Caractère

Iona est passée toute son enfance pour une gamine paumée, rêveuse, un peu hors du temps. Solitaire. Il faut dire que dés qu'elle touchait quelqu'un, des sentiments étranges l'envahissaient. Parfois c'était agréable, mais parfois ça ne l'était pas. Et petite enfant qu'elle était, elle était incapable de gérer un flux d'émotion dont elle ignorait la provenance.
Elle a souvent semblé passive, mais en réalité elle se débat avec plein de pensées à l'intérieur d'elle.

Ses expériences ultérieures, avec son bourreau notamment, l'ont conduites à être de plus en plus méfiante envers les autres. A présent, elle essaye de cerner les gens avant de leur faire un tant soit peu confiance.

Au-delà de sa détresse et de la timidité que cela a entraîné, Iona est une personne douce. Elle n'élève jamais la voix. Elle essaye toujours d'apaiser les choses, détestant la violence, qu'elle soit physique ou verbale.

Elle n'est pas toujours très maline, c'est vrai. Elle n'est pas stupide, mais elle ne brille pas par son intelligence pour autant.

Elle a décidé de se battre pour réussir à s'en sortir, seule. Elle lutte chaque jour pour faire de son mieux, pour faire vivre le meilleur à son fils.

Anecdotes

1. Iona est née dans la campagne de l'Ecosse, fille unique. Elle a grandit dans une petite ferme. Malheureusement, ses parents, trop endettés, n'ont pas réussi à rembourser.
2. Elle avait 5 ans quand elle est arrivée à Edimbourg. Elle était perdue quand elle est arrivée en ville. Plus d'animaux, plus de verdures. Mais on lui a dit et répété, Papa et Maman doivent trouver du travail. Petite, elle n'a jamais vraiment compris ce qu'ils faisaient. Ce qu'elle sait, c'est qu'elle avait quinze ans quand sa mère est morte d'un cancer, et seize quand son père s'est prit une balle dans la poitrine.
3. Elle avait seize quand elle a atterri dans ce foyer. Elle était perdue, il y avait tellement de monde qu'elle ne connaissait pas. Tellement de caractères forts qui aimaient se servir d'elle comme bouc émissaire. Et elle, elle ne répliquait jamais. Elle se cachait. Elle restait dans son coin, espérait que ça passerait. Pendant des mois, elle jouait la fille effacée. Elle ne voulait pas être envahie de toute la colère, la haine, les pleurs du foyer. Elle essayait. Un jour, elle s'est mise à discuter avec ce garçon. Il était gentil, avec elle. Elle l'avait déjà vu se battre avec d'autres garçons, mais pas avec elle. Il ne lui faisait pas de mal. Probablement qu'à cause de ça elle s'est un peu trop attachée. Elle s'est laissé à aller à découvrir ces choses auxquelles elle n'avait même jamais vraiment pensé.
4. Elle est tombée enceinte. En s'en rendant compte, elle s'est isolé un peu plus. Elle avait peur, très peur. Que pouvait-elle faire ? Est-ce qu'elle devait le dire à quelqu'un ? Aller avorter ? Où ? Avec quel argent ? La trouvant en pleurs, un éducateur du foyer lui a proposé de l'héberger. De prendre soin d'elle, de son enfant, de faire comme si c'était le sien. Elle avait 17 ans.
5. Il était gentil. Il était doux. Il lui disait qu'elle était jolie, qu'elle devrait lui sourire plus souvent. Il lui faisait prendre confiance en elle, un peu. Il l'a dorloté toute sa grossesse, a assisté à son accouchement, l'a rassuré, lui a dit qu'elle était assez forte pour le faire sans péridurale. L'a convaincue. Il la convainquait toujours, de tout. Elle ne le contredisait jamais. Même pas le jour où il l'a giflé pour la première fois.
6. Ses bras et ses jambes étaient mutilés. Des cigarettes écrasées, ou bien l'effleurement de la lame d'un couteau. Mais elle ne disait jamais rien. Elle serrait les dents. Elle pleurait, silencieusement. Qu'est-ce qu'elle pouvait faire d'autre de toute façon ? Elle n'avait pas d'argent, pas de travail, pas de diplôme. Elle ne pouvait partir et s'occuper de son bébé seul. Elle n'avait rien.
7. C'est la pédiatre de son fils qui lui a donné l'adresse d'une association pour femme battue. Iona ne disait jamais rien, mais un jour elle est venue pour un vaccin, avec un œil au beurre noir. Elle a eu la chance inouïe de trouver une oreille attentive. De trouver des personnes qui lui ont trouvé un logement, un travail, et la sortir de là où elle était. Logan avait 3 ans.
8. Les cicatrices de sa vie passée sont recouvertes au fur et à mesure de nombreux tatouages. Elle veut oublier toute cette vie passée et aller de l'avant. Elle ne veut pas avoir l'image d'une femme faible, battue, tourmentée. Elle ne veut pas que son fils la regarde de cette façon.
9. Si Iona avait un peu plus de moyens, elle n'hésiterait pas à adopter un chien ou un chat errant. Elle sent toute la reconnaissance de ces bêtes quand, le soir, elle leur laisse les assiettes non terminées de la brasserie dans laquelle elle travaille.
10. Iona est décidée à reprendre sa vie en main, et elle remonte doucement la pente. Elle est heureuse du chemin parcouru et tout ce qu'elle a accompli. C'est pas grand chose pour le commun des mortels, c'est énorme pour elle.