Done with missing out things and i'm missing you + Camille

Ùna Thorburn

#StayToxic

Pseudo : Nuit d'orage
Avatar et crédit : Alycia Debnam-Carey + myself // CS1 par Nash, 2 par Alistair // gif par Sawsan
CW : Drogue (mescaline/pcp), sexe, mutilations, critiques violentes de la religion, fausse couche, langage crue
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Done with missing out things and i'm missing you + Camille Wwxo

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Occupation : Etudiante en sciences politiques.
Âge : 32 Quartier : New Town (Leith Walk)
Situation familiale : fiancée à Nash, dans une phase où je galère à me détacher de lui sans hurler
Date d'arrivée à Edimbourg : Ma naissance, 1992
Don : Coucher avec quelqu'un, c'est lui foutre un tracker dans le crâne. Pendant deux à trois jours après notre rapport, je vais entendre ses pensées et parfois voir à travers ses yeux. Plus nous couchons ensemble, et plus le tracker aura du mal à se dissiper. Eventuellement, si notre relation est trop longue, le tracker sera là de façon pérenne.

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Done with missing out things and i'm missing you + Camille

Ven 10 Nov - 3:10

Done with missing out things and i'm missing you
J'ai vu sa silhouette passer au fond de la boutique devant laquelle je me tiens depuis bientôt cinq minutes. C'est pas une surprise, je suis venue le voir, mais voilà que je bloque. J'ignore comment on a réussi à passer un an et demi sans se tomber dessus par accident. Pas une fois. Je me demande s'il a refusé d'aller à des soirées ou événements de peur de me croiser, comme moi, je l'ai fait. Ça aurait pu continuer ainsi. Une garde alternée de l'espace. Il a la ville une semaine sur deux et moi, je m'enferme pour qu'il puisse en profiter entièrement. Qu'est-ce que je fou là, alors ?

C'est cette cure, pas vrai ? Cette idée qui n'était même pas la mienne, cet énorme stop que ma famille m'a mis dans le visage. Ça me fait un truc. Ça remue le passé à grand coup de pelle, sans me ménager. C'est la drogue de Jehtro, aussi. On ne peut pas passer une soirée sans que sa coke me foute en l'air. Elle me rend nostalgique. Elle ramène des visages d'entre les morts, y compris ou surtout celui de Camille. Une poudre qui ne me manquera pas, quand je serais sobre. Pourtant, même si je sais que ça me hantera moins après, j'ai quand même envie de mettre les choses à plat avant. Je m'imagine que la nouvelle Ùna qui sortira de cure n'aura pas envie de devoir gérer les problèmes laissés par l'ancienne Ùna. Je vais être déçue. Je sais que la femme qui rentrera chez elle après un mois à l'hôpital n'aura rien de nouveau. Elle sera une version plus ennuyante de moi, bourrée de souci qu'elle ne saura plus gérer puisqu'on la prive de sa porte de sortie préférée. Dans trois mois, je vais reprendre, hein ? Je sais pas qui j'essaie de berner. Pas Camille, parce que j'ai jamais réussi à le berner avec quoi que ce soit et parce que je sais même pas s'il aura envie de m'adresser la parole aujourd'hui. J'ai envie qu'il me dise que c'est des conneries et que je ne devrais pas y aller. Je voudrais qu'il s'agace, même, de me voir si docile. Je cherche encore à voir son ombre, de l'autre côté de la vitre.

Je pense pas droit. J'ai pris un cachet avant de venir, pour pas faire une crise de manque dans le taxi ou devant lui. C'est pas l'image que je veux lui donner de moi. Je crois que si je n'avais rien pris, je me serais dégonflée. Je me serais contenté de me rouler en boule dans mon lit en me refaisant le film de notre amitié. Les trous provoqués par l'alcool que je buvais à l'époque ou les drogues que je prends maintenant, je les comble discrètement. Un jour, je me souviens l'avoir embrassé intensément, son visage entre mes mains, espérant chasser celui de Nash de mon crâne. Le lendemain, j'ai la certitude que ce n'est jamais arrivé. Voilà pourquoi je vais sagement aller à cette fichue cure. C'est un sentiment affreux que de ne plus pouvoir faire confiance à sa propre tête.

Mes doigts jouent avec cette nouvelle bague qui orne mon annuaire gauche. Pour la première fois, elle me rend anxieuse. Après l'avoir mise sous le nez de tout mon entourage, ma façon de leur hurler ma joie et ma fierté d'avoir été demandée en mariage par mon petit ami, j'hésite à la retirer pour ne pas avoir à justifier sa présence auprès de Camille. La dernière fois qu'on s'est vus lui et moi, Nash n'était qu'un fantôme que je pleurais, haïssais, mais défendais corps et âme. Il était déjà mon monde alors que rien n'indiquait que je pouvais être le sien. Quand Camille a souligné ce qui était pourtant une évidence, j'ai pas supporté. J'ai l'impression que revenir le voir avec cette bague au doigt serait la pire façon de le narguer. Un joli "je te l'avais dit" 18 carats orné de diamants et d'agate mousse. Mon pouce passe sur la pierre. Je ne peux pas me résoudre à la retirer. Je tire simplement la manche de mon pull pour qu'il dissimule mes premières phallanges. Une dernière inspiration et je pousse la porte de la boutique.

Le petit chant de clochette me souhaite la bienvenue. J'imagine que les premiers bruits de Camille seront moins guillerets. Je m'avance entre les objets sans âge, les bras croisés sous ma poitrine, les doigts serrés à s'en faire mal sur la lanière de mon sac. On entend que le claquement de mes talons. Puis il apparaît, avec ses cheveux que j'ai constamment envie d'ébouriffer et ses tatouages que j'ai jamais pu connaître tous par cœur. Je me souviens quand je m'installais contre lui et remontais ses manches pour les observer. Je traçais les contours du bout du doigt, sans rien dire. Ce mouvement m'apaisait. Certains anxieux font du coloriage pour penser à autre chose, moi, je redessinais les tatouages de Camille. Je crois qu'un sourire apparaît sur mon visage à cette vision. C'est marrant que malgré le fait que cet homme soit associé à l'une des pires périodes de ma vie, il n'est pas lui-même un mauvais souvenir.

— Salut.

Je manque d'assurance. J'essaie d'imaginer ce qu'il pense de moi, les minuscules différences qu'il remarque entre l'Ùna qu'il tenait dans ses bras et celle qui se pointe sur son lieu de travail aujourd'hui. Ce n'est pas la première fois qu'il me voit déchirée, mais j'ai perdu du poids. Est-ce qu'il peut lire ma fatigue à travers mon maquillage ou, au contraire, remarquer que mon visage est caché sous une couche de produit opaque ? J'avais pourtant l'impression d'avoir créé un joli masque qui respirait la santé, tout à l'heure dans ma salle de bain.

— Je peux partir si tu veux... Mais je voulais te voir. Prendre un peu de tes nouvelles, tu vois.

J'arrive pas à le regarder longtemps. Mes yeux descendent sur le reste de sa personne jusqu'à trouver ses pieds et s'arrêtent là. J'ignore ce qu'il y a de si passionnant sur ses chaussures, mais mon regard ne veut plus remonter. Je ne sais pas s'il voit pourquoi une fille qui lui a hurlé il y a deux ans qu'elle ne voulait plus le voir vient prendre de ses nouvelles, au fond.
@Camille A. Grant

Camille A. Grant

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Re: Done with missing out things and i'm missing you + Camille

Ven 10 Nov - 22:34

Don't be a stranger

Pluie, poussière, ronronnement des vieux luminaires, tuyauterie encrassée qui chauffe les murs. Fin de journée de novembre, fatigue d'hiver approchant, soupir dans les cartons. Du blues dans le tourne-disque au fond du magasin. Cam fredonne distraitement. Jean gris trop usé, t-shirt pâle, gilet bleu délavé. Ses pensées s'égarent dans la collection de figures en porcelaine qu'il dispose dans une étagère.
Le son distinct de la cloche le sort immédiatement de cette confortable pesanteur du quotidien. Quelques secondes attendent sa réaction; enfin, il traîne son carton jusqu'à la porte d'entrée. Il l'aperçoit d'abord sans être bien sûr de la reconnaître. Elle sourit. Ce sourire tendre et charmant qui s'accroche à un visage qui fait de son mieux pour tenir en place. Les pas de Cam ralentissent.

"Salut."

Les sourcils bruns se froncent de questions.

"Salut..?"

Un écho. Il dépose le carton sur le comptoir, s'y adosse du même geste. Son regard la couvre, tandis que ses sens s'aiguisent à ce maquillage un peu trop prononcé, à ces paupières un peu trop lentes, à ces doigts coincés dans la lanière de son sac. Ces phalanges blanchies par la tension. Comme un fil qui tire dans la nuque; c'est rien. C'est sûrement rien. Il réalise que ce silence de trop et l'absence de sourire poli ont fait chuter le regard d'Ùna sur le sol. Elle s'explique. Cam prend une longue inspiration, sa main s'engouffre dans ses cheveux noirs, sa tête pivote, l'air de chercher la réaction adéquate dans les tas de regards inanimés qui les entourent.
Il l'entend encore, le souvenir n'était pas si profondément enseveli, finalement. Il se souvient exactement où se logeaient ses épaules lorsqu'il l'enlaçait, l'odeur de son shampoing, le bruit de ses sanglots, sa voix qui répétait ce prénom sans cesse, sans cesse. Ùna ne lui avait jamais rien caché, du début à la dernière fois. Jusqu'au cri qui scella l'absence, c'était vrai. Alors pourquoi il la sent pétrie d'un, au moins un secret.

"Ça va pas fort, hein?"

Il ignore ses ronds de jambe verbeux. Il n'y a pas de rancœur dans son ton. Les secondes s'égrainent trop lentement, il peine à réagir normalement, pris par le murmure au fond du ventre qui voudrait la consoler et le bruit de ce souvenir virulent qui coupa le fil. Le temps a passé, le deuil était fait, il avait saisi, aussi, qu'il n'avait rien de celui qui lui ferait ouvrir les yeux. Quelle audace, de s'être cru chevalier. Il en a presque honte, aujourd'hui. Il sait maintenant que les chemins que l'on emprunte sont les nôtres, et qu'on ne peut se deviner meilleur guide pour la vie des autres. Mais y'a rien à faire, certaines personnes cristallisent malgré elles des mécanismes qu'on peine à transformer tout à fait. D'autant après des mois de rien. Les décombres sont juste là; personne ne les a soulevés, soignés, arrosés.
Camille se redresse et s'approche d'un pas.

"Je sais pas c'qui t'arrives. Mais tu peux lever la tête, déjà. J'vais pas te foutre dehors."

Moins d'un mètre les sépare. Il tend une main pour l'inviter à lui, parce qu'il ne saurait plus la couvrir de ses bras lui-même, frileux et assourdi par les mots de leur passé. Mais presque rien n'a changé. Est-ce plus terrifiant que rassurant? Le temps n'érode pas tout.
Oh, il n'espère rien d'Ùna. Comme souvent avec elle, il ne s'agit pas de lui, de toute façon. Mais il ne le lui reprochera pas; ça n'a plus d'importance. L'orgueil n'est pas une vertu première chez le garçon, et la surprise chamboule la raison; ce n'est pas comme si d'habitude c'était elle la capitaine, de toute façon...

Ùna Thorburn

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Re: Done with missing out things and i'm missing you + Camille

Dim 12 Nov - 14:41

Done with missing out things and i'm missing you
Le blues, ça me donne envie de me foutre en l'air. Ou plutôt, le blues est la goutte de trop dans mon océan de raisons d'avoir envie de me foutre en l'air. Ça résonne un peu trop dans la coquille vide qu'est mon corps, aujourd'hui. Heureusement pour moi, voir Camille me fait oublier le fond sonore. Sa façon de me saluer, un peu incertaine, me fait douter. À quoi d'autres je m'attendais ? Je suis stupide. Je le dérange pendant sa journée de travail, en sachant pertinemment que je suis peut-être la dernière personne qu'il a envie de croiser. Je suis venue à la boutique pour le piéger. C'était un choix conscient, parce que je l'imaginais mal me sortir de force d'ici. J'ai toujours eu un petit côté peste avec lui, à n'en faire qu'à ma tête et tout de même obtenir ce que je voulais à la fin. De la compagnie. De l'attention. Une certaine dose d'affection que je lui rendais.

Le silence qui suit la vague explication de ma présence me fait fermer les yeux. Je déteste être transparente, mais je le suis. Je transpire le mal-être. Son euphémisme m'arrache un petit sourire. C'est gentil de sa part de pas me confondre avec une figurante de The Walking Dead. Je lève la tête quand il me dit de le faire et le découvre là, devant moi, une main tendue. Juste ça. C'était l'autorisation qui me manquait. J'hésite qu'un seconde. Je franchis la petite distance qui nous séparait en deux enjambées. Ça suffit à m'essouffler. Mes bras passent autour de ses épaules pour me serrer contre lui. Je ferme les yeux et je le respire. Mes souvenirs remontent comme un raz-de-marée.

Je peux pas dire que je regrette une époque où Nash était pas dans ma vie, mais j'aimerais avoir gardé un bout de ce que j'avais à l'époque. J'étais moins cassée qu'aujourd'hui, moins usée par les addictions et les merdes qui me sont tombées dessus l'une après l'autre. Si j'ouvrais la bouche pour expliquer ça à Camille, ça nous prendrait des heures. Je saurais pas par où commencer. L'érotomane que j'ai pécho deux ou jours après avoir coupé les ponts avec lui ? Ou sur le fait qu'à l'époque où je venais pleurer dans ses bras en puant l'alcool, j'étais en réalité enceinte de ce gars qui était parti sans me dire au revoir ? Pendant cette année qui s'est écoulée, j'ai vécu trois vies. Alors j'estime que j'ai le droit d'être brisée. J'avais besoin de lui, mais ma colère me disait que Camille ne verrait pas un bon œil le retour de Nash alors j'ai fait un choix là où y en avait pas forcément un à faire.

Quand j'en ai la force, je me redresse sans me détacher totalement. Mes mains se posent sur ses joues, mon pouce caressant ses microdermals alors que je l'invite à lever la tête. J'observe le dessin coloré qui lui sert de collier, cherche quelques nouveaux traits qui illustreraient le temps qui est passé depuis la dernière fois où je l'ai vu. Mon inspection terminée, je le libère. Mes paumes redescendent sur son torse. Je regarde une seconde ma bague de fiançailles face à mes yeux. C'est mon nouveau tatouage à moi.

— T'as meilleure mine que moi. T'as même pas eu la décence d'être affecté par notre dispute au point de tomber en dépression.

Je secoue ma tête en signe de déception. Je lui donne un petit coup sur la poitrine, avec le côté de mon poing. J'essaie de sourire à ma blague, avoir l'air un peu normale, moins épave que ce que je suis. Je voudrais qu'il me trouve encore cool. Je veux égoïstement obtenir de lui le même regard qu'à l'époque, même si ça veut dire qu'on peut de nouveau se faire du mal. Je promets pas de réussir à faire mieux, mais j'essayerais.

— Sérieusement, comment tu vas ?

Je demande d'une voix soufflée, mes yeux enfin arrêtés sur les siens plutôt qu'à courir partout pour jouer aux sept différences entre lui et mon souvenir.
@Camille A. Grant

Camille A. Grant

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Re: Done with missing out things and i'm missing you + Camille

Lun 20 Nov - 18:39

Don't be a stranger

Ùna se fond contre lui. Ses bras couronnent ses épaules, il referme les siens dans son dos. Son étreinte est légère, accueillante sans la serrer trop fort; il ne la retient pas. Il ne la retiendra plus. Il sent cette dissonance dans la façon dont les mains de son amie s'attachent à son visage; elle, presse la pulpe de ses doigts, cherche, s'immerge. Il lève son regard gris dans le sien. Une vague triste s'écrase dans sa gorge, silencieusement. Il sait, il perçoit maintenant, que dans le passé, Ùna l'avait rarement regardé comme elle le faisait aujourd'hui. Que ses sentiments avaient été aussi illusoires que vains. Et quand bien même le temps, quand bien même la raison, quand bien même ils ne soient plus les mêmes, Cam se souvenait bien comme il avait voulu l'aimer. Ses phalanges s'accrochent à sa veste, une caresse, finalement, puis se nouent pour se poser alentours d'elle, faisant écrin alors qu'elle se recompose pour parler.
Un picotement derrière la tête. C'est tout près, et elle ne dit rien. Ce n'est pas vraiment caché. Qu'est ce qu'il a raté? Il est presque distrait lorsqu'il l'écoute. Son rire souffle entre ses dents; il sourit.

"Ah, parce-que c'est la tristesse de m'avoir perdu qui te fait prendre des trucs en pleine journée?"

Franc, tranchant, dans le mille sans trop comprendre. Ce n'était pas drôle. Peut-être qu'il lui en veut un peu. Peut-être qu'il voudrait comprendre pourquoi elle est là, défoncée, un an après, entre rédemption et demi-mot. Car il le sent: il y a quelque-chose installé entre eux, quelque-chose qui est passé sous silence et triture ses tripes.

"Pardon. Je vais bien. Je m'ennuie un peu. C'est bon signe, je suppose."

L'une de ses mains se délace de l'autre. Il la soulève avec une délicatesse qui relève presque de la prudence, vient lui éclaircir le front d'une mèche de cheveux égarée.

"Tu veux m'en parler, ou tu veux que je fasse du thé et que je te raconte les dernières trouvailles de Jim?"

La boutique avait l'avantage de regorger d'histoires improbables, allant de drôles à glauques en passant par une pointe de merveille et de nostalgie. De quoi vous distraire de n'importe quoi, à condition d'avoir un narrateur un peu passionné.
Il tentait de contre-balancer son franc-parler brut en offrant écoute ou divertissement. Est-ce qu'elle venait là pour rendre des comptes? En avait-elle même le courage? Est-ce qu'elle s'était droguée pour feindre ce dit courage? Son inquiétude grimpait à mesure qu'il la regardait. Sans pitié, sans réel jugement, il se sentait un peu idiot, un peu démuni. Que venait-elle donc chercher ici?
Le poids de ses mains sur sa poitrine, le brouillard dans ses pupilles le ramenait à des heures impossibles à ouvrir la porte à une Ùna saoule, parfois euphorique, parfois larmoyante, toujours en proie à ses émotions. C'était différent, aujourd'hui, alors inconfortable. On ne peut pas se contenter de répéter les manières de nos fantômes; tout change. Pris de court, saisi par ce qu'il s'était dit pour avancer, l'oublier, et la tendresse qu'il ne peut nier, Cam est maladroit, mais il essaie. Rester vrai, rester doux, demeurer bon car il le sait: Ùna n'a jamais voulu le blesser. C'est juste arrivé alors qu'elle se débattait furieusement dans les noeuds de la vie. Et pour le reste, il se l'est infligé tout seul. Maintenant, il sait.

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Il paraît qu'en avril il fera beau
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Re: Done with missing out things and i'm missing you + Camille

Dim 26 Nov - 3:19

Done with missing out things and i'm missing you
Une blague légère qui appuie sur une plaie ouverte. Ma première réaction est un regard noir. Toujours sur la défense lorsqu'on souligne l'état dans lequel je me mets. J'ai perdu de ma splendeur. Je me drogue en pleine journée, sans raison. Ce n'est plus les voix dans ma tête que j'ai besoin de faire taire. Mon ex n'est plus en proie aux crises existentielles et Nash est plutôt calme la plupart du temps. Je n'ai plus les éléments les plus instables, comme Porter ou Jehtro, dans mon crâne. J'y suis bien. Je pourrais y être bien, si je n'avais pas développé cette fichue addiction dont je dois maintenant me débarrasser. Une étape après l'autre.

Je m'adoucis à ses excuses. Je l'envie, de s'ennuyer. Ce n'est pas un luxe auquel j'ai accès. Il y a toujours une psychose ou une merde à gérer, une conséquence d'un de mes anciens choix. L'ancienne Ùna ne m'a pas beaucoup aidée. Je laisse mes cheveux glisser entre les doigts de Camille. Je ne sais pas si on a encore le droit à cette intimité, après ce qu'on s'est fait, les espoirs qu'on a tué.

— Je veux bien un thé.

Je dis d'une voix soupirée, pour l'empêcher de résonner dans la pièce. C'est pas que j'affectionne particulièrement cette boisson, j'ai juste l'impression que ça me ferait du bien d'avoir quelque chose dans les mains et une raison de m'asseoir plutôt que rester debout à tripoter mon ancien ami pour prétendre que le temps ne s'est pas écoulé depuis notre dernier moment ensemble. J'ai l'impression d'avoir fait un truc interdit ou de faire un caprice de fille gâtée. Je pars et je reviens, je me comporte avec lui de la même façon qu'avant, comme si sa vie était un truc qui m'appartenait, avec lequel je pouvais jouer. Est-ce que ça le rassurerait de savoir qu'il n'est pas le seul avec qui je fais ça ? Ou est-ce que ça lui donnerait la fausse impression d'être tout petit, dans mon existence ? J'essaie de trouver mes réponses dans son regard que j'ose maintenant affronter. Mes bras retombent le long de mon corps, je recule d'un pas pour lui permettre de bouger mettre de l'eau à chauffer, si son offre était sérieuse. J'espère un peu que oui.

— Les trouvailles de Jim, je m'en passerais pour le moment. Mais tu pourras, je sais pas... On pourrait parler un peu. Et pas que de ma consommation, tu vois ?

Faux sourire détendu sur mes lèvres qui n'ont de la couleur que grâce à mon maquillage. J'essayerais de lui glisser un mot sur Nash, pour ne pas qu'il tombe de haut plus tard. Il pourrait me parler des gens qu'il a fréquentés cette année ou je ne sais pas. J'espère qu'il a vécu, quand j'avais le dos tourné. Peut-être que j'arriverais à lui glisser que je suis désolée de comment les choses se sont terminées entre nous. J'aimerais bien. J'ai jamais trop su à quoi pourrait ressembler une simple amitié entre nous. A l'époque, je me disais que si j'avais pas Nash, c'est de Camille dont j'aurais aimé être amoureuse. Ca me semblait plus simple. C'est jamais venu, du coup, maintenant, je ne sais plus ce que j'attends de lui. Juste le connaître, il me semble. Je suis là surtout parce que notre dispute est si absurde que j'aimerais l'effacer de notre histoire.

— Tu dois bien avoir des trucs à raconter...

Une mauvaise tentative de l'inviter à lancer la conversation. Je m'entends parler avec cette voix qui sonne aussi faux que mon sourire. Trop aigüe pour berner Camille. Je suis sincèrement intéressée par sa vie, mais le prénom de Nash me brûle les lèvres. Je voudrais avoir une chance de lui expliquer la situation avant qu'un malentendu ne se crée et que l'on se refasse du mal.
@Camille A. Grant

Camille A. Grant

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Re: Done with missing out things and i'm missing you + Camille

Jeu 25 Jan - 13:37

Don't be a stranger

Croiser quelqu'un de bien vivant dans cette boutique est toujours bizarre. Croiser quelqu'un de son passé d'autant plus. Ùna est bien là, aussi pâle qu'un souvenir. Il la tient comme si elle pouvait s'évanouir, et la laisse se détacher de lui avec autant de précaution. Un pincement dans la poitrine, et le bourdonnement désagréable de ce qu'il sait qu'il ne sait pas encore.
Camille la contourne pour passer le rideau de lames de bois sec qui sépare la pièce de la salle de repos. D'un geste de la main, il l'invite à le suivre tout en l'écoutant parler.
La petite pièce est jonchée de vieux livres et de cartons entre-ouverts, si ce n'est pour le petit plan de travail comportant un évier, un micro-ondes, une cafetière et une bouilloire. Une table ronde, un peu trop moderne pour le parquet, trône dans la pièce avec deux chaises dépareillées pour sujets. Malgré l'odeur poussiéreuse caractéristique de toute la boutique, c'est propre, et le désordre rend l'endroit chaleureux.
Il remplit la bouilloire tandis que la voix de son amie tournoie dans les remous de l'eau. Il ne parvient pas à chasser l'impression grandissante que tout ces mots remplissent l'air comme un rideau avant le premier acte. Clac. Le voyant lumineux indique que la machine fait son travail.
Il soupire en attrapant deux tasses dans les placards au-dessus. L'une est un mug blanc on ne peut plus classique, flanquée d'un logo des Red Hot Chili Peppers. L'autre est une jolie céramique à l'émail bleu pétrole.

"C'est un peu bizarre de raconter sa vie à rebours." commente-t-il d'abord, comme mal à l'aise devant la question. "Je ne sais pas quoi te dire, Ùna. J'ai perdu du temps à oublier que je pouvais te croiser à chaque coin de rue. J'ai rencontré des gens, j'ai ri, j'ai pleuré. J'ai gratté quelques dessins pour le fanzine du coin, je suis rentré ivre, ou pas du tout. La vie ne m'a pas changé tant que ça."

Ses traits se sont tirés légèrement, ses sourcils pleins de questions. Un tas de micro-mouvements courent sur ses épaules, en réponse à ce crépitement électrique dans sa nuque. Il commence à ne plus pouvoir faire semblant; ignorer ce sixième sens aussi pointu que dérangeant n'avait jamais été son fort. Heureusement, ses mains s'activent, détournent temporairement son attention. Il tire la théière, farfouille dans les boîtes colorées pour remplir soigneusement le filtre et le remettre à sa place.

Je pense que c'est toi qui a quelque-chose à raconter.

Sa voix est ferme sans être froide ou accusatrice. Il sait, c'est tout. Il en est sûr. Il lui faisait dos, et se retourne alors, cherchant dans son regard une idée de la suite; allait-elle nier, serait-ce encore l'une de ces scènes de sa vie où il risquait de tout gâcher pour un pressentiment oppressant?
La regarder créait ce cocktail écœurant d'émotions. Il la sentait vulnérable, et avait envie de la cacher sous son manteau jusqu'à ce qu'elle soit guérie. A la fois, le passé lui crachait toujours à la figure, et le silence qu'il sentait pesant, posé sur une vérité inconnue, n'apaisait rien. Évidemment, il songea à Nash. Évidemment, il cristallisait un obstacle à ce qui aurait pu être, mais aussi, surtout, il ne pouvait être que le vilain dans l'histoire d'Ùna, aux yeux de Cam. Elle avait tant pleuré.
Il expira lentement, chassant ce syndrome de chevalier blanc qu'il avait décortiqué et rangé au vestiaire depuis. Le même qui se cachait quand même derrière son envie de la protéger, qu'importe l'ingrédient du cocktail. Difficile d'emprunter d'autres chemins quand on pourrait se glisser dans les mêmes si facilement. Mais Ùna prouvait aussi sa force et sa détermination en se tenant là. Elle n'avait pas besoin d'un refuge, quand bien même elle tricote autour de ce qu'elle est venue dire, il devait aussi faire sa part du trajet et leur donner l’opportunité de changer.

@Ùna Thorburn

Petit plan du Crow's Gems

Il paraît qu'en avril il fera beau
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Ùna Thorburn

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Re: Done with missing out things and i'm missing you + Camille

Lun 25 Mar - 19:51

Done with missing out things and i'm missing you
Je ne sais plus ce que j'ai envie de dire. Je crois que je suis venue avec l'espoir irréaliste de retrouver une douceur qui ne peut plus expliquer entre nous. Et puis, il y a cette envie qu'il sache tout de moi sans que j'aie besoin de le dire. Parler devient de plus en plus compliqué, au fur et à mesure que des nouvelles couches de problèmes s'ajoutent aux existantes. J'essaie de gagner du temps, comme si quelques minutes supplémentaires allaient me suffire à me sentir prête. Je le suis à l'arrière, en jouant avec la manche de mon pull. Une salle de repos, c'est con mais c'est intime. On sort de la sphère publique pour se cacher à l'abri des regards. Je m'avance vers la table sans m'installer. Je reste plantée là, à être parfaitement inutile pendant qu'il s'active. Je lève légèrement la voix pour couvrir le bourdonnement de la bouilloire. Ça tire sur ma gorge abîmée par les excès de ces derniers temps.

Puis c'est lui qui parle. Il prononce mon prénom pour la première fois de cette rencontre et ça me fait un truc. Ça m'ancre dans ce moment, ça recrée un lien, à moins que ça soit moi qui en fasse tout un plat pour rien. Je la ferme. J'écoute. Il a une façon de raconter le quotidien qui le rend magnifique. Il a pas un look de mec instruit, si on en croit le cliché, mais quand il parle comme ça, on oublie un peu la rudesse de son look. Même la partie sur l'oublie, qui résonne avec le sentiment que j'avais. Du beau gâchis, de pas être venu le retrouver plus tôt. Je souris, contente de l'absence de drame en dehors de notre séparation. Si on peut appeller ça ainsi. Ça a l'air sympa, d'être Camille. Il est vivant et peut être intense, sans avoir un tempérament excessif.

Il me renvoie la balle. Je ne sais pas si on peut appeler ça revenir à la charge, car ça n'a rien de violent. C'est pas un ordre. C'est juste que Camille, c'est pas un gars a qui on peut cacher quoi que ce soit. Je pense que c'est ce qui me rassurait. Je pouvais m'ouvrir à lui, puis prétendre que c'était parce que les mensonges étaient vains. Pouvoir être faible, sans avoir à avouer que je le faisais par besoin.

— Ouais.

J'ai un sourire tiré qui passe sur mes lèvres. Je l'abandonne vite. J'ai peur d'avoir l'air détestable. En même temps, si je fais la gueule, je peux avoir des airs de princesse jamais contente qui vient chercher les bras d'un ancien quasi-amant pour être sauvée de sa vie minable. J'ai l'impression que je ne peux pas gagner contre moi-même.

— Comment tu fais, pour savoir ?

J'ai un petit rire gêné et gênant. Une dernière tentative, quasiment un réflexe, d'esquiver. Mes yeux passent de lui aux tasses qui infusent. J'aurais envie d'avoir quelque chose à porter à mes lèvres dans les courts instants de silence que je crée. De toute façon, je ne lui laisse pas le temps de répondre. Je ne veux pas l'agacer en tournant autour du pot, alors que je suis à l'initiative de ces retrouvailles. Je déglutis, fixe à présent les pieds de la chaise sur laquelle j'arrive pas à aller m'installer. On est à mille kilomètres de l'Ùna habituelle, qui fait la fière et s'excuse de rien.

— Nash est revenu. On s'est mis ensemble. On va se marier.

Je coupe bizarrement ma réplique. C'est maladroit. Entre chaque phrase, j'hésitais entre m'arrêter là ou aller jusqu'au bout. On est loin de l'annonce grandiose que j'ai pu faire à d'autres. Je n'arrive pas à prévoir sa réaction. J'ai pas toujours été en décalage comme ça avec Camille, comme je peux l'être avec le reste de mes contemporains. Mais ça, à l'époque où on se fréquentait lui et moi, c'était pas envisageable. On pouvait pas prévoir que j'épouserais la cause de mes problèmes. On a jamais répété cette scène pour être prêts pour le jour J.
@Camille A. Grant

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Re: Done with missing out things and i'm missing you + Camille

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