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Charlie Atkins
Charlie Atkins
The walking redflag
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Wild irish roses ; Skylie  Dzzo
Occupation : Tatoueur
Âge : 29 Quartier : Old Town
Situation familiale : Fou amoureux de sa latina cinglée
Date d'arrivée à Edimbourg : Depuis la naissance
Don : Parfois, quand je dors avec quelqu’un, je me retrouve perdu dans ses souvenirs. Je vois avec ses yeux, parle avec sa voix et je n’ai pas vraiment l’impression qu’il y ait un sens logique à tout ça.

Wild irish roses ; Skylie  9hiv

Wild irish roses ; Skylie  Empty Wild irish roses ; Skylie

Mar 16 Avr - 20:27


It ain't no Backwoods on this side of town
Wanna ride with me to get some more?

Ding ding

La sonnette du shop retentit. C’est drôle comme à une époque ce bruit me tapait sur le système. Aujourd’hui, il fait complètement partie de mon quotidien. C’est un tintement rassurant, à présent. Il est familier. Je lève le nez de ma tablette. J’ai pris l’habitude de dessiner dans la réserve quand je sais que je n’ai aucun rendez-vous parce que ça me permet de ne pas être dérangé par le passage dans la rue qui borde la vitrine. Lorsque je reste dans la salle d’attente, ou derrière le comptoir, je me surprends à être distrait par le moindre mouvement d’arbre. Je me redresse hors de mon siège et je baisse le regard vers ma montre. La prise de rendez-vous ne se fait que le matin, c’est écrit en gros et en gras sur les portes et je n’attends pas de rendez-vous pour un tatouage avant au moins une heure. Je me lève, parce que ça sonne au comptoir et ça m’agace. Je grommelle d’une voix lasse : «-Ouais, bah deux secondes, j’arrive. » J’aime pas quand les clients ignorent les écriteaux et se permettent en plus d’être hyper désagréable. J’ai jamais eu trop de patience de toute façon. Je passe ma tête en dehors de la réserve. Une femme d’une quarentaine d’année m’y attends. Elle se tourne vers moi, nos regards se croisent. Clair contre clair. Elle se décompose, comme si elle avait vu un fantôme. Elle doit regretter d’être entrée ici. Ce n'est pas le genre de cliente habituelle. Elle est bien sapée et elle n'a aucun tatouage, aucun piercings si ce n’est les deux grosses créoles argentées qui pendent de ses oreilles. Elle est trop âgée pour venir faire un matching tattoo avec sa meilleure copine.  

Je ne sais pas pourquoi mais son regard me met mal à l’aise. Elle porte une pochette en carton sous son bras et elle se redresse, comme pour se tenir bien droite lorsque j’arrive à sa hauteur. «-Comme tu es grand. Je t’ai presque confondu avec lui...» J’ai l’impression de me prendre un low kick dans les jambes. Je tangue : «-Hein ? » Sous ses paupières, le même bleu déroutant. Elle a l’air de sonder mon âme, ça me colle un frisson derrière la nuque. Elle crache un rire triste presque étouffé. C’est discret mais ça me met assez mal à l’aise pour que je recule d’un pas. «-J’imagine que tu étais trop jeune pour que tu te souviennes de moi.» Je m’agace. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’impression que j’ai pas du tout envie d’avoir la réponse à ma propre question. «-Ouais, aller. C’est bien madame. Il va falloir rentrer chez vous. On prend les rendez-vous jusqu’à treize heures. Ok ? Aller. Bonne journée.
-Je ne suis pas là pour prendre rendez-vous. Je suis la sœur de ton papa.
-Mon père n’a pas de soeur. » Je ne réfléchis pas sur le moment. Roy n’a jamais eu de sœur. On le saurait. Il est fils unique. La seule qui a une soeur, c’est ma mère et franchement, j’ai déjà bien assez à faire avec une tante relou. On a pas besoin de s'encombrer avec une femme sortie de nulle part. Elle lève pourtant un sourcil et sort sa carte d’identité. «-Je suis Helen. La sœur de ton papa, Aïdan.» Elle pose sa main sur mon avant bras et je recule vivement. «-Ok… On va éviter de se toucher. Vous voulez quoi ?» Je suis sur la défensive. J’imagine que si mon frère entre maintenant et croise ma tante, il va se sentir tout de suite attaqué. J’inspire.  Je crois qu’elle ne partira pas sans qu’on ait une longue conversation très pénible.

J’avais pas besoin de ça. J’avais pas besoin de repenser à toute cette partie de ma vie. J’avais pas besoin non plus qu’on remette toute ma vie en cause. J’étais bien là. J’allais bien. Je me construis, je suis heureux, je prends mes médicaments. Je vais bien. Pourtant, je sais que je n’ai pas vraiment le choix. Si je n’y vais pas, je vais y penser pendant des années. Ça va me hanter et à la fin, j’aurais l’impression d’avoir foiré un truc. Il faut que je le fasse.  Je profite d’être seul pour m’asseoir un instant sur le bord de mon lit. Je rassemble mon courage et toutes les informations qu’elle m’a donné. Aïden Hoffman est mort en 2021 après trois ou quatre séjours en psychiatrie. Il était bipolaire et schizophrène et avait des problèmes de drogue. Il vivait avec son père à Glasgow depuis tout ce temps. Il a plusieurs fois essayé de recontacter maman. Visiblement, elle refusait tout contact. C’est chelou, tout ça. Ça n’a rien à voir avec les informations que j’avais. Ma mère m’a annoncé le décès de Aïden un an après qu’on se soit installé avec Roy. Elle m’a dit qu’il était mort et qu’il avait été enterré au cimetière de Glasgow. J’ai pas souhaité lui rendre hommage. Il faut dire que j’étais complètement traumatisé par la dernière année qu’on avait passé avec lui.  

Ma mère, c’est pas le genre à mentir. Ça ne lui ressemble pas. Elle est pas vicieuse comme cette putain de famille. Je me dis que peut-être qu’elle ment, cette femme. J’ai aucune preuve, après tout. Je ne vais pas me mettre à douter de ma propre famille au profit de gens que je connais pas. J’ai aucune raison de ne pas lui faire confiance. Et même s’il avait été vivant tout ce temps, j’aurais quand-même pas voulu le voir. Alors ça ne change rien…. Pas vrai ? Je passe une main sur ma tête en grognant. J’envoie un sms à ma copine.

***

Si je devais dire la vérité, je suis pas super chaud pour que Skye vienne avec moi. J’ai pas envie qu’elle soit mêlée à tout ça. Mais je sais aussi qu'elle ne va pas arrêter de s’inquiéter et qu’elle va se prendre la tête. La confiance n'est pas encore tout à fait installée et je sens qu’au moindre faux pas, elle ne me pardonnera pas. Malgré tous mes efforts, j’ai parfois l’impression qu’elle s’attends encore à ce que je disparaisse sans donner de nouvelles du jour au lendemain. Ça trigger ses angoisses, ce genre de situation. C’est peut-être pour ça qu'elle n'a pas hésité à me dire qu’elle venait avec moi. Et puis si je refuse catégoriquement, elle va clairement douter de mes intentions. J’ai pas envie qu’elle se sente mise de côté. Peut-être que ça peut être bien pour nous. Peut-être que c’est le destin ? J’en sais rien. Je me sens soulagé quand elle arrive. J’ai du mal à faire mon sac et je me sens nerveux. Il y a des fringues partout sur le lit, je suis en train de me battre avec la fermeture éclair. «-J’y arrive pas ! » Je grogne, d’une voix faible.  J'ai les mains qui tremblent et le regard lointain. Je crois pouvoir sentir mon coeur battre jusque dans ma carotide. Je suis en colère. Ça fait longtemps que j'avais pas été en colère sans raisons, comme ça.  Mes mains s'agitent dans le vide. Ma respiration est bien trop déstructuré. J'ai l'impression que je vais tomber dans les pommes.  Je me sens con. Et encore plus en conscientisant le fait que ma petite amie est là, à l'entrée de la chambre en train de m'observer.

Ressaisit-toi, Charlie.

C’était plus facile de donner le change au téléphone. Là, j’ai l’air complètement paumé et à vif. Il faut dire que j’ai passé les trois dernières heures à me prendre la tête et que j’en ai oublié mes médicaments à midi. J’appuie sur mon sweatshirt pour qu’il rentre dans le sac, sans oser regarder ma petite amie. J’ai peur qu’elle me juge ou je sais pas. J’aime pas être faiblard devant elle. J’ai honte et ça me met mal à l’aise. J’ai pas envie qu’elle me prenne en charge pendant tout le voyage. C’est vraiment pas le but. Et en même temps, je crois que j’en aurais bien besoin. C’est pitoyable, merde. «-Si ça continue, je ne vais rien foutre à part des caleçons et tu devras supporter l’odeur. » J’ai la voix qui tremble mais je ne me démonte pas. J’ai le regard toujours fixé sur mon sac. «-T’as passé une bonne journée, toi ? C’était bien les cours ? T’as appris des trucs ? » C’est mieux si j’essaie de faire la conversation. C’est mieux.




J'veux du sublime
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Skye Amarillo
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Occupation : Etudiante en vue de devenir Paléontologue.
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Situation familiale : En couple avec Charlie.
Date d'arrivée à Edimbourg : Depuis ses six ans.
Don : Le don de Skye pourrait s’apparenter à de l’hypersensibilité : elle ressent tout trop fort. Ses émotions, positives ou négatives sont quasiment ingérables, tant elle les vit fort. Ça la rend parfois agaçante, parce qu’elle peut être très heureuse pour un tout petit truc, comme très triste pour rien du tout.

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Dis moi pourquoi tu restes avec moi
Pourtant t'as le choix
Dis moi seulement, j'irai où sans toi
Moi, je sais pas

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Lun 22 Avr - 18:51


when you’re cold, i’ll be there
hold you tight to me


“… la conservation des parties molles peut se faire sous l’effet du froid, ou l’effet de l’anoxie. L’inclusion dans l’ambre est également un moyen de conservation des parties molles. En revanche, les organismes à squelettes calcitiques sont conservés sans modification majeure et dans ce cas, seule la couche supérieure de nature chitineuse disparaît. Des questions ?”, sous ses yeux perçants, les lunettes en demi-lunes de notre professeur de paléontologie reflètent les lumières de l’amphithéâtre. Minutieuse et appliquée, je termine de prendre des notes. Je crois que je ne me suis jamais autant sentie à ma place que sur ces bancs inconfortables. Sans timidité aucune, je lève la main, tandis que quelques autres se sont levées elles aussi, de part et d'autre de la salle. Un sourire étire les lèvres de Mr Hampford. Ses yeux clairs balaient l’amas d’élèves qui se trouve en face de lui et il s’arrête sur une jeune fille à quelques sièges de moi, au teint clair, le visage moucheté de taches de rousseur. Je crois qu’elle s’appelle Moïra. J’entends à peine sa question, parce qu’elle parle d’une toute petite voix et qu’au même moment, le vibreur de mon portable me fait sursauter. Je jette un coup d’œil et le message qui s’affiche sous mes yeux me fait littéralement perdre toute la concentration que j’avais investie dans le cours. C’est Charlie, qui m’annonce qu’il doit partir une semaine ou un peu plus à Glasgow. Mon cœur rate un battement, tandis que mes doigts écrivent avec rapidité une réponse.

***

Je ne suis pas de nature patiente, mais ce tram est beaucoup trop long pour arriver jusque chez Charlie. J’ai des centaines de questions qui tournent en boucle dans ma tête : sa tante est apparue dans sa vie comme par magie. Son père ne serait mort que depuis trois ans. Tant d’informations qui me perturbent et qui, derrière son air détaché, perturbent encore plus mon petit-ami. Les portes ont tout juste le temps de s’ouvrir, que je me hisse hors du tram, sans mon habituel « au revoir », chanté pour les autres usagers. Il pleut, comme toujours dans cette foutue ville et mes baskets martèlent le pavé de New Town, pour rejoindre le salon de tatouage où je vis désormais, depuis presque deux mois. Je crois que je fais les derniers mètres en courant. La sonnette agaçante retentit, mais je ne sais pas s’il l’entend, parce qu’il ne m’accueille pas avec son sourire trop heureux de me voir après une longue de travail. Il n’est pas là et j’ai le cœur qui s’agite un peu plus : “Bébé ?”, je lance en déposant mon sac de cours dans l’entrée de l’appartement.

Il y a des bruits qui viennent de la chambre, quelque chose qui bouge. Je m’approche, et observe la scène qui se déroule sous mon regard. Mon Charlie est là, il y a des vêtements partout et il semble avoir du mal à ouvrir la fermeture éclair de son sac. Je n’ai pas besoin de l’analyser, pour comprendre directement que ça ne va pas, il est perturbé. Il geint qu’il n’arrive pas à ouvrir son sac et je m’approche, tout doucement. Malgré le souffle court de ma course, malgré les battements erratiques de mon cœur. J’ai l’air calme. Je dois être calme. Je lui fais un sourire : “Ok, bébé. Ça va.”. J’ignore si ça va. Tel que je le connais, c’est probablement la tempête dans sa tête. Il lutte sans doute contre un ouragan d’émotions de force douze. Il garde le regard fixé sur son sac, sa voix tremble, tandis qu’il essaie, encore, de faire des blagues. Il voudrait que je lui parle de ma journée, peut-être que ça lui permettrait de penser à autre chose. Mes mains fraîches se posent contre ses joues, je plante mes yeux sombres dans les siens et je lui fais un sourire : “Charlie, ça va. Je suis là.”.

Je n’ai absolument pas la prétention de réussir à le calmer par ma simple présence. Habituellement, ou du moins, avant, ma présence avait plutôt tendance à mettre de l’huile sur le feu. Je suis un gigantesque bidon d’huile et lui, un joli feu de forêt. Mes pouces caressent ses joues avec tendresse, mes lèvres viennent se presser avec douceur sur les siennes. Une seconde, pas plus, dans l’espoir de l’ancrer à la réalité, je suppose. Je voudrais le sortir de ses propres pensées, arrêter la machine qu’est sa tête, dans sa montée d’angoisse. “Je vais t’aider à faire ton sac.”, je dis, toujours très calme, les mains qui quittent ses joues. “À quelle heure est-ce qu’on part ?”, je porte mon attention sur le lit, ouvre cette maudite fermeture éclair qui lui donnait tant de fil à retordre et posé quelques-unes de ses affaires à l’intérieur du sac. Je lève les yeux vers lui : “Tu as mangé quelque chose ? On ne part pas si tu as le ventre vide, Atkins.”. Je cesse de m’activer près de ses affaires, pour venir prendre une de ses mains. Ma respiration est calme, inconsciemment, je voudrais qu’il calque la sienne sur la mienne. “Tout va bien aller. Je t’assure. Ça ne sera peut-être pas un moment très agréable, mais je serais là. Du début, à la fin. D’accord ? Ça va aller, je t’assure.”, je me hisse pour venir embrasser sa joue. Et puis, je lui dis : “J’ai appris des tas de choses dont on parlera dans la voiture jusqu’à Glasgow, si tu en as envie.”. J’embrasse sa main.

L’impression d’être enfin la pièce manquante de son puzzle.







Baby said.
skylie ☽ I'm not afraid of you being vulgar, but why are you so vicious? Tell me now "What's that look on your face?". She puts her hand on my lips, begging : "Please, end this conversation".
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Lun 22 Avr - 20:09


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Je ne suis pas un gosse. Je suis grand, je suis fort. Je suis pas un enfant perdu et mal aimé par son père au point d’être abandonné au beau milieu d’un zoo par une journée de canicule. Je ne suis plus l’enfant qui se cachait sous son lit, terrifié par les éclats de voix, les pleurs, les coups contre les murs. Je ne suis plus ce gosse en colère qui ne contrôle pas du tout ses émotions. J’ai grandi. Assez pour pouvoir fièrement dire que je suis complètement indépendant.  Ma mère ne reste plus éveillée la nuit en se demandant si je vais encore faire des bêtises et si on va lui téléphoner pour lui demander de venir me chercher au poste de police.  C’est fini, tout ça. Je suis un adulte. J’ai payé mes fautes. Bien assez longtemps. Je me soigne. Je suis dans la phase de ma vie qui est supposée être réparatrice. Je suis normalement assez en place pour savoir contrôler mes foutues émotions. Et je suis l’homme de la maison. Je suis enfin heureux avec une petite amie géniale. Une femme intelligente, brillante, drôle, sexy, formidablement belle. Je ne vais pas me foutre la honte et craquer à la moindre pression. C’est pas moi. C’est pas le Charlie que j’ai envie d’être. J’essaie d’avoir l’air calme mais je crois que ça se voit que je suis tendu. J’ai la mâchoire trop serrée, les muscles du dos trop tendus. J’ai l’air prêt à imploser quand je geins que je n’arrive pas à ouvrir mon putain de sac.  Je suis pris d’un sentiment violent de honte quand Skye colle ses mains sur mes joues pour essayer de me calmer. Elle me répète que tout va bien aller et qu’elle est là pour moi.

La honte.

Putain, c’est absolument ridicule. J’ai besoin que ma femme prenne la peine de me calmer, maintenant ? Je suis quoi ? Un môme ? J’inspire longuement. Je suis piqué au vif alors je fais une blague. J’essaie d’avoir l’air le plus distant possible. Mais ça me met en colère de me sentir comme ça. Aussi ridicule et dépendant. J’ai pas envie que Skye me voit comme une petite chose à protéger. C’est pas sa place, c’est pas la mienne. C’est pas rassurant de savoir que son mec est capable de flancher à la moindre attaque émotionnelle. Je me redresse un peu. Je bombe le torse. Elle propose de faire mon sac mais je repousse doucement sa main. «-C’est bon, bébé. C’est juste la fermeture qui coinçait avec mes gros doigts. » Je crache un rire forcé et nerveux. Je remercie le ciel qu’elle change elle-même de sujet quand je lui pose des questions sur sa journée. Je fourre des fringues au creux de mon sac. Je me dis que de toute façon, je ne vais pas faire la fashion week. Skye sera assez jolie pour deux.  Elle fera de toute façon bonne impression. Elle a toujours été hyper sociable. Tout à l’opposé de moi, en fait.  Elle attire la sympathie des gens. On a tout de suite envie de l’aimer et d’être tout près d’elle. C’est l’effet qu’elle m’a tout de suite fait, moi.

Elle prend ma main, je me mord la lèvre. Je l’attire dans mes bras pour l’embrasser de nouveau, mes lèvres traînent sur sa joue, elles descendent au niveau de sa mâchoire. «-J’te mange, toi.» en voilà, une bonne idée pour récupérer un semblant de virilité. Je presse ma main sur ses reins et je souffle en regardant ma montre. Merde. Il est beaucoup trop tard pour qu’on perde une heure dans une partie de jambe en l’air. Je plante mes dents dans son épaule en grognant un : «-Ouais, ouais… On a pas le temps. On prendra un truc à manger sur la route.» J’attrape sa main pour lui en embrasser le dos et j’espère qu’elle va me lâcher par la même occasion parce que j’ai pas envie qu’elle réalise à quel point je suis nerveux. Ça faisait longtemps que je n'avais pas pensé à mon père. Même lors de mes séances de psy, j’essaie de ne pas trop l’aborder.  J’essaie d’avorter sa tentative de me rassurer en prenant tout à la rigolade. Je me tourne de nouveau vers le lit, j’y glisse quelques vêtements qui traînent. C’est pas très discret mais tant pis. Il faut que je me concentre sur des tâches simples. Ça me met trop en colère de savoir que je me ridiculise devant ma copine. J’ai pas envie qu’elle pense que je suis incapable de gérer comme un homme. Un vrai.

Je boucle assez rapidement mon sac. Je suis un peu taiseux mais, c’est pas si inhabituel. J’ai toujours eu des côtés très taciturne. Ça ne me dérange pas, ça. Je préfère avoir l’air taiseux qu’avoir l’air de perdre le contrôle de la situation. Tant que j’ai l’air solide sur mes appuis, le reste me va très bien. Je pose mon sac et celui de ma copine à l'entrée et je retourne dans la chambre pour aller prendre une douche et me changer. Je check mon téléphone pour vérifier que le airbnb que j’ai loué est bien validé. Hors de question d’être accueilli par ces gens que je connais pas sans avoir un endroit pour m'échapper.  Je cherche mon permis de conduire et les papiers de ma voiture. Je me tourne vers elle. Elle est jolie. «-Si tu veux prendre un plaid ou une couverture pour le voyage, c’est maintenant. Il caille, princesse. » Il est temps qu’on prenne la route.




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