Sinking Past

Orion Elbaz
Orion Elbaz
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Pseudo : P a n i c
Avatar et crédit : Jessey Stevens - P a n i c
CW : Maladie, Homosexualité refoulée , Homophobie.
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Occupation : Étudiant en biologie
Âge : 25 Quartier : Old Town, tout proche de la fac. En colocation avec ta soeur Cassiopée et ton chien raptor
Situation familiale : En couple depuis quelques années. Sans enfant.
Date d'arrivée à Edimbourg : La naissance
Don : Parfois, tes émotions se mélangent. C'est pas la bonne qui sort. Quand t'es heureux, tu peux ressentir une grosse vague d'angoisse. Quand t'es triste, la chaleur réconfortante d'un moment de tendresse avec un proche.

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Lun 18 Nov - 16:59



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« - T’es sûr que t’as rien à me dire, Riri ? »
Ta vue se trouble, ton cœur s’emballe. Dans les livres ou les films, cacher une relation amoureuse à ses proches paraît excitant et romantique. La réalité, elle, est tout autre. C’est pénible, stressant, et tu as l’impression de mal t’en sortir. Cassie te fixe droit dans les yeux, comme si elle sondait ton âme. Tu n’es pas bien sûr de tes convictions religieuses, mais tu ressens face à elle une présence presque divine. Un courroux venu punir un affront. Quelque chose qui te dépasse. Tu te sens minuscule, impuissant, faible. C’est fou comme son regard te foudroie. Tu balbuties quelques syllabes incohérentes. Tu bégaies, et ça t’agace. Tu détournes les yeux vers la fenêtre marquée par la pluie. Tout à coup, tu trouves fascinant la saleté qui macule les vitres, les traînées grisâtres laissées par la buée, le rebord envahi par la pollution. Ton corps balance d’une jambe à l’autre, incapable de trouver une position confortable.Ça ne dure qu’une seconde, pourtant. Tu sais que tu n’as pas le droit de paraître suspect. « - J’ai eu envie de faire un tour en voiture cette nuit. Et… j’ai pris Raptor. C’est pas si grave, si ? » Cassiopée ferme les yeux une demi-seconde avant de hausser mollement les épaules. Ça se voit qu’elle est déçue. Et tu détestes ça. Mentir à ta grande sœur te tord l’estomac. C’est Cassie, après tout. Tu es presque certain qu’elle comprendrait. Elle est amie avec Storm, alors pourquoi aurait-elle un problème avec ton orientation ?

Mais voilà. Avant d’être amie avec Storm, elle en a été amoureuse. Et ça, c’est dégueulasse, parce que tu le savais. Tu as honte. Elle mériterait d’entendre la vérité sortir de ta bouche, Orion. Et puis, tu n’es pas dupe. Un jour ou l’autre, elle découvrira ce que tu fais pendant tes longues insomnies. Un jour ou l’autre. « -Orion, tu sais… Je… » Elle cherche ses mots. Ça se voit qu’elle essaie de t’atteindre. Ses sourcils froncés et sa moue inquiète la font ressembler à votre mère. Tu détestes cette expression. Elle t’agace. Tout se mélange dans ta tête. Ça devient pénible de respirer. « - Cass, je te jure. Ça va ! Vraiment. Je suis en pleine forme. J’ai rarement été aussi heureux. » Tu geins, d’une voix incertaine. Ce n’est pas vraiment un mensonge. Ce n’est pas vraiment la vérité non plus. Tu devrais être fou de joie depuis que tu es avec Storm. Tu as attendu ça pendant des mois. Depuis votre rencontre en avril, tu t’es languis du moindre contact avec lui. Il a eu du mal à se lancer, mais vous êtes enfin ensemble.

Tu te projettes avec Storm. Peu importent les drapeaux rouges et les signes qui montrent que ce ne sera pas aussi simple que tu l'espéres : tu te projettes. Tu imagines un avenir à deux. Tu y mets du tien, coûte que coûte, même si cela implique de mentir à tes proches. Tu forces. Tu fais des efforts pour lui plaire. Tu essaies d’oublier ce regard qu’il t’a lancé le jour où, rassemblant tout ton courage, tu lui as déclaré ton amour, et qu’il t’a repoussé. Tu laisses ça derrière toi. Avec suffisamment d’huile de coude, tu espères que les choses s’arrangeront. Après tout, c’est toi qu’il a choisi pour écrire une nouvelle histoire. Tu baisses les yeux vers ta montre et pousses un soupir. Tu es en retard sur ton programme, et les questions incessantes de ta sœur n’aident pas.
« - Écoute… Je rentre demain. Je sors avec Skye ce soir. On a loué un Airbnb pour le week-end avec son mec et quelques potes.
- Il y aura Storm ? » Tu fronces les sourcils, prenant un air détaché, comme si tu ne comprenais pas sa question. « - J’crois qu’il a dit qu’il venait, ouais. Pourquoi ? »

Elle hausse les épaules et quitte enfin ta chambre, résignée.

Tu fourres tes dernières fringues dans ton sac à dos.  Tu as prévu un weekend incroyable sur un bâteau au large de la côte d'Edimbourg. Vous allez passé une nuit en tête à tête hyper romantique. La journée, tu as prévu de faire une escapade gastronomique. T’as dû vendre quelques fringues et un de tes sacs pour t’offrir une telle folie mais t’es trop heureux de le vivre avec Storm. A chaque fois que tu penses à la tête qu’il va faire quand tu vas l'emmener dans un restau sur le toit d’un immeuble avec vue panoramique sur toute la ville, tu te dis que ça valait le coup. Et puis, cette fois, il sera peut-être enfin disposé à s’ouvrir à toi. Tu descends les marches de ton immeuble quatre par quatre. Il faut encore que tu te changes dans ton parking pour ne pas que Cassie te voit enfiler une chemise et une cravate pour “partir en weekend avec des amis”. Ta sœur est loin d’être idiote. Tu passes un long moment à nouer correctement ta cravate et tu prends enfin la route. T’es anxieux et pressé. Tu as envie de lui faire passer une journée de rêve. C’est un truc que Alex ne lui a jamais offert, visiblement.

***

Sur la banquette arrière, un immense bouquet de roses rouges. Tu sors de la voiture et réajuste ta veste, un sourire aux lèvres. Tu attends qu’il descende et tu as le cœur qui s'accélère lorsque tu vois sa silhouette traverser le hall de son immeuble. Tu te penches vers la banquette arrière pour ajuster l’immense bouquet de roses. Tu as un sourire fier qui décore ton visage. « -C’est pour fêter notre weekend ensemble. Enfin... notre weekend ensemble.... Ensemble . »  Tu as un sourire radieux au visage et tu t’approche un peu de lui pour lui embrasser la joue. « -Tu m’as manqué. »


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Sur les bords de mer
Il est trop frais - J'avais le coeur en compote
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Storm Haynes
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Occupation : Étudiant en commerce, pour faire plaisir à papa et maman. Sinon t’es DJ et t’espères bien en faire ton métier.
Âge : 25 Quartier : Old Town, dans un studio que t’as décoré avec attention. Le loyer est cher, mais tu t’occupes pas trop de ça, y’a tes parents qui gèrent.
Situation familiale : Célibataire, t’aimes te dire que t’es sans attaches.
Date d'arrivée à Edimbourg : T’es arrivé quand t’avais onze ans.
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Ven 22 Nov - 15:21



and if you’re still breathing
you’re the lucky ones


Ton cœur bat contre tes tempes, alors que le coach siffle la fin de l’entraînement. Le bruit de tes chaussures crisse sur le sol du gymnase. T’as le souffle, les muscles endoloris et Shane t’as envoyé la balle en pleine gueule. C’était pas ton soir, t’as fais gaffe, sur gaffe, sur gaffe. Tes coéquipiers t’ont hué, quand t’as loupé le but et le coach t’as menacé de te foutre une claque derrière la tête si tu jouais comme ça au match. T’as rien osé dire, mais tu sais déjà que tu ne seras pas là, au match. Dans les vestiaires, tout le monde papote, ça se chamaille et se bouscule, comme si vous n’aviez jamais cessé d’être des adolescents de quinze ans. Sauf que vous avez dix ans de plus et que les bousculades ressemblent parfois à des combats de taureaux. T’as l’air ailleurs, parce que Shane s’assoit sur le banc à côté de toi, en essuyant sa nuque avec une serviette éponge blanche : “Ça va Storm ? T’as l’air ailleurs ?”. Tu hausses mollement les épaules. En fait, tu sais pas si ça va. C’est trop brouillon pour que tu puisses dissocier exactement ce que tu ressens : de la joie, de la peur. De la peur. Beaucoup de peur. Énormément de peur. En fait, t’es tétanisé de l’intérieur. “Ouais ça va. C’est juste pas mon soir.”, tu réponds en rangeant tes chaussures de sport dans leur sac. Tu veux pas en parler. Parler d’Orion, ça rendrait votre relation réelle, bien que tu sois celui qui l’ai officialisée. En fait … tu regrettes. Tu regrettes, parce que tu ne te sens pas prêt. C’est trop tôt, tu ne veux pas te faire briser le cœur, tu ne sais pas si tu t’en remettras cette fois. T’es pas prêt, t’aime vraiment bien Orion, tu ne veux pas devoir lui dire adieu. Quand tu penses à Alex, ça te fait encore mal. Comme un souvenir trop vif, ta main se pose sur ton oreille : “T’y a pas été de main morte avec le ballon …” - “Ah mec ! Je t’ai appelé trois fois avant de te le lancer !”, il dit en levant les mains avec son air le plus innocent. Tu secoues la tête, ça a le mérite de t’arracher un sourire : “Connard.”.

***

“Non, sérieux ? Un week-end romantique ? C’est trop bien !” - “Non, Sasha, c’est pas trop bien. Je dois dire au coach que je ne serais pas là pour le match. Et puis pourquoi est-ce qu’il veut qu’on passe un week-end romantique ? C’est trop bizarre.”. Tu comprends que t’as dis de la merde, quand tu vois le regard de Sasha. Ses sourcils se froncent sur ses beaux yeux et son air toujours jovial disparaît pour une moue colérique : “Mais putain je comprends pas, pourquoi tu t’es mis avec si tu l’aimes pas ?!” - “C’est pas …” - “Oui, je sais ! C’est pas ça. Mais c’est bien ça le problème, Storm. Orion est en train de montrer qu’il est PILE le mec dont t’as toujours rêvé et tu te comportes comme …” - “Comme ?” - “Non, me force pas à dire ça. T’as très bien compris.” - “Non, j’ai pas bien compris. Je me comporte comme quoi, au juste ? Comme un connard ? Je sais déjà !” - “Comme Alex, Storm. Tu te comportes comme Alex.”. Un silence accueille les mots de ton meilleur ami, dont le ton est plus doux. Mais le ton ne suffit pas, ses mots ont suffit à ouvrir ton cœur en deux. Il le voit bien, puis qu’il se redresse derrière son téléphone : “Je sais que c’est dur à entendre, mais … tu l’envoies chier la plupart du temps et t’es en train de te plaindre que ton mec te prépare un week-end romantique, Stormi. Et ouais, j’ai l’impression d’être ramené en arrière, quand c’était toi qui faisait tout pour des miettes d’attention. Tu te comportes comme lui, la tromperie en moins. Enfin … j’espère ?”. T’as les joues qui deviennent rouge de colère. T’as envie de lui gueuler d’aller se faire foutre, mais aucun son ne sort de ta bouche. Tu raccroches tout simplement, et tu bloques ses messages pour la journée.

T’as besoin de réfléchir. D’encaisser. T’as envie de t’énerver, mais tu n’y arrives pas, parce que … tu sais que Sasha a raison. T’es en train de reproduire le schéma toxique et malsain dans lequel t’as évolué avec celui que t’appelais « l’amour de ta vie ». Ça t’arraches une grimace t’allumes la musique. T’as besoin de te changer les idées, de penser à autre chose. Le joint déjà roulé dans ton paquet de cigarette t’aideras à te détendre un peu. Après t’iras sortir Shimi et tu seras apte à contenir ton chaos intérieur, encore un peu. Encore un peu. Putain. Pourtant, t’es bien avec Orion. Et t’as pas grand chose à lui reprocher en vérité. C’est juste que t’es incapable de ne pas faire de foutu lien avec ton ex et ça te pourris. Ça va finir par le pourrir, c’est juste une question de temps. Mais ça arrivera.

***

Les rayons du soleil t’agressent quand tu mets le nez dehors pour rejoindre Orion. Enfin, rayons de soleil … ouais, c’est plus juste de dire lumière du jour, quoi. Parce que d’épais nuages blancs couvrent le ciel. Comme presque tout le temps. T’as mis ton sweat, ton jogging gris et t’as un sac de sport qui pend à ton épaule. Tes parents gardent Shimi, t’es prêt pour passer le week-end « en amoureux ». Tu souffles, comme pour expirer la peur qui t’enserre la gorge, mais ça ne fonctionne pas. Et la panique grimpe quand tu le vois débarquer vêtu d’une chemise et d’une cravate. Ta mâchoire se décroche un peu : t’es soufflé par la beauté presque irrationnelle de ton mec. Orion est magnifique, sa peau brune est mise en valeur par la blancheur de sa chemise, son air presque sûr de lui et tout heureux te donne envie de lui sauter dessus sur le capot de sa voiture. T’as envie de lui arracher sa chemise et sa cravate, pour découvrir plus de parcelles de sa peau. Et puis … t’es frappé par une deuxième réalité : c’est vraiment un weekend romantique. Et t’es habillé comme si tu sortais tes poubelles un dimanche soir. Tu paniques, tu ne l’entends pas te parler, même si tu vois ses lèvres bouger.

Ses lèvres sur ta peau, c’est ce qui te fait sortir de ta torpeur. “Salut. Tu m’as manqué aussi.”, tu dis en le détaillant du regard. “Tu … y’avait un dress code ?”, t’essaies de plaisanter, mais t’as le ton plutôt froid en vérité. Tu te sens nul, pas à la hauteur et ça ne confirme qu'une chose : tu n’es pas prêt. C’est bizarre, parce. Que quand c’est toi qui lui proposes des escapades, y’a aucun problème. Mais quand l’inverse arrive, tu sais même plus réciter l’alphabet. Tu te passes une main dans les cheveux : “T’as pas froid comme ça ? Ça caille.”. T’essaies de trouver une justification à ton manque d’efforts. Tu te jures mentalement que c’est pas volontaire, que t’as pas fait exprès de pas comprendre ce qu'il entendait par “week-end romantique”. Tu ouvres la portière de sa voiture pour y jeter ton sac sur la banquette arrière. Tu vois les fleurs trop tard. La panique te gagne, ton cœur s’agite. Merde, merde, merde ! Il m’a pris des fleurs. J’ai bousillé ses fleurs ! Mais quel con, merde ! Tu relèves le sac, ajuste le bouquet de roses rouges. Tes joues sont cramoisies par la honte : “Ah, je les avais pas vu. Merci, elles sont cool.”. Tu t’en veux tellement. Pourtant, quand tu t’entends, t’as le ton monocorde et détaché. Tu te détestes. “On y va ? Y’a beaucoup de route ?”, tu dis en te tournant vers lui, le bouquet dans les mains.

Tu te détestes, putain.


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Ven 22 Nov - 19:34



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Storm ne t’aime pas comme toi, tu l’aimes. Ce n’est pas le même amour. Il est encore amoureux de son ex-petit ami. Et même si tu refuses de le verbaliser, tout au fond de toi, une petite voix te souffle encore que vous êtes voués à l’échec. Tu as l’impression qu’il n’aura jamais envie d’être avec toi pour de vrai. Ce n’est pas qu’il ne t’aime pas, c’est qu’il aimerait probablement que tu sois différent. Et puis, au fond, tu le comprends un peu. Il mérite peut-être quelqu’un qui est certain de survivre à l’année. Tu as vu son regard changer, la première fois qu’il t’a vu t’écraser au sol, pris par une crise d’épilepsie qui n’était pourtant pas si violente. Il a réalisé qui tu étais vraiment. Juste un malade déguisé derrière de jolis yeux verts. Tu n’as pas assez de caractère. Ou parfois, tu en as trop. Ce n’est jamais vraiment suffisant pour lui. Et tu t’attends à ce qu’un jour, il finisse par te hurler que tu n’es tout simplement pas Alex.
Cette pensée te donne des frissons dans la nuque et la nausée chaque fois que tu te laisses emporter par ces flots de pensées négatives. Tu sais qu’il va finir par te détruire. Ça se voit, ça se sent. Vous allez mal finir, tous les deux. Mais tu refuses de reconnaître tes propres doutes. Ça te rend peut-être un peu excessif. Tu essaies de compenser son manque d’implication en créant un maximum d’opportunités pour vous retrouver. Rien ne marche. Plus tu avances vers lui, plus il recule. Il le fait parfois avec une telle intensité que tu as du mal à garder ton sourire constant et ton air compréhensif. Il te blesse. Continuellement. Tu tends la main pour tenter de l’atteindre, et il est toujours hors de portée. Votre relation ressemble à une illusion d’optique en plein désert : tu crois que l’oasis est là, à quelques pas, mais ce n’est qu’un mirage.

Tu te sens seul, dans cette relation. Terriblement seul. Ces derniers temps, tu passes beaucoup de temps à l’intérieur de toi-même, à rêver que les choses soient différentes. Tu imagines un monde où ton petit ami serait aussi amoureux de toi que toi, tu l’es. Un monde où il n’aurait pas ce regard étrange quand tu lui dis je t’aime. Où il n’aurait pas cet air perdu quand vous êtes censés passer des moments privilégiés ensemble. Et puis, il l’a dit, après tout. Tu es saoulant avec ça. Tu tournes en boucle, et ça l’agace. Tu voudrais juste lui prouver que tu peux le rendre heureux, mais tu ne sais même pas par où commencer. Tu t’es arraché le cœur pour le lui tendre, sans vraiment savoir si c’était ce qu’il voulait.

Tu ne sais jamais comment te positionner, et tu as l’impression qu’il veut absolument te laisser comme ça : dans l’inconfort. Tu te surprends parfois à te demander pourquoi tu continues. Pourquoi tu acceptes de te perdre à essayer de le garder, alors que lui semble ne pas avoir envie de se trouver avec toi. Mais tu ne peux pas t’empêcher de rester. Parce qu’au fond, malgré tout, tu espères encore. Tu espères qu’un jour, il cessera de reculer. Qu’il te regardera comme toi, tu le regardes. Qu’il verra autre chose qu’un malade ou une ombre d’Alex.

C’est cette minuscule étincelle d’espoir qui te retient, même si elle te consume un peu plus chaque jour. Tu te dis que si tu l’aimes assez fort, assez longtemps, il finira par comprendre que tu n’es pas qu’un fardeau. Que tu peux être son refuge. Mais en attendant, tu navigues seul dans ce désert qu’est devenue votre relation, à chercher un oasis qui, au fond, tu le sais bien, n’existe peut-être pas. C’est parce que tu t’accroches à tes propres rêves que tu es là aujourd'hui. C’est parce que tu t’accroches à tes propres désirs que tu as enfilé cette chemise et que tu l’attends avec un sourire radieux malgré le fait qu’il porte un jogging à votre rendez-vous. C’est parce que tu l’aimes à ce point-là que tu t’avances pour l'embrasser sur la joue au lieu de montrer ta déception, tu en rajoutes. T’as la boule au ventre mais tu ris seulement nerveusement. Tu ne mérites même pas qu’il enfile un jean ? Au moins un jean. Tu demandais pas qu’il sorte un costume trois pièces ou quoi mais… Juste un minimum. Il a l’air de s’être réveillé il y a une heure. Il traîne des pieds. T’es une corvée… Il n'avait pas envie de partir, c’est ça ? Tu réalises que lors de vos derniers échanges à propos du weekend, il n’avait pas l’air plus emballé que ça. Il a simplement dit que tu avais carte blanche mais il ne s’est investi dans rien. Ça te heurte de réaliser ça.

Pourtant, ton sourire ne quitte pas ton visage.

« -Non, non… C’est… » Tu te sens impuissant. Tu as pas envie que le weekend soit gâché pour des fringues. C’est rien. Il sera peut-être un peu plus investi quand il verra la super journée que tu as prévu. Non ? Si. C’est sûr. Tout le monde adore les bâteaux, les restos super cool sur un toit. Tu t'auto convainc qu’il est froid parce qu’il est mal réveillé. Il ira mieux tout à l’heure. « -C’est moi, j’en ai trop fait. » Tu souffles et puis tu te racles la gorge. Heureusement qu’il y a un pull et un jean dans ton sac. Il demande si tu as froid et tu détournes le visage pour aller ouvrir ton coffre et puis, sans trop y réfléchir, tu desserres ta cravate et tu enfiles ton pull par-dessus ta chemise. T’es blessé et tu prends une seconde pour reprendre tes esprits derrière la porte du coffre. Tu vois qu’il jette son sac de weekend sur la banquette arrière. Celui-ci s’écrase sur le bouquet de roses rouges.
Ton cœur se fend en deux. Tu détournes le regard pour ne pas qu’il voit que tu as remarqué son geste. Tu te mets à la place conducteur, inspirant pour te calmer. T’es vexé. Blessé et c’est encore un de ces moments qui étaient bien mieux dans ta tête. C’est anticlimatique. Tu espérais qu’il te sourit, qu’il te prenne dans ses bras et qu’il te dise que c’est génial. Qu’il adore les roses ou… Tu sais pas. Un truc un peu moins violent que ça. Il dit seulement qu’il ne les avait pas vues et qu’elles sont cools.

Cools ?! Elles sont cools ?

Tes mains se resserrent sur le volant mais tu secoues simplement la tête quand il enchaîne sur le temps de trajet. Tu te racles la gorge. Tu as l’impression que ta voix est rauque. « -Non… C’est pas loin. » Tu as le ton un peu sec mais, tu as du mal à le gérer. Tu détournes le regard vers la route et tu démarres. Tu as pas le coeur de faire la conversation. Tu te sens humilié. Ton pull gratte. Tu as l’impression que tu es insignifiant et petit. Tu te sens laid et con d’avoir voulu organiser tout ça. T’es en colère et le manque d'enthousiasme de ton petit ami te rend encore plus confus. Pourtant, tu t’es assuré plusieurs fois qu’il était libre et que ça lui faisait plaisir. Tu voulais juste que tout se passe bien et rien ne va. Après seulement cinq minutes, rien ne va. T’as la nausée.


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