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Ashton Reilly
Ashton Reilly
The guy who plays in shitty movies
https://sinking-past.forumactif.com/t2516-caveau-familial-des-o-reilly
Pseudo : Nagel / Thibonosaure.
Avatar et crédit : Finn Wolfhard - Ecstatic Ruby
CW : Langage vulgaire - morts diverses (suicide, accident de la route, etc.) - décès périnatal - coming-out - racisme.
Messages : 100
Identity Crisis | Ft. Yoni 5143a5342e327ba3bdb7631635d98d7d0cd3fbfe
Occupation : Acteur de films d'horreur (WILLY KEATON, AAAAAAAAAH) / Tiktokeur spécialisé dans le foodporn.
Âge : 20 Quartier : New Town, un loft bien trop grand pour lui seul, alors il l'occupe avec ses ancêtres.
Situation familiale : Célibataire, très volage.
Date d'arrivée à Edimbourg : Février 2023 pour le tournage de The Last House.
Don : Connecté à ses ancêtres, Ash' est capable de faire réapparaître certains d'eux sous la forme de fantômes avec lesquels il interagit. Il en a, au total, six : Desmond, son jeune frère jumeau mort à sa naissance ; sa tante Tina, son grand-père John, l'oncle de celui-ci, Phelan O'Reilly, le petit-fils de ce dernier, Jeremiah Smith et enfin, un ancêtre lointain : le prêtre Wyatt O'Reilly.

Seul son jumeau, Desmond, est capable d'échanger sa place avec lui et d'utiliser son corps comme s'il s'agissait du sien ; les autres ne sont que des spectateurs et des commentateurs de sa vie ne pouvant apparaître qu'au nombre de deux simultanément et qui ont besoin, pour rester « en vie » d'une grande consommation de nourriture de la part de leur hôte, et que celui-ci dorme douze heures.

Couleur : #cc6699 (Ash') / #6699ff (Des')
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Identity Crisis | Ft. Yoni Empty Identity Crisis | Ft. Yoni

Lun 28 Aoû - 9:49
IDENTITY CRISIS
   Allongé dans son lit, la tête renversée, le nez perdu dans les pages d'un kiosque abandonné par Ashton avant que celui-ci ne tombe de sommeil, Desmond profitait du temps qui lui était imparti à l'occasion du sommeil de son jumeau pour « vivre ». A la lecture des premiers phylactères de la bande-dessinée présentant le célèbre homme-araignée dont était fan son frère, il soupira et laissa finalement tomber sur son visage le comics. Chaque nuit, il s'ennuyait. Contrairement à son jumeau, lui n'avait pas besoin de se reposer. Sa malédiction était telle qu'il était toujours présent, jamais en repos, spectateur malheureux de la vie d'Ashton, devenu star planétaire sous la houlette d'Ehvenbauch. Lui, mort à la naissance, n'avait jamais eu l'occasion de développer son identité propre. D'être autre chose que le remplaçant, laissé sur le banc et entrant parfois en fin de temps de jeu, d'Ashton. Jamais il n'avait pu être « Desmond Reilly ». Car Desmond Reilly est mort. Lui n'est qu'un fantôme. Sans vie propre. Condamné au néant. Bien chanceux d'être encore un minimum présent, en vivant par procuration à travers la conscience de son frangin. Afin que la situation ne pose jamais problème, que ce soit vis-à-vis du partage du corps d'Ashton comme de la présence de leurs divers fantômes, les jumeaux avait fini par créer ce qu'ils appellent « le pacte ». Parmi les nombreuses règles de celui-ci, l'une des plus importantes était de respecter au mieux, pour Desmond, le corps et la pensée de son frère. Ainsi, il ne devait jamais le mettre dans une situation déconcertante, lui faire faire ce qu'il ne voudrait pas faire, ne pas l'afficher en public -surtout depuis qu'il a une certaine notoriété- et, enfin, agir le plus conformément à son caractère habituel pour que personne ne vienne à s'interroger sur lui. Sans même s'en rendre compte, au moment où ils ont créé ce « pacte », les deux frères avaient signé la mort de Desmond, l'aliénant totalement pour le faire se fondre dans le moule de son frère, pour le faire devenir Ashton 2.0.

Desmond n'aimait pas les bains de foule. Il n'aimait pas non plus plus que cela la mode et toutes les tenues extravagantes dont se parait son frère. Il n'appréciait pas non plus parler de lui -d'Ashton, donc- ou même signer des autographes. Il n'aimait pas plus que cela Spiderman, qu'il avait déjà confondu avec un autre homme en slip et en cape, d'ailleurs. En revanche, il aimait jouer dans les films de son frère. C'était un moyen de s'échapper. De changer de masque. D'arrêter d'être un instant Ashton. Il avait été, par le passé, à quelques reprises, Willy Keaton. Il avait aussi joué dans ses autres films, interprétant ainsi successivement un jeune psychopathe sadique et sournois dans The Evil Inside, un adolescent effrayé, dépassé par les événements et plein d'empathie dans The Faith et enfin, actuellement, un jeune effacé, torturé, victime des pires sévices et ayant développé une irrépressible envie de se venger, quitte à finir marginal et à trahir ses propres valeurs pour se défaire de l'emprise des autres sur son quotidien dans The Last House, qu'ils tournaient encore. En vérité, « jouer un rôle », c'était toute sa vie. C'est juste qu'il était condamné à n'interpréter qu'un seul et même personnage depuis qu'il était né : Ashton. Alors, sous les feux des projecteurs, quand un tonitruant « ACTION ! » se faisait entendre et que les caméras s'actionnaient, tournant autour de lui dans un décor factice de carton et de fonds verts, il avait enfin l'impression d'être libre.

« Desmond, tu dors ? »

Tirant les pages du magazine de son visage en agrippant son dos, le grand bouclé tourna son regard sur sa gauche et vit se dessiner dans l'ombre la silhouette de celui qui avait été, par le passé, un oncle éloigné au sein de son arbre généalogique : Jeremiah. Ce dernier était aussi grand que lui, était mort à peu près à leur âge mais avait un visage des plus juvéniles, court, le nez fin et petit, une mèche blonde ayant souvent l'habitude d'y tomber pour y former une balafre artificielle. Jeremiah avait été, avant sa mort, un dramaturge raté s'étant essayé dans l'exercice de l'écriture mais n'ayant jamais obtenu le succès recherché et qui avait fini, tandis qu'il vivait dans la plus grande des précarités dans le New-York des années 30, par se suicider.

« Non, je ne dors pas. » Dit-il, comme une évidence. Il ne dormait jamais.

Cet oncle rapatrié des ténèbres sourit alors, d'un air gêné, s'apercevant tout de même qu'il avait interrompu le fil des pensées de son interlocuteur. Il était assis sur une chaise, dans l'immense chambre d'Ashton, le visage à moitié dévoré par la pénombre, l'autre illuminé par la blanche lumière des astres. Le dos voûté, se penchant un peu vers lui, il parlait encore à voix basse comme s'il craignait de réveiller quelqu'un ou d'attirer d'autres fantômes.

« Je te sens ailleurs. Tu veux en discuter un peu ?
- Je pense pas. C'était une mauvaise idée la dernière fois qu'on en a discuté tous les deux. Attrapant un large oreiller en plumes, il le serra avec force contre son maigre corps.
- C'est encore ça ? Demanda d'un air paternel le défunt en plissant ses lèvres dans un recoin de sa bouche.
- C'est que ... Un soupir. Je sais pas, Jay'. Abandonna l'américain dont le regard se perdait dans le ciel obscur de la chambre.
- Desmond. Je ne suis pas le mieux placé pour te dire ça, tu me l'accorderas, mais je pense que tu ne devrais pas toujours faire ce qu'Ash' te dit de faire. Tu es le seul d'entre nous à pouvoir encore ... Vivre, véritablement. Tu n'as pas eu la chance de mener ta propre vie. On te l'a prise dès le départ. Et votre "don", là, il te permet sans doute de corriger l'erreur du Très-Haut. C'est une sorte de seconde chance. Alors au diable Ashton, ses règles, et tout le tralala : sois Desmond, juste un peu.
- Facile à dire ... Soupira t-il encore en se redressant. J'ai jamais été Desmond. J'ai toujours été Ashton, comme Ashton. Je ne sais même pas ce qui ferait plaisir à Desmond. Je ... J'aime rien. Je ne fais rien. Je ne connais personne dans cette grande ville, à part vous tous.
- Des', tu ne sauras jamais ce que tu aimes si tu n'essayes pas. Trancha le spectre en soutenant son regard dans le sien, une fois que son neveu s'était redressé. Tu sais où tu aimerais aller. Tu sais qui tu aimerais retrouver. Donne t-en la chance. Juste une fois. »

Ces mots, il les avait déjà prononcé précédemment, lors de leur arrivée ici. Desmond déglutit et détourna son regard. Sa langue s'appuyait contre toutes les parois de sa bouche, preuve qu'il cogitait, et ses poings enserraient avec force le plaid sur lequel il s'était allongé. Le silence entre eux inocula le moindre son nocturne ; un grand bruit blanc tapissa alors la noire chambre des Reilly. Sans un mot, dans un grand saut qui défit l'organisation déjà sommaire du lit, Desmond atterrit au sol et arracha à leur grande armoire un grand t-shirt blanc et un pantalon noir.
__

Escorté par Jeremiah, que lui seul pouvait voir sous les divers lampions de Cowgate qui leur servaient de phares, Desmond avalait les mètres à grandes enjambées, le cœur tambourinant brutalement sa poitrine et la transpiration glissant abondamment le long de ses tempes. Il ne savait pas dans quelle aventure il s'était embarqué, s'il n'allait pas tirer Ash' de son sommeil en avance, si un autre fantôme ne chercherait pas à se manifester et ne découvrirait pas le pot-aux-roses, tout comme ce fut le cas pour Jeremiah par le passé dans une scène des plus gênantes puisqu'il l'avait surpris au lit, en partie dénudé, devant certaines photos ... A voix basse, le jumeau défunt ne cessait de murmurer : « C'est pas unebonneidée, pas unebonneidée, pas unebonneidée » mais ses pieds, incapables de répondre à sa raison, continuaient de frapper le sol en cadence pour le faire finalement s'enfoncer jusque dans un bar coloré, paré de diverses guirlandes fleuries, duquel jaillissaient des faisceaux turquoises et d'autres carmins, au rythme d'une musique ni trop forte, ni trop faible.

Ce bar, c'était Palm Paradise. Un repère à gays. Quatre étoiles et demi sur Google. Référencé comme un bar et restaurant végétarien ; mais aussi comme un lieu de rencontre. C'était la deuxième fois qu'il venait ici. La première fois, ce fut de courte durée. Encore une fois poussé par Jeremiah, auprès de qui il s'était confié par le passé concernant son attirance irrationnelle pour la gent masculine, il avait passé une partie de la soirée ici et avait commencé à danser avec un homme. Il l'avait embrassé, lui avait rendu son baiser en retour, l'avait ensuite pris dans ses bras, câliné, caressé ... Jusqu'à ce que finalement, happé par un puissant malaise, il ne l'eut repoussé en s'excusant pour finalement disparaître dans la nuit écossaise. Cette seule et unique expérience avait fait naître un feu en lui qu'il craignait de ne pas pouvoir maîtriser à moyen et long terme tant celui-ci, à court terme, avait déjà réussi à l'avaler tout entier. Ce corps, c'était celui d'Ashton, pas le sien et, selon le "pacte", il ne devait pas faire quelque chose qu'Ash' ne ferait pas or, en l'occurrence, « flirter avec un homme » ne faisait pas partie des « choses qu'Ash ferait ». Jeremiah était le seul à savoir pour son homosexualité et, bien qu'il était quant à lui hétérosexuelle de son vivant, il avait tout de même tenu à en discuter à plusieurs reprises avec son neveu sans que cela ne l'avance réellement, ni ne lui permette de confier cela à son frère qui, pourtant, devrait être le premier informé du fait de leur grande proximité. Desmond avait préféré se taire. Car Desmond n'est plus. Desmond doit être Ashton, quand Ashton n'est pas là. Garde-fou d'un corps qu'il aurait parfois préféré ne pas habiter.

Entrant à reculons dans le bar qui se tenait pour l'heure tranquille, chacun étant attablé autour d'une boisson ou d'un plat, jactant dans une cacophonie intimidante pour le jeune garçon, celui-ci se faufila entre les tables et les chaises, s'excusant parfois auprès des clients qui le dévisageaient un peu, se disant très certainement « J'ai déjà vu ce type quelque part » sans pour autant savoir, pour l'heure, le relier aux films d'Ehvenbauch. Si jamais l'un d'eux venait à le démasquer, il ne savait même pas comment il réagirait. La star Ashton Reilly dans un bar gay, ça serait sans doute du pain béni pour les tabloïds britanniques, non ? Cette pensée le glaça et le fit s'interroger un instant sur la possibilité de rebrousser chemin. Jeremiah, derrière lui, lui barra la route -même s'il n'était qu'un ectoplasme qu'il pourrait traverser sans le moindre effort- et le fit s'avancer d'un geste de la main en haussant hautement ses larges sourcils. Grimaçant un peu, le cœur lancé dans un solo de batterie, il se dirigea finalement vers le comptoir où il s'installa timidement, les joues rosies, le regard confus. Un homme, qui se tenait derrière, le regarda alors et lui demanda ce qu'il voulait boire.

« Je ... Euh. Vous avez un jus d'orange ? »

L'étonnement parut directement sur le visage du serveur qui le fixa un long moment, comme pour lire dans ses yeux s'il s'agissait d'une moquerie ou non puis, voyant qu'il ne riait pas, se résigna finalement à sortir une bouteille en plastique pour lui verser un grand verre de jus d'orange. Le remerciant d'un geste, le mot « merci » ayant du mal à sortir de sa gorge nouée en divers endroits, Des' avala d'un trait une bonne moitié du verre, comme un homme désespéré aurait bu cul-sec un grand verre de whisky pour oublier. Joignant ses mains l'une dans l'autre, les coudes posés contre le bois du bar, il couvrit sa bouche avec ses doigts et murmura :

« Jay', je devrais partir d'ici, je crois. »

Mais, sans que son fantôme n'ait le temps de lui faire un petit sermon sur l'importance d'être lui-même parfois, un homme inconnu s'installa juste à côté de Desmond qui, les mains moites et le cœur en plein festival, dirigea son regard vers cet homme en ricanant un peu nerveusement.

« Euh... Bonjour. Bonsoir. » Il se corrigea aussitôt, se sentant assez bête. Reste cool Desmond, reste cool. Ashton serait cool là, lui. « Il fait un peu chaud ici ce soir, non ? » Demanda t-il en souriant grossièrement, justifiant un peu les grosses gouttes qui traçaient leur sillon sur son front, entre ses bouclettes noires. « Vous ... Vous voulez quelque chose ? » Son palpitant semblait presque rompre tant il cognait son poitrail. Jeune éphèbe innocent et inconscient des choses de la vie, à la manière d'une candide adolescente rêvant du prince charmant, il se mit à penser avec accident : "Je lui plaîs ? Il veut peut-être m'inviter à danser, ou boire. Merde. Il est beau mais je ne sais pas quoi faire moi. Je suis pas encore prêt ..."
Yoni Tayeb
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Identity Crisis | Ft. Yoni Z9cp
Occupation : Libraire, possédant sa propre boutique (The Rebecca's Book)
Âge : 38 Quartier : Niddrie
Situation familiale : en train de se faire briser le coeur par Saevus, le gros catfish.
Date d'arrivée à Edimbourg : Sa naissance
Don : Ses mensonges façonnent le passé. Ce n'est pas systématique et souvent, ce qui est modifié est meurtrier.

Pour contrer son don, Yoni s'est promis de ne plus mentir. Au nom de ça, il a la fâcheuse tendance à dire tout ce qui lui passe par la tête.

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Sam 16 Sep - 14:51
Identity crisis
Yoni ne pouvait pas dire que la nuit était agréable. C'était la période de la rentrée littéraire et cela signifiait qu'ils vendraient beaucoup, oui, mais cent fois le même livre et personne ne leur demanderait conseil. Les clients entraient, cherchaient du regard la couverture comportant la photo de leur auteur, philosophe, homme ou femme politique préférée et se dirigeaient en caisse. Il y avait également ces étudiants qui ne s'inquiétaient que maintenant de ne pas avoir lu les lectures obligatoires de l'été et désespéraient parce que l'unique exemplaire du bouquin de la BU était déjà prêté à un autre à peine plus prévoyant qu'eux. Après avoir vendu son quarantième Elon Musk par W. Isaacson, Yoni ne pensait qu'à sa soirée. Il la passerait au bar, à dépenser l'argent que les admirateurs d'un multimillionnaire lui avaient donné à lui plutôt qu'à Jeff Bezos, dans un élan miraculeux de philanthropie. La rapide remise en place qui succédait la fermeture était interminable. Il fit un détour par Niddrie pour se changer et se débarrasser du parfum du papier (odeur qu'il adorait mais dont il ne voulait pas se lasser en la portant constamment sur lui). Il troqua sa chemise claire pour une chemise sombre, sorti de son frigo un reste de spaghetti qu'il imaginait manger rapidement devant une vidéo YouTube. Le confort (relatif) de son canapé (premier prix) faillit avoir raison de son envie de sortir. Les vidéos s'enchainaient et si l'algorithme ne l'avait pas fait tomber sur un documentaire complotiste, Yoni aurait sûrement dormi là où il venait d'avaler ses pâtes. Sa colère envers le narrateur qui parlait des civilisations perdues comme des preuves scientifiques de l'existence d'aliens intelligents lui redonna l'énergie qui lui manquait. Un passage à la salle de bain suffit à faire disparaître toute trace de fatigue de son visage et il descendit les marches quatre par quatre jusqu'au parking.

• • •


La porte poussée donnait sur la grande salle à la fois sombre et éclairée par des néons multicolores. C'était un des endroits préférés de Yoni, pas uniquement dans la catégorie bar ou vie nocturne. L'ambiance était chaleureuse et certaines têtes familières lui adressaient un sourire alors qu'il s'approchait du comptoir. Derrière ce dernier, Wilhelm jonglait avec un shaker. À force de voir Yoni commander les verres les moins chers de la carte, les deux hommes avaient sympathisé et Will chargeait plus ses verres qu'avec ses autres clients. Il n'en fallait pas plus pour gagner le cœur du libraire.

Il se glissa sur un tabouret, entre une femme ivre et hypnotisée par son téléphone et un grand garçon dont le visage était caché par de lourdes boucles sombres. Yoni ne lui preta aucune attention avant qu'il ne lui adresse la parole. Il le regarda, surpris par l'invitation puis surpris par le physique adolescent qu'il découvrait. Il ressemblait à l'enfant fin et étiré qui sortait de l'usine à la fin de Charlie à la chocolaterie.

— Excuse-moi mais, t'as quel âge ? Tes parents savent que tu es ici ?

Wilhelm pouffa et Yoni esquissa un sourire à sa propre taquinerie avant de réaliser que c'était bêtement humiliant. Aucun autre client ne l'avait entendu mais Yoni tourna les yeux en direction de son ami. Il n'aimait pas être méchant, mais la présence du jeune homme sur le tabouret voisin soulevait tout de même plusieurs questions.

— Tu lui as demandé sa carte d'identité ? Sers-moi une ambrée.

Il posa un billet que le comptoir pour que le gamin ne se mette pas en tête de payer à sa place. Yoni était pauvre et désespéré, mais pas pauvre et désespéré au moins de trouver un homme pour lui servir à la fois de mignon et de sugar daddy. Wilhelm lui désigne du menton le verre à moitié vide devant le type et se contente d'un laconique "jus d'orange". Naïvement, Yoni s'était imaginé que le fruit avait été mélangé à du rhum ou à de la tequila, il ouvrit grand les yeux en apprenant que c'était un garçon sobre qui se tenait à ses côtés. Ses joues pivoines donnaient l'impression du contraire. Il réceptionna sa pinte fraiche, but une gorgée mousseuse avant de pivoter sur son tabouret pour regarder son voisin.

— Non, sérieusement, t'as quel âge ? C'est ta première fois au Palm ?

Yoni avait envie de lui dire qu'il s'était trompé de porte et que peu importe ce qu'il était venu chercher, il ne le trouverait pas. Pourtant, ça aurait été un mensonge ou une erreur, le Palm était fréquenté par des groupes de jeunes adultes gay ou d'hommes plus vieux qui ne crachaient pas sur les relations avec un grand écart d'âge. L'idée d'avoir été confondu avec l'un de ces gars mettait le libraire mal à l'aise.

@Ashton Reilly



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Seul son jumeau, Desmond, est capable d'échanger sa place avec lui et d'utiliser son corps comme s'il s'agissait du sien ; les autres ne sont que des spectateurs et des commentateurs de sa vie ne pouvant apparaître qu'au nombre de deux simultanément et qui ont besoin, pour rester « en vie » d'une grande consommation de nourriture de la part de leur hôte, et que celui-ci dorme douze heures.

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Jeu 28 Sep - 9:18
IDENTITY CRISIS
   Féru de films américains, Desmond voit toute sa filmographie d'adolescent niaiseux défiler devant ses yeux. Le type cool, tendance, l'air ténébreux mais pas trop, sourire enjôleur, débarque et bouscule « accidentellement » la jolie adolescente renfermée aux grosses lunettes vitreuses qui camouflent de somptueux yeux bleus. Ses livres d'école chutent brutalement. Le monde s'interrompt autour d'eux. Elle balbutie des excuses, il sourit simplement et semble peser chacun de ses mots pour interrompre l'ouragan de paroles confuses de la maladroite aux joues pivoines : « Ce n'est pas grave. C'est moi. » Bordel, oui, c'est lui ! C'est ce type-là, exactement. Il se penche, elle aussi, leurs doigts s'effleurent, puis ce sont leurs yeux. Quelques minutes plus tard, quand le film aura fait progresser l'intrigue amoureuse, ce seront leurs lèvres. Aujourd'hui, le décor n'est pas un lycée américain qui ne tourne qu'autour du bal de fin d'année des terminales, il n'y a pas de capitaine de football que toutes les filles ont en adoration ; aujourd'hui, il n'y a qu'un bar homosexuel, Desmond dans le rôle de la demoiselle amoureuse et cet inconnu qui incarne à merveille le quarterback au regard électrique. Son palpitant papillonne, ses lèvres s'assèchent, ses mots confus s'écroulent et le son de sa voix finit par ne plus être. Bordel, ça aurait fait un début de film parfait. Si le film avait été muet.

« Excuse-moi mais, t'as quel âge ? Tes parents savent que tu es ici ? »

C'est la fin de l'illusion. Le barman pouffe. Jeremiah grimace, dans le dos de Des' qui a l'impression d'un effet tunnel : son regard s'assombrit et il ne voit plus que cet homme qui, en quelques mots, vient de réduire à néant le moindre de ses espoirs. Fleur bleue, il s'imaginait déjà dans ses bras, être le centre de toute son attention et, en vérité, s'il l'avait été, ce n'était que parce qu'il se sentait l'âme d'un babysitter inquiet de voir un enfant perdu ici. Devant pareille humiliation, il aurait été idiot de le reprendre en lui signifiant qu'il avait pourtant vingt ans. L'âge idéal pour fréquenter un bar, donc. Les secondes lui parurent des heures. Il était sonné. Comme frappé par un roc qui venait de se décrocher d'un pan de montagne pour lui rompre le front. L'avalanche, d'ailleurs, n'était pas prête de s'interrompre puisqu'à nouveau, une grêle de pierres suivit le premier rocher. L'ignorant totalement, le beau brun interrogea encore le barman, qui semblait être le propriétaire des lieux, au sujet de la carte d'identité de Desmond. Ses joues brillèrent d'un rouge vif. Non seulement c'était humiliant mais en plus de cela, il aurait bien été embêté de sortir sa carte puisqu'il s'agissait de celle d'Ashton et, même si il « était », en quelque sorte, Ashton aux yeux du monde ; il n'était pas lui. Cela l'embarrassait toujours de devoir se dissimuler sous le nom de son frère lequel était, en plus de cela, assez connu pour lui attirer potentiellement toute la lumière sur lui si quelqu'un venait à faire le lien entre son identité et les horribles films d'Ehvenbauch.

Poursuivant, l'inconnu glissa un billet sur le comptoir afin de régler l'addition. La sienne, comme celle de Desmond vraisemblablement. Jeremiah, encore installé sur un siège vide, plissait légèrement ses lèvres l'une contre l'autre en assistant au désastre qui se produisait sous ses yeux. Cela aurait pu être prévisible, se dit-il. L'homme était bien plus âgé, semblait plus mûr et avait un petit quelque chose qui lui signifiait qu'il n'avait absolument aucun amour pour les jeunes éphèbes comme son lointain neveu. La barbe, sans doute. Ou ce petit éclair dans les yeux. Jeremiah regrettait alors que son petit protégé se soit laissé avoir l'espace d'un instant par les charmes de l'Apollon ; la déroute risquait d'être violente. Sûrement aurait-il alors mieux fait de s'intéresser à des personnes bien plus jeunes ... Néanmoins, tandis que son regard balayait toute la salle, il ne voyait aucun homme qui avait la petite vingtaine. Même les étudiants attablés derrière eux qui riaient à gorge déployée semblaient bien plus vieux que lui. Maintenant que l'inconnu le soulignait, il était vrai que Des' faisait très jeune. Seule sa taille laissait transparaître qu'il avait sans doute atteint la majorité ; néanmoins, cela lui donnait aussi tout à fait l'air d'un homme-élastique qu'on aurait étiré volontairement pour lui donner l'impression de ne pas faire quatorze ans.

Revenant enfin à Desmond après l'avoir déjà humilié par deux fois, l'homme l'interrogea à nouveau sur son âge. Si Ash' avait été aux commandes, il se serait sans doute un peu énervé et aurait même quitté le comptoir, furibond. Des' n'était pas comme cela. Il était beaucoup plus réservé et manquait de l'assurance naturelle qui animait son jumeau. Peu habitué à ce genre de situations, il était actuellement en train de perdre pied. Train fou ne suivant plus la ligne directrice de ses rails, la vapeur s'affolait et le géant de fer vacillait d'un côté puis de l'autre. La flamme au visage, il balbutia encore un peu pour tenter d'articuler une réponse qui ne finit par se formuler qu'après deux ou trois tentatives :

« Ben euh... Je.. Vingt ans. » Il n'avait pas pour habitude de devoir donner son âge et l'en oubliait même parfois trop souvent. N'étant pas un être matériel, le fantôme n'avait que faire du temps qu'il laissait comme préoccupation aux mortels. Cependant, puisque son corps ectoplasmique grandissait en parallèle de celui de son frère, il avait malgré lui une certaine connaissance du temps qui s'était écoulé depuis leur « venue au monde ». « Première fois ... »

Ces mots, dans un autre contexte, auraient été bien plus gênants. Il en rougit tout de même. Jeremiah posa une main sur son épaule au moment où il parvint enfin à répondre. Afin de ne pas éveiller les soupçons, Des' ne tourna pas la tête mais il en avait cruellement envie, au moins pour se rassurer et se sentir moins seule dans cette situation qui était en train de semer la zizanie dans son coeur ; tantôt épris par son aîné puis bazardé par l'offense qu'il venait de lui faire par trois fois.

« Des', viens. On va aller voir ailleurs. » Murmura l'ex-dramaturge qui ne souhaitait pas le voir se ridiculiser davantage et perdre ainsi toute sa confiance en lui. C'était déjà un exploit qu'il soit venu ici ce soir, il ne devait pas tout gâcher à cause d'un connard qui le rabaissait en le considérant comme un enfant perdu.

Le bouclé déglutit et hocha la tête alors en prenant son verre de jus d'orange qu'il dilapida d'un trait. Les glaçons heurtèrent même sa bouche et son petit parasol tomba à ses pieds. Il déposa dans un même geste de balancier le récipient sur la table et sourit bêtement à son interlocuteur avant de descendre de son tabouret avec une rigidité cadavérique qui exprimait le prochain malaise qui le rongeait.

« Je ... Euh ... Merci. » Mais pour quoi ? « Je vais encore me rafraîchir, j'ai très très chaud, monsieur. » Monsieur. Quel idiot. Jeremiah descendit à son tour, une main dans les poches, et passa son bras autour des épaules de Desmond afin de l'attirer autre part.

Avec la gestuelle d'un robot, il s'écarta du bar et se dirigea plutôt vers les toilettes où il comptait bien se ressaisir en passant sur son visage de grandes giclées d'eau froide. Il se sentait fiévreux, comme si une vilaine grippe l'avait piqué. Devant le lavabo des toilettes, il laissa couler un moment l'eau avant de la faire passer entre ses paumes pour la balancer à son visage.

« Ce type est un connard. Ne t'en fais pas. » Le rassurait alors le grand blond, invisible aux yeux des fêtards qui étaient en train de pisser debout à côté d'eux. « T'étais pas son style. C'est tout. Il aurait pu le dire plus gentiment qu'en te rabaissant comme ça. Je suis sûr que tu vas pouvoir rencontrer et discuter avec quelqu'un. »

Amorphe, Des' croyait assez peu aux mots de son oncle éloigné qui s'était adossé au mur en carrelage blanc. Penché sur le robinet, le visage dégoulinant et les boucles en suspension au-dessus de l'eau qui tournoyait pour s'échapper de la cuvette, le grand brun murmurait :

« C'était pas une bonne idée ... » Jeremiah le sentait mal, et cela lui blessait aussi le cœur. « Je veux rentrer .. »

Le dernier urinoire se libéra ; ils étaient désormais seuls. Comprenant que cette défaite avait été trop dégradante pour Des', Jeremiah n'osait le forcer à retenter l'expérience. Le spectre incarné se redressa alors, le visage déconfi, et marcha en direction de la sortie des toilettes. Il sentait ses yeux un peu humides. Il se frotta les mains avec un papier qu'il arracha au distributeur et, avant de partir, comme un réflexe, tamponna chacune de ses poches pour s'assurer n'avoir rien oublié. Clés d'appartement, check. Téléphone portable, check. Porte-feuilles ... Et merde.
Yoni Tayeb
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Pour contrer son don, Yoni s'est promis de ne plus mentir. Au nom de ça, il a la fâcheuse tendance à dire tout ce qui lui passe par la tête.

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Lun 13 Nov - 20:48
Identity crisis
Depuis le temps qu'il pratiquait sa version très personnelle de l'honnêteté radicale, Yoni avait oublié que tout n'était pas bon à dire et que "désolé, je ne dis que la vérité" pouvait être une excuse encore plus blessante que l'insulte elle-même. Il parlait sans réfléchir, adorait divertir les spectateurs et oubliait son empathie. Pour autant, il n'était pas un connard. Lorsqu'il dépassait une limite en oubliant que son interlocuteur n'était pas habitué à sa franchise, il regrettait. Ce n'était plus uniquement les joues du garçonnet à côté de lui qui étaient cramoisies, tout son visage avait pris une teinte rouge qui tranchait avec la pâleur du reste de sa peau. Il était plus sensible qu'Yoni avait cru. Il avait eu le courage de vouloir offrir un verre à un quasi-quarantenaire, il devait avoir un petit peu de caractère, non ? Compte tenu qu'il avouait son âge du bout des lèvres en bredouillant, le libraire avait fait erreur.

Un silence inconfortable s'installait. Le client n'osait même plus blaguer avec le barman pour faire comme si de rien était, du moins pas tant que le garçon restait à portée de voix. Il dut sentir que sa présence appesantait l'atmosphère, car il se leva et s'éloigna, la queue entre les jambes. Yoni échangea un regard mi-perplexe mi-amusé avec le barman. C'était bas, de se moquer ainsi d'un jeune garçon alors qu'ils étaient tous passés par là, mais sérieusement... Il venait de balbutier un monsieur comme s'il demandait à son professeur l'autorisation d'aller aux toilettes au milieu du cours. Wilhelm répondit avec l'un de ses haussements d'épaules perplexes qu'il utilisait lorsqu'il jugeait qu'un sujet n'avait pas besoin d'être développé plus longuement. Et comme suspecté, il sufffit que le garçon s'éloigne pour que les deux hommes se lancent dans une conversation à propos du dernier film qu'ils avaient regardé. Sa maladresse et son passage dans le bar auraient pu être définitivement oubliés si un portefeuille n'était pas resté à sa place, à une vingtaine de centimètres de la main de Yoni. Il l'avait repéré mais ne comptait ni l'ouvrir ni le soulager de quelques billets. Encore une fois : il n'était pas désespéré à ce point. Il veillait sur l'objet en attendant que son propriétaire ne revienne et il sermonnerait ce dernier sur l'importance de garder ses objets de valeurs en sécurité.

Après de longues minutes, lorsque la silhouette étirée réapparue, Wilhelm le désigna d'un geste du menton à Yoni qui leva entre son index et son majeur le porte-feuille du garçon pour attirer son attention. Ça avait un côté très cinématographique et Yoni raffolait de ces moments où il pouvait donner l'impression qu'il était un homme plus intéressant ou mystérieux qu'il ne l'était en réalité. En comparaison avec le jeune garçon perdu, il était le mec mur, confiant, bien dans sa peau et dans sa vie.

— Reprends un truc, je te l'offre. Prends même de l'alcool, si t'en as envie.

Il avait vingt ans, après tout. Lorsque Yoni prit un instant pour le regarder, il repéra des indices discrets que son interlocuteur ne lui avait pas menti.

— Yoni est une grande gueule mais il regrette de t'avoir blessé. Pas vrai ?

Le barman posa un regard insistant sur son client. Le concerné avait du mal à appuyer les paroles de son ami. Il ne regrettait qu'à moitié. Serait-ce considéré comme un mensonge ? Allait-il tuer quelqu'un s'il exagérait ses excuses envers le garçon ? Aucune notice n'était venu avec sa malédiction et les enjeux étaient trop grands pour qu'il puisse se permettre d'être imprudent.

— C'est juste... Drague pas les hommes qui pourraient presque être ton père, ok ? Comporte-toi comme un garçon de 20 ans et tout ira bien.

Il souffla et fit glisser le portefeuille sur la surface encore relativement propre du bar. La nuit était jeune, ils avaient de la chance. Sa main ainsi libérée se posa sur sa bière qu'il but aux trois-quarts. Wilhelm préparait déjà la prochaine, en anticipation.

— T'es là pour un pari ou t'es juste timide ?

Des petits crétins qui se mettaient au défi d'aller draguer un gay, ça faisait longtemps que Yoni n'en avait pas croisé, mais l'espèce n'était sûrement pas éteinte. Le garçon avait l'air assez mal à l'aise pour que ce soit ça, le fin mot de l'histoire. Un challenge poussé un peu trop loin, qu'il regrettait d'avoir voulu relever. Auquel cas, l'humiliation de Yoni lui servirait de leçon, alors il avait bien fait de ne pas dire qu'il était désolé.

@Ashton Reilly



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Ashton Reilly
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Âge : 20 Quartier : New Town, un loft bien trop grand pour lui seul, alors il l'occupe avec ses ancêtres.
Situation familiale : Célibataire, très volage.
Date d'arrivée à Edimbourg : Février 2023 pour le tournage de The Last House.
Don : Connecté à ses ancêtres, Ash' est capable de faire réapparaître certains d'eux sous la forme de fantômes avec lesquels il interagit. Il en a, au total, six : Desmond, son jeune frère jumeau mort à sa naissance ; sa tante Tina, son grand-père John, l'oncle de celui-ci, Phelan O'Reilly, le petit-fils de ce dernier, Jeremiah Smith et enfin, un ancêtre lointain : le prêtre Wyatt O'Reilly.

Seul son jumeau, Desmond, est capable d'échanger sa place avec lui et d'utiliser son corps comme s'il s'agissait du sien ; les autres ne sont que des spectateurs et des commentateurs de sa vie ne pouvant apparaître qu'au nombre de deux simultanément et qui ont besoin, pour rester « en vie » d'une grande consommation de nourriture de la part de leur hôte, et que celui-ci dorme douze heures.

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Sam 9 Déc - 13:01
IDENTITY CRISIS
   Paniquées, ses mains cherchent le porte-feuilles ; dérobé, envolé, évanoui. Son frère était loin de se soucier de la disparition de sa carte bancaire tant il était frivole et ne semblait pas mesurer le poids de tout cet argent qu'il avait amassé depuis leur prime jeunesse. Ses aïeux, souvent, ayant connu la pauvreté en arrivant dans le Nouveau Monde et en s'échinant dans des tâches subalternes comme laver les vitres des immeubles friqués de Boston pour John ou encore s'intoxiquer les bronches à grands coups de peintures industrielles pour Phelan. Plus mature que son frère jumeau sur ce point, Des' était celui qui, en règle générale, reprenait son double en lui rappelant, sous l'oeil ravi de certains de leurs ancêtres, la valeur de l'argent. Or, ce soir, c'était lui qui, par mégarde, avait perdu l'ensemble de leurs économies ainsi que les différents papiers administratifs d'Ashton. Lui expliquer cette perte, en plus d'être particulièrement honteux car en contradiction avec ses sermons habituels, ce serait également devoir lui conter l'épisode du soir ... Le palpitant, à cette seule pensée, gronda comme le tonnerre et fit déferler un éclair froid dans le corps du jeune bouclé dont la couleur se dilua aussitôt pour ne laisser plus qu'un masque blanc, livide.

Bien entendu, un étui aussi chargé que le sien, il n'allait pas se faire de vieux os ici. Dans l'instant, il ne faisait aucun doute qu'un soiffard s'en serait emparé afin de rincer le gosier de ses semblables dans une annonce tonitruante de "TOURNÉE GÉNÉRALE" ; à moins que, plus égoïste, il ne décide de se retirer discrètement afin de vider la carte bancaire au premier DAB venu. Le premier réflexe de Desmond, alors, la froide langue de la Peur glissant le long de sa nuque, fut de se saisir de son téléphone portable. Avec l'application bancaire, il pourrait au moins faire opposition et, peut-être, qui sait, le chapardeur laisserait-il, de dépit, le porte-monnaie dans un coin après l'avoir allégé de quelques billets, ne pouvant pas se servir de la pièce d'identité du môme, ni même de sa carte Gold puisque celle-ci aurait été rendue obsolète. Cependant, avant même qu'il ne puisse se rendre sur son mobile, il vit au loin l'homme de tout à l'heure le héler en brandissant le trésor perdu. Le spectre froid qui le hantait alors s'estompa dans un râle, les pensées confuses et brûlantes du frère Reilly se calmèrent alors et aussitôt un soupir franchit ses lèvres. Ouf.

Le corps, autrefois tendu par des ressorts invisibles et surmonté d'une armature métalique qui le contraignait à une forme d'immobilisme dans chacun de ses mouvements ; les muscles tendus, les articulations bloquées par le stress, Des' s'avança cette fois-ci, soulagé par le retour du portefeuille d'Ashton, avec une démarche plus humaine et moins robotique. Son sourire, figé sur son visage, traduisait des émotions contraires : la gêne, assurément, à en croire le pourpre de ses joues et le visage fendu de travers mais aussi une certaine joie qui ressortait de son regard lumineux.

« Euh merci ... » Il baissa malgré tout ces yeux de lumière, desquels la lueur s'éteignit alors progressivement. « Mais je ne bois pas d'alcool ... » Avoua t-il alors, un peu honteux.

Jeremiah, trainé avec lui jusqu'au bar par le lien qui les unissait, s'installa sur un tabouret inoccupé et plissa ses lèvres en une moue. Les bras croisés contre sa petite chemise blanche froissée de laquelle pendouillait, corde nouée avec beaucoup de lest autour d'un cou déjà marqué par la brûlure de la pendaison, une cravate à pois verts. Le dos voûté, légèrement penché sur son neveu lointain qu'il observait avec peine, le blond maudissait, d'une certaine façon, le comportement de son interlocuteur qui ne savait décidément point y faire avec un jeune homme en peine qui, et cela ne se voyait que trop bien, semblait inconfortable dans l'espace clos de son propre corps ; même si celui-ci, en réalité, était celui de son frère.

Le barman lui semblait savoir déjà mieux y faire. Compte tenu de son emploi, il devait avoir l'habitude et s'excusa pour son habitué qui, disait-il, regrettait. Jeremiah aurait préféré que ce soit lui qui le formule, et non pas un tiers. Peut-être qu'en définitive, lui aussi avait des problèmes pour interagir avec autrui, comme son Desmond. Le grand bouclé alors, le visage encore un peu enflammé, regarda l'homme derrière le comptoir et hocha alors la tête sans réellement sembler convaincu. Tout dans sa gestuelle traduisait encore un manque d'assurance flagrant qui ne pourrait être guéri par quelques mots.

La chose ne s'arrangea d'ailleurs pas quand, reprenant la parole, l'inconnu le sermonna un peu en le ramenant encore à sa condition « d'enfant ». Alourdi par la honte, son stratagème étant révélé par la parole, il se rendit compte de sa dangereuse entreprise et sa tête tomba vers l'avant, cachant le carmin de sa face alors qu'il regardait le portefeuille noir déposé sur ses petites cuisses. Sans doute avait-il raison. Quelle idée avait-il eu ? Approcher, pusillanime comme il était, bien qu'il eut ici montrer plus d'hardiesse que jamais, un homme mature en pensant réellement que celui-ci s'intéresserait à lui. Le jeune nerd, pourtant, s'était laissé avoir et, comme on caricaturerait les jeunes filles fantasmant leur nouveau professeur beau et viril, il s'était déjà imaginé des scènes interdites. Aujourd'hui, on voyait de tout et des adultes en quête d'un jeune éphèbe, Desmond savait qu'il y en avait. Son interlocuteur n'en était pas un, néanmoins. Fort heureusement, sans doute. Il se serait mal vu, le lendemain, expliquer à Ashton comment ils avaient fait pour se retrouver le cul de travers, chargés de GHB, ligotés à un lit et détroussé physiquement comme économiquement par une crapule plus vieille qu'eux.

« N... Non. » Sa lèvre inférieure dévora sa jumelle.

Si ça avait été le cas, il n'aurait pas pu. Et puis, des amis, en avait-il vraiment ? Ashton en avait des tonnes, lui. Desmond se contentait de les fréquenter, parfois. Mais il n'avait aucun ami à lui, qu'il côtoyait sans qu'Ashton n'interfère dans leur relation. Plus renfermé que son frère, démonstratif et super-sociable, il n'avait jamais eu l'opportunité d'avoir un ami à lui. Mort, de toute façon, il s'estimait déjà heureux de pouvoir discuter de temps à autre avec d'autres humains sans que cela ne se fasse sous l'oeil avisé du démiurge responsable de l'au-delà. Âme fugitive, il était parmi les rares décédés à pouvoir encore demeurer dans le monde matériel alors il ne se plaignait pas.

« Je suis désolé... »

Il ne répondit ainsi pas à sa question. Cette esquive parlait néanmoins pour lui. Bien sûr que oui, il était timide. Jeremiah déposa sa main contre son épaule, l'air compatissant.

« On devrait sans doute y aller, Des', non ? »

D'un geste presqu'imperceptible, il hocha la tête. Il s'était sans aucun doute assez ridiculisé ce soir. Jeremiah en était le seul réel témoin et garderait assurément cela pour lui, contrairement à d'autres fantômes qui se seraient permis d'en discuter avec Ashton, sans nécessairement penser à mal, ou auraient laissé s'échapper l'information au cours d'une conversation, comme Tina qui gardait péniblement le contrôle de sa langue. Jeremiah avait le mérite d'être l'un des fantômes les plus discrets, les plus effacés, en concurrence avec Desmond lui-même. De tous ceux qui avait été rappatrié dans le monde des vivants, il était, avec le Père Wyatt, l'ancien prêtre écossais, celui qui interagissait le moins avec Ash' ; lequel avait vraisemblablement plus d'atomes crochus avec grand-père John, tante Tina ou Phelan.

« Je pense que ... Je vais vous laisser. » Il sourit encore en forçant ses zygomatiques pour déguiser son humeur. « Merci encore pour le portefeuille ... » Se sentant un peu mal, et voulant remercier l'homme qu'il avait importuné mais qui lui avait tout de même sauvé la vie en l'interpelant pour récupérer son bien, il ouvrit devant lui l'objet qui renfermait dans ses poches quelques gros billets qu'il tira pour en déposer deux beaux sur la surface vernie du comptoir. « Pour vous remercier.. »
Yoni Tayeb
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Mer 17 Jan - 12:56
Identity crisis
Yoni, vêtu de sa meilleure modestie, se demandait pourquoi être beau et charmant était un tel fardeau, parfois. La plupart du temps, il ne voyait pas "plaire" comme un défaut. Ces dernières semaines, il regardait ça sous un autre angle. Pour quelqu'un qui ne savait pas faire des choix, avoir plusieurs prétendants était stressant. Et ce soir, ne pas retenir l'attention du garçon aux cheveux bouclés lui aurait permis de passer la soirée qu'il s'imaginait passer en poussant les portes. Après, c'était aussi sa gentillesse relative et unique qui lui posait problème. Il aurait pu refuser les avances et oublier l'inconnu en dix secondes. Il n'avait pas besoin de lui rendre son portefeuille ou de lui donner des conseils dont l'adolescent ne voulait pas.

— L'alcool, c'était pas une obligation.

Il soupira. Décidément, se disait le libraire, ce gamin utilisait tous les détails de leur conversation pour se mettre la pression. Ça devait être fatigant d'être dans sa peau, de vivre chaque mot comme une attaque personnelle ou une humiliation. Il attendait que l'enfant se calme avant de passer sa commande, mais en le regardant, il voyait la tempête continuer de grandir dans son crâne. Il décida de l'aider en le coupant de ses pensées, ce qui n'était pas forcément la meilleure stratégie. Ça avait l'air de rajouter des nouvelles couches de stress sur le pauvre garçon. Décidément. Il ne parvenait plus à faire des phrases de plus de trois mots ou à regarder autre chose que ses pieds, entrainant tout le monde dans son malaise. Yoni commençait même à ressentir un peu de ressentiment. Au moins, ce n'était pas un petit con qui pensait rire de l'homosexualité d'autrui. C'était ça de gagné. Il se serait fait lyncher par le barman et son ami, si ça avait été le cas.

Rien que lui offrir un verre était un calvaire, il ne se laissait pas faire, sortait ses propres billets. Une somme ridiculement grosse, pour un bar pareil. Ils n'étaient pas au Balmora. Le libraire grimaçait et les repoussait de la main, sans s'inquiéter d'être poli.

— Reprends ça.

Hors de question d'accepter cet argent. Il se sentait comme une escorte, à s'installer au comptoir et à profiter du salaire d'autrui. Quitte à être charmant, il pourrait envisager une reconversion professionnelle, d'ailleurs, mais ce n'était pas le moment d'envisager de fermer sa boutique ou de la transformer en bordel personnel. Le gamin était sur le point de prendre ses jambes à son cou. Et après, quoi ? Il reviendrait une autre fois tenter sa chance et s'humilierait ? Ou il éviterait tous les bars gays pendant trois ans avant d'oser y rentrer, les joues rosies par la honte ?

— Si tu fuis dès que tu n'es pas à l'aise, tu apprendras jamais les codes. Respire un bon coup. Reprends un verre de soft. Ne pars pas du principe que tu vas venir ici, trouver quelqu'un, repartir avec. Viens ici pour boire un verre et parler à des gens, sans arrière-pensées.

Ce n'était pas ainsi que pensait tous les hommes qui s'installaient dans cet établissement, mais c'était ce que le jeune homme devrait faire dans un premier temps, le temps de capter comment les choses fonctionnaient, ici.

— Ça va bien se passer. T'as aucun ami gay ou une meilleure amie un peu délurée pour t'accompagner ?

Il se demandait si le clichée de la meilleure amie fille hyper supportrice était encore à la mode ou si ça s'était arrêté. Ça devait avoir du bon, d'avoir quelqu'un qui prenait votre orientation très à cœur. Ça avait été plus facile, pour Yoni. Il avait fréquenté les milieux queer ou marginaux bien avant sa majorité. Sa mère adorait la différence. Elle la valorisait. Il avait été à des show de drag-queen bien avant son premier verre d'alcool et son premier petit ami, il n'avait pas eu besoin de le cacher. Son père avait bougonné, mais sa mère ne l'avait pas laissé gâcher sa joie d'avoir un fils qui s'assumait. Yoni sourit en y repensant, les yeux dans le vague.

— T'as quelqu'un avec qui parler de tout ça ? Si t'as pas d'amis, peut être tes parents ou des grands cousins ou cousines ? T'as forcément quelqu'un, non ?

Il s'efforçait de poser cette question le plus innocemment possible. Quelqu'un qui pourrait prendre le relais, parce que Yoni commençait à le prendre un peu trop en pitié. Il avait déjà Zoe, il ne voulait pas d'un jeune homme au placard en plus, il ne saurait pas comment le manipuler sans le blesser. Ce n'était pas comme s'il était vraiment passé par là lui-même.

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Don : Connecté à ses ancêtres, Ash' est capable de faire réapparaître certains d'eux sous la forme de fantômes avec lesquels il interagit. Il en a, au total, six : Desmond, son jeune frère jumeau mort à sa naissance ; sa tante Tina, son grand-père John, l'oncle de celui-ci, Phelan O'Reilly, le petit-fils de ce dernier, Jeremiah Smith et enfin, un ancêtre lointain : le prêtre Wyatt O'Reilly.

Seul son jumeau, Desmond, est capable d'échanger sa place avec lui et d'utiliser son corps comme s'il s'agissait du sien ; les autres ne sont que des spectateurs et des commentateurs de sa vie ne pouvant apparaître qu'au nombre de deux simultanément et qui ont besoin, pour rester « en vie » d'une grande consommation de nourriture de la part de leur hôte, et que celui-ci dorme douze heures.

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Mar 5 Mar - 7:57
IDENTITY CRISIS
   En définitive, Desmond ignorait si le plus humiliant aurait été qu'il le laisse partir sans rien lui demander, sans même lui rendre son portefeuille ou si ça aurait été qu'il l'invite à les rejoindre, à nouveau. Comme pour mener un deuxième round dans les cordes à se faire ruer de coups par la Honte. Jeremiah lui-même estimait qu'il s'agissait très certainement d'une mauvaise idée de se hisser à nouveau sur ce tabouret entre les habitués du bar. Il savait à quel point son neveu éloigné était à fleur de peau et craignait qu'un énième travers ne vienne le froisser et lui fasse perdre toute confiance en lui. De plus, l'ancien auteur s'en voulait cruellement de ne pouvoir l'aider davantage. En dépit de ses grands airs de dandy qui lui avaient longtemps valu à son époque des railleries homophobes, il n'avait jamais estimé la possibilité de s'enticher d'un autre homme. Il n'avait donc aucune idée de ce que pouvait traverser un jeune garçon comme Des' ; et il aurait espéré qu'ici, il trouve au moins une figure tutélaire pour le prendre sous son aile et lui apprendre à s'accepter comme il était. Une chose était sûre pour le dramaturge décédé en tout cas, ce mentor ne pouvait pas être celui qui jouait au grand brun ténébreux et n'avait aucune finesse dans l'emploi de ses mots.

Puisque la Gêne commençait à se faire une place trop grande sur son tabouret, il préféra s'éclipser et, sans grande conviction, commença donc à descendre en faisant glisser sur le comptoir une récompense pour l'inconnu qui l'avait ainsi aidé précédemment à ne pas perdre la petite fortune de son frère jumeau. La réponse se fit stichomythique et, dans une même énergie, les billets effectuèrent le trajet inverse en coulissant jusqu'au grand chevelu. Certaines personnes, finalement, ne faisaient pas preuve de bonté pour de l'argent. Il en connaissait peu mais il semblerait que finalement le portrait qu'il pourrait faire de cet homme ne soit pas si sombre. Jeremiah lui-même lui concéda qu'il avait au moins cela pour lui. Abuser ainsi de la gentillesse d'un jeune que l'on vient d'humilier, ça aurait été la goutte de trop pour le fantôme qui, néanmoins, n'aurait pu que pester à voix basse contre le vivant qui ignorait tout de sa présence et de son regard qui le jugeait depuis qu'ils avaient repris place à ses côtés afin de récupérer l'argent des deux frères Reilly.

Enfin, sans qu'il ne s'y attende, il insista pour qu'il reste. Du moins, à sa manière. Sans l'implorer. Seulement en lui expliquant un axiome : fuir ne permettait aucunement de résoudre une solution problématique. Passant ensuite par l'impératif, il commanda la suite des opérations et invita le jeune éphèbe à s'installer encore à côté d'eux, à commander un verre. L'aspect perlocutoire de son discours entraîna chez Desmond la recrudescence d'une confiance qu'il avait jusqu'alors enfoui dans ses chaussettes. Prenant désormais la figure d'un grand sage, le client lui expliqua que ce n'était pas en cherchant à provoquer le Destin qu'il en obtiendrait ce qu'il désirait. L'amour n'était pas quelque chose qui se déclenchait volontairement. C'était quelque chose de plus profond. Cette leçon, Desmond aurait aimé qu'Ashton lui-même l'entende. Néanmoins, contrairement à lui, son jumeau lui aurait trouvé à redire et plutôt que d'écouter l'autre homme, aurait cherché à argumenter maladroitement. Des', lui, suivant à la lettre les consignes de l'homme, devint la marionnette de son Verbe ; il respira un bon coup, orienta son regard vers le barman à qui il redemanda un verre en essayant d'appuyer ses mots et grimpa à nouveau sur son siège en inspirant encore une grande gorgée qui firent se relever ses épaules déjà bien hautes.

« Merci .. »

Curieusement, ses mots l'avaient aidé. Son cœur, qui tentait encore d'enfoncer sa poitrine en la brutalisant à grands coups de pulsations puissantes, n'était pas encore convaincu par eux mais l'esprit pragmatique du fantôme coincé dans l'enveloppe corporelle de son frère lui, tentait de lutter pour aller contre ses pulsions de petit animal apeuré. Sa lutte néanmoins fut encore mise à rude épreuve quand il évoqua la présence d'un ami gay ou d'une meilleure amie délurée. Le simple fait d'évoquer sa sexualité, qu'il avait l'habitude de taire et qu'il n'avait même, maintenant qu'il y songeait, jamais verbalisée, fit encore plus imploser son cœur dans son torse.

« Non, pas vraiment ... » Seul Jeremiah savait pour ça, et c'était surtout parce qu'il l'avait deviné. « En fait, j'ai pas beaucoup d'amis, je dois dire. »

Il était difficile pour lui de s'en faire quand il n'occupait un corps matériel qu'une maigre portion du jour -en l'occurrence, la portion appelée "nuit"-. En règle générale, par mimétisme, afin de coller le plus possible à l'identité de son frère lorsqu'il empruntait les commandes de son corps, il tâchait de fréquenter les amis de celui-ci mais constatait très souvent l'écart qui existait entre eux deux lorsqu'à force de discuter avec les connaissances d'Ash', il voyait ô combien les sujets différés de ceux qu'il aimerait naturellement aborder, ou comment on attendait de lui d'être ce fameux pote déluré, comme Ash' savait si bien le faire, alors que Des' lui, était plutôt du genre à se poser et à discuter tranquillement sans avoir trop à se faire remarquer. L'effacement naturel du fantôme qu'il était transparaissait dans son caractère, sans doute.

« J'en parle à quelqu'un, oui. » Il ne voulait pas aborder avec lui le fait qu'il s'agissait d'un vieil oncle des années 1920 aux tendances suicidaires et qui avait déjà passé l'arme à gauche. Il transfigura donc un peu la réalité. « Un cousin éloigné. On se voit souvent mais ... » Il haussa les épaules, lançant un regard par dessus l'une d'entre elle pour croiser le regard du grand blond qui était encore adossé à une portion de mur, surveillant encore son neveu. « Il ne sait pas trop comment m'aider. J'imagine que ça doit être difficile quand on n'a aucune idée de ce que ça fait d'être pas tout à fait comme les autres. »

Il se surprit lui-même à prendre de la distance avec le sujet, avec les mots, en passant par des euphémismes et des périphrases pour restituer ce qu'il était. Homosexuel. Oui, et ? Etait-ce seulement une honte ? Aujourd'hui, au XXIème siècle ? Comme de tous temps, d'ailleurs ? Nombre de personnes s'étaient évertués à dénaturer les gays en les faisant passer pour des monstres contre-nature au seul prétexte qu'ils ne s'emboitaient pas parfaitement l'un dans l'autre, comme si l'Humanité pouvait se résumer à une simple construction Lego. L'humain avait toujours été plus complexe que ça. Des' en était convaincu. Il avait beaucoup lu sur le sujet et même s'il n'était encore qu'un « newbie » dans le milieu, encore peu assuré et craintif, il savait qu'être ainsi mal à l'aise avec sa situation n'était pas normal. Il tentait de lutter contre ses peurs idiotes mais pour l'heure, il n'avait encore jamais réussi à faire s'imposer ses pensées profondes au corps de son frère, comme si celui-ci avait un système d'auto-défense qui le poussait à rougir et à tordre la réalité des mots, par pudeur, par peur. Desmond aimerait avoir le courage de crier une bonne fois pour toutes à qui veut l'entendre, et même à ceux qui ne veulent pas l'entendre, surtout à eux, en fait, qu'il était homosexuel et que cela ne faisait pas de lui une bête de foire.

« Je n'arrive pas à leur dire en fait que ... Que je suis gay. »

La verbalisation lui fit étrangement plus de bien que de mal. Néanmoins, il ne se serait jamais imaginé qu'après Jeremiah, la deuxième personne à apprendre sa sexualité soit un parfait inconnu rencontré dans un bar. Enfin, si on excluait sa courte aventure d'une nuit qui n'avait jamais connu sa conclusion lors de son arrivée dans la capitale écossaise. Penser à lui, maintenant, le fit légèrement rosir au niveau des joues. Finalement, le corps de son frère pouvait être réactif à des émotions contraires à la sexualité d'Ashton.

« Je peux vous demander quelque chose ? »

Timidement, il releva son regard vers l'homme qui l'avait invité à rester. Il s'était, pendant un court instant, fait l'instructeur de Desmond et, peut-être qu'il en demandait trop, mais il avait besoin de poser cette question qui le taraudait et qui était, en réalité, la question à laquelle il désirait que l'on réponde depuis des mois, des années maintenant.

« Comment on fait pour l'assumer ? »

Il ne lui parla pas de tous les problèmes personnels que cela engendrait dans son cas particulier. Sa timidité à combattre. Sa qualité de revenant. Le partage du corps d'Ashton. L'acceptation de son statut par ses ancêtres qu'il côtoyait chaque jour. Il voulait une réponse simple pour s'apporter un brin de courage mais aussi pour voir comment d'autres avaient réussi à faire leur coming-out. De ce qu'il avait pu en voir, en lire, c'était toujours une étape difficile qu'importait la situation du sujet. Alors, lui comme un autre, en définitive, la problématique restait la même.
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