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Camryn Bell
Camryn Bell
Only the truth hurts destroys.
https://sinking-past.forumactif.com/t2876-nana-au-pays-des-gros-monstres-dessine-par-camryn-bell
Pseudo : Nagel / Thibonosaure.
Avatar et crédit : Florence Pugh - darleygraphs.
CW : Langage vulgaire - mort - accident de voiture - toxicité.
Messages : 22
A Gift for a Little Princess | Ft. Saul  Florence-pugh
Occupation : Illustratrice de livres pour enfants.
Âge : 27 Quartier : Niddrie ; même si elle passe beaucoup de temps chez Elton, à Leith.
Situation familiale : Célibataire, et seule.
Date d'arrivée à Edimbourg : 2014 ; puis une nouvelle fois en 2019.
Don : Quand elle pose une question à quelqu'un avec une certaine intonation, cette personne est contrainte de répondre en énonçant ce qu'elle pense au plus profond d'elle-même. Si elle résiste, aucun mot ne sort de sa bouche et une douleur s'installe dans la gorge de la cible. En revanche, ce don ne peut fonctionner que trois fois sur chaque personne. Ces trois utilisations passées, Cam' n'est plus capable de croire un seul mot énoncé par la personne en question, ayant abusé de son don.

Couleur : #cccc33

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Lun 4 Mar - 14:46
A GIFT FOR A LITTLE PRINCESS
   Noël 2023.
A l'occasion des fêtes de fin d'année, il fut décidé que "Nana au Pays des Gros Monstres" sortirait le 15/02, soit quelques jours avant Noël. La maison d'édition trouvait cela ingénieux. De nombreux parents cherchaient désespérément à intéresser leurs enfants à une certaine forme de littérature dès le plus jeune âge et se tournaient vers des livres illustrés contant une histoire douce et plaisante qu'ils pourraient leur lire, installés au bord du lit, un plaid sur les genoux, afin de les endormir. Et outre les reprises continuelles des contes des frères Grimm, lissés et surlissés pour en gommer toutes les aspérités macabres, auxquelles avait participé fût un temps Camryn lors de ses premiers essais, en Allemagne, les parents cherchaient à s'intéresser aussi, pour certains, aux productions nouvelles des jeunes auteurs. Afin de vendre au mieux la première fournée de leur petit livre d'images, tiré à deux milles exemplaires pour commencer, il fut décidé par leur éditrice que le scénariste, Tristan Fabok, et l'illustratrice, Camryn Bell, de "Nana au Pays des Gros Monstres" seraient en dédicace dans diverses librairies d'Edimbourg.

Le 22 décembre après-midi, ils étaient donc tous deux réunis à la petite librairie de Portbello, Portbello Bookshop, située en contre-bas de Leith. Une grande table avait été installée pour l'occasion, drapée d'une nappe rose friable que Cam' avait commencé à grignoter du bout des doigts et morcelé sous ses Docks afin de camoufler ses bêtises, telle une jeune enfant. C'était la première fois qu'elle allait vendre son livre, la prunelle de ses yeux. La première fois qu'elle allait inscrire son nom au bas d'une page. La première fois aussi qu'elle allait rencontrer de potentiels lecteurs, surtout de potentielles lectrices. Compte tenu du titre de l'ouvrage et de son personnage principal, il était évident que ce serait surtout les jeunes demoiselles qui s'intéresseraient à l'histoire contée par Fabok et aux illustrations de la jeune blonde qui craignait de ne pas séduire son lectorat. Sur sa gauche, il y avait deux colonnes curieusement stables de livres qu'elle regardait continuellement comme pour se persuader qu'elle avait fait du bon boulot. Elle admira la disposition presque solennelle de ces deux étages de papiers aux reliures mauves et douces contre lesquelles elle passait fréquemment sa main afin de profiter de la qualité de l'édition. C'était son petit bébé. Elle le chérissait et craignait, comme toute mère livrant la chair de sa chair aux cours de récré, qu'il soit boudé, laissé de côté, ou pire encore : malmené. Elle tira le volume du dessus de la pile et consulta en tête à tête sa petite héroïne, cernée de gros monstres laids et difformes, et partagea avec elle un timide sourire. Ma Nana, c'est ton grand jour. C'est aujourd'hui qu'officiellement elle prend son envol, quitte les bras chéris de celle qui l'a fait naître du papier et a pour mission de ravir le coeur de ses jeunes lecteurs, avec ses aventures hautes en couleur dans lesquelles elle ridiculise un à un des bêbêtes plus féroces et idiotes les unes que les autres.

Tristan, installé à ses côtés, semble moins préoccupé. Il n'en est pas à son coup d'essai. Lui, contrairement à elle, a déjà sorti quelques titres auparavant. Il a, aussi, sans nul doute déjà griffonné son nom au verso d'un livre et a aussi pu discuter avec quelques acheteurs, car il les considérait davantage comme des acheteurs, des consommateurs que comme des lecteurs passionnés. Bien plus pragmatique qu'elle, le scénariste pensait à la donnée pécuniaire de leur entreprise et craignait simplement qu'un jour, l'art n'intéresse plus et ne le laisse ainsi sans le sou. Affalé sur sa chaise dépliante, il interrogeait la porte encore close de l'établissement tandis que les vendeuses s'affairaient tout autour d'eux pour leur mise en place quotidienne. Ils n'étaient pas vraiment mis à l'honneur, bien qu'installés sur une large table où trônaient des bouquins à vendre. Leur emplacement avait été décidé au dernier moment, au fond du rayon littérature jeunesse mais sinon, la librairie s'ouvrait aussi pour permettre aux mal organisés, aux incertains, de venir tirer de leurs étals le livre de leur choix afin de l'offrir à un proche parent ou à un ami de longue date. Aujourd'hui, c'était aussi la sortie d'un énième roman d'un auteur à succès, un nouveau thriller palpitant mêlant science-fiction et enquête hard-boiled. Assurément, nombre de clients passeraient aujourd'hui le portique de la petite librairie pour s'arracher ce titre-ci plutôt que les premières aventures de leur Nana. Déjà lassé par l'épreuve qu'allait être leur première série de dédicaces, Tristan soupira et hésita visiblement à se cramer une cigarette en plein coeur de la boutique puisqu'il tapotait à fréquence régulière l'angle de son paquet sur l'arête de leur table dont la nappe en papier se disloquait de plus en plus, à mesure que le stress de Camie grimpait.

Et puis soudain, vint 10h. Les portes s'ouvrirent et laissèrent s'égrainer dans les forêts de livres quelques lecteurs curieux. Il y avait cette jeune étudiante qui serrait fermement contre sa poitrine deux lourds livres de sociologie. Il y avait ce jeune cadre intéressé par les écrits poétiques de Joyce. Il y avait aussi cette mère de famille pressée qui courait partout pour trouver le fameux thriller, précédemment évoqué. Il y avait, enfin, deux jeunes filles qui tirèrent leurs deux parents vers la librairie réservée aux enfants afin d'y trouver le dernier volume d'une de leurs collections de bande-dessinées. Sur la porte d'entrée du magasin, il y avait enfin un petit papier imprimé en couleurs afin d'avertir les habitués : aujourd'hui, se tenait dans leur librairie préférée une session de dédicaces. Les premiers curieux s'approchèrent et se mirent à discuter. Tristan se vendait bien. Lunettes rehaussées sur le haut du nez, chemise en satin boutonnée jusqu'au col, sourire charmant. La petite blonde elle, eut plus de mal à se mettre dans l'exercice et bégaya les premières fois, ricana un peu de gêne et sentit le pourpre lui monter aux joues. Bizarrement, ce naturel qu'elle véhiculait attira la sympathie de bon nombre de clients qui s'approchèrent sans même savoir ce qu'ils avaient écrits et devaient désormais vendre. La pile, à mesure que la journée avançait, diminuait et un deuxième carton dut être ouvert vers 14h, au moment de la reprise après avoir mordu quelques crocs dans le sandwich au thon que lui avait préparé Elton, le matin même, en lui souhaitant une bonne merde.

Livre ouvert sur la table, et tandis qu'elle écoutait les histoires confuses et débitées à toute vitesse d'une charmante jeune fille rousse dont il manquait l'une des dents de devant, Camryn commençait déjà à noter les premières lettres du mot doux qu'elle prévoyait pour la charmante enfant. Même si une petite fatigue commençait à s'installer, l'anxiété avait quitté Camryn qui avait alors enfin cessé de démembrer la pauvre nappe qui semblait, devant elle, comme grignotée par de petites souris, petite souris qui, à en croire la demoiselle, devait lui rendre visite ce soir même avant que le Père Noël ne passe lui apporter sa maison de poupée. Elle écoutait toujours avec attention les enfants et se prêtait parfois à leur jeu en fronçant les sourcils pour jouer la comédie, les rouspétant grossièrement avant de s'esclaffer avec eux, leur proposant de rajouter un petit dessin rigolo à son petit mot d'amour. Les garçons choisissaient souvent l'ajout d'un monstre ; bien souvent le vilain Tad Vomi qui avait la particularité d'être un monstre répugnant créé à partir du vomi d'enfants malades dans les parcs d'attraction, alors que les filles elles, demandaient plutôt une petite Nana dans différentes situations. Là où Camie semblait s'amuser grandement à répondre aux désirs extravagants des jeunes lecteurs, Tristan lui, signait robotiquement chacun des livres en offrant un faux sourire à celui qui se présentait en face de lui, ne prenant qu'à peine le temps de lui demander son prénom avant de le sommer gentiment de partir.

« Eh Fabok, un sourire, un vrai ! » Quand elle le regarda, elle perdit d'ailleurs le sien avant de s'amuser à tirer outrageusement sur ses lèvres pour révéler les dents bien blanches qui se cachaient dessous ses lèvres roses. Visiblement, Tristan n'avait aucune appétence pour ce genre d'exercice et ne semblait aucunement intéressé par les enfants. C'était à se demander comment il avait fini par se dire qu'il allait écrire de la littérature qui leur serait dédiée ...

La petite fille rousse partie avec son exemplaire contre le cœur, papillonnant alors dans les rayons avec un grand sourire, allant se lancer dans un coin pour commencer la découverte des premières pages du livre le temps que sa mère finisse ses emplettes, Camryn s'étira un peu et fit craquer les articulations de son cou avant de voir se présenter devant elle un homme assez grand et portant une barbe noire bien fournie. Dodelinant un peu de la tête, elle le regarda un temps avant de tirer un livre de sa pile, l'ouvrant alors sur la deuxième de couverture en s'armant de son feutre rose :

« Bonjour ! On se remet à lire des livres illustrés, monsieur ? » Elle était désormais plus à l'aise avec les gens que ce ne fut le cas en début de journée et se permit donc cette petite taquinerie avant de finalement demander sans détour : « C'est pour une petite fille ou un petit garçon ? » Qu'elle sache tout de suite si elle allait devoir changer son rose en vert pour dessiner un nouveau Tad Vomi en train de dégobiller sur quelqu'un, ou non.
Saul Zinderstein
Saul Zinderstein
Pseudo : Pow
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CW : Potentiellement alcoolisme et dépression
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Occupation : Photographe
Âge : 46 Quartier : Stockbridge
Situation familiale : Fraichement divorcé de Freya Z - père de deux ados de 14 et 10 ans, d'un nouveau né, ainsi que d'un petit garçon décédé, ce avec son ex-femme
Date d'arrivée à Edimbourg : Automne 2007
Don : Capacité à prendre les esprits des morts en photo

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A Gift for a Little Princess | Ft. Saul  Empty Re: A Gift for a Little Princess | Ft. Saul

Jeu 14 Mar - 22:08
A GIFT FOR A LITTLE PRINCESS
Farah n’avait plus l’âge d’écrire des lettres au Père Noël, ni même de consulter les catalogues de jouets que fournissaient les magasins plus d’un mois avant que la période des fêtes ne commence réellement, mais elle venait régulièrement me parler de quelque chose qu’elle avait vu entre les mains de ses copines et dont elle aurait eu envie d’être également propriétaire. Aspen elle, m’envoyait des liens d’articles depuis son téléphone depuis le début de décembre en faisant comme si c’était une erreur de destinataire. Si j’écoutais mes deux filles, je serai déjà en train de me ruiner en places de concert pour Taylor Swift ou Harry Styles, en nouvelles baskets à la mode (« mais si, celles avec une bande rose fluorescente sur les cotés, j’adore ! ») ou en produits de maquillage aux couleurs chatoyantes et pailletées destinés à être portés au collège ou au lycée pour frimer devant les copines. Freya et moi n’étions pas réellement d’accord sur la question mais je m’étais rapidement rangé à l’avis de mon ex-femme, à considérer que, bien que nous ne soyons pas sans le sou, nous ne pouvions pas nous permettre de dépenser des milles et des cents pour nos enfants. J’aurai voulu les gâter, poser une pile de cadeaux emballés sous le sapin jusqu’a en atteindre la cime, mais vu le regard fulgurant qu’elle m’avait lancé lorsqu’elle m’avait vu glisser dans un panier déjà bien rempli, les dites places de concert, je les avait fissa enlevé, craignant plus que la vexation de mes filles une dispute avec mon âme soeur.

Tant et si bien que nous étions maintenant à quelques jours de la date fatidique et que théoriquement, tous les présents avaient été emballés et stockés en sécurité dans le studio du garage afin que des petits yeux curieux ne soient pas tentés d’aller y jeter un oeil. Les filles savaient qu’elles avaient interdiction d’aller seules là bas, encore moins si elles n’en avaient pas l’autorisation, et c’était bien l’une des seules choses sur laquelle j’avais un avis strict. Pour autant, je gardais un double des clés dans le tiroir de la table de nuit, tandis que l’officiel était attaché avec les autres dans la petite boite suspendue à coté de la porte d’entrée. Je disais théoriquement parce qu’Aspen et Farah continuaient, inlassablement, à me parler chacune de leur coté de leurs envies respectives, arguant qu’elles avaient finalement bien plus besoin de ça que de ça, mais que si elles avaient les deux elles ne seraient pas mécontentes pour autant, et qu’il devenait presque impossible de sortir faire des courses sans qu’elles ne réclament de nous accompagner alors que Freya et moi savions bien qu’elles faisaient cela uniquement dans le but de nous arrêter dans le rayon jouets ou papeterie pour quelque bricole de dernière minute.

Néanmoins, en rentrant du local photo en cet après-midi, ou j’avais fait un point des ventes du mois avec Maria (la période post-fêtes était toujours très chargée au regard des familles commandant un shooting photo à offrir en cadeau à leur mère/soeur/oncle/cousin/petit neveu par alliance né deux semaines auparavant), j’en vins à passer devant la petite librairie de Portobello Bookshop. J’aurai pu ne pas m’y attarder si, affiché sur une espèce de présentoir en ardoise devant la porte, n’avait pas figuré les horaires d’une séance de dédicaces au sujet d’un livre intitulé « Nana au pays des Gros monstres », avec, en un peu plus petit juste en dessous, le nom de l’auteur et de l’illustratrice. J’aurai également passé mon chemin si aucun de ses deux noms ne m’avait paru familier, mais le fait était que, dans les bribes de mes souvenirs, le patronyme de Tristan Fabok avait gardé une petite place, en tant qu’auteur de livres pour enfants préféré de Farah lorsqu’elle était encore plus petite qu’elle ne l’était actuellement. Une chambre rose légèrement en bazar, avec un présentoir de livres duquel dépassait celui dudit écrivain, et ces mêmes livres lus et relus le soir avant de se coucher à la limite de l’indigestion. Bien évidemment, cela faisait un petit moment que ma fille était passée à autre chose, mais dans mon coeur de papa, subsistait un souvenir ému de ce petit-être humain allongé à même le tapis de sa chambre, le menton posé sur les coudes, à lire avec attention ce qu’elle avait sous les yeux. Cela lui ferait probablement plaisir de retrouver un imaginaire connu, qui plus est avec la précieuse signature de son inventeur sur la première page. Je rentrais à l’intérieur de la boutique, repérant assez rapidement le présentoir des exemplaires et m’en emparait d’un, sans même lire la quatrième de couverture. Je n’avais aucune idée de si Nana était un personne paraissant déjà dans les autres livres, ne me souvenant pas aussi précisément de ces détails. Constatant ensuite qu’une table avait été dressée pour l’occasion un peu plus loin, je le reposais pour m’y diriger.

Deux personnes étaient assises de l’autre coté, et je n’eus aucun mal à savoir qui était qui. Les deux présentaient une attitude particulièrement différente, qu’il m’était difficile de croire qu’ils étaient là tous les deux pour présenter le même bouquin. C’est la jeune femme qui m’interpella en premier alors que je plissais les yeux en direction du grand jeune homme assis à coté d’elle, et je me tournais, un peu perdu, sans comprendre sur le moment qu’elle était en train de faire une plaisanterie à mon sujet puisqu’il semblait en effet évident que je n’étais probablement pas le public attendu pour cette séance de dédicace. « Oh je euh oui, bonjour… » bafouillais-je en cessant de prêter attention à Fabok qui accueillait de son coté un autre lecteur. « C’est une fille. Elle s’appelle Farah ». Je ne pensais pas non plus à corriger pour dire que ma cadette était loin d’être si petite, mais je ne savais pas si ce genre d’endroit se prêtait vraiment à la conversation, ni si c’était vraiment important de toute manière. J’étais persuadé qu’elle apprécierait ce présent qui ne figurait sur aucune liste, et qui, probablement, n’étais pas non plus dans les mains d’une de ses copines de classe. Farah apprécierait forcément Nana et… Je me penchais sur le livre pour retrouver son titre. Et puis, au pire, Oscar adorerait le mâchouiller et, qui sait, le lire à son tour lorsqu’il serait en âge de le faire. L’illustratrice brandit son feutre rose, pour s’apprêter à écrire un petit mot et sceller le destin de l’exemplaire de Nana et j’en retins mon souffle. Lorsque ce serait fait, je serai bien obligé de l’offrir, Freya me ferait de gros yeux mais voyant que ce serait un bouquin s’adoucirait, Aspen ne jetterai pas même un coup d’oeil à sa soeur et cette dernière… et bien cette dernière, je n’en avais aucune idée. « Depuis dix heures, je me demande encore comment vous n’avez pas mal à la main » lui dis-je en la regardant faire..





 
SAREYA☩
Mon seul désir, vivre à tes cotés. Mon seul espoir, rester là près de toi. Te regarder me sourire, tendre les bras.
Camryn Bell
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Occupation : Illustratrice de livres pour enfants.
Âge : 27 Quartier : Niddrie ; même si elle passe beaucoup de temps chez Elton, à Leith.
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A Gift for a Little Princess | Ft. Saul  Empty Re: A Gift for a Little Princess | Ft. Saul

Ven 26 Avr - 20:14
A GIFT FOR A LITTLE PRINCESS
   Il ne ressemblait pas au public ciblé. Non, en règle générale, ses futurs lecteurs étaient de petits êtres, hauts comme trois pommes, candides et souriants, vêtus ou d'un t-shirt Pat'Patrouille ou d'une robe Disney. Lui était bien plus grand, habillé plus sobrement, et doté d'une barbe hirsute et envahissante qui effrayerait sans doute n'importe lequel de ses lecteurs-cibles. Camryn n'avait pas de bons souvenirs non plus des barbes aussi épaisses. Cela lui évoquait assurément de l'oncle Drew et sa piqûre hautement déplaisante, semblable à un buisson de ronces dans lequel elle irait déposer un baiser. Néanmoins, il ne véhiculait pas la même froideur que l'oncle Drew, bien au contraire. A sa première question, laquelle n'avait pour but que de détendre l'atmosphère et d'enchaîner après les conseils donnés à Tristan sur l'air à afficher sur son visage, le monsieur bredouilla quelques mots et sembla s'empêtrer dans sa propre syntaxe, comme s'il trébuchait sur des virgules sauvages qui dépassaient de sa phrase. La blonde se moqua d'un petit rire cristallin. Les enfants, même s'il leur arrivait de balbutier aussi, géraient tout de même mieux les interactions sociales en règle générale, au détriment d'une cohérence syntaxique qui faisait parfois grincer les dents de Fabok. A l'inverse, Camie trouvait cela particulièrement mignon.

Enfin, après s'être repris, celui qui semblait être un papa soucieux de faire plaisir à ses enfants quelques jours avant les fêtes, révéla l'identité de sa fille. Farah. Il allait falloir qu'elle fasse attention. Son poignet, à l'occasion de cette journée de dédicace, avait pris l'automatisme du "S" de "Sarah" et il faudrait alors qu'elle reste concentrée pour ne pas avoir à raturer l'ouvrage qu'elle allait décorer d'une belle signature rose.

« Oh, Farah. C'est joli !»

Elle aurait aimé la rencontrer pour le lui dire, à cette Farah. Etant beaucoup plus à l'aise avec les enfants qu'avec les adultes dans la configuration actuelle de cette rencontre littéraire, la blonde aurait assurément trouvé un sujet de conversation sur lequel enchaîner afin d'obtenir de la bouche de la demoiselle des informations essentielles sur lesquelles baser sa petite dédicace, histoire qu'elle soit personnalisée et non pas programmatique et asseptisée comme celle de son accolyte qui, de ce fait, enchaîner beaucoup plus les signatures qu'elle depuis le début de la journée. Cependant, sa file d'attente s'était aussi grandement épurée, au profit de la sienne. Les gens avaient sans doute compris que pour plus de proximité et de personnalisation, ils auraient tout à gagner du côté de l'illustratrice.

Pour sa défense, Tristan n'en était pas à son coup d'essai et, avec le temps, son intérêt pour ce genre de sessions avait sans doute été grandement réduit. Cam' expérimentait pour la première fois l'exercice et reconnaissait tout de même une fatigue qui croissait depuis le début de la journée. Elle espérait malgré tout que, contrairement à l'auteur assis à ses côtés, elle parviendrait à garder la flamme allumée plus longtemps. Elle se refusait, pour l'heure, de paraître froide et distante avec de jeunes enfants qui venaient chercher auprès d'eux le plaisir de la lecture et l'envie de découvrir des horizons différents et attractifs. Elle voulait leur offrir, lors de leur rencontrer, autant, si ce n'est plus encore, de plaisir que durant leur découverte du Pays des Gros Monstres. C'était pour cela qu'elle s'était si tôt tourner vers la littérature de jeunesse et les albums illustrés et s'était refusée au même futur que son ami Elton ; celui des grandes toiles, des expositions, des galeries, du marché de l'art.

Les enfants venaient pour quelque chose de concret et de pur, lorsqu'ils effectuaient la démarche de se pencher, des étoiles plein les yeux, dans les pages parfumées d'un livre d'histoires. Les adultes eux se pavanaient simplement, l'auriculaire plein de caviar, entre les grands esthètes de la ville qui multipliaient les néologismes pour qualifier une toile faite à partir de corps peinturlurés. Elton lui avait raconté ô combien il était harassant d'écouter ses clientes habituelles vanter les prouesses d'artistes méconnus, lesquels avaient érigé des sculptures informes ou dessiné des paysages fantasmagoriques avec des morceaux de bois. Et combien, pour espérer survivre, il fallait, chaque mois, hocher frénétiquement la tête au moindre compliment craché par une vieille grue, fardée de blanc, aux innombrables colliers dorés brinquebalant de son faible cou ridé, un gigolo au bras. Non, à choisir, elle préférait, et de loin, la « corvée » des dédicaces.

Visiblement, le père de sa future lectrice s'était aperçu du labeur que cela représentait et s'attira la sympathie de son voisin qui, tandis qu'il fignolait la même courbe qu'il traçait à la va-vite depuis ce matin, sourit :

« Je me le demande aussi, pour tout vous avouer. » Elle sentait comme une pointe dans son poignet et qui s'étendait jusqu'à sa paume qui participait au maintien de ses gros feutres. « Mais moi ça me fait plaisir de rencontrer des petits loulous qui veulent lire mon livre ! »

Moi, glissé comme ça, habilement, au détour de sa réponse, afin de piquer son partenaire qui était déjà habitué à l'acidité des mots de Camryn et qui ne le commentait désormais plus. Ils étaient déjà comme un vieux couple, tous les deux. Les Laurel & Hardy de la littérature jeunesse. Même si, vu comme il était fin, Camryn risquait fort de devoir jouer le rôle d'Hardy, ce qui pourrait bien la vexer et la fâcher assez fortement.

« Vous pouvez me parler un peu de Farah ? » Demanda la blonde en relevant vers lui ses yeux verts pour l'interroger aussi par le regard, tandis qu'elle était encore penchée sur son petit album mauve qu'elle avait ouvert sur la deuxième de couverture. « Pour que je personnalise un peu la dédicace. » Rajouta t-elle pour l'éclairer un peu sur la question qu'elle venait de lui poser. « Elle aime quoi en particulier ? Elle est comment, niveau caractère ? »

A chaque nouvelle question, elle fit une petite moue et bougea de droite à gauche comme pour essayer de cerner la silhouette encore floue de cette jeune demoiselle dont le papa s'était aventuré jusque dans une librairie inconnue afin de lui offrir un joli petit livre. Assurément, elle avait déjà prévu de louer dans son petit mot la grande gentillesse de ce papa qu'elle espérait, cependant, ne pas être un horrible paternel qui venait simplement se faire pardonner sa violence ou sa consommation de boisson en s'achetant la complicité de la jeune illustratrice. De toute façon, s'il venait à lui paraître suspect au cours de leur conversation, Camie ne manquerait pas de l'interroger à ce sujet en appuyant sur son don pour empêcher sa langue de produire le moindre mensonge ; et tant pis si elle gênait Fabok ou les autres clients. Pour l'heure, en tout cas, si elle ne se basait que sur la légère maladresse qui avait auréolé sa première prise de contact, elle pariait en tout cas davantage sur un papa aimant, et elle espérait ne pas se tromper.
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