S O U N D 

L’année 2023 se termine comme elle a commencé : dans l’incertitude et les doutes. J’ai voulu agir tout au long de l’année pour me détacher d’une situation qui me faisait du mal et maintenant j’ai peur d’avoir perdu quelque chose d’important. C’est bizarre parce qu’en janvier dernier, j’étais sûre et certaine qu’il fallait que je passe à autre chose. J’y pensais presque tous les jours et je me répétais sans cesse qu’il fallait que je prenne rapidement une décision. J’ai accepté de sortir avec Lenny en me disant que ça changerait la dynamique que j’ai pu avoir avec Cassius depuis notre séparation. Les problèmes n’ont pas disparu. Ils se sont décuplés. Je me suis enfermée dans une relation qui ne me rend vraiment pas heureuse pour en oublier une autre qui ne me rendait vraiment pas heureuse non plus. Je dois avoir un problème de fonctionnement parce qu’il me semble que j’ai du mal à dire stop quand bien-même suis-je capable d’identifier clairement qu’il y a un problème. C’est pas normal comme comportement. Et je n’arrive vraiment pas à savoir d’où ça vient mais avec Léonard, c’est de plus en plus flagrant qu’il y a quelque chose qui ne va pas.  Il est clair qu’il ne me convient pas. Je passe des soirées à me dire que j’aurais préféré être sourde plutôt qu’entendre les âneries qu’il répète en boucle. Il est rare qu’on passe une soirée sans que je lui avoue qu’il m’agace. Et pourtant, je reste. Ça m’ennuie d’être ce genres de femme. Ça m’ennuie de ne pas avoir la force de caractère de quitter un homme avec lequel je m’engage. Ça me force à rester dans des schémas toxiques et blessants.
Avec Cassius, c’était la même chose. Je suis restée en me disant que si j’attendais assez longtemps, les choses finiraient par changer. J’ai attendu d’être humiliée publiquement pour dire stop et pourtant, je suis venue en courant à la seconde où on me l’a demandé. Ça en dit long sur moi-même. Ça me fatigue d’être aussi faible.

Mais au fond, c’est un truc récurrent avec moi. Je m’accroche à tout. Tout le temps. Je ne sais pas passé à autre chose. J’ai les mêmes problématiques depuis des années. Ma sœur, Cassius, ma carrière. Des obsessions qui tournent en boucle et qui rythment ma vie et mes années. Je vais avoir trente ans, je n'ai toujours rien construit de vraiment concret. J’habite dans un tout petit appartement, j’ai refusé la demande en mariage de Lenny. Et c’est assez particulier parce que j’ai peur d’avoir fait une erreur. Et je me sens d’autant plus perdue que Cassius est en train de passer à autre chose, lui. Il s’installe avec quelqu’un d’autre. Je n’arrive pas à croire que c’est en train d’arriver et en même temps, on s’est séparé il y a deux ans. A quoi je m’attendais ? C’est même surprenant qu’il ait mis autant de temps à le faire, je crois. Mais ça me fait bizarre parce que je crois qu’au fond de moi-même, j'espérais une vraie rédemption et de vrais changements. Une conversation où il me dirait qu’il a vraiment comprit ce qu’il a fait et qu’il regrette énormément. J'espérais… J’en sais rien, à vrai dire. Peut-être pas de grands gestes transits d’amour mais un truc qui m’aurait prouvé qu’on peut-être de nouveau nous-même. Je ne me sens pas moi-même depuis quelques mois. Lenny me rend mauvaise. L’amertume de cette situation me rend mauvaise. Je n’aime pas ce à quoi je ressemble lorsque je suis dans cet état d’esprit. Et c’est stupide parce que le monde est grand et j’ai concrétement les moyens d’aller partout. Je pourrais décider d’aller faire ma vie à Bali et poster des photos de moi en bikini qui boit dans une noix de coco jusqu’à au moins mes 40 ans. D’ici là, j’aurais trouvé un type sans doute plus vieux et riche qui me paierait mon rythme de vie oisif. Je pourrais être… Ma mère. Et ne me soucier que de moi-même. Ce serait bien, ça.
Mais ce n'est pas moi.

Je me complique la vie avec des relations qui puent la défaite. Je prend un avion pour aller en prison visiter le type qui prétend avoir tué ma soeur alors que je pourrais ne rien signé et le laisser canner comme il a vécu: comme un déchet. Je pourrais lâcher prise pour ça, au moins. Et ce serait la première étape pour vivre plus heureuse mais… Soyons sincères: ce n'est pas ce que je souhaite. Je veux m’accrocher. Je lâcherais pas prise tant que je ne suis pas sûre et certaine que c’est la bonne personne. Je veux le regarder droit dans les yeux. Maman ne veut plus en entendre parler. Pour elle, c’est enfin terminé et Viola peut reposer en paix. Elle dit qu’elle pourra elle aussi reposer en paix quand ce sera son heure. Elle est parfois un peu dramatique mais, je crois sincèrement que je comprends ce qu’elle veut dire. Ça fait seize ans qu’on attend des réponses. Peut-être qu’il est enfin temps.

Dans le placard de Cass, il y a des tas de fringues que je ne connais pas. Je ne sais pas s’il a décidé d’acheter plein de nouvelles choses ou si les fringues appartiennent à son petit ami. Dans les deux cas, ça ne me plais pas. Je voudrais qu’il rentre vite et puis je prie pour que l’autre ne se décide pas à rentrer maintenant. Je ne veux pas le croiser. Il est encore tôt mais j’aimerais filer à l'aéroport et attendre mon vol.  Il y a des conversations qui peuvent attendre. Je demanderais des comptes à Cass quand on sera loin de tout ça. Je termine de fermer sa valise et je cherche son passeport dans ses tiroirs. Il a dit qu’il allait rentrer très vite alors je file dans sa cuisine pour me faire un café. Je ne me rends pas vraiment compte que je suis un peu hystérique. Je tremble. J'ai bu combien de café, depuis hier soir ? Aucune idée. Ça recommence. J'aime pas l'état dans lequel tout ça me met.

S O U N D 

Ça fait vraiment bizarre de constater un changement aussi brutal de vie pour Cassius. Son appartement à l’air plus vivant. Vivant dans le sens où il y a autre chose que des toiles et un canapé tout blanc. C’est plein de trucs qui trainent. J’aime pas du tout ça. Je me sens presque trahie qu’il ait décidé de mélanger son bordel avec celui d’un autre. L’appartement est un peu chaotique et si habituellement, je me permettrais de ramasser ses affaires, là, je ne peux pas le faire parce qu’il a décidé de faire vivre un inconnu chez lui. Et puis, le type a vraiment mauvais goût. Ça me dérange de ne pas pouvoir m’approprier l’espace comme je voudrais. A chaque fois que je fouille un endroit, je tombe sur des affaires qui ne sont pas à lui. Je ne suis pas du tout d’humeur à voir ça. Et je suis d’autant plus vexée qu’il cherchait à me le cacher. On tourne en rond, ça devient vraiment ridicule. Je sais plus par quel bout aborder le problème. Je fais semblant que la situation est normale mais je crois que je suis vraiment perdue. J’ai peur de la suite. Je ne m’imagine pas une vie sans Cass mais, je ne m’imagine pas poser mon cul à son mariage et continuer de sourire quand il aura vraiment tourné la page et qu’il me dira qu’il a décidé de se marier avec ce type ou une autre qu’il aurait rencontré deux semaines avant. Ce serait bien son genre, ça. Se marier sur un coup de tête parce que l’expérience d’être le centre d’intérêt principal des préoccupations de tout le monde pendant 24h doit être assez intéressant à vivre. Je ne serais jamais assez dramatique pour crier “je m’y oppose” le moment venu. Ça me tord l’estomac de penser à des trucs comme ça.
Est-ce qu’il y pense, lui ? Est-ce qu’il s’imagine comment il réagirait si moi, je décidais de me marier avec Lenny sur un coup de tête ?  C’est pas comme si le sujet n’avait jamais été abordé. Lenny a déjà parlé d’un avenir où on était mariés. Je l’ai stoppé dans ses délires avant qu’il ne s’imagine trop de choses.

C’est pas la journée pour penser à tout ça. J’ai trop de choses en tête. Je me sens un peu fébrile mais ça me heurte quand-même. C'est probablement parce que je suis fébrile que j’ai un peu de mal à passer outre chaque détails différents à propos de cet appartement. J’ai un peu l’impression qu’il envahit mon espace personnel, ce type. Et puis je trouve ça injuste parce que moi, quand Lenny m’a proposé de laisser des affaires chez moi, j’ai dis non pour ne pas trop heurter Cass. Je ne voulais pas qu’il se sente dépossédé de quelque chose. C’est fort, comme geste. Je crois qu’il ne s'en rend pas vraiment compte. J’ai besoin d’un café. Ou deux. Quelque chose pour me remonter le moral. Un jour, je vais vraiment finir par avoir des soucis de cœur à force de me nourrir d’expressos toute la journée.  Je tremble parce que j’ai pas dormi depuis hier, que j’ai comblé tout ça de caféine et de colère.

La problématique principale prend pas mal de place dans la pièce. C’est à ça que ressemble une atmosphère à couper au couteau. J’ai tout qui se mélange dans ma tête. Toutes les informations sur ce type qui là, dans le couloir de la mort en train d’attendre que je débarque avec mon avocat et qu’on signe des papiers pour qu’il échappe à la mort. Je signerais pas. Qu’il avoue ou pas, je ne signerais pas. Je veux simplement savoir ce qu’il a à dire. Il ne m’aura pas avec un récit un peu bancal. Il faudra qu’il soit vraiment convaincant pour que je remette seulement en question ma propre décision. Il ne fera pas face à la justice mollassonne des états unis. J’ai toujours dis que je vivrais très bien avec la mort du meurtrier de ma sœur. Quitte à financer moi-même son euthanasie. J’irais aussi loin que ça, oui. Je connais aussi l’avis de Cassius là dessus mais, je sais qu’il n’arrivera pas à me faire changer d’avis. Peut-être qu’il essaiera. Je n’en suis même pas vraiment sûre. S’il n’arrive pas à répondre à mes interrogations, la question ne se posera même pas de toute façon. Ma mère n’oserait pas signer si je ne suis pas présente. Elle sait que je ne la pardonnerai pas, cette fois.

J’entends la porte s’ouvrir, il appelle mon prénom mais il a l’air un peu perturbé. Bien moins nonchalant que d’habitude. Il fait pas le fier. «-Bravo pour l’état de ton appartement, je pensais pas qu’on pouvait faire pire que d’habitude.» J’ai la voix lourde de reproches. Je n’arrive même plus à penser au fait que je n’ai pas vraiment le droit de lui faire ces reproches-là. Il vient près de moi, il se sert un café. Il fait mine de prendre son temps mais ça se voit qu’il attend de savoir ce que je vais lui dire à propos de tout ça. «-Ma valise est prête. On a rendez-vous à 14h demain. » J’ai une mine déconfite, je sais qu’il est inquiet malgré tout mais, je ne sais pas quoi dire pour le rassurer. Cette fois, c’est sérieux. On aura tout le temps qu’on veut pour nous disputer à propos de nos conjoints respectifs lorsqu’on sera à Seattle et qu’on aura gérer cette histoire. «-Tu as déjà entendu parler de George Lane ? Il a été arrêté en 2016 pour un quadruple homicide. Il a tué sa mère et au moins 3 étudiantes qui venaient louer des chambres chez lui. » Je tape nerveusement mon index sur la surface de la tasse que je tiens entre mes mains. «-Une enquête a été ouverte en 2018 pour essayer de lui attribuer d’autres victimes. L’une des étudiante à été gardée captive pendant plusieurs années, apparemment.» Il sait où je veux en venir. Ou du moins, il doit se douter du rapport que ça peut avoir avec ma soeur. «-George Lane est dans le couloir de la mort. Il a avoué trois autres crimes mais aucun meurtre. » Je lève les yeux vers Cassius. Je regarde autour de lui et je soupire. «-Quand on rentre, tu vas demander à machin de se trouver un autre appartement. Je veux pas qu’il vive ici.»

S O U N D 

C’est injuste. Je suis injuste. Je le sais, au fond. Je nous installe dans une position floue et malsaine. Je m’accroche à un truc qui est sans doute mort et qui aurait dû de toute façon mourir depuis des années. Bien avant qu’on se sépare. Bien avant ce fameux nouvel an. En vérité, j’y pensais depuis longtemps. Je me réveillais parfois en fixant le plafond, à me demander si ça valait vraiment le coup de continuer de détourner les yeux.  Je me suis accrochée à mes sentiments. Je me suis aussi accrochée à ce sentiment de confort et de stabilité que m’apportait cette relation. Aujourd’hui encore, Cassius est la personne qui représente le plus une certaine stabilité dans ma vie. Je n'ai pas hésité à venir vivre à Edimbourg parce que je voulais retrouver ça. Ce sentiment réconfortant d’avoir quelqu’un dans ma vie qui me connait comme personne. Il est tout ce que je considére comme familier. Tout ce que je considére comme proche. L’idée qu’on puisse un jour vivre nos vies l’un sans l’autre me terrifie. Et je crois que c’est surtout ça qui me vexe. Cassius n'est pas terrifié, lui. Je ne suis pas nécessaire à son équilibre.
S’il dit la vérité à propos de ses pouvoirs et de sa boucle temporelle et tous ces trucs qui me paraissent complètement irréalistes, alors il a passé 4 années sans moi. Ça me paraît extrêmement long.  Et c’est vrai qu’il a changé. Sans que je ne puisse vraiment mettre le doigt dessus, j’ai l’impression qu’il n’est plus tout à fait le même.

Même si c’est injuste, j’ai besoin qu’il me dise que mon bien-être passe avant celui de son nouveau petit ami. J’ai besoin d’entendre que je suis encore privilégiée. J’ai privilégié le sien, moi. Combien de fois ai-je quitté des rendez-vous avec Lenny pour rejoindre Cassius pour une raison ou une autre ? Combien de fois est-ce que j’ai pris le temps de me soucier de ses sentiments alors qu’il se permettait de faire des commentaires désobligeants à propos de mes choix de vie ? J’ai passé des heures à le défendre auprès de mon petit-ami. Et au fond, je savais que je finirais par quitter Lenny parce que je ne m’imagine pas m’engager avec quelqu’un d’autre que lui.

J’avais pas besoin de ça aujourd’hui. Je ne sais même pas sur quoi me concentrer en premier. Ça remet toute ma vie en cause. Entre Cassius et ma soeur, il ne reste plus grand chose en dehors de ça. En dehors de ces deux personnes à qui j’ai dédié 90% de mon existence. Tout tourne plus ou moins autour d’eux deux. De près ou de loin en tout cas. Mon travail à été choisi en fonction de ma soeur. Mon lieu de vie en fonction de Cassius. Et c’est toujours comme ça.  Je me passe une main sur le visage lorsqu’il me dit qu'il ne sait pas s’il a envie d’arrêter de vivre avec son mec. Je suis prise d’un vertige. J’ai l’impression de voir ma vie s’écrouler sous mes yeux. J’ai pas envie de penser à l’après. Quand on rentrera de Seattle, tout va forcément changer. Tout. Si Cassius continue de s’engager dans une relation, alors j’ai plus rien à faire à Edimbourg. Peut-être que je reviendrais ramasser mes affaires et que je repartirais à Seattle pour de bon. Ou alors, j’irais à Chicago pour être pas trop loin de sa famille qui est un peu la mienne aussi. Il fait froid à Chicago. Ça m’embête.

J’ai les mains qui tremblent. Je pense à George Lane et au fait que je vais peut-être me retrouver toute seule à vivre ça ensuite. Et ça me colle un malaise dans tout le corps. J’ai l’impression que tout tourne trop vite autour de moi. J’ai l’impression d’être dans un manège à sensation. Je déteste ça. Je réalise que je n’ai pas envie que Lane soit le coupable. C’est contre intuitif de penser comme ça mais… Je n’y peux rien. Je suis pas tout à fait prête à mettre un point final à cette histoire. Je n’ai pas envie de savoir qu’il va vivre le reste de sa vie en prison. Ça me rend dingue d’imaginer qu’il va utiliser le meurtre de ma soeur comme une excuse pour survivre à la peine qu’il a déjà reçu. Et s’il est vraiment le meurtrier, c’est presque pire. C’est qu’il considére qu’il est au-dessus de la justice. Il utilise ses propres victimes comme armes pour outrepasser la loi. C’est dégueulasse. Ça m’écoeure. Je lève la tête lorsque Cassius propose qu’on parte. Je crois que j’avais un peu perdu le fil de la conversation. Je baisse le regard vers ma montre, il est encore tôt mais peut-être qu’il vaut mieux qu’on bouge.  J’ai mal au cœur et je ne me sens pas à l’aise ici.. Il file directement dans la chambre pour aller se changer et je me redresse pour aller vider ma tasse de café. J’hésite à la nettoyer. À la place, je colle un peu plus mes lèvres sur le bord pour faire une jolie trace de rouge à lèvre et je la place en évidence sur le coin de l’évier. C’est mesquin. Tant pis. Moi aussi, j’ai le droit de me comporter comme une gamine de temps en temps.


On est en début d’après-midi lorsqu’on arrive à Seattle. Le ciel est chargé de nuages de pluie et le voyage a été assez calme. Cassius dort presque toujours dans l’avion alors nous n'avons pratiquement pas discuté de quoi que ce soit. J’ai passé les heures de voyage à me replonger dans le dossier de ma sœur pour être certaine qu’aucun détail ne va m’échapper lors de l'entrevue avec George Lane. J’ai déjà fait des pieds et des mains pour être présente lors de sa déclaration. Habituellement, c’est seulement l’avocat chargé du dossier qui se présente. Je repasse en revue toutes les preuves. Tous les détails précis de sa disparition. Je sais que les heures que je m’apprête à passer vont être les heures les plus difficiles que j’ai eu à vivre. Et Cassius ne sera pas avec moi dans la salle. J’aurais peut-être mieux fait de dormir mais dès lors que je ferme les yeux, j’ai l’impression de perdre pied au milieu des millions de questions que je me pose. Je me fais des tas de scénarios mais rien ne calme l’angoisse. Je n’aime pas l’inconnu. Je n’aime pas, ne pas savoir comment va se dérouler tout ça. Et je tiens à peine sur mes jambes en descendant de l’avion. «-On a un hôtel pas loin du centre. J’ai loué une voiture, tu pourrais aller la chercher ?» Je l’éloigne parce que je suis un peu nerveuse et que je préférerais qu’il ne reste pas à côté de moi à rien faire. Ça m’agace. Je lui tends mon sac à main pour qu’il parte avec et une fois que j’ai récupéré les valises, je le rejoins sur l’immense parking.

L’air frais me fait un peu de bien. J’ai un début de migraine alors j’ouvre grand la fenêtre dans la voiture pour m'aérer. «-J’ai besoin d’un café. J’ai mal à la tête.» Je lâche d’une petite voix. Ça casse un peu le silence que j’ai moi-même installé. J’ai le cœur qui bat fort. Peut-être que j’ai déjà trop pris de café. L’important c’est que je reste concentrée sur ce qui est important.