Un an déjà.
La dernière fois qu’il avait assisté aux festivités d’Halloween à Edimbourg, il était accompagné de Violette. C’était le début de leur relation. Il ignorait alors qu’un an plus tard, il arpenterait ces mêmes rues en poussant un landau. En un an tellement de chose avait changé dans sa vie. Mais la plus importante, c’était la venue au monde de cette adorable petite fille qui gigotait dans son landau, les poings fermés et les yeux grands ouvert, intrigué par toutes ces lumières. Lui qui, il n’y a pas si longtemps encore, refusait la seule idée de partager sa vie avec quelqu’un et pire encore, la possibilité d’avoir un enfant. Pourtant aujourd’hui, elle était là, sa petite princesse, Ambre.
Elle n’avait que quelques semaines et pourtant, il se demandait comment il avait pu vivre sans elle jusqu’à aujourd’hui. Elle était devenue ce qu’il avait de plus précieux en ce monde. Il n’imaginait pas un seul instant qu’un si petit être puisse vous apporter autant et à vrai dire il n’avait jamais été plus heureux qu’en découvrant cette fibre paternel qu’il s’ignorait jusqu’alors.
Pour le moment, Ambre n’était qu’un nourrisson, mais à Noël, elle aurait déjà quelques mois et elle pourrait être un peu plus réceptive aux formes et aux couleurs. Cette année, il achèterait le plus grand sapin de Noël qu’il pourrait trouver et la connaissant, il savait déjà que Violette se précipiterait sur une boule de Noël où il serait inscrit « mon premier Noel » avec la date dessus. A partir de maintenant, il savait que toutes ces fêtes qui se profilaient, que ce soit Halloween, Noël ou Pâques, seraient chaque année plus merveilleuse les unes que les autres.

- Alors, comment on va te déguiser l’année prochaine ? En petite citrouille ? Lui demanda-t-il tout en posant sa main sur son petite ventre. Non ? En petite sorcière alors ? En… Leatherface ? Suggéra-t-il en levant la tête pour voir apparaître le terrifiant psychopathe apparaître soudainement.

L’entrée en scène du comédien fut une véritable réussite. On avait beau savoir qu’il allait surgir, nul n’avait pu s’empêcher de sursauter. D’ailleurs son voisin, qui se trouvait juste devant lui, eut un mouvement de recul et lui écrasa le pied. En guise d’excuse, il eut une réflexion sur la frayeur que cette entrée en scène venait de lui causer. Sawyer aurait pu en rester là, répondre d’un hochement de tête, (ou grommeler dans son coin, mais franchement qui avait envie de râler un soir de fête ?) pourtant il n’en fit rien. D’abord parce qu’échanger avec les autres était tout naturellement dans sa nature, après tout, il n’était pas resté barman sans raison, ensuite parce qu’en le heurtant, Sawyer avait vu défiler des images personnels qui ne le regardait pas, comme une femme en pleure dans un lit d’hôpital, ce même homme regardant une bouteille de vodka avec envie, mais il y avait également eut d’autres images qui elles, l’avaient interpellé parce que dans l’une d’elle il y avait vu sa mère qui était entrain de poser pour des photos et dans l’autre, c’était tout simplement Violette qui souriait resplendissante, comme toujours. Pourquoi avait-il aperçu ces deux femmes qui avaient, que ce soit dans le passé ou le présent, une place si importante dans sa vie. Pourquoi les avait-il aperçu dans les souvenirs de cet homme ? Qui était-il ?

- Oui… son entrée était très réussi, confirma-t-il encore un peu perturbé par ce qu’il venait de voir, dans un sourire crispé. Excusez-moi… on se connaît ? Demanda-t-il en le fixant. Je n’oublie jamais un visage et le votre ne me paraît pas inconnu

Outre les images qu’il venait de voir lorsque cet homme l’avait heurté, il y avait eut autre chose. Plus il le regardait et plus il avait cette étrange sensation de familiarité, comme si ce n’était pas la première fois qu’il le croisait. C’était un peu comme la réminiscence d’un souvenirs ancien qui avait été enfui dans les limbes de sa mémoires. Pourtant, il avait beau réfléchir, il n’arrivait pas à se souvenirs où il aurait déjà pu le croiser. Et ça n’expliquait pas pourquoi il avait vu sa mère et Violette dans ses souvenirs

- Je m’appelle Sawyer, se présenta-t-il avant de poser un regard plein de tendresse et d’amour sur le bébé qui babillait dans son landau en essayant d’attraper ses pieds. Et elle, c’est ma fille, Ambre

Photographe ! Il était donc photographe. Effectivement, Sawyer posa son regard sur le magnifique appareil qu’il portait autour du cou, mais après tout cela ne signifiait pas grand-chose. Dans ce genre d’événement, n’importe quel badaud pouvait sortir avec son appareil photo pour tenter d’immortaliser ces moments. D’ailleurs, certains amateurs avaient parfois tout de grands photographes, il suffisait de regarder certains profils présent sur Instagram. Lui-même adorait prendre des photos, et ne se débrouillait pas trop mal. Bien sur, lui avait eut la chance de bénéficier de conseils de photographes de renoms alors que d’autres avaient appris par eux-mêmes. Pour autant, Sawyer ne se sentait pas moins méritant, même s’il avait conscience de la chance et des privilèges qu’étaient les siens. C’est en lui présentant Ambre que l’homme fit le lien avec ce qui pouvait les lier : Violette.
L’homme n’était autre que le photographe chez qui elle avait travaillé quelques temps. Ceci aurait pu aisément expliquer cela, et d’ailleurs, lorsqu’il serra sa main en lui disant qu’il était ravi de faire sa connaissance, Sawyer s’était presque laissé convaincre.

- Merci. Violette va regretter de ne pas être venue quand je vais lui dire que je vous ai croisé. Moi en tout cas, je suis ravi de faire enfin votre connaissance, depuis le temps que j’entendais parlé de vous, je peux enfin mettre un visage sur votre nom.

Elle serait déçue, c’était certain, Sawyer n’était pas sans savoir qu’elle portait une grande affection envers le photographe. Pour sa part, l’américain était ravi de faire enfin sa connaissance car Violette ne tarissait pas d’éloges sur lui. Le blond n’avait jamais eut l’occasion de le rencontrer avant aujourd’hui. C’était d’ailleurs un peu amusant qu’il ait fallut attendre un festival de l’horreur pour enfin faire sa connaissance par le plus grand des hasards. Quelle chance avait-il de faire enfin sa connaissance à ce moment précis alors que tout le temps où Violette avait travaillé avec lui, il n’en n’avait jamais eut l’occasion ? Aucune, et pourtant c’était exactement ce qui s’était produit. D’ailleurs, maintenant qu’il y pensait, il ne se rappelait plus de la raison pour laquelle, elle avait cessé de travaillé chez lui. Il fallait reconnaître qu’ils avaient eut beaucoup d’autre sujets de conversation plus intéressant comme la préparation de la naissance de leur fille mais aussi des changements que tout cela allait apporter dans leur vie.

- Elle va bien, merci. Elle était un peu fatiguée alors j’ai décidé qu’on allait se faire un petit tête-à-tête tous les deux, le temps que maman se repose un peu, ensuite elle nous rejoindra sûrement. Violette adore Halloween autant que moi. On verra bien. Et vous ? Vous êtes là pour le travail ou le plaisir ?

Peut-être un peu des deux cela dit, après tout, l’un n’empêchait pas l’autre. A l’écouter parler et à l’observer, Sawyer avait cette étrange impression de familiarité, comme s’il l’avait déjà rencontré, il y avait de cela très longtemps… Comme s’il le connaissait bien avant que Violette ne travaille avec lui. Et si c’était le cas, il n’y avait qu’une possibilité, aussi infime soit-elle, elle pourrait expliquer bien des choses, notamment le fait qu’il l’ai vu elle, dans les souvenirs de cet homme qui lui paraissait si familier et dont il ne parvenait pourtant pas à se souvenir clairement

- Excusez-moi, je vais vous poser une question un peu bizarre mais… avez-vous déjà travaillé avec des célébrités ? Genre… Linda McLeod ? Je suis son fils