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Storm Haynes
Storm Haynes
It is what it is
Pseudo : Jeyith
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Occupation : Étudiant en commerce, pour faire plaisir à papa et maman. Sinon t’es DJ et t’espères bien en faire ton métier.
Âge : 25 Quartier : Old Town, dans un studio que t’as décoré avec attention. Le loyer est cher, mais tu t’occupes pas trop de ça, y’a tes parents qui gèrent.
Situation familiale : Célibataire, t’aimes te dire que t’es sans attaches.
Date d'arrivée à Edimbourg : T’es arrivé quand t’avais onze ans.
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Tes sujets RP : body and soul + Orion

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Mar 18 Juin - 17:02



I love the way you turn me on
I ain't Hades, but I'm the King
I'd do anything
So that I could take you home


Tu observes ton reflet dans le miroir de ta salle de bain et tu te demandes où est-ce que tu as merdé. Pourquoi est-ce que c’est si difficile de t’imposer des limites ? Tu le sais pourtant. Tu sais que tu tombes vite amoureux. Mais avec Orion, ça te fait vraiment peur. C’est au-delà de tout ce que tu as un jour expérimenté. Enfin … Non. La vérité, c’est que ça te rappelle trop comment tu te sentais avec Alex. Et ça te fait paniquer, tu freak out chaque fois que tu te surprends à t’endormir paisiblement à ses côtés. Et puis, pour ne rien arranger, l’obsession presque malsaine de ce garçon pour toi te colle des frissons, comme tu n’en as jamais ressenti. C’est la première fois qu’on te dit tout ça, c'est la première que t’as l’air si important pour quelqu’un. Habituellement, c’est toi à sa place. C’est toi qui court après les gens pour des miettes d’attention. Et tu joues au chat et à la souris avec lui. Tu viens, tu t’en vas, tu repars, tu reviens. C’est un cercle sans fin. Et t’as pas envie de lui faire du mal, parce qu’il ne mérite pas qu’on joue avec lui, mais chaque fois que tu te promets que cette fois, c’était la dernière, c’est lui qui revient. Et t’as des remords, alors tu reviens.

Tendu, distendu. L’élastique entre vous finira bien par céder. Et celui qui se le prendra dans la gueule aura mal. Très mal. T’as disparu comme un voleur la dernière fois. Alors cette fois, tu veux rattraper le cou en amenant Orion loin de tout, pendant un week-end. C’est rien d’exceptionnel, juste un week-end entre vous. Tu sais au moins qu’il n'aura pas peur d’être lui. Enfin, d’être une petite partie de lui. Tu jettes un œil à ton portable. C’est bientôt l’heure d'aller le chercher. Tout est ok : ta réservation pour le air bnb, quelques courses pour ne manquer de rien durant ces deux jours. Et tes baskets. Parce que c’est hors de questions que vous passiez les deux jours au pieu, il faut aussi que tu lui fasse visiter un peu de ce qui fait de toi qui tu es vraiment. C’est vrai qu’à Orion, tu ne lui parles pas beaucoup. Tu ne poses pas énormément de questions non plus. T’attends que les infos viennent toutes seules. En vrai, t’as peur de creuser et de t’attacher encore plus. T’as peur que ça te foute en vrac tout ça. T’es foutu, foutu, foutu.

***


Deux coups. C’est tout ce que ça prend, pour toquer. Deux coups, pourtant, t'as l’impression que ton bras est super lourd, quand il faut le lever pour le faire. Comme d'habitude, t’as tout organisé à ta sauce, sans en parler à personne. Si ça se trouve, Orion n’est même pas là ce week-end. Ou pas dispo. Mais sans mentir, tu sais qu’il droperait tous ses plans pour un week-end en tête à tête avec toi. Et tu te détestes d’aimer savoir ça. C’est pas sain. C'est clairement pas sain. Mais comment tu peux te défaire de cet engrenage sans y laisser encore un bout de ton cœur ? En vrai, c’est encore tôt. Tu pourrais le bloquer et disparaître. Mais t.as la sensation qu’Orion trouverait toujours un moyen de revenir, comme un boomerang. Et que tu te le prendrais en pleine face, chaque fois que t’essaierais de t’en débarrasser. Au fond, c’est pas de lui dont tu veux te débarrasser. C’est de cette sensation désagréable qui te réchauffe le cœur quand il te sourit. Ou quand il couine ton prénom. Y’a un truc magique quand il l.expire, pas vrai ? Tu te fais pas des idées, hein ? T’as l’impression d’être sa prière.

La porte s’ouvre enfin et ça te sort de tes pensées. Ça fait des jours que tu ne l’as pas vu. Des jours que vos échanges par sms sont … survolés. Et tu te pointes, après un semi ghostage, pour lui dire de venir avec toi à l’autre bout du pays. T’as un culot, mais un culot. Pourtant t.es presque sur qu’il va dire oui. C’est Cassie qui ouvre la porte. Au fond de toi, t’es un peu déçu, il va falloir que tu lui mentes et t’en as marre de mentir à ton amie. Tu forces un sourire : “Salut Cass. Orion est là ?”. Plutôt direct comme approche. Tu t’empresses d’ajouter : “Sa pote de fac m’envoie.”. Orion a des tas d’amis, vrais ou faux, t’en sais rien. Tout ce que tu sais, c’est qu’il traîne avec les gens les plus populaires de votre faculté. Et que c’est pas déconnant si une de ses amies t’envoie pour … Ouais bon. Tu mettras ton mensonge au point au fur et à mesure.

En attendant, Raptor te saute dessus, comme si ça faisait dix ans que vous ne vous étiez pas vu. Et toi, t’es obligé de faire semblant d'être surpris. Comme si tu ne connaissais pas le chien d’Orion. Finalement, le propriétaire du chien s’approche. Ton cœur rate un battement quand tu lèves les yeux vers lui. Tu souffles : “Salut O. Je peux te parler une minute ? Pour … hm … la fac ?”. Si ça ne tenait qu’à toi, t’aurais direct dit à Cassie que tu venais pour lui proposer un week-end à la brokeback mountains. Mais il t’en aurait voulu. Encore plus que pour avoir disparu.


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Orion Elbaz
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CW : Maladie, Homosexualité refoulée , Homophobie.
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Occupation : Étudiant en biologie
Âge : 25 Quartier : Old Town, tout proche de la fac. En colocation avec ta soeur Cassiopée et ton chien raptor
Situation familiale : En couple depuis quelques années. Sans enfant.
Date d'arrivée à Edimbourg : La naissance
Don : Parfois, tes émotions se mélangent. C'est pas la bonne qui sort. Quand t'es heureux, tu peux ressentir une grosse vague d'angoisse. Quand t'es triste, la chaleur réconfortante d'un moment de tendresse avec un proche.

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Tes sujets RP : My bad + KAI
Split up + Storm
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Mar 18 Juin - 18:45



Baby, I think you were made for me
Somebody write down the recipe
Been tryin' hard not to overeat
You're just so sweet

T’as le nez profondément plongé dans les oreillers. Tu te passes en boucle les dernières semaines. Le téléphone à la main, t’espères encore avoir des nouvelles de lui. Tu te torture l’esprit. Tu culpabilises et puis tu te détestes. Pourtant tu le sais, c’est bien plus qu’un crush. C’est bien plus fort que tout ce que tu as pu ressentir avant. Tu es mortellement habitué à tomber amoureux de garçons sans ne jamais agir en conséquences. Tu es mortellement habitué à te créer des tas de fantasmes. Habituellement, ça passe assez rapidement. Tu sais pas, t’étais pas prêt à affronter quelque chose comme ça. T’as l’impression qu’il est à des univers de tes émotions. T’as compris dès les premières minutes qu’il allait t’empoisonner l’existence à force de ne pas vouloir en faire partie. T’es pendu au moindre signe, tu attends qu’il t’accorde un semblant d’attention et tu t’accroches comme une sangsue au moindre de ses messages. T’as plus le goût à rien si ce n’est le goût de lui.  Les seuls moments où tu es en paix, sont ceux que tu passes à imaginer ce que vous pourriez être si vous étiez dans un autre monde. Tu fermes les yeux et tu imagines qu’il t’aime en retour et que tout le monde entier est différent. Tu imagines qu’il n’était pas l’ami de Cassie. Tu rêves d’un univers alternatif où tout est beaucoup plus simple.  Un monde où on t'accepterait tel que tu es. Un monde aussi où tu as le temps d’être patient avec lui. C’est ton gros problème, Orion : t’as pas le temps.  Tu veux tout, et tu le veux tout de suite. Ça te rend capricieux et pénible. Ça te rend collant et needy. Il ne supporte pas tout ce que tu es. Il n’aime pas tes caprices. Il n'aime pas la façon dont tu te comportes. C’est plus fort que toi, pourtant. Habituellement… T’es plutôt du style à te contrôler. T'as pas envie de faire le fort, de faire le beau. D’acquiescer à des paroles et d’être mature, d’être un Atlas en toque, parce que t'as appris à ressentir un peu. À faire partie de la vie.  T’es devenu maître en l’art de maintenir les apparences. Il n’y a qu’avec lui que tu n’arrives à rien. Et tu commences à susciter des questions dans ton entourage. Diana se pose des questions. Tes amis te disent que tu n’es plus tout à fait le même ces dernières semaines. Tout le monde cherche à savoir ce qu’il se passe. Tu prétends que tu es simplement fatigué et que les quelques crises que tu as eues t’ont épuisé. Tu penses au fait qu’il est temps pour toi d’arrêter avec cette histoire. T’arrêtes. C’est mieux pour toi. Tu vas pas gâcher tout ce que tu as pour des rêves qui ne s'exauceront jamais.

T’arrêtes. T’arrêtes pour de vrai cette fois parce que c’est devenu trop pénible. Trop de souffrances pour une seule relation. T’arrêtes parce qu’au final tu sais pas qui souffre le plus de ça. Tu sais pas qui est le plus touché par cette relation toxique que vous avez instauré. C’est peut-être pas toi, tu sais. Tu te dis qu’il est peut-être triste lui aussi. Qu’il regrette. Qu’il pense à toi et à vous. Qu’il a peut-être envie mais qu’il a peur. Peut-être qu’il crève d’avoir un peu de toi de nouveau. Tu aimerais bien savoir s’il saigne autant que toi. S’il a mal autant que toi. Si lui aussi il pense à toi dans ses nuits solitaires. T’aimerais savoir. T’aimerais lui trouver des excuses. Et même lui en inventer. Faire peut-être croire que ça ne te touche pas tout ça. Que t’es loin d’avoir peur d’être comme il le dit, un gars parmi tant d’autres...
Pourtant tu ne supportes plus cette situation. Tu supportes plus de frémir à chaque mots. De te convaincre à chaque fois qu’il a besoin de temps. Que t’iras bien avec lui. Que vous irez bien ensemble. Tu devrais comprendre parce que t’es pas si stupide. Tu devrais comprendre parce que tu n’es pas si bête. Pas assez bête pour pas voir que vous faites tout à l’envers. Que vous deux ça mène surtout nulle part. Tu devrais pas ,c'est évident ,tu devrais abandonner l’idée, laisser tomber. Tu ne devrais plus essayer de le retenir. Plus essayer de faire croire que vous deux c’est quelque chose. Tu devrais plus rêver de lui. Penser à lui. Tu devrais pas rester là à attendre qu’il te fasse un signe, n’importe quoi. juste quelque chose pour te convaincre que tout ça tu ne l'inventes pas.

Il faut simplement que t’arrêtes de le supplier de ne pas partir encore et encore, que tu comprennes que tes rêves ne sont pas les siens. Tu aurais vraiment dû comprendre qu'il ne fallait pas que tu t'approches de trop. T'aurais dû savoir que ça te casserais un peu trop, toute cette passion et puis ces échanges de regards qui ont fini d’avoir ta peau. Maintenant tu portes, comme imprimé sur toi, la chaleur de son souffle contre ton cou. Tu sais pourtant bien que t'es foutu, que tu vas devoir t'en remettre à toi-même. Tu vas tomber s'il revient. Tu vas tomber s’il te dit qu’il veut te voir. T’auras plus le courage d’arrêter. Plus le courage de prendre tes distances et tenir tête comme tu le fait. Tu vas retomber pour lui aussi vite qu’il t’appellera. Mais, tu vois, c’est pire que ça. C’est pire que tout ça… Si vous continuez sur ce chemin-là, tu ne supportera même plus qu'il t'ignore en dehors de ses murs. Tu supporteras plus un de tes réveils frustré, ses mensonges enrobés dans des excuses. Tu vas sans doute te vexer. Tu sais pas. Tu vas sans doute lui dire que t'as plus le courage. Que t'as plus la forme. Tu vas sans doute lui dire que tu t'arrêtes. Tu diras encore une fois que c’est la dernière fois. Encore une énième fois.  Pour toi. Pour lui. Parce que c’est impossible de toute façon. Parce que tu as Diana et que lui, il ne t’aime pas. Parce qu’il n’est prêt à aucun sacrifices et qu’il ne compte pas prendre le temps de te rassurer. Parce qu’il en a des tas, des garçons comme toi qui crèvent de lui.

T’arrêtes. T’arrêtes pour de vrai avant que ça fasse trop mal. Même si t’as le coeur volontaire. Même si tu sais que t’es prêt à te battre pour lui. Surtout pour lui. Que t’es prêt à te briser quelques os en chemin. A être patient. A être conquérant. Tu sais que tu pourrais l’être encore plus. Mais, plus il te rejette et plus il te renvoie à cette solitude que tu exècres. A ce sentiment de vide que tu supportes de moins en moins avec le temps. Plus il te repousse et plus tu t’étioles. Tu te demandes s’il le sait. S’il sait qu’il te fait mal. Et t’aime pas ça, il le sait que t'aimes pas ça. C’est inscrit sur ta tronche que t’aurais préféré la prison à ce spectacle. La mort à ce truc qui te fait encore plus de mal, quand il se nourrit de toutes tes colères et tes non-dits. L’univers se déchire un peu sous tes pieds quand il t’observe avec ces yeux-là. Ces regards presque méprisants. Peut-être qu’il voit en toi les choses qu’il déteste le plus à propos de lui-même. T’es pas certain de comprendre, cette haine qu’il a parfois pour toi. Cette froideur dont il fait preuve quand il te brise comme il le fait chaque jour. Tu voudrais pas qu’il te mente et qu’il te dise des choses qu’il ne pense pas. Tu voudrais qu’il t’aime pour de vrai, c’est tout. Qu’il crève un peu de toi. De vous. Comme toi tu crèves un peu de lui, tous les jours.  Tu déteste tout ce qui pourrit dans ta tête. Tu déteste cette facilité à te repousser. T’aimerais qu’il ait au moins du mal.Que ça lui fasse de la peine et qu’il en souffre. Tu voudrais au moins qu’il ait du mal à te haïr. Ça semble si facile, de dire qu’on t’aime pas, que tu commences à te demander si le problème c’est vraiment lui. Si tu ne vas pas le chercher, il ne reviendra pas de lui-même. Si tu ne viens pas le supplier, il oubliera jusqu'à ton prénom et puis tu pourras reprendre ta vie comme avant.
Ton bras te gratte sous le plâtre. Tu détestes le sentiment d’être faible et puis t’as mal à la tête. Il faut que tu retrouves la paix que tu avais réussi à conquérir il y a quelque temps. Ça te paraît loin, tout ça. Il a complètement changé ton univers et il se moque de toi parce que t’es à ses pieds. Tu ne supportes plus cette situation. Il faut que tu sois fort, pour une fois.

Tu entends que ta sœur hurle ton prénom de l’autre côté de l’appartement. Tu te lèves difficilement. T’as le cœur lourd et tu ne te sens pas très bien. T’as passé la nuit à pleurer et à rêver de trucs qui n’arriveront jamais. Tu te traines hors de ta chambre. T’es débraillé et tu as l’air passablement à l’ouest. Tu glisses ta main sous ton t-shirt pour te gratter le ventre. Cassie se tient dans l’entrée, elle a un air que tu as du mal à déchiffrer. Tu le connais sans le connaître. C’est de l’inquiétude mêlée à de la politesse. Elle se décale et tu sens ton cœur qui tombe dans ton estomac. Est-ce qu’il est venu tout lui raconter ? Est-ce qu’il a dit quelque chose ? Un truc grave. Un truc qu’il serait impossible de retirer ? T’as la tête qui tourne d’un coup. T’as l’impression de tomber dans un fossé gigantesque. La gorge qui brûle. Elle se tourne quand tu arrives vers elle. Son visage change dans son sourire habituel. Ça a duré une seconde à peine. Ton monde s’est effondré. «-Hey. Je t’ai réveillé ? » Elle a la voix parfaitement normale. Peut-être que tu t’imagines des choses. Ton cœur bat à tout rompre dans ta poitrine. T’oses à peine le regarder. Pourquoi est-ce qu’il est là ? Il n'a répondu à aucun de tes derniers messages. Tu pensais que cette fois, ce serait fini pour de vrai. Tu t’étais juré, il y a une minute à peine, que tout ça, c’était fini. «-Non, non. Je regardais un film dans le noir. » Elle s’approche, elle a l’air inquiète. «-T’es sûr que ça va ? Storm est venu te dire un truc à propos de la fac. T’as loupé beaucoup de cours ?» Tu restes confus pendant un moment. Tu ne le regardes toujours pas mais, c’est comme d’habitude. Tu sens son regard sur toi et ça te fait assez d’effet pour que ton cerveau s’embrume. Tu imagines déjà son parfum qui s’imprime sur ta peau et plus rien ne compte si ce n’est sa présence. Là, à l’entrée de ton appartement. Tu devrais pas être aussi heureux qu’il soit venu te chercher. Tu devrais pas être aussi content de savoir qu’il a pensé à toi. Un peu. Juste un peu. T’as un sourire discret aux lèvres. «-Quelque quelques-uns. Mais ça va. Rien n'est irrattrapable. »
Tu t’avances vers Storm et tend le poing vers lui. Cassiopée vous fait un signe à tous les deux : «-Je vais au boulot, moi. Je vous laisse. » Elle pose ses lèvres sur ta tempe et elle s’approche timidement vers Storm pour lui embrasser la joue. Tu en déduis péniblement que son crush pour lui ne s’est pas encore fané.  Tu te détestes quand tu penses à ça. T’es cruel de vouloir qu’elle arrête de l’aimer. Tu voudrais même parfois qu’ils se disputent et qu’elle te dise qu’elle le déteste. Tu voudrais Storm pour toi tout seul. C’est mal. Mais c’est une réaction épidermique. Tu n’aimes pas ses lèvres sur sa joue. Même si c’est ta sœur. Même si elle était là avant. Même si tu aimes ta sœur du plus profond de toi-même. T’as pas envie de partager l’amour que tu lui portes. Si tu étais réaliste, tu saurais que tu es probablement loin d’être le seul à être amoureux de lui. Il faut que tu arrêtes, Orion. C’est malsain. C’est maladif.

La porte se referme derrière Cassie. Tu te mords la lèvre. Tu fais encore mine d’être en colère alors que tu voudrais lui sauter dans les bras. T’es pas assez fort pour te respecter. T’es pas assez fort pour le repousser. T’es pas assez fort. Tu t’approches d’un pas. «-Entre.. » Tu fais du cinéma. Tu prends un air distant alors que tu voudrais qu’il te plaque contre le mur. T’as envie de sentir ses lèvres contre toi. T’es ridicule. Il n’y croira pas. Tu cherches du courage tout au fond de toi. Tu veux lui montrer que t’es pas à sa disposition et que t’es plus fort que ce qu’il croit. Mais tu sais qu’il sait. Ça se voit à son regard. Tu perds tes moyens à chaque fois. Tu te cantonnes à des phrases courtes pour ne pas bégayer. C’est ridicule. «-Tu… » Tu perds déjà tes moyens. Tu as des tas de choses à demander mais si tu demandes, c’est comme si tu avouais que tu attendais qu’il t’accorde un semblant d’attention. T’es ridicule, putain. «-Tu vou… Tu voulais me voir pour la fac ?» Merde. T’as bégayé.


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Sur les bords de mer
Il est trop frais - J'avais le coeur en compote
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Mar 18 Juin - 20:10



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« S’ils n’existaient pas, il faudrait les inventer ces yeux-là. ».
C’est une phrase qui te vient comme ça, quand tu le vois sortir de sa chambre tout débraillé. T’es surpris évidemment, de voir un plâtre sur son bras, mais tu ne fais aucun commentaire. Il y a des tas de films qui passent dans ta tête, tu te repasses en boucle votre dernière nuit, où vous vous êtes endormis, bercés par votre respiration saccadée. T’as envie de rompre la distance qui vous sépare de coller tes lèvres contre les siennes et de te laisser aller à un truc qui te fais peur. T’as envie de glisser toi aussi tes mains sous son t-shirt, de toucher sa peau, de sentir ses muscles, de voir ses pupilles se dilater et sentir son souffle chaud s’accélérer et s’écraser dans ton cou. Tu veux l’entendre soupirer, murmurer ses prières qui veulent dire “Storm pars pas, reste avec moi”. Tu veux tout ça, à la seconde où tes yeux se posent sur lui. Comme d’habitude, il ne te faut pas longtemps pour comprendre qu’il panique. C’est un mood constant chez Orion, la panique. T’enfournes tes mains dans tes poches et tu le regardes, en essayant d’avoir l’air le moins suspect possible. Pas pour lui, pour Cassie. Toi, tu t’en fous d’être ce que tu es. T’es gay, c’est acté, tout le monde le sais. Et le monde pourrait crier à la turbo-pédale sue t’en aurais rien à cirer. Mais pour Orion, c’est un autre monde. Pour Orion, personne ne sait. Y’a que toi qui capte ses regards et ses sourires qui le trahissent. Que toi, ou les autres font semblant, tu sais pas. T’entends même pas leur échange, parce que t’es obnubilé par les cheveux en bataille d’Orion et par sa mine effrayée. Tu t’étais déjà fait cette remarque, mais il ressemble à une biche prise dans les phares d’une voiture. Toi, t’as l’impression d’être le chauffard, ou le chasseur. Tu sais plus trop ce que t’es vis à vis de lui. Tu sais juste que ça ne va pas bien finir, et qu’à la fin, vous vous en mordrez tous les deux les doigts.

T’as pas envie de l’écraser cette biche là et si t’étais tout à fait honnête avec toi-même, tu t’en irais. Tu continuerais à le ghoster, pour son bien. Parce que t’es pas prêt à vivre une relation, t’es pas prêt à laisser quelqu'un entrer pour de vrai dans ton cœur. Les lèvres de Cassie sur ta joue t’arrachent à ta rêverie. Tu bats des paupières, avant de sourire et de lui rendre son baiser : “Tu pars déjà ?”. T’es bon comédien, parce que même si tu l’aimes très fort, t’es soulagée qu'elle s’en aille. T’as hâte de dire à Orion que tu l’emmènes, que vous allez passer un moment tous les deux, loin de tout et de tout le monde. T’as hâte de lui montrer à quel point t’es pas logique. À quel point tu crèves de lui, toi aussi. Il s’approche, te demande d’entrer et tu t’exécutes, avec Raptor qui saute sur ta jambe comme un possédé. Évidemment que tu le salue, avec entrain en plus. Et puis Orion bégaie et ton cœur rate un battement. Tu lèves les yeux vers lui, avec ton habituel sourire de petit con, avant de lui demander : “Bah alors, O ? On bégaie ?”. Tu te redresse, t’approches un peu plus et t’évalues tes options :

D’abord il y a le mur. Tu pourrais le plaquer contre celui-ci, l’embrasser jusqu’à en perdre le souffle et venir mordre son cou avant de lui dire de faire ses affaires. Sinon, il y a aussi le canapé. Tu pourrais t’asseoir dessus, l’attirer à toi pour l’étreindre, mais ça partirait trop vite en partie de jambes en l’air et t’es pas vraiment là pour ça. Et enfin, il y a l’option où tu ne fais rien et où tu attends que tes pensées s’assagissent, avant de parler. Tu scrutes ses iris, t’y trouves des dessins uniques dans lesquels tu voudrais te perdre pendant des heures. T’es juste planté là, tu ne dis rien. T’es assailli par les flashs d’un Orion tremblant sous tes doigts, par ses paupières qui s’ouvrent pour te souffler d’y aller plus fort. Tes sens sont capturés par son être entier, et c’est fort. C’est dur de garder une façade neutre, quand c’est le chaos comme ça à l’intérieur de toi. T’as le cœur qui bat si fort que t’es sur qu’on peut le voir contre ta carotide. Boum boum. Boum boum. Boum. Boum boum.

Tu finis par secouer imperceptiblement la tête, avant de dire : “Hein ? Euh … ah oui.”. T’as aucune idée de ce qu’il vient de te dire, ni même s’il a réellement parlé, ou si t’entendais encore sa voix murmurer des insanités à tes oreilles. “Je suis pas venu pour la fac. Personne m’envoie. Je voulais te voir.”, t’avoue sans faux-semblant, ton air habituel au visage. T’es détaché. On dirait que t’as déjà tout vécu, que rien ne t’atteint. T’es là, avec cette allure agaçante que peu de personnes apprécient chez toi. Pour être honnête, t’as oublié comment on faisait pour faire tomber ce masque d’impassibilité. C’est plus facile quand les gens pensent que rien de ce qu’ils font ne t’atteint, ils se lassent plus vite et t’as pas le temps pour des gens qui se lassent de toi. Tu te passes une main dans les cheveux : “T’es occupé ce week-end ?”. Tu tournes pour le regarder, ton regard le détaille de haut en bas. Tu te promets que tu demanderas pour le plâtre, mais plus tard. “Si t’as déjà vu Brokeback Mountains, je t’emmène avec moi.”.


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Orion Elbaz
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Mar 18 Juin - 22:11



Baby, I think you were made for me
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You're just so sweet

T’as jamais été aussi seul que depuis que tu l’as rencontré. Tu t’es jamais senti aussi vide. Depuis votre première nuit, tu ressens comme un vide qui creuse ton estomac. Comme une sensation d’impuissance qui te fixe les pieds au sol. Tu passes tes journées à compter les heures, à te demander s’il reviendra enfin te voir. S’il a envie de passer du temps avec toi. Tu supportes plus l’ignorance. Tu ne supportes plus cette façon bien à lui de te briser comme il le fait. T’as l’impression parfois, qu’il te reproche seulement d’exister. Qu’il te reproche seulement de vivre, d’être là. Pourquoi tu te sens si seul ? Pourquoi tu te sens si vide, Orion ? Tu te demandes souvent, âme errante, ce que t'as fait pour mériter un destin aussi merdique. T’as l’impression que t’es pas assez solide pour cette vie. T’es déjà terrifié de la mort parce que tu l’as vue de près. T’as peur qu’il n’y ai rien après alors tu inventes un courage que tu n’as jamais eu en vérité.
Et puis tu sais, ça ne change rien pour les autres. Les gens se servent un peu de toi, peut-être parce que tu hurles au besoin de l’autre. Parce que tu hurles au ciel que tu voudrais quelqu’un depuis tant d’années. Tu supplies les autres de ne pas partir. De pas te laisser. Mais, ils ne voient pas. Ils te voient pas. Ils voient pas que t’as le cœur déchiré, les pieds en sang, que tu te traines depuis déjà trop longtemps. T'es là, t'attends qu'ils reviennent vers toi pour avoir l’impression que tu ne finiras pas seul, le moment venu.  T'es rien pour eux. T'es pas important. Et même pour Diana. T’as l’impression qu’elle est là pour toi parce que ça flatte un peu son égo. T'es peut-être juste une phase dans la vie des gens, un moment fugace. T'es juste un passage , un simple moment. Et ça les emmerde quand tu t'accroches. Ça ne leur convient pas que tu continues d’exister après qu’ils aient user de toi. C’est peut-être ça le grand souci de ta vie. T’es trop souvent à usage unique. Trop souvent vu comme une petite chose qu’il ne faut pas trop perturbé mais auquel il ne faut pas trop s’attacher non plus. C’est peut-être le sourire plastique, la mine enjouée que tu prends toute la journée sans jamais te fatiguer. Ils se passeraient bien de toi, tous ces gens là. Que tu sois là ou pas, ça changerait quoi ?

Et c’est pareil pour Storm, tu supposes en tout cas. T'as compris ou plutôt, tu crois comprendre depuis un moment que pour lui aussi t'es qu'un gars parmis tant d’autres, une contrefaçon de relation bancale dont il ne se préoccupe que lorsqu’il a envie de t’entendre crier son nom. Il ne le cache même pas. Il se demande pas ce que ça te fait quand il te dit ouvertement que vous n’êtes rien. Même pas des amis. Quand il te dit qu’il y en a d’autres. Qu’il n’a aucune envie que tu sois le seul.  Il ne se demande pas combien ça te brise et même si ça te déchire. Il se demande s'il fait saigner ton cœur quand il t’envoie des sms en te disant que t’es rien qu’un plan cul. Que faut que t’arrête. Qu’il faut que tu le laisses tranquille. Il sait pas comme t’es perdu quand tu décides d’arrêter et que c’est lui qui revient comme une fleur. Que t’arrive pas à garder la porte fermée. T’aimerais avoir le courage de dire à Storm que la prochaine fois, tu le laisseras plus entrer. Et que tu peux aussi l’expulser de ton cœur. Tu sais être froid, toi aussi. Tu sais te faire conquérant, tu pourrais en avoir d’autres. Tu pourrais en avoir pleins d’autres. Tu voudrais le lui balancer. Tu lui balanceras à la figure que s’il continue, tu disparaîtras pour de vrai. S’il s’entête à te blesser, il finira par trouver la porte fermée. Tu voudrais hurler, qu'il entende tes plaintes suppliantes, tu voudrais qu’il comprenne enfin. Que t’es pas un jouet. Que t’as besoin qu’il soit là pour toi.  Tu voudrais ne plus être tout seul. Ne plus te réveiller dans ce silence qui te pèse sur le cœur, qui s'écrase de tout son poids sur tes pauvres épaules, qui s'accroche à ta jambe, t'empêche d'avancer. Tu voudrais qu’il voit que  toi t’as plus le cœur à jouer à chat. Juste qu’il soit là, qu’il existe un peu pour toi. Pourquoi c’est si difficile pour lui ? Tu sais pas. Le vide appelle peut-être trop le vide. La solitude appelle peut-être trop la solitude. Ou c'est peut-être toi, c'est peut-être toi et ton fossé, celui que t'as creusé à force de te crever pour les autres à force de plus avoir la force d’être autre chose qu’un pantin aux multiples personnalités. Peut-être qu'au fond, c'est toi et toi. Peut-être que t’es simplement pas assez fort pour prouver à Storm que t’es un peu digne de lui.

Tu ne sais pas ce qu’il cherche en entrant ici. Tu ne sais pas ce qu’il veut de toi. Mais t’es presque certain qu’il ne s’agit pas de la fac.  Storm s’en fiche de la faculté et des cours. Il ne sait même pas quelles études tu fais.  T’es prêt à parier qu’il t'identifie comme un étudiant en droit ou en commerce. Il ne s’est jamais intéressé à toi. Il a jamais chercher à te connaître et peut-être même qu’il a dit une bêtise à Cassie et que c’est pour ça qu’elle était mal à l’aise. Tu en as juste assez de te poser des questions. Tu te demandes sans arrêt ce qu’il pense, ce qu’il veut et ce qu’il ressent. Ce qu’il attend de toi, avec tout ça.  Si tu regardes autour de lui, t’as l’impression qu’il a toute une vie qu’il ne souhaite pas du tout partager avec toi. T’as surtout l’impression de t’imposer. Il te refile le syndrome du harceleur. C’est ce que tu as l’impression d’être, avec lui. 20 messages envoyés, que des vus ou des conversations extrêmement courtes. C’est peut-être ça les raisons de sa venue. Il vient te demander de lui foutre la paix. Mais si tu t'arrêtes, il se passe quoi ? Qu’est-ce qu’il te reste, concrètement ? Rien que les échos de ta vie d’avant, l’époque où tu pleurais pour que quelque chose comme ça t’arrive. Ces nuits à rêver que l’amour se pointe à ta porte et qu’il fasse voler toutes tes convictions. Il s’agirait de faire attention à ce que tu souhaites, Orion. Tu aurais dû prier pour que cet amour soit réciproque, aussi. Parce que tu as bien compris que tu ne serais plus jamais comme avant à la seconde où vos lèvres se sont rencontrées. Tu t’es jamais senti aussi fébrile et seul.  Tu te sens seul, quand il est là, quand ses regards se font parfois si insensibles, quand tu ne lis rien d’autre que tu désir dans ses yeux. Pas d’amour. Pas d’envie de te connaître. Du désir et c’est tout. Alors que sous tes pupilles, tout un univers se forme. Des millions d’émotions en big bang. L'expansion infinie de rêves et de prières formulées à son égard.  

Ça te perturbe et ça te stress. Tu pensais véritablement qu’il en avait fini avec toi. Et le voilà avec son air toujours aussi détaché à te dire qu’il ne vient pas pour la fac mais qu’il vient pour te voir. Toi. Juste toi. Tu gonfles tes poumons : «-Ah bon ? Et pourquoi t’es venu, alors ? Qu'est-ce que tu veux ?! » Tu te promets que tu ne vas pas lui laisser avoir la vie si facile. Tu comprends pas tout à fait son regard quand il le lève vers toi. T'es un peu perdu, tu sais plus vraiment. Tu sais juste que t'es perturbé et qu'il le remarque. Qu'il est pas si ignorant. Qu'il ne peut pas l’être. Tu sais déjà que tu vas regretter de lui donner une nouvelle occasion de te faire du mal. Tu t'en fous qu'il te juge, qu'il se dise que tu ne sais pas laisser tomber, que tu te plains alors qu’il est très clair avec toi.  Tu t'en fous qu'il se dise que t'es misérable. Après tout, c'est de sa faute à lui, si tu l'es. Depuis le début, il est là sans être là et toi tu vas l'aimer jusqu'à te crevé d'avoir trop espérer qu'il soit là, pour de vrai. Littéralement crevé, en plus. Parce qu’à force d’être dans cet état émotionnel, tu fais des crises à répétition. Ça va finir par t’achever. Tu supplies juste qu’il te dise ce qu’il a sur le cœur. Vous êtes là, autant en finir, tu te dis. Vous êtes là, autant vous dire ce qui ne va pas. Autant mettre un terme à tout ça. T'espères un peu au fond qu’il va te donner une raison de continuer. Une raison de l’attendre encore un peu. De pas lui claquer la porte au nez la prochaine fois qu’il décidera de venir.  Toi qui habituellement porte cette mine si victorieuse dans tes prunelles, cet air si détaché, ce sourire si enjoué, même quand tu te saignes, toi qui habituellement est si apte à donner le change, t'as l'impression dans ces moments-là, que t'es plus capable. Que t'arrives plus. Que tu supportes plus. Que t’as besoin d’un soutien. De quelque chose. Tu sais au fond que tu devrais pas te plaindre. Et voilà qu’il t’offre sur un plateau la raison qui va te pousser à ne pas le lâcher pendant encore des mois. Tu commences à comprendre le schéma. Il dit qu’il s’en fout, mais il a bien conscience qu’il te donne des raisons de ne pas abandonner. Ou peut-être que c’est totalement inconscient. Il te dit qu’il t'emmènes en weekend. Juste tous les deux. Tu as le regard qui s’éclaire, le visage qui se tire dans un grand sourire. «-C’est vrai ? Juste nous deux ? Pour de vrai ? » Toi qui t’étais juré de ne pas céder. Tu as déjà oublié tes promesses.

Tu étais tellement sûr d’y arriver. Pourtant, voilà. Il faut apprendre à accepter ce qu’on est, Orion. Tu lui sautes dans les bras. Tu glisses tes bras autour de sa nuque et tu t’extasies : «- Je suis trop content ! On va où ? On part maintenant ? Ce soir ? » Tu presses tes lèvres contre sa joue. Au fond, il y a ta petite voix qui hurle que tu devrais pas céder si facilement. Qu’une fois qu’il aura eu ce qu’il voulait, il va de nouveau te laisser tomber mais… Tu t’en fiches. Tu pleureras plus tard. «-Je peux prendre Raptor ? Il peut venir avec nous ? » Tu t’éloignes de lui et tu recules pour filer dans le couloir. T’es déjà en train de penser aux pulls que tu vas mettre dans ta valise et à ne pas oublier tes médicaments. Tu te sens tout léger d’un coup. C’est fou le pouvoir qu’il a sur toi. T’as même plus mal à la tête. Tu t’arrêtes avant d’aller jusque dans ta chambre et tu reviens lui embrasser la joue. «-Merci. Je suis trop content. »



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Sam 20 Juil - 17:27



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Y’a tout un univers de non-dits entre vous. Et pas seulement de ton côté, t’es sûr aussi qu’Orion te dit pas tout. C’est pas plus mal, ça évite de t’attacher. Tu penses déjà à lui tout le temps, qu’est-ce que ce serait si tu savais des trucs sur lui ? Si tu t’attachais aux petits détails qui le constituent ? Tu peux pas te permettre ça. C’est pas possible. A la fin, ça te ferait trop de mal. Et t’as plus envie d’avoir mal, tu veux juste profiter de ce que ça te fait quand vous êtes ensemble, que ton cœur semble avoir un peu de répit, sans pour autant t’enfoncer dans un truc trop compliqué pour tous les deux. Un week-end loin de tout, c’est quoi ? Rien d’autre que la promesse de ne pas avoir mal au cœur. T’es pas en train de dire à Orion que demain vous serez un couple, puisque tu veux pas de ça. T’es juste en train de lui dire qu’il compte pour toi, d’une certaine manière. C’est pas vraiment ton pote, c’est pas non plus ton mec et c’est pas juste un plan cul. Toi même tu ne sais pas dans quelle catégorie il se trouve. Tu voudrais qu’il ne se prenne pas autant la tête, qu’il n’attende pas de toi que tu sois son gars. Tu voudrais qu’il arrête d’être jaloux de Sasha ou des autres gars. C’est vrai, toi, tu dis rien concernant Diana.

Ton yeux noirs scrutent les siens, alors que tu lui annonces la nouvelle. La brume dans son regard se lève pour faire place à une explosion de couleur. Il t’as suffit d’une phrase pour changer son mood complet. Ça fait peur ce pouvoir que t’as entre les mains, c’est comme si t’avais le secret de l’univers, juste là, coincé entre tes paumes et que tu savais pas vraiment quoi en faire. Peut-être que tu devrais le confier à quelqu’un de plus apte, mais égoïstement tu voudrais le garder. Après tout, c’est toi qui l’a trouvé, ce secret là. Orion devient solaire, jovial, le sourire qui étire ses lèvres te fait sourire aussi. Bon sang, ce sourire. Tu veux pas savoir ce que tu serais capable de faire pour le voir tous les jours. “Seulement si t’as vu Brokeback Mountains, j’ai dis.”, tu dis entre tes dents, alors qu’il a déjà ses bras autour de ton cou. Tes mains se glissent sur ses flancs. C’est marrant mais tu sais exactement quel goût auraient ses lèvres sur les tiennes et pourtant, t’as quand même envie d’y goûter. “Bien sûr qu’il vient, je comptais pas partir sans lui.”, tu chuchotes, quand il demande si Raptor peut venir. C’est comme quand Orion vient, même juste pour une nuit. Sans Raptor, les matins seraient bizarres, y.aurait personne pour vous réveiller.

Il te lâche pour aller préparer ses affaires et tu souris en coin. Il revient embrasser ta joue pour te remercier et ton cœur accélère dans ta poitrine. Tu le chopes d’une main par le cou et t’écrases tes lèvres sur les siennes, dans un soupir d’aise. Ta langue glisse entre ses lèvres, pour aller danser avec la sienne et après quelques secondes, tu le lâches enfin. “De rien. Va faire ton sac.”, tu souffles, la voix rauque.

***

La location est encore plus jolie que sur les photos. C’est une petite bâtisse faite de pierres, perdue dans la campagne écossaise. Il y a des chevaux dans le pré à côté, une forêt à 15 minutes de marche. Quand tu sors de la voiture, tu respires un grand bol d’air frais avant de regarder Orion : “On va être bien là. C’est beau, pas vrai ?”. Tu tapotes ta cuisse pour que Raptor s’approche de toi : “T’as vu tout l’espace que t’as pour courir bg ?”. Ta main court sur son pelage, se perd entre ses oreilles. Tu tends les clés à Orion : “Après toi.”. T’as envie qu'il découvre l’intérieur en premier, tu sais déjà qu’il va s’émerveiller d’un rien et t’as le cœur qui bat trop fort d’anticipation. Mais qu’on soit clair, c’est pas de l’amour. Tu fais ça parce que t’as envie de souffler et … de te faire pardonner. Pas parce que, potentiellement, quelque part au fond de toi, tu serais amoureux d’Orion. Vraiment pas. L’amour, c’est terminé, tu te l’es juré.

T’entres derrière lui et tu demandes : “Alors, ça te plaît ? Il paraît que la baignoire fait jacuzzi.” Tu le regardes. Et t’imagines t’es bien comment vous allez profiter des lieux. Mais avant, t’as un truc à dire. Tu te racles la gorge : “Désolé d’être parti comme un voleur l’autre fois …”. T’espères qu’il n’insistera pas, qu’il se contentera de tes excuses. Mais ça va te revenir cher, si tu l'emmènes voyager chaque fois que tu déconneras.


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Mar 23 Juil - 15:47



Baby, I think you were made for me
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La petite voix  à l’intérieur de toi hurle. Très fort. Elle te crie de ne pas te laisser faire, de ne pas céder à ses propositions sans excuses ni explications. Et au fond de toi, tu sais que tu ne devrais pas suivre uniquement les belles chansons que te chante ton cœur. T’es réaliste et c’est juste en face de toi. Nul besoin d’être un génie pour comprendre que Storm connaît parfaitement l’effet qu’il a sur toi. Il en joue continuellement. Il ne doute pas une seule seconde du fait que tu vas tout lâcher pour venir ce weekend avec lui. Et pour une fois, tu pourrais te décider à lui prouver qu’il a tort. Ce serait une bonne occasion de lui faire un grand discours sur la façon dont il te traite depuis votre rencontre. Tu pourrais lui dire que tu n’es pas à sa disposition et que tu n’as aucune obligation de le suivre on ne sait où pour partir en weekend. Il ne s’est pas inquiété de quoi que ce soit. Il ne s’est pas demandé si tu étais disponible ou même si tu étais encore en colère. Il a fait ses réservations en connaissant très bien la réalité de votre relation : tu t’écrases quand il s’agit de lui. Tu as beau lui montrer les pires facettes de ta personnalité : la jalousie et la possessivité maladive, il se rend bien compte que tu n’agis pas. C’est bien beau de menacer, de se faire conquérant, de prendre un air insensible derrière ton écran de téléphone. En face, tu bégaies, tu perds tes moyens, tu te laisses toucher, marqué, possédé. Il n’a qu’à claquer des doigts pour que tu te retrouves à genoux, en prière.
Et… Ça te met en rage. Tu te déteste de ne pas savoir t’arrêter. Tu te détestes de ne pas avoir la force de te dégager de cette situation qui ne fera que te blesser. C’est en face de toi, Orion. En face de toi. Tu le vois dans ses yeux aussi noirs que l’orage, tu le vois dans ses gestes nonchalants et détachés : il ne veut pas de toi. Il n'attend qu’une seule chose de ta part : ton corps et puis c’est tout.  

Tu n’attends pas forcément de grands discours, pourtant. T’as pas besoin d’un grand discours. T’as pas besoin de grandes déclarations d’amour. Tu sais que tout ça, c’est qu’une question d’expression et que les choses c’est pas seulement ce qu’on dit. Y’a aussi tout ce qu’on rêve, les trucs qu’on garde bien profond en soi, comme un secret. Et tu sais, parfois tu crois voir les contours de ses secrets. Tu rêves de le connaître quand lui-même ne se reconnaît pas. Tu cherches, tu fouilles. Tu tends la main, même quand tu devrais la reprendre. Tu menaces, tu pleures. Tu ravales ta peine, tu souris quand-même. Rien ne marche. C’est comme si Storm avait construit une forteresse tout autour de lui. Il n’a ni cadenas, ni mots de passe. Et puis, il ne compte pas te laisser entrer en faisant tomber sa chevelure. On est pas dans un conte de fée. Et la réalité te fait vraiment défaut.

Tu ne sais pas comment vous en êtes arrivé là. A ça. Comment toi, t’en es arrivé là. À cette relation un peu bancale. T’as laissé le truc s'envenimer sans rien dire, tu t’es laissé accroché par ce garçon que t’arrives pas vraiment à te sortir de la tête. Quoi que tu fasse et quoi que tu dises. Tu voudrais vraiment plus. Tu le sais, tu voudrais plus que ce qu’il t’offre. Ce qu’il a promis de t’offrir. Plus que son corps qui se presse contre le tiens. Plus que cette ambiance un peu floue entre vous. Tu sais jamais trop sur quel pied danser avec Storm. Certains jours, t’as l’impression que vous vous aimez et qu’on s’en fout bien du nom que la relation peut avoir, tant que vous êtes ensemble, que vous êtes heureux, que vous riez ensemble et qu’à la fin de la journée c’est avec toi qu’il est, certains jours tu te dis que c’est pas si important, les mots, les étiquettes. Et puis d’autres, quand il réponds d’un coup plus à tes messages, quand il ne te calcule plus ou qu’il est de mauvaise humeurs, qu’il refuse que tu l’approche ou qu’il te repousse sans raisons apparente, tu te rends compte que c’est pas tant les étiquettes le problème.  C’est pas tant que vous soyez en couple ou amoureux, ou tendre l’un envers l’autre le souci. Le souci c’est qu’il te doit rien. Et que d’une minute à l’autre, il pourrait décider de tout arrêter et te laisser tomber comme ça. Sans raison. Et ça, t’as pas envie. T’as pas envie de le perdre, et il a pris une espèce d’importance extraordinaire dans ta vie. Sans que tu captes ni comment, ni pourquoi. Tu sais juste que c’est là et que tu veux pas qu’il disparaisse. Alors au diable la petite voix. Tu t'inquièteras de tes pleurs en rentrant, lorsque son humeur aura de nouveau changé et qu’il sera de nouveau occupé à tout autre chose que toi.
Au diable tout ça, lorsque tu sens ses mains se glisser tout contre tes flancs, son souffle tout proche de toi. Tu oublies même ton propre prénom. Plus rien n’a d’importance, si ce n’est l’idée de passer tout un long weekend juste avec lui, sans personne pour vous voir ou vous juger.  Plus rien n’a vraiment d’importance quand il attrape ta gorge et qu’il vient l'embrasser comme il le fait si bien. Tu perds complètement tes moyens. T’es complètement piégé par tes propres émotions en émulsion à l’intérieur de toi. Tu sens ton souffle qui s'accélère et le monde s’arrête de tourner. C’est ça, le vrai problème. C’est encore plus fort que la cocaïne, t’en es sûr. T’es prêt à foutre en l’air tout ce que tu as construit pour lui. Tout. Et qu’il n’en reste pas une miette, tant que tu peux sentir encore ses lèvres danser comme ça contre les tiennes.

***

Tu n’as même pas vu le voyage passé. Tu t’es endormi après seulement un quart d’heure de route parce que t’es épuisé par les crises que tu fais ces dernières semaines et tu t’es réveillé juste avant d'arriver. Tu te sens bien, là. Tu te sens apaisé et à ta place dans sa voiture. Tu sors de la voiture en te frottant les yeux, le bas du corps tout engourdis. T’as l’impression de te réveiller d’un coma. Tu espères que tu n'étais pas trop moche en dormant. Et que tu n’as pas baver partout. La honte que ce serait. Storm est d’une humeur excellente. Tu l’as rarement vu aussi bien. Il a l’air tout à fait prêt à passer un super weekend avec toi. Tu fonds en le voyant caresser les oreilles de ton chien avec un air aussi doux. Raptor l’aime déjà tellement fort. Ils s’entendent comme cul et chemise. Ça te colle un sourire indéfectible au visage. Tu te tournes vers l’immense maison bordée d’un jardin en friche qui mène vers de grands champs fleuris. En arrière-plan, il y a une grande forêt qui s’étend sur la ligne d’horizon et ça donne un peu envie d’aller s’y perdre. A cette époque de l’année, ça grouille de charançons des pins. Et puis, il y a de belles araignées loup qui sont très calmes et qui ne bougent pas beaucoup. Et puis… Évidemment, les coléoptères se préparent à se transformer. T’es presque sûr que tu pourras observer plein de choses. Ça te donne un sourire gigantesque. Storm te sort de tes rêveries en tendant les clés de la jolie maison en vieille pierre. Tu sautilles vers l’entrée, tu oublies même que tu as mal au dos et au bras à cause de ta dernière crise. «-Regaaarde la taille du salon !» Tu lèves les bras au ciel et tu te laisses tomber sur le canapé, un grand sourire aux lèvres. Raptor te saute dessus et tu l’attrapes dans tes bras en riant aux éclats.

T’es heureux, là.

T’es heureux quand il est là. T’es heureux de passer un weekend exceptionnel avec lui. T’es heureux d’avoir l’occasion de l’aimer comme tu le souhaites. Il te demande si ça te plait. Il précise que la baignoire fait jacuzzi et tu te redresses pour aller fouiner vers la chambre et la salle de bain attenante à celle-ci. «-Sérieux ?  Tu penses qu’on tient à deux dedans ? Attends ! Je vais voir. » Tu cries à travers la pièce. Et tu sautilles jusque dans la grande chambre. Le lit est immense et il a l’air assez confortable. Tout est hyper mignon. T’as l’impression de vivre un rêve. Ou un fantasme. Ça te rend trop heureux d’imaginer passer tout un week-end avec lui. Tu fonces dans ses bras pour le remercier encore, tu lui sautes presque au cou, tes lèvres s’écrasent sur sa mâchoire. Tu t’attendais pas du tout à ce qu’il s’excuse. C’est Storm après tout… Il ne s’excuse jamais. Ça te colle un nouveau sourire aux lèvres. «- C’est pas grave. Tu ne peux pas savoir comme ça me rend heureux de passer le week-end avec toi, Storm.» Tes lèvres lui dévorent la peau, t’as des frissons sur la colonne vertébrale. Tu veux tellement en profiter. Tu te recules, il y a un rire un peu trop fort qui sort de toi. «-On commence par quoi ? Tu as vu l’immense jardin ? Et le pré ! Et tu as vu la forêt, plus loin ? On commence par quoi, alors ? » T’es excité comme un gamin. Tu prends le sac qu’il a déposé tout proche de l’entrée et du va le déposer dans la chambre. T’as beaucoup trop hâte.


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Âge : 25 Quartier : Old Town, dans un studio que t’as décoré avec attention. Le loyer est cher, mais tu t’occupes pas trop de ça, y’a tes parents qui gèrent.
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Jeu 25 Juil - 17:33



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Tu sais pas trop ce que c’est ce pouvoir que tu as sur lui, mais tu mentirais si tu disais que t’aimais pas ça. C’est peut-être un peu sadique, compte tenu du silence que tu lui as fais subir ces derniers jours, mais toi, ça te rend heureux. Jamais personne n’avait été aussi heureux à l’idée de passer deux jours dans une maison à la campagne, avec toi. Et puis, quand tu y réfléchis, personne n’a jamais été comme Orion, envers toi. Il te suffit de le regarder dans les yeux pour te sentir comme le roi du monde, propulsé sur une comète à toute vitesse, couronné maître de son univers. Et on va pas se mentir, ça te plaît, autant que ça te terrifie. C’est terrifiant d’être si important pour quelqu’un qu’on ne connaît pas. C’est terrifiant tout cet Amour, quand toi tu le rejette pour préserver ton cœur déjà trop abîmé. Tu sais pas à quoi tu joues avec lui, tu sais même pas si tu joues d’ailleurs. Orion te fait du bien. Il gonfle ton ego et il t’aime sans que tu aies besoin de te tordre en quatre pour que ce soit le cas. Et même si t’es pas prêt à l’aimer en retour, ça te fait du bien d’être avec lui.

C’est probablement pour ça que tu supportes mal de mettre de la distance. Ça et le fait que tu sois pas un connard, malgré ce que ton attitude laisse penser. T’as envie de blesser personne, tu veux juste pas qu’on puisse te blesser. Ça te rend peut être un peu antipathique parfois, mais voilà, toi, tu veux pas faire du mal aux autres. Surtout pas à Orion. C’est sûrement pour ça que t’es dans son salon et que tu lui dis que t’as prévu ce voyage. Et s’il avait dit non ? Pour être franc, ça ne t’ai même pas venu à l’esprit qu’il puisse te dire non. Ce serait bizarre, venant d’un type qui voudrait passer toutes ses journées avec toi, qui voudrait même que tu arêtes de voir d’autres gars, qui voudrait être le seul pour toi.

Toutes les inquiétudes qui pouvaient naître dans ta tête disparaissent à la seconde où Orion explose de joie, à l’annonce de ce week-end improvisé. Sa joie est contagieuse, t’arrives pas à retenir le sourire qui étire tes lèvres charnues. C’est fou qu’un type comme lui ait autant de pouvoir sur toi. Finalement, c’est peut-être un peu réciproque. Toi, tu joues sur son humeur. Lui, il joue sur la tienne. Le seul truc, c’est que sur toi, c’est moins visible, parce que t’as passé des années à combattre ça, justement. Des années à effacer le garçon solaire que t’étais, avant qu’on t’éclate le cœur sur le bitume.

***

La maison est plus belle que sur les photos. Tout est parfait, l’extérieur, l’intérieur. Orion est surexcité, tu l’observes. C’est bizarre, mais … t’es presque sûr de sentir le moment exact où ton cœur flanche, quand tu le regardes. Quand il s’extasie sur le jardin, sur le pré, sur la forêt … Tes excuses ? « C’est pas grave ». Tu fronces légèrement le nez. Bon. Tant mieux, d’un côté. Ça t’évites de ramer pendant des heures, mais tu trouves ça presque trop facile. Et pour le coup, c’est pas normal. Raptor fait le tour de la maison. Il est bien loin de toutes les questions existentielles qui occupent ton cerveau, lui, il renifle simplement les moindres recoins de la maison, en se demandant sûrement qui est le pote chien qui est passé par là avant lui. Tu te grattes le sommet de la tête, t’as du mal à détacher ton regard du sourire qui orne les lèvres d’Orion.

Ça t’énerve. Ça t’énerve, parce que tu t’étais promis que tout ça, c’était terminé. Plus de sourire niais devant d’autres sourires niais. Plus de branlettes en défilant sur un compte insta de photos même pas sexy. Plus de levrettes en écrasant la tête de ton partenaire dans les oreillers, en imaginant que t’en baises un autre. T’avais promis. Pourtant ses lèvres sur ton cou font s’envoler toutes tes promesses en éclats.  T’avale ta salive, hausse les épaules. Toujours cet air nonchalant, alors qu’à l’intérieur, ce sourire vient de déclencher un raz-de-marée d’émotions : “Ce que tu voudras. Je te suis.”. C’est vrai ça, tu le suis. Au moins pour ce week-end. Tu t’approches de lui, ta main glisse dans la sienne quand il revient d’avoir posé les affaires dans la chambre que vous occuperez cette nuit et tu demandes : “Comment t’as fais ?”. Tu parles de son plâtre évidement. Même si tu pourrais lui demander comment il a fait pour enlever quelques barrières autour de ton cœur.


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Orion Elbaz
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Occupation : Étudiant en biologie
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Don : Parfois, tes émotions se mélangent. C'est pas la bonne qui sort. Quand t'es heureux, tu peux ressentir une grosse vague d'angoisse. Quand t'es triste, la chaleur réconfortante d'un moment de tendresse avec un proche.

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Mar 30 Juil - 13:12



Baby, I think you were made for me
Somebody write down the recipe
Been tryin' hard not to overeat
You're just so sweet

Tu ne penses pas à l’après. A vrai dire, tu ne penses pas à l’avant non plus. Aux nuits sans sommeils à fixer le plafond à te demander ce que tu pouvais faire pour l’accrocher. Ces longues heures que tu passes perdu dans tes pensées. Tu dessines mentalement les courbes de son corps, les traits de son visage sans relâche. T’as peur qu’il disparaisse et d’oublier les détails qui le composent. Tu brûles si fort, Orion. Tu ne sais pas faire des croix sur les choses, toi, t’es trop égoïste pour comprendre pourquoi tu devrais te contenter de si peu. T'as juste un peu craqué parce que tu peux te donner tous les airs de roi que tu voudrais, tu souhaites seulement qu'il s’éclate encore contre toi. Qu'il t'écorche au moins une dernière fois.  Tu crèves de son abandon, mais c'est toi qui en redemande. Et c'est toi qui le supplie de venir chez toi à chaque fois. C’est également toi qui pardonne sans poser de questions. Parce que t'as envie de tatouer son odeur sur ta peau. Qu'il te déchire ! Qu'il t'écorche ! Tu n’aurais pas dû,  c'est évident. Tu devrais abandonner l'idée, tu devrais laisser tomber. Ça ne sert plus à rien de souffler à ses oreilles de ne pas partir encore et encore. Tu devrais comprendre. Tu devrais vraiment comprendre qu'il ne faut pas que tu t'approches de trop. Tu devrais savoir que tu vas finir en cendre à force de brûler aussi fort. Tu ne penses pas à l’après. Tu ne penses pas non plus à l’avant. A ses silences, à ses rejets. Tu aurais tout intérêt à lui faire une scène. À lui hurler que tu ne mérites pas qu’il te traite comme ça. Tu ne hurles pas. Tu ne fais pas d’esclandre et d’ailleurs, tu ne lui demandes aucune explication. A quoi bon ?

Rien ne changera, de toute façon. Il n’a pas l’intention de te demander d’être son petit ami. Et même s’il te demandait, t’es pas prêt à tout lâcher pour lui. Pas dans ces conditions. Tu peux pas tout lâcher pour un homme qui n’est même pas certain de vouloir être avec toi. Tu tiens encore debout mais ça fait toujours mal. De voir comme il s’éloigne, comme il a peur de ce que tu pourrais lui faire. Tu poses la main sur sa nuque, l’attire vers toi juste pour le sentir une seconde de plus. Tu ne veux pas penser à la fin. C’est trop douloureux. Tu te dis que t’as fait tout ce qu’il fallait. Tu es à ta place dans ses bras. Tu le ressens au plus profond de tes entrailles. Ta peau brûle lorsqu’elle entre en contact avec la sienne. Tu sais bien que Storm se donne des tas d’excuses. Il prétends que t’es simplement homosexuel et que tu ne t’assumes pas. C’est son argument, d’ailleurs. Pour lui, tu es simplement en train de découvrir et c’est ça qui te rend aussi émotif. Il rejette tes sentiments en leurs donnant des excuses. À ses yeux, tu finiras par te lasser de lui. Et tu sais pas. Peut-être qu’il a raison. Mais tu n’expliques pas les battements erratiques de ton cœur lorsqu’il est près de toi. Tu n’expliques pas non plus le fait que c’est avec lui que tu as fauté en premier. Pourtant, tu as toujours su. Depuis le début. Tu as toujours été attiré par des hommes. C’est pas nouveau. Mais, tu n’as jamais ressenti ce que tu ressens pour lui avant. Tu n’as jamais été aussi fasciné par personne. Même pas par Hunter. Personne.

Vous êtes pas sur la même longueur d’onde mais, aujourd’hui ce n’est rien. Tu veux profiter qu’il baisse sa garde pour en apprendre un maximum sur lui. Tu veux t’user la peau et les cordes vocales. Tu veux lui montrer que tu peux le rendre heureux. Tu aimerais bien qu’il se projette un peu et qu’il réalise que vous pourriez être quelque chose de bien. Un jour. Tu cherches pas de l’immédiat. Mais, tu n’es pas loin d'accepter la fatalité de ton état.  Et si c’est une déviance, c’est tant pis. Et si tu perds tout le monde, c’est tant pis. T’es prêt à laisser tout brûler si c’est lui qui vient te sauver des flammes. C’est fou comme plus rien ne compte lorsqu’il est là, tout proche de toi. T’es dingue de lui, Orion. Il faudrait être aveugle pour l’ignorer. T’es dingue de Storm. Ce n'est pas un amour raisonnable. Tu n’as rien de raisonnable dans ton comportement. Et lui aussi, il le voit. Ça le repousse, d’ailleurs. Mais, tu ne contrôles pas. Ce sont des sentiments qui te dépassent complètement et qui t’effraient aussi, mon pauvre Orion. Tu es terrifié lorsque tu penses à la peine de cœur qui va suivre cette histoire. Parce qu’il faut tout de même le dire, t’es en train de t’y jeter à corps perdu.  La chute va être douloureuse.

Il glisse sa main dans la tienne et tu oublies tout. Un immense sourire décore tes lèvres. C’est comme une immense bouffée d'oxygène. Tu te sens revivre. T’es à nouveau à ta place. Tu fermes une seconde les yeux pour profiter de cette sensation agréable de chaleur qui se dégage dans ton torse. Il t’autorise à choisir l’activité et tu as du mal à cacher le plaisir que ça te provoque. T’es heureux. Tu hoches vivement la tête. «- Je veux aller me balader dans la forêt ! » Tu te mords la lèvre inférieure. Tu lui caresses la main, t’es vraiment heureux de l’avoir pour toi tout seul pendant tout un week-end.  Tu l’attire à l’extérieur par la main alors qu’il te demande ce qu’il est arrivé à ton bras. Tu hausse les épaules. T’es pas encore prêt à parler de tout ça. T’as peur que ça le repousse encore plus. Et tu détestes cette partie de toi. Tu te détestes d’être faible et malade. T’as pas envie qu’il ne voit plus que ça chez toi. Un pauvre gars malade dont il faut s’occuper. T’as pas envie qu’il te demande de te ménager à chaque fois que vous passez une journée ensemble. Storm, il ne sait pas ce que tu as et ça te permet d’avoir un rapport normal avec lui. Tu as pas envie qu’il s'inquiète à chaque fatigue. Ou qu’il te demande de t’asseoir quand vous vous disputez parce qu’il a peur que tu tombes. T’as pas envie.

Vous marchez le long de la route qui mène vers la forêt, tu prends le temps de lui répondre et ça se voit que tu cherches une explication à lui donner dans avoir à entrer dans les détails.  Tu optes pour l’humour plutôt que chercher un mensonge crédible : «- C’est un tragique accident de branlette. » Tu ricanes et tu lâches sa main pour aller vers un grand arbre, tu lèves le nez pour chercher des araignées qui auraient eu la bonne idée de faire leurs toiles dans les branches. T’as un immense sourire. Tu cherches le moindre insecte que tu pourrais observer et t’as vraiment l’air dans ton élément. «- Storm ! Storm ! Regarde ! C’est un nid de guêpes !» T’as le ton enjoué, tu lèves le doigt pour l’indiquer, tu viens chercher le jeune homme pour lui montrer. «- Tu savais que les nids de guêpes étaient fait en écorce d’arbre et bave de guêpe ? C’est les inventeurs du papier mâché en fait ! » T’es trop fier de ton anecdote. Tu souris de toutes tes dents. «- T’inquiètes pas, à cette époque de l’année, il n’y a que des femelles qui sont encore en hivernation ! Elles se réveilleront vers la fin du mois. » Tu étales ta science, c’est une de tes sales habitudes. Mais, il ne connaît pas ce côté-là de toi, non plus. Tu veux tellement qu’il apprenne à te connaître. Et apprendre à le connaître, toi aussi.



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Mer 31 Juil - 14:32



I love the way you turn me on
I ain't Hades, but I'm the King
I'd do anything
So that I could take you home


T’as sa main dans la tienne et tu te sens conquérant. Comme si tout pouvait arriver, tu te sens intouchable, prêt à relever tous les défis du monde. Tu l’écoutes s’exclamer qu’il veut aller faire une balade en forêt et tes lèvres s’étirent en un fin sourire. Ok, va pour la balade en forêt. Peut-être que tu te trompes, mais s’il t’avais dit que vous partiez faire le tour du pays à pieds, tu l’aurais quand même suivi. Il fait étonnamment bon : ce n’est pas comme si vous pouviez vous balader torse nu, mais quand même. Il fait bon, l’air est frais et agréable, le bruit de la brise qui secoue les feuilles rend l’instant un peu plus magique encore. T’adores la campagne, ça te rappelle ton enfance et les heures que tu passais dehors à tout observer, à jouer à Robin des Bois dans la cabane qu’avait construit ton grand père, à câliner les vaches du voisin ou à faire du cheval dans l’écurie d’à côté. Parfois, ça te manque tout ça. La vie était plus simple quand t’étais juste insouciant, et que tu ne pensais à rien d’autre qu’à ton goûter devant ton émission de télévision préférée.

Tu finis par poser la question concernant le plâtre qui orne son bras. Il réfléchit, tu vois bien sur son visage qu’il cherche le meilleur bullshit possible. Il n’en trouve pas, et te sors que c’est un accident de branlette. Tu arques un sourcil, sans rien dire. Tu peux comprendre ce truc, cette envie de garder les choses secrètes. Évidemment que t’es curieux, mais s’il t’en parle pas, c’est qu’il a ses raisons. Et tu respectes. Après tout, vous n’avez pas besoin d’en savoir trop l’un sur l’autre. Toi, tu restes persuadé que c’est mieux comme ça. Que moins vous en savez, moins dure sera la chute. Ouais, parce que t’es pas totalement con, Storm. T’es bien conscient qu’il y aura une chute. Une fin un peu tragique, dans laquelle, pour une fois, tu passeras pour le connard. Les rôles s’inversent et t’aime pas vraiment ça. C’est vrai, t’as jamais voulu être un connard, pour personne. Tu sais trop bien ce que ça fait d’avoir le cœur en miette, l’ego aplati et plus assez de larmes pour pleurer. T’as pas envie que ça arrive à Orion. Et pourtant … inexorablement, vous vous rapprochez de cet instant. Et c’est de ta faute, parce que si tu savais te mettre des limites, t’aurais évité bien du chagrin à ce pauvre garçon. Quand il lâche ta main pour aller observer un arbre, t’as le réflexe de vouloir le retenir, mais tu serres juste le poing, avant de le ranger dans la poche de ton sweat. T’as le cœur qui se serre un peu quand tu réalises que t’es foutu et que tu vas l’entraîner dans ta chute.

Tu te sens faible et misérable. Pourtant, t’es heureux aussi. Pour la première fois, tu découvres ce que ça fait d’être aimé, comme toi tu peux aimer. Et tu comprends encore moins comment Alex a pu te traiter de la sorte. Tu réalises que t’étais vraiment rien du tout pour lui et ça te colle une nausée dans le fond de la gorge. La fois de ton Orion te tires de ces mauvaises pensées. Tu t’approches, nonchalant, en levant le nez vers le nid de guêpes. Tu grimaces, ça te rappelle la fois où l’une d’elle s’était glissée dans la chaussure et la manière dont elle t’as piqué quand t’as essayé de la remettre. Tu souffles : “Les guêpes c’est des salopes. Elles piquent pour rien.”. Ton regard glisse sur Orion. Il étale sa science et tu pourrais l’écouter une vie entière te parler de guêpes, de fourmis, de coléoptères, de poissons, de microorganismes marins. De tous ces trucs dont il est dingue et qui le passionnent. Parce que soudainement, toi aussi, ça te passionne. “Non je savais pas. On s’est inspiré des guêpes pour le papier mâché ?”, tu demandes en levant à nouveau les yeux vers le nid. Il est joli, imparfait, mais joli. “Je m’inquiète pas.”, que tu réponds, nonchalant. Tu as toujours ton flegme habituel.

Tu reprends sa main, parce que ça te va mieux quand elle est creux de la tienne. Tout semble plus juste, mieux fait, à l’endroit. Tu te penches vers sa joue que t’embrasse, avant de chuchoter : “J’aime pas trop les guêpes. Par contre, j’aime bien les lasius niger.”. Quoi ? Faut bien trouver un moyen de l’impressionner, ton dingue des insectes. T’as le cœur qui se serre. Mais pour ce week-end, au diable tes convictions.


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