Sinking Past
Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €

Poppy Bridges
Poppy Bridges
Hockey Lover
Pseudo : Elo
Avatar et crédit : Lily Collins / showmeyouricons (avatar) / Signa by Drake (icon moi et ellaenys)
CW : Deuil, prise de drogue
Messages : 729
Like a bridge over troubled water - Ryan 4c9g
Occupation : Sage femme au Royal Infirmary
Âge : 29 Quartier : Un petit appartement à Leith, qu'elle partage avec son fils de deux ans
Situation familiale : Veuve, mère d'un petit Isaac de deux ans. En couple avec Alistair.
Date d'arrivée à Edimbourg : Décembre 2022
Don : Est-ce que vous savez le bruit que fait une âme quand elle quitte un corps ? Non ? Moi, je le sais. Et je vous jure que ça n'a rien de plaisant. Quand un corps meurt, l'âme hurle. C'est un déchirement, c'est un miroir qui vole en éclat. C'est un papier qu'on froisse, c'est un caillou qui crisse sous une semelle. C'est tout ça à la fois. Je les entends, moi, toutes ces âmes torturées, arrachées trop tôt à leur enveloppe charnelle. Pas toutes, heureusement. Uniquement celles victimes d'un assassinat.

Like a bridge over troubled water - Ryan Kzzb

Like a bridge over troubled water - Ryan Empty Like a bridge over troubled water - Ryan

Ven 6 Oct - 11:55
Like a bridge over troubled water
J’observe mon téléphone. L’écran s’est éteint depuis le temps. Je me suis laissée glisser le long du mur et je suis là, assise au milieu du couloir. Mes joues sont humides et mon mascara s’est fait la malle, il a laissé des sillons noirs sur ma peau beaucoup trop pâle. C’est l’effervescence à l’hôpital. Et moi, je suis là. Les doigts serrés sur mon smartphone. Le regard dans le vague. Imperméable au monde qui m’entoure. Dans ma tête, Joshua hurle encore et encore et encore. Depuis l’aveu de ma malédiction à Alistair, il ne me laisse aucun répit. Mais pour ne pas faire plus de dégâts à notre relation fragilisée, je n’ai rien pris. Quelques gommes à la mélatonine pour m’aider à m’endormir et mon sommeil est morcelé. Je ne me suis toujours pas décidée à appeler le confrère dont il m’a donné le nom et il va falloir que je le fasse. Dans le brouillard de mes larmes et le brouhaha des cris qui me vrillent le crâne, j’entends qu’on m’appelle. Je lève la tête et je repère une chevelure un peu blonde. Je tente un sourire mais quand la personne parle, je prends soudainement conscience que ce n’est pas lui. Il n’est pas là. C’est Andy qui est penché sur moi, un peu trop prévenant. Prenant appui sur le mur pour me relever, je le congédie d’un geste de la main. Je vais bien.

La porte des toilettes claque derrière moi et j’ai juste le temps de me pencher pour rendre le contenu de mon estomac. Je ne vais pas bien. Il n’y a pas que ma santé mentale qui est défaillante, ma santé physique également. Je ne mange presque plus et le peu que j’ai avalé aujourd’hui vient de finir au fond de la cuvette. Du revers de la main, j’essuie ma bouche et c’est au tour de mon rouge à lèvres de s’estomper. Je me suis maquillée pour essayer de paraître moins translucide que je ne le suis. C’est loupé. Je reste un peu là, à reprendre mon souffle par des inspirations longues et maîtrisées. Parfois, cela marche mais je doute que cela suffise aujourd’hui. Je ferme les yeux, j’essaye de me rappeler les caresses d’Alistair contre ma nuque mais tout ce que je me mets en tête, c’est que cela n’arrivera plus jamais. On ne s’est pas vraiment disputé mais, comme Joshua me l’avait dit, il n’a pas été très réceptif quand je lui ai dis ce qu’il m’arrivait. Je crois que j’ai besoin de papa.

Je me passe un coup d’eau quand je daigne enfin réapparaître. Je ne regarde pas le reflet que me renvoie le miroir, je préfère m’épargner ça. Ma garde est terminée depuis une bonne demie-heure déjà et je prends machinalement le chemin de la crèche mise à disposition des employées pour y récupérer mon petit garçon. Je suis plutôt douée quand il faut donner le change même si là, c’est compliqué. J’attrape Isaac et j’écoute à demi ce que me dit la puéricultrice. Il a dormi, mangé, joué. Il s’est un peu bagarré avec Fantine, la fille de l’oncologue, parce qu’ils convoitaient la même voiture. Je réprimande un peu, pour la forme. Je n’aime pas la bagarre. Nous filons ensuite, direction la petite voiture que je me suis décidée à acheter. C’est une petite citadine d’une marque française, d’une jolie couleur violette. Je l’aime bien, elle est bien suffisante pour moi et Isaac. Il babille gentiment à l’arrière quand nous prenons la route direction l’appartement de papa. Je sais qu’il ne travaille pas aujourd’hui.

Je gare ma voiture dans la rue et j’extirpe mon fils de son siège auto. Il est excité et il saute presque de mes bras quand il reconnaît l’endroit. Alistair a raison, Isaac n’a pas besoin d’une mère droguée ou morte ou en prison. Je dois aller mieux, ne serait-ce que pour lui. Même si je me console en me disant qu’il ne sera jamais seul et qu’il a le meilleur grand-père qui soit. Ryan est un père formidable, je sais qu’Isaac serait bien traité et bien élevé avec lui. Nous grimpons les marches et Isaac pousse la porte d’entrée sans y avoir été invité. « PAAAPIIII » Son cri résonne dans le salon alors qu’il court déjà après Shadow qui s’enfuit en miaulant. La pauvre bête.

L’écran de mon smartphone s’allume, j’ai reçu un mail. C’est la convocation au tribunal, je le sais sans l’ouvrir. Le procès s’ouvrira à la fin du mois et ma présence est requise. Je n’y croyais plus et c’est arrivé. Ils l’ont trouvé. Le meurtrier de Joshua. Je ne sais pas si cela est pour ça qu’il se trouve dans un tel état d’excitation, me bouffant toute mon énergie. Je n’ai pas bougé d’un millimètre, je suis comme une potiche encore avec ma blouse d’hôpital sur le dos et mes joues noircies du mascara qui a coulé. Il faut que je parle à papa. Que je lui dise tout mais je sais que je vais renoncer. Alistair m’évite depuis et j’ai peur que papa agisse de la même manière. Je n’ai jamais autant détesté ma mère qu’aujourd’hui, sans elle rien de tout ceci ne serait arrivé. Je lève les yeux quand je vois enfin la silhouette de mon père apparaître en haut des marches. Je ne suis plus sage-femme, plus la mère de mon fils, plus la petite-amie d’un pédiatre. Je ne suis plus rien d’autre qu’une enfant qui a besoin du soutien de son père. « Salut. » Je marmonne. Et je fonds en larme, encore.



“Tu fais quoi ? - Je t'aime.”
Ryan Bridges
Ryan Bridges
https://sinking-past.forumactif.com/t1559-lone-ranger#105514https://sinking-past.forumactif.com/t1569-let-the-adventure-begin-now-with-you-ryan-bridges#105515
Avatar et crédit : Me
Messages : 370
Like a bridge over troubled water - Ryan Daryl-dixon-twd-daryl-dixon
Occupation : Inspecteur adjoint
Âge : 49 Quartier : Banlieue de Wester Hails
Situation familiale : Divorcé, père de 2 enfants
Date d'arrivée à Edimbourg : Novembre 2022
Don : Lorsqu'il se trouve sur le lieu d'un crime, il se retrouve transporté au moment des faits. Plus rapidement il sera sur place, et plus il pourra assister à la scène dans sa globalité tel un spectateur impuissant qui ne peut rien faire si ce n'est assister à la scène sans pouvoir intervenir. A contrario, plus le temps se sera écoulé entre le moment du meurtre et celui ou il se rend sur la scène de crime et moins il verra de choses. Si le meurtre s'est déroulé il y a plus de 72h, son don ne se déclenchera pas.

Like a bridge over troubled water - Ryan 9236c6788e18dfb046194b1d00e1675d

Like a bridge over troubled water - Ryan Empty Re: Like a bridge over troubled water - Ryan

Dim 29 Oct - 11:16
Like a bridge over troubled water
   La télé était allumée dans le salon pourtant vide de toute présence humaine et diffusait pour la énième fois un vieille épisode de "Chapeau melon et bottes de cuire", une vieille série des années 60 avec Diana Rigg et Patrick Macnee. D’ordinaire, Ryan allumait que très rarement la télévision. S’affaler sur le canapé à regarder des émissions débiles dans un semi-coma c’était pas son truc. Quand il était chez lui, ou en congé, il préférait sortir faire un tour en moto ou boire un verre dans un bar quelconque quand il ne le passait pas avec sa fille ou Isaac. Mais aujourd’hui c’était particulier, il était perché sur un tabouret entrain d’accrocher quelques décorations pour Halloween rien que pour Isaac. Quand il était gosse, avec son frère, Halloween était leur fête préféré et la raison n’était pas difficile à deviner. C’était l’occasion pour eux de faire une gargantuesque récolte de bonbons, bien plus qu’ils n’en n’aurait jamais au cours de l’année et en prime ils avaient même le droit de faire des conneries quand certaines personnes étaient peu enclines à se soumettre à cette tradition pourtant ancestrale, mais il fallait bien être honnête à ce sujet, ça arrivait une année sur sept, soit quasiment jamais de tomber sur un grincheux récalcitrant. Pour les déguisements, ils ne roulaient pas sur l’or bien que leur situation s’améliora nettement dès lors que sa mère ne fasse la connaissance de celui qui allait devenir son beau-père et qui aurait une influence certaine dans sa vie,. Malgré tout, même quand ils n’étaient que tous les trois, leur mère se faisait toujours un point d’honneur à leur confectionner des déguisements, que ce soit avec de vieux draps usagés pour jouer les fantômes, ou de vieux vêtements. Ce n’était pas grand-chose et pourtant pour eux c’était un peu comme une veille de Noêl et cela suffisait à leur bonheur. C’est qu’elle était très douée avec une machine à coudre entre les mains.

Aujourd’hui l’époque était différente et moins difficile. Les gosses avaient de super costumes, les décorations qui ornaient les maisons ou les rues de la ville étaient lumineuses, époustouflantes même, mais le plaisir lui, était toujours le même. C’était le premier Halloween qu’il fêterait avec Isaac alors il y avait mis du sien, comme pour Noël l’an passé.
D’ordinaire, Ryan appréciait le calme, le silence ne l’avait jamais dérangé c’était même tout le contraire, il aimait ça, se retrouver avec lui-même et ses pensées. Mais quand il devait faire des travaux manuels ou qu’il se retrouvait à faire de la décoration, comme en cet instant, il aimait avoir un bruit de fond dans l’appartement pour l’accompagner.
Descendant de son tabouret, il se recula légèrement tout en posant les mains sur ses hanches et regarda le résultat de son travail d‘un œil critique. Une guirlande de papier avec de rigolo petits monstres traversait la pièce principale, adorable petit Casper gonflé à l’hélium flottait au plafond du salon, une toile d’araignée avait envahit la bar. Bar sur lequel était posée une citrouille encore dans son sac qu’il avait acheté le matin même et qu’il creuserait ce soir.
Bon c’était pas si mal tout ça, il ne restait plus qu’à acheter quelques bonbons et tout serait pret.
Satisfait, il se retourna en entendant une petite voix bien familière hurler tout en poussant la porte. Un sourire était déjà apparu sur ses lèvres avant même d’apercevoir le petit Isaac qui à peine la porte franchit, pourchassait déjà Shadow. Le chat noir, loin de se laisser faire et beaucoup plus leste et rapide que l’enfant, avait trouvé refuge en haut du frigo d’un seul bond, se rendant ainsi inaccessible à celui qui désirait tant l’attraper pour lui faire des caresses qu’il n’avait pas souhaité. Comme pour le narguer, le félin se pencha légèrement vers l’avant tout en fixant le petit garçon d’un air moqueur puis, satisfait, il entreprit de commencer sa toilette. Avant qu’Isaac n’ait le temps de chouiner, Ryan l’attrapa et le fit voler dans ses bras. Oublier presque aussitôt sa déception, les éclats de rire du petit garçon se mit à résonner dans l’appartement. Il n’était pas prévu que sa fille passe mais c’était le genre de surprise qu’il adorait. Portant toujours Isaac dans ses bras, il lui montra le ballon qui avait la forme de Casper et qui flottait dans le salon. L’enfant tendit le bras mais le petit garçon était bien trop petit pour l’attraper, alors Ryan tendit à son tour le bras, attrapa la ficelle et la remis dans la main de l’enfant qu’il déposa ensuite dans le salon. Ravi, Isaac se mit à déambuler tout en tirant son ballon derrière lui. Ne voyant toujours pas sa fille entrer, Ryan se dirigea vers la porte d’entrée, s’imaginant trouver sa fille montant péniblement les escaliers, les bras chargés de courses. Il pensait lui prêter main forte mais contrairement à ce qu’il avait pensé, si Poppy se trouvait bien là, en haut des marches, elle n’était chargée d’aucun paquet si ce n’était son sac de ville. Elle portait encore son uniforme de travail mais au-delà de la surprise de la trouver là ainsi, immobile, son sourire s’effaça immédiatement de son visage en réalisant que sa fille pleurait à chaude larmes. Devant lui, se tenait non pas sa fille ou la mère d’Isaac, mais la plus malheureuse créature que la terre eut porté. Aussitôt, il se précipita sur elle et la prit dans ses bras tout en déposant un baiser paternel sur le haut de son crâne pour tenter de la réconforter et lui faire comprendre qu’il était là pour elle. Quelque que soit son age, elle resterait toujours sa petite fille, et elle pourrait toujours compter sur lui. Il n’avait pas réfléchit à ce qu’il faisait, il n’avait posé aucune question, comme toujours avec lui, il avait laissé son instinct prendre le dessus sur sa raison. Son enfant était en détresse, il était pour elle c’était tout ce qu’il y avait à savoir. Gardant un œil sur Isaac pour s’assurer qu’il ne sortait pas dans le couloir et ne tombe accidentellement dans les escaliers, au bout de quelques minutes, il se détacha de sa fille et l’entraîna avec douceur en direction de l’appartement

- Allez viens, lui avait-il murmuré, on s'ra mieux à l’intérieur.

Il avait refermé la porte derrière elle, puis, prenant sur lui pour ne pas se laisser gagner par l’inquiétude, il chahuta avec son petit-fis, afin qu’Isaac ne ressente pas leur tourment. Après l’avoir attrapé et couvert de chatouille, il lui proposa de regarder son dessin animé préféré dans sa chambre. Heureux, l’enfant leva ses bras vers le ciel et balbutia un « Pat patouille » tout en suivant son grand-père dans l’autre pièce.
Après avoir installé le petit garçon sur son lit, calé entre son doudou et un coussin, Ryan alluma son ordinateur et lança les aventures préférés du petit garçon. Une fois son émission lancé, l’enfant ne fit même plus attention à son grand-père qui s’éclipsa en refermant doucement la porte derrière lui pour revenir au salon où l’attendait sa fille, qui telle une statut de cire n’avait pas bougé d’un millimètre. S’approchant d’elle, il la prit à nouveau dans ses bras et tenta de la consoler. Il pensait connaître la raison de ses larmes. Il savait que l’assassin de Joshua, feu le mari de sa fille, avait enfin été arrêté et allait être jugé pour meurtre. La date du procès avait été enfin fixé et il avait immédiatement posé congé pour accompagner sa fille et la soutenir dans cette nouvelle épreuve. Une éprouve douloureuse certes, mais nécessaire qui allait lui permettre d’avancer et de clore l’un des chapitres les plus malheureux de vie.

- Tu veux en parler ? Lui proposa-t-il



Father and Daughter
"loving someone means doing whatever it takes to keep them safe"
Poppy Bridges
Poppy Bridges
Hockey Lover
Pseudo : Elo
Avatar et crédit : Lily Collins / showmeyouricons (avatar) / Signa by Drake (icon moi et ellaenys)
CW : Deuil, prise de drogue
Messages : 729
Like a bridge over troubled water - Ryan 4c9g
Occupation : Sage femme au Royal Infirmary
Âge : 29 Quartier : Un petit appartement à Leith, qu'elle partage avec son fils de deux ans
Situation familiale : Veuve, mère d'un petit Isaac de deux ans. En couple avec Alistair.
Date d'arrivée à Edimbourg : Décembre 2022
Don : Est-ce que vous savez le bruit que fait une âme quand elle quitte un corps ? Non ? Moi, je le sais. Et je vous jure que ça n'a rien de plaisant. Quand un corps meurt, l'âme hurle. C'est un déchirement, c'est un miroir qui vole en éclat. C'est un papier qu'on froisse, c'est un caillou qui crisse sous une semelle. C'est tout ça à la fois. Je les entends, moi, toutes ces âmes torturées, arrachées trop tôt à leur enveloppe charnelle. Pas toutes, heureusement. Uniquement celles victimes d'un assassinat.

Like a bridge over troubled water - Ryan Kzzb

Like a bridge over troubled water - Ryan Empty Re: Like a bridge over troubled water - Ryan

Lun 13 Nov - 9:51
Like a bridge over troubled water
Je me demande ce que j’ai fais de mal. Je me demande quelle personne affreuse j’ai été dans mes vies antérieures. Il y en a forcément une dans laquelle j’ai merdé. Je devais être une personne horrible pour que je le paie de cette manière maintenant. Ou alors, c’est parce que je ne suis pas une bonne fille, parce que je me suis sauvée d’Abergavenny en emmenant mon fils. Il y a une explication, cela ne peut pas être autrement. Cela ne peut pas être la faute à pas de chance. Je refuse que ça soit tombé sur moi sans qu’il n’y ait une raison à cela. Les voix détruisent tout ce qu’il y a de beau dans ma vie. Elles m’isolent, menacent de me rendre dingue. Peut être que je le suis déjà. Peut être, qu’à l’heure qu’il est, je suis ficelée à un lit abrutie par les calmants et que tout ceci n’est que le fruit de mon imagination. Un moyen de m’évader. Non, je ne dois pas penser comme ça. Est-ce que je pense encore, d’ailleurs ? Si je commence à ne plus distinguer la réalité et les songes, je vais vraiment finir par me retrouver enfermée. Et j’aurais tout perdu. Pas seulement mon petit-ami. Papa, Isaac aussi, mon job, le peu d’amis que j’ai. Tout.

Je lève une main devant mes yeux tandis que j’attends que l’auxiliaire de puériculture aille chercher mon fils. Je compte méthodiquement mes doigts. Il paraît que, dans un rêve, on a jamais cinq doigts. Je ne sais pas si je suis rassurée ou non. Être perdue à ce point m’effraie. Ma main est toujours devant mon visage quand l’employée arrive avec Isaac. Je vois bien le regard qu’elle pose sur moi, j’entends les murmures quand je passe dans les couloirs. Poppy la nouvelle. Poppy la bizarre. On se demande vraiment ce qu’il lui trouve. Là encore, j’ignore si c’est la réalité ou bien si mon esprit malade déforme tout. Cela ne m’étonnerait pas. Ma tête va exploser et je ne suis absolument pas apte à rester seule. J’attache mon garçon dans la voiture et je prends la direction de l’appartement de mon père. Il avait dit qu’il déménagerait de son quartier un peu moche mais il l’a jamais fait. Alors c’est là que je vais. Dans les rues qui se ressemblent toutes, aux façades ternies par les gaz qui s’échappent des pots d’échappement.

Je me gare sur une place en bas de son immeuble et l’excitation d’Isaac à voir son papi n’a d’égale que celle de Joshua qui s’excite de plus en plus. Depuis la nouvelle de l’arrestation de son meurtrier, et du procès qui approche, il n’est intenable. Et c’est un cercle vicieux. Plus je vais mal, plus il a de l’emprise sur moi. Mais plus il a de l’emprise, plus je vais mal. Je m’en sortirai jamais. Alistair a raison, je devrais me faire aider mais j’ai tellement peur de finir enfermée. Isaac a besoin de sa mère, lui qui est né sans père. Il n’a pas demandé à avoir une maman à la santé mentale aussi fragile. Lentement, au rythme de mon fils et aussi parce que je peux pas aller plus vite, je grimpe les marches jusqu’au logement de mon père. Celui qui a été le mien quelques semaines avant que je ne parte vivre avec Nicole. Puis que je doive encore déménager. Maintenant, je vis seule dans un appartement d’une taille correcte pour nous deux. Je devrais être heureuse d’avoir mon chez-moi, de vivre avec mon enfant mais la nuit, le silence me terrifie. L’obscurité m’effraie. Et tout est troublé par les ricanements monstrueux de feu mon mari. De son vivant, il était un homme doux et aimant. La mort l’a transformé. J’essaie de me persuader que ce n’est pas lui mais, avec seulement sa voix, c’est compliqué.

Nous avons passé la porte et Isaac court déjà après Shadow. L’animal trouve refuge sur le réfrigérateur et moi, je regarde la scène sur le pas de la porte. L’espace d’une seconde, je songe à la refermer, à laisser Isaac et son grand-père profiter l’un de l’autre sans moi. Je ne suis pas d’une bonne compagnie en ce moment. La silhouette imposante de l’inspecteur Ryan Bridges apparaît en haut de l’escalier. Je tente un sourire mais ce n’est qu’une crise de larmes de plus qui déforme mon visage. J’essuie mes joues avec le revers des manches du pull que je porte sur ma blouse. Je n’ai même pas pris le temps de l’enlever, je suis bonne pour la laver. Nous ne sommes pas sensés porter nos tenues en dehors de l’enceinte de l’hôpital. Papa remarque bien vite que quelque chose ne tourne pas rond. Il attrape Isaac et l’emmène dans sa chambre, pour qu’il puisse regarder son dessin animé préféré. C’est l’assurance d’avoir une bonne heure devant nous pour discuter, si ce n’est plus. D’habitude, je m’oppose au fait qu’il passe autant de temps devant un écran. Mais aujourd’hui, je n’en ai pas la force. Ni même l’envie.

Je sursaute presque quand mon père passe ses bras autour de mes épaules et je le laisse m’entraîner jusqu’au bar. Tout le temps que cela dure, je laisse mon regard vagabonder dans la pièce. Je sais que papa a décoré pour faire plaisir à son petit-fils, il ne l’aurait pas fait sinon. Comme à Noël. Le petit Casper qui flotte au milieu du salon est vraiment mignon et l’araignée dans sa toile pas vraiment effrayante. Sur le comptoir, il y avait une énorme citrouille qui ne demandait qu’à être creusée. Avec la chair, il est possible de faire une soupe que j’adore. Réconfortante, surtout si on met des éclats de noisette dessus. Je penche un peu la tête, j’imagine le repas qui mijote sur le coin du feu, Isaac qui joue avec des cubes en bois dans le salon. Moi assise sur mon canapé, un verre de vin à la main, en pleine discussion avec un homme dont je ne vois pas le visage. Je secoue la tête, encore une fois, rêve et réalité s’amalgament. Papa revient dans le salon et moi, je n’ai absolument pas bougé d’un iota. Je suis toujours là, plantée comme une godiche, le ballon en forme de fantôme aspirant toute ma capacité de concentration.

Un pas après l’autre, je m’approche du bar et je me hisse sur un tabouret haut. Mes doigts tripotent distraitement la toile d’araignée. Cela m’empêche de divaguer encore. « Je vais devoir retourner à Abergavenny. » Je frissonne à la seule idée de devoir y retourner. Je n’en ai pas envie mais je n’ai guère le choix. « Ils l’ont trouvé. Celui qui a... » Les mots ne sortent pas. Je sais qu’Isaac ne m’entend pas et qu’un jour viendra, je vais devoir lui expliquer pourquoi son papa n’est pas là. « Le procès a lieu à la fin du mois. » Je sors mon téléphone dans ma poche avec mes doigts tremblants et je pousse l’appareil en direction de mon père pour qu’il puisse constater par lui-même.



“Tu fais quoi ? - Je t'aime.”
Ryan Bridges
Ryan Bridges
https://sinking-past.forumactif.com/t1559-lone-ranger#105514https://sinking-past.forumactif.com/t1569-let-the-adventure-begin-now-with-you-ryan-bridges#105515
Avatar et crédit : Me
Messages : 370
Like a bridge over troubled water - Ryan Daryl-dixon-twd-daryl-dixon
Occupation : Inspecteur adjoint
Âge : 49 Quartier : Banlieue de Wester Hails
Situation familiale : Divorcé, père de 2 enfants
Date d'arrivée à Edimbourg : Novembre 2022
Don : Lorsqu'il se trouve sur le lieu d'un crime, il se retrouve transporté au moment des faits. Plus rapidement il sera sur place, et plus il pourra assister à la scène dans sa globalité tel un spectateur impuissant qui ne peut rien faire si ce n'est assister à la scène sans pouvoir intervenir. A contrario, plus le temps se sera écoulé entre le moment du meurtre et celui ou il se rend sur la scène de crime et moins il verra de choses. Si le meurtre s'est déroulé il y a plus de 72h, son don ne se déclenchera pas.

Like a bridge over troubled water - Ryan 9236c6788e18dfb046194b1d00e1675d

Like a bridge over troubled water - Ryan Empty Re: Like a bridge over troubled water - Ryan

Mar 12 Déc - 12:54
Like a bridge over troubled water
   Voir Poppy s’effondrer ainsi en larmes lui brisait le cœur. Sa fille était pourtant une enfant pétillante, pleine de vie, mais depuis que son mari avait injustement perdu la vie, elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Ses sourires étaient fades, son teint pâle, elle paraissait souvent distraite, fatiguée ou soucieuse, même la présence d’Isaac ne parvenait pas à chasser totalement ses démons. Il l’avait soutenu quand elle lui avait signifié qu’elle quittait Abergavenny pour venir s’installer ici, dans la capitale écossaise avec lui. Prendre un nouveau départ, repartir de zéro, commencer un nouveau boulot, se faire de nouveaux amis, une nouvelle routine, … s’éloigner de cette ville qui lui avait tout pris. Pourtant, un an plus tard, il n’était pas certain que ce changement d’environnement ait réellement porté ses fruits. Elle n’allait pas plus mal, du moins en apparence, mais on ne pouvait pas dire qu’elle allait mieux. Du moins, pas comme il l’avait espéré.  
Mais aujourd’hui, il y avait une raison à son désarroi et sa tristesse, et il se doutait bien laquelle. On l’avait averti que l’assassin de son gendre avait enfin été arrêté et qu’une date avait été fixé pour le procès. Une nouvelle épreuve attendait sa fille. Ce ne serait pas facile, il le savait déjà, mais ça lui permettrait de terminer son deuil, et d’enfin, pouvoir tourner la page. Du moins, il l’espérait. Comme il s’en doutait, d’une voix cassée et tremblante, sa fille lui expliqua qu’elle allait être obligé de retourner à Abergavenny. Aucun des deux ne souhaitait y retourner pourtant, ils le feraient, car il ne pouvait en être autrement. Posant sa grande main réconfortante sur la sienne, il lui offrit un pauvre sourire.  

- Je sais, se contenta-t-il de lui dire dans un murmure. Tu s'ras pas toute seule dans cette épreuve.  

Le comment du pourquoi n’avait aucune importance, du reste, il n’était pas bien compliqué de se douter qu’il suivait cette affaire de prêt et qu’il avait des contacts qui le tenait régulièrement informé. Non, ce qui importait c’est qu’elle ne serait pas seule. Elle pourrait compter sur le soutient de ses proches, à commencer par lui.  

- Je viendrais avec toi, et je resterais aussi longtemps qu’il le faudra. J’ai déjà pris mes disponibilités  


Que cela dure une semaine ou un mois (c’était peu probable mais au cas où), il resterait aussi longtemps que durerait le procès et surtout que Poppy aurait besoin de lui. Et aussi étrange que cela pouvait apparaitre, Amy était même prête à lui offrir l’hospitalité. Il ignorait encore s’il allait accepter ou refuser. Une partie de lui avait envie d’accepter pour être au plus près de sa fille et Isaac, mais une autre rejetait en bloc cette seule idée. Ce serait trop étrange de partager à nouveau le même toit avec Amy, et puis, il doutait fortement qu’ils sachent se tenir, malgré la meilleure volonté du monde, à un moment donné, que cela se compte en heure ou en jour, il se passerait quelque chose qui les inciterait à se sauter à nouveau à la gorge et franchement, Poppy n’avait vraiment pas besoin de ça.

- Viens là ...  

Et sans un mot de plus, il enveloppa sa fille de ses bras et la serra contre lui pour lui apporter un peu de réconfort. Il serait là pour elle, quoi qu’il arrive, aussi longtemps qu’il vivrait.  

- Tu s’ras pas toute seule. Il est grand temps que cet enfoiré paye pour ce qu’il a fait. Ce qu’il vous a fait à toi, Joshua et Isaac.  


Desserrant son étreinte, il se recula pour lui faire face de son pouce essuya les larmes qui coulaient sur son visage. Lui demander comment elle se sentait face à cette nouvelle épreuve était inutile, elle le portait sur son visage. Si on lui en avait donné l’occasion, Ryan n’aurait pas hésité une seule seconde à décharger ce fardeau des épaules de sa fille pour les mettre sur les siennes, mais il savait bien que ça ne se passait pas comme ça. Cette épreuve, c’était à sa fille de la surmonter, et aussi difficile qu’elle puisse être, aussi long et douloureux que ce serait, il serait là à ses côtés, à chaque étape.

- Si tu veux m’en parler, de ce que tu éprouves, de ce que tu ressens, de c’qui t’arrive, j’veux pas que tu hésites. J’s’rais toujours là pour toi, d’accord ? Et même si t’as pas envie de parler, j’suis là aussi.  


Quoi qu’il arrive, et même si elle le savait déjà, il éprouvait le besoin de la rassurer et de lui faire comprendre qu’il serait toujours là pour elle. Peut-être était-ce parce qu’elle ne lui avait jamais paru aussi fragile qu’en cet instant. Quoi qu’elle puisse faire, dire ou penser, il l’aimait d’n amour inconditionnel. Elle était son enfant, et ça, jamais rien ne pourrait changer l’amour qu’il lui portait.

- Restez ici ce soir. J'ferais d'la soupe à la citrouille, mais pour ça, il faut s’occuper d’elle avant, qu’est-ce que t'en dis ?
Lui proposa-t-il en lui tendant les instruments nécessaires pour la creuser  

Une manière vaine de lui changer les idées ? Peut-être bien oui. Mais aussi une manière de lui montrer que quoi qu’elle décide, il le respecterait. Elle n’était pas obligée d’en parler mais il ne voulait pas la voir partir seule, pas dans cet état. Pas tant qu’elle n’irait pas mieux.  



Father and Daughter
"loving someone means doing whatever it takes to keep them safe"
Poppy Bridges
Poppy Bridges
Hockey Lover
Pseudo : Elo
Avatar et crédit : Lily Collins / showmeyouricons (avatar) / Signa by Drake (icon moi et ellaenys)
CW : Deuil, prise de drogue
Messages : 729
Like a bridge over troubled water - Ryan 4c9g
Occupation : Sage femme au Royal Infirmary
Âge : 29 Quartier : Un petit appartement à Leith, qu'elle partage avec son fils de deux ans
Situation familiale : Veuve, mère d'un petit Isaac de deux ans. En couple avec Alistair.
Date d'arrivée à Edimbourg : Décembre 2022
Don : Est-ce que vous savez le bruit que fait une âme quand elle quitte un corps ? Non ? Moi, je le sais. Et je vous jure que ça n'a rien de plaisant. Quand un corps meurt, l'âme hurle. C'est un déchirement, c'est un miroir qui vole en éclat. C'est un papier qu'on froisse, c'est un caillou qui crisse sous une semelle. C'est tout ça à la fois. Je les entends, moi, toutes ces âmes torturées, arrachées trop tôt à leur enveloppe charnelle. Pas toutes, heureusement. Uniquement celles victimes d'un assassinat.

Like a bridge over troubled water - Ryan Kzzb

Like a bridge over troubled water - Ryan Empty Re: Like a bridge over troubled water - Ryan

Lun 8 Jan - 11:51
Like a bridge over troubled water
De là où je suis, j’entends les premiers mots du dessin animé préféré d’Isaac. Chase qui est toujours prêt, Marcus tout feu tout flamme et Stella prête pour un petit tour dans les airs. Mes lèvres dessinent un sourire en balançoire mais j’ai juste envie de m’effondrer. Il ne le sait, du haut de ses deux ans, Isaac. Mon père s’occupe si bien de lui qu’il n’a jamais encore demandé après son propre père, absent depuis toujours. Un jour, je devrai lui expliquer. Un jour, je devrai dire à mon petit garçon qu’il est orphelin parce qu’un connard, pour être polie, a poignardé Joshua pour un billet de 20£. Parce que c’est tout ce qu’il avait dans son portefeuille ce soir là, vingt livres. Et parfois, je le maudis aussi, de s’être défendu pour si peu. Pourquoi ne pas simplement avoir tendu son bien et laisser l’homme repartir avec son maigre butin. On aurait refait les papiers, fait opposition sur sa carte de crédit et changé les serrures de la maison. Cela aurait été chiant et chronophage mais c’était préférable à ma situation. Et l’instant après, je m’en veux d’avoir pensé si égoïstement. Joshua s’est défendu parce qu’il était légitime qu’il le fasse. Personne ne devrait se laisser agresser sans essayer, un minima, de protéger ce qui est à soi. Mais voilà, ce soir là, l’homme était armé et mon mari s’est vidé de son sang sur un trottoir froid d’une rue d’Abergavenny.

Tandis que je me hisse sur le tabouret haut vers lequel mon père m’a entraînée, je me demande pourquoi moi. Qu’est-ce que j’ai fais, putain ? Ai-je été si mauvaise dans une vie antérieure que le karma a décidé de me le faire payer ? Pourquoi si cher ? J’aimais Joshua, de tout mon coeur. Et même s’il est devenu la voix aigrie et mauvaise de mon esprit, je pense qu’une part de moi l’aimera toujours. Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’on ne peut aimer qu’une seule fois. J’en suis la preuve, Alistair aussi. Et les mots qu’il m’a dit le jour de notre dispute résonnent en moi. Il a promis qu’il serait là pour moi. Promis qu’il m’aiderait, pourtant je n’ai que peu de nouvelles. Je lui ai avoué mon don de l’enfer et il a fuit. Cela ne me donne pas envie de réitérer l’expérience. Il me faisait l’impression que je pouvais lui faire confiance. Peut être que je me suis trompée, peut être qu’il est trop pris avec ses propres soucis pour s’occuper des miens, peut être qu’il y a une autre femme sous son silence. Pourquoi mon bonheur à moi a systématiquement une date de péremption ?

Je quitte le ballon fantôme des yeux pour reporter mon attention sur mon père. Quand je lui apprend pour le procès, il me dit qu’il sait. Forcément qu’il sait. Papa sait tout. Papa, c’est mon héros depuis que je suis gamine. Isaac ne saura jamais ce que c’est et cela fait redoubler les larmes qui roulent sur mes joues trop pâles. Dans mon esprit, c’est le bordel. Joshua s’excite, hurle, s’insurge. Comment ai-je osé l’oublier si rapidement ? Est-ce que je vais me décider à parler de lui à notre fils ? Est-ce que, une fois le procès terminé, je vais tourner définitivement la page ? Pourquoi lui, il ne me laisse pas tourner la page ? Pour moi, pour Isaac. On a le droit à une vie paisible malgré ce qui est arrivé. Nous, nous sommes encore vivants. « Merci... » Je ne demande pas comment il le sait. Il doit avoir des contacts avec la police galloise. « T’es pas obligé, je vais avoir besoin de quelqu’un pour garder Isaac… Et puis, je vais passer du temps avec les parents de Joshua aussi et puis... » Je regrette mes mots aussitôt qu’ils sont prononcés. Je vais m’écrouler si papa n’est pas là. Je vais devoir donner mon fils à ma mère. Elle est une bonne grand-mère et je suis injuste avec elle. Mais tout ça, tout ce qui m’arrive, c’est en partie de sa faute. Si elle m’avait laissé parler du meurtre de John Doe, je n’en serais pas là. « Mais j’aimerais que tu viennes. » Il n’est pas obligé de rester aussi longtemps que moi. Je vais probablement avoir des papiers à faire, des trucs à signer et la mère de Joshua voudra que je reste avec eux.

Je me laisse volontairement faire quand il m’attire contre lui pour m’envelopper de ses bras rassurants. Petit à petit, mes larmes finissent par se tarir pour s’arrêter. Il ne reste plus que des sillons humides sur mon visage. Nous restons comme ça aussi longtemps que nécessaire. « Je sais pas ce que je ressens, ou ce que je suis sensée ressentir. Je suis contente que cet enfoiré aille enfin en prison. Je suis soulagée de pouvoir passer à autre chose mais cela veut aussi dire laisser partir Joshua pour de bon. » Aussi étrange que cela puisse paraître, c’était une manière de garder feu mon mari auprès de moi encore un peu. C’est un peu macabre dis comme ça et j’ai encore sa voix dans mon esprit. Mais le jour où elle va disparaître, j’en oublierai le son. Il ne me restera plus que des souvenirs qui s’effaceront eux aussi. Je me redresse quand il me lâche et je regarde le couteau qu’il me tend. « Je préfère que tu t’occupes de la découpe. J’ai pas franchement l’esprit à manipuler un truc pareil. Je préparerai la soupe. Et des cookies pour le dessert. » Je vais y perdre un pouce, c’est sur et certain. Et je n’ai pas envie de ça.

Je tapote la surface du bar tandis qu’il commence à régler son compte à la citrouille. La pauvre va finir avec un sourire effrayant et des yeux en forme de triangle. Isaac boudera la soupe mais fera une orgie de cookies. Moi je vais m’endormir sur le canapé comme à mon arrivée à Edimbourg, comme avant de trouver la colocation avec Nicole puis le petit appartement de Leith. « Je me suis disputée avec Alistair. » Je lâche, tout de go, dans un moment de blanc. Je crois que j’ai besoin d’en parler. Je ne sais pas encore comment je vais expliquer ça à mon père mais il me faut un avis extérieur, aussi subjectif soit-il.



“Tu fais quoi ? - Je t'aime.”
Contenu sponsorisé

Like a bridge over troubled water - Ryan Empty Re: Like a bridge over troubled water - Ryan

Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum