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Paul Wilks
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The ones that we lost on the way - Porter Empty The ones that we lost on the way - Porter

Mer 29 Mai - 10:36
The ones that we lost on the way
« C’est encore moi… Paul… Mais tu dois le savoir puisque j’imagine que tu filtres mes appels. Juste pour te rappeler que les obsèques de Père sont aujourd’hui. Il y une cérémonie à quatorze heures à Portobello, à la Joppa Parish Church puis l’inhumation au cimetière de Portobello. Si jamais tu décides de pointer le bout de ton nez. Et par pitié, changes ton répondeur. »

Le répondeur de Porter est une abomination à laquelle j’ai affaire depuis plusieurs jours déjà. La première fois c’est quand il a fallu remplir puis signer une dizaine de papiers administratifs relatifs à la mort imminente de notre père. Je l’ai appelé, j’ai commis l’erreur d’activer le haut-parleur parce que j’écrivais en même temps. Jusqu’ici, je m’étais contenté de le solliciter par messages auxquels il n’a jamais répondu non plus. Quand le répondeur s’est mis en route, des gémissements féminins dignes d’un film pornographique ont résonné dans le cabinet du professeur en charge des soins de notre père où régnait un silence de mort, sans mauvais jeux de mots. J’ai ensuite fait tomber mon téléphone sur le carrelage me confondant en excuses plus ou moins audibles. C’est dans ces moments d’intense gêne que je me dis que je n’ai pas grand-chose en commun avec mon demi-frère, hormis une moitié d’ADN. Il doit d’ailleurs me détester pour cela alors que je n’y suis pas pour grand-chose. Naturellement, il n’a jamais rappelé.

Le message que je viens de laisser trahi mon agacement. Je me demande qui se serait occupé de toutes les formalités si je n’avais pas été là. Il n’a pas daigné se montrer. Ni à la clinique, ni au funérarium et je commence à douter du fait de le voir à l’enterrement. Père n’était pas un homme parfait, loin s’en faut. Je n’ai d’ailleurs pas approuvé la manière dont il m’a nommé directeur mais nous sommes ses fils. Porter l’est, tout autant que moi. Et s’il n’avait pas été défaillant, Andrew Wilks n’aurait fait aucun cas de ma présence sur cette Terre. Il n’a été présent dans mon enfance que par les chèques et les virements qu’il faisait à maman pour mon éducation. J’ignore comment cela se passait pour l’enfant Wilks légitime mais j’ose espérer qu’il avait plus de rapport avec lui que moi. Je ne dis pas que tout est de sa faute parce que j’ai jamais eue sa version de l’histoire et celle de notre père est toujours restée vague et évasive. Je rester persuadé qu’il ne m’a pas tout dit et que Porter ne peut pas être si mauvais qu’il a bien voulu me le dire.

Les derniers jours ont été mouvementés. D’abord le piratage des données sensibles de la banque qui nous a plongé dans le chaos. Puis la rechute fatale de Père. Il a fallu que je gère l’organisation des obsèques, que je réponde aux sollicitations des actionnaires de la banque qui craignaient que les actions s’effondrent avec la mort du Président du conseil d’administration en plus du piratage. La nécessité imminente de devoir mettre en place des élections pour le remplacer, l’intérim qui m’incombe en attendant. Je ne sais pas si j’aurais matériellement le temps de gérer les deux casquettes, il faudra que je vois avec les avocats si j’en ai légalement le droit. Un mal de crâne ne me quitte pas et c’est le dernier message que je laisserai à Porter. Je me contenterai d’envoyer les papiers qu’il va devoir signer au cabinet de notaires qui s’occupe de la succession et ils se chargeront de le contacter. Je vais avoir d’autres chats à fouetter et le mal de crâne que j’ai depuis l’annonce du décès de Père ne cesse de croitre sans avoir envie de disparaître.

L’heure approche. Je suis devant mon miroir en pied, en train de nouer ma cravate. Le nœud est parfait, ma chemise noire est impeccable tout comme le costume que j’ai enfilé. Mes chaussures sont vernies et ne comportent aucune éraflure. L’image du fils parfait, encore et toujours. Au volant de ma voiture, je ne sais pas comment je me sens. Je pensais qu’on aurait plus de temps. Naïvement, j’ai cru en débarquant ici que je pourrais avoir un père et un demi-frère mais je comprends maintenant que certaines affaires de famille sont trop complexes, profondes et blessantes pour être réglées, même avec la meilleure volonté du monde. Surtout par moi qui ai débarqué d’un peu nulle part et je mettrais ma main à couper que Porter ignorait mon existence avant que notre père ne décide de me rappeler à lui. Son caractère semble si éloigné du mien que j’ai l’impression que nous ne sommes pas faits du même bois, lui et moi. Je suis perdu dans mes pensées et je loupe l’intersection me menant à Portobello. Je reconnais bien là les gouts de notre père, il a choisi un cimetière avec vue sur la mer pour dernière demeure. Quand j’arrive enfin à l’église, il y a déjà une vingtaine de personnes. Toutes triées sur le volet, toutes listées dans un document expliquant comment ses obsèques doivent se dérouler. Mais de membres de la famille, il n’y a que moi et Porter. Enfin juste moi jusqu’à preuve du contraire. Maman, pour des raisons évidentes, n’a pas été conviée. Aucun homme sensé ne convierait sa maîtresse à ses obsèques.

« Monsieur Wilks ? Nous n’attendons plus que vous. » Je secoue la tête, demandant encore quelques minutes. C’est faux. Il manque encore quelqu’un. Les mains au fond de mes poches, j’attends devant les portes, seul sur le parvis. Je me demande s’il va venir et surtout, dans quel état. J’espère qu’il n’osera pas se pointer ici ivre ou au bras d’une call-girl. Père m’a expliqué son attrait pour les filles de joie mais celle qui l’accompagnait à la soirée donnée au Balmoral ne semblait pas en être une. Une goutte de pluie tombe sur mon nez et le ciel est devenu sombre d’un coup. « Monsieur Wilks ? Nous devons commencer maintenant. » J’arrive, je dis en regardant au loin. J’attends encore quelques secondes puis je pivote sur mes talons, remontant la nef sous les regards plus ou moins compatissants de la plupart des actionnaires de la banque. Quelques-uns, avec le temps, étaient devenus des amis d’Andrew Wilks. J’ai respecté toutes les instructions qu’il a laissées. La première place du premier banc devait revenir à Porter, le premier fils. La seconde est la mienne, le second fils. Cela faisait partie des instructions. Mais parfois, les choses ne se passent pas exactement comme prévues. La preuve aujourd’hui.

Une photo trône sur le cercueil fermé. Je fixe le regard de mon père, l’orgue joue les premières notes mais la place à côté de moi est vacante.




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Jeu 6 Juin - 20:20
The ones that we lost on the way
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Mon placard regorge de costumes noirs, je dois en avoir un pour chaque jour de la semaine, avec des chemises de toutes les couleurs, mais principalement blanches. Pourtant, ce matin, c’est le gris clair que je choisis, celui avec des petits liserés argentés, qui a dû m’être acheté par quelconque conquête de ces dix dernières années. Il me va encore à ravir, il faut dire que j’ai conservé mon physique d’antan, alors il n’y a pas de raison que je ne le sorte pas de temps en temps. A vrai dire, jamais, mais aujourd’hui, c’est une occasion particulière, un enterrement. Pas l’enterrement de n’importe qui d’ailleurs, et je suis sûr qu’il aurait détesté que je porte une telle couleur pour lui rendre hommage, c’est pour ça que je l’enfile fièrement, accompagné d’une chemise d’un blanc immaculé. Peu importe, à vrai dire, la tenue portée, il aurait trouvé quelque chose à reprocher. Il est comme ça mon père, cela a toujours été quelqu’un d’exigeant et même dans la mort, il voudrait qu’on se plie à ses quatre volontés. Heureusement, je n’ai touché ni de près ni de loin à l’organisation des obsèques. C’est au rôle du petit chouchou de faire ça, histoire d’être exemplaire jusqu’au bout.

J’ai appris le décès grâce à un encart dans l’un des meilleurs journaux de la ville. Peu après, par un communiqué donné en son honneur par mon demi-frère. Ce serait mentir que de dire que sa mort ne m’a fait ni chaud ni froid. C’était mon père, et même s’il avait laissé le déshonneur tomber sur moi, je continuais et continuerais à porter le même nom de famille. Pour autant, je n’ai pas été particulièrement surpris. Sans sa femme, sans ma mère, il ne gérait sûrement pas aussi bien sa vie personnelle qu’il le prétendait, et le poids sur ses épaules lié à la banque avait contribué à le faire plier. Je savais moi, que s’il avait pris un peu de coke, s’il avait été moins tendu, il serait encore vaillant à faire des opérations financières tout en engueulant son personnel. Mais non, pour ça, il était resté clean. Cela ne l’avait pas empêché de passer l’arme à gauche. Il ne fallait pas que quiconque sous entende que j’y étais pour quelque chose. Je n’y avais jamais songé sérieusement, même si l’idée était plaisante, parce qu’au moins, vivant, il faisait fructifier le patrimoine et n’en rendait que plus conséquent mon héritage. Il avait beau avoir fait de l’autre enfoiré son successeur, la grande partie de cet argent me revenait, et j’étais prêt à me battre bec et ongles pour la récupérer. Fusse en daignant me présenter au cimetière et chez le notaire par la suite.

Lorsque je m’estime prêt à y aller, je me parfume un dernier coup avant de récupérer les clés de Courtney et de descendre la chercher. J’ai écouté une et unique fois le message téléphonique de mon cher frangin après avoir dénié répondre au moindre de ses appels, alors je me souviens vaguement du lieu de la cérémonie. Cela m’ennuie d’avance, parce que ce n’est pas aussi excitant que ne me l’avait parue la soirée de célébrations du début d’année au premier abord. Ecouter en silence quelqu’un (probablement toujours le même petit enfoiré) faire l’éloge funèbre d’une personne pour qui je n’éprouvais que de l’indifférence ne me réjouissait guère. Autant dire qu’un bâillement involontaire ne tarderait pas à sortir, considéré d’ailleurs les nuits de festivité qui avaient précédé ce jour. Et puis, quelle idée d’organiser une cérémonie si tôt ? Je ne m’étais réveillé que deux heures plus tôt, chassant manu militari la prostituée qui avait partagé mon lit cette nuit, et il avait encore fallu que je mange, que je fasse une petite partie de jeux-vidéos et que je règle des affaires urgentes au téléphone. Je pouvais donc être facilement grognon, d’autant plus vu les circonstances. Quoiqu’il en soit, la Joppa Parish ne tarda pas à envahir mon champ de vision, et je me garais de travers à coté d’un grand corbillard noir destiné à transporter le cercueil jusqu’au cimetière. Je restais un moment accroché à mon volant, le regard perdu sur la structure en pierres grises de l’église. Et il fallait que j’entre là-dedans ? Dans une église ? Quelle plaie !

Les premières notes de musique résonnent enfin et je m’extirpe de l’habitacle, avançant nonchalamment vers les portes laissées ouvertes. Devant moi, un grand couloir ouvert pour une cérémonie plus ou moins intimiste. Eu égard au statut de mon père, il y a des photographes et un journaliste qui écrit compulsivement dans un carnet qui attendent sur la volée de marches sans oser troubler les lieux en passant le seuil. Je n’ai pas la même pudeur, après tout, c’est normal que moi, je sois là, alors j’entame ma marche en tournant le regard de droite à gauche avec un petit sourire. Je reconnais certaines des personnes qui étaient là à la soirée, et eux aussi me reconnaissent sans peine, ce qui est particulièrement flatteur, surtout lorsque je les vois baisser la tête ou s’agiter sur leur chaise. L’officiant, près du cercueil en marbre dans lequel repose le défunt, qui s’apprêtait manifestement à souhaiter la bienvenue à tous, a les lèvres pincées. Lui, il ne semble pas vraiment au courant de qui je suis, même si physiquement, j'ai hérité de la plupart de ses traits. Je remarque immédiatement Paul, assis droit comme un I sur une des chaises les plus avancées. Même si ça me rébute particulièrement, je m'installe à coté de lui mais dans une pose on ne peut plus décontractée. "Putain il caille ici ! Bon, qu'est-ce que j'ai raté ?" je demande, fort, en souriant de toutes mes dents, évitant volontairement du regard le cercueil. Au moins, ils ont eu la bonne idée de ne pas le laisser ouvert. Pour éviter de nous faire gerber, sans doute.
 
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Mar 25 Juin - 11:09
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Je ne sais pas ce que je redoute le plus, dans toute cette histoire. La non-présence de Porter aux obsèques de notre père ou bien son attitude s’il se décide à venir. J’ai bien vu comment cela s’est passé lors de la soirée donnée au Balmoral. Il a été proprement imbuvable toute la soirée, j’ignore comment la femme qui l’accompagnait ce soir là à fait pour le supporter. Il était ivre et insupportable. Quoi que, réflexion faite, les actionnaires de la banque le sont tout autant. D’une autre manière, plus fourbe et sournoise, mais ils le sont. Papa non plus n’a pas été tout blanc et si j’avais été mis dans la confidence de ce qu’il allait se passer, il est probable que j’aurai tout fait pour l’en dissuader. Pas de me confier les rênes de la banque, non, je suis là pour ça après tout. J’ai renoncé à Alba, à mon mariage, à ma vie au Mexique pour l’empire familial. Mais je lui aurai demandé de faire cela à l’abri des regards, dans le cabinet feutré d’un office notarial. Je comprend l’antipathie de mon demi-frère à mon égard. Il n’a appris mon existence que récemment et moi, j’ignorais son prénom avant de tomber sur des papiers dans mon bureau. Cela n’est pas évident d’apprendre que, non seulement son père a une liaison extra-conjugale et qu’en plus, celle ci a s’est conclue par une naissance. La mienne, en l’occurrence.

Et c’est moi, le fils bâtard, qui suis là pourtant. J’attends comme un con sur le parvis de l’Église choisie par père que Porter daigne venir. Il a déjà plus d’une dizaine de minutes de retard, le Prêtre et les convives commencent à s’impatienter. Je suis agacé et je le cache mal. Agacé par mon frère qui décide de faire des siennes un jour comme aujourd’hui. Agacé par les actionnaires qui se prétendaient amis mais qui ne sont là que pour savoir de combien de parts de la banque ce décès va leur rapporter. J’ai l’impression qu’il n’y a que moi qui suis là pour pleurer le décès d’un homme. Et pas n’importe lequel. Mon père. Notre père. J’aurais mieux fait de rester en dehors de cela, de faire des enfants à Alba et de construire mon avenir sur les plages de Cancun. Mon ambition aura raison de moi, j’en suis persuadé. A contre coeur, au dernier appel de l’officiant, je rentre dans l’Église et je remonte la nef. J’ai la tête haute, fixant le portrait d’Andrew Wilks sur le cercueil fermé. Même mort, j’ai la sensation qu’il me scrute et étudie le moindre de mes mouvements. Finalement, c’est peut être Porter qui a eu raison en s’en détachant.

Je suis assis à ma place, celle à ma gauche résolument vide, et le Prêtre ouvre la bouche pour commencer l’office. Je n’ai jamais été croyant, encore moins pratiquant, et je sais que je ne croirai pas à un seul mot qui franchira ses lèvres. Si le Paradis existe vraiment, il n’y a pas de places pour les hommes de la famille Wilks. Nous sommes ambitieux et deux d’entre eux ne me semblent pas très fidèles. Cela me tirerait presque un sourire tant je trouve cela ironique mais c’est à cet instant que la porte en bois claque dans le silence. Je ne me retourne pas mais je sais qui vient de daigner nous honorer de sa présence, avec vingt bonnes minutes de retard maintenant. Il est certainement passé devant la pléthore de journalistes qui attendent notre sortie sur le parvis, j’ai déjà honte de ce qu’ils écriront au sujet de Porter. Quand il se laisse tomber sur la chaise à mes côtés, j’ai l’impression de m’étouffer quand je vois son accoutrement. Un costard gris clair, à fils argentés. En réalité, il est très beau. Certainement coupé dans une belle étoffe et sur mesure. Mais absolument pas adapté à la situation. Il enterre son père putain, il va pas boire un verre avec une nana. « Il faut que tu fasses des tiennes un jour comme aujourd’hui. » Je persifle, pour toute réponse à ses questions. Je serre les dents à les faire grincer. Je ne sais pas ce que père lui a fait pour qu’il ait si peu de respect pour lui. « Au moins tu es sobre... » Et seul. Je crois que je vais devoir m’en contenter. Derrière, j’entends les murmures. Les questionnements. Je me retourne et fusille une dame du regard. De part sa filiation, Porter a plus de légitimité ici que l’ensemble des actionnaires, en dépit de son comportement.

D’un signe de tête, je demande au Prêtre de commencer la messe. Je n’écoute pas un traître mot de ce qui est dit. Je me lève et me rassois selon les consignes, tout en surveillant mon demi-frère du coin de l’œil. Il détonne dans son costard gris et c’est sûrement parce que c’est un modèle été qu’il a froid. Je n’ai pas envie de m’embrouiller avec lui aujourd’hui, surtout que ma lèvre gardera pour toujours les stigmates de notre première vraie rencontre. J’aurais aimé que nous organisions cela tout les deux, certainement que cela était trop lui demander. J’aurais apprécié qu’il daigne me répondre, je ne sais pas comment il a appris la mort de notre père mais j’espère que cela n’a pas été à la radio ou la télévision. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans sa vie les quarante quatre dernières années mais moi, je n’ai aucun griefs contre lui. Père m’a raconté que ce qu’il a bien voulu me dire mais j’ai à cœur de me faire ma propre opinion sur le bonhomme. « Nous sommes attendus chez le notaire après les obsèques. Que quoi tu aies à faire, cela devra attendre. » Mon ton est implacable et n’appelle aucune réponse, encore moins une négative. Je me lève une dernière fois, tandis que le Prête demande si quelqu’un souhaite s’exprimer.




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The ones that we lost on the way - Porter Empty Re: The ones that we lost on the way - Porter

Jeu 18 Juil - 0:43
The ones that we lost on the way
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 TW/ Mots crus, attitude déplacée vis à vis de la religion

Rien d’étonnant à ce que je l’ai détesté dès le premier regard, même sans le connaître et sans savoir qui c’était. Il n’y a qu’a voir l’air suffisant qu’il a sur le visage, le même que celui de notre géniteur, qui ne pouvait donc tromper sur leur filiation. J’avais adoré être le fils unique, celui qu’on essaye modeler pour lui faire faire de grandes choses. Sans mon père, je ne serai pas la personne que je suis actuellement, ce requin aux dents longues et à la mentalité égoiste qui lui fait voir ses propres intérêts plutôt que ceux des autres. Je ne nierai pas l’éducation que lui et ma mère m’ont donné, même s’ils n’ont jamais été au bout du processus, lequel aura été achevé par mes fréquentations futures et, sans doute, un petit coté inné qui a fait que je n’ai jamais cédé devant les autres. Je ne sais pas comment Paul le salaud a été elevé par sa chienne de mère qui a mis le grapin sur mon père et réussi à obtenir un gosse de lui, mais il a sans nul doute hérité des gênes Wilks, et juste pour ça, j’ai envie de lui cracher dessus.

Si je jette des coups d’oeil de droite à gauche pour constater l’effarement dans les yeux de la populace, lorsque mes yeux tombent sur son dos droit comme s’il s’était assis avec un balais dans le cul, ils brillent de méchanceté et de fureur. Ce n’est qu’un avorton, un parasite, un fils bâtard qui s’est octroyé le droit de s’assoir au premier rang alors qu’il n’est arrivé dans nos vies que depuis un an. Il a à son seul avantage celui d’avoir organisé des obsèques qui semblent correctes : le cercueil est de qualité, les gerbes de fleurs qui l’entourent exhalent un parfum délicat sans être trop fort. J’aurai bien aimé qu’il se goure, que les notes de l’orgue retentissent au mauvais moment, que l’officiant soit rond comme une queue de pelle et se vautre lamentablement sur les marches, que le cercueil soit mal installé et se renverse en faisant rouler notre père à terre. Bref, qu’il se passe quelque chose, n’importe quoi, pour casser le coté affreusement glauque de l’évènement ! Heureusement que je suis là, moi !

Il ne semble pas plus ravi que moi de me voir. Rien de plus normal, vu ce qu’il s’est passé lors de notre dernier échange. Je constate sa machoire serrée, son ton accusateur quand il m’adresse la parole, et rien que ça me met en joie. Je sais que mon costume fait sensation, même si, au final, ce n’est ni plus ni moins qu’un costume. Qui a décidé que le noir était destiné aux enterrements ? Au contraire, je trouve que c’est une couleur qui se porte tous les jours et qui donne un coté vachement mystérieux et sexy. Bien évidemment, le gris sur moi donne le même effet, alors pourquoi se priver d’être différent des autres ? « Des miennes ? Quelles miennes ? » dis-je avec un air d’effarement sur le visage qui bascule rapidement en un regard mutin. C’est vrai, je suis sobre, en même temps, vu l’heure, je n’ai pas eu le temps de boire quoi que ce soit ? Et puis, je ne bois pas tout le temps non plus, je sais me tenir quand je le veux bien. Si la cérémonie tarde et m’ennuie, je parie que Paul regrettera bien vite que je n’ai pas un coup dans le nez. En fidèle défenseur de l’honneur de la famille Wilks, il fusille du regard une vieille dame à voilette assise derrière nous. Je crois que c’est une lointaine cousine de la famille en plus.

Je me gratte le nez en baillant à moitié. Le prêtre a un débit de la vitesse d’un escargot essoufflé. Je rejète la tête en arrière en soupirant pour regarder les vitraux du bâtiment en attendant qu’il finisse sa loghorée quand Paul m’interpelle de nouveau. Je ne pensais pas qu’il avait tant envie de discuter. « Au contraire, je ne raterai ce rendez-vous pour rien au monde » répondis-je avec un clin d’oeil. Le notaire, c’était promesse d’argent. J’ignorais si notre père avait préparé un testament et un instant me vint le doute qu’il ne m’ait rien légué. C’était fort probable, même si, à mon humble avis, ma mère avait oeuvré en ma faveur avant son propre décès. Après tout, elle n’avait pas du avoir connaissance de l’existence d’un beau-fils eu avec une maitresse d’Andrew. Contre toute attente finalement, tout cela était véritablement contrariant. Heureusement, le prêtre me donna une nouvelle occasion de me mettre en valeur et je bondis sur mes pieds comme un diable hors de sa boite. « Moi, je vais faire un discours » dis-je, coupant certainement l’herbe sous le pied de mon frangin que je crus voir se ratatiner sur sa chaise du coin de l’oeil. Je me tournais fièrement vers lui alors que l’homme d’église faisait un pas de coté, manifestement récalcitrant à me laisser la place. Je m’avançais en toute décontraction, montant les trois petites marches menant au micro et pour la première fois, fit face à l’ensemble des visages de l’assemblée. Je me raclais la gorge alors que des regards inquiets se lançaient à travers les rangées. A l’autre bout de la nef, le journaliste, planté entre les deux portes que je n’avais pas fermées, n’en manquait pas une miette.

« Mon père était… Oh, excusez-moi ! ». La sonnerie de mon téléphone se répercuta en écho alors que je le sortais avec une lenteur calculée de ma poche. « Je dois répondre, c’est relativement im-por-tant » déclamais-je en appuyant sur le bouton correspondant. « Salut toi ! Oh, quoi ? Incroyable ! » je rigolais en m'accoudant sur le pupitre, le regard viré sur l’officiant qui était soudainement devenu tout blanc. « Faudra vraiment que tu me racontes ça. Ouais, j’aurai fini avant la fin de soirée. Dix-neuf heures, chez moi ? Penses à ta lingerie de chaudasse, tu sais que je t’adore avec… Super, nickel. A toute, beauté ». Je raccrochais. De surprise, personne n’avait réellement osé bouger. J’agitais le téléphone avec un regard entendu. « Très important » confirmais-je avant de reprendre une posture normale et sérieuse. « Je disais donc, mon père était quelqu’un d’important. Plus important que vous tous réunis, vous pouvez vous estimer heureux d’être là, il vous supportait parce que vous étiez des associés, de la famille, mais je parie qu’il vous railliait dès que vous aviez le dos tourné en vous qualifiant d’opportunistes. Mais il a claqué en premier, bande de veinards ! Ceci est donc l’occasion de lui rendre un dernier hommage. Père... ». Je dardais mon regard sur le cercueil, ne m’adressant qu’a lui. « Vous étiez un beau salaud mais vous étiez mon père, je ne vous souhaiterai donc pas milles tourments ou que vous soyiez. C’est la meilleure chose que je peux vous dire ». Je hochais gravement la tête, satisfait puis, d’un air digne, retournais m’assoir à la place qui me revenait de droit, dans un silence de mort.
 
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Lun 26 Aoû - 0:59
The ones that we lost on the way
Finalement, mon demi-frère est venu. Je dois bien avouer que je n’y croyais plus. Cela fait des semaines qu’il ignore mes appels, me laissant converser avec son affreux répondeur. La foule est secouée par un murmure tandis que Porter remonte l’allée centrale. Son costard est beau, un magnifique gris clair, parfait pour une soirée sur la plage. Mais il n’a pas sa place dans un enterrement. Le simple fait de le voir me fait grincer des dents, je me raidis tandis qu’il prend la place vacante à ma gauche. La place qui lui a été désignée par notre père. Andrew Wilks était un homme qui savait plier les autres à sa volonté, même la mort ne lui a pas ôté ça. Nous sommes assis dans l’ordre qu’il l’a souhaité. Tout a été fait selon sa volonté, même le moindre petit pétale a été choisi par lui. Je n’ai été que l’exécutant. Je n’ai fait que ça depuis mon retour. Parfois, j’admire Porter et la capacité qu’il a eue de s’affranchir de l’emprise de notre père. Et, quand je repense à la soirée au Balmoral, je me demande s’il a si bien réussi que cela. Malgré tout, l’ombre du patriarche de la famille pèse sur nous. Quoi que nous fassions.

Il m’agace. Mon poing se serre contre mon genou. Porter, dont la présence est d’une légitimité indiscutable, n’en reste pas moins Porter. Pourquoi ai-je cru une seule seconde qu’il se tiendrait un minimum tranquille ? Sûrement parce que je ne le connais pas aussi bien que je le voudrais. Nous avons appris l’existence l’un de l’autre plutôt récemment et il semble me détester. Je crois que je peux comprendre pourquoi, j’aimerais qu’il me laisse une chance de me rattraper. Après tout, je n’y suis pour rien. Je n’ai pas demandé à être le fruit d’un adultère, je n’ai pas choisi d’être le fils bâtard d’Andrew. Et pourtant, c’est moi qui ait organisé toute cette cérémonie. C’est à moi que la banque sera cédée ce soir, ainsi que la moitié de l’héritage. C’est peut-être cela qui le chagrine, que je touche de l’argent qui était sensé lui revenir. Il ne semble pas en manquer pourtant. Je ne sais pas exactement ce qu’il fait dans la vie, papa est resté vague sur le sujet et maintenant qu’il est mort, j’ai peu de chance de le savoir un jour. Franchement, je n’ai pas envie de le savoir. « Ton numéro ne prends pas avec moi, grand frère. » A mon tour de sourire de toutes mes dents. Il va me maudire pour avoir eu l’audace de l’appeler ainsi. Pourtant, ne lui en déplaise, c’est ce qu’il est. Il pourra me haïr du plus profond de son âme, il restera toujours mon aîné. C’est un fait biologique que même lui ne pourra pas défaire.

Enfin, la messe démarre. Le prêtre officie, il lit les textes qui ont été scrupuleusement choisis par le défunt. Ici, rien n’est laissé au hasard. La seule part de mystère réside dans les agissements de mon voisin de gauche qui sont tout bonnement imprévisibles. « Il n’y a donc que l’héritage qui t’intéresse. » L’argent m’importe peu, à vrai dire. Je ne suis pas revenu pour ça, j’en ai gagné assez durant ma courte carrière de trader pour vivre une vie confortable. Sans la banque, je n’aurais assurément pas le train de vie que j’ai actuellement mais je serai loin d’être malheureux. Mais l’argent appelle l’argent, à ce qu’on dit. Je ne peux pas blâmer Porter de se réjouir de la coquette somme qu’il empochera bientôt, fusse-t-elle acquise à la mort de son propre père. En réalité, je devrais le blâmer pour cela. Je devrais lui rappeler l’indécence de la chose, en raccord avec le costard qu’il a passé. Je ne suis pas sa mère et je n’ai pas envie de me battre avec lui à ce sujet. Encore moins sur le corps encore tiède de notre père.

Quand l’homme d’église appelle à un discours, je m’apprête à m’avancer. Porter me coupe l’herbe sous le pied. Comme toutes les personnes présentes dans l’assemblée, je me rassois. Quand je parlais de réaction imprévisible, en voici une. Il n’y a rien d’étonnant à ce qu’un fils parle à l’enterrement de son père. C’est étonnant que Porter veuille le faire. Il a à peine le temps d’ouvrir la bouche que son téléphone sonne. Putain… Je sens mes dents grincer, ma mâchoire prête à rompre d’être si serrée. Il a fallu qu’il fasse des siennes, à discuter du string de sa prostituée en public, au dessus du cercueil de son père. Je commence à comprendre les ressentiments de père à son égard. Je n’approuve toujours pas la manière dont il a été traité lors de la soirée mais je commence à trouver des circonstances atténuantes à notre père. L’appel prend fin et dans un silence pesant, Porter reprend. J’entends les murmures outrés de l’assistance. Les mots sont crus mais les mots sont vrais. La plupart des gens présents ici ne sont que des piques-assiettes.
Porter, c’est juste un fils qui aurait aimé que son père ne soit pas un salaud. Je le comprend quand il s’adresse à lui, à demi tourné vers le cercueil. La banque était la seule chose qui importait et si mon demi-frère n’avait pas été défaillant, père ne m’aurait jamais regardé. Pourquoi s’encombrer de deux fils quand un suffit ? C’est à mon tour de me lever quand il revient s’asseoir. Je m’avance vers le pupitre, je m’y tiens droit, les deux mains que chaque côté de la tablette. « Je n’ai rien préparé et l’essentiel semble avoir été dit par mon cher demi-frère, Porter. Merci à lui. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je me présente : Paul Wilks, deuxième fils de notre regretté Andrew Wilks. Père était un homme qui aimait avoir le monde sous son contrôle. Chacun de vous occupe la place qu’il a désigné pour vous, la mort ne lui a pas enlevé ça. Je ne sais pas où vous vous trouvez père, je ne suis même pas sur de croire à un quelconque paradis. J’espère simplement que vous y êtes en paix. C’est tout ce que je vous souhaite. » Je veillerai sur l’empire Wilks pour lui, c’est bien pour cela qu’il m’a rappelé à lui.

Je me rassois et la messe se poursuit, sans que je n’ai échangé le moindre mot avec Porter. Je voulais me ranger du côté de notre père mais je crois que les choses ne sont pas si simples. En cas de conflit, les tords sont forcément partagés. Nous sortons de l’Église les premiers, tout de suite après le cercueil portés par des hommes vêtus de noir. « Beau discours. » Je suis ironique et cela se sent dans ma voix. « Je ne sais pas ce qu’il s’est passé entre notre père et toi mais ne m’en tiens pas pour responsable. » Il saisira l’allusion à la soirée au Balmoral, il est loin d’être stupide. Ce n’est pas le bon moment pour parler de cela mais je fais avec ce qu’il me donne. Il me serait plus aisé d’obtenir audience avec le roi qu’avec Porter.




A tall handsome man, in a dusty black coat with
- a red right hand
Porter Wilks
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The ones that we lost on the way - Porter Yerw
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Ven 27 Sep - 0:06
The ones that we lost on the way
paul & porter

« You say I'm a kid, My ego is big, I don't give a sh*t, And it goes like this  »
 TW/ Mots crus, attitude déplacée vis à vis de la religion

Depuis que j’ai posé le pied dans l’église, je sais parfaitement ce que je fais. Le moindre de mes mouvements est calculé, je m’agite sur ma chaise pour montrer mon agacement d’être assis dans une église, chose que je n’aurai jamais crue possible, mais aussi pour attirer l’attention sur moi, bien que cette dernière soit déjà acquise depuis que j’ai traversé la nef dans mon élégant costume gris clair. Si je peux embêter ceux qui sont assis derrière moi et qui doivent bouger la tête de concert pour espérer rester concentrés sur l’homme qui nous fait face à tous -l’homme vivant qui nous fait face à tous- c’est tout benef. Même s’il est parvenu à rester sérieux et digne, je sais que Paul a dû serrer les machoires pour se retenir de me signaler mon retard, ce à quoi j’aurai pu vivement réagir. Je n’allais pas faire honneur à notre père en bouleversant mes habitudes après tout. Que je sois là est déjà bien assez suffisant à mon goût. Je ne fais évidemment pas cela par plaisir, on l’aura compris. Quoi qu’il en soit, le calvaire commence et je dois reconnaître à mon demi-frère qu’il parvient à me distraire en parlant d’autre chose. J’attends avec impatience le moment ou il faudra tous se lever pour entonner des chants dont personne ne pige que dalle, juste parce que ça fait beau.

Je lui jette un regard surpris quand il semble réaliser que oui, il n’y a que l’héritage qui m’intéresse. « Bien sûr, quoi d’autre ? » je réponds en haussant les épaules parce que dans le fond, je pense vraiment ce que je dis, je ne vais pas faire semblant. Je n’ai pas fondamentalement besoin de tout cet argent en réalité, je veux juste pouvoir grapiller le moindre petit sou afin qu’il ne revienne pas à une branche impie de la famille, et je n’hésiterai pas pour cela à assurer un pot de vin conséquent au notaire chargé de la succession pour qu’il oublie quelques détails du plus que probable testament paternel. S’il ressemble à ses volontés exprimées lors de la soirée au Balmoral, alors c’était la moindre des choses que je pouvais faire pour assurer la pérénité de la bonne branche. Evidemment, il conviendrait de faire quelques sacrifices pour éviter qu’a ma propre mort, tout soit réduit à néant. Pour cela, j’étais prêt également à reconnaître Daisy pour que l’héritage lui profite, plutôt qu’a quelqu’un d’autre.

A la demande du prêtre, je suis le premier à se lever, plus vite que Paul que j’oblige à se rassoir. Je m’avance fièrement et prononce mon discours, bien qu’interrompu par ce coup de fil de la plus haute importance. Là, devant tous ces gens, je brosse un portrait de mon père peu flatteur, mais je ne dis pas tout le bien que je pense de lui. Je reste plutôt soft en réalité, je n’ai pas envie de laver tout mon linge sale en public, mais j’étais obligé de rappeler à mon père qu’ou qu’il soit, il resterait un salaud qui n’avait pas su me reconnaître à ma juste valeur. Je passe sous silence le fait qu’il m’ait embauché dans la banque à l’issue de mon diplôme parce que cela pourrait passer pour l’aveu qu’il ait eu pitié de moi alors qu’en réalité, je reste persuadé qu’il a fait ça parce qu’il avait connaissance de mes capacités charismatiques et qu’il comptait bien s’en servir. Et bien perdu père, j’ai emprunté la mauvaise voie, et si se fut la meilleure décision de ma vie et bien, se fut le commencement de la fin de notre relation qui, loin d’être bonne, était en réalité cordiale. A partir de 2013, nos échanges ne furent que superflus et cela semblait nous convenir à tous les deux. En réalité, tout aurait pu en rester là si, sentant sa fin approcher, Andrew Wilks n’avait pas fait le nécessaire pour redorer le costume de son fils bâtard en le propulsant sur le devant de la scène. Plus qu’a l’ensemble de l’assamblée aujourd’hui, c’est à lui que j’ai envie de jeter un regard noir. Je suis d’ailleurs forcé de lui laisser la place lorsque je n’ai plus rien à dire, mais ce n’est évidemment pas une raison pour moi de l’écouter. Que va t-il raconter après tout ? Quel hommage va t-il pouvoir lui rendre ?

Son discours, je ne le trouve même pas glorieux. Ce fils est un avorton en culotte qui ne connaît rien de notre monde, qui y a été propulsé par la simple volonté d’un géniteur. Ce ne sont pas les quelques leçons prodiguées par notre père sur les derniers mois qui feront de lui quelqu’un de fiable et à la hauteur pour lui succéder à la banque. Le choix de notre géniteur n’en était pas vraiment un, c’est à ce moment là qu’il a du regretter de ne pas avoir laissé sa chance à son bâtard, avant que le vent de la mort ne lui rappelle son existence. Paul n’a pas mon charisme, il n’a pas ma qualité de parole ni mon intelligence. Il n’a pas la ruse et la mesquinerie qui lui feront garder sa place. J’espère qu’il s’en rendra compte bien assez vite et qu’il retournera élever des rats au plus profond de la campagne écossaise. La cérémonie continue et, comme promis, je reste sagement assis sur mon banc lorsque l’assemblée se lève pour les premiers chants. Je continue à jouer avec mon téléphone, à bailler, à agiter mes jambes en proie à des fourmis. Par contre, comme je ne souhaite pas rester plus longtemps que nécessaire, je colle presque les porteurs du cercueil pour sortir parmi les premiers. Je sors mon paquet de cigarettes avant même d’avoir passé les portes, et fume la première taffe lorsque Paul s’adresse à moi. Je me tourne vers lui pour le regarder de bas en haut d’un air dédaigneux. « Je dois te tenir responsable de quelque chose ? A vrai dire, tu n’as pas la moindre importance pour moi, pas assez pour pouvoir te considérer comme un obstacle entre père et moi. Ne te prends pas pour ce que tu n'es pas». D’un geste de la main, je mime une pichenette en la direction de ses yeux puis tourne ostensiblement la tête pour suivre le cortège jusqu’au cimetière attenant à la bâtisse, laissant tomber les cendres dans mon sillage.

Comme à son habitude, Père n’a pas fait dans la démesure. Je n’avais pas pris le temps d’admirer le cercueil avant qu’on le dépose là, prêt à partir en terre, mais il était certain qu’il y avait mis les moyens. D’énormes gerbes de fleurs attendaient leur voisin et comme pour me faire un pied de nez douteux, le soleil éclairait la tombe autour de laquelle commençaient à se positionner les personnes ayant été les plus proches du défunt. Inutile de dire que je ne croyais en reconnaître aucune. Après quelques mots prononcés par le même officiant, il tendit une sorte de petite pelle en direction de Paul et moi pour nous inviter à déposer de la terre une fois le cercueil descendu. Craignant vraisemblablement que je m’en serve pour assassiner mon demi-frère, il orienta finalement légèrement son geste pour la lui donner à lui mais j’interceptais le geste en lui agrippant le poignet avec un sourire sadique qui le pétrifia. Bien que peu croyant, je ne cherchais pas à attirer la foudre divine sur ma personne et me retint donc de le lui tordre, d’autant plus qu’il ne cherchait pas à me retenir et défit un peu de ma poigne pour lui permettre de retrouver son bien. L’arme dans ma main, cela eut le même effet sur le reste de l’assemblée car j’eus comme l’impression qu’on retenait collectivement son souffle. Fier de cela,  j’attendis avec un large sourire que les hommes préposés à la descente aient largué leur colis. Je m’approchais ensuite du petit tas de terre laissé là et, accomplissant mon devoir, larguais une première pelletée qui vint pleuvoir sur le marbre. Je tendis ensuite l’objet à mon demi-frère mais, avant qu’il le prenne, écartait volontairement les doigts pour le laisser tomber à ses pieds avant de reculer d’un pas, manquant bousculer une godiche à voilette noire qui couina en s’écartant pour se rattraper à son voisin. Je quittais ensuite le lieu de la cérémonie pour revenir aux portes du cimetière ou j’attrapais une nouvelle cigarette, observant de loin les proches éplorés adresser quelques mots au fils prodigue.
 
(c) DΛNDELION





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