Low (social) battery • Aaron

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Low (social) battery • Aaron

Sinking Past :: La Banlieue :: Leith :: Leith Walk

Gabriel Faure

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Low (social) battery • Aaron Cess

Occupation : Restaurateur au Scottish National Portrait Gallery
Âge : 31 Quartier : Old Town
Situation familiale : Célibataire, anciennement en couple avec Aaliyah. Anciennement fiancé à Lucie, une française. Ainé d'une famille de dix enfants.
Date d'arrivée à Edimbourg : Septembre 2020
Don : Un fantôme qui ne me lâche pas d'une semelle depuis ma naissance et qui se prend pour mon second père : Arthur, inventeur raté du 19ème siècle, soi-disant ancêtre, tué par sa propre invention. Qu'est-ce qu'il peut être agaçant...

Low (social) battery • Aaron

Mar 2 Jan - 18:59

Low (social) battery
J'ai besoin de quitter Edimbourg quelques temps. Finalement, je passe mon temps à fuir, à chercher à m'évader peu importe comment. Je vais aussi loin que je le peux, aussi vite que possible, mais les mâtons finissent toujours par me retrouver et me ramener dans ma prison émotionnelle. Il me tabasse à grands coups de souvenirs récents ou anciens pour me rappeler à quel point ma vie sentimentale est un terrain non constructible. Quand j'essaie d'y construire quelque chose, une doline naît et tout s'effondre. Pour l'instant, je m'estime chanceux : il n'y a que deux énormes trous au milieu de mon champs et je me fais la promesse de le préserver désormais.

Bref, j'ai chargé mon van avec un minimum d'affaires pour plusieurs jours, préparé mon sac à dos avec mon nécessaire à randonnée, mon appareil photo et ma tablette et tout chargé à l'intérieur. Je vérifie que tout est bien coupé chez moi et veille à bien fermer la porte. Je descends les quelques marches du perron et rejoins ma voiture avec mon air nonchalant habituel. D'un signe de main, je salue mes voisins d'à côté avec qui je partage le mur de droite. Nous discutons un peu, ils me demandent où je compte me rendre et j'avoue sans problème que j'en ai aucune idée pour l'instant et que je préfère me laisser guider par mon instinct. Je ne sais même pas lorsque je compte revenir, ça dépendra de ce que je ferai j'imagine.

J'ai posé des congés pour l'occasion et ça a surpris tout le monde au musée parce qu'hors fêtes de fin d'année, c'est rare que je m'arrête surtout pour une durée indéterminée. J'ai accumulé les jours au cours de ces dernières années en attendant le jour où j'en aurai véritablement besoin et ça tombe aujourd'hui. J'ai mis mon téléphone en silencieux, relayé au fond de mon sac à dos pour ne pas être dérangé ; de toute façon je n'ai pas besoin de GPS. J'ai mis mes CDs sur le siège passager et en charge un dans mon autoradio avant de démarrer le moteur et me mettre en route.

Je ne sais même pas de quel côté sortir de la ville alors je me laisser aller. Je vais tantôt tout droit, à gauche, à droite jusqu'à me retrouver sur Leith Walk. Je suis tellement dans mes pensées que je ne remarque pas le voyant rouge de ma batterie. Je m'arrête à un feu et cale immédiatement. J'essaie de redémarrer, sans succès et j'entends les gens derrière moi s'agacer alors je m'empresse d'allumer mes feux de détresse et de descendre du véhicule pour faire mon mea culpa. Je fais quelques signes pour les inviter à circuler pendant que je pousse tant bien que mal mon van sur le bord de la route. Des passants viennent m'aider à hisser deux roues sur le trottoir pour que je gène le moins possible. Me voilà maintenant à appeler un garage au hasard pour régler cette histoire de batterie, en espérant que tout se fasse au plus vite parce que sinon, mon road trip n'aura pas duré longtemps.

Aaron Mahoney

Rehab

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Occupation : Garagiste
Âge : 33 Quartier : Un studio au dessus d'un garage dans Leith
Situation familiale : Célibataire, père de substitution de la fille de sa meilleure amie, Aaliyah. Demi frère d'Eliott.
Date d'arrivée à Edimbourg : Depuis toujours
Don : Il voit la mort, littéralement parlant. Plus l'heure du décès approche, plus les couleurs s'évaporent. Son monde n'est qu'un dégradé de couleurs délavées, de noir et de gris. Les personnes proches du trépas lui apparaissent en noir et blanc, sans qu'il ne sache pour autant quand exactement, ni où, ni comment. Ce don le perturbe autant qu'il le fatigue. Il a régulièrement besoin de calme et de s'isoler dans une pièce sombre pour reposer ses yeux.

Low (social) battery • Aaron 67iq

Re: Low (social) battery • Aaron

Ven 12 Jan - 18:29

Low (social) battery

Entre mes dents, je laisse échapper un juron. Il y a cette durite que me donne du fil à retordre et qui vient littéralement de m’exploser en plein visage. De l’huile noire et visqueuse parsème ma joue et mon bleu de travail. C’est bien ma veine, heureusement que je n’ai pas prévu de sortir ce soir. Je n’ai pas hésité à dire oui quand mon patron m’a demandé si je voulais bien être d’astreinte ce week-end. Cela consiste à être joignable vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour aller porter assistance aux personnes tombées en panne. Ou bien remorquer les véhicules qui ne sont pas réparables sur le bord de la route. J’adore mon nouveau boulot, vraiment. Je m’y épanouis et il fait partie intégrante du nouvel Aaron. Je suis infiniment reconnaissant à Gary, le propriétaire du garage, de m’avoir laissé ma chance. Je suis plus à l’aise le nez dans les entrailles d’une voiture que derrière la caisse d’un cinéma. Bien que cela soit là que j’ai rencontré Prudence, à la caisse du cinéma. Je ne suis pas du genre à jeter le bébé avec l’eau du bain, tout n’était pas mauvais là-bas. Mais je suis quand même mieux ici.

Il est déjà tard et je suis toujours en train de me battre avec cette satanée durite qui refuse de m’obéir. Je suis debout dans la fosse, la voiture sur le pont quand je vois les chaussures de mon patron apparaître dans mon champ de vision. Celui-ci me force presque à rentrer chez moi. Je suis d’astreinte qu’il me rappelle et la loi écossaise, bizarrement, impose un certain nombre d’heures de repos. Ça peut attendre lundi. Maugréant un peu plus, j’extirpe ma longue silhouette de sous le véhicule et je me rends dans le vestiaire des employés. C’est un petit garage de quartier, nous ne sommes que trois et tout est réduit à son strict minimum. Je me passe rapidement un coup d’eau au lavabo afin d’être un peu plus présentable pour rentrer à la maison où je pourrai prendre une longue douche bien chaude.

J’ai à peine passé la porte de l’appartement que j’entends les petits pieds de Syd frapper le sol depuis je ne sais où. J’aimerais bien la prendre dans mes bras mais je ne peux pas, puisque je suis couvert d’huile de moteur. Je la laisse donc aux bons soins de sa mère le temps d’aller me laver et enfiler un jogging et un tee shirt tout simple. Puis enfin, la soirée peut commencer. Tenant ma fille d’un bras, je lui prépare son repas de l’autre. Sans surprise, elle m’a réclamé des œufs brouillés. Ce sera donc œufs brouillés pour tout le monde, accompagnés d’une salade verte. Pas mal. Nous sommes à peine à table que le bipper du travail sonne déjà. Hé merde ! Je m’excuse auprès d’Aaliyah, j’embrasse Syd sur la tête et je file. Ce n’est pas très loin. Leith Walk, c’est la rue de derrière.

Je fais un petit détour quand même par le garage pour aller récupérer la dépanneuse. Je ne sais pas exactement ce qu’à le mini van que je suis sensé dépatouiller. Je n’ai pas envie de perdre du temps à devoir retourner au garage pour ensuite aller chercher la voiture, même le pauvre conducteur échoué ne serait pas ravi. La rue est un peu encombrée parce que le van, garé à moitié sur le trottoir, gêne un peu la circulation. Et je n’arrange rien avec mon camion. Je me stationne comme je peux et je vais au-devant du conducteur naufragé. « Bonjour ! Vous pouvez ouvrir le capot que… » Je m’arrête quand je vois à qui j’ai à faire. Putain ! Je suis sorti de table, où je dinais tranquillement avec Syd et Aaliyah pour venir le dépanner lui. Je prends sur moi mais j’ai une folle envie de lui dire ma façon de penser. « Toi. » Je sors une cigarette de ma poche pour m’occuper les mains et l’esprit. « Qu’est-ce qu’il t’arrive ? » Ma bonhommie est repartie assez vite qu’elle est arrivée. Pourtant, au fond de moi, je sais que Gabriel est un type plutôt sympathique. Il m’a aidé plusieurs fois à retaper ma voiture, qui n’avance plus si vite depuis qu’il ne vient plus. Mais je ne peux pas lui pardonner d’avoir fait pleurer Aaliyah. Ni même de l’avoir laissée tomber, surtout à cause de Sydney. Elle ne lui demandait pas de s’en occuper non plus. Mais, sagement, je me tais. Lili, papillonnante comme à son habitude, semble déjà être passée à autre chose et Prudence ne verrait pas d’un très bon œil que je m’en prenne à son ami.

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Gabriel Faure

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Low (social) battery • Aaron Cess

Re: Low (social) battery • Aaron

Ven 26 Jan - 18:24

Low (social) battery
J'attends sagement la dépanneuse à l'avant de mon van, une cigarette au coin de la bouche et mon téléphone entre les mains. J'essaie d'estimer le temps de réparation et le coût dans le meilleur et le pire des cas pour ne pas me laisser gagner par l'impatience. Je sais que ces choses-là prennent du temps mais j'étais sur le point de partir à l'aventure, véritablement et j'ai été coupé dans mon élan par mon plus fidèle allié. Ca pourrait presque être une trahison supplémentaire si je ne pouvais pas mettre ce problème sur le dos des températures qui ont pas mal baissé ces derniers temps. Arthur fait les cent pas sur le trottoir. Je sais que cet imprévu lui fait plaisir dans un sens : il n'était clairement pas pour cette idée de road trip. Pour autant, l'idée d'attendre et ne rien faire le rend dingue et je me retiens de lui demander d'arrêter de faire des tours parce que ça me file le tournis, c'est angoissant, même.

Les lumières orangées d'une dépanneuse attirent mon regard après que je me sois retourné en entendant un assez gros moteur. Je me redresse, éteint mon mégot et le glisse dans mon cendrier de poche et glisse ce dernier ainsi que mes mains dans les poches de ma veste. J'entends le bruit d'une portière et m'apprête à saluer la personne qui vient me sauver mais je reconnais sa voix. Qui aurait pu imaginer cette situation ? La dernière fois, il bossait à l'Everyman mais cette carrière lui correspond mieux alors ce n'est pas ça qui est le plus surprenant. Non ce qui est le plus étrange c'est qu'on avait de très faibles chances de nous revoir dans ce contexte. Il y a tout un tas de garages sur Edimbourg et encore plus de mécaniciens mais non, c'est tombé sur son lieu de travail et lui. Bon, ce n'est pas comme si j'avais quelque chose contre lui mais il est très fortement lié à Aaliyah et je n'ai aucun doute sur le fait qu'il doit être au courant de notre rupture. Bon, qu'à cela ne tienne, ce n'est qu'un moment à passé. Pas forcément mauvais mais pas agréable non plus à cause de ce lien entre lui et mon exe. Ce n'est pas de sa faute. J'ai un sourire sincère au départ au moment de le saluer mais le fait qu'il coupe sa phrase pour la terminer par un "toi" froid m'amuse.

- Ravi de te revoir aussi, Aaron.

Je ne peux pas m'en empêcher. Je combats son attitude par un cynisme masqué derrière un sourire à toute épreuve. Je joue la carte de l'innocence, comme si je ne savais pas les raisons de son comportement. Je fais comme si de rien. Je me penche au-dessus de mon capot.

- Voyant batterie allumé en roulant. Du coup j'imagine soit problème d'alternateur soit de la batterie en elle-même mais ça fait chier. Il est pas tout jeune.

Je donne un petit coup du plat de ma main sur la carrosserie comme si je donnais une tape dans le dos à un vieil ami. Pourtant, la révision est à jour et le contrôle technique est passé. S'il faut changer des pièces, je vais devoir attendre un moment.

- Alors t'es passé mécano ? C'est mieux que l'Everyman, pas vrai ?

Je fais la conversation parce que techniquement, j'ai rien contre lui à part cette attitude qu'il me sert. J'attends de voir s'il va me dire franchement ce qu'il se passe dans sa tête face à mon innocence feinte.

Aaron Mahoney

Rehab

Re: Low (social) battery • Aaron

Lun 19 Fév - 11:32

Low (social) battery

J’aime mon nouveau boulot. Même quand je dois quitter la table que je partageais avec Aaliyah et Sydney pour aller dépanner un naufragé de la route. Je dépose un baiser sur le crâne de ma fille avant de partir, promettant que je serai de retour bientôt. Je pense que cela ne devrait pas être super long, le dépannage est situé dans le quartier. Je décide quand même d’aller chercher le camion au garage, il ne manquerait plus que la voiture ne soit pas réparable et je perdrai un temps précieux, aussi bien pour moi que pour le client. Et ça, Gary me le reprocherait lundi matin. C’est comme cela que j’en suis à essayer de me faufiler dans une rue bien bouchonnée par le van en panne garé en vrac avec un camion remorque. Les gens ne sont pas hyper patients et franchement, je les comprend. Je m’approche autant que faire se peut puis je descend de mon véhicule. L’avantage d’un van de cet âge là, c’est que tout ou presque est réparable avec les bons outils et le savoir faire adéquat. Le problème, c’est que c’est encombrant et que je ne pense pas pouvoir faire ça là.

Je le contourne, saluant de bon cœur son propriétaire. Je suis coupé dans mon élan quand je vois à qui j’ai affaire. C’est bien ma veine. Ma phrase s’arrête nette et je ne peux m’empêcher d’être d’une froideur digne de l’antarctique et surtout, qui ne me ressemble pas vraiment. Surtout que j’ai passé des bons moments en compagnie de Gabriel, on en a passées des heures penchés sur mon Aston ou bien couchés dessus. Il n’a pas son pareil pour remonter les pièces qu’il démonte et franchement, même si ça me fait mal de l’avouer, je n’avance plus si vite depuis qu’il ne vient plus m’aider. « On va dire que le plaisir est partagé. » Non, pas vraiment. Mais je ne peux pas laisser mes griefs personnels déteindre sur ma conscience professionnelle. Et surtout, son détachement m’agace. Mes lèvres pincent le filtre de ma clope et je m’avance encore un peu quand il obtempère en ouvrant son capot.

Effectivement, ce truc n’est plus tout jeune. Le moteur luit d’huile et cela me monte au nez. Je n’ai jamais été dérangé par cette odeur, je la trouve même plutôt familière et rassurante. « Probablement… Il se passe quoi si tu essaies de redémarrer ? » Si c’est la batterie, rien ne se passera. Pas même le moindre voyant. Mais cela me semblerait un peu étrange, les batteries sont sensées se recharger en roulant. Cela n’aurait pas du couper d’un coup. « Dans tous les cas, si ce n’est pas la batterie, je ne pourrai pas réparer ça ici ce soir. Je vais devoir te remorquer jusqu’au garage. » Il fait nuit noire. La batterie, je pourrais la changer là. L’alternateur, c’est plus compliqué. Gabriel tape affectueusement son bolide et je soupire. C’est peut être pas grand-chose. Un coup de décrassage, j’en sais rien. Il faudrait que je démonte un peu les choses pour ça.

Il me pose une question un peu plus personnelle et je relève la tête. J’étais bien moi, caché dans les boyaux de son van. « Comme tu le vois, oui. » C’est quoi son délire à enfoncer les portes ouvertes ? Si je suis là, avec une camionnette estampillée du logo du garage de Gary, c’est que je ne bosse plus à l’Everyman. Je n’y étais pas à ma place, même si le patron a été suffisamment sympa avec moi pour me garder malgré mes soucis évidents d’addiction. « C’est autre chose. » Je répond vaguement. Je n’ai pas envie de parler de ma vie avec lui. On est pas amis. « On est pas obligés de se faire la causette, tu sais. On peut simplement se charger de réparer ton van. C’est pour cela que je suis là. » Et plus on papote, plus on bouche la circulation. Les passants râlent de plus en plus. On va jamais s’en sortir si on reste sur le bord de la route.

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Gabriel Faure

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Low (social) battery • Aaron Cess

Re: Low (social) battery • Aaron

Mer 13 Mar - 15:25

Low (social) battery
L'hostilité d'Aaron me glisse dessus comme l'eau sur les plumes d'un canard : je lui offre un sourire pour faire face à son cynisme. C'est dommage parce que je l'apprécie et j'avais aimé travailler sur son Aston. C'était de bons moments et je me demande où en sont les travaux depuis le temps mais c'est normal que je n'y participe plus. Ce serait étrange de me retrouver chez Aaliyah pire, la croiser par hasard. Ma colère s'est calmée très vite je dois dire, je ne risque pas de hausser le ton en la voyant mais je sais à quel point ça va me faire mal. Malgré tout, je regrette ce que nous avons été mais je ne peux pas revenir en arrière. Je ne le veux pas.

Nous nous penchons tous les deux au-dessus du capot ouvert et ça me donne une impression de déjà-vu. Je lui raconte un peu ce qu'il s'est passé, émets mes hypothèses pour avoir son avis. Après tout, c'est lui le garagiste. J'ai évidemment quelques connaissances en mécanique qui me permettent de bricoler ça et là mais je ne suis pas spécialiste à ce sujet. Le voyant de la batterie est déjà un bon indicateur de la panne mais parfois, c'est un petit peu plus complexe que ça.

- Elle sifflote mais ne démarre pas...

Je grimace un peu, tapotant doucement la carrosserie de mon van.

- Ouais... Je m'en doutais...

Arthur a ce sourire satisfait imprimé sur son visage qui en rajoute une couche. Moi, je suis très clairement dépité même si je m'y attendais. Je peux dire adieu à mon voyage et je dois réfléchir à comment rentrer avec tout mon équipement. Ce n'est pas que j'ai pas confiance mais il y a quand même des affaires dont j'aurai besoin là-dedans et je peux pas laisser tout ça encombrer le van s'ils doivent faire des travaux. Ca ne va pas être une mince affaire.

Je le laisse regarder un petit peu l'intérieur de la machinerie de mon van et pour combler le vide, je fais la conversation en posant une question rhétorique. Je retiens de soupirer en entendant sa réponse et me contente de sourire. Ce n'est vraiment pas la peine de rendre la situation encore plus désagréable. Je lève les yeux au ciel quand il me dit qu'on n'est pas obligés de parler.

- C'est déjà assez étouffant comme ça alors imagine en silence. Je te regarde faire sans un mot, c'est juste désagréable.

Je hausse les épaules et sors les papiers du véhicule.

- C'est pas comme si tu ne pouvais pas faire les deux en même temps. De toute façon tu l'as dit toi-même, tu ne peux pas réparer ici.

Je lui tends la carte grise.

- Après si ma simple présence ou ma voix te dérangent, dis-le tout de suite. Je ne pense pas avoir fait quoi que ce soit contre toi.

Aaron Mahoney

Rehab

Re: Low (social) battery • Aaron

Jeu 4 Avr - 19:01

Low (social) battery

Avoir le nez plongé dans le moteur du van de Gabriel me ramène quelques semaines en arrière. Il est vrai que j’ai apprécié bricoler mon Aston avec lui et que ça avançait vite quand il m’aidait. Maintenant ce projet est de nouveau plus ou moins à l’arrêt. Je bricole quand j’ai le temps mais j’avance beaucoup moins vite. Il est vrai aussi que je nourris une certaine animosité envers lui mais je me calme vite, mon patron n’apprécierait pas et Prudence non plus. Je n’ai jamais été un grand fan des petits-amis d’Aaliyah en règle général, parfois à tort je l’admets. Mais je crois qu’elle était vraiment attachée à ce garçon et il l’a faite pleurer, même si cela n’a pas duré bien longtemps. Je n’ai pas tellement envie de bavarder à ce sujet alors je me concentre sur la panne. Le voyant de la batterie est effectivement un bon indicateur. Je sais d’où vient le problème même si je n’en connais pas forcément la cause. Pour l’instant.

Elle sifflote. J’avoue que l’expression de Gabriel me tire un sourire. Je ne l’ai pas entendu moi-même mais j’ai une petite idée du bruit que cela peut faire. Néanmoins, j’ai un peu peur de ne pas pouvoir réparer ça sur le bord de la route comme ça. Encore moins en pleine ville dans les embouteillages, à la nuit noire. « Je pourrais peut-être te dépanner ce soir si tu en as absolument besoin mais il faut au minima ramener ton van au garage. Là comme ça, je ne me vois pas en démonter les entrailles. » Je crois que je vais y passer une bonne partie de la soirée mais il ne doit pas avoir grand-chose. Cela ne serait pas honnête de le laisser repartir et de facturer une nuit de gardiennage pour une batterie à changer. Peut-être que je n’ai pas les pièces nécessaires mais je dois en avoir le cœur net. Je ne suis pas si malhonnête.

Je continue mon investigation à la lueur d’une lampe torche que je suis allé chercher dans mon camion quand il essaye de faire la conversation. Je ne suis pas un grand bavard de base mais là, j’ai juste pas envie de répondre à ses questions. On est vraiment pas obligés de parler, moi le silence ne me dérange pas. Je suis juste là pour travailler, pas pour le reste. « Le silence ne m’a jamais gêné. » Je hausse les épaules avant de me redresser, étirant mon dos. « Non je ne peux pas réparer ici, je vais devoir essayer de le faire démarrer. » Il s’éclipse quelques secondes pour aller sortir les papiers du véhicule et moi j’en profite pour me diriger de nouveau vers mon camion. Je dois essayer de faire redémarrer le van pour l’amener au garage, à défaut de devoir le mettre sur la remorque.

Il me tend la carte grise, je la prend et la glisse dans ma poche arrière. Il revient à la charge et je ne peux m’empêcher de soupirer. « Non, ta voix ne me dérange pas. Ni ta présence. T’es un client comme un autre. Mais tu veux vraiment parler de ça là maintenant ? Il me semble que le plus urgent pour l’instant c’est de dégager ta voiture. » Je lui tend les câbles. « Tiens branche ça à ta batterie, j’ai un chargeur dans mon camion. On va tenter de le faire repartir, qu’on aille au moins jusqu’au garage. » Je m’éloigne, prêt à actionner mon appareil quand Gabriel aura installé les pinces.

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Re: Low (social) battery • Aaron

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