Tout crâmer

Yadriel + Bear

ou alors, souffler sur la mèche

Bear fit un bruit avec sa bouche. Comme un bruit de moteur. Il observait l’heure alors qu’il avait rendez-vous avec une vieille connaissance de Londres. Il n’en avait pas réellement envie. Mais ses parents lui avaient rappelés que l’homme, bien qu’étant un sale emmerdeur pompeux, avait aussi besoin de redoré son blason face au commun des mortels… et que Bear pourrait facilement lui trouver des pistes exploitables. Il fit tourner sa limonade dans son verre. Ok. Bear n’avait pas besoin de redorer son blason, lui, déjà. Il le faisait naturelle et ne saurait pas donner le moindre conseil pour ne pas être un trou du cul. Ensuite, avoir rendez-vous dans un bar pour ce genre de discussion était assez parlant sur le sérieux que l’homme mettait à sa requête. Et enfin, il était à la bourre. Et Bear, qui pouvait arriver en retard comme tout le monde quand il avait un imprévu, sentait pourtant bien qu’on venait simplement de lui poser un lapin.

Il tourne la limonade encore et écoute autour de lui. Il sait qu’il devrait aller aider dehors, ainsi était son caractère, mais il était trop fatigué pour ça. Il était las. Il ne voulait que dormir un peu. L’idée de devoir aider un homme à être bienveillant, ça le dépassait totalement. N’était-ce pas de l’hypocrisie et du mensonge que d’être généreux que pour soi-même ? C’était un débat à avoir. Il écoute discrètement autour de lui. Cette histoire de gamin. Il vide sa limonade. Il écoute encore. Piratage. Il y avait des choses mieux à faire que de faire des rumeurs avec un talent comme celui-ci. Si on pouvait pirater les sites qui donnent des images illicites aux pédophiles par exemple. Il se demande s’il peut aider le gamin. Rappelons que, pour Bear, naturellement, toute personne n’étant pas lui, son père ou sa mère étaient naturelles plus jeunes que lui. Il avait déjà aidé des plus vieux que lui en les traitant comme des gamins, à cause de ça. Bear regarde l’heure et fait un sourire amical au barman quand il lui propose à nouveau quelque chose.

- Une autre limonade, s’il vous plait. On m’a posé un lapin, mais je n’ai pas envie de sortir tout de suite.

Il avait peur de se retrouver face à ceux qui envoient les pétards et autres projectiles. Oh, pas de se retrouver blessé, ou qu’on l’agresse… avec deux mètres de muscles ressemblant à un ours brun, il ne craint rien… non. Il avait peur de voir trop de personnes à aider et de ne pas pouvoir aider tout le monde. Peur d’être incapable de les calmer, et que des situations pires encore en découle. Il avait peur de ne pas être capable d’aider la police, d’aider les jeunes qui ne font que suivre sans comprendre, de calmer les adultes qui ont peur de l’inconnue. Tout ça. Il avait l’impression qu’une zone de guerre se prépare, et Bear était incapable de protéger tout le monde. Cela était sa peur primale. Alors, pour une fois, ce qui n’arrive que rarement, il se retrouvait le cul visé sur son siège.

- Vous comprenez ce qu’il se passe ? demanda-t-il alors au barman qui semblait plus poser dans ses propos. Loin de moi l’idée de faire des commérages ou le moindre complot. Je n’ai juste aucune idée de comment cette situation s’est mis en place, et je me retrouve incapable d’aider qui que ce soit par ce fait.

S’il ne comprenait pas le comment et le pourquoi, il ne pouvait pas trouver la conclusion. S’il voit une personne pleurait, il lui demande ce qu’il se passe et la calme. S’il voit une personne au sol, il la relève et analyse la situation. Il vient en aide en réfléchissant et en analysant. Mais là ? Un piratage pouvait donner une mini guerre civile à l’extérieur du bar ? Et pourquoi ? Comment ? Il avait besoin de ça pour savoir s’il pouvait être une aide. Il regarda son téléphone, recevant une photo de Léo et Cole dans le salon du manoir en train de manger comme des petits gorets. Mieux ça que dehors. Il attendait aussi des nouvelles de ses autres amis. Il avait envoyé un message groupé. Disant que s’il n’avait pas de nouvelle de tous d’ici deux heures, il allait débarqué dans leur maison pour vérifier lui-même… Simple mesure de précaution… Et cela, même s’il ne comprenait pas une bille à ce qu’il se passe réellement !  

Tout crâmer

Yadriel + Bear

ou alors, souffler sur la mèche

Bear s’inquiète. C’était pathologique chez lui. C’était inscrit dans son ADN. Il était l’inquiétude même. Et cela, même s’il pouvait parfaitement le cacher sans même essayer. Il s’inquiétait pour ses fils –il adore le dire ainsi, ça lui mettait toujours un sourire doux sur le visage- pour ses amis, pour les gens dehors… Et même pour l’inconnu qui venait de rentrer comme s’il avait eu le diable aux fesses. Ses paroles confirmèrent ce qu’il avait entendu… Il y avait l’enfer à l’extérieur du bar. Lui qui avait le désire de rentrer chez lui, prendre du pop corn, et s’énerver sur un épisode de Stargate avec ses fils –oh, revoilà le sourire- il ne le pouvait pas. Bref, il s’inquiétait pour l’homme à ses côtés aussi. Le patron semblait le connaître, ainsi répondit-il simplement d’un petit sourire et d’un hochement de tête. Mais ça l’inquiète. On ne pouvait pas se prendre des coups sans voir des étoiles. En tant que professeur de boxe, il faisait toujours attention aux coups portés. Parce qu’il peut y avoir des complications. Il peut être plus fort que nécessaire. Parfois, un coup peut tuer quand il est bien donné… ou alors, très mal donné justement.

Cette apparition de l’homme avait presque éclipsé cette histoire de piratage. Bear, qui savait avoir une particularité que personne ne possède, se demandait bien ce que le jeune pirate aurait pu trouver de son ordinateur. Des tonnes et des tonnes de chiffres pour faire la comptabilité. Des liens pour des sites pour comprendre comment faire tel ou tel chose. Rien de bien folichon. Il n’avait pas peur des pirates… et il était vrai que s’il piratait et trouvait de véritables informations qui pouvaient être dangereux, il ne méritait pas la prison. Tout dépendait, donc, de ce qu’il avait trouvé et comment il avait voulu l’utiliser…. Mais de là à faire une émeute ? Bear fait un signe de tête au patron pour l’inconnu. Ouais, il valait mieux faire le plus pressé. Bear se tourne franchement vers l’inconnu.

- Je suis Bear. Professeur de boxe, tu veux que je t’examine sans la moindre compétence médicale mais avec l’expérience du sport ? proposa-t-il.

Parce qu’il pouvait le faire, justement. Il pouvait savoir si une côte était cassée en palpant. Il pouvait vérifier les commotions cérébrales avec une lampe. Tout ça était des gestes que les médecins avaient appris à l’école, et lui il les avait appris en travaillant. Cela permettait de savoir l’étendu des dégâts, certes d’un néophyte de la médecine, mais parfois ça aider. Si l’homme était trop mal en point, il pourrait l’amener à l’hôpital. Avec ses deux mètres et ses 100 kilos, il savait pouvoir se frayer un chemin dans l’émeute… Bear remonte les yeux vers le barman. Et il sourit à nouveau.

- Je t’aime bien, annonça-t-il vers lui en oubliant le vouvoiement.

Un mec qui accepte de faire un happy hour pour protéger tout le monde de l’enfer à l’extérieur, qui s’inquiète pour son client et semble accepter de dire toutes les choses ainsi, méritait d’être apprécié par l’ourson qu’il était. Il proposerait bien de payer pour tout le monde, mais il attendra de voir si certains veulent sortir pour ça. Il pourrait aussi faire en sorte de les aider à sortir, mais ce n’était pas le moment d’y penser. Il se retourne vers l’inconnu blessé, pour voir ce qu’il pourrait faire pour lui après cette déclaration.

- J’ai tout de même un peu de mal à comprendre comment un piratage crée une émeute et met en danger des personnes qui n’en rien à voir là-dedans.

Et encore, pour le moment, son fils n’avait pas été coincé dans une émeute. Cela arrivera plus tard. Pour le moment, ce n’était que le début de cette histoire.  

Tout crâmer

Yadriel + Bear

ou alors, souffler sur la mèche

Bear faisait son maximum, comme souvent. Son caractère naturel était de toute façon totalement en phase avec le moment. Il devait aider l’inconnu et même l’homme qui gérait le bar. Il aimait bien les gens généreux et avait l’impression d’être tombé pile au bon endroit pour être protéger. En tout cas autant qu’ils le pouvaient dans un bar au milieu d’une émeute. Il pouvait voir les mines inquiètes de ceux à l’intérieur qui se doutaient que toutes les personnes qui rentreront ne sont pas forcément des bonnes personnes. Il remercie le barman pour son soft, en plus il était attentif aux autres ce qui rajouter dans la grandeur d’âme qu’il remarquait. Il se sentait tout de suite proche de cet homme qui, malgré le fait qu’il n’avait pas comprit non plus la cause à effet de l’émeute, faisait tout pour en endiguer son obscure conséquence. Bear posa les mains sur le corps du nouveau venu et la grimace qu’il fit était sans appel.

- Je pense qu’il s’est cassé quelque chose.

Comme il l’avait dit, il n’était pas médecin, et s’il connaissait le nom de certains os pour pouvoir les utiliser, il était plus à l’aise avec les muscles. Il fit un sourire en tendant l’eau à l’inconnu pour le faire boire. Ce n’était normalement pas indiquer pour une personne blesser, au cas où il faille utiliser de la morphine, mais l’ours national doute que quiconque puisse aller à l’hôpital sous peu et il valait mieux être hydraté alors. Il écoute le problème, Bear et sent le regard de l’employé sur lui. Il avait une solution toute trouvé, lui. En tout cas, c’est la solution qu’il aurait utilisé s’il avait du se trouver dans une telle situation. Il fit un sourire rassurant.

- On trie, tout simplement, fit-il alors qu’il se sentait parfaitement à l’aise dans une vérité voilée qu’il utilisait souvent, on ne peut pas me mentir sur ses intentions.

Il se lève, prouve à toute l’assistance sa taille plus grande que la moyenne, quand on faisait deux mètres c’était souvent au-dessus de la moyenne. Il n’y avait pas de statistique précise sur la taille moyenne des habitants de la ville, Léo avait cherché une fois, mais il savait être plus grand… Et son don était là pour le reste. Si quelqu’un rentrait en disant vouloir être simplement protégé et un lieu pour se calmer, alors il pourrait savoir s’il disait la vérité ou non. Et personne, pas même des intrépides, ne pourrait essayer de rentrer dans un batiment quand Nathan Instinct se plaiçait entre lui et la porte. Un nouveau doux sourire rassurant sur le visage, il observa les personnes déjà présence. Son sourire était toujours un paradoxe sur son apparence. Il faisait à la fois montagne à glace intimidante et homme adorable. Il était un peu comme un gnome dans le folklore. Le gentil lutin mais moche, alors on le prends pour une autre créature plus méchante, comme un troll.

- Si cela te convient, j’accueillerais les nouveaux arrivants, et je vire sans violence ceux qui seraient là pour du grabuge.

Il précise le sans violence que ce n’est pas toujours évident de croire qu’il pourrait être un doux agneau. Bear ne faisait que rarement mal. L’exception étant pendant un combat de la confédération de boxe. Même ses différentes entreprises étaient un paradoxe de son caractère. Mais bon. Il était ainsi. Il voulait aider. Et s’il était blessé dans la manœuvre ? Cela arrive et il a assez de muscles pour ne pas –trop- souffrir. Il ira bien. 

Tout crâmer

Yadriel + Bear

ou alors, souffler sur la mèche

Bear eut un sourire à la réaction du barman. Au moins, il aurait rendu service à une personne dans sa journée, c’était déjà ça de pris. Après tout, il était venu pour donner un coup de main à une autre, et cette personne n’était pas venue. L’ours espérait que cela soit sa décision, de ne pas venir, et non un problème qu’il avait eu en route. Il se met à la porte, s’assoit sur la chaise le plus proche de celle-ci, et compte bien faire son travail à la manière d’un agent de sécurité renfrogné. Il essaya même un instant de faire une moue, mais son visage était naturellement bienveillant et souriant, il n’arrivait pas à garder l’expression plus de deux secondes avant de rire de lui-même. Il fit un signe à l’homme. Le Barman faisait son maximum pour aider les gens autour de lui et ne pas paniquer, et Bear pouvait le comprendre.

Lui ?

Il n’avait pas réellement peur de tout ça. Ce n’était pas qu’il se pensait supérieur… mais il savait qu’il faisait lui-même plus peur, malgré son sourire, aux inconnus. Il n’avait pas peur de prendre un coup de couteau, non plus. Sauf certaines zones particulières, il avait tellement de muscle entre lui et ses organes qu’il ne craignait pas réellement les petits pics. Il n’avait pas non plus peur des coups de poings… peu était ceux à avoir réussi à lui en mettre une, sur le ring, et encore moins était ceux qui avaient réussi hors du ring. Sur le ring, il y avait des règles, dehors, il n’y en avait aucune… et Bear n’aimait tellement pas la violence qu’il finissait les combats avant qu’ils ne commencent. Bear aide à faire rentrer une personne qui le remercie alors qu’il tourne la tête vers son nouvel acolyte. Il lui sourit de cette manière rassurante.

- Tu peux rester ici, si tu en as envie, précise-t-il sans la moindre malveillance.

Il savait que tout le monde n’était pas comme lui. Il prit le temps de vérifier que la personne qu’il avait fait rentrer aller bien. C’était un jeune à la tête embrouillé mais qui semblait aller bien. Il finit par se lever, dépliant ses muscles pour se donner un air de gros dur. Il prit la direction des cuisines. Il s’avance et ouvre la porte sans s’être annoncé ou hésitation. Là, quatre mecs dont des bandanas sont remontés au-dessus de leur nez et des lunettes de ski ornent leur visage. Des personnes habitués aux mouvements de foules et qui en profitent. Pour piler et faire des conneries ? Certainement.

- J’avais justement besoin de nouveaux galopins pour nettoyer ma salle, fit-il en faisant sursauter un qui était en train de fouiller dans la nourriture, plus occupé à se remplir la panse qu’à voler quoi que ce soit. Il semblait bien trop maigre.

L’un des quatre s’approche de lui et commence tout de suite à essayer d’abattre une barre en fer sur le bras de Bear. Il l’attrapa. Il ne pouvait pas s’occuper de Yadriel et laisse son nouvel ami fermé la porte alors qu’un autre assaillant s’occupe de lui. Bear se retrouve à deux contre un, mais il fit un sourire tout simple.

- Vous savez, je peux vous battre à une main. Je ne suis pas champion pour rien.

Il remarque que le dernier gamin n’était pas approché et se tenait en retrait, il avait reprit sa propre arme et la tenait dans les deux mains comme s’il tenait un objet de prière. Bear se fit attaquer par un nouveau coup de barre, il allait avoir un bleu, et il donna un coup de poing parfaitement orchestré au premier qui se recula sous l’impact pendant que le second se fit attraper par son arme pour être renvoyer d’un coup sec dans sa jambe. Le combat fut rapide et sans le moindre essoufflement pour Bear. Il finit par aider Yadriel qui semblait en mauvaise posture.

HRP – Je te laisse dire ce dont tu as besoin, mais sache déjà que Bear ne laissera pas partir le dernier en retrait héhé.

Tout crâmer

Yadriel + Bear

ou alors, souffler sur la mèche

Bear observa les enfants. Il reconnaissait les regards. Il avait pris l’habitude depuis qu’il se mêlait de ce qui ne le regardait pas. Il le faisait trop souvent. Il pouvait bien voir derrière la lueur des jeunes ceux qui continueraient quoi qu’il fasse. Il s’occupe du dernier. L’attrape par le bras pour lui descendre son bandana.

- Tu as quel âge ?
- Je… je te parle… Je… je suis assez vieux pour te refroidir…euh… le vieux.

Bear relève un sourcil en regardant le garçon se mettre à rougir furieusement alors qu’un de ceux qui avaient été mater fasse un commentaire désobligeant sur la stupidité. Bear ne l’écouta pas. Il se retourne vers le barman.

- Est-ce que tu aurais de la nourriture ? Je te payerai le repas. Mais je pense qu’ils ont besoin de se nourrir.
- On demande pas la charité, connard, fit l’un d’eux au sol.
- Je ne donne pas la charité. Vous viendrez me rembourser en faisant du ménage dans une de mes entreprises. Et vous pourrez même vous faire embaucher pour devenir d’honnêtes personnes si vous arrêtez vos conneries.
- Pff, tu parles.

L’un de ceux qui avait le regard le plus perdu semblant prendre cette possibilité en compte. Il donna un coup de coude à son acolyte. Le dernier, celui qui ne supportait pas la charité, lançait toujours un regard noir vers Bear et Yadriel, comme s’ils étaient coupables de cette situation. C’était aussi lui qui avait blessé Yadriel.

- On doit retourner dans le bar, pour pouvoir aider les personnes qui viennent se réfugier. Vous avez deux solutions, ou je vous attache contre le radiateur pour attendre les autorités compétentes et vous serez remis à leurs mains, d’ici cinq ou six heures… ou vous venez avec moi, on vous nourri et vous m’aidez à tenir le calme.
- On n’est pas tes chiens !
- Non. Il s’approcha et enleva les bandanas des trois autres et repoussa les lunettes de ski. Il n’y avait que des enfants sous leur tissu. Vous êtes des enfants. Et toi, tu vas devoir en plus payer les frais médicaux.

Les jeunes se regardèrent. La solution paraissait si simple avec Bear. Bear était ce genre de personne qui prend les situations pour trouver une solution simple et à sa manière. Le plus jeune, celui qui avait commencé à manger, rougit d’autant plus que son ventre fit un gargouillement très intense. Bear fit une expression rassurant et le poussa vers Yadriel. Le jeune, qui avait donc un cerveau ce qui changeait de la coutume, fit un petit sourire.

- Je veux bien faire du ménage et aider… si je peux avoir un petit sandwich… ou même juste du pain.
- Malik !
- J’ai faim Joe… et j’ai peur de dehors.
- Lâcheur et faux-jetons !

Ils avaient environ quinze ans… sauf pour le plus casse-couille qui semblait être plus âgé… et Bear savait que ses deux fils adoptifs auraient pu se retrouver dans ce genre de situation. Eux aussi avaient fait des conneries. Léo avait même fait passeur de drogue pour essayer de faire des cadeaux à sa copine et n’osant demander à Bear… Donc. Bear sourit alors que le dernier essaya à nouveau de l’attaquer et se fit arrêter en un tour de main, mais sans aucune souffrance. En faite, une fois leur lunette enlevait, Bear savait qu’il pourrait aider les quatre… mais que l’un partirait très vite pour se débrouiller par lui-même, que deux se serreraient les coudes jusqu’à la vie et la mort… et le dernier ? Il ne savait pas encore, mais Bear n’était pas le genre à abandonner les personnes en difficultés.

Tout crâmer

Yadriel + Bear

ou alors, souffler sur la mèche

Bear observa l’homme à ses côtés… et c’est bon. C’est validé. Tel un enfant qui décida d’aimer une personne parce qu’elle lui avait donné un chocolat, il valida l’homme définitivement. Il avait déjà montré des airs d’une bonne personne, qui faisait attention aux autres, tout en ne pouvant pas faire grand-chose non plus… Mais, Bear pouvait voir aussi que malgré sa main douloureuse, il avait presque pardonné aux enfants… et Bear ne pouvait qu’aimer les personnes capables de garder leur égo pour eux, sans les faire devenir une manière de vivre.

Bear aimait les gens capables de donner de sa personne, même avec une maigre ressource pour rendre le monde meilleur. Et cet homme en faisait parti, sans le moindre doute. Il faisait parti de ceux qui faisaient des happy hours pour garder les gens à l’intérieur et ne voulait pas fermer pour laisser passer les victimes dans une zone sécurisée. Bear sourit.

- Tu vois, dit-il à celui qui l’avait blessé, ça s’appelle une bonne âme, tu vas me faire le plaisir de lui rendre la pareille, d’une manière ou d’une autre.

Ce n’était pas une demande, et même si Yadriel refuse une telle proposition, Bear ne donnait pas le choix au garçon qui semblait encore vouloir le défier. Il n’y avait plus rien à défier maintenant. Ils étaient dans un cadre où, même si en sur nombre, les deux adultes les battaient à plat de couture. Il ne répéta pas qu’il comptait payer pour tout, il laissait l’homme s’en souvenir et il pourra alors voir que quand Bear dit quelque chose, il le faisait souvent… plus que ce qu’on attends. Après tout, il était ce genre de personne, lui aussi, mais parfois en excès. La tristesse du monde était trop forte pour lui. Souvent, on lui demande, puisqu’il est riche, pourquoi il ne sauve pas le monde, pourquoi il ne donne pas à des organisations et tout le reste… Bear le savait. Loin des yeux, loin du cœur. Quelque chose comme ça, mais mon condamnable. Bear utilisait son argent par lui-même, chaque action qu’il faisait était pour être palpable, touchable, fait par lui-même. Il ne pouvait pas aider tout le monde, bien qu’il fasse attention à où et comment il consomme les produits, il ne pouvait pas arrêter avec son argent la déforestation et la famine dans tous les pays. Il se battait là où il pouvait, et aider à ouvrir les consciences, il ne pouvait pas tout faire. Si tous les riches du monde se décidaient à faire quelque chose, peut-être que le monde ne changerait, mais pour le moment, il ne pouvait faire que ce qui était à son niveau. Et parfois, fait ce qui a à son niveau suffit, comme un fish and chips décongelé pour des enfants affamés. Il laisse le plus vieux des jeunes s’approcher, et il se tut devant l’ordre de Yadriel. Mieux. Il baragouina un refus, mais finit tout de même à écouter les ordres. Bear finit par s’occuper des deux autres.

- Dehors, c’est vraiment le chaos, n’est-ce pas ?
- Ouais, fit le plus jeune en reniflant, y a plein de casses et de pillage… C’est pour ça on s’est dit qu’on passerait inaperçu…
- Tait-toi. On va se faire enfermer, faut rien dire sans avocat, fit l’autre mais il semblait plus réciter un plan que d’y croire réellement.

Bear resta silencieux. Pour ce qui était de lui, il ne dirait rien si Yadriel ne disait rien. Cependant, si le barman décidait de faire mettre la police, alors Bear n’irait pas contre lui, non plus. Il aiderait et dirait la vérité. Il demanderait peut-être de l’aide à Nadeem, mais il n’irait pas contre. Parce que chaque personne avait ses principes et ses idéaux, et que la justice passait parfois par la loi, ou par les faits.

- On reparlera de ça plus tard, pour le moment, aidez ce généreux monsieur, puis Bear se tourna franchement vers lui, voulez-vous que je regarde votre poignet ? De la même manière que l’homme dans la salle, je peux vérifier que rien n’est cassé et faire une attelle de fortune au besoin.

Tout crâmer

Yadriel + Bear

ou alors, souffler sur la mèche

Bear savait reconnaître une bonne personne quand il en voyait une. Déjà, le fait que l’homme n’ait pas envie d’appeler la police, ou même des avocats, cela la prouve. Le fait qu’il accepte de nourrir les enfants, aussi. Ce n’était pas une mauvaise personne et il était heureux dans son malheur d’avoir pu le rencontrer. Bear n’aimait pas laisser d’ailleurs cet homme souffrir, mais il savait, pour être un peu pareil, que l’on ne voulait passer pour vulnérable ou rajouter de l’inquiétude sur une situation déjà pas très bonne. Bear ne dit donc rien, mais comme l’affamé devant ses patates, il restait attentif de tout ce qu’il se passe.

Les jeunes finirent par arriver dans la pièce et Bear se remit à son poste devant la porte. Pendant l’altercation personne n’avait essayé de rentrer, ce qui était mieux. Bear observait les jeunes silencieux qui mangeaient. Ils n’étaient pas réellement silencieux, ils pouvaient voir leur bouche formé des paroles les uns pour les autres et cherchaient une solution. Il pu lire, simplement, un « Je pense que je préfère travailler » de celui qui était le plus affamé. Il posa un regard sur Bear, puis sur Yadriel.

Le temps passa sans anicroche. Plusieurs personnes rentrèrent dans le bar mais aucune avec de mauvaises attentions. Puis, tout se calma. Il eut un mouvement à l’intérieur. Bear pensa un instant à ce que l’on raconte sur les zones de guerre, sur le calme que l’on ressentait ensuite. C’était le cas. Il n’y avait que le calme ambiant. Il rejoint Yadriel avec un sourire.

- Je pense que tu peux fermer. Dehors tout semble calme.

Les trois gamins dansèrent d’un pied sur l’autre, mal à l’aise avec le temps qui avait fait inscrire leur fessier sur les chaises.

- Vous dormez où ?
- Dehors, répondit l’un pendant que l’autre expliqua qu’ils avaient trouvé un entrepôt abandonné.

Bear leva les yeux au ciel. Il ne pouvait décemment pas adopter tous les enfants qui lui passent sous la main… si ? Il prit les jeunes avec lui pour leur proposer de dormir dans son appartement, sans lui, le temps de trouver mieux. Depuis qu’il vivait au manoir, son appartement ne servait que pour loger des femmes de la rue et des personnes dans le besoin. Il pouvait faire ça. Il tendit sa carte à Yadriel, avec son numéro de téléphone, la ligne du punch et du purge.

- Si tu as une place, appelle-moi, pour eux. Ou même si tu as besoin d’aide. Et n’oublie pas de noter combien je te dois pour la nourriture.

Il finit par aider à évacuer tout le monde, appelant des taxis et les payant pour les hommes trop ivres pour prendre eux même le volant. Il prit les trois gamins et comme il l’avait promis le laissa dans son appartement. Si les jeunes crurent qu’il déconnait, quand Bear partit il se rendit compte que non. L’un proposa de voler ce qui était volable et les deux autres refusèrent. Ainsi, les trois restèrent dans l’appartement. Dans la semaine, ils furent conduit dans différentes entreprises pour voir ce qu’il pourrait faire. L’un décida même de retourner voir sa famille, qui le prit dans ses bras en larmes.

HRP – Je te propose qu’ils se revoient plus tard ? L’un des gamins (si tu veux) peut être venu travailler avec Yadriel et les autres ailleurs. Et une des photos qui prouvent que Bear se tapent des prostitués pourraient être une avec les gosses ? Comme ça on avance dans le temps sur la nouvelle intrigue ?