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Samuel L. Almeida
Samuel L. Almeida
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Pseudo : Mag' (elle)
Avatar et crédit : Rafael Silva (mag-creations)
CW : Abandon, addiction, sevrage néonatal, adultère
Messages : 37
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Occupation : Maïeuticien depuis maintenant plusieurs années, j'ai repris mes études à mi-temps pour réaliser un doctorat, le tout dans l'optique de devenir obstétricien.
Âge : 31 Quartier : Old Town, dans une petite maison assez grande pour ma femme et moi et, qui sait, de potentiels enfants, même si on n'en est clairement pas là.
Situation familiale : Marié depuis un peu plus d'un an, c'est pour elle que je suis venu à Edimbourg. Mais depuis quelques temps, mon mariage se dégrade, le tout sans que je ne puisse rien y faire.
Date d'arrivée à Edimbourg : Je suis arrivé le 14 janvier 2024. Nouvelle année, nouvelle vie, c'est ça qu'on dit non ?
Don : Je suis empathe. Enfin, je n'en suis pas encore vraiment conscient, mais c'est ce qui justifie tout ce que je ressens depuis que je suis à Edimbourg. C'était des choses que je ressentais déjà avant, bien avant même, mais d'une manière bien moindre. Depuis que je suis à Edimbourg, tout s'est décuplé, à tel point que ça peut devenir inconfortable, surtout auprès de certains patient.e.s dont les émotions sont nombreuses et, surtout, fortes.

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Mar 8 Oct - 22:01
Getting to know each other
Les journées se succèdent et se ressemblent. Quand j’ai décidé de partir à Edimbourg avec Vitoria, je n’aurais jamais imaginé que je puisse autant me sentir à ma place. Ce n’est pas tant que je m’attendais à ne pas être heureux, mais disons qu’à mes yeux, mon chez moi a toujours été le Brésil, alors imaginer un autre pays devenir mon chez moi, disons que c’était plus qu’étrange. Pourtant, c’est ce qu’il s’est passé et, pour le coup, ça me rend particulièrement heureux. Alors évidemment, tout n’est pas tout rose, surtout quand on considère la situation avec Vitoria qui, pour une raison inconnue, n’est clairement pas au beau fixe mais, malgré tout, il y a bien assez de bonnes choses dans ma vie actuellement pour que, malgré tout, je me sente heureux. Et est-ce que dans le fond, ce n’est pas le plus important ? N’importe quel membre de ma famille confirmerait que oui.

Aujourd’hui, c’est une de mes journées qui sont les plus légères. Techniquement, j’ai des rendez-vous, mais je ne bosse que ce matin, je compte réserver mon après-midi à mon doctorat. Il vient à peine de commencer donc il ne me cause pas encore trop de stress, mais je préfère essayer de m’avancer tant que je peux encore le faire. Et probablement qu’en temps normal, je retournerai chez moi pour manger et travailler mais, aujourd’hui, je fais les choses différemment. Alors oui, je travaillerai chez moi, mais avant ça, je vais manger à l’hôpital. Pourquoi ? Parce que ça me permettra de manger avec Ùna. Officiellement, elle est une de mes patientes mais, assez franchement, je la considère comme plus que ça. Difficile de dire comment je la considère, en grande partie parce que je ne suis pas vraiment certain qu’un terme puisse correspondre à ce lien assez particulier qui nous unit mais, ne serait-ce que par mon histoire, je ne peux que difficilement m’empêcher de me sentir concerné et, surtout, plus proche d’elle que d’autres de mes patientes. Enfin, techniquement je suis proche de toutes mes patientes,  au plus grand damn de certains de mes supérieurs qui estiment qu’il est parfois mieux de ne pas m’attacher à nos patientes mais, dans l’idée, il y a toujours des patientes de qui je suis plus proche. Mais bref. Pour une fois, on a décidé de se voir en dehors des murs d’une salle d’auscultation. Alors évidemment, on sera à l’hôpital malgré tout mais, cette fois, on sera à la cafétaria, c’est déjà plus.. Convivial, disons.

Paperasse terminé et sac prêt -et sur une de mes épaules-, je me suis dirigé vers la sortie de mon bureau puis de mon service de l’hôpital, décidant ensuite de prendre l’ascenseur. Arrivé en bas, j’ai directement pris la direction de la cafétaria et, une fois sur place, j’ai rapidement repéré la jeune femme. Un sourire s’est rapidement inscrit sur mes lèvres alors que je la rejoignais, la saluant avant de poser mon sac et de m’asseoir. « Coucou Ùna, comment tu vas ? » Probablement qu’à un moment ou à un autre, on parlera de sa grossesse et du bébé qui rejoindra bientôt son chez elle mais, à l’heure actuelle, ce n’est pas d’actualité. Pour le coup, je me vois plus la laisser décider de nos sujets de conversation, dans la mesure du raisonnable évidemment. « Je ne t’ai pas trop faite attendre ? » Je ne suis pas nécessairement en retard mais, après tout, c’est possible qu’elle soit en avance, donc je préfère demander.

@Ùna Ormond-Thorburn
Ùna Ormond-Thorburn
Ùna Ormond-Thorburn
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Pseudo : Nuit d'orage
Avatar et crédit : Alycia Debnam-Carey + myself // CS1 par Nash, 2 par Alistair // gif par Sawsan
CW : Drogue (mescaline/pcp), grossessse compliquée, sexe, mutilations, critiques violentes de la religion, fausse couche, langage crue
Messages : 13465
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Occupation : Doctorante en science politique, chargée de TD spécialisé sur la coopération internationale. Chanteuse dans un groupe en quête de professionnalisation.
Âge : 32 Quartier : New Town (Leith Walk)
Situation familiale : Enfin mariée à Nash, enceinte (bébé prévu pour mi-janvier)
Date d'arrivée à Edimbourg : Ma naissance, 1992
Don : Coucher avec quelqu'un, c'est lui foutre un tracker dans le crâne. Pendant deux à trois jours après notre rapport, je vais entendre ses pensées et parfois voir à travers ses yeux. Plus nous couchons ensemble, et plus le tracker aura du mal à se dissiper. Eventuellement, si notre relation est trop longue, le tracker sera là de façon pérenne.

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Ven 11 Oct - 13:34
Getting to know each other
tw : addiction, mention de violence

Je suis installée à une table au milieu de la cafétéria avec un flan pas bon parce que je pensais que mon corps réclamait de la nourriture alors qu'en fait, pas du tout. Je le touille avec mon couvert en bois en attendant de décider ce que je vais en faire. J'excuse ma paresse en me disant que si je me lève pour aller le jeter, 1- c'est du gâchis, 2- Samuel risque d'arriver pile à ce moment-là, ne pas me voir, et repartir. Comme si c'était comme ça que la vie fonctionnait. Je sais pas. Je suis fatiguée et j'aime pas être seule.

Je ne peux pas vraiment emmener Nash à l'hôpital. Avec sa malédiction, la moindre discussion à une table voisine peut le plonger dans un cauchemar que je préfère nous éviter. Puis, j'ai du mal à l'admettre, mais il y a des sujets que je préfère parfois aborder sans lui. Celui de l'addiction et j'ai beau faire comme si ce n'était qu'au PCP, c'est pas le cas. J'ai toujours été addict à tout. À l'adrénaline, au sexe, à l'attention qu'on voulait bien m'offrir, aux compliments sur mon physique, maintenant à Nash. J'arrive pas à vivre par moi-même, sans courir après une sensation très spécifique, à la fois familière et obsédante. Les gens ont des buts du genre "avoir une promotion", "maîtriser une nouvelle compétence", moi c'est de trouver ma prochaine dose pour nourrir mon addiction du moment. Depuis que j'ai commencé à développer ces problèmes, je n'ai plus de vision sur le long terme de ma vie. Plus personne ne s'inquiète parce que maintenant, je ne fais que chercher la présence de mon mari plutôt que celle de mes dealers, mais en vrai, y'a quand même un truc malsain sur lequel on devrait sérieusement se pencher.

Je sais que Samuel ne pourrait pas faire grand-chose avec ça. Sa thèse, elle ne va pas porter sur une meuf qui est simplement trop amoureuse de son mari. Mais au moins, il comprend le mécanisme et c'est déjà beaucoup. Le fait qu'il soit dans une profession médicale m'aide à lui offrir toute ma confiance. Je suis vraiment trop impressionnable, tu me mets un diplôme sous les yeux et voilà... Non, je suis injuste envers moi-même et envers mon sage-femme. Il l'a gagnée, cette confiance qui se met en place entre nous. J'étais sacrément méfiante au premier rendez-vous. Je voulais essayer avec un homme, parce que 30 ans de vie dans un monde patriarcal m'ont mis en tête que les femmes étaient mes concurrentes plutôt que mes alliées (et que ce n'est pas parce que je suis consciente de ce mécanisme que j'arrive déjà à passer outre), mais ce n'était pas gagné d'avance.

Ma cuillère est encore occupée à réduire mon flan en bouillie quand mon sage-femme/ami/confident/psychologue malgré lui arrive. Je lui adresse un sourire franc. Il est toujours aussi beau. Je pensais que les médecins et apparenté avaient tous une gueule bouffie par l'absence de sommeil, comme les thésards, et que donc un soignant thésard devrait être un zombie de niveau 35, mais Samuel est toujours beau et souriant. De quoi filer des complexes à beaucoup de monde.

— Salut. Ça va, et toi ?

Je ne sais pas pourquoi j'ai le réflexe de dire que ça va, même quand ça va bof. Surtout que je dévoile la vérité dès sa question suivante, alors c'est encore plus con.

— Non, ça va. J'ai pris un truc à manger parce que je pensais que ça m'aiderait avec ma nausée, j'espère que ça ne t'embête pas. De toute façon, j'arrive pas à l'avaler. T'en veux ?

Je lui propose la coupe en plastique remplie de mixture bizarre, beige marbré de ce caramel marron amer. Ça ne fait pas rêver, mais il bosse à l'hôpital et a l'habitude de ce genre de nourriture, je pense. C'est autre chose que le restaurant de la clinique privée où travaille mon second père. Bosser dans le public, ça demande une grandeur d'âme que j'aurais jamais. En même temps, je vais devenir chanteuse, pas médecin. Je ne vais sauver aucun service public de la ruine causée par le libéralisme.

— T'as fait naître des enfants aujourd'hui ? C'était bien ? Tu t'es déjà fait frapper par un père jaloux qu'un autre homme touche sa femme ?

Je pose un coude sur la table et soutiens mon visage dans ma main pour écouter la réponse. La dernière question, c'est parce qu'elle me trotte en tête depuis notre première rencontre et que je n'ai jamais pu la poser en présence de Nash. Ça aurait pu déclencher sa malédiction. Il n'empêche que je me demande à quel point le monde tourne pas rond, parfois et que ça en serait un bon indicateur. On remerciera les podcasts de masculinistes.

@Samuel L. Almeida



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Âge : 31 Quartier : Old Town, dans une petite maison assez grande pour ma femme et moi et, qui sait, de potentiels enfants, même si on n'en est clairement pas là.
Situation familiale : Marié depuis un peu plus d'un an, c'est pour elle que je suis venu à Edimbourg. Mais depuis quelques temps, mon mariage se dégrade, le tout sans que je ne puisse rien y faire.
Date d'arrivée à Edimbourg : Je suis arrivé le 14 janvier 2024. Nouvelle année, nouvelle vie, c'est ça qu'on dit non ?
Don : Je suis empathe. Enfin, je n'en suis pas encore vraiment conscient, mais c'est ce qui justifie tout ce que je ressens depuis que je suis à Edimbourg. C'était des choses que je ressentais déjà avant, bien avant même, mais d'une manière bien moindre. Depuis que je suis à Edimbourg, tout s'est décuplé, à tel point que ça peut devenir inconfortable, surtout auprès de certains patient.e.s dont les émotions sont nombreuses et, surtout, fortes.

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Lun 21 Oct - 0:37
Getting to know each other
J’ai une forme de proximité avec toutes mes patientes mais, avec certaines, les choses sont différentes. Ùna en est le parfait exemple. Peut-être que c’est par rapport à son passif, son passé, ou peut-être que c’est tout simplement par rapport à la transparence dont elle fait part avec moi. Malgré le fait que les patients soient souvent conscients du fait qu’ils doivent être transparents avec leur médecin, tout le monde n’y arrive pas toujours. C’est parfois -souvent- à nous de lire entre les lignes, de tenter de comprendre ce qu’il se passe autour de nous, d’essayer de faire en sorte de pouvoir agir au mieux pour eux -ou, dans mon cas, elles-. Mais, dans le cas d’Ùna, je n’ai jamais ressenti le besoin de faire ça et, d’une certaine manière, c’est rassurant. Ce n’est pas tant que dans le cas de mes autres patientes, je suis inquiet de façon constante, mais disons simplement que c’est différent. Et, rien qu’en la rejoignant, j’ai à nouveau cette sorte de doux rappel du fait que oui, avec elle, c’est toujours « simple ». Enfin, simple.. C’est simple de communiquer, d’essayer de la rassurer, de lui poser des questions, mais le reste n’est pas nécessairement simple. Mais en même temps, est-ce qu’il y a quoique ce soit de simple dans une relation entre un sage-femme et sa patiente ? Rarement, disons. Quand je m’installe en face d’elle, un sourire s’étend rapidement sur mes lèvres, d’autant plus face à sa réponse. « Ca va, merci. J’ai quelques jours off qui arrivent, ça va me faire du bien. » Bon, il y a des chances que pendant les jours off en question, je bosse un peu sur ma thèse, mais n’étant qu’au début de cette dernière, je devrais pouvoir trouver du temps pour me poser. Enfin, en tout cas, c’est l’objectif, à voir ce que ça donnera une fois que j’y serais. Mais Vitoria n’aura qu’un jour de congés en commun avec moi, ce qui est sûr, c’est que si l’on bouge, on ne bougera pas pendant trop longtemps.

Quand elle mentionne ses nausées, je me retiens de grimacer. Les nausées liées à la grossesse, c’est relativement basique, mais toutes les femmes peuvent le dire : c’est un enfer. Ce qui les fait passer est toujours très variable en fonction des mères en devenir, donc même si on essaye de les conseiller, disons qu’on ne peut pas faire des miracles. « Tu t’en sors pas, avec les nausées ? Tu as essayé le gingembre ? Apparemment ça fait des miracles. » Ou en tout cas, disons que c’est ce qui fonctionne le plus souvent chez mes patientes, même si on est assez loin d’avoir une efficacité proche des 100 %. « Je dois avoir quelques échantillons dans mon bureau, tu voudrais que je t’en passe pour essayer ? » Disons que j’essaye de toujours avoir des échantillons sur moi pour en passer à mes patientes, voir si ça fonctionne pour elles ou pas. Rien ne m’y oblige, évidemment, mais disons que je préfère ça au fait de leur donner le nom du médicament en question, espérant qu’elles iraient le chercher après coup. Là, au moins, ça ne leur demande pas spécialement d’énergie, ou en tout cas, pas avec le risque que ça ne serve à rien. « Mais en tout cas, pourquoi pas, si tu le manges pas. Tu voudras qu’on aille faire un tour après, histoire de se trouver un truc à grignoter qui ne vienne pas de la cafétéria ? » Parce que bon, si elle a déjà des nausées, autant dire que la nourriture de la cafétéria, c’est probablement pas la meilleure chose que je puisse lui conseiller, au contraire même. Je suis le premier à essayer de faire en sorte de ramener des repas de chez moi dans des Tupperware histoire d’éviter la nourriture de la cafétéria, donc bon, je ne vais clairement pas la blâmer si elle veut faire quelque chose de ce genre.

Au final, quand elle reprend la parole, je m’apprête d’abord à répondre, fronçant finalement les sourcils quand j’entends sa question suivante. J’ouvre la bouche une première fois avant de finalement la refermer, déglutissant alors que je cherche quoi lui répondre. Je ne m’attendais absolument pas à cette question, soyons honnêtes mais.. Dans un sens, elle est plutôt logique. « Pas aujourd’hui non, mais plus tôt dans la semaine, oui. Ca s’est bien passé, mais l’un d’eux s’est fini par une césarienne. » Et évidemment, comme toute césarienne, je n’ai pas pu y assister, étant donné que je n’ai pas les qualifications pour. C’est entre autres pour ce genre de raisons que j’ai longtemps voulu devenir obstétricien, même si je n’ai que très récemment décidé de reprendre mes études pour réaliser ce rêve. « Et pour ton autre question.. Non, ça ne m’est pas arrivé. Mais c’est déjà arrivé qu’un homme demande à sa femme de changer de praticien, parce que je suis un homme. » Et que, à leurs yeux, je finirai intéressé par leur femme, même s’il n’y a aucune raison que ça soit le cas. « Le fait que j’ai une alliance a un peu calmé ça, mais il y a encore quelques exceptions. » Sans compter que certaines personnes sont encore persuadées que c’est un métier de femme, et donc qu’un homme n’est pas vraiment capable de bien le réaliser. Pendant longtemps, ce genre de remarques m’ont fait douter quant à ma capacité à gérer un tel boulot, me faisant même envisager d’arrêter mes études ou, plus tard, d’arrêter mon boulot. Pour autant, ça n’a jamais été suffisant pour me convaincre, parce que ma passion est bien plus importante que des préjugés qui sont, à mes yeux, des plus idiots. « T’as réagi comment, d’ailleurs, à l’idée d’être suivie par un homme ? » Parce que, même si on oublie les pères en devenir, il arrive aussi que ça gène les patientes, en grande partie parce qu’elles seraient plus à l’aise à l’idée d’être suivies par une femme. Si c’est uniquement une question de gêne, je ne peux que difficilement les blâmer, le plus important est qu’elles se sentent le plus à l’aise possible dans un moment aussi important de leur vie.

@Ùna Ormond-Thorburn
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Ven 25 Oct - 15:52
Getting to know each other
tw : mention de violence

J'admire les gens qui essaient vraiment d'être des bonnes personnes. Je ne suis pas dans la tête de Samuel, je ne lirais jamais ses pensées et ne connaitrais jamais les recoins les plus sombres de son âme, mais de l'extérieur, il paraît être ainsi. Bienveillant, je veux dire. Il est doux. Il fait passer mon bien-être avant le sien et ça flatte ma personnalité de petite peste autocentrée. Ça paraît normal pour un personnel soignant, sauf que ça l'est pas tant que ça. Ils sont humains, eux aussi. Samuel, il est au-dessus de ça. Je n'ai jamais vu, chez lui, de pulsion d'égoïsme ou de désintérêt. Je l'idéalise sans doute et sans doute qu'un jour, je verrai quelques failles, on s'en fou. Personne n'est parfait. L'intention est là, c'est ça le principal. C'est ça qui fait qu'il est au-dessus de la plèbe et des gens comme moi. En plus de ça, il a le culot d'être beau. Heureusement qu'il est sain, c'est ce qui m'empêche de le trouver à mon goût.

— Il n'y a pas de jour off quand on est en thèse. C'est un mythe.

Je m'amuse à l'effrayer. Ma thèse à moi, c'est tout ce que je fais de mes journées. C'est pour oublier que je déteste mon corps en ce moment, et parce que je dois l'avancer tant que je le peux encore. À partir de janvier, je vais ralentir. Ça m'effraie et ça effraie légèrement ma directrice de thèse. Elle m'imagine déjà abandonner. Je refuse d'envisager cette possibilité. Je suis certaine que je me sentirais mieux après l'accouchement qu'actuellement, à avoir la nausée dès que j'ai le malheur de me lever.

— On m'a fait tout essayer. La réglisse, les biscottes, le citron... Le gingembre, je ne sais même plus... Au point où j'en suis, je veux bien essayer.

Il n'y a que Samuel qui a le droit de me donner des conseils. J'en avais marre d'avoir cinq personnes (toutes des hommes n'ayant jamais été enceinte) me donner leur avis sur tout. Je préfère me concentrer sur une seule voix et celle de mon sage-femme, ça paraît être la meilleure. Je lui donne mon flan et regarde la mixture bizarre remuer dans le pot en plastique.

— Je ne sais pas trop si je devrais manger quoi que ce soit. Quelle est votre opinion, doc' ?

C'est le souci avec la grossesse. Ne pas savoir, ne pas comprendre ce qui nous arrive. De toute façon, je ne vais pas développer plus longtemps sur les caprices de mon estomac. C'est pas hyper fun. On ne s'est pas donné rendez-vous pour parler de bile. Mon enchainement de questions le laisse un peu perplexe, ce qui me fait rire.

— Cool.

Je réponds, intéressée, mais sans grand-chose à ajouter à propos de la naissance des bébés. C'est la suite qui est un peu plus originale. Je lève un sourcil. Tant mieux si personne ne l'a agressé. Hyper chiant que des mecs se permettent de décider qui a le droit de suivre leur femme.

— Meh.

Je conclu, avec une grimace. On ne pourra pas changer le monde aujourd'hui. Pas que j'en ai pas envie, juste pas les capacités ni le temps. Je dois accoucher d'une thèse et d'un bébé, ça fait beaucoup pour une seule femme. J'imagine Samuel tenir calmement tête au mari jaloux, lui expliquer de sa voix rassurante et de dire un "je comprends" à la fin, quand le type n'a pas changé d'avis. Sa grandeur d'âme, sa bienveillance, tout ça... Sa curiosité ne me fait pas réfléchir. Pas besoin. Je connais la réponse.

— J'avais envie d'être suivi par un homme. À chaque fois qu'une femme est un peu sympa avec moi, j'ai l'impression qu'elle essaie d'être maternelle ou infantilisante et ça me trigger. J'ai un souci d'estime de moi et de sacré mommy issues. Alors que bon, les hommes, j'ai l'habitude. Ils sont tous médecins dans ma famille. Je t'ai déjà dit que mon frère bossait ici ? Alistair McClelland, pédiatrie.

Ils doivent pas avoir l'occasion de bosser ensemble, mais on sait jamais. Ils se sont peut-être déjà croisé à la machine à café ou alors mon frère fait l'objet de gros ragots que Samuel pourrait me répéter. 

— Mais bon, d'abord tu me vois nue, ensuite tu m'invites à manger des flans à la cafet' de ton lieu de travail. Je pense qu'on est pas loin de voir Nash débarquer pour te 1v1.

Peut-être (même sûrement) que je parle de ce sujet trop ouvertement, avec trop de légèreté, mais c'est que Nash est franchement pas bagarreur. Il faut vraiment le pousser à bout pour qu'il utilise ses poings. Si Samuel commençait à m'insulter, ça serait une autre paire de manche mais mon sage-femme est trop génial avec moi. Nash est heureux qu'on soit aussi bien accompagnés. Il n'est pas jaloux ou inquiet ou méfiant. Il est juste soulagé que sa femme et son enfant soit entre de bonnes mains et que je sois à l'aise. Je suis curieuse de ce qu'il se passe en face.

— Et ta femme, elle en dit quoi ? Elle est dans la médecine elle aussi ?

C'est vrai qu'avant qu'il parle d'alliance, je ne m'étais pas spécialement posé de questions sur comment son épouse pouvait le vivre. Ça serait ridicule qu'elle soit jalouse ou considère ça comme de la tromperie, ce n'est pas vraiment la réponse que j'attends. En fait, je n'attends rien. C'est juste une façon de m'intéresser à l'homme qui est en face de moi. 

@Samuel L. Almeida



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Ven 8 Nov - 15:54
Getting to know each other
J’apprécie de passer du temps avec Una, d’autant plus si c’est en dehors de ses consultations. Enfin, elles sont importantes, évidemment, mais j’ai cette partie de moi qui a la sensation que l’on peut avoir beaucoup de choses à s’apprendre, tous les deux. Malgré nos différences évidentes, j’ai la sensation que nous sommes complémentaires malgré tout, et ça me plaît. Puis en plus de ça, elle fait partie de ces patientes qui a vite cherché à se renseigner sur moi, n’agissant pas comme si je n’étais que son médecin. Alors évidemment, je reste son médecin, mais il y a ce petit truc en plus. Quand on mentionne le temps de travail d’un doctorant, un rire s’échappe d’entre mes lèvres. « Et merde. Bon, bah je finirai avec des perfusions de café alors ! » Très mauvaise idée, pour une multitude de raisons d’ailleurs. Mais pour être honnête, c’est vrai que j’ai toujours eu une forme d’inquiétude quant au fait de faire ma thèse en même temps que mon boulot, me disant que quand j’aurais vraiment beaucoup de travail au niveau de mes recherches et de ma rédaction, m’organiser deviendrait vraiment plus difficile. Mais à la fois, c’était une étape obligatoire pour pouvoir devenir obstétricien et ça, mine de rien, c’est plus qu’amplement suffisant pour me motiver à continuer et à affronter les plannings difficiles dans quelques temps. Quant à ses nausées, je grimace légèrement quand elle mentionne qu’elle a déjà essayé beaucoup de choses. Ce n’est pas vraiment surprenant, il faut dire. Tout le monde a son petit conseil à donner et, si dans certains cas ils sont bons, ils peuvent aussi causer une multitude d’essais qui, malheureusement, pourraient ne pas fonctionner. « On passera dans mon bureau pour en récupérer, ok ? » Et espérons que ça marcherait. Les nausées, c’est une plaie, toutes les patientes que j’ai pu avoir et qui en ont eu ont eu l’occasion de le dire. Et si en plus, ça devient aussi handicapant que dans le cas de Una.. Ouais, j’espère vraiment que le gingembre fera son effet ! Je me saisis du flan quand elle me le donne, en prenant une première bouchée, ignorant le fait que ouais, le goût n’est clairement pas fou. C’est pas mauvais, mais disons que c’est particulièrement fade. Faut dire que c’est pas pour rien qu’en général, je viens avec mes propres Tupperwares. Quand elle me questionSne, je repose ma cuillère, reportant toute mon attention sur elle. « Je pense qu’il faut que t’essayes de manger, mais que tu prennes uniquement ce qui t’intéresse ou te donne envie. Au pire, on peut même aller à plusieurs endroits pour être sûrs que tu trouveras quelque chose. Le bébé a besoin d’énergie, manger te fera du bien. » Mais considérant les nausées, je peux comprendre qu’elle puisse préférer ne pas manger. Disons que les nausées et le besoin de se nourrir font définitivement partie de ces choses qui sont profondément contradictoires et qui, du coup, peuvent devenir handicapantes.

On parle finalement de mon métier et des potentielles menaces ou désagréments qui peuvent l’accompagner. Il faut dire que quand j’ai décidé de devenir sage-femme, je m’étais attendu à ce que ça ne soit pas aussi facile que si, justement, j’avais été une femme. Pour autant, ça n’avait pas nécessairement été suffisant pour me préparer à certaines des remarques ou regards qui m’ont déjà été adressés. M’enfin, aucun métier n’est parfait, je suppose. Quand je la questionne sur le fait d’être suivie par un homme, j’acquiesce face à sa réponse. C’est assez rare, d’être face à une femme qui préfère se faire suivre par un homme, surtout considérant le suivi en question. « Je vois, oui. En tout cas, si j’ai réussi à te mettre à l’aise, ça me rassure ! » Mine de rien, vu le genre de suivi et l’importance de celui-ci considérant la difficulté d’une grossesse, c’est toujours rassurant de savoir qu’on arrive à aider un minimum. Quand elle mentionne son frère, j’acquiesce directement, un sourire s’étendant sur mes lèvres. « Je le connais oui. Enfin, on n’a jamais travaillé ensemble, mais il est en couple avec une de mes collègues, donc j’ai souvent eu l’occasion de le croiser. » Et pour le coup, ça se passe plutôt bien entre nous. Sans parler du fait que j’ai pu intervenir dans plusieurs de ses groupes de parole. « Et puis.. Il m’a laissé l’occasion d’intervenir pendant certains de ses groupes de parole, aussi. » Ce n’est pas nécessairement un sujet que j’aborde facilement. Pas tant par honte, considérant que je ne suis absolument pas responsable du choix de mes géniteurs, mais simplement parce que le tout me met mal à l’aise. C’est idiot, mais l’idée que l’on me considère comme un addict alors que tout ça a été décidé pour moi avant même que je sois né, ça ne me plaît pas nécessairement, au contraire. L’avantage, avec Una, c’est que ça ne risque pas d’arriver. Quand elle mentionne Nash, un rire s’échappe d’entre mes lèvres. « Enfin, considérant la qualité des flans de la cafétaria, je suis pas sûre qu’il doive voir ça comme de la drague. » Eh, autant être honnête, la qualité gustative de la nourriture de la cafétaria n’est pas extraordinaire. Ce n’est pas mauvais à proprement parler, mais disons qu’il y a beaucoup mieux. Après avoir repris une bouchée du flan en question, reprenant la parole par la suite. « J’ai du mal à voir Nash comme étant violent, d’ailleurs. Enfin, c’est peut-être qu’une impression, mais.. » Disons que ce n’est pas l’impression que ça me donne. Ceci dit, je dois dire que je ne suis pas nécessairement le meilleur juge de caractère des autres, donc bon.

Finalement, c’est ma femme qui est mentionnée. A la mention de celle-ci, un sourire s’étire sur mes lèvres, le tout malgré que je sente mon estomac se serrer un peu. Faut dire que les choses ne sont pas vraiment simples entre nous en ce moment.. Et vu toutes ces choses que je ressens venant d’elle sans pour autant savoir les expliquer.. C’est pas évident. M’enfin, dans tous les cas, parler d’elle me rend toujours heureux, c’est déjà ça. « Oui et non. Elle bosse en tant qu’ingénieure en imagerie médicale. Elle voit pas de patients ou quoi, elle est plus au niveau de la conception. » Mais disons que du coup, elle reste assez familière avec le domaine médical et mon métier -et inversement-, donc ça facilite clairement nos discussions à ce niveau-là. « Et elle s’en fiche. Quand on s’est rencontrés, j’étais déjà en études pour devenir sage-femme, donc c’est pas comme si c’était une surprise ou quoique ce soit. » Puis mine de rien, elle ne semblait pas avoir eu de mal à comprendre que, malgré le fait que je vois des femmes nues -ou presque nues-, je ne les voyais pas vraiment pour autant. Disons simplement qu’il y a une sacré différence entre les moments personnels et intimes et les moments professionnels et ça, visiblement, elle l’a toujours su. Donc tant mieux.

@Ùna Ormond-Thorburn
Ùna Ormond-Thorburn
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Occupation : Doctorante en science politique, chargée de TD spécialisé sur la coopération internationale. Chanteuse dans un groupe en quête de professionnalisation.
Âge : 32 Quartier : New Town (Leith Walk)
Situation familiale : Enfin mariée à Nash, enceinte (bébé prévu pour mi-janvier)
Date d'arrivée à Edimbourg : Ma naissance, 1992
Don : Coucher avec quelqu'un, c'est lui foutre un tracker dans le crâne. Pendant deux à trois jours après notre rapport, je vais entendre ses pensées et parfois voir à travers ses yeux. Plus nous couchons ensemble, et plus le tracker aura du mal à se dissiper. Eventuellement, si notre relation est trop longue, le tracker sera là de façon pérenne.

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Lun 18 Nov - 21:11
Getting to know each other
tw : addiction, mention de violence

Je pense qu'il y a un pacte secret entre tous les doctorants, un peu comme entre toutes les personnes qui ont accouché dans leur vie. Ils ne disent jamais à quel point c'est affreux, douloureux, que quand on est en plein dedans on oublie parfois pourquoi on s'est lancé tant c'est insupportable. Je pense que quand j'aurais fini ma thèse, je me sentirais comme quand mon enfant sera enfin sorti de mon corps. Libérée, pleine d'hormones hyper trompeuses qui me feront dire que ce n'était pas si terrible. Gaslightée par la chimie de mon cerveau. Samuel a vu ça des centaines de fois et va l'expérimenter pour la première fois de lui-même. Moi, je vais vivre les deux coup sur coup et j'arrive pas à avoir peur. J'ai trop hâte pour appréhender, mais je prendrais quand même bien une perfusion de café avec mon sage-femme. Malheureusement pour moi, je devrais me contenter de bonbons au gingembre pour mes nausées, rien pour l'énergie.

— Je vais essayer de ne pas oublier.

Je ne suis pas une de ces femmes enceintes qui ont des soucis de mémoire. De ce côté-là, je m'en tire bien. J'offre volontiers mon flanc à Samuel et le regarde manger. J'aimerais être capable de descendre les aliments aussi facilement. À la base, la nourriture, c'est un vrai plaisir pour moi. Ce n'est pas facile d'en être privé par un mal-être quasi-constant.

— Je me forcerai à avaler un smoothie, des sushis sans poisson cru ou des tacos.

Je ne sais pas ce que Samuel pense de l'idée d'avaler un vrai plat en guise de dîner, mais hey, ça fait partie de mes nourritures préférées et je suis certaine que ça passerait vachement mieux qu'un flan sans goût. Le thon cru me manque, je dois bien compenser en me faisant plaisir autrement.

Je pense qu'on a fait le tour du fonctionnement actuel de mes organes, on peut passer à lui. Dans nos rendez-vous, nécessairement, c'est moi qui parle alors j'aimerais compenser et apprendre à le connaître. C'est vrai qu'à la base, je l'ai choisi pour son genre, mais si le reste n'avait pas fonctionné, je ne serais pas resté dans sa patientèle. On match bien, lui et moi. J'arrive à me sentir à l'aise alors que c'est un sujet délicat. Je lui souris, jusqu'à ce qu'il parle de la "meuf" de mon frère et là, je lève les yeux au ciel.

— On va voir combien de temps ça dure, ça.

Je grogne, sans développer plus que ça. Je n'aime pas quand mes proches sont dans un nouveau couple, ça les rend moins disponibles pour ma personne. Puis, soyons honnête, les trois quarts du temps ils choisissent une moitié qui m'insupporte et avec qui ça fini de toute façon mal. Alors j'ai juste à attendre et ça s'effondrera tout seul. Comme d'habitude. C'est un non-sujet. Les groupes de parole, ça, oui. Je suis contente qu'ils existent, ça me rend fier de Lilou pour les organiser.

— Ah ouais ? J'aurais aimé être là, mais à cause de ma relation à Lil... Alistair, ça serait chelou.

Peut-être que mon frère aimerait pas que je dévoile son surnom à tout l'hôpital. Je me retiens de le saboter, pour le moment. J'ai envie que Samuel et lui bossent ensemble, deviennent giga amis, organisent des vacances. Je sais pas. Ça me ferait plaisir pour eux. Ça me rendrait un peu jalouse que mon sage-femme préfère mon frère à moi mais je m'en remettrai. Lilou a besoin d'amis, plutôt que d'une copine. Enfin, ce n'est que mon avis. Je le juge pas, j'ai moi-même eu mon lot de relations foireuses, comme va l'illustrer mon prochain commentaire.

— J'ai déjà subi de la drague pire que ça. Au moins, t'as l'excuse d'être hyper pris par le boulot et de ne pas avoir le temps de me voir ailleurs que sur ton lieu de travail.

Le cadre merdique serait pardonné, d'après moi. Puisqu'on parlait de lui, je pense pas que mon frère ait une approche bien meilleure que ça. Un jour, je demanderai à Samuel si Alistair a l'habitude de venir dans leur service draguer. On pourra commérer. C'est ce genre de relation que je veux avec l'homme qui sera au fond, dans la salle d'accouchement le jour J. Je soutiens mon visage de ma main en regardant le fond de flan et en me demandant si j'ai faim ou non. Parler de Nash m'arrache un sourire. Samuel l'a bien cerné.

— Non, il est doux. Ça lui est arrivé de... mais dans des cas bien plus sérieux. Et il est clairement pas jaloux.

C'est quand même fou que de nous deux, ça soit celle qui lise les pensées qui soit la plus insécure. J'ai littéralement la preuve constante qu'il m'aime et n'est avec personne d'autre. Je suis heureuse de remarquer que la mention de sa femme fait le même effet à Samuel que moi quand on me parle de mon mari. Il sourit. Ils doivent être beaux ensemble. Le supercouple de l'hôpital.

— Cool. Cool cool cool.

Je dis, en volant la phrase culte d'un mec dans une série mais j'ignore si Samuel regarde Community. Au pire, c'est pas grave. Je passerais juste pour quelqu'un qui aime le mot "cool". Encore une fois, c'est pas que je m'en moque, parce que c'est tout le contraire. Simplement que je n'ai rien à dire de plus. J'espère qu'elle est marrante et qu'ils sont heureux mais vu son sourire, je pense que oui. Il a l'air amoureux, le bougre. Je ne peux pas poser la question, alors je fais confiance à mon instinct.

— Et ça va, sinon ? Vous trouvez vos marques en ville ? Si t'as besoin de recommandations pour des sorties ou un coiffeur ou les meilleures bibliothèques Universitaires où aller... Bref, tu as l'autorisation officielle d'aller pêcher mon numéro dans mon dossier hospitalier. Je serais ravie de vous aider avec mes connaissances élargies d'Edimbourg, notamment si tu veux draguer ta femme ailleurs qu'à la cafet' de l'hosto. Et si tu as des soirs libres dont tu ne sais pas quoi faire, je chante parfois dans les bars.

Je le regarde un peu pour voir sa réaction à cette info. Par habitude. Certains sont surpris, certains s'en moquent. Je vais voir dans quelle équipe il tombe. J'ignore si ça l'intéresse, je glisse juste ça parce qu'en ce moment, j'essaie de me produire aussi fréquemment que possible. Bientôt, mon ventre sera trop gênant, je n'aurais plus de souffle, mes organes internes seront en vrac et que devrais faire une pause. 

@Samuel L. Almeida



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