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Yoni Tayeb
Yoni Tayeb
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Pseudo : Nuit d'orage
Avatar et crédit : Tomer Kapon + moiii + cs par Khainy ♥
CW : Mort, maladie, escroquerie
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Colorful dreams + Alistair Z9cp
Occupation : Libraire, possédant sa propre boutique (The Rebecca's Book)
Âge : 38 Quartier : Niddrie
Situation familiale : en train de se faire briser le coeur par Saevus, le gros catfish.
Date d'arrivée à Edimbourg : Sa naissance
Don : Ses mensonges façonnent le passé. Ce n'est pas systématique et souvent, ce qui est modifié est meurtrier.

Pour contrer son don, Yoni s'est promis de ne plus mentir. Au nom de ça, il a la fâcheuse tendance à dire tout ce qui lui passe par la tête.

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Dim 8 Oct - 20:12
colorful dreams
Ce soir-là, Yoni avait épargné son ami et lui avait rendez-vous ailleurs qu'au Palm Paradise. L'ambiance dans laquelle ils baignaient était bien différente. Les lumières verdâtres et les ornements à l'effigie du monstre de Frankenstein aurait pu être une installée précoce de la décoration d'Halloween mais il n'en était rien. Le bar ressemblait à cela toute l'année, caché dans une ancienne église désacralisée aux grands vitraux colorés. Les habitants du coin ne trouvaient plus cela exotique et y venaient simplement pour prendre une bière ou manger une pizza. C'est le prix de ces dernières qui avait attiré Yoni, la première fois. Depuis, il y revenait dès que son compte en banque le lui permettait, c'est-à-dire rarement. La clientèle qui les entourait était hétéroclite mais pas gênante. Il y avait des rires, du mouvement, sans que personne ne soit trop bruyant.

— J'aime pas cette barmaid, j'ai l'impression de la connaître, mais je sais plus d'où.

Il reposait son verre à moitié vide, la tête tournée en direction du comptoir en bois sombre derrière laquelle s'activait une femme entre deux âges, la poitrine tatouée et les cheveux sombres. Ce n'était pas une cliente, il en avait l'étrange certitude. Il devait la confondre avec une autre. Ce n'était pas si important, mais les quelques verres d'alcool déjà avalés faisaient tourner le doute dans le crâne de Yoni. Pour se forcer à penser à autre chose, il passa sa main sur son visage et redonna son attention à son ami. C'était toujours aussi sympa de réussir à le voir, malgré ses horaires de médecin. Il arrivait au libraire d'oublier qu'Alistair s'était installé pour de bon dans cette ville et n'était pas reparti depuis leur dernière soirée passée ensemble.

— Ton frère, on aura la chance de le voir en fin d'année ou même pas ?

Yoni s'enfonçait au fond de son siège en parlant. Il était tenté de boire rapidement mais il finirait ivre et pauvre en moins de deux heures. C'était dur d'apprendre à être raisonnable, à son âge. Dur et injuste.

Lorsqu'il regardait Alistair, il ne pouvait pas s'empêcher de voir Alaric. Ils avaient des traits en commun, à moins que ce ne soit l'alcool qui déformait tout. Cela faisait aussi un moment que Yoni n'avait pas croisé l'aîné McClelland. Un trop long moment à son goût et l'ivresse le rendait déterminé à corriger cela. Peut-être qu'il aurait dû voir dans ce sentiment la preuve qu'il fallait rentrer chez lui avant de risquer de dire n'importe quoi et tenter sa malédiction, mais il était trop heureux d'être dehors et en bonne compagnie pour l'envisager. Une autre idée, moins sage, lui traversa le crâne et il gigota pour sortir son téléphone de sa poche arrière. Sans demander l'avis de l'intéressé, il prit Alistair en photo et entreprit de l'envoyer à Alaric pour lui dire qu'il était obligé de se rabattre sur le mini-lui pour combler le manque. Peut-être qu'une taquinerie aux relents culpabilisateurs suffirait, ça valait le coup de tenter. Fier de sa bêtise, il fit glisser son portable sur la table (collante d'alcool) pour la montrer à son ami. Il n'avait même pas remarqué que le message peinait à s'envoyer et que la photo s'affichait bizarrement, comme si l'appareil n'avait pas su sur qui ou quoi faire la mine au point.

— Regarde ce qu'il m'oblige à faire pour obtenir son attention. Peut-être qu'on devrait lui envoyer une photo de nous deux avec le Frankenstein de là-bas. Ça le ferait sauter dans sa voiture, t'en penses quoi ?

Il rigola à gorge déployée avant de boire la moitié de ce qui lui restait dans sa pinte. Ça avait un léger goût d'insouciance adolescente. Lui, encore plus fauché qu'à l'époque, Alistair plus marrant que pendant son mariage. C'était le dernier qui manquait à l'appel, mais le libraire avait bon espoir de changer cela.

@Alistair McClelland



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Alistair McClelland
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Occupation : Pédiatre à l'hôpital d'Edimbourg, animateur de groupe de paroles sur l'addictologie
Âge : 35 Quartier : Loft à New Town
Situation familiale : Séparé, en couple avec Poppy, père de Ian, cinq ans (garde partielle)
Date d'arrivée à Edimbourg : Septembre 2022
Don : Un peu comme s’il portait des lunettes teintées, sa vision change en fonction de la personne qui se trouve le plus près de lui. Cette dernière est heureuse ? Le filtre est rose. En colère ? Le filtre est rouge. Triste ou mal à l’aise ? Il sera bleu ou vert.

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Dim 15 Oct - 20:41
colorful dreams
Nous sommes là, deux trentenaires dans la fleur de l’âge, à profiter de notre soirée à boire des coups en se marrant. Après plus d’un an à vivre séparé de Mérédith, j’ai l’impression d’avoir appris à être moins sérieux. Entendons-nous bien, j’adore la vie que je mène ici à Edimbourg. J’y ai fait de belles rencontres, j’ai un travail qui me plait, et je peux côtoyer régulièrement des anciens amis comme Yoni. Mais mon fils me manque. Il y avait une certaine qualité de vie à Glasgow que j’ai l’impression d’avoir perdu ici. Je pensais que me rapprocher de mon père améliorerait nos relations, mais c’est comme si j’étais revenu au point mort. Je suis grand maintenant, je n’ai pas à me plaindre. Déjà qu’il ne me consolait pas quand je revenais avec des bleus à la mâchoire du hockey, pourquoi l’aurait-il fait maintenant ? Certaines mentalités ne changent pas. Avec Yoni c’est cool, on retrouve un âme d’enfant. J’aurai jamais accepté de faire ce genre de choses une fois posé avec ma femme. J’ai mal au ventre à force de rire, et je suis obligé de me restreindre pour boire afin de ne pas enquiller verre sur verre. Depuis quelques minutes, nous nous sommes un peu calmés. Mon regard suit dans la direction indiquée par Yoni. Je ne suis pas physionomiste, je n’ai aucune idée de si j’ai déjà vu cette personne. Enfin si, ça fait une heure qu’elle nous passe sous le nez pour servir des clients. Les carreaux de l’église lui confèrent une allure rosée. Enfin, ça c’est plutôt lié à ma capacité de super-héros secret. Enfin j’crois. « C’est elle qui t’a apporté ton deuxième verre, non ? Elle a l’air gentille ». Que nenni. Elle a un peu ce look qu’on qualifie de gothique, avec ces tatouages et ces cheveux que je devine sombres malgré la colorimétrie de ma vision.

Pourquoi Yoni parle t-il de mon frère ? Je geins en pensant à Alaric et à sa vie de famille réussie. Il est pas plus gâté que moi concernant l’attention paternelle, mais lui au moins, il a pas de meuf qui l’a trompé en lui faisant un enfant dans le dos. Je sais qu’a la base, c’est lui et Yoni qui sont méga potes mais dieu sait comment, j’ai réussi à m’intégrer dans le duo. On a pas un méga écart d’âge, ça a surement dû jouer. « Il est revenu à Hogmanay l’année dernière. J’imagine qu’avec les soucis de ma frangine, on va vouloir qu’il vienne passer quelques jours ». J’ai envie de hausser les épaules. Je lui ai pas demandé, c’est loin encore. J’essaye de repousser la main de mon ami lorsque je le vois me braquer l’appareil-photo sur moi, mais je ne suis plus aussi vif qu’avant de passer la première commande. Je me penche quand même pour constater les dégâts mais je suis obligé de plisser les yeux pour comprendre ce que je vois. Ou j’ai une tête vraiment horrible, ou cette photo a juste été très mal prise. Peut-être les deux. « Evidemment qu’il reviendra, vu nos gueules il pensera qu’il nous est arrivé un truc de dingue ». Je rigole, un peu moins fort que Yoni qui se laisse vraiment aller et je me tourne pour regarder ledit Frankestein. Ce faisant, j’ai l’impression qu’un flash aveuglant me passe devant les yeux et je mets ma main devant pour me protéger. « Putain je vois plus rien ! » je hurle en manquant me vautrer du tabouret sur lequel j’étais resté en équilibre. Je reste ainsi prostré de longues secondes avant d’oser écarter mes doigts. La lueur a disparu mais….

Je me redresse d’un coup, en clignant à plusieurs reprises. Est-ce que c’est comme ça, que les gens normaux « voient » ? Non quand même pas. J’ai l’impression d’être face à un magicien qui tente de m’hypnotiser, sauf que c’est le monde, et pas juste quelqu’un qui fait ça, et ça, ça n'a rien de normal. Je me raccroche d’une main au comptoir. Je suis habitué à une certaine monochromie. Je connais toutes les variations du rose, du bleu et du vert. Les autres couleurs, je ne les vois que ponctuellement. Là, il y a un peu de tout. Du violet, du jaune. Mais pas juste du violet et du jaune. Non, un violet et un jaune pétant, presque fluo. Pareil pour les autres palettes de couleurs. S’en serait presque agressif si je les fixait trop longtemps. Même la boisson dans mon verre a pris une teinte bizarre. Je la repousse, parce que d’un coup, j’ai plus vraiment envie de la boire. De plus, je mets tout ça sur le compte de l’alcool. Je me rassois calmement sur mon siège en prenant une grande inspiration. Mais quand je regarde de nouveau Yoni, j’ai juste envie de rire de nouveau. On dirait un clown avec ces cheveux violets et son teint jaune. « Alaric il reviendra juste pour toi, je parie. Moi il me voit trop souvent. En fait, je parie que si tu lui envoyais un message en lui demandant expressément de venir parce que tu peux pas vivre sans sa présence, il débarque dans l’heure ! ». C’est probablement faux, mon frère n’a jamais manifesté ce genre de sentiments un peu ambivalents envers Yoni, c’est juste un pote. Réciproque, pareil. Je lorgne de nouveau sur le téléphone et m’en empare pour rédiger ledit sms. « Voilà. Plus qu’a attendre ». Je souris, satisfait. Heureusement, Alaric n’est pas vraiment le genre à regarder son portable toutes les cinq minutes, qui plus est à cette heure. Il était sûrement avec sa femme en train de se lancer un film philosophique et barbant, les enfants paisiblement couchés et silencieux, alors on aurait qu'a supprimer ce message et il ne le lirait jamais. Bordel, Ian me manquait vraiment quand même.




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Colorful dreams + Alistair Empty Re: Colorful dreams + Alistair

Mar 14 Nov - 1:53
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Elle n'était pas terminée, mais c'était une bonne soirée. Elle avait rempli son rôle et avait détaché Yoni de ses problèmes quelques heures. Il espérait qu'elle avait le même effet sur Alistair, mais le rire de ce dernier le confortait dans l'idée que le sentiment était partagé. Dans un moment de creux, il parla de la familiarité de la barmaid. Sans raison. Simplement parce que le libraire n'était pas du genre à garder ses pensées pour lui-même. Le commentaire d'Alistair le fit se demander si c'était une façon détournée de dire qu'elle était à son goût. Il lui lança un regard circonspect. Yoni pensait plutôt qu'elle avait un style à être soit une artiste underground charismatique et passionnante, soit une jeune femme intense aux tendances hyper-fixatrices, le genre d'ex qui vous harcèle six mois après votre rupture parce que son père ne l'avait pas assez aimée durant son enfance. Ce qu'Alistair ou son frère aurait été s'ils étaient nés femme, en conclusion. Mais gentille, ça ne lui venait pas en tête.

— Pendant longtemps, j'étais persuadé que ta sœur allait virer gothique

Yoni se souvenait d'elle comme d'une enfant puis une adolescente qui voulait faire plus vieille que son âge et réclamait beaucoup d'attention de ses frères. Typiquement le genre de gamine qui se faisait percer le nez avant la majorité en espérant se faire gronder par son père. La bière le rendait un peu stupide, plus porté sur les clichés qu'à l'accoutumé. Il y avait un côté très libérateur dans le rôle du gros con qui juge tout ce qui bouge. Il n'avait aucun souci avec la frangine, comme Alistair le disait, et entendre parler des soucis d'Ùna le peinait, mais égoïstement, si ça voulait dire que les deux frères McClelland allaient s'attarder à Edimbourg, ça lui allait parfaitement. La ville de leur adolescence lui manquait, celles qu'ils exploraient ensemble avant de prendre une glace sur Grassmarket. La photo envoyée par message, c'était la plus fine stratégie du Yoni ivre. Poser avec le monstre de Frankenstein était la seconde étape de son plan. Il se leva de son tabouret et découvrit à quel point la terre tournait vite. Mais son état n'était rien en comparaison à celui d'Alistair à cause de qui tous les regards se tournèrent vers eux.

— Ca va...? Je pensais pas qu'on avait bu à ce point.

Alistair avait l'air de survivre, alors Yoni s'autorisa à en rire. Il ressemblait à un gamin qui portait des lunettes pour la première fois et redécouvrait le monde. Allez savoir quelle mouche l'avait piqué. Le libraire remonta sur son tabouret, jugeant finnalement l'expédition jusqu'à la statue trop risquée pour deux hommes dans leur état. Il regarda le verre repoussé par son ami en se demandant dans combien de temps il pouvait demander à Alistair s'il pouvait le boire à sa place sans passer pour un gros chacal.

— Me fais pas de faux espoirs !

Il rit de plus belle. Alaric était un ami, juste ça. Même à l'époque de l'adolescence, quand ses hormones lui jouaient des tours, il n'avait jamais fantasmé sur lui ou sur Alistair. Certaines relations n'étaient pas faites pour contenir autre chose que des sentiments platoniques. Reste que l'idée du cadet McClelland était amusante et c'était le thème de la soirée.

— T'as bien fait de l'envoyer toi-même parce que j'aurais jamais écrit ce message.

C'était trop mensonger pour que Yoni le tape lui-même. C'était un peu le paradoxe de sa malédiction. Il pouvait demander aux autres de mentir à sa place et il n'y avait aucune conséquence. Après, les blagues, c'était une zone grise. Il semblait que ses élans d'ironies ou de second degré n'étaient jamais affectés par les coups du Destin mais Yoni préférait ne pas en abuser, au cas où. Il prit un air déconfit.

— J'aime pas attendre. Je préfère quand il répond vite, je me sens désiré.

Trois secondes après, l'icône "envoyé" qui accompagnait le message fut remplacé par un "lu à 21h57". S'il l'avait remarqué, Yoni aurait cru à une coïncidence, pourtant, c'était bien un effet de ses paroles. La première fois que sa malédiction devenait gourmande et s'attaquait à ses désirs, en plus de ses mensonges. Trente secondes plus tard, alors qu'Yoni s'était mis au défi de finir sa bière d'une traite et qu'il était presque arrivé à la fin, son portable vibra. Deux fois. Les deux messages du même expéditeur.

— Vas-y. Lis dans ta tête. J'essaie de deviner ce qui est écrit.

Il joignit ses mains ensemble et les appuya contre sa bouche pour prendre l'air des grands penseurs sur le point de sortir la plus belle phrase de leur carrière. Lorsqu'il fut prêt, que le script était écrit dans sa tête, il se redressa et s'éclaircit la gorge. Il prit une pause dramatique (l'alcool l'inspirait beaucoup) et surjoua la scène que son esprit imbibé avait écrite.

— Peut être qu'il a répondu : Enfin ! Tant d'années que j'espérais une telle déclaration. Pardonne ma timidité ; je n'ai su trouver la force de la faire avant toi. Je suis d'ores et déjà dans ma... Attends, pouce. Il conduit quelle voiture ton frère ? Et dis moi si je mérite un Oscar.

Aussi simplement que ça, il quittait son rôle et redevenait le Yoni ivre, heureux de sa soirée et de la compagnie.

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Don : Un peu comme s’il portait des lunettes teintées, sa vision change en fonction de la personne qui se trouve le plus près de lui. Cette dernière est heureuse ? Le filtre est rose. En colère ? Le filtre est rouge. Triste ou mal à l’aise ? Il sera bleu ou vert.

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Colorful dreams + Alistair Empty Re: Colorful dreams + Alistair

Mar 21 Nov - 21:32
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Alors que Yoni évoquait une soeur qui aurait pu être gothique, je jetais un regard nouveau vers la serveuse qui s’éloignait. Comment aurais-je pu la qualifier de gothique ou un truc du genre quand je la voyais toute de rose vêtue ? Oui, elle avait l’air sympa et gentille, elle avait pas l’air de tirer la gueule, mais j’étais influencé par l’aura couleur cochon de mon ami qui semblait tout aussi déchainé que moi, faute aux verres que l’on venait de s’enchainer. Je n’avais jamais vu Ùna non plus de cette façon, même si elle avait toujours eu un style bien à elle. Allez donc savoir pourquoi Yoni pensait ce genre de choses, et je me demandais d’ailleurs s’il en avait déjà fait la réflexion à Alaric ou si c’était ce dernier qui avait initié cette conversation à l’époque. Quoiqu’il en soit, ce n’était pas le style vestimentaire de cette dernière qui était un problème, mais si je commençais à l’expliquer à mon ami, dans l’état dans lequel je me trouvais, c’était sûr que j’allais me perdre en route. « On est pas à l’abri que ça arrive un jour » répondis-je en haussant les épaules même si ce serait probablement le cadet de nos soucis. Surtout celui de nos pères. Si c’était ce qui pouvait arriver de pire, tout le monde serait hyper content. Toutefois, cela ne pousserai pas notre frère à rappliquer en quatrième vitesse.

Je doute quand même que cela soit également le cas même avec la photo envoyée par Yoni. Peut-être qu’il avait l’habitude de recevoir des messages un peu étranges de sa part et qu’il mettrait cela sur le compte de l’ivresse. Evidemment, ça me ferai plaisir si je me trompais et que je pouvais recevoir sa visite dès demain, sur un coup de tête parce que son frangin se fait martyriser par son meilleur ami en l’obligeant à poser avec lui. Je ne peux m’empêcher de rigoler tout de même, mais je fais nettement moins le malin quelques minutes plus tard quand ma vision chamboule tout d’un coup et que je ne peux m’empêcher de crier mon incompréhension face à la situation. « Moi non plus » je dis bêtement à Yoni quand il me demande si ça va. Ouais, j’ai bu, et je pensais m’être arrêté à trois, mais peut être que la gentille barmaid nous a resservi sans qu’on regarde… Ceci dit, jamais ma vue n’a changé en buvant de l’alcool. Je m’étais habitué à mes couleurs et voilà que maintenant je voyais normalement. Enfin, pas vraiment normalement, juste… différemment. Quoi qu’il en soit je devais arrêter là. C’était plus raisonnable. Je devais être raisonnable.

Puisque mon ami tenait absolument à voir le sien, je prenais les devants sans attendre quelconque autorisation et envoyais un message depuis son propre téléphone, énonçant peu ou prou ce que j’avais déjà énoncé à haute voix. Comme un perroquet, je répondis par un rire à celui de Yoni, de celui duquel on commence à se tenir les cotes tellement on en peut plus. Je mettais tous nos espoirs dans ce simple petit sms même si j’ignorais la raison fondamentale pour laquelle je l’avais fait. Alaric reviendrait incessamment sous peu de toute façon, il n’y avait aucune raison pour que ce soit dès ce soir, d’autant qu’il était évident qu’il ne verrai jamais le message. Il avait autre chose à faire lui, de son dimanche soir, que d’aller trainer au bar avec des amis. « A ton service » je proclamais avec un immense sourire en faisant un simili salut militaire comme si Yoni était mon général et qu’il me remerciait de m’être sacrifié à sa place. J’oubliais à l’instant même ce que je venais de faire et me penchait sur la crédence pour tenter de reprendre mon verre que j’avais délaissé, bougeant légèrement le téléphone posé entre nous au passage. L’ayant de nouveau en main, je le regardais d’un oeil satisfait. A force d’habitude, la couleur était finalement plutôt plaisante. Je n’eus toutefois pas le temps de boire puisque sous mon bras, le téléphone se mit à vibrer. Oh, tiens, j’en étais finalement le premier étonné. Bon, ça pouvait provenir de quelqu’un d’autre mais… Je lorgnais sur l’écran. Ah ben non, c’était lui. Quelle heureuse coïncidence, il devait être en train de se préparer à aller dormir et il était parti charger son portable qu’il regardait une dernière fois avant de laisser toute la nuit dans un coin de sa chambre.

Je récupérais le téléphone à la demande de Yoni et le temps que mes yeux fassent le point sur ce qui était écrit sur l’écran, ce dernier se proposa de faire le devin. J’écoutais sa proposition un peu absurde en souriant bêtement, me préparant déjà mentalement à lui annoncer une mauvaise nouvelle, qu’il pouvait ranger son numéro au placard et se contenter de rester libraire. « J’crois un Break. Un vieux modèle en tout cas. Si tu gagnes un Oscar, tu lui en achètera une autre au moins ? » demandais-je, avec espoir. Parce que si cela arrivait, il pourrait bien faire un petit effort pour son deuxième ami préféré ? Peut-être même son beau-frère, tiens, qui sait ? Avec un peu de sérieux, je me redressais sur mon siège pour lire les deux messages. « Je suis déjà sur la route… Non attend ». Je me penchais un peu plus pour presque coller l’écran à mon visage tellement les lettres se mélangeaient à cause des couleurs, et je dus m’y reprendre à deux fois pour déchiffrer. Ou était-ce parce que j’avais du mal à croire ce que je lisais ? Je levais un regard suspicieux vers mon ami. « T’a regardé avant de le prendre hein, c’est ça ? ». Fronçant les sourcils je fis défiler jusqu’au deuxième message. « T’es un petit tricheur, tu le sais Yoni ? ». Je tournais le téléphone vers lui et tendis le bras. Ce dernier tremblait un peu et je dus m’aider de l’autre main pour le stabiliser. « Enfin ! Tant d'années que j'espérais une telle déclaration. Pardonne ma timidité ; je n'ai su trouver la force de la faire avant toi » récitais-je avec une voix mélodramatique en même temps que je le laissais lire. « Je suis d’ores et déjà dans ma Picasso, j’arrive, attends-moi, blablabla… Y’a pas à dire, il a quand même le sens de l’humour mon frère hein ? Ou alors c’est vous deux qui avez comploté contre moi. Avoue ton crime, presdigi… presti… presditateur… magicien ! » menaçais-je gentiment avant de reposer le téléphone sur la crédence, devant lui. Je n’étais pas vraiment en colère, non, j’étais bluffé du fait que Yoni avait réussi à me faire croire que mon frère puisse ressentir quelque chose pour lui. Je n’y avais vu que du feu. Soyons honnête, je devais être assez naïf quand j’avais bu, Yoni m’avait déjà vu en soirée et il en avait joué, je ne lui en voulais pas pour ça. Au moins, ce n’était qu’un jeu d’enfant. Pas quelque chose  genre «  NON personne n’a jamais retrouvé le corps arrête de m’embêter avec ça ».




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Colorful dreams + Alistair Empty Re: Colorful dreams + Alistair

Jeu 30 Nov - 17:30
colorful dreams
Yoni parlait et oubliait rapidement les sujets de conversations, jusqu'à ce qu'Alaric arrive sur la table. Son ami lui manquait, encore plus quand il avait un verre dans le nez et qu'il contemplait avec nostalgie ce qu'avait été sa vie durant ses jeunes années. Tous les trois, ils s'amusaient bien et les problèmes étaient sans importance, comme le sont tous les problèmes de l'adolescence. Évidemment qu'il avait envie de croire à l'illusion qu'ils pouvaient retourner à cette époque en faisant venir son ami en ville sur un coup de tête. Et combien même cela ne fonctionnerait pas, ils tireraient de l'amusement de leur tentative.

Yoni était en roue libre, parti sur cette idée absurde de déclaration d'amour du cadet McClelland qui ne manquait pas de l'encourager. Il partait dans du lyrisme ridicule qui ne cadrait pas avec ce bar aux décorations d'Halloween. Autour d'eux, les jeunes étaient cools et relativement sobres. S'il avait su directement le modèle de voiture, il aurait continué sa tirade un moment, soyez s'en sûrs. Alistair lui-même n'était pas certains de ce que conduisait son frère. Quelques secondes furent nécessaires afin que Yoni se souvienne qu'il venait lui-même de mentionner l'Oscar. Il était resté sur la blague de la dernière fois, sur leur ressemblance avec des acteurs. Il pensait que c'était devenue une blague récurrente entre eux, l'espace d'une seconde.

— Je ne compte toujours pas changer de carrière, il devra se contenter de son break.

Les livres lui plaisaient encore et toujours. Ils étaient d'une compagnie presque aussi agréable que celle d'Alistair, quoi qu'extrêmement différente. Ils ne buvaient pas et n'appelaient jamais de taxi pour aider Yoni à rentrer les soirs où il avait abusé. Il ne chercha pas à comprendre les accusations du blond et sourit simplement.

— J'ai rien fait.

Il levait les mains en l'air, comme il l'aurait fait si le canon d'une arme était pointé sur lui. Ce dernier s'installait dans sa chaise, laissait Alistair lire le SMS. Il mettait les hésitations qui traversaient les yeux de son ami sur le compte de l'alcool, à moins qu'il ne soit trop habitué aux écritures des médecins pour lire celle de l'écran. Celui-ci fut finalement tourné vers le libraire qui se pencha pour le déchiffrer à son tour. Il n'arrivait pas à la fin qu'il rigolait déjà à gorge déployée.

— C'est une Picasso !

Il soulignait cette information comme étant la plus incroyable du lot. Ça manquait de classe. En face de lui, Alistair trébuchait sur ses mots, Yoni rigolait de plus belle, se tenant le ventre d'une main. C'était simplement trop, plus que ce que son cerveau pouvait encaisser d'un coup. À ses yeux, ça apparaissait comme une très bonne farce, bien qu'il ne réfléchissait pas encore à comment elle avait pu être mise en place.

— Toi, tu me fais marcher !

L'accusation était retournée à l'envoyeur. Il attrapa son téléphone et le leva, très proche de ses yeux pour les aider à faire la mise au point. Il relisait chaque mot et entendait l'écho de sa voix qui venait de les prononcer, quelques secondes auparavant. Son rire mourut lentement dans sa gorge alors qu'il se mettait enfin à réfléchir.
— Comment t'as édité le truc ?

Ses yeux ne parvenaient pas à quitter l'écran. Les lettres dansaient sous l'effet de l'alcool et semblaient vouloir se réarranger autrement. Avait-il fait écrire ce message à son ami ? Non, il avait bien dit peut-être qu'il a répondu, ça ne pouvait pas rentrer dans la définition du mensonge même si on était très permissif. Ce n'était pas lui qui avait créé ça. Ça s'était fait, un point c'est tout.

— Je crois que j'ai toujours eu une grande connexion avec ton frère, voilà ce qui se passe. En cours, on arrivait à tricher sans ouvrir la bouche, juste avec des regards.

C'était plus ou moins vrai, mais surtout : est-ce que Yoni ne ressortait pas ses vieilles histoires pour se rassurer, pour donner une explication à l'inexplicable ? Cela devait être une blague. Alaric était un fier représentant de l'hétérosexualité, un mari aimant et un père sûrement pas trop mauvais, pour autant que Yoni en savait. Rien n'avait jamais indiqué que les choses pouvaient être autrement. Le libraire se tourna sur sa chaise afin de vider le contenu de ses poches sur la table à la recherche de son paquet de cigarettes. Il avait un besoin soudain de fumer et de prendre un grand bol d'air glacé.

— Tu me fais marcher, hein ?

Demandait-il, une clope déjà bloquée entre ses lèvres alors qu'il faisait mine de se lever pour la fumer dehors, oubliant qu'il n'était pas en état de traverser la salle sur deux pattes plutôt qu'à quatre. Il attendait qu'Alistair rigole et dissipe le doute avant de le faire. Un mauvais pressentiment s'était logé au fond de ses tripes et commençait à se lire sur son expression déconfite. Le téléphone était posé entre eux, la conversation ouverte, sans que le message d'Alaric n'ait reçu de réponse.

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Mar 12 Déc - 21:33
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Alaric s’était probablement fait des nouveaux amis là ou il habitait. D’autres pères et mères de famille qui prenaient le gouter chez les uns et chez les autres en admirant leurs bambins gambader. Tandis que moi j’étais là, franchement alcoolisé, en compagnie de Yoni, franchement célibataire et manifestement en mal d’attention, attention que je ne pourrais jamais lui apporter de la manière attendue. Jamais je n’avais entendu mon frère faire des allusions sur une potentielle attirance envers les hommes, et d’ailleurs, je ne l’avais connu en couple qu’avec des femmes. Cela ne voulait rien dire bien sûr, à près de quarante ans il y avait des personnes qui se rendraient compte qu’elles s’étaient fourvoyées depuis le début et qu’elles aimaient leur ami d’enfance qui avait toujours été présent pour elles dans les pires comme dans les meilleurs moments. Je ne connaissais pas mon frère si bien que ça, nous étions certes proches en âge mais nous n’avions jamais eu de réelle discussion à coeur ouvert sur le sujet. Nous ne nous vantions pas de nos conquêtes l’un devant l’autre, nous avions sûrement pris de notre père pour la pudeur. Quoi qu’il en soit, tout cela sonnait comme une vaste blague à laquelle je participais avec joie, l’alcool et ma vision fluo me desinhibant partiellement. Alaric, s’il avait pu nous voir, aurait probablement été affligé. J’eus une moue contrarié quand Yoni affirma ne pas vouloir changer de carrière me disant que, de toute façon, mon frère n’aurait jamais accepté tel présent de sa part.

Preuve était que je ne connaissais pas parfaitement bien mon frère : il avait répondu au message. Genre, rapidement. A cette heure là un samedi soir. Anéantissant tous mes plans. Comme mon ami m’en laissait la primeur, je me jetais sur le téléphone pour décrypter les écritures tandis qu’il me déclamait la même chose à l’oral. Comme si j’étais en train de faire répéter son texte à un acteur de théâtre. Je dû m’y prendre à trois fois. Une pour découvrir, une autre pour relire, la troisième pour m’assurer que Yoni n’avait fait aucune faute. Je levais les yeux pour le regarder d’un air soupçonneux, malgré sa coupe bigarrée violette et jaune. « Mais si, tu as fait ! Tu as lu ! » répétais-je une deuxième fois, sûr de ce que j’avançais. Il n’allait pas me mentir quand même, j’en avais la preuve noir sur blanc. Outré de voir qu’il se permettait même de rire, je faillis lui balancer le téléphone sur la tête pour lui apprendre à se moquer de moi. « Eh, oh, stop hein. Ca suffit ! C’est pas drôle ! » rechignais-je à la place en croisant les bras devant moi. Je laissais le téléphone en évidence et il le pris pour s’en rendre compte par lui même, ce qui ne l’empêchait toujours pas de rire. Je lui laissais le temps de comprendre les choses en le fixant d’un air morose. Pourquoi il n’avouait pas au juste ? « Allez, dis-moi et on pourra en rigoler après ! » implorais-je même.

Loin de lui l’intention de répondre à mes attentes, son rire s’estompa cependant au bout de quelques secondes, se transformant en ce « haha » nerveux et gêné qui n’augurait jamais rien de bon. « J’ai pas édité. Il a vraiment écrit ça ». Il y eu un moment de flottement entre nous deux, jusqu’a ce qu’il propose une explication finalement assez plausible à propos de la connexion. Ouais, pourquoi pas. « Alors va s’y, on essaie encore. Je renvoie un message ? Qui dit « Dépèche toi je n’attends que toi depuis si longtemps » et toi tu anticipes ce qu’il va répondre ». C’était ce genre d’idée à la con qu’on regrette lorsque la soirée est passée et qu’on est plus ivre mais tout à fait lucide. Mais c’était une bonne façon de prouver les dires de Yoni qui ne semblait tout de même pas vraiment persuadé de sa suggestion. Je ne savais plus si je devais le croire ou non. Il méritait vraiment un Oscar si tout cela n’était qu’une fumisterie. Mais dans un sens, je voulais qu’il éclate de rire de nouveau en me disant qu’il m’avait bien eu, que lui et Alaric étaient dans le coup depuis le début et que j’étais vraiment trop crédible et naïf quand j’avais bu. Oui, ça serait bien. Je tendis le bras vers le téléphone qu’il avait reposé, ne l’arrêtant pas lorsqu’il sortit une cigarette. Je secouais vivement la tête de droite à gauche à sa question. Ce n’était pas moi, qui faisait marcher quelqu’un. Je rédigeais le message que j’avais envisagé et le montrait à mon ami pour qu’il le valide. Et après, si tout était vrai, je me précipiterai pour appeler mon frère. Qui, avec un peu de chance, me rigolerait au nez en disant que vraiment, entre Yoni et moi, il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre.



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Sam 13 Jan - 19:06
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Les gens autour d'eux passaient une soirée relativement normale, il semblait. Tout le monde ignorait les premiers bugs de leurs appareils mobiles ou les urgences de l'autre côté de la ville qui se remplissaient encore plus rapidement que les autres soirs, ce qui n'était pourtant pas rien. Le week-end se déroulerait sans réelle surprise pour la plupart d'entre eux mais les gens comme Yoni ou Alistair n'avaient pas cette chance. Les choses se distordaient autour d'eux, discrètement.

Yoni ne savait plus comment prouver son innocence et préférait rire qu'insister. C'était vraiment marrant, quand on y pensait avec leur vision des choses. Ils étaient trop cartésiens pour accuser le destin ou un dieu de leur faire une mauvaise blague. Ils n'avaient donc pas d'autres choix que d'accepter l'inacceptable et continuer leur soirée ainsi, sans trop y réfléchir. Yoni haussait les épaules et préparait la suite. Il sortait une cigarette pour aller la fumer dehors, là où l'air frais lui réveillerait les neurones. La nicotine l'appelait doucement. Son chant était encore lointain, mais se rapprocherait sans trop tarder. Il parvint à quitter le tabouret, non sans se tenir à la table. Ses mains étaient encore agrippées au rebord quand Alistair réclama son attention. Il se pencha et plissa les yeux pour réussir à lire ce qui était noté à l'écran, comme si son ami ne venait pas de le lui dire. Ses sourcils se froncèrent au fur et à mesure qu'il déchiffrait. C'était beaucoup. Le ton était grandiloquent.

— Change le depuis si longtemps. Ecris.... Non, ok, recommence tout. Ecris Dis moi que tu es déjà en route, je t'attends. ou un truc un peu moins... Il bougea la tête sans trouver le mot qu'il cherchait. T'en fais trop, là.

Même sur le ton de la blague, ces formulations le faisait frissonner. On se serait cru dans une comédie romantique digne des pires chaînes de télévision. Et on parlait d'Alaric, l'ami avec qui Yoni avait plus ou moins passé son adolescence. Un ami. Ces taquineries salissaient les souvenirs en commun et Yoni réfléchissait déjà trop et trop sérieusement. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que sa raison cherchait à le faire réfléchir comme un homme sobre à ce moment précis ? Il attrapa le téléphone pour le noter à la place et l'envoya. Il fit mine de lâcher la table et finalement non. Oh, et puis zut.

Cette connerie le distrayait trop pour qu'il sorte quelques minutes et risque de louper la réponse qu'ils attendaient et qu'il devait encore essayer de prévoir. Ça le ferait rire que son ami pousse la blague jusqu'à prendre la voiture pour les rejoindre sur un coup de tête. Ça le ferait rire, mais ça lui ferait plaisir, surtout. Il reprit place sur son tabouret, oubliant la cigarette pourtant toujours logée entre ses lèvres. Ses coudes se plantèrent sur la table pour s'assurer qu'il ne tomberait pas ou ne s'endormirait pas, le front sur le bois poisseux. Il reposa le téléphone au centre où ils pouvaient tous les deux suivre ce qui se passait à l'écran.

— Je rajoute un ton frère est ravi que tu sortes enfin du placard. Ça fait des années qu'il se demandait quand ça allait arriver ou un truc. Il n'y a pas de raison que je sois le seul dans cette betise. Je paris qu'il va répondre un simple haha ou un Allez, soyons fou, j'arrive.

Pas de raison d'épargner le cadet, effectivement, alors que son ami était aussi ivre et hilare que lui. Il avait oublié ses questions sur le qui faisait une blague à qui, comment ça se faisait qu'ils avaient prédit le message qu'ils avaient reçu et les autres détails qui rendraient n'importe quelle personne sobre paniqué. Eux, non. Ils rigolaient et s'amusaient en ignorant ce chaos. Les doigts du libraire jouaient avec le bâtonnet capturé par ses lèvres (et toujours éteint), puis avec le verre. Non, vraiment, il y avait un truc qui le dérangeait, un je-ne-sais-quoi ou une intuition. Pas les prédictions, comme dit précédemment, ils avaient oublié cette partie. C'était différent. Il avait trop de verre dans le nez pour nommer correctement les choses. Son regard se perdit dans le vide, en direction du mur de l'autre côté de la pièce. Il ne regardait aucun détail en particulier. Même les mouvements arbitraires d'un jeune encore plus ivre et agité qu'eux ne captaient pas son attention. Peut-être qu'il n'aurait pas dû sortir et boire autant. Ça devait jouer sur son esprit.

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Dim 21 Jan - 21:23
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Le téléphone entre les mains, je m’apprêtais à rédiger le message à mon frère sur les indications de Yoni, pour l’instant toujours persuadé qu’ils étaient en train de me faire une mauvaise blague et que j’étais vulgairement en train de tomber dans le panneau, l’alcool aidant. Ecrivant puis effaçant à plusieurs reprises afin de trouver les mots justes à envoyer, au rythme ou mon ami s’arrêtait pour réfléchir ou pour sourire dans le vague. « Dis-moi que… » répétais-je en tirant un peu la langue au prix de grands efforts de concentration pour distinguer les lettres sur l’écran. Sans doute que j’allais trop lentement ou parce qu’il voulait prendre les choses en main lui même, je me laissais prendre le téléphone sans râler et le message parti dans les premières secondes. Un peu hébété, je regardais le mobile désormais posé sur la table et mon ami ne tenant pas en place. Je me demandais ce qu’il pensait au fond, si cette histoire n’était pas un coup monté. Est-ce que, depuis des années, je n’avais rien vu ? Est-ce que Yoni pouvait devenir mon futur beau-frère ? J’avais beaucoup de mal à me faire à l’idée et à vrai dire, je ne pensais absolument pas qu’Alaric pouvait également ressentir des choses. Ce n’était pas vraiment un sujet que nous abordions, il était avec sa femme depuis des années, il avait deux enfants… Non, rien ne me laissait présager autre chose. C’était donc forcément, un canular.

Avant que je ne puisse dire quelque chose, il tapa un autre message et je riais nerveusement. Ce n’était pas vrai. Ou ça l’était ? Je ne savais plus quoi penser à cette heure là ! C’était terriblement perturbant. « Il ne dira jamais qu’il le savait, c’est sûr » commentais-je en me demandant si vraiment mon ainé avait un jour pensé ça de moi. Sitôt après, un silence pensif s’installa entre lui et moi. Le téléphone tardait à sonner, et je ne savais si cela voulait dire qu’Alaric avait déjà pris la route ou s’il était en train de tellement se marrer qu’il n’arrivait pas à répondre. J’eus aussi une pensée pour son épouse, et je croisais les doigts pour qu’elle ne tombe pas sur cet échange. A moins qu’elle soit dans le coup elle aussi ! Je me massais les tempes pendant que Yoni regardait ailleurs et l’écran s’alluma sur le simple « haha » de mon frère. Je tournais le regard vers le brun. « C’est bon, vous avez gagné, vous m’avez bien eu. Tu peux lui dire que votre blague a super bien marché ». Je lui pressais fraternellement l’épaule, beau joueur. Je préférais me persuader que c’était qu’une plaisanterie et non pas la vérité, et que Yoni allait me regarder et se mettre à rire en disant que c’était n’importe quoi, que Alaric était comme un frère et que jamais il ne penserait à faire des choses comme ça. Oui, c’était la meilleure solution. En tous les cas, un dernier coup d’oeil sur mon propre téléphone m’appris qu’il n’avait pas cherché à me contacter.

N’empêche, l’ambiance dans le bar semblait légèrement s’être détériorée. Certaines personnes levaient leur téléphone en l’air, d’autres jetaient des regards suspicieux un peu partout. J’entendis le barman râler que sa caisse galérait à s’ouvrir, et le son de la cible électronique faire un bruit un peu étrange quand l’une des fléchettes lancées rebondis dessus. « T’as entendu ? » marmonnais-je en la désignant du pouce par dessus mon épaule. Yoni ne semblait pas vraiment m’écouter. Il regardait un jeune homme, du moins plus jeune que nous, faire de grands gestes dans les airs comme s’il voulait donner forme à l’expression « brasser du vent ». Il commençait à parler fort et à apostropher les gens autour de lui. « Faites le taire » grognais-je en enfouissant mon nez dans mon verre. Sur la table, le téléphone clignotait à la manière d’une batterie faible. Pas de nouveau message encore. Pas de Alaric demandant « et alors, il a marché ? ». S’il venait vraiment de partir de chez lui, si tout ceci n’était pas une blague, il pouvait être là dans une heure. Moins s’il arrivait vraiment vite, trop impatient.



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Mar 6 Fév - 2:41
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Ces histoires de SMS étaient devenues l'attraction du soir. Après un moment d'incompréhension puis la certitude que les deux frères McCelland étaient alliés pour le faire tourner en bourrique, Yoni écoutait à présent l'alcool qui lui disait que ce n'était rien. Un amusement sans queue ni tête qu'il était inutile de vouloir à tout prix comprendre. Il n'avait plus envie de réfléchir, ça lui donnait la migraine. Il ne contrôlait plus ce qu'il disait ou ce qu'Alistair répondait, ça se faisait spontanément.

— Je le connais incroyablement bien, voilà tout.

L'alcool lui donnait confiance en lui. Il leva les bras et les croisa derrière sa tête, dans une pose victorieuse dénuée de modestie. Des années séparés par des vies d'adultes trop routinières n'avaient pas su abîmer leur lien ; leur amitié demeurait intacte et vivante. En y repensant, Yoni devint songeur, le regard perdu, hermétique au brouhaha ambiant. Alistair refusait de le croire parce qu'il ne comprenait pas comment une amitié restait aussi forte, il n'avait pas le même caractère que son frère, ne laissait pas les autres l'apprendre sur le bout des doigts.

Le bruit électronique attira son attention l'espace d'une seconde. Il était prêt à retourner dans ses songes, mais son ami semblait vouloir l'adresser. Yoni se demanda si lui aussi captait la lourdeur dans l'air ou le machin électrique qui traversait la pièce. En soi, le bruit, il l'avait entendu mais s'en moquait. Les cibles devaient avoir été usées par les soirées étudiantes ou par des verres renversés trop proches de leur prise. Il était libraire, pas électricien, il n'avait pas d'avis. C'était tout le reste qui le troublait.

— T'es tendu.

Il constatait, repensant à l'espèce de sursaut d'Alistair plus tôt dans la soirée. Cette ambiance le rendait paranoïaque et sensible à tout ce qui se passait autour d'eux, alors que Yoni était au contraire une silhouette sans tonus qui rêvassait les yeux ouverts pour s'échapper du désagréable. Il n'avait pas remarqué la présence de l'homme bruyant avant qu'Alistair ne le mentionne et son regard s'attarda sur cette silhouette névrosée pourtant dans la direction où il regardait à l'origine. Il n'avait l'air ni méchant ni violent, mais très agacé et encore plus alcoolisé. Une amie tentait de le calmer et il bascula alors qu'il faisait un pas en arrière, les pieds pris dans un pied de tabouret. Le dos contre le sol en pierre, il commença à gémir et refusa les mains tendues.

— Vivement qu'il dégage.

Il soupira en portant la fin de son verre à ses lèvres. Les mecs qui avaient besoin de prendre tout l'espace le fatiguaient. Il comprenait que la boisson poussait parfois à oublier qu'on était dans un lieu public, mais ce gars était accompagné par des personnes plus raisonnables qu'il refusait d'écouter. Il choisissait délibérément d'être con, ou plutôt avait choisi, car il était étonnamment silencieux et ses amis aussi soudainement. Yoni se demanda s'il était en train de se vider de son sang dans l'indifférence générale, mais lorsqu'il se pencha pour observer mieux les environs, ne retrouva pas la silhouette. Ses amis étaient autour de leur table, sans lui, à discuter. Il pivota, le chercha du côté du bar bien qu'il fût été étonnant qu'il se soit relevé et éloigné si vite. Là encore, il était introuvable.

Il regarda Alistair, les sourcils froncés, comme si lui allait avoir la solution ou comme si un haussement d'épaules de la part de son ami suffirait à lui faire penser à autre chose. Ce soir, Yoni avait délibérément fermé les yeux sur tous les événements bizarres, il n'était plus à ça près.

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Colorful dreams + Alistair Empty Re: Colorful dreams + Alistair

Jeu 15 Fév - 22:28
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Qu’est-ce que ça pouvait faire après tout, si c’était une blague ? C’était mon grand frère et un ami proche, je savais qu’ils ne se moqueraient pas de moi méchamment et que plus tard, on en rirait facilement tous les trois. Je ne doute pas non plus que Yoni le connait très bien, ils ont toujours été proches, plus que moi avec lui. Aussi, je finis par hausser les épaules. Ce n’est pas grave, cela ne va pas m’empêcher de passer une bonne soirée, même si le fait d’avoir ma vision changée est extrêmement perturbant. Je dois m’habituer à voir ces couleurs j’imagine, probablement jusqu’a ce que j’ai complètement dessoûlé. Mon ami lui, semble plutôt en forme, il est assez calme. On pourrait presque croire qu’il a pris quelque chose qui le fait planer. Je l’ai connu plus incisif dans ses discours mais c’est loin de m’inquiéter outre mesure. De plus, outre ma vue, mon ouïe aussi semble dysfonctionner, j’ai du imaginer le bruit de la cible alors qu’elle doit juste commencer à manquer de batterie. Je suis plus inquiet quant au ramdam que fait le jeune bourré. Comme mon attention est centrée sur lui, je sursaute lorsque Yoni me parle. « Non, pas du tout ! » je rétorque immédiatement en buvant de nouveau, histoire de reprendre contenance.

N’empêche, si cet homme pouvait se taire, il commence à gêner tout le monde, et ça ne fait même pas ricaner ses amis. Moi ça me met plus mal à l’aise qu’autre chose, sans doute que c’est également lié au contexte. De plus, j’ai l’impression qu’il chute au ralentit, sans être conscient de ce qui lui arrive. Je me redresse un peu, mais inutile qu’on me demande si je suis médecin, dans mon état je serai absolument incapable de faire quelque chose pour lui, et je le ferai crever plus qu’autre chose. Yoni me soutient, et je hoche la tête en le regardant pour approuver ses dires. Juste après, l’ambiance semble se calmer un peu, l’homme n’est plus en train de ruminer ni d’insulter la terre entière parce qu’il arrive pas à se relever. « C’est plus tranquille tout d’un coup » je commente pensivement en poussant un soupir. Mon ami se contorsionne pour regarder la scène, moi je me dis que cela doit être sans intérêt, ils ont dû réussir à le faire partir, et le ballet des fléchettes va repartir comme au début, quand on est arrivés, avant qu’on enchaine verre sur verre.

A propos de ça, ça me fout une envie pressante d’aller aux toilettes. « J’reviens » je dis à Yoni en m’appuyant sur le comptoir pour pouvoir me soulever et me mettre debout. Ce dernier m’adresse un regard étrange. « Quoi ? J’ai quoi ? » je me tâte un peu, ça se trouve j’ai renversé un verre sur ma chemise sans m’en rendre compte. Mais non rien, et au pire, je peux aller vérifier dans un miroir. Je pivote, face à la table de l’abruti qui a disparu. Parfait, il est allé se mettre au frais dehors, je peux marcher sans crainte à travers la salle qu’on me balance un truc dessus. J’avance d’un pas, puis deux, contourne sans trop de difficulté des chaises laissées là. J’approche de la table des amis, ils rient ensemble comme si de rien était, aucun ne semble véritablement inquiet du fait que l’un d’entre eux était potentiellement ivre mort en train de cuver dans le caniveau. Ça me fait lever les yeux au ciel mais après tout, ce ne sont pas mes affaires, alors je m’en vais faire les miennes. Quand je reviens et que je passe à coté d’eux, ils sont en train de se préparer pour partir. Je m’arrête un instant, et l’un deux se retourne, manifestement surpris que je sois en train de le coller. « Ça va, votre pote ? » je lui demande et je le vois froncer les sourcils. « Pardon ? ». « Votre pote bourré là, qui parlait fort, il va comment ? ». J’insiste. Ils peuvent pas ne pas comprendre, tout le monde a vu ce qui s’était passé même si tout le monde a fait comme si cela ne l’intéressait pas. « J’comprends pas de quoi tu parles, on va bien on boit même pas d’alcool ». C’est vrai ça, j’avais pas remarqué que c’était des bouteilles de soda. Comment ça se fait, que des jeunes boivent du coca au lieu de la bière ? Ils s’en vont en me bousculant et avec un regard méfiant et je rejoins Yoni au bar. « Boivent pas d’alcool, boivent pas d’alcool, c’est ça ouais » je grommelle en reprenant place. Pas de message d’Alaric. Soit il conduit, soit il dort comme un bienheureux. « T’as fini ? T’en reprends un autre ? Faut peut-être qu’on file chez toi avant que Lala arrive, pour préparer les bougies et le tapis en pétales de roses hein ? » je taquine mon ami. Ben quoi, j’ai le droit, c’est à mon tour cette fois !



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Sam 2 Mar - 18:00
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Soirée étrange. Et quand Yoni arrivait à se persuader que non, elle était normale et que c'était lui qui déraillait un peu ou sombrait lentement dans la paranoïa, un nouveau détail venait renforcer ce sentiment de décalage. Le bruit des cibles, la réaction de son ami à à peu près tout ce qui se passait autour d'eux. Alistair était tendu, quoi qu'il dise. Yoni leva un sourcil, mais lui épargna d'autres questions. Si ça l'amusait d'être crispé et de sursauter à la moindre parole, hé, c'était son problème. Le libraire était là pour ses amis, sans pour autant se transformer en tortionnaire de Guantanamo pour les faire parler contre leur volonté. Si c'était grave, le sujet arriverait sur la table un jour ou l'autre.

Au moins, le brouhaha baissa en volume. Peut-être était-ce qui passait l'envie à Alistair de lui faire des confidences. Ce n'était pas un lieu intime. Des clients passaient à côté de leur table toutes les dix secondes pour rejoindre le bar. Des oreilles traînaient, bien que les inconnus n'en auraient sûrement rien à faire des discussions entre les deux hommes.

— Il est sorti, je crois.

Personne ne l'avait vu sortir, ni aller aux toilettes et il n'était pas devant le bar, mais après tout, Yoni ne l'avait pas surveillé plus que ça. Il devait être en pause cigarette et reviendrait, plus bruyant que jamais, lorsque l'appel de la boisson serait revenu à la charge. Pour le plus grand malheur de tout le monde. Yoni était d'avis qu'il fallait en profiter tant que la paix durait, mais Alistair se levait pour aller aux toilettes. Ce dernier n'était pas embêté par la disparition soudaine, ni soucieux de ne pas avoir le fin mot de l'histoire. Les yeux du libraire l'interrogeaient, en se disant qu'il prétendait possiblement avoir une envie pressante pour vérifier si le mec se cachait entre les urinoires. Il le laissa partir, se concentrant finalement sur son téléphone. Il avait envie de renvoyer un message à Alaric, pour prendre des nouvelles au-delà de la blague. Mais il ne savait pas comment enchaîner sans que cela ne paraisse bizarre ou pitoyable ou donner du crédit aux conneries précédentes.

Il se détacha finalement de son écran et trouva son ami planté à côté d'une table, plus loin. Celle où le mec avait disparu. Il observa la conversation entre Alistair et les clients. Sans être capable de lire sur les lèvres, il imaginait le ton de l'échange. Son ami passait pour un mec ivre et lourd cherchant à tout prix à faire la conversation avec des gens qu'il venait de rencontrer. Les types bourrés étaient en constante recherche de nouveaux amis. C'était la règle générale. Mais avant que Yoni envisage d'intervenir, les jeunes s'éloignaient, laissant Alistair revenir à sa table en grognant.

— Qu'est-ce que vous vous êtes dit ? Il est parti où leur pote ?

Il se penchait sur la table pour réduire la distance entre eux et ainsi, mieux s'entendre sans avoir l'air de crier. Cette histoire commençait à ressembler à un secret. Personne ne s'alertait à part eux. Étaient-ils devenus fous ? Victime du syndrome d'une folie à deux ? Allaient-ils devenir un couple de criminels dans les prochaines heures ? Il tenta de rire à la taquinerie d'Alistair et de rebondir, sans que le cœur n'y soit totalement.

— En parlant de ça, on peut faire nos retrouvailles chez toi, plutôt ? T'as un meilleur appartement, c'est plus cosy. Tu nous prêteras ton lit ?

Il leva et abaissa les sourcils deux fois pour se donner un air d'homme à la recherche de luxure. Faire ça avec Alaric, dans le lit de son frère, c'étaient vraiment beaucoup de couches de crasses dans une même phrase. Il frissonna et eut de nouveau un regard pour le reste de la salle. Le silence était de plus en plus présent. Les cibles merdaient et étaient délaissées. La barmaid râlait contre la tablette qu'elle utilisait pour encaisser les clients.

— Tu trouves pas que l'ambiance commence à devenir bizarre ?

Il regarda le fond de son verre d'un œil curieux, à la recherche d'une étrange poudre blanche ou de n'importe quoi lui indiquant qu'il aurait été drogué à son insu. Ça n'aurait rien expliqué, mais ça l'aurait rassuré. Pour la première fois, l'idée d'avoir avalé du GHB était réconfortante. Mais rien. S'il devait décrire comment il se sentait, il comparerait ça au malaise qui le prenait lorsque l'un de ses mensonges changeait le passé. Une lourdeur dans les tripes, une petite voix qui lui murmurait qu'il avait merdé, sans pour autant avoir le contrôle ou une certitude. Sauf que là, c'était constant. Ce n'était pas lié à une parole précise. C'était là et là pour durer. Il devait la boucler.

— Je crois que ma proposition de finir la nuit chez toi était sérieuse, tout compte fait. Pas le sous-entendu sexuel, juste aller chez toi.

Il quittait son tabouret et rassemblait ses affaires. Deuxième avantage au fait de partir, en plus de quitter cette ambiance déplaisante : ne pas se ruiner en cocktails. 

@Alistair McClelland



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Alistair McClelland
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Colorful dreams + Alistair Empty Re: Colorful dreams + Alistair

Jeu 14 Mar - 20:22
colorful dreams
D’abord, je ne suis pas ivre. Deuxièmement, je ne raconte pas n’importe quoi. Ce n’est pas ma faute si, comme le rappelle Yoni lorsque je reviens vers lui, l’ambiance est devenue très bizarre ici. Les jeunes veulent me faire croire qu’il n’y a pas d’alcool dans leur bouteille, soit, mais ne pas comprendre de quoi je parle, ça, ça m’agacerait presque. Mais bien, qu’ils aillent rejoindre leur ami bruyant si ça leur chante, moi je préférai largement suivre la plaisanterie autour de mon frère. « Ils m’ont rien dit, ils savaient pas de quel pote je parlais » je rumine en croisant les bras sur la table. Ils sont en train de sortir en riant, insouciants alors que moi je sentirai presque poindre un mal de crâne, consécutif à la boisson et à ma vision particulièrement déroutante. Peut-être que l’abruti sortirait d’un placard à balais en criant « surprise » et il verrait que tout son groupe s’était barré en son absence. Pauvre de lui. Même s’il avait mis le bazar, ce n’était pas cool. Pas cool du tout.

J’eus une brève vision de mon appartement. Je n’avais pas vraiment rangé avant de partir rejoindre mon ami, je n’avais pas prévu de ramener quelqu’un ni même qu’il soit le lieu de trouvailles ou de retrouvailles torrides entre lui et n’importe quel autre mec pécho dans la soirée. Bien évidemment, j’avais compris qu’il entretenait la plaisanterie, mais je doutais que mon frère se précipite chez moi en premier considérant l’échange que tous les deux venaient d’avoir. Et puis, les imaginer tous les deux dans mon lit c’était… eurk. « Chez toi ce sera beaucoup mieux. Ça sentira ton odeur, il va a-do-rer » répondis-je, sarcastique. Pas que je trouve que Yoni avait une odeur particulière, ni que cette dernière soit particulièrement immonde. Ceci dit, je pouvais comprendre, Alaric vivait dans un bel appartement, et celui de Niddrie avait du papier peint qui se décollait du mur. Ceci dit, il n’en ferait pas grand cas, s’il était vraiment amoureux. Mais là, il n’y avait plus que l’ambiance qui était bizarre, il y avait la soirée dans son ensemble. Les bruits électroniques se faisaient de plus en plus stridents, bien que n’équivalant pas les logorrhées de l’alcoolique de tout à l’heure et il n’y avait plus grand monde qui souriait, comme si justement, l’ambiance sonore pesait sur le moral et la patience de tout le monde. Comme il n’était pas particulièrement tard, la proposition de Yoni de rentrer à la maison n’était pas si saugrenue que cela. De toute façon, il était déjà prêt à partir, ne me laissant guère le choix. « Très bien. Mais si Lala arrive, je ne reste pas à tenir la chandelle, vous irez papoter dans la voiture ». Je me levais à sa suite, et nous sortîmes à l’extérieur.

Le groupe était sur le trottoir opposé, la moitié était en train de fumer. Je n’étais pas certain que j’aurai pu reconnaitre l’homme de tout à l’heure, mais en tout cas, aucun ne faisait de grands gestes et de grands cris. Ils semblaient en effet relativement calmes et disciplinés, rien à voir avec leur ami, ni à l’impression qu’ils donnaient à l’intérieur. Tant pis, nous n’aurions sûrement jamais le fin mot de l’histoire. J’attrapais le bras de mon ami afin que nous nous soutenions l’un l’autre le temps d’attendre un taxi. Même si je ne voyais pas bien les couleurs, j’avais l’impression que les réverbères clignotaient. Egalement, comme si un bruit d’ondes émanait des câbles électriques suspendus au dessus de nos têtes. J’essayais de ne pas en faire cas en sortant mon propre téléphone pour trouver de quoi nous ramener à la maison mais étrangement, nous manquions un peu de réseau. « Viens, avance » suggérais-je en le forçant à me suivre le long du trottoir. Plusieurs mètres, mais rien y faisait. Soudainement, l’écran s’éteignit en formant des zébrures et je me trouvais avec un portable inopérant dans la main. Je le regardais bêtement et le secouais, mais ce ne fut pas très efficace. « On va marcher. Ça fait du bien de marcher hein ? Et tu crieras si tu vois un taxi. Ou alors tu dis à mon frère de nous récupérer sur le chemin » dis-je en désespoir de cause. Il y avait quelque chose qui nous voulait du mal ce soir. Les feux tricolores au carrefour suivant étaient éteints, m’obligeant être attentif aux véhicules qui débarquaient de ci de là. L’avantage, c’était que j’avais l’impression que l’ivresse perdait du terrain en me rendant plus alerte. J’étais peut être trop tendu finalement.




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Colorful dreams + Alistair Empty Re: Colorful dreams + Alistair

Mer 3 Avr - 19:41
colorful dreams
Yoni essayait encore de rationaliser, allez savoir pourquoi. Il ne devait pas encore avoir assez de preuves que cette soirée était fait de chaos pur. Si le groupe avait répondu qu'il ne voyait pas de qui il parlait à Alistair, c'était possiblement pour l'inviter gentiment à se mêler de ses propres affaires plutôt que de celles d'inconnus. Il était ivre, ça ne donnait pas envie de faire la conversation avec lui, surtout que le groupe avait l'air de très bien s'amuser sans lui. L'homme commençait à faiblir et devenir ronchon, en s'installant sur la table avec une mine d'enfant boudeur.

Il était temps de tirer leur révérence. Yoni le sentait depuis un moment mais avait cherché à repousser. Il tentait les blagues pour mieux faire passer l'arrière-goût étrange que cette sortie leur laissait et parvenait même à rire au répondant d'Alistair. Son appartement sentait l'humidité et le pot d'échappement. Le cadre idéal pour un rendez-vous galant.

— Si Alaric arrive, je...

Il chercha quoi dire pour exprimer à quel point il ne croyait pas dans l'arrivée surprise (pas si surprise puisque annoncée) du troisième homme. Quel acte fou pourrait-il faire, si Alaric venait ? Se couper une main ? Non, parce qu'après cette soirée, il préférait ne pas dire des choses qu'il ne pourrait pas assumer par la suite. Il ne trouvait rien de plus intelligent alors abandonna et commença à quitter les lieux en laissant sa phrase en suspens.

Dehors, les clients du bar fumaient. Yoni les observa, sans retrouver le type bruyant. Il y avait toujours la possibilité qu'ils l'aient mis dans un taxi pour s'en débarrasser, mais ça se serait passé bien trop rapidement, sans qu'ils ne le remarquent. Les mains d'Alistair sur son bras le sortirent de ses réflexions et il obéit à l'ordre d'avancer, sans savoir dans quelle direction ils allaient. Il ne savait plus s'ils avaient décrété qu'ils iraient chez Alistair ou si la question était encore en débat. Il remua pour attraper son portable dans la poche intérieure de sa veste. C'était presque un miracle qu'il ne l'ait pas oublié sur la table du bar. Son pouce appuya plusieurs fois sur le bouton de déverrouillage, sans rien faire apparaître à l'écran.

— Mon téléphone est mort.

Plus de batterie, alors qu'il allait bien il y a une dizaine de minutes. Peut-être que l'air frais de l'extérieur l'avait achevé, peut-être que le regard ivre de Yoni n'avait pas vu le pourcentage baisser dangereusement avant qu'il ne soit trop tard. Un portable éteint, ce n'était pas le détail le plus étrange de cette soirée, loin de là. Il soupira et le cacha au fond de sa poche, pour l'oublier. Il sourit en s'imaginant le rallumer le lendemain et découvrir trois appels manqués et quinze messages d'Alaric. Le Yoni sobre trouverait ça vraiment déroutant, que la blague ait fonctionné à ce point.

Le visage de Yoni n'était pas relevé. Ses yeux fixaient ses pieds alors qu'il s'assurait de ne pas trébucher sur la moindre irrégularité du trottoir. Son esprit, quant à lui, tournait dans le vide sur des sujets où il n'aurait jamais de réponse claire et définitive. Il n'avait aucune chance de repérer un taxi de cette façon. 

— Tu crois que...

Il s'arrêta dans sa phrase et dans ses pas. Il avait cette idée qui refusait de quitter son esprit tant qu'il ne la partageait pas à voix haute avec son ami.

— Tu trouves pas ça intéressant que le type ait disparu juste après qu'on se soit plaint de son existence ?

Il demandait, l'air de rien, en feignant l'innocence, alors qu'il était le premier à dire très sérieusement que ses mensonges changeait le cours des évènements. Il assumait son don les autres jours, mais pas ce soir-là. Disons qu'il préférait commencer plus sobrement, avant d'étaler sa théorie et de s'accuser d'avoir rayé un homme de la surface de la terre en une phrase. Sa conscience était déjà alourdie par trop de morts.

@Alistair McClelland



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