Dommage collatéral

• • • « The Basic Wierd », mais quel nom pourri pestais-je une énième fois mes yeux rivés sur l’écran de mon portable. Les derniers jours m’avaient vu éplucher au peigne fin tout ce que ledit Connor Adamson aka The Basic Wierd avait créé dans le dark web ces derniers jours soit tout juste avant son arrestation. J’étais accoudé au comptoir du bar Hive comme à chaque soir, un kangourou noir par-dessus la tête cachant de peine et de misère l’excitation des autres plus loin. Parfois, je me mettais à sursauter pour un cri trop fort ou une bousculade agressive. J’en allais à regarder derrière mon épaule puis, aussitôt je retournais mon attention sur l’écran. La musique était trop forte, l’alcool coulait déjà à flot malgré les 21 heures sonnant et donc je sentais un mal de tête venir. Mais je ne partirais pas tout de suite obsédé par les allées et venues de The Basic Wierd sur le dark web, ces derniers jours.

Je le connaissais sous mon pseudonyme Dark Hero et il nous est arrivé, de temps en temps, à communiquer sous messages cryptés. Il était bizarre à croire en de la magie, ou je ne savais quoi, gangrénant Édimbourg. Adobe Photoshop pouvait être cracké et utilisé pour changer les faits d’une situation réelle et les gens gobaient tout.

Si crédules, si stupides.
Peut-être devrais-je user d’une technique semblable et je deviendrais riche ?

Avant tout, je me demandais si Connor Adamson était véritablement The Basic Wierd. Peut-être n’était-ce qu’un leurre ? Nous étions le 1er avril, le jour des farces n’était pas fini. Et si cela n’avait été qu’une grosse blague justement. Alors, je tentais de chercher des indices sur son activité … Rien. Il n’y avait rien. S’il était encore en liberté, le bougre se coltinerait évidemment dans le silence pour quelque temps juste pour éviter que nous tous, on le découvre sur le Dark Web et l’épingle en public.

Moi ? Moi, j’aurais aimé mettre la main sur lui. Peut-être que ça m’aurait donné une certaine notoriété.

Las, je fermais mon ordinateur. C’était à ce juste moment qu’une pierre brisa l’une des fenêtres donnant sur la rue. En un réflexe, je me penchais à trébucher entre les tabourets puis, une table. Finalement, je me retrouvais à plat ventre sur le plancher et sous celle-ci, mon menton terriblement douloureux. J’avais dû me le heurter sur le rebord de la table. Figé, je restais là dans le chaos qu’était devenu le Hive. Si je pensais que le bar l’était en temps normal, là c’était le summum. Des gens gueulaient ! J’en entendais qui pleuraient ou même des cris de souffrance. Moi, mon ordinateur tout près je restais sous la table sous le choc.