Charlie me dit qu’il n’est pas en colère contre moi et je hoche la tête : “Je sais.”. Enfin j’espère. Quoi qu’il pourrait être en colère parce que je l’ai un peu couvé ces derniers heures. Mais le truc, c’est que je ne sais faire que ça moi : l’embrouiller, le couver. Notre vie amoureuse est un subtil mélange des deux, ponctuée de parties de jambes en l’air toutes plus intenses les unes que les autres. Il m’agace, je l’embrouille, il bosse trop, je le couve. On s’engueule, on se rabiboche sur l’oreiller et on est très heureux. Enfin … je crois ? Moi je le suis en tout cas. Sa main se saisit de la mienne et il joue avec mes doigts, nerveusement. Je peux ressentir toute sa nervosité, à la seconde où il me touche. Mes doigts caressent les siens. J’ai envie de lui dire que tout ira bien, qu’on traversera ça ensemble. Mais il penserait que je le prends en pitié. Encore. Alors, je préfère demander ce que je peux faire. Ses épaules s’affaissent et il me demande de mettre un film et … de le prendre dans mes bras. Mon cœur se gonfle d’amour, je hoche la tête. Je ne fais pourtant aucun commentaire, mais je crois que je ne peux pas m'empêcher de cacher le petit sourire qui s’est glissé sur mes lèvres.

Je me redresse, j’attrape la télécommande et un crac terrible se dégage du poste de télévision quand il s’allume. Le son craché par cette dernière est plutôt terrible, mais ça permettra d’apaiser des pensées un peu trop bruyantes. Je parcours les chaînes, tombe sur un téléfilm un peu nul et attrape mon Charlie dans mes bras. Je le cale contre ma poitrine, aussi petite soit-elle et je glisse un baiser sur son crâne, dont les cheveux sont rasés. Je souffle : “Je t’aime.”. Tandis que mes doigts caressent son dos. Je l’aime. Et puis … si c’est ça, dont il a besoin, alors je saurais être là, près de lui.