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Camille A. Grant
Camille A. Grant
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Purge, trébuche | Gabriel Faure Camlan10

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Lun 13 Nov - 17:45
You're sleep walking again

La marée de corps danse dans la pénombre. Les éclats de lumière découpent les visages, réhaussent les regards, les bulles dans les verres d'alcool. Les rires, les voix, la musique trop forte. On se penche aux oreilles pour se parler, on crie au barman pour boire.
Ca doit faire deux heures que ça dure, déjà. Camille se mêle et se démêle; il ne danse pas vraiment, il vogue d'un groupe à l'autre, d'une conversation sourde à son prochain verre. Il n'est pas aussi saoul que d'autres, mais l'ivresse lui allège les pieds. Il est vivant, rieur, se plaît à croiser des connaissances, échanger des banalités, commenter, complimenter, blaguer. Il se sent l'homme charmant qu'il sait être, se noie de cette simplicité de rester à la surface. Et tous les artifices qui crépitent lorsqu'il échange un instant trop long, les cachoteries qui clignent dans les paupières de ces fêtards et fêtardes qui viennent ici les oublier. L'alcool n'anesthésie pas tout. Il dilue, distrait de cette sensation trop familière de contempler un monde hypocrite et menteur. Et à bien y réfléchir, Cam se sent soudainement poisseux: il fait comme eux.

Le brun évince une silhouette qui l'interpelle, se faufile entre les corps jusqu'à la porte d'entrée: de l'air.
La nuit fraîche l'accueille. Le battement bruyant de la musique semble encore secouer les murs de la réalité. Il renfile sa veste en cuir, sort une cigarette de sa poche, l'allume machinalement. Il a perdu tout sourire; contraste étrange, son calme intérieur a prit le relai, nettoie sensation après sensation l'influence des petits mensonges qu'il a croisés toute la soirée.
Et les yeux dans le bitume, il contemple. Ses pensées ne font que s'engouffrer dans l'échange de messages avec Nash, dans le souvenir d'Ùna: le plus lointain, teinté d'une vieille douleur, et le plus récent, étrange, presque apaisé. Cam peine à faire le point sur ce que ça lui fait. Il va aller la voir, bien sûr. Il craint de croiser son fiancé. Il craint de ré-enclencher en lui cette romance éconduite, il flippe du fond du ventre de se trouver amoureux encore. Pourtant, le vide avait été comblé, depuis. Pourtant, avant qu'elle ne se pointe à la boutique, elle n'était qu'une bête erreur passée, une leçon. Difficile de rouvrir un tiroir qu'on avait si bien rangé. Difficile de considérer que cet homme puisse être... sympa? Curieusement, cette possibilité chassait aussitôt l'inquiétude de ses sentiments. Est-ce que s'il n'avait pas à la sauver, s'il n'avait aucune bataille à livrer pour la protéger, alors, cette débile romance dans sa poitrine s'éteignait? Il semblerait.
Il souffle la fumée blanche, le dos contre le mur, ses doigts enlaçant le haut de son verre presque vide.





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Il paraît qu'en avril il fera beau
Et les oiseaux se foutent bien des grilles
Gabriel Faure
Gabriel Faure
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Occupation : Restaurateur au Scottish National Portrait Gallery
Âge : 31 Quartier : Old Town
Situation familiale : Célibataire, anciennement en couple avec Aaliyah. Anciennement fiancé à Lucie, une française. Ainé d'une famille de dix enfants.
Date d'arrivée à Edimbourg : Septembre 2020
Don : Un fantôme qui ne me lâche pas d'une semelle depuis ma naissance et qui se prend pour mon second père : Arthur, inventeur raté du 19ème siècle, soi-disant ancêtre, tué par sa propre invention. Qu'est-ce qu'il peut être agaçant...

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Lun 13 Nov - 21:59
Purge, trébuche

Alcool, rupture amoureuse, tabac

J'ai essayé avec Prudence à Halloween. Essayé de sortir, de m'amuser de nouveau, rencontrer de nouvelles personnes et être aussi expansif que je sais l'être mais je n'ai tout simplement réussi. Je m'en veux un peu de l'avoir laissée au bar mais elle s'est montrée compréhensive et est restée. Ca m'a un peu surpris, je l'avoue, mais je suis content pour elle si elle s'amuse et s'ouvre un peu plus aux autres.  Quand je repense à Paris, je l'imagine mal m'entraîner dans un endroit comme celui-ci ou même m'entraîner tout court et y rester encore moins mais j'imagine que c'est une bonne chose. J'espère juste qu'il ne lui est rien arrivé mais elle ne m'a rien dit et j'imagine qu'elle ne se serait pas laissée faire ou que quelqu'un serait intervenu, pas vrai ?

Alors ce soir je réessaie. Je n'en peux plus de ruminer dans ma chambre dont je peine à supporter les draps qui l'ont trop souvent abritée. Je ne supporte plus les reproches d'Arthur, ses "je te l'avais dit" ou "tu aurais dû m'écouter", ses tentatives de me pousser de nouveau dans mon atelier pour refaire quelque chose de ma tête et de mes mains. Ces dernières qu'elle avait aimées et tracées dans son carnet de dessin. Il y a trop de choses qui me la rappellent, j'ai l'impression de revenir des années en arrière et c'est pathétique. Mon fantôme ne manque pas de me le rappeler à longueur de journée. Il m'assourdit de paroles toutes plus déprimantes les unes que les autres, que les artistes et les génies ne sont pas faits pour aimer ni aimer de près. Qu'on les admire de loin mais que personne ne peut les toucher à l'instar de leurs œuvres ou leurs idées. Mais j'estime néanmoins avoir été aimé, non ? Et j'ai aimé, j'aime encore, sinon je ne serais pas dans cet état là. 

Parfois, comme ce soir, je regrette. Je me dis que je m'impose moi-même cette souffrance alors qu'il suffirait de prendre une nouvelle fois sur moi. C'est moi qui ai choisi de nous séparer, qui ai décidé de partir et je m'en plains. Mais j'ai toujours la raison en garde-fou, celle qui me rappelle que ce n'est pas moi qui ai menti, ce n'est pas moi qui ai caché quelque chose d'aussi important et que je n'aurais pas pu ni su faire avec. Oui, les enfants j'en ai l'habitude pour avoir aidé à élever mes frères et mes sœurs mais cette expérience m'a suffit, m'a étouffée même alors c'était impossible. Et puis après vient la rancœur : mutation de ma douleur qui retourne le problème et me le montre sous un jour nouveau. Alors je lui en veux d'avoir brisé ce que nous étions qui était aussi cet espoir ressuscité.

Toutes ces émotions sont contradictoires et je me retrouve dans une véritable tempête qui me ballotte de gauche à droite à presque m'en donner la nausée. La voix d'Arthur me tape sur le système et je n'en peux plus de le voir. Je veux oublier tout ce que je ressens, m'abandonner quelque part, perdre conscience de mes sens, de ce que je suis, de ce qu'il est, de ce que nous étions. Ce n'est pas le meilleur remède et sans doute aurais-je dû ou pu proposer à Prudence de m'accompagner. Ca m'aurait évité de faire n'importe quoi sans doute mais je ne peux pas tout le temps la solliciter. Elle a sa vie après tout, elle a autre chose à faire et passer du temps avec son petit-ami est sans doute la meilleure façon de le faire. De toute façon, je crois que je n'ai pas envie que l'on me retienne. J'ai envie de redevenir celui que j'étais avant elle.

Je me dirige vers le Hive en ignorant autant que je le peux les remontrances de mon ancêtre qui ne semblent ne jamais cesser. Il aurait préféré que je m'enfonce dans mon atelier, c'est certain, que je mette toute cette hargne dans quelque chose de grand mais je ne sais pas faire, ça. Et je n'en ai pas envie. Problème réglé. Ce bar n'est pas le meilleur nightclub ni le plus meilleur de la ville mais je sais que j'y trouverai du monde, de l'alcool et de la musique suffisamment forts pour me broyer le cerveau et le cœur. Une fois à l'intérieur, je pars à la recherche de l'ancien moi. J'erre au milieu des gens sans but précis, attendant que l'ambiance s'empare de moi et éveille quelque chose mais ça ne vient pas tout de suite. Je prends un verre, puis deux histoire de m'alléger l'esprit, Arthur prend de la distance ou, du moins, j'en ai l'impression et ça me soulage tellement. J'ai l'impression qu'un poids vient de quitter mes épaules, qu'on a libéré mes chevilles et j'inspire profondément l'air lourd de la boîte de nuit.

L'odeur n'est pas agréable mais elle m'est au moins familière. Je me rappelle petit à petit de ce que je faisais, des soirées passées entre amis à une table, autour de verres qui s'enchaînaient. Je me souviens de ces fois où j'accordais mon attention à d'autres gens qu'eux : des danseurs et danseuses, des serveurs et serveuses, barmans et barmaids parce que j'étais curieux, je voulais connaître et apprendre. Je veux retrouver cette avidité alors je me laisse aller à ses souvenirs, emporté par l'alcool qui devient de plus en plus présent dans mon sang.

J'interpelle des gens pour leur parler quelques minutes, échanger quelques verres et paroles avant d'en trouver d'autres. Je me mêle aux danseurs, verre à la main et profite de la musique presque autant qu'eux. Arthur est muet et transparent dans cet état, je ne sais même pas où il est, je n'y prête pas attention mais cette sensation de liberté me rend encore plus ivre. Cependant, plus les minutes s'égrainent, plus l'envie de trouver le confort et la chaleur de quelqu'un se fait pressante. L'alcool qui facilitait mon euphorie jusqu'ici est en train de me rendre mélancolique et rapidement ma tête se met à tourner. J'ai la poitrine qui s'écrase et je sens que j'ai besoin de changer d'air.

C'est un peu à contrecœur que je sors. "Juste le temps d'une clope", c'est ce que je dis au videur qui, indifférent, se contente d'hocher la tête. Je ne sais pas pourquoi j'ai eu la sensation de devoir le prévenir. Peut-être pour ne pas qu'il me ferme les portes de ce havre temporaire de paix ? Il m'en faut plus ou il me faut quelqu'un, je ne sais plus ce qui fonctionnerait le mieux. Je veux juste oublier, je veux me sentir bien et redevenir comme avant. 

Cigarette au coin des lèvres, j'agite mon briquet et fait tourner frénétiquement la roulette dans l'espoir de voir une étincelle suivie d'une flamme. Mais rien, il ne semble pas coopérer et je peste en le rangeant nerveusement dans mes poches. Arthur m'a retrouvé mais il ne dit rien. De toute façon, il n'a pas besoin de prononcer quoi que ce soit pour m'agacer, sa présence suffit. Je me dirige alors rapidement vers la première personne fumeuse que j'aperçois, retirant le bâtonnet de ma bouche pour le glisser entre mes doigts.

- Excuse-moi, t'aurais du feu ? Mon briquet est mort.

À le regarder de plus près, son visage me dit quelque chose. Je crois qu'il fait partie de celles et ceux que j'ai approchés au cours de la soirée. Ou alors je l'ai vu et mon esprit a refusé de s'en défaire ou d'oublier toute cette encre qui orne sa peau. Je lui offre un sourire.

- Désolé de t'avoir sorti de ta contemplation au fait, très beau revêtement je dois avouer. Blague à part, comment tu fais pour penser avec tout ça ?

J'ai un geste de la tête pour indiquer l'intérieur de la boîte. Ma question est un peu rhétorique cependant. Je suis, je pense, dans le même état que lui. Arthur sait. Arthur comprend. Il râle à nouveau et je ne peux m'empêcher de tiquer de la langue pour le faire taire. 

- Toi aussi t'es venu pour t'amuser mais c'est compliqué ? Si c'est le cas, bienvenue au club, moi c'est Gabriel.
Camille A. Grant
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Mar 21 Nov - 18:43
You're sleep walking again

Le crissement métallique se répète, bruit de fond parmi les autres, la foule qui s'invite dans ses oreilles, qui tente d'arracher ses pensées qui se talonnent: c'était le but, mais ça ne marche pas. La molette du briquet tourne, tourne, vague étincelle, pas de flamme. C'est la voix qui tire Cam de sa contemplation froide du bitume. Il lève la tête et plus il le regarde, plus le noeud qu'il tentait de comprendre se délie. La jolie figure qui le hantait trouve une place derrière des rideaux.
Il sourit en retour à son compliment. Parfois il oublie qu'il pourrait être épinglé dans un cadre, que tout ce qui dépasse de ses fringues est tracé de dessins. Il hoche la tête, se redresse un peu, et lui tend son briquet. Il inspire longuement à sa question, ses sourcils se soulèvent un peu, comme une fausse surprise, un genre de lassitude qui essaie de ne pas se laisser abattre.

"A vrai dire c'était bien ça le projet, ouais."

Il souffle. Le sourire s'accroche à sa bouche. Cam apprécie la franchise sans barrière. Est-ce qu'ils ont échangé un regard tout à l'heure? Il n'est plus sûr.

"Camille. Tu crois qu'à deux crânes trop pleins on va trouver une solution pour profiter de la nuit?"

Son air amusé est presque taquin. Est-ce que c'est une invitation? L'ironie de Gabriel a immédiatement ravivé l'homme festif. Ses questions, le poids du passé, tout ça s’éclipserait presque. Il leur donne le temps de cette cigarette pour disparaître.
L'appel d'un autre corps n'avait pas franchement sonné jusque là. Maintenant, c'est assez clair; une envie lui rampe sous la peau, il faudrait réchauffer cette cage thoracique que l'hiver déborde déjà. Personne dans la boîte n'avait capturé ce désir là, car il n'est pas vraiment physique. Ce n'est ni de sueur ni de luxure dont Cam a besoin, il le sait, mais c'est souvent ce que d'autres âmes seules sont prêtes à donner. Le plus intime de nos chairs, des baisers pour ne plus parler; c'est amusant. S'offrir aux passants, donner sans se livrer. Il ne savait pas tellement faire ça, au fond. Il croyait aux belles rencontres, et laissait bien souvent une part de lui sur les oreillers ou dans les cendriers avant de se tirer.
C'était subtilement différent, là. Il envisageait surtout que ce mec avait le potentiel de le faire rire, peut-être même vibrer un peu sur un plan moins terre à terre. Il envisageait.
Le verre de bière grimpa à sa bouche, faisant dévaler la dernière gorgée.




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Mer 13 Déc - 23:57
Purge, trébuche
J'ai envie de me changer les idées bien que je sache à quel point c'est difficile pour moi d'oublier. Je suis déjà passé par là, je reconnais les mécanismes, les nuits sans sommeil à ressasser le passé et y chercher où ça a déconné. J'ai essayé de ne pas reproduire les mêmes erreurs qu'avec Lucie. Je n'ai pas été parfait avec Aaliyah, je le sais, mais je ne pense pas non plus avoir fait quelque chose qui aurait mérité une trahison pareille. J'ai fait des efforts, j'ai travaillé sur mes peurs et mes angoisses... Alors je me dis que je ne suis tout simplement pas fait pour l'amour. Du moins, j'essaie de m'en convaincre.

C'est douloureux, ça me donne froid alors je grapille la plus petite once de chaleur là où je le peux : un sourire, un frôlement... Quelque chose qui me fasse me sentir vivant, qui recharge mes batteries et me donne la force d'avancer et de passer à autre chose. De penser à quelqu'un d'autre que mon ancienne petite amie. Mes yeux se posent partout, sur tout le monde, mes doigts passent de corps en corps lorsque d'autres se joignent à moi pour danser mais je n'arrive pas à m'accrocher.

Las, mélancolique et sentant le désespoir monter, je finis par sortir pour prendre un peu l'air - mais surtout une bonne dose de nicotine. Et cette fois, mon attention se fixe sur quelqu'un. Cet homme dont l'encre m'est à peine familière sans doute parce que j'ai dû être attiré à plusieurs reprises par tous ces motifs qui couvrent sa peau. Etant amateur de tatouages, je ne peux pas m'en empêcher, à moins que ce soit autre chose qui ait capté mon attention ? Après tout, nous avons tous les deux des styles bien différents mais cela ne m'a jamais arrêté. Il y a autre chose chez lui qui m'intéresse : le bâton qu'il a entre les lèvres ou plutôt la fumée qui s'en dégage. Mon briquet mort, je me dis que c'est une bonne amorce. Je récupère le sien avec un sourire et le lui rends en tirant une bouffée de nicotine.

L'homme entre dans mon jeu de la franchise et ça me fait rire. Je reste face à lui au lieu de m'éloigner en ayant obtenu ce que j'étais venu chercher auprès de lui à la base. À mieux le regarder, je me demande si je ne pourrais pas bénéficier de sa chaleur un petit peu, j'aimerais bien. Mais déjà les mots que nous échangeons m'apaisent un peu. Sa question étire la commissure droite de mes lèvres en un sourire amusé. Je souffle ma fumée en veillant à tourner la tête pour ne pas la lui envoyer dans la figure.

- Je pense que c'est plus facile de les vider à deux que seul en tout cas.

En parlant, déjà. Et puis en buvant, en riant, en évacuant tout ce qui bouillonne à l'intérieur d'une manière ou d'une autre.

- Parfois, un plus un égale zéro...

Une autre bouffée de cigarette avant de pouffer de rire.

- J'avoue, j'ai jamais été bon en maths !

Lui, il a vidé son verre et moi je n'ai pas pensé à en prendre un pour m'accompagner à l'extérieur.

- Je te paie un verre ? Ici ? Ailleurs ?

Les bâtons entre nos doigts ou nos lèvres raccourcissent et nous n'allons pas rester dehors très longtemps non plus, je suis déjà gelé jusqu'au plus profond de mon être. Je crois que j'aimerais bien profiter de sa flamme encore un petit peu - et je ne parle pas de son briquet.
Camille A. Grant
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Mar 7 Mai - 19:58
You're sleep walking again

L'inconnu sourit. Un portrait touchant découpé dans les lueurs jaunâtres des lampadaires et dans la brique humide. Il reconnaît la tension muette dans sa mâchoire; ces rires sont des cris du ventre, un appel d'air. Camille l'imite, lui aussi saisi par cette étrange chimie qui flaire le tabac et la cendre. Il considère le verre vide entre ses doigts, relève le menton pour opiner et décolle enfin son dos du mur. L'air de dire qu'il est sur le départ, ou une bonne raison de se hisser à un pas de l'autre. Ses yeux clairs l'auscultent sans gêne mais sans violence; disons plutôt qu'il n'est ni prudent ni pudique. Il détournera les pupilles s'il sent poindre un malaise chez Gabriel.

"Où tu veux. Si tu veux parler, on peut aller ailleurs. Si tu veux t'assourdir, on peut retourner à l'intérieur. Peu m'importe." Sa bouche s'étire doucement, l'air taquin. "Tant que tu laisses les maths en dehors de tout ça, j'te suis."

Il résonne à moitié comme une blague, et l'autre moitié comme une promesse. Camille se sait magnétique à ses heures, et ce serait mentir que de dire qu'il n'en joue pas. Néanmoins, c'est à l'intensité de ses ressentis que cet effet répond. Il ne dissimule pas l'attrait soudain, certain d'en tester les limites, de demander ainsi à entendre l'écho, ou de pouvoir se résigner sagement.
Il tire sur la fin de cette cigarette et expire, épargnant le visage de son interlocuteur de la fumée à son tour. La fraîcheur s'est insinuée sous son manteau. Ses épaules se soulèvent en faisant crisser le cuir.

"Je t'aurai bien emmené sur les toits, mais ça caille." Une seconde songeuse. "J'crois que je pourrais danser encore un peu."

Peut-être qu'il redoutait de n'avoir rien à lui dire. Sans doute qu'il s'inquiétait d'un changement de lieu trop brutal, peut-être que le temps de marcher, il s'enfuirait, lui ou l'autre. Que regarder le trottoir trop longtemps mettrait en lumière l'absurdité de cette rencontre. Qu'il prendrait peur. Lui ou l'autre.
Parce que c'est complètement con, le coup de foudre, et que ça n'existe pas, on ne fait que se le raconter comme ça. Au fond, on peut avoir des coups de foudre tous les jours. Ca ne veut rien dire. C'est juste un alignement de circonstances, c'est presque calculable, rien de magique ou de romantique là-dedans. De fait, c'est tout aussi friable et temporaire que n'importe quoi. Il le sait. Ce n'est pas un fardeau, c'est un délai. Indécis, il lui importait seulement de parvenir à faire de cette étincelle une toute petite flamme, au moins une petite, et voir si elle tiendrait jusqu'au matin. Jusqu'au lendemain. Peut-être au-delà. Cam ne pense pas au-delà de demain. Il a tendance à être coincé dans tout ses hiers. Pour changer, il voudrait goûter maintenant.




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