que je sentais que nous étions réellement là où les propriétaires du Hive gardaient leur argent comptant. Je n’avais donc pas trop envie de révéler ces boîtes métalliques ni de continuer à chercher un interrupteur au cas où mes compagnons verraient celles-ci … Les voleraient.

Peut-être que j’avais voulu les en détourner.

- Je pense que ces manifestants sont liés à l’arrestation de Basic Wierd il y a quelques jours. Attendez, ça fait combien de temps ? On est en avril. Oui, quelques jours à tout le moins haussais-je les épaules. Je ne sais pas pourquoi ils manifestent pour lui. Après tout, il n’avait qu’un blog dans lequel on pouvait lire des articles assez étranges. Je n’ai jamais rien cru en ce qu’il écrivait.

J’haussais les épaules tout en allumant mon ordinateur pour vérifier si j’avais une connexion dans cet endroit. Sûrement si on laissait la porte déverrouillée, ce serait le cas.

- Euh … Si vous voulez avoir une connexion Internet, il faut laisser la porte ouverte un peu.

Lâchais-je à nouveau lorsque je voyais Porter concentré à pianoter sur son téléphone. Ma connexion était effectivement faible et donc les murs l’en empêchaient.

• • •Porter Wilks ne se caractérisait pas réellement de gros bras. En fait, il l’était comme Karl et Théo. Tout le monde dans cette bande savait se battre un minima … Sauf moi ce qui me suffisait de croire en l’incapacité à m’en échapper. Porter lui, pouvait être autant vil et sadique que réfléchi. C’était peut-être pour cela qu’il faisait office de chef de la bande. Il m’intimidait plus que de mesure et presque plus par rapport aux deux autres, en particulier Theo. Je ne savais jamais comment il allait réagir. Est-ce que ce serait la moquerie ou bien de l’admiration voire une confiance en moi cette fois ?
C’était effectivement cette dernière qui prévalu moults minutes plus tôt.

En réalité, je ne savais même pas si j’allais tous nous sortir de là et ça me mettait donc une pression de fou. Si je n’y arrivais pas, il m’en ferait voir de toutes les couleurs ou laisserait Karl et Théo le faire à sa place. Peut-être qu’il n’aurait alors, plus besoin de moi. Je ne vaudrais plus rien si on se faisait prendre. Mais je n’arriverais à rien sans une connexion interne et il n’y en avait pas ici. Ainsi, je stressais de fou et plus encore quand il vint s’asseoir près de moi à observer ce que je faisais sur mon ordinateur.

Je ne faisais rien.
J’attendais de voir la connexion s’afficher en bas, à droite.

Je me passai une main nerveuse dans les cheveux tout en tentant d’ouvrir un logiciel qui me permettait à comprendre pourquoi une connexion internet était faible. Bah ! Je savais pourquoi dans ce cas-ci, mais au moins ça me permettait de faire quelque chose aux yeux de Porter. J’avais ainsi, à nouveau ouvert la fenêtre diminuée au préalable quand le grabuge avait commencé : Basic Wierd. Moi, j’hochais docilement la tête aux dires de Porter Wilks. J’étais quand même sincère dans mon geste. Je m’imaginais aussi que ce « Basic Wierd » n’était qu’un troll parmi tant d’autres et l’un de ceux ayant lu et relu les romans de la saga Harry Potter.

- Je ne le connaissais pas personnellement, mais bon j’en avais entendu au travers différents sites web déblatérais-je tout en tentant de retourner chercher des informations sur cet homme. La police a trouvé qu’il se nomme Connor Adamson pour l’arrêter. Je ne sais pas trop comment ils s’y sont pris.

Je lâchais un soupir, car je craignais sincèrement un jour que ça m’arrive aussi. Un jour, je serais arrêté par la police. Au moins, moi je ne trimballais pas de mensonges sur les gens. Mais moi, je volais. Je m’étais surpris quand Porter m’avoua avoir été l’une des cibles. Heureusement, Basic Wierd avait été arrêté et donc les coordonnées et bien d’autres choses sur Porter Wilks ne pourraient pas continuer à être volées si cela s’était produit. Ça pourrait effectivement lui coûter cher à lui, mais aussi à nous tous. À moi ?

Mais Porter ne semblait pas du tout s’en faire ce qui me surpris. Ne connaissait-il pas du tout comment fonctionnait un piratage informatique ? Quand un pirate s’en prenait à des données, c’était pour les fourguer sur un site web inaccessible des gens lambdas et les utiliser plus tard. L’homme semblait plutôt s’ennuyer et moi, ayant arrêté de me borner à chercher des informations sur un internet non-fonctionnel, l’écoutait se plaindre d’avoir du emmener de quoi jouer ou bien pour préparer la prochaine action du groupe. Évidemment, c’était avant qu’il se tourne à nouveau vers moi intéressant par le fait même Karl et Théo, le premier ayant précédemment donné un avis négatif quand à notre situation actuelle. Ça me stressait d’avoir l’attention de tout le monde. J’aimerais bien que Karl, au moins, aille continuer à surveiller le couloir. Mais j’allais bien devoir répondre à Porter. J’haussais ainsi, les épaules sans trop le regarder penaude d’être incapable à faire quoique ce soit.

- La connexion est trop faible, je ne peux rien faire malheureusement avouais-je d’une petite voix. Toi … En fait, je me disais que je pourrais faire changer tes mots de passe et tout. Si tu dis avoir été une cible de Basic Wierd, tes données sont déjà sur le dark web attendant d’être utilisée à ton insu.

Ok. J’avouais que je me sentais très peu en confiance de lui parler de tout cela ici et maintenant. Certes, j’avais des doutes et sur l’identité de Basic Wierd et sur le fait qu’il serait uniquement un troll. Ça devait cacher quelque chose de plus gros, non ? Il ne faisait quand même pas cela juste pour la reconnaissance de rapporter des âneries. Je baissais les yeux sur mon ordinateur réussissant à ouvrir la page Facebook de Basic Wierd. Alors là, je la regardais vaguement comme si je lui trouvais quelque chose de très intéressant. Il n’y avait rien en réalité. J’avais déjà passé au peigne fin cette page ce soir.