Sinking Past
Le deal à ne pas rater :
Smartphone Xiaomi 14 – 512 Go- 6,36″ 5G Double SIM à 599€
599 €
Voir le deal

Aizah Zaman
Aizah Zaman
M(o)use
Pseudo : Elo
Avatar et crédit : Deepika Padukone / Nuit d'Orage <3 (avatar), Gifs : Pow, Signa by Drake (icons : Nuit d'Orage, ellaenys)
CW : Consommation d'alcool, drogue, sexe
Messages : 2786
Hey Brother...
Occupation : Gérante d'une chaîne de magasins de cosmétiques
Âge : 42 Quartier : New Town
Situation familiale : Célibataire
Date d'arrivée à Edimbourg : Décembre 2009
Don : Aizah est une empathe. A l'inverse de son jumeau, elle ressent essentiellement le bonheur des autres et toutes les émotions positives qui en découlent

[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady 3yr2
Spoiler:

[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Empty [Event] La Symphonie des Couleurs - Nady

Jeu 4 Avr - 16:04
La Symphonie des Couleurs

Le carton est posé sur le comptoir. Le visage penché sur la commande passée via son site internet, Aizah suit d’un ongle manucuré la liste qu’elle a imprimée. C’est une charge de travail en plus qu’elle s’impose mais elle le savait, quand elle a accordé ses congés à Nash pour qu’il puisse suivre sa fiancée. Et puis après de rapides calculs, elle s’est rendue compte que préparer les commandes elle-même et les faire expédier par coursier lui revenait moins cher que de payer un remplaçant le temps de son absence. Elle ferme la boite avec un joli ruban collant estampillé du logo de la boutique et il part rejoindre la pile dans la pièce de derrière. Le livreur doit passer dans une petite heure pour récupérer les commandes de la journée alors elle doit mettre un coup de collier si elle veut que tout soit prêt avant son arrivée. Anthéa, quant à elle, est affectée à la réception de la clientèle et à l’encaissement, deux choses qu’elle gère sans qu’Aizah ait besoin de s’en mêler.

La journée passe plutôt rapidement et quand elle relève la tête, l’atmosphère a changé. Les gens dans la rue paraissent plus pressés, plus anxieux aussi. Elle passe de l’autre côté de son comptoir pour s’approcher de la vitrine de sa boutique. Le ciel est grandiose en ce début de printemps. Il y a des traînées rouges qui transforment le bleu en un violet superbe. Un peu le même qui maquille ses lèvres. Cette couleur a un nom : zinzolin. Un violet rougeâtre, une couleur méconnue. Elle sourit, Aizah. Elle aime cette période de l’année. Quand le froid de l’hiver laisse sa place à la douceur du printemps. Les arbres bourgeonnent, retrouvent peu à peu leur vert flamboyant. La gadoue redevient de la terre. Elle a pu remiser son épais trench en laine pour une veste en cuir, donnant un style plus contemporain à sa tenue. Elle délaisse sa vitrine pour retourner à ses cartons, l’heure tourne et elle n’a encore pas terminé.

Il s’élève de la rue un étrange bourdonnement, les tirant elle et Anthéa de l’arrière-boutique. Le ciel est toujours aussi magnifique mais les passants courent désormais. Le bourdonnement s’accompagne d’un silence qui est presque pesant. Si Anthéa reste presque cachée par un rayonnage, Aizah s’approche. De l’autre côté de la vitre, un jeune homme s’approche également. Son poing est serré et ils s’observent, séparés qu’ils sont par le verre. Il a le visage mangé par une cagoule, il a les yeux tout aussi noirs que le vêtement qui le couvre. Un moment de flottement, une seconde, rien du tout. Juste le temps qu’il faut au pavé pour exploser sa vitrine. Le verre éclate, la ramenant sur terre, annihilant la protection qu’il lui offrait. Elle porte un doigt à sa joue. Ce n’est pas vert, ni noir, ni même zinzolin. C’est rouge vermillon. Une goutte qui s’échappe de la peau qui a été trouée par un débris. Ce n’est rien et cela ne laissera aucune cicatrice.

Un bleu criard et excessif le rappelle à l’ordre, l’inconnu au pavé. Il s’échappe dans une foule compacte. Ce sont des gyrophares et les sirènes deux tons qui les accompagnent. Une poubelle prend feu juste devant la porte, bloquant le passage jusqu’à l’arrivée des secours. Il s’y échappe une fumée grise, opaque, qui fait suffoquer. Aizah tourne la clé dans la serrure puis recule, sans lâcher sa vitrine explosée du regard. « C’est à cause de l’arrestation. Tu sais, TheBasicWeird. » La voix d’Anthéa, accroupie derrière les fards à paupières, qui la tire de sa rêverie. « L’affaire n’a pas été instruite, si ? » Elle rejoint sa vendeuse, s’asseyant elle aussi. Il n’y a rien d’autre à faire qu’attendre. Sortir par la porte de derrière serait pure folie au vue du bordel qu’il règne sur Princes Street. Anthéa lui tend un mouchoir en désignant sa joue et Aizah entreprend de s’essuyer.

De la poche de sa veste, elle extirpe son téléphone. Elle envoie un SMS à Nadeem, lui demandant si tout va bien pour lui. Elle termine son message en lui indiquant de regarder par la fenêtre de son bureau. L’immeuble qui abrite le cabinet se trouve un peu plus haut dans la rue et il ne fait nul doute que la clameur est arrivée jusqu’à ses oreilles. Mais une fois que l’indicateur permettant de savoir que son jumeau a non seulement vu mais aussi lu le message est passé au vert, elle regrette. Elle espère vraiment qu’il n’aura pas l’idée saugrenue d’essayer de se frayer un chemin jusqu’à sa boutique.




Alors, souris.
“ Dans 150 ans, on s'en souviendra pas, de ta première ride, de nos mauvais choix. Du temps qui avance, de la mélancolie. De la chaleur des baisers, de cette pluie qui coule. De l'amour blessé et de tout c'qu'on nous roule.”
Nadeem Zaman
Nadeem Zaman
Questionable morality
https://sinking-past.forumactif.com/t60-nadeem-zaman-i-can-hear-you-cryhttps://sinking-past.forumactif.com/t95-drowned-in-the-river-bend-nadeemhttps://sinking-past.forumactif.com/t96-i-was-an-ocean-lost-in-the-open-nadeem
Pseudo : Nuit d'orage
Avatar et crédit : Riz Ahmed + moi
CW : Criminalité et violence
Messages : 16267
[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Jla0
Occupation : Avocat pénaliste, mais il sait à qui il doit sa réussite, Nadeem. Aux trafiquants, aux voyous, à sa moralité défaillante. (cabinet sur Princes St)
Âge : 42 Quartier : New Town (West End)
Situation familiale : Fiancé à Victoria, beau-père de Moïra, père de Neeli
Date d'arrivée à Edimbourg : 2010
Don : Empathe + Nadeem a une affinité particulière avec la tristesse. Il peut ressentir la mélancolie ou le désespoir des autres comme si c'était le sien. Il lui arrive même d'avoir un aperçu des souvenirs tristes de ses proches.

[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Q5ta
Tes sujets RP : [Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Rk32

[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Empty Re: [Event] La Symphonie des Couleurs - Nady

Jeu 18 Avr - 2:51
La symphonie des couleurs
Les trois associés se mirent d'accord en moins de deux minutes, lors d'une réunion de crise improvisée dans le bureau de Lesley. La situation extérieure leur faisait dire qu'il valait mieux annuler la venue des clients pour le reste de la journée et renvoyer tous les employés chez eux. Les discussions qui pouvaient avoir lieu à distance le seraient, les autres seront reprogrammés pour un autre jour. Ce n'était pas un drame. C'était mieux qu'être responsable si quelqu'un se faisait malmener par les jeunes manifestants qui commençaient à se rassembler dans la rue, y compris devant les portes de leur bâtiment. Ils s'assurèrent que tout le monde obéissait aux ordres, donnèrent leur consigne aux agents de sécurité et rangèrent leur propre affaire chacun de leur côté.

Nadeem avait vu depuis les grandes fenêtres de son bureau la foule gagner en densité et s'agiter. Il les avait observés s'approcher dangereusement de la boutique de sa sœur, au moment où elle lui avait envoyé un message. Il n'était pas serein, mais si elle pouvait encore taper sur son téléphone, c'était qu'elle n'était pas à l'article de la mort. Mais quand même. Il n'aimait pas l'incertitude qui entourait cette situation instable. Il attrapa sa veste et descendit avant que Bowen ou Lesley ne purent le retenir pour parler affaires. Il se pensait prêt à traverser la foule qu'il avait vue depuis en haut, mais c'était très différent une fois en bas. Il se sentait pris au piège, et non plus en sécurité, plusieurs mètres au-dessus. Il remonta la rue vers l'Ouest, avançant dans le même sens que la foule. Le plus frustrant était de devoir s'adapter à son rythme, alors qu'il aurait voulu se presser pour arriver rapidement à destination.

Il s'arrêta lorsqu'un type lui barrait le passage, quelques mètres avant la boutique et le joyeux feu de poubelle qui encrassait les poumons de tout le monde dans le quartier. Le type était sensiblement plus vieux que les autres militants, très fin, autant de visage que de par sa silhouette. Une sorte de sosie d'Alan Cumming, avec dix centimètres de plus. La même coupe, le même brun dans les iris. Il tendit le bras pour tenter de refourguer un tract libertarisme, reconnaissable à sa couleur jaune qui évoquait à Nadeem la couleur de l'urine plus qu'un courant politique méritant le respect. Il repoussa la main, les sourcils froncés, sans ouvrir la bouche pour ne pas laisser une occasion à ce type d'entamer le dialogue. Il longea les murs jusqu'à pénétrer dans la boutique par la vitrine explosée.

— Zaiah ?

Sa voix contenait une inquiétude mal dissimulée. Il vérifia par-dessus son épaule que personne ne le suivait, mais personne en dehors de lui n'avait envie de traverser la mer de bris de verre. Il chercha directement vers le fond. Sa sœur et sa vendeuse dont il oubliait systématiquement le prénom s'étaient réfugiées derrière un rayon de maquillage, il les rejoignit, s'installant à même le sol pour ne pas attirer l'attention d'un crétin qui observerait à l'intérieur. Il espérait que le magasin échapperait à un pillage.

— Vous allez bien, toutes les deux ?

La fumée le faisait tousser en parlant. Il observa d'abord sa sœur et sa blessure peu profonde à la joue, puis la seconde femme. Les dégâts avaient l'air matériel uniquement, ce qui le rassurait. C'étaient les assurances des boutiques de la ville qui risquaient de faire la gueule si cela continuait trop longtemps.
@Aizah Zaman



Rappelle-toi avant l'orage, quand la ville était calme et tes mains autour de moi.


Aizah Zaman
Aizah Zaman
M(o)use
Pseudo : Elo
Avatar et crédit : Deepika Padukone / Nuit d'Orage <3 (avatar), Gifs : Pow, Signa by Drake (icons : Nuit d'Orage, ellaenys)
CW : Consommation d'alcool, drogue, sexe
Messages : 2786
Hey Brother...
Occupation : Gérante d'une chaîne de magasins de cosmétiques
Âge : 42 Quartier : New Town
Situation familiale : Célibataire
Date d'arrivée à Edimbourg : Décembre 2009
Don : Aizah est une empathe. A l'inverse de son jumeau, elle ressent essentiellement le bonheur des autres et toutes les émotions positives qui en découlent

[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady 3yr2
Spoiler:

[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Empty Re: [Event] La Symphonie des Couleurs - Nady

Lun 13 Mai - 9:40
La Symphonie des Couleurs

L’atmosphère dehors a changé du tout au tout avec une vitesse étonnante. Une seconde, les gens flânent en observant ce qu’il se passe derrière les vitrines de boutique et l’instant d’après, ils se mettent à courir comme s’ils fuyaient quelque chose. Comme la biche devant un prédateur bien plus costaud et rapide qu’elle. Tout est devenu si étrange en si peu de temps, qu’Aizah en abandonne la confection des colis. Elle sort de son arrière-boutique quand le son des manifestations parvient à ses oreilles. Quelque chose lui dit que, de toute façon, il n’y aura pas de livraison aujourd’hui. Le ciel se débarrasse de sa jolie couleur rouge violacée et devient gris. La rue devient subitement grise, envahie d’une fumée bien trop épaisse qui enveloppe tout. Peut-être un peu trop imprudente, sûrement trop curieuse, elle s’avance jusqu’au milieu de la pièce. Elle fait alors face à un homme, tout de noir vêtu, le visage masqué par une cagoule épaisse. Tout dégénère à l’instant où le pavé qu’il tient dans sa main vient exploser la vitrine de sa boutique. Elle reste stoïque, Aizah. Incapable de bouger, face à l’inconnu qui vient de détruire le fruit de son labeur. Elle ne saurait dire ce qui l’étreint le plus à cet instant : la peur ou la colère.

Elle recule à son tour quand les lueurs bleues des gyrophares des forces de l’ordre percent l’épaisse fumée émanant des poubelles. Aizah rejoint Anthéa qui est accroupie derrière un rayonnage de fards  à paupière, faisant de même. A ce stade, il n’y a rien d’autre à faire qu’attendre que la foule se disperse pour évaluer les dégâts. Quand elle essuie sa joue, Aizah sait que ce n’est pas de la peur. C’est de la colère. Sourde et profonde. La boutique va probablement devoir fermer un petit moment afin de faire expertiser les dégâts. Anthéa va se retrouver au chômage technique alors qu’elle n’y est pour rien du tout. Pourtant, à la voir le nez dans son Iphone à scroller Instagram pour se tenir au courant des derniers évènements, elle n’a pas l’air si perturbée que cela. Ils sont habitués au monde dans lequel ils vivent. C’est dans des moments pareils qu’elle est contente de ne pas avoir d’enfants, finalement. Plus le temps avance, plus elle est pessimiste quant à l’avenir qu’ils auront. Anthéa continue sa diatribe sur TheBasicWeird et l’arrestation qui a littéralement mis Édimbourg sans dessus dessous. Aizah se contente d’envoyer un SMS à Nadeem.

Les manifestations ne s’arrêteront pas de si vite, elle en est persuadée. Et dire que, le passage de l’hiver au printemps est sa saison préférée. Elle aime aller faire son footing sur la plage et profiter des premiers rayons du soleil. Mais quelque chose lui dit que cela ne sera pas possible avant la fin de tout ceci. Elle soupire quand elle entend le verre crisser sous des semelles. D’un doigt sur ses lèvres, elle intime à sa vendeuse de ne pas faire de bruit avant de se risquer à regarder par dessus les rayonnages. Un peu tendue avant de reconnaître les traits de son jumeau. Elle se rassoit après s’être assurée qu’il l’ait vue. « Ici. » Qu’elle répond quand il l’appelle. Elle a parlé à voix suffisamment forte pour qu’il l’entende mais pas assez pour être perçue de la rue. De toute façon, il y a tellement de bruits dehors que cela couvre presque les deux-tons des pompiers. « Oui, ça va. Et toi ? » La première chose qui est venue à l’esprit d’Aizah est de réprimander son frère pour les risques pris en descendant dans la rue. Il n’y a que quelques centaines de mètres entre leurs deux lieux de travail et il a l’air en un seul morceau. Et puis, il est temps qu’elle accepte qu’il est adulte lui aussi. « Je suis contente que tu sois là. » Elle lui accorde un sourire sincère et réellement soulagé.

Quelque chose de lourd s’écrase de nouveau contre le parquet clair de sa boutique. Aizah ferme les yeux et n’ose pas regarder. La fumée fait plisser son nez. Elle imagine déjà les flacons de vernis explosés, déversant leur contenu un peu partout dans une myriade de couleurs. Les couleurs se mélangeant aux parfums qui sont normalement joliment présentés sur leurs étagères. Anthéa s’y risque avant de revenir auprès des jumeaux. « C’est un pavé. Quelqu’un a du le lancer et il a traversé le trou dans la vitrine. » Son regard oscille entre Aizah et Nadeem, ses boucles rousses retombant le long de ses joues. Anthéa est une jeune femme douce et au contact facile, c’est pour cela qu’elle a été embauchée. Aizah inspire un grand coup avant de le regretter. Les fumées inhalées lui arrachent une quinte de toux douloureuse. « Je crois que mes cotisations vont grimper en flèche. » Elle était en pleine recherches de tableaux et autres objets décoratifs pour son projet de spa. Une série de tableau de Callum Innes, un artiste édimbourgeois, lui plaisait bien. Mais cela devra attendre désormais.




Alors, souris.
“ Dans 150 ans, on s'en souviendra pas, de ta première ride, de nos mauvais choix. Du temps qui avance, de la mélancolie. De la chaleur des baisers, de cette pluie qui coule. De l'amour blessé et de tout c'qu'on nous roule.”
Nadeem Zaman
Nadeem Zaman
Questionable morality
https://sinking-past.forumactif.com/t60-nadeem-zaman-i-can-hear-you-cryhttps://sinking-past.forumactif.com/t95-drowned-in-the-river-bend-nadeemhttps://sinking-past.forumactif.com/t96-i-was-an-ocean-lost-in-the-open-nadeem
Pseudo : Nuit d'orage
Avatar et crédit : Riz Ahmed + moi
CW : Criminalité et violence
Messages : 16267
[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Jla0
Occupation : Avocat pénaliste, mais il sait à qui il doit sa réussite, Nadeem. Aux trafiquants, aux voyous, à sa moralité défaillante. (cabinet sur Princes St)
Âge : 42 Quartier : New Town (West End)
Situation familiale : Fiancé à Victoria, beau-père de Moïra, père de Neeli
Date d'arrivée à Edimbourg : 2010
Don : Empathe + Nadeem a une affinité particulière avec la tristesse. Il peut ressentir la mélancolie ou le désespoir des autres comme si c'était le sien. Il lui arrive même d'avoir un aperçu des souvenirs tristes de ses proches.

[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Q5ta
Tes sujets RP : [Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Rk32

[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Empty Re: [Event] La Symphonie des Couleurs - Nady

Sam 18 Mai - 0:40
La symphonie des couleurs
Pendant les premiers jours des émeutes, Nadeem avait craint le retour des cauchemars et des bouffées de chaleur. Après l'incident dans l'arrière-salle du Hive, chaque éclat de violence le faisait replonger dans une spirale d'angoisse, tout comme la sensation d'un métal froid contre sa tête. Il avait repris rendez-vous chez son psychologue, mais, visiblement, il gérait ça mieux que ce qu'il aurait cru. Traverser Princes Street pour rejoindre la boutique de sa sœur ne l'avait pas renvoyé à ce soir-là, malgré les tirs de mortier ou les pétards qui éclataient en bordure de la manifestation.

Le magasin avait pris un sacré coup. Nadeem rejoignit les deux femmes comme il pouvait après les avoir localisées, en esquivant les plus larges bouts de vitrine sur le sol. Le verre grinçait tout de même sous ses semelles, lui massant douloureusement la voûte plantaire. Arrivé derrière le rayon maquillage, il observa sa sœur puis sa vendeuse, avant de s'installer. L'air enfumé l'essoufflait après le moindre effort.

— Je devais être sûr que vous alliez bien.

Il adressa un sourire à Anthéa, inquiet pour elle qui n'avait pas trente ans. Il ne savait pas si elle avait peur ou si elle était impressionnée ou aucun des deux. En-tout-cas, elle n'était pas en pleine crise de panique, son comportement était sensiblement le même que celui des jumeaux.

Le bruit sourd fit sursauter Nadeem, mais ce fut la rousse la plus rapide pour jeter un coup d'œil. Un pavé. Sûrement le second ou le troisième du jour, Nadeem imaginait les éclats dans la vitrine étaient dus à d'autres projectiles similaires.

— Super.

Nadeem grogna. À tout moment, un autre pavé volait et l'un d'eux se le prenait dans le coin de la mâchoire. Ce n'était pas une situation idéale. Attendre n'était pas nécessairement la meilleure stratégie : les policiers pouvaient débarquer, attiser les tensions et noyer le quartier avec leur gaz. Le trio ne ferait pas les malins si une grenade de désencerclement ou une grenade lacrymogène pénétrait dans l'espace relativement clos du magasin. Nadeem se redressa juste assez pour observer les silhouettes passer sur le trottoir. La densité s'affaiblissait, mais les personnes en queue de manifestation n'étaient pas forcément ceux au milieu de qui l'avocat voulait aller se promener en compagnie de sa sœur. Il frotta le dos de cette dernière pour l'aider à tousser.

— On paye une fortune en sécurité.

Il souffla comme il pouvait malgré sa tranchée irritée. Tous les commerces du secteur payaient le prix de ce soulèvement, d'une façon ou d'une autre. Quelques petits malins avaient essayé de pénétrer de force dans son bâtiment. Certains avaient réussi à atteindre les escaliers, d'autres s'étaient précipités pour enclencher l'alarme incendie. L'agent d'accueil s'était fait pratiquement agresser par des émeutiers qui étaient venus réclamer que quelqu'un du cabinet s'occupe gratuitement du redditeur arrêté. C'était une période totalement surréaliste qui mettait en lumière le manque de compréhension globale du système juridique écossais. Nadeem s'était dit que les sociologues et les anthropologues devaient vivre un moment fascinant.

Il inspira et sentit les solvants et le poivre continuer à avancer dans son système respiratoire. Les picotements se faisaient ressentir plus profondément dans sa poitrine, son cœur s'emballait pour réclamer de l'oxygène en plus grande quantité. La situation n'allait pas en s'arrangeant. D'autres produits s'ajoutaient pour empoisonner l'air.

— Vous voulez pas sortir ?... S'ils commencent le pillage, on ne pourra pas s'interposer de toute façon. Ça sert à rien de rester.

Si des crétins commençaient à se servir, ni Aizah ni lui ni Anthéa ne feraient le poids. Ces types étaient déterminés, protégés par des masques de fortune et parfois armés d'objets à l'utilisation détournée. Aucune bouteille de parfum ne méritait que l'on perde un œil pour elle. Nadeem commença à se lever, le bras devant la bouche pour cacher sa quinte de toux. Il n'était pas déterminé à mourir dans la boutique de sa sœur. Il lui semblait qu'il y avait une porte arrière. Elle les cracherait sûrement au milieu de la manifestation, mais c'était une meilleure option qu'attendre que le feu de poubelle ait raison de leurs poumons.
@Aizah Zaman



Rappelle-toi avant l'orage, quand la ville était calme et tes mains autour de moi.


Aizah Zaman
Aizah Zaman
M(o)use
Pseudo : Elo
Avatar et crédit : Deepika Padukone / Nuit d'Orage <3 (avatar), Gifs : Pow, Signa by Drake (icons : Nuit d'Orage, ellaenys)
CW : Consommation d'alcool, drogue, sexe
Messages : 2786
Hey Brother...
Occupation : Gérante d'une chaîne de magasins de cosmétiques
Âge : 42 Quartier : New Town
Situation familiale : Célibataire
Date d'arrivée à Edimbourg : Décembre 2009
Don : Aizah est une empathe. A l'inverse de son jumeau, elle ressent essentiellement le bonheur des autres et toutes les émotions positives qui en découlent

[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady 3yr2
Spoiler:

[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Empty Re: [Event] La Symphonie des Couleurs - Nady

Jeu 13 Juin - 10:07
La Symphonie des Couleurs

Aizah avait suivi la montée de la violence à Edimbourg du coin de l’œil. A vrai dire, avant que les émeutes ne viennent faire éclater sa vitrine, cela ne l’intéressait pas spécialement. Comme tous les édimbourgeois, elle est au courant de ce blog nauséabond qui véhiculait moult ragots plus farfelus les uns que les autres. Son frère et sa belle-sœur en avaient même fait les frais, il y a quelques mois. Alors elle ne pouvait que se réjouir que son propriétaire ait été arrêté. Et surtout mis hors d’état de nuire. Elle ne s’imaginait pas un seul instant que les manifestations puissent prendre une telle ampleur. Elle soupire, recroquevillée derrière un rayonnage plein à craquer de fards à paupières et de rouges à lèvres hors de prix. Elle coule un regard à Nadeem, qui les a rejointes, traversant une marée grouillante des jeunes prétendant défendre la liberté d’expression et d’autres qui ne sont là que pour s’essayer au lancé de pavés. Elle est un peu dépitée, à vrai dire. Son sourcil s’arque quand son jumeau lui annonce qu’il voulait savoir si elles allaient bien. « Répondre à mon SMS aurait suffit Nady. Au moins le temps que les manifestants se dispersent. » Elle se risque à montrer le bout de son nez, se penchant pour avoir un visu sur la rue. Prince Street est encore noyée sous la vague déferlante d’édimbourgeois en colère.

Un bruit mat se fait entendre et c’est Anthéa qui regarde la première. Un nouveau pavé, génial. Aizah se lève à son tour. La vitrine est un peu plus descendue, le pavé vient en plus de fendre le parquet. La fumée entre, brûle leurs yeux et leurs gorges et doit aussi imprégner son odeur de feu dans le moindre tissu présent ici. Elle essaie de chiffrer les dégâts. La vitrine, le sol, les murs… Tout sera bon à refaire une fois les esprits calmés. Sans compter la perte qu’il y aura quand les pillages commenceront. Nadeem essaie de parler mais la vérité, c’est qu’ils étouffent ici. L’épais nuage gris les fait tousser à cracher leurs poumons et Aizah sent le bout de ses doigts s’engourdir. Le manque d’oxygène commence à se faire sentir. « Et on voit le résultat... » Elle est belle la sécurité. Quoi que, elle sait pas trop ce que les flics pourraient faire si ce n’est aggraver la situation en utilisant des flash-ball ou des grenades diverses et variées. Aizah n’est pas prête à perdre une main, ni à risquer l’intégrité physique d’Anthéa et de Nadeem.

Pourtant, elle n’est pas prête à sortir pour autant. Cette boutique, c’est sa réussite. C’est ce qui prouve qu’elle n’a pas tout loupé en débarquant ici. Elle y passe la plus grosse partie de son temps, elle est la première arrivée et la dernière partie. Elle l’a développée au détriment d’une vie privée qui oscille entre chaotique et inexistante de toute façon. « Allez-y vous... » Une quinte de toux suspend sa phrase, elle tousse et peine à reprendre sa respiration. Elle sent le regard d’Anthéa sur sa nuque. C’est encore une gamine, qu’elle a embauchée en contrat d’apprentissage et qu’elle a gardée ensuite parce qu’elle est douée, fiable et que les clientes l’adorent. Toujours souriante, toujours d’humeur égale et de bons conseils. Les deux femmes, malgré leur différence d’âge, ont tissé une forme d’amitié. Aizah sait qu’elle peinera à retrouver une employée comme Anthéa. Nadeem ne quittera pas la boutique sans elle, elle le sait également. Les jumeaux sont liés depuis leur naissance et le seront jusqu’à leur mort. Aizah n’a pas envie qu’elle arrive aujourd’hui, elle n’a pas envie qu’elle arrive comme ça. « Ok. On va passer par mon bureau. » Elle se lève et ouvre la marche. Elle déverrouille la porte grâce à son badge et jette un dernier regard à l’espace de vente.

Le battant claque derrière eux, les coupant un peu de l’épaisse fumée qui a envahit la boutique. Les coupant un peu du bruit des émeutiers. Aizah, silencieuse, marche d’un pas décidé. Nadeem et Anthéa connaissent les lieux aussi bien qu’elle de toute façon. Ils traversent un couloir puis débouchent dans son bureau. Elle se sert d’une petite clé pour ouvrir l’issue de secours et les voilà dans la ruelle arrière. Celle ci est étroite, elle est une sorte de local poubelle pour les boutiques de ce côté ci de la rue. « On va te raccompagner, Anthéa. Il est hors de question que je te laisse seule dans la manifestation. » La vendeuse hoche la tête, visiblement rassurée. Le trio avance jusqu’à l’extrémité de la ruelle. La foule commence un peu à se disperser mais les énergumènes qui composent la queue de peloton sont les moins fréquentables. Aizah n’a qu’une vague idée de l’endroit où vit sa jeune collègue. Par réflexe, tandis que la rousse ouvre désormais la marche, elle attrape la main de son jumeau. Elle non plus, elle n’a pas tellement envie de se retrouver seule parmi les émeutiers. Elle n’essaie même pas de cacher ses sentiments, elle est perturbée par l’absence de clochettes dans ses oreilles. Personne n’est heureux aujourd’hui.




Alors, souris.
“ Dans 150 ans, on s'en souviendra pas, de ta première ride, de nos mauvais choix. Du temps qui avance, de la mélancolie. De la chaleur des baisers, de cette pluie qui coule. De l'amour blessé et de tout c'qu'on nous roule.”
Nadeem Zaman
Nadeem Zaman
Questionable morality
https://sinking-past.forumactif.com/t60-nadeem-zaman-i-can-hear-you-cryhttps://sinking-past.forumactif.com/t95-drowned-in-the-river-bend-nadeemhttps://sinking-past.forumactif.com/t96-i-was-an-ocean-lost-in-the-open-nadeem
Pseudo : Nuit d'orage
Avatar et crédit : Riz Ahmed + moi
CW : Criminalité et violence
Messages : 16267
[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Jla0
Occupation : Avocat pénaliste, mais il sait à qui il doit sa réussite, Nadeem. Aux trafiquants, aux voyous, à sa moralité défaillante. (cabinet sur Princes St)
Âge : 42 Quartier : New Town (West End)
Situation familiale : Fiancé à Victoria, beau-père de Moïra, père de Neeli
Date d'arrivée à Edimbourg : 2010
Don : Empathe + Nadeem a une affinité particulière avec la tristesse. Il peut ressentir la mélancolie ou le désespoir des autres comme si c'était le sien. Il lui arrive même d'avoir un aperçu des souvenirs tristes de ses proches.

[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Q5ta
Tes sujets RP : [Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Rk32

[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Empty Re: [Event] La Symphonie des Couleurs - Nady

Mar 25 Juin - 17:26
La symphonie des couleurs
Nadeem n'allait même pas prendre le temps de débattre avec sa jumelle. Répondre au SMS n'aurait pas suffit. Il aurait eu besoin de constantes mises à jour pour ne pas se créer un ulcère, elle le savait, elle le connaissait par cœur. Sa boutique se faisait ravager par les pavés et enfumer par l'incendie de poubelles. Comme Aizah le disait, aucun dispositif de sécurité n'aurait pu éviter ça, n'importe quel agent aurait été dépassé. Il fallait partir et Nadeem pensait que c'était une évidence, jusqu'à ce que sa jumelle se mette en tête de recréer une scène dramatique de film hollywoodien. Nadeem la regardait en clignant des yeux, peut-être à cause de la fumée, peut-être sous l'effet de surprise. Étaient-ce les vapeurs de plastique qui lui faisait dire n'importe quoi ? Elle se reprit assez vite, ce qui aurait pu faire rire l'homme si la situation n'était pas pressante.

— Après toi.

Il la suivit, bien qu'assez familier avec la boutique pour faire le trajet de lui-même. En deux minutes, ils étaient dehors, entre les rares poubelles encore intactes du quartier. Ce n'était que la première étape de leur évasion. La suite était : raccompagner Anthéa. Nadeem était du même avis de sa sœur. Il aurait eu mauvaise conscience de lui souhaiter une bonne journée et de l'abandonner à son triste sort. Pour peu qu'elle habite dans le centre-ville, elle ne pourrait même pas atteindre la porte de son bâtiment. La meilleure stratégie était indubitablement de rester ensemble jusqu'à ce que la situation s'apaise. Ils avancèrent dans la ruelle où la densité avait baissé d'un cran. Quelques petits malins s'acharnaient sur des poubelles, un tir de mortier fit sursauter l'avocat mais ils pouvaient marcher sans se heurter à d'autres corps. Il garda tout de même la main d'Aizah dans la sienne, pour ne pas la perdre en cas de mouvement collectif soudain.

— On devrait prendre une rue parallèle.

Il espérait y trouver du calme et de l'oxygène qui ne puait pas le plastique fondu et les feux d'artifice. C'était un mélange chimique qui commençait à le rendre malade et lui faire tourner la tête. Il tira doucement sa jumelle dans une ruelle, suivie par la jeune employée. Déjà, l'air y paraissait plus respirable. Ils la remontèrent sans parler, en reprenant leur souffle, jusqu'à ce que des bruits de verres cassés résonnent, leur indiquant que ce qu'ils trouveraient au bout n'était pas plus enviable que ce qu'ils venaient de quitter. Le troisième choix était un passage qui risquait de terminer en cul-de-sac. Le mieux était de rebrousser chemin et de rester sur l'artère principale.

— Je n'ai aucune idée d'où nous allons.

Ils étaient de retour sur Princes Street, où les touristes et les habitants hésitaient à avancer alors que le cortège de tête était à l'arrêt. Ils allaient rattraper la manifestation et se retrouver en son cœur, s'ils continuaient à avancer. Et Nadeem s'imaginait mal sortir son téléphone au milieu de ce bordel. Un coup d'épaule et l'écran se fracasserait contre le bitume du trottoir au moment où il en aurait le plus besoin. Des flashes de lumière et des mouvements dans la périphérie de son champ de vision lui firent serrer les dents. Des uniformes se plaçaient à des endroits stratégiques.

— Il faut qu'on sorte avant qu'ils ne nassent.

Nadeem, sans avoir participé à des manifestations, avait plusieurs fois défendu des militants accusés de dégradation ou de violence. Il connaissait le scénario-type : les forces de l'ordre arrivent, les esprits s'échauffent et dans la cohue, plus personne ne fait attention à l'autre. Ils étaient placés au mauvais endroit : entre la queue du cortège et le lieu de rassemblement des policiers équipés pour une potentielle charge. Aucun ordre n'était encore donné, mais ils feraient mieux de partir de là avant que l'étau ne se referme sur eux.
@Aizah Zaman



Rappelle-toi avant l'orage, quand la ville était calme et tes mains autour de moi.


Aizah Zaman
Aizah Zaman
M(o)use
Pseudo : Elo
Avatar et crédit : Deepika Padukone / Nuit d'Orage <3 (avatar), Gifs : Pow, Signa by Drake (icons : Nuit d'Orage, ellaenys)
CW : Consommation d'alcool, drogue, sexe
Messages : 2786
Hey Brother...
Occupation : Gérante d'une chaîne de magasins de cosmétiques
Âge : 42 Quartier : New Town
Situation familiale : Célibataire
Date d'arrivée à Edimbourg : Décembre 2009
Don : Aizah est une empathe. A l'inverse de son jumeau, elle ressent essentiellement le bonheur des autres et toutes les émotions positives qui en découlent

[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady 3yr2
Spoiler:

[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Empty Re: [Event] La Symphonie des Couleurs - Nady

Dim 18 Aoû - 17:47
La Symphonie des Couleurs

Il ne réponds rien, Nadeem. Ils auraient pu débattre pendant des heures afin de savoir si oui ou non, un SMS aurait suffit aux jumeaux pour se rassurer sur la santé physique de l’autre. Ils seraient finalement tombés d’accord sur le fait que non, le SMS n’aurait pas suffit. Par un chaos pareil, chacun devait avoir sa moitié à proximité. Une présence rassurante dans la fumée opaque qui emplit peu à peu sa boutique et qui bientôt, les étouffera. Il faut partir, il est nécessaire et vital de sortir de ce bourbier. Pourtant, Aizah n’en est pas prête. Elle ne veut pas laisser son gagne pain, le commerce qu’elle fait fleurir et prospérer, qu’elle aime presque comme une mère aime son enfant aux mains des pillards. Elle y a mis tout son âme et tout son cœur. Elle y a mis toute son énergie. Son frère et Anthéa ne lui laissent pas vraiment le choix pourtant. Elle doit s’en aller alors elle capitule. Les fards à paupières Dior et autres parfums Guerlain ne méritent pas qu’elle meurt pour eux. Alors elle se lève et guide son frère et son employée dans les dédales de l’arrière boutique. Ils la connaissent aussi bien qu’elle et ils l’ont laissée passer devant uniquement pour être surs qu’elle ne fasse pas demi-tour, elle en est persuadée.

Les voilà dans la ruelle arrière. De tout côté, la clameur de la rue se fait entendre. Ils ne digèrent pas l’arrestation de TheBasicWeird et Aizah a l’impression d’être prise entre deux flots vomissant. Elle tend le cou à gauche puis à droite avant de décider de raccompagner son employée. Jusqu’à preuve du contraire, celle ci est placée sous sa responsabilité et elle se fait un devoir de la mettre en sécurité. Sa décision est accueillie avec soulagement par Anthéa et n’est pas contestée par Nadeem. Aizah n’aurait laissé faire ni l’un ni l’autre, de toute façon. Elle attend que la foule soit passée avant de s’engager dans la rue principale, une main dans celle de son jumeau. « Je suis d’accord avec toi. Anthéa, tu devrais prendre la prochaine à droite. Il y a une rue adjacente juste après le Dunkin’ Donuts. » Elle a parlé suffisamment fort pour couvrir le bruit de la rue et se faire entendre. La rousse tourne la tête à demi, opinant doucement pour faire comprendre son approbation.

Nadeem est plus réactif qu’elles. Il tire sa sœur dans une ruelle adjacente, où l’air se fait un peu plus respirable. « Je ne sais pas, j’y vois mal avec toute cette fumée. » Les points de repères disparaissent les uns après les autres dans l’opacité de l’air. Elle n’est même pas sûre qu’ils soient à proximité du corner à donuts. Pourtant, ils font déjà demi-tour quand des explosions se font entendre et que des flashs brûlent leurs cornées. Aizah regarde ses chaussures. Les escarpins Louboutin ne sont pas faits pour la course. Ils le sont déjà pas pour la marche tant le cuir est rigide. « Je ne suis pas sûre de pouvoir courir sans me casser une cheville. » Elle essaie de plaisanter quand ils arrivent de nouveau sur Princes Street, en même temps que des unités entières d’hommes en uniforme. Cela craint par contre.

Devant eux, un affrontement entre manifestants et forces de l'ordre est sur le point de débuter. Aizah cherche dans tous les coins un échappatoire pour ne pas qu'ils ne deviennent de fâcheux dommages collatéraux. Elle voit la porte d'un immeuble s'ouvrir et une dame s'y engouffrer. « Par là ! » Elle tire le bras de son frère, indique la direction à suivre de sa main libre. Dos un peu courbé, tête baissée pour éviter d'éventuels projectiles, elle s'y dirige en espérant arriver à bon port sans blessures. Elle ne souffle qu'une fois la porte refermée sur eux deux. Elle observe Nadeem, soulagée qu'il n'ait rien. Attendez... Eux deux ? « Où est Anthéa ? » Ses yeux s'écarquillent et son coeur palpite, visiblement inquiète.




Alors, souris.
“ Dans 150 ans, on s'en souviendra pas, de ta première ride, de nos mauvais choix. Du temps qui avance, de la mélancolie. De la chaleur des baisers, de cette pluie qui coule. De l'amour blessé et de tout c'qu'on nous roule.”
Nadeem Zaman
Nadeem Zaman
Questionable morality
https://sinking-past.forumactif.com/t60-nadeem-zaman-i-can-hear-you-cryhttps://sinking-past.forumactif.com/t95-drowned-in-the-river-bend-nadeemhttps://sinking-past.forumactif.com/t96-i-was-an-ocean-lost-in-the-open-nadeem
Pseudo : Nuit d'orage
Avatar et crédit : Riz Ahmed + moi
CW : Criminalité et violence
Messages : 16267
[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Jla0
Occupation : Avocat pénaliste, mais il sait à qui il doit sa réussite, Nadeem. Aux trafiquants, aux voyous, à sa moralité défaillante. (cabinet sur Princes St)
Âge : 42 Quartier : New Town (West End)
Situation familiale : Fiancé à Victoria, beau-père de Moïra, père de Neeli
Date d'arrivée à Edimbourg : 2010
Don : Empathe + Nadeem a une affinité particulière avec la tristesse. Il peut ressentir la mélancolie ou le désespoir des autres comme si c'était le sien. Il lui arrive même d'avoir un aperçu des souvenirs tristes de ses proches.

[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Q5ta
Tes sujets RP : [Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Rk32

[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Empty Re: [Event] La Symphonie des Couleurs - Nady

Mar 10 Sep - 15:37
La symphonie des couleurs
Nadeem s'inquiétait pour sa sœur plus que pour lui-même. Il l'imaginait déjà se briser une cheville, comme elle le faisait remarquer. Pourtant, elle le suivait à bon rythme, ce qui était admirable compte tenu de ses chaussures. Ils s'agitaient dans cette ville devenue labyrinthe, où chaque cul-de-sac était représenté par un mur d'hommes en uniforme. Un vrai cauchemar, mais il n'avait pas le temps de râler. Aizah et lui finiraient pris dans un combat de matraque et de coups de pieds s'ils ne trouvaient pas une vraie sortie. Il tournait la tête de tous les côtés. Sa jumelle réussit à repérer la bonne porte au bon moment.

Il la suivit sans se plaindre de la douleur que ça provoquait dans son épaule. Sa vieille blessure se réveillait à force de heurter d'autres personnes et de tirer le bras de son double. Il fallait être assez rapide pour se faufiler avant que la porte ne se referme. Ce fut un miracle qu'ils y parviennent. L'air y était immédiatement plus frais et les bruits plus distants. Ça faisait un bien fou. Il sentait encore ses tympans vibrer et répéter les mêmes slogans en boucle. Il s'appuya dos au mur et écouta le son de sa propre respiration ralentir, mais le répit ne fut que de courte durée. Il avait oublié la vendeuse...

— Bordel !

Il tenta de rembobiner son souvenir pour trouver à quel moment ils avaient pu la perdre. Depuis le début, il ne tenait que la main de sa sœur. Il devait avouer que la vendeuse n'avait pas été sa priorité, malgré son envie de l'aider. À partir du moment où il avait constaté qu'une nasse commençait à se tisser autour d'eux, il s'était plus concentré sur trouver une sortie que sur la jeune femme. Elle devait être dehors, peut-être attrapée par un flic ou bloquée dans un nœud de manifestants. Ils avaient fait une erreur, en la perdant de vue.

— Décale-toi.

Il l'invita à avancer juste assez pour qu'il puisse entrouvrir la porte. Dehors, les gens formaient encore une masse grouillante. Les flics n'avaient pas encore chargé. Ça pouvait partir à n'importe quel moment. Le premier geste un peu brusque d'un côté et l'autre se sentirait attaqué. Et si ça prenait trop de temps, un flic en civil se chargerait de créer l'étincelle nécessaire. Anthea devait être exfiltrée le plus rapidement possible. Encore fallait-il la repérer au milieu de tout ce mouvement.

Les secondes passaient. Il ne parvenait pas à la retrouver. Il n'avait jamais été bon à "Où est Charlie ?". Des rousses, ils y en avaient d'autres. De plus, Anthea n'était objectivement pas immense. Elle ne dépassait pas au-dessus des autres, encore moins avec les flics équipés qui gagnaient au minimum 5 cm grâce à leur casque et leurs épaisses semelles. Nadeem avait beau se mettre sur la pointe des pieds, et même sauter sur place, Anthea restait invisible. Plus longtemps la porte restait ouverte, plus ils risquaient d'attirer l'attention ou de laisser entrer du gaz, voire carrément une grenade de désencerclement de la part d'un flic qui ne saurait pas viser.

— Dès que tu la repères, j'y vais.

Comme Aizah l'avait signalé, elle ne pouvait pas courir sans se casser une cheville. Pas avec ses chaussures, pas sur cette route irrégulière. À cause de la foule, il était impossible de distinguer le rebord du trottoir ou les plaques d'égout. Même Nadeem, à plat, avait manqué de trébucher plusieurs fois. Il prenait déjà de grandes inspirations pour se préparer à l'apnée qui l'attendrait quand il retournerait nager dans la foule de manifestants.
@Aizah Zaman



Rappelle-toi avant l'orage, quand la ville était calme et tes mains autour de moi.


Aizah Zaman
Aizah Zaman
M(o)use
Pseudo : Elo
Avatar et crédit : Deepika Padukone / Nuit d'Orage <3 (avatar), Gifs : Pow, Signa by Drake (icons : Nuit d'Orage, ellaenys)
CW : Consommation d'alcool, drogue, sexe
Messages : 2786
Hey Brother...
Occupation : Gérante d'une chaîne de magasins de cosmétiques
Âge : 42 Quartier : New Town
Situation familiale : Célibataire
Date d'arrivée à Edimbourg : Décembre 2009
Don : Aizah est une empathe. A l'inverse de son jumeau, elle ressent essentiellement le bonheur des autres et toutes les émotions positives qui en découlent

[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady 3yr2
Spoiler:

[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Empty Re: [Event] La Symphonie des Couleurs - Nady

Jeu 3 Oct - 10:21
La Symphonie des Couleurs

Est-ce qu’Aizah aurait été capable de faire demi-tour ? De se la jouer héroïne de conte de fées et de défendre sa boutique bec et ongle ? Oui, probablement. Mais cela aurait voulu dire abandonner son frère et Anthéa dans une foule compacte, dense et hostile. Entre Nadeem et quelques fards à paupières, son choix est vite fait. Alors ils sortent tout les trois de la boutique, ils s’engagent dans la ruelle de derrière avant d’essayer de regagner Prince Street mais cela n’a rien d’évident. Ils sont bousculés. Ils sont molestés. La foule s’agite parce que les forces de l’ordre vont finir par gazer et charger pour les forcer à se disperser. Des deux côtés, il y aura des individus qui alimenteront l’animosité et cela finira en guérilla. Elle espère vraiment qu’ils seront loin, tout les trois, quand cela arrivera. Ils se frayent un chemin comme ils le peuvent jusqu’à la porte d’un immeuble dans lequel ils se faufilent. Peut être qu’ils peuvent attendre là jusqu’à ce que les manifestants et les policiers partent ? Elle soupire de soulagement quand le battant en verre les séparent du bordel ambiant. Jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’Anthéa manque à l’appel.

Nadeem jure et elle serre les dents. Le nez collé à la vitre, elle cherche la chevelure rousse de sa vendeuse dans la foule. Mais elle ne voit rien depuis sa cachette. Elle se décale quand son frère le lui demande. La porte s’ouvre et la clameur du dehors envahit le hall. Un peu plus haute que lui, juchée sur ses talons, elle essaie de repérer la jeune femme dans la foule. Pour l’instant, c’est encore un peu prêt calme. Le moment viendra où l’étincelle mettra le feu aux poudres et Princes Street se transforma en un véritable brasier. « Non ! » Elle proteste vivement, claquant la porte pour la refermer. « Il est hors de question que je te laisse y aller tout seul. » Quel genre de sœur serait elle si elle restait cachée ici tandis qu’il se fraye un chemin, pour sa vendeuse à elle ? Elle enlève ses chaussures. Elle risque de filer ses bas sur les pavés, elle risque de se faire casser un orteil en se faisant marcher dessus par les chaussures de sécurité des flics. Un orteil ou une cheville. Tel est le choix qu’elle doit faire. « Ne sous-estime pas un bon coup de talon aiguille. » Elle essaie de sourire mais ce n’est pas forcément hyper concluant.

De nouveau, elle ouvre la porte. Pieds nus, une main tenant ses escarpins et la seconde tenant fermement celle de Nadeem. Il ne faudrait pas en plus qu’ils se retrouvent séparés. Ils rebroussent chemin. Plusieurs fois, Aizah pense voir Anthéa. Plusieurs fois, ce n’était pas elle. Jusqu’à ce qu’elle la repère, prise entre les manifestants et les forces de l’ordre. Prise entre deux feux, avec quelques autres personnes, au mauvais endroit au mauvais moment. Elle s’arrête mais elle est bousculée. Tiraillée, forcée à lâcher les doigts de son frère qui lui échappent. Aizah est emportée par la foule qui avance comme d’un seul bloc, désormais seule. Elle se tord le cou pour essayer de voir où se trouve Nadeem. Ses pieds la font souffrir, aussi sûrement que si elle avait gardé ses chaussures à ses pieds.

Aizah s’aide de la vague de la foule pour se rapprocher d’Anthéa. Elle a l’impression d’être une bergère essayant de rassembler son troupeau. Elle joue des coudes, grimaçant à chaque pas, faisant attention à ne pas se faire broyer les orteils. Elle a eu une drôle d’idée d’ôter ses escarpins. Ses doigts les serrent comme s’ils étaient les dernières choses qui pouvaient la maintenir en vie.




Alors, souris.
“ Dans 150 ans, on s'en souviendra pas, de ta première ride, de nos mauvais choix. Du temps qui avance, de la mélancolie. De la chaleur des baisers, de cette pluie qui coule. De l'amour blessé et de tout c'qu'on nous roule.”
Nadeem Zaman
Nadeem Zaman
Questionable morality
https://sinking-past.forumactif.com/t60-nadeem-zaman-i-can-hear-you-cryhttps://sinking-past.forumactif.com/t95-drowned-in-the-river-bend-nadeemhttps://sinking-past.forumactif.com/t96-i-was-an-ocean-lost-in-the-open-nadeem
Pseudo : Nuit d'orage
Avatar et crédit : Riz Ahmed + moi
CW : Criminalité et violence
Messages : 16267
[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Jla0
Occupation : Avocat pénaliste, mais il sait à qui il doit sa réussite, Nadeem. Aux trafiquants, aux voyous, à sa moralité défaillante. (cabinet sur Princes St)
Âge : 42 Quartier : New Town (West End)
Situation familiale : Fiancé à Victoria, beau-père de Moïra, père de Neeli
Date d'arrivée à Edimbourg : 2010
Don : Empathe + Nadeem a une affinité particulière avec la tristesse. Il peut ressentir la mélancolie ou le désespoir des autres comme si c'était le sien. Il lui arrive même d'avoir un aperçu des souvenirs tristes de ses proches.

[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Q5ta
Tes sujets RP : [Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Rk32

[Event] La Symphonie des Couleurs - Nady Empty Re: [Event] La Symphonie des Couleurs - Nady

Ven 11 Oct - 16:53
La symphonie des couleurs
Nadeem n'aurait pas été contre le fait d'attendre que l'orage passe depuis ce hall d'immeuble. Ils auraient profité du silence pour reposer leurs tympans. Leurs jambes auraient pu être épargnées pendant une dizaine de minutes. Il regrettait de ne pas être égoïste et d'avoir une conscience qui le forçait à s'inquiéter pour la vendeuse. Mais elle était jeune et surtout, elle était toute seule dans ce bordel. Ça n'aurait pas ressemblé aux jumeaux de ne rien faire.

Au moins, Aizah avait l'excuse de ces chaussures. Nadeem aurait voulu qu'elle l'utilise. Qu'elle reste là, prête à leur ouvrir la porte quand ils auraient été de retour. C'était le meilleur plan, plutôt que se mettre doublement en danger. Mais non. Pas l'un sans l'autre. Ils étaient bien dramatiques. Ils parlaient comme deux soldats sur-le-champs de bataille. Ce n'était qu'une manifestation, en soi. Avec une mauvaise gestion policière, mais ça non plus, ce n'était rien de nouveau. Simplement, contrairement à d'autres, Nadeem n'avait pas passé son adolescence avec les bras levés dans la rue, à réclamer plus de justice sociale. Il était lâche, sur ce plan-là. Les foules n'avaient jamais été son environnement favori, loin de là. Un coup de talon aiguille d'Aizah ne traverserait pas un bouclier de CRS ou les couvercles de poubelle utilisés par les émeutiers, mais il ne le lui dit pas.

Il essayait de la faire changer d'avis, mais rien n'y faisait. Elle était décidée à sortir avec lui, talons en main. Il soupira, voyant la catastrophe arriver. Tant pis. Ils n'allaient pas passer une heure à débattre dans ce hall. Il serrait les doigts de sa sœur et marchait en direction de l'agitation. Ils finirent par repérer Anthéa, en même temps que les mouvements les éloignèrent l'un de l'autre. Nadeem sentait sa main tirée dans un sens, les doigts de sa sœur dans l'autre et ils finirent par se lâcher. Il jouait des coudes pour essayer de la retrouver, mais il n'était pas assez grand pour avoir une vue d'ensemble de la situation. Il voyait des cheveux noirs partout, n'apercevait aucun visage qui ressemblait à Aizah. Il n'était pas bien du tout. Le souffle commençait à lui manquer. Il avait perdu de vue sa jumelle, mais gardait dans son champ de vision les cheveux roux de la vendeuse. Il espérait que son double aurait la même idée et s'en servit de phare.

Nadeem sentait du verre grincer sous ses semelles et avait peur de retrouver sa sœur les pieds en sang. Puis, soudainement, des cris l'alertèrent. Ensuite, un nuage d'odeur poivrée les atteignit. L'avocat se le prit en plein visage et atteignit la vendeuse en toussant tout ce qu'il était capable de tousser. Ses poumons semblaient vouloir sortir. À son plus grand soulagement, Aizah apparu à son tour. Il tendit la main pour lui attraper le bras, plus fermement que précédemment, mais en faisant attention de ne pas la blesser.

— Ça va ? Tu ne t'es pas ouvert les pieds ?

Ses yeux pleuraient tout ce qu'ils pouvaient, motivés par l'espoir qu'ils réussiraient à rincer le gaz nocif. C'était peine perdue, puisque l'air qui les entourait était encore chargé de poison. La foule était à moitié immobile, en train de chercher de l'oxygène où elle le pouvait. Certains étaient penchés, d'autres abandonnaient la manifestation. L'ambiance avait drastiquement changé.

— Restez derrière moi.

Il n'était pas le plus grand, pas le plus imposant, pas le plus à même de fendre la foule, mais au moins, il avait des chaussures. Il ne savait pas s'ils réussiraient à retourner dans le hall qu'ils venaient de quitter, mais il n'avait pas d'autre plan alors autant essayer et aviser plus tard.
@Aizah Zaman



Rappelle-toi avant l'orage, quand la ville était calme et tes mains autour de moi.


Contenu sponsorisé
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum