Sa réponse est claire, il veut venir chez Mason, c’était probablement évident.
Mason est perdu dans ses pensées quand les doigts de Dafydd viennent effleurer son épaule, le contact le fait frissonner de tout son être et bien que le geste se veuille affectueux, un pic de glace vient lui perforer le cœur. C’est contrariant d’être victime d’émotions qu’on ne comprend pas, surtout quand l’analyse de ces dernières nous plonge dans un abysse de questions. Alors Mason accepte juste le passage de ce qu’il ressent, il aura tout le temps de revenir dessus quand il sera seul dans son lit et que Morphée sera aux abonnés absents.
Dafydd le devance, comme partageant ce besoin de se séparer du cimetière le plus vite possible. Et alors que Mason l’écoute lui parler de son logement, quelque chose coupe sa narration.
Dafydd s’est retourné, comme appeler par les ténèbres. Mais Mason n’a rien entendu, ni vivant, ni non-vivant. Et comme dirigé par sa curiosité, Mason l’imite pour ne percevoir que le vide du cimetière. Personne n’est derrière eux et pourtant Mason a l’impression que Dafydd regarde quelque chose, quelqu’un.
Quand Dafydd se retourne, il a l’air apeuré et Mason ignore comment assimiler ce qu’il vient de se passer. Il s’apprête à prendre connaissance de l’état de son interlocuteur quand ce dernier se met à rire nerveusement avant de reprendre la conversation, comme s’il avait besoin de passer à autre chose.
« C’est une bonne idée, on a qu’à passer chez Sainsbury's Local, c’est sur la route et ils doivent encore être ouverts. »
La mention du blond l’empêche de se concentrer sur l’étrangeté des événements précédents, il l’avait presque oublié. Il trouve étrange la façon dont Dafyyd s’inquiète pour Adam, c’était bien lui qui avait brandit tous les interdits pour obtenir une relation avec Mason. Pour quelqu’un qui dit ne pas avoir beaucoup changé, c’est quand même un grand changement.
« Tu n’as pas besoin de t’inquiéter au sujet d’Adam. »
Il n’a pas envie d’étendre le sujet, parce que plus Dafydd lui en parle, plus il a l’impression que ça le fait douter.
« Pour ce que je deviens, eh bien, je suis toujours assistant social. C’est un travail que j’aime énormément même s'il m’arrive parfois de me trouver dans des situations compliquées. Surtout dernièrement, avec cette histoire de piratage... »
Il souffle. C’est vraiment un sujet qu’il le fatigue, entre les pratiques malveillantes et l’incapacité d’aider les personnes qu’il voit dans son bureau de Grindlay Court Centre, il n’attend qu’une chose, que la situation prenne fin.
« Ça fait longtemps que tu es guide ? »
Il continue la conversation alors que leurs pas les rapprochent du supermarché. Il ne peut pas s’empêcher de se demander ce qu’il adviendra quand ils seront seuls entre quatre murs.