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Jeu 19 Oct - 16:43



J'ai besoin de toi comme d'une infirmière
Que tu m'dises que j'suis hors de danger
Que mon état va s'améliorer
Caleb est à l’école. Yuri n’est pas revenu depuis deux jours. Et les cours se sont terminés plus tôt. La maison est propre, les courses sont faites, le repas de ce soir est prêt … Je ne sais pas quoi faire de ce temps libre. Je crois que ça m’angoisse en réalité, parce que je suis tellement habituée à courir partout, tout le temps, que d’être libre ça … m’angoisse ? Je n’ai même pas mit de musique en fond, pas même un film ou une série pour m’accompagner dans cette solitude. Rien. Seul le tic tac de l’horloge de la cuisine m’accompagne dans ma contemplation du vide. Je pourrais en profiter pour … me maquiller ? Faire quelques photos à poster sur instagram ? Appeler Callie ? Inviter les garçons à faire des jeux de société ? Réviser mes cours ? C’est trop bizarre de n’avoir rien à faire. Et je crois que ça me fait peur de réaliser que je ne sais plus quoi faire, quand mon temps n’est pas accaparé d’impératifs. Quand j’aurais terminé mes études, est-ce que je vais fixer le vide comme ça, pendant des heures ? Avachie sur la table de la cuisine, je contemple le paquet de bonbons “scoubidous” éventré que je grignote depuis déjà quinze minutes. Je pourrais prendre ce temps pour aller faire un peu de sport, ou pour aller me payer un café au Starbucks d’en bas. Ça fait longtemps que je n’ai pas été boire un café. Je pourrais … faire pleins de choses, à vrai dire. Pourtant je reste là, le cul vissé sur ma chaise, à regarder la trotteuse courir sur le cadran. Il faut que je me secoue. Et puis finalement, c’est l'alarme de mon téléphone qui me sort de ma torpeur. Je l’attrape, et je lis : “Youlia”. Mon regard s’éclaire. Bon sang, mais J’AI un impératif ! Je suis presque soulagée, je saute de ma chaise et je range le paquet de bonbons dans le placard, avant d’attacher mes cheveux dans une queue de cheval et de foncer dans l’entrée pour enfiler ma veste. Youlia, c’est cette jeune femme dont j’ai fais la connaissance à la fac, d’une manière peu conventionnelle, je dois bien l’admettre. Soucieuse de son bien-être, j’ai gardé contact avec elle et le courant passe plutôt bien entre nous, je dois bien l’admettre. Je jette un coup d'œil au miroir de l’entrée, j’ajuste mes baby hair qui partent dans tous les sens et je me saisis de ma petite malette où se trouve tout mon matériel de soin. Je crois qu’on peut le dire : Youlia, c’est officiellement pas toute première patiente, en dehors du cadre des études.

Il est plutôt rare que je me rende chez elle, d’habitude, mon emploi du temps ne permets pas malheureusement d’aller la voir, alors on trouve un petit créneau, à la fac ou à la maison pour que je fasse son check-up. La route n’est pas bien longue, et je crois que même si elle l’était, rien ne me mettrait plus en joie que d’aller voir mon amie. Je crois que je dois me rendre à l’évidence : si je ne suis pas utile, j’angoisse. Je ne sais plus vivre pour moi, c’est quelque chose dont j’ai oublié la saveur depuis de nombreuses années déjà. Si je ne suis pas la tutrice de Caleb, si je ne suis pas la sauveuse de Yuri, si je ne suis pas l’étudiante infirmière, si je ne suis pas la caissière de l’Everyman, si je ne suis pas l’amie et l’infirmière de Youlia … Qui suis-je ? Je ne suis pas sûre d’avoir envie de le découvrir. Le tramway me dépose à quelques mètres de la résidence étudiante dans laquelle habite la jeune femme. Habituellement, je ne prends jamais le temps d’observer les façades des habitations, les pots de fleurs qui fleurissent les quartiers ou les formes que prennent les nuages dans le ciel. Aujourd’hui, je lève un peu le nez et j’admire ce qui m’entoure, quelques minutes. Est-ce cela que me reproche Caleb, dans le fond ? D’être toujours et constamment dans un espèce de rush mental infernal ? De ne jamais prendre le temps de partager des choses autres que concrètes avec lui ? Est-ce que c’est pour ça que Yuri me fait la tête en ce moment ? Parce que je ne prend plus ce temps là ? J’avoue que je ne saurais plus comment faire pour le prendre, de toute manière.

J’arrive devant le numéro d’appartement de Youlia et je toque à sa porte, à trois reprises. J’ajuste encore les mèches rebelles qui sautent sur ma tête et quand la porte s’ouvre enfin, je dis joyeusement : “Et bonjour !”. Je lève doucement ma mallette, floquée du signe des infirmières et je souris avec fierté : “Infirmière Lexie, à votre rescousse !”. J’espère au moins faire rire mon amie, avec l’air triomphant que je prends.


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Youlia Kourotchkine
Youlia Kourotchkine
Don't ever call me "Little Flower"
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Pseudo : Nagel / Thibonosaure.
Avatar et crédit : Emily Browning - Nuit.
CW : Harcèlement sexuel - langage vulgaire - sexe - anorexie - consommation de médicaments - trafic d'êtres-humains.
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Occupation : Professeure vacataire, chargée de TD à l'université en relations internationales - doctorante en sciences politiques.
Âge : 34 Quartier : Chambre étudiante dans une résidence située non loin de l'université d'Edimbourg.
Situation familiale : Célibataire ; se considère comme orpheline et fille unique. Elle a en réalité un frère aîné.
Date d'arrivée à Edimbourg : Une première fois en 2015 ; puis revient en 2021.
Don : Aucun. Est encore soumise au don de son ancienne meilleure amie, Adalynn Grey, qui fait que celle-ci peut connaître toutes les émotions de Youlia à toute heure du jour comme de la nuit.

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Jeu 26 Oct - 11:57
LIVE ACTION
Le 17 septembre dernier, Youlia s'était sentie étrangement mal. Un bourdonnement sans fin sifflait dans sa tête et son coeur, appesanti de sentiments nouveaux, l'avait préoccupé durant deux jours entiers. Mélancolique, elle s'était surprise à penser à quelqu'un dont elle avait jusqu'alors cherché à oublier jusqu'au nom : Adalynn ... Obnubilée par ce fantôme de son passé, par cette meilleure amie qui l'avait renié quand, sur le terrible chemin de la réussite, la russe avait décidé de lâcher quelques poids pour progresser plus sereinement jusqu'au sommet de cette tour d'ossements ; représentation métaphorique de tous les sacrifices qu'elle avait dû réaliser pour s'extirper des murs poisseux de son vieil appartement moscovite.

Aujourd'hui, attablée à son petit bureau, sur lequel elle devait jouer des coudes pour coexister avec ses dizaines de manuels, de livres de sciences-politiques ou encore avec les thèses reliées en bibliothèque universitaire de certains de ses prédécesseurs, Youlia tâchait de poursuivre l’œuvre de sa vie en luttant contre les maux de crâne insupportables qui l'assaillaient. Tandis qu'elle pianotait sur le clavier de son ordinateur portable avant de se consacrer alternativement au déroulement de la page Internet avec sa souris, elle prêtait l'oreille à l'effervescent à côté d'elle qui sifflait dans son petit verre d'eau, provoquant un tourbillon d'écumes dans sa destruction qui rompait l'harmonie de son firmament, alors perturbé par un large siphon de bulles blanches. Les doigts posés contre la tempe, elle luttait intérieurement pour se débarrasser de ses pensées parasites et se consacrer toute entière sur le dernier rapport de Richard Sakwa relatant les récentes relations entre Royaume-Unis et Russie à l'aune de la guerre qui allait secouer l'Europe. En parallèle, elle avait encore une quinzaine d'onglets d'ouverts qui nuisaient à la vélocité de son ordinateur qui, comme un coureur en fin de course, haletait bruyamment et rendait la manipulation de ses touches difficile tant il évacuait avec peine la chaleur générée par les recherches ininterrompues de la doctorante.

Aussi, comme pour lui rajouter encore plus de difficultés, un mail arriva par la même occasion dans sa boîte personnelle et apparut en plein écran. C'était Walton. Son directeur de thèse. Bonjour. Blabla. Que tu avances bien. Blabla. Pense à te détendre un peu. Etc. Je peux t'y aider. Beurk. Prendre un verre ? Smiley glauque. Frisson d'horreur. Bisous. Slurgh. Toujours aussi pressant. Aussi répugnant. A la lecture de son invitation des plus déplacées, mais dont elle avait désormais l'habitude, 'Lia serra les dents par réflexe et, sans prendre la peine de lui répondre, ferma la fenêtre qui laissa alors place à un texte long et harassant qui la fit soupirer tandis qu'elle s'avachissait désormais contre le dossier de son siège ; vulgaire petite chaise en bois couverte d'un mince oreiller à fleurs à peine confortable. Se saisissant de son médicament qui avait fini de fondre dans l'eau, elle but en une longue lampée le contenu dégoûtant de son verre et grimaça avant de déposer celui-ci entre deux énormes bouquins aux reliures monochromiques.

Depuis 9h ce matin, après qu'elle ait fini son café quotidien, elle s'était mise au travail et n'avait pas décroché son regard un seul instant de son petit écran quatorze pouces. La lumière bleue, sans doute, avait eu raison de ses yeux et elle soupçonnait à raison que ses maux de crâne soient en réalité des migraines ophtalmiques. Idiote comme elle était, elle n'avait même pas mis ses lunettes et s'était donc abimé les yeux depuis ... Combien de temps, déjà ? Se questionnant rapidement là-dessus, elle se leva finalement de son siège, le cul endolori par ses longues heures de travail, et attrapa son téléphone qui chargeait péniblement sur sa table de chevet ; le chargeur plié dans tous les sens pour permettre au courant de cheminer convenablement dans son long fil croqué de partout. Quand elle alluma son portable, elle vit apparaître « 15h07 » en gros. Bravo Youlia, tu as même oublié de manger ce midi. Par contre, croyez-le, ce qu'elle n'a pas oublié, c'est de s'en griller déjà trois depuis qu'elle était réveillée. Son cendrier, déposé sur le rebord de sa fenêtre entrouverte, en témoignait : il était gorgé de déchets incinérés et avait, déposé sur chacune de ses extrémités creusés dans la pierre, trois cadavres en décomposition. Le dicton était formel : jamais trois sans quatre ; quelque chose du genre, alors, après un soupir, elle dégaina un nouveau bâton de nicotine qu'elle glissa entre ses lèvres.

Sarcastique, elle pouvait bien ironiser volontiers sur sa consommation de tabac et de café noir néanmoins, elle était réaliste et se rendait bien compte de son horrible dépendance. Cependant, ce qu'elle savait aussi, c'était que sans cela, elle ne pourrait très certainement jamais rendre ses articles en temps et en heure ou préparer les quelques cours de travaux dirigés qui lui avaient été confiés en début d'année scolaire pour décharger Walton, lequel profitait alors très certainement de ce temps supplémentaire pour draguer de jeunes et innocentes licence 1 qui venaient goûter à la liberté universitaire et désiraient être en contact avec l'Intelligence même en fréquentant les bancs de la faculté. Enfin, Walton, l'Intelligence même ... Plus elle le fréquentait, moins la russe en était convaincu. Il était reconnu pour ses recherches et globalement fort apprécié néanmoins, elle estimait que l'intelligence n'était pas seulement les facultés de réflexion devant une copie mais aussi un savoir-être quotidien or, goujat comme il l'était, Dominic Walton donnait surtout l'impression de laisser penser son sexe une fois sur deux quand il voyait au loin osciller le fessier d'une jeune femme à peine adulte. Un porc comme on en fait tellement maintenant ...

Tandis qu'elle était désormais plongée dans ses pensées, s'étant imposée une petite pause dans la rédaction de sa thèse, Youlia entendit frapper à sa porte. Étonnée, puisqu'elle n'attendait personne et qu'aucun de ses voisins ne venait troubler son travail habituellement, elle se rendit jusqu'à celle-ci, inspecta d'abord le judas et, voyant Lexie derrière, elle jura un peu en consultant par la même occasion son téléphone qui, il est vrai, faisait apparaître la notification "LEXIE" en gros, juste dessous l'heure.

« Merde ... »

Tirant la chaîne qui retenait fermée la porte tout en tournant à deux reprises la clé dans sa serrure, elle ouvrit finalement à la belle blonde qui, comme pour se justifier, leva sa valise blanche et arbora fièrement le caducée d'Asclépios. Lexie, c'était en quelque sorte l'infirmière personnelle de Youlia. Une jeune femme qu'elle avait rencontré précédemment sur le campus et qui, après un petit malaise, était devenue une amie proche qui s'inquiétait réellement de son état et lui avait fait jurer à plusieurs reprises de venir la voir quotidiennement afin de vérifier sa tension ou sa glycémie, par exemple.

« Lexie ! » Elle sourit malgré tout. Un sourire un peu forcé, à vrai dire, tandis qu'elle avait glissé sa cigarette dans sa main droite accrochée à l'arcade de sa porte comme pour la lui dissimuler. « J'avais pas vu l'heure passer. J'ai complètement oublié que je devais venir te voir aujourd'hui ... »

En règle générale, c'était à elle de bouger, en vérité. Les deux jeunes femmes se ressemblaient sur de nombreux points et leur passion commune était le surmenage. Ne voulant pas imposer à Lexie le déplacement, puisque ce n'était pas sa responsabilité à elle de prendre soin du corps de Youlia mais bien à Youlia elle-même, il était coutume que ce soit la petite brune qui se rende chez elle pour un rendez-vous médical d'un quart d'heure maximum. Elle s'en voulait un peu de ne pas avoir fait attention à la date du jour et d'avoir, ainsi, oublié sa visite hebdomadaire.

« Rentre, je t'en prie ! »

S'écartant, elle la laissa découvrir sa petite chambre d'étudiante aussi grande qu'une boîte à chaussures. Dans celle-ci, il n'y avait qu'un lit simple perdu dans un coin, un petit bureau vomissant des feuilles en tout genre, une corbeille à papier et un nécessaire de cuisine. Aussi, il y avait, posé sur son lit, d'un air triomphant et inquisiteur, le seul colocataire de la jeune russe : sa chatte, Titania, nommée en hommage au personnage éponyme de Shakespeare dans l'une des pièces préférées de Youlia, Le Songe d'une Nuit d'Eté. L'animal, un chat bleu russe, toisait du regard la blonde qui venait d'entrer dans son territoire et hérissait un peu son poil. Si Lexie était déjà venue, elle connaissait assurément celle qui était surnommée affectueusement Titi par sa propriétaire et dont la particularité était d'avoir les griffes baladeuses sur les corps étrangers. Quoi qu'en dise Youlia, il fallait toujours se méfier de l'eau qui dormait ...

« Tu peux t'asseoir sur le lit, si tu veux. Un café ? »
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Lun 30 Oct - 14:56



J'ai besoin de toi comme d'une infirmière
Que tu m'dises que j'suis hors de danger
Que mon état va s'améliorer
Le bruit de la chaîne m’indique que mon amie est sur le point d’ouvrir la porte et je me redresse légèrement, brandissant devant moi ma petite malette, floquée du bâton d’Asclépios. Un large sourire orne mes lippes et il ne me faut pas plus d’un coup d'œil pour remarquer les traits tirés de ‘Lia, ainsi que le sourire crispé qu’elle m’offre en retour. Rapidement, l’odeur de la cigarette me parvient aux narines et je ne peux retenir un petit froncement de nez. Je déteste ces odeurs-là, mais tant qu’elles ne sont pas chez moi, je n’ai pas grand chose à dire. Même si, sincèrement, vu l’état de santé de Youlia, je ne suis pas sûre que ce soit une excellente idée. La jeune Russe se confond en excuses, m’avouant qu’elle avait complètement oublié qu’elle devait venir me voir aujourd’hui et je hausse les épaules : “Ne t’en fais pas, pour une fois, je me suis dis que j’allais venir. Comme moi, on est plutôt complémentaires !”. Invitée à entrer, je pénètre dans le petit appartement exigu qu’occupe mon amie depuis que je la connais. Bon, peut-être que l’ancien n’était pas exactement le même, mais je dois avouer : je ne suis pas venue assez souvent pour me souvenir de détails pareils. Immédiatement, je remarque la pile de feuilles sur le bureau, ainsi que l’animal sur le lit, dont le poil se hérisse à ma simple vision. Ma lippe inférieure se retrousse légèrement dans une moue enfantine, quand je vois cette petite boule de poils au pelage gris anthracite. Vu sa réaction, je ne me risque pas à aller la caresser, mais je fond littéralement. Un jour, quand j’aurais plus de temps, je suis sûre que j’aurais un petit chat, moi aussi.

J’entends à peine Yulia me dire que je peux m’asseoir sur le lit, en revanche j’entends très bien sa question. Je secoue négativement la tête et je me tourne vers elle en souriant : “Non merci, c’est gentil, j’en ai déjà bu deux depuis ce matin, je ne vais jamais dormir si j’en prends encore un !”. Il y a un petit rire qui s’échappe de ma bouche et je pose ma valisette sur le lit, en prenant garde à ne pas déranger le félin. “Comment tu te sens en ce moment ?”, j’attaque directement dans le vif du sujet, sans vraiment regarder autour de moi. Je suis ici pour prendre soin d’elle, m’assurer que tout va bien et l’envoyer chez un médecin à coups de pieds aux fesses si quelque chose n’est pas normal. Je n’ai pas encore le pouvoir de faire des prescriptions de bilans sanguins, mais ce jour viendra tôt ou tard. Professionnelle, je sors mon tensiomètre. Chacun de mes instruments sont rangés de façon quasi militaire dans leur boîte, et ils sont tous chouchoutés religieusement. Très bientôt, je serais officiellement infirmière, idéalement à l’hôpital dans le service pédiatrique. J’utiliserai le matériel de l’hôpital, mais je garderai celui-ci, en souvenir de ces années intenses, mais si jolies. Je m’approche de Youlia, en lui demandant de relever la manche de son haut, afin de prendre sa tension : c’est un petit rituel, on commence toujours par ça. “Est-ce que tu dors bien ? Tu as mangé aujourd’hui ?”, je sais que Youlia est en proie à des TCA. C’est un problème que j’ai rencontré à de nombreuses reprises lors de mes stages et il est toujours difficile à prendre en charge, parce qu’il varie selon chaque patient atteint. Un même trouble sera complètement différent d’une personne à l’autre. Pour alléger l’atmosphère, je secoue la tête et je dis d’un air taquin : “Et non, la cigarette, ça ne compte pas comme un repas !”.

La tension qui s’affiche est un peu basse, ça me fait pincer les lèvres. Ce n’est pas non plus très nouveau, la tension de la jeune Moscovite est rarement excellente. “T’es un peu basse aujourd’hui, est-ce que tu as bu de l’eau ?”. C’est tout bête, mais bien s’hydrater peut aider à conserver une tension normale. Couplé à pleins d’autres facteurs, bien entendu ! Mais déjà, si Yulia buvait un peu plus d’eau durant la journée, ça pourrait l’aider un peu. Je range mon tensiomètre en attendant une réponse à ses questions et j’autorise mon regard à divaguer un peu dans la pièce. Il y a quelques photos accrochées non loin du bureau et je détourne rapidement le regard. Pourtant, l’une d’elle m’appelle presque. Je la regarde à nouveau et …

Merde. L’appartement de Youlia s’est transformé, il n’y a plus de petite chambre exiguë. Il y a de la neige partout autour de moi et je suis en face d’une jeune femme, que je devine être Yulia et d’un garçon, dont je ne connais pas le prénom. La langue qu’ils parlent est totalement étrangère à mon oreille, c’est du Russe. Je ne comprends pas un seul mot de ce qui est en train de se dire dans cette scènette dont je ne suis que spectatrice. Je comprends pourtant que j’assiste à un moment en famille. J’ignore combien de temps ça dure, mais quand je reprends mes esprits, je suis assise sur le lit, complètement désorientée. J’ai le regard dans le vague et il n’y a aucun mot qui sort de ma bouche, je suis simplement ici, tétanisée, à attendre que ça passe. Finalement, quand mes sens se remettent peu à peu à fonctionner, je demande : “Pardon … qui est-ce ?”. Du bout de l’index, je désigne la photo, sans plus oser la regarder. J’ai peur d’être à nouveau aspirée à l’intérieur.


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Occupation : Professeure vacataire, chargée de TD à l'université en relations internationales - doctorante en sciences politiques.
Âge : 34 Quartier : Chambre étudiante dans une résidence située non loin de l'université d'Edimbourg.
Situation familiale : Célibataire ; se considère comme orpheline et fille unique. Elle a en réalité un frère aîné.
Date d'arrivée à Edimbourg : Une première fois en 2015 ; puis revient en 2021.
Don : Aucun. Est encore soumise au don de son ancienne meilleure amie, Adalynn Grey, qui fait que celle-ci peut connaître toutes les émotions de Youlia à toute heure du jour comme de la nuit.

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Ven 10 Nov - 21:31
LIVE ACTION
   Malgré l'accueil hasardeux, Lexie semblait étrangement heureuse d'être là. De venir, comme elle le disait si bien, « à la rescousse ». En vérité, elle exagérait à peine en disant cela. Elle la secourait très certainement, comme d'habitude. Si elle n'était pas venue, elle se serait encore laissée happer par le travail et ensevelir sous tous les documents qui formaient une tour des plus instables sur son bureau ; misérable Babel qui voulant tutoyer les cieux allait bientôt mourir sous sa propre taille. Alors, prestement, la petite brune l'invite à entrer. Ce n'était pas la première fois qu'elle voyait sa chambre ; elle devait avoir l'habitude de son désordre et ne lui ferait sans aucun doute aucun commentaire dessus. Cependant, la cigarette, peut-être. Alors, à la manière d'une collégienne prise sur le fait par sa mère, Youlia la lui cachait pour l'instant honteusement dans son dos. Comme si la fumée qui dansait dans son dos était dû à la chaleur de ses fesses ... D'ailleurs, la honte, elle l'avait aussi parce qu'elle avait oublié Lexie aujourd'hui. Fort heureusement, celle-ci ne sembla pas lui en tenir rigueur.

« Il semblerait, oui. » Répondit à sa remarque la russe tandis qu'elle la faisait prendre ses aises dans son alcôve.

Jouant les bonnes hôtes, l'étudiante suivit l'ordre des commodités habituelles pour respecter au mieux l'étiquette mais se heurta à un refus de son infirmière personnelle qui se défendait d'avoir déjà bu par deux fois un café dans la journée. Pour Youlia, deux cafés, c'était loin d'être suffisant ... Sans sa dose de caféine quotidienne, elle ne savait si elle serait capable de réaliser ne serait-ce que le quart de ses activités tant elle était dépendante à cette douce drogue qui avait chez elle l'effet d'un coup de nitro dans le vieux moteur ronronnant qu'était désormais son corps. Aussi, en plus de refuser une boisson chaude, la jeune femme ne sembla pas non plus encline à s'installer brièvement sur le lit ; seul siège à disposition dans la chambre de bonne de son amie mais déjà occupé par un camarade à poils. Titania, d'ailleurs, en observant le manque d'intérêt de l'inconnue pour son territoire abaissa son dos qu'elle avait rendu précédemment aussi menaçant qu'une large scie prête à découper le popotin qui oserait passer son Rubicon.

Visiblement, si la blonde était là, c'était pour une raison précise : la santé de Youlia, et rien de plus. Tant pis pour la tentative d'esquive, elle allait devoir y passer. Se connaissant, elle avait très certainement une mauvaise tension et ne s'était toujours pas alimenté assez puisque son dernier « vrai repas » - deux tartines de beurre et de confiture aux mûres - devait dater de la veille ; durant l'après-midi. Il était pénible cependant pour elle de se contraindre à ingurgiter des aliments quand sa gorge ou son ventre se nouaient alternativement et ne laissaient rien passer de plus que l'oxygène, le tabac ou les infusions torréfiées. Les autres aliments dont elle bénéficiait dans son petit séjour n'étaient que des boîtes de haricots blancs, des raviolis et quelques sachets de pâtes ; avec peut-être, si elle avait de la chance, un œuf ou deux au réfrigérateur. De quoi faire une vraie ripaille ...

« Euh, bien. » Mentit-elle, sans pour autant se dire qu'elle ferait avaler des couleuvres à son infirmière personnelle.

Bien entendu, cette affirmation relativement bancale ne suffit aucunement à lui épargner la corvée du tensiomètre. Habituée, la russe retroussa l'une des manches noires de son petit haut et dévoila son bras rachitique qu'elle tendit à Lexie afin qu'elle puisse passer autour son instrument de mesure. Contrairement à elle, la petite blonde semblait bien plus organisée dans son travail, à en croire sa mallette. Cela forçait le respect aux yeux de Youlia qui la savait acharnée à la tâche, tout comme elle, et qui découvrait en cette jeune demoiselle des capacités insoupçonnées puisque, de son point de vue personnel, il était jusqu'alors impossible d'être et travailleuse et structurée ; étrangement.

L’œil fixant les aiguilles qui clignaient d'avant en arrière à mesure qu'elle appuyait sur la poire en caoutchouc qu'elle avait en main, la russe plissa ses lèvres dans une moue boudeuse. Si elle jouait sur ce terrain-là, elle pourrait difficilement lui cacher qu'elle avait encore tiré sur la corde dernièrement.

« Je dors, je dirais que c'est déjà bien, non ? » Connaissant ses habitudes, c'était assez remarquable. Il était fréquent que lors de grosses semaines, elle ne s'accorde qu'un bref somme sur sa chaise de bureau avant de s'y remettre d’arrache-pied. « Si les cigarettes ne comptent pas, alors non. » Elle savait bien que malgré tout, la plaisanterie serait relativement peu tolérée quand bien même c'était Lexie qui l'avait initiée. C'était surtout un moyen pour elle, sans doute, de couper l'herbe sous le pied de sa camarade et d'ainsi la contraindre tout de même à lui révéler la vérité.

Les résultats obtenus ne semblèrent pas plus inquiétés que cela Lexie qui, malgré tout, afficha un air contrarié. Ouf. La jeune femme s'attendait à un résultat des plus négatifs et fut presque rassurée de ne voir qu'une banale grimace tirait le visage de son amie.

« Je bois surtout des cafés pour me maintenir éveillée et dynamique. » Avoua t-elle désormais en se sentant un peu plus légère en comprenant qu'il ne s'agissait sans doute que d'une mauvaise hydratation de sa part. « J'ai quand même toujours une bouteille à proximité mais j'en bois assez peu. » Dit-elle alors en sortant de la porte de son frigo, qui se révéla être un grand espace blanc et vide.

Le temps qu'elle revienne de sa petite cuisine, enfoncée dans un mur et légèrement dissimulée depuis le lit, Youlia découvrit la jeune écossaise comme absorbée par quelque chose. Ses yeux étaient vides ; son regard, absent, dirigé vers le bureau de la russe qui, avant même qu'elle ne se tourna pour voir ce qui intriguait tant la jeune infirmière, fut interpelée par celle-ci au sujet d'une photo. Non, pas une photo. La photo. Son sang se glaça. Et, si elle avait décidé de l'ausculter à ce moment précis, elle aurait sans doute découvert derrière la statue de givre qu'elle était devenu un coeur alerte qui, après un battement manqué, avait entrepris de rattraper sa seconde perdue en effectuant une course folle dans la poitrine de 'Lia. Ses lèvres lui parurent sèches. La cigarette brûla le bout de ses doigts, la contraignant à lui écraser la tête dans son cendrier, situé à sa fenêtre. Titania émit un ronronnement, comme si elle avait perçu la soudaine panique de la brune qui attrapa le sommet du cadre qu'elle plaqua contre le bois afin d'en dissimuler le portrait.

« C'est .. Personne. »

Contre l'ébène du pupitre, il y avait une petite fille dissimulée par une averse de flocons ; grand sourire exagéré, petite dent manquante qui faisait d'elle une jolie perle irrégulière. A ses côtés, un grand garçon en manteau bleu. A moitié découpé par le cadrage. Dont on ne percevait, en réalité, qu'un quart. Déchirée en partie, sans réellement être allée au bout du geste. Se résignant à garder de lui une petite partie. Parce qu'il y avait toujours eu, au fond, une bonne partie chez Niki'.

Moscou, 2000.
Deux soirs avant, l'Homme a célébré son entrée dans le troisième millénaire. C'était un événement, qu'ils ont dit à la télé. Dmitri avait beaucoup bu et n'avait rien voulu célébré du tout. Alors avec Nikita, Youlia avait simplement mangé des biscuits devant la télévision une fois que leur géniteur s'était endormi dans leur unique fauteuil, les contraignant de ce fait à s'asseoir à ses pieds sur un tapis qui gratte. Le présentateur avait parlé de grande ère pour l'Humanité. Ils ont changé de chaîne.

Ainsi, lors de la prise de cette photographie, Youlia avait dix ans. Elle allait sur sa onzième bougie. Il avait neigé sur Moscou, comme souvent. Nikita et elle ont décidé de sortir pour célébrer enfin l'an 2000. C'était la bonne époque. Celle où, dans le blanc immaculé de la capitale, dans le blanc immaculé de leur vie, l'un poussait l'autre qui tombait dans ce grand espace vierge et doux. Un grand tapis de jolies plumes blanches. Alors oui, parfois ils repensaient à Mama. Parfois, ils étaient tristes. Parfois, ils voulaient en finir. Mais à chaque fois ils en riaient. Nikita s'assurait d'ailleurs que Youlia en riait bel et bien, qu'elle n'y pensait pas vraiment. Elle ne savait pas mais disait que non, elle n'y pensait pas vraiment. Alors ils continuaient de jouer.

Cette photographie, c'était Ilan Ryabinine qui l'avait prise. Un ouvrier édenté, fou mais pas effrayant. Lui aussi il lui manquait une dent. Mais pas une dent de lait. Alors Youlia le lui rappelait et se moquait de lui. Ryabinine avait beaucoup d'autodérision et s'amusait donc à sourire d'autant plus. Il avait la capacité folle de faire ressortir encore davantage ses dents, tant et si bien qu'on aurait presque eu l'impression qu'il pouvait les catapulter l'une après l'autre pour abattre ses ennemis. Parce qu'Ilan Ryabinine avait fait la guerre, disait-il. Il fallait dire qu'il était très vieux et qu'il n'était donc pas étonnant de le savoir soldat de l'armée rouge, rescapé de la Grande Guerre.

Cette photographie, c'était beaucoup de souvenirs pour Youlia. C'était la seule photo de son frère qu'elle avait conservé car, à l'époque, elle en était sûre, puisqu'ils n'avaient pas encore été séparés et que Niki' ne s'était pas mis à faire d'elle sa priorité, il était encore Niki' le grand-frère aimant et pas encore Niki' le grand monstre. Alors elle l'avait épargné. A moitié. A un quart. Elle le regardait avec nostalgie, et parfois pleurait.

« On peut changer de sujet, dis ? » Demanda d'une toute petite voix presque enfantine la soviétique qui se sentait gorgée de petites larmes qu'elle parvenait encore à garder sous verrou.

Elle sourit un peu, se forçant assez pour faire sentir le malaise. Puis elle s'approcha de son lit et saisit Titania qui lui bondit dessus afin de se blottir contre sa poitrine, enroulant sa queue autour de son cou comme pour lui apporter le soutien dont elle avait visiblement besoin.
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