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Ùna Ormond-Thorburn
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Occupation : Doctorante en science politique, chargée de TD spécialisé sur la coopération internationale. Chanteuse dans un groupe en quête de professionnalisation.
Âge : 32 Quartier : New Town (Leith Walk)
Situation familiale : Enfin mariée à Nash, enceinte (bébé prévu pour mi-janvier)
Date d'arrivée à Edimbourg : Ma naissance, 1992
Don : Coucher avec quelqu'un, c'est lui foutre un tracker dans le crâne. Pendant deux à trois jours après notre rapport, je vais entendre ses pensées et parfois voir à travers ses yeux. Plus nous couchons ensemble, et plus le tracker aura du mal à se dissiper. Eventuellement, si notre relation est trop longue, le tracker sera là de façon pérenne.

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Jeu 27 Juil - 17:11
Straw that broke the camel's back
Je souffle et je compte jusqu'à trois. Encore. Je répète l'opération jusqu'à ce que mon cœur batte à un rythme normal, qui me fait pas mal aux côtes. J'essuie mes joues, je les tapote même pour voir si je peux réussir à récupérer des couleurs. C'est peine perdue. Peut-être que si j'avais dormi plus de deux heures cette nuit, ça irait. Peut-être que si j'avais bu un verre de vin ou pris une dose, ça irait aussi. J'en ai pas pris depuis hier, quand je me suis aperçue que mes règles avaient du retard. Je voulais y croire, j'ai même été au point d'aller acheter un test de grossesse dans l'après-midi. Je comptais le faire au réveil, demain. Je suppose que c'est plus la peine. Je jette l'emballage du tampon, un dernier regard dans la glace. Je compte jusqu'à trois, je redescends les mains enfoncées dans les poches pour pas qu'on me voie gratter nerveusement mes ongles sur lesquels j'ai même pas mis de vernis. J'ai envie de hurler, parce que je me sens conne de m'être emballée pour vingt-quatre heures et j'ai envie de pleurer parce que je suis déçue, que je dois encore attendre un mois et que je vais voir une lueur de tristesse dans les yeux de Nash quand je lui dirais que je suis pas enceinte.

J'arrive sur la terrasse et je les regarde. Will, Lilou, mon père. J'arrive pas à leur parler, aujourd'hui. J'aurais aimé qu'Erin soit là, et c'est con parce qu'elle aurait été la seule à pas avoir eu d'enfant donc la moins disposée à me comprendre, mais quand même. Elle m'aurait dit qu'elle était désolée et elle m'aurait fait un câlin. Mais non, il fallait qu'elle soit en conférence à Berlin. Mes yeux reviennent sur mon frère. Si je venais contre lui pour du réconfort, il s'inquiéterait peut-être. Et si on me pose encore une seule fois la question de savoir si je vais bien, j'arriverais pas à faire semblant cette fois. Je ne pourrais pas dire que oui, malgré mon regard fuyant et mon pied qui tape nerveusement sur le sol. Je crois que je me mettrais juste à pleurer et à m'arracher les cheveux. J'aurais dû annuler ma venue au moment où Nash m'a dit qu'il pouvait pas m'accompagner. Je me sens pas en sécurité sans lui. Il est temps que j'arrête de prétendre que je suis une adulte bien construit, qui peut marcher sur ses seules deux jambes et non pas un parasite dépendante de son mec. J'ai encore les yeux sur Lilou. J'aurais vraiment besoin d'un câlin et d'une taquinerie, un commentaire sur le fait que j'ai une mine de merde. À la place, j'ai un espèce de courant d'air qui se faufile dans ma nuque. Je sens le poids d'un regard sur mes épaules mais évidemment, quand je me retourne, y'a personne. Ca fait deux jours que mon sixième sens est réveillée. C'est la fatigue, je le sais, ça me rend parano. J'ai besoin de me changer les idées.

Je prends le paquet de cartes, celui qui est devenu gris et corné à force de jouer à la bellotte et le tends à Ian. On s'assoit directement par terre sur la terrasse, sur les pierres chauffées par le soleil, pour se lancer dans une partie de bataille. Pire jeu de cartes, soit dit en passant. Le pire. Interminable, abrutissant. Rien pour plaire. Mais bon, ça lui fait plaisir. Il rigole de façon très mignonne quand il me prend une grosse carte et gémit "Nunaaaaa" comme son père quand je me distrais un instant. En parlant de père, Will me tend un verre que j'accepte. Je suis pas enceinte, alors on s'en fou. Ça se sent que c'est la fin de soirée, parce qu'ils ont abandonné les glaçons dans le whisky. Ils le versent dans le verre, puis ils versent le verre dans leur gorge. J'en connais un qui va finir dans la chambre d'ami. Enfin, ça serait pas la première fois que ça arrive. Les deux darons tiennent moins l'alcool que dans leur jeunesse. Je jette un regard à Lilou, pour essayer de sonder son avis sur la situation. J'sais que ses Leslie et Will n'ont rien à voir avec mes Leslie et Will. Pour moi, ça, la légère ivresse de fin de soirée, c'est normal. Pour lui, je ne sais pas.

J'ai l'impression que ça va mal finir. C'est con, hein ? Ça n'a jamais mal fini. Et je ne pourrais même pas expliquer ce que je redoute. Je vois pas comment ça pourrait mal tourner. Tout va bien. Je regarde tout le monde, ils sont détendus, je devrais l'être aussi. Je sursaute quand ils se mettent une tape dans le dos. Mon père a un truc à montrer à son meilleur ami dans son bureau. J'ai pas trop capté quoi, parce que Ian me signale que c'est moi qui aie gagné ce round. Pire jeu de cartes. J'ai de plus en plus de mal à me concentrer. La luminosité baisse. Je pense que le vent se lève, parce que je vois les branches remuer autour de nous. J'entends Nash compter la petite monnaie d'un ivrogne en quête de satisfaction. Puis, y'a un mouvement qui ressemble pas à celui d'un arbre. Je regarde le chêne et mon sang se glace. Y'a rien, hein. Je vois rien. Mais il y a des choses que le corps capte avant la tête. Les frissons, les bruits, les regards. Putain. Je respire, je commence à compter jusqu'à trois, mais j'ai pas le temps. Un autre mouvement. Cette fois, je vois l'ombre derrière le tronc. J'ai presque l'impression qu'elle a deux yeux jaunes braqués sur moi, à la façon d'une chouette.

— On devrait rentrer, p'tit bout.

Je souffle. Ian veut pas. Il veut finir la partie mais putain, la bataille ça se termine jamais, il est au courant de ça ? Je commence à ramasser les cartes mais il insiste pour jouer encore. Je répète non. Non. On peut pas, non. J'ai pas besoin de relever la tête pour savoir que l'ombre me fixe toujours. Peut-être même qu'elle s'approche. C'est ce que mon cœur tente de me faire comprendre, en s'accélérant. Tant pis pour les cartes. Je prends la main d'Ian pour qu'il me suive enfin. Je ferme la porte-fenêtre derrière nous et me précipite presque sur mon frère. Je veux pas inquiéter l'enfant, alors le plus proche je suis de son père, le moins j'ai besoin de parler fort.

— Lilou, je crois que j'ai vu Nolan dehors. J'ai vu le gars qui me suit dehors, faut éloigner Ian des fenêtres et appeler les flics mais les flics ils font rien, je sais pas quoi faire Lilou je sais pas ce qu'on doit faire faut que tu m'aides.

Je manque d'air d'avoir parlé sans pause. J'essaie de capter son regard pour qu'il sente la gravité de la situation dans les larmes qui me montent aux yeux. Je sais plus de quoi Nolan est capable. Les mecs désespérés, c'est capable de tout, non ? S'il se pointe chez mon père un an après notre dernière rencontre, c'est bien qu'il est prêt à tout.
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Situation familiale : Séparé, en couple avec Poppy, père de Ian, cinq ans (garde partielle)
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Don : Un peu comme s’il portait des lunettes teintées, sa vision change en fonction de la personne qui se trouve le plus près de lui. Cette dernière est heureuse ? Le filtre est rose. En colère ? Le filtre est rouge. Triste ou mal à l’aise ? Il sera bleu ou vert.

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Mer 16 Aoû - 23:07
Straw that broke the camel's back
Un instant, je contemple mon fils et sa tante jouer aux cartes sur la terrasse. Ils donnent l’impression d’être à mille lieues de ce qui se joue dans le salon, et j’ai envie de les rejoindre. De prendre Ian sur mes genoux et de lui expliquer notre jeu préféré à Alaric et moi lorsque nous étions jeunes et de profiter de sa présence autant que je le peux, avant qu’il ne doive retourner avec sa mère à la fin du week-end. De l’aider à battre Ùna pour pouvoir lui tirer la langue et parader en la taquinant gentiment. Juste, de sortir de cette pièce ou nos pères respectifs se lancent dans des joutes verbales comme s’ils étaient seuls au monde et que j’étais juste un élément de décoration. Je n’aurai pas à boire poliment ce verre de whisky qui m’a été servi lorsque j’avais le dos tourné et que je n’ai pas eu l’occasion de refuser. Je n’aurai pas à essayer de m’imposer en tentant de faire part d’une anecdote qui sera à moitié entendue. D’un coté il y a l’insouciance de la jeunesse, de l’autre, l’insouciance de ceux croyant en avoir encore une. Et puis il y a moi, au milieu, dans ce canapé ou je me tiens si droit que j’en ai le dos qui me tire. De temps en temps, j’entends mon petit garçon crier ce surnom dont j’ai affectueusement affublé la jeune femme. Je souris de retrouver certaines de mes mimiques lorsque je le vois agir avec nos proches. Ces petites choses que nous avons partagé pendant cinq ans et dont la paternité ne pourrait être attribuée à personne d’autre. Je ne me sens plus aussi inquiet qu’avant. Avant, lorsque chaque fois que je le regardais, je me disais que ce nez, cette bouche, n’appartenait ni à moi ni à Mérédith. De temps en temps aussi, je surprend le regard d’Ùna posé sur moi et je fais semblant de lever les yeux au ciel avant de replonger le nez dans mon verre et de tendre une oreille pour essayer d’intercepter le nouveau sujet de discussion. Je maudis mon frère de ne pas avoir pu venir. Je suis heureux que la nouvelle femme de mon père ne soit pas là, mais déçu que celle de Leslie ne le soit pas non plus. Erin est sympathique, et elle m’aurait certainement mis plus à l’aise.

Vient le moment ou ils veulent s’isoler dans le bureau pour je ne sais quelle raison. Mon père ne me propose même pas de les accompagner, et il suit celui de Ùna. D’une certaine manière, ils me rappellent moi et Maddox il y a quelques années et cette pensée m’arrache un sourire mélancolique. J’abandonne définitivement mon verre sur la table basse et je me lève pour me dégourdir les jambes. J’en profite pour aller débarrasser ce qui reste encore sur la table à manger. Pas grand chose au final, ce n’était pas ce soir le diner gastronomique servi à toute la famille, mais aurait-il pu en être autrement vu les personnes présentes ? Ca n’en reste pas moins une fin de journée agréable, et lorsque j’ai fini d’entreposer les verres sur un coin de la desserte, je retourne au salon consulter mon téléphone. J’entends les rires des deux autres hommes qui parviennent de la pièce à coté. Si je lève le nez, c’est pour jeter un coup d’oeil curieux à la décoration. Il y a des photos de ma soeur et de mon père, et ils semblent tous heureux. On croirait presque la famille recomposée parfaite. C’est sans doute ce que Ùna peut prétendre avoir lorsqu’elle se présente à des inconnus. Je ne peux pas en dire autant de mon coté, même si mon beau-père a toujours été sympathique. De mes belles-mères, je ne préfère pas en parler même si je suis adulte maintenant et que j’ai toujours des conversations très sérieuses avec l’actuelle. Je le fais pour faire plaisir à mon père, uniquement.

L’éclair au loin du soleil qui se couche à la cime des arbres me tape en plein dans l’oeil et je plisse les paupières. Les deux sont encore dehors et je me demande comment ils font. Je vais devoir appeler Ian, et il sera contrarié parce qu’il aurait voulu rester dehors, alors qu’il pourrait tout simplement transvaser ses cartes de la terrasse à la table. Je lève un oeil lorsque la porte-fenêtre se referme brusquement sur ma soeur, tirant mon fils derrière elle. Un vent d’inquiétude s’élève en même temps qu’elle s’avance vers moi et immédiatement, c’est le plus jeune que je regarde. Est-il blessé ? Manifestement non, mais il couine que Ùna le tire trop fort et essaie de se dégager pour retourner chercher les cartes restées dehors. Comme si elle souhaitait partager un secret, cette dernière se penche vers moi. Elle a beau n’avoir fait que quelques mètres pour me rejoindre, j’ai l’impression qu’elle a couru un marathon. Elle parle vite, pressée de lâcher les mots qui se bousculent dans sa bouche. « Hein ? Il y a quelqu’un dehors ? ». Je me redresse rapidement sur mes pieds pour amorcer un pas vers la porte-vitrée. « Mais non, Nuna viens, y’a personne, on retourne jouer ! » couine Ian qui a arrêté de tenter de se débattre et me lance un regard implorant comme s’il espérait que je la convainque de retourner vers lui sur la terrasse. L’air de la jeune femme ne laisse pourtant pas place à l’interprétation. Quelques secondes me sont nécessaires avant de me rappeler à qui je peux associer le prénom de Nolan, que je n’ai entendu que deux ou trois fois. Je tente de poser une main apaisante sur le bras de ma soeur en regardant par dessus son épaule. De là ou je suis je ne vois rien, mais le soleil est presque couché et le fond du jardin est devenu indistinct. « Chéri, tu veux bien aller voir si ton grand-père et son ami reviennent bientôt ? Ils sont… » « Non ! » me coupe Ian d’une voix boudeuse, manifestement fâché que je n’ai pas pris son parti.

La situation me contrarie. Je connais les problèmes qu’elle a eu avec ce type, mais je ne vois pas pourquoi il se pointerait là au domicile de son père en sachant qu’elle n’est surement pas seule. Je ne peux pour autant pas écarter définitivement la potentialité d’une éventuelle menace à l’extérieur, sans qu’elle puisse formellement être imputée au harceleur de Ùna. Probablement a t-elle vu un blaireau ou un chat dans les buissons. Mais son air paniqué ne peut être feint ni avoir pour seule volonté d’attirer l’attention sur elle. En présence de Ian, je ne peux la lui accorder comme je le voudrais. « Alors tu attend là, d’accord ? Je te donne mon téléphone ». Il est resté sur la table, sur l’application de messagerie. Je la quitte précipitamment pour lancer un Candy crush qui ferait normalement patienter mon fils le temps que je fasse un tour du jardin avec ma soeur. « Montre-moi » je demande à cette dernière en m’approchant de la porte vitrée pour l’ouvrir et sortir en évitant les cartes éparpillées que le vent menace de faire s’envoler.



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Ven 1 Sep - 19:12
Straw that broke the camel's back
La seule chose qui me rassure, c'est qu'Ian n'ait rien vu. J'ai pas envie qu'il soit traumatisé, en imaginant que tout le monde peut l'attaquer n'importe où. Quand ça sera calmé, on lui dira que c'était qu'un jeu, du faux comme dans les films. Ça sera bien. Je serais plus rassuré s'il allait retrouver papa et Will, mais si on le force, il sentirait à quel point les choses vont mal. Ça me fou mal à la tête, il y a trop de choses sur lesquelles réfléchir. Je sais pas pourquoi Nolan est là, je sais pas ce qu'on doit faire, je sais pas s'il va rester ou s'il est déjà loin, à remonter dans sa voiture, fier de m'avoir fait peur. Je regarde partout à la recherche de ce que mon père utilise pour bloquer les portes-fenêtres, la barre qui empêche le coulissement. Pendant ce temps, mon frère trouve une distraction pour son fils. Il est calme, ça me plaît pas. Will et Papa, quand ils sont calmes, c'est rassurant, parce qu'ils maîtrisent la situation. Lilou, je crois qu'il comprend juste pas à quel point c'est grave que Nolan revienne dans ma vie. Quand il me demande de venir lui montrer, j'ai pas envie. Je me mords l'intérieur des joues pour rester forte. Je lance un regard vers l'enfant, je dois pas l'effrayer, alors ok, je sors. Mais dès qu'on est dehors, je supplie mon frère.

— Faut qu'on s'assure qu'il rentre pas pendant que je te montre.

Je regarde autour, je vois la table. Avec mes petits bras, j'essaie de la déplacer pour la mettre devant le passage. Impossible de rentrer discrètement dans la maison comme ça. Mon frère doit penser que j'en fais trop, il a jamais rencontré Nolan. Alors dès que c'est fait, je prends sa main et l'attire en bordure de la terrasse. Je me penche, je check l'autre côté de la maison. On ne voit rien. Y'a pas un mouvement ni bruit, en dehors de ceux des feuilles. Je lui montre le chêne, à une demi-douzaine de mètres de nous.

— Il était là-bas, il nous regardait. J'ai pas vu d'où il venait ou quand il est arrivé, mais il était là !

Moi, je veux pas approcher de cet arbre. Il y a une chance sur deux pour que Nolan se cache derrière et si je suis à moins d'un mètre de ce gars, je pense que j'implose sous le coup de la panique. Plus d'un an est passé, je réagis encore aussi vivement qu'au premier jour. C'était un peu passé mais depuis quelque temps, c'est revenu. Je pensais que ma peur était infondée, que c'était la fatigue ou le stress des examens, mais je pense que c'est mon sixième sens qui essayait de me prévenir. À force d'être dans la tête de mon ex qui voit l'avenir, j'ai peut-être volé un peu de sa capacité.

— Je vais te montrer à quoi il ressemble !

Ça me prend soudainement. J'ai des photos ! Lilou pourra aller le chercher sans moi, comme ça. Je sors avec précipitation mon téléphone de ma poche. J'ai les mains qui tremblent tellement qu'alors que j'essaie de le déverrouiller, le truc s'échappe de mes doigts. Il tombe, je jure, je le récupère rapidement de peur qu'un truc se passe pendant que je suis baissée et je reviens fouiller dans ma galerie. C'est dans un album qui s'appelle "faits divers" pour être certains que Nash ne s'amuse jamais à aller regarder ce qu'il y a dedans. C'est pas le genre à consulter mon téléphone sans mon autorisation, je suis juste parano. Je montre l'écran à Lilou, je commence à faire défiler les photos mais je m'aperçois que je vais trop vite. Alors je reviens au début et je les lui remontre, une par une. Il y en a une petite dizaine. La plupart des clichés sont volés sur ses réseaux sociaux. Aucune ne représente à 100% ce à quoi il ressemble quand on le croise, c'est pour ça que j'ai été obligée d'en sauvegarder plusieurs. Sur l'une d'entre elle, je suis avec lui, il me tient par la hanche lors de ce qui est une réception. J'ai la robe qu'il m'avait offerte ce jour-là, en satin rouge. Je l'ai réduite en lambeaux, imbibée d'alcool, mise dans sa poubelle et je lui ai foutu le feu. C'était à l'époque où je pensais encore qu'on pouvait raisonner un mec pareil.

— C'est lui. Je l'ai vu, je te jure qu'il était là.

Je zoom sur son visage de connard et m'assure que Lilou le voit bien. C'est le visage que j'ai vu, pas l'ombre qui me regarde parfois dormir. C'est pas comme les autres fois, je peux pas dire ça à Lilou parce que s'il savait qu'il y avait des *autres fois*, il me croirait pas. Je me remets à pleurer, c'est la faute à l'impuissance. Ce gars va et vient dans ma vie, selon sa volonté, pas la mienne. Je peux rien faire pour l'empêcher.

— Il va jamais me lâcher.

J'hyperventile à m'en faire tourner la tête. C'est une terrible constatation que je fais à voix haute, entre deux hoquets. Je me tiens au bras de mon frère pour rester debout pendant que mes talons s'enfoncent dans la terre. Si je dois me mettre à courir, je pourrais même pas. Je me sens prise au piège.
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Dim 17 Sep - 22:35
Straw that broke the camel's back
Pourquoi l’ex taré de ma soeur viendrait pointer le bout de son nez ici ? Et qui plus est, comment aurait-il pu rentrer dans le jardin ? Tant de questionnements qui me faisaient douter de la bonne vision de Ùna. Il ne fait pas clair, le fond du jardin est légèrement broussailleux, et puis elle était à moitié concentrée sur le jeu initié avec mon fils. Néanmoins, l’état dans lequel elle se met me préoccupe. Je ne suis pas sûre de l’avoir déjà vue autant stressée. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé avec ce Nolan, nous n’en avons jamais parlé, mais pour quelle se mette dans des états pareils, c’est qu’il a du se passer des choses de clairement graves. Alors, ça met quand même mes sens en alerte. Je garde d’abord mon sang-froid vis à vis de Ian. Il dit qu’il a rien vu et je le crois. Par précaution, je préfère qu’il n’aille pas à l’extérieur, mais ce n’est pas une raison pour le faire paniquer lui non plus, alors, je lui colle mon téléphone entre les mains, c’est mieux que rien et ensuite, je sors avec elle sur la terrasse. De là, ça empire. Avant que je puisse faire quoi que ce soit, elle commence à pousser la table qui s’y trouve, manquant au passage de nous enfermer nous-mêmes à l’extérieur. « Non mais pourquoi il entrerait… ? ». Je ne fais pas un mouvement pour l’aider, au contraire, je reste interloqué qu’elle prenne autant de soin pour autant de futilités. D’autant que s’il voulait rentrer il faudrait d’abord qu’il passe devant nous ce qui serait un peu idiot de sa part. Je deviens de plus en plus sceptique mais Ùna semble croire tellement fort à ce qu’elle a vu que je ne peux moralement pas lui dire que ce n’est sûrement rien et qu’on ferait mieux de rentrer. Tout en lui rappelant que, la prochaine fois qu’elle ira au soleil, il vaut mieux qu’elle mette un chapeau afin d’éviter l’insolation.

Détournant mon regard de son opération commando pour scruter le jardin, je me rappelle que mon téléphone est détenu par mon fils et que je ne peux donc bien regarder de là ou nous sommes. De plus, aller au fond du jardin sans lumière ne m’enchante guère. Ùna tient quand même à m’indiquer ou est-ce que l’intrus se trouve avant de se souvenir qu’elle a des photos pour me montrer sa tête. Patient, j’attend qu’elle le déverrouille malgré ses doigts qui tremblent. Je ne m’inquiète déjà plus pour ce qu’il pourrait y avoir vers le mur du fond. C’est elle qui m’inquiète. Je fronce les sourcils, regardant à peine les clichés qu’elle me montre. Ils ne sont pas de très bonne qualité, un peu zoomés, et le mec à l’écran est à mes yeux, quelqu’un de totalement lambda. Je finis par lui prendre des mains pour mieux voir, mais lorsqu’elle se met à pleurer j’ouvre des yeux plein de surprise. Je ne comprends pas ce qu’il se passe. « Nuna, pourquoi tu pleures ? » résonne soudain la voix de Ian. Je me retourne vivement pour le voir appuyé sur la table, la porte à demi-entr’ouverte, un air inquiet sur le visage. « Rentre à l’intérieur » je crie en pointant un doigt furieux vers le salon. Ian recule, un peu sonné. Lui aussi semble hésiter sur la conduite à tenir mais face à mon regard mécontent, il obtempère. Je me tourne vers ma soeur pour lui attraper les deux bras, et elle fait de même. Elle est si pâle et elle tremble, j’ai peur qu’elle ne s’écroule par terre si je ne l’aide pas. « Eh, Nuna, calme toi » je chuchote en essayant de capter son attention.

C’est pas comme à l’hôpital. C’est pas comme au travail ou je peux avoir une position neutre. Là c’est ma famille et je ne sais pas comment la rassurer. Je vais aller voir, constater que tout va bien et on rentrera à l’intérieur. Papa et Leslie seront là, ils pourront prendre le relais. Voilà, on va faire ça, et tout va revenir à la normale. J’actionne la lampe torche sur le mobile avant de la braquer vers l’endroit indiqué. Le vent fait bouger les feuilles de l’arbre, mais à part ça, rien ne semble aller mal. Je reste vraiment sur l’hypothèse d’un chat ou d’un hibou. « Ca va aller. Je reviens tout de suite ». Je descend à pas pressés dans le jardin tout en me retournant à plusieurs reprises pour m’assurer qu’elle n’est pas en train de faire une connerie. Je regarde dans les massifs et derrière le chêne, j’inspecte le mur et le grillage. Je ne remarque aucune trace de pas humain dans la terre, pas plus qu’il n’y a d’activité suspecte ou de trou permettant à un homme, même de petite taille, d’atterrir dans le jardin. « Il n’y a rien ! » je crie de là ou je suis avant de balayer une énième fois les environs grâce à la lampe. Je rebrousse ensuite chemin pour revenir à sa rencontre et lui rendre son bien. « Il n’y avait rien » je répète en espérant que ça va la faire se calmer. « On va rentrer, mais j’aimerai que tu respires un peu calmement avec moi d’accord ? 1, 2…. » Je lui montre l’exemple en inspirant et expirant exagérément tout en lui pressant les bras à l’aide de mes mains.



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Mar 14 Nov - 17:17
Straw that broke the camel's back
Je pense que les gens qui n'étaient pas là pendant l'épisode Nolan ne peuvent pas comprendre pourquoi ça me terrifie à ce point de le savoir de retour dans ma vie. Pendant des semaines, je ne pouvais pas sortir sans regarder par-dessus mon épaule. Je ne pouvais jamais baisser ma garde, rentrer ivre et non-accompagnée chez moi, profiter de la vue depuis ma fenêtre. Je me réveillais la nuit avec la peur d'avoir mal fermé ma porte d'entrée ou je téléphonais à mon ami Jeremiah pour le supplier de venir dormir avec moi parce que j'avais entendu un bruit. Tim m'accompagnait à la fac et venait me chercher. Ma vie était un enfer. Il s'assurait que tout s'écroule pour être le dernier debout au milieu des ruines. Il a failli réussi et maintenant, il vient pour une seconde manche ? J'ai pas la force de recommencer. Peut-être que l'imaginer rentrer dans la maison est insensé, je ne sais pas, mais je peux pas prendre de risque avec un type pareil. À défaut de trouver quoi dire à mon frère, j'ignore sa question. Il peut pas comprendre, parce qu'il a jamais rencontré Nolan, le seul mec au monde qui fait perdre son calme à mon père.

Rien que sortir ces photos que je collectionne pourtant obsessivement sur mon téléphone me donne envie de vomir. Nolan sait comment prendre toute la place dans ma vie, même sans avoir besoin de faire quoi que ce soit. C'est pas que dans mon téléphone qu'il a placé un mouchard. Dans ma tête aussi. Quoi que je dise ou fasse, il est là, à murmurer ses petits commentaires avec son accent à la con. Je voudrais avoir tout ça dans mon fichier. Des vidéos de mes souvenirs, pour les faire regarder à Lilou et qu'il comprenne vraiment ce que j'ai traversé. Des enregistrements de sa voix, des copies de son odeur, les détails qui me hantent parce que je peux pas m'en défaire. Le virer de ma vie ne sera jamais suffisant, je voudrais supprimer son existence. Ça sera jamais possible, j'aurais jusqu'à la fin de ma vie des cauchemars de ce gars et lui, il sera libre d'aller et de venir dans le paysage. J'en pleure. Des larmes si grosses que j'entends à peine Ian. Le temps que j'avale un sanglot pour trouver l'oxygène nécessaire pour répondre, son père l'a déjà fait rentrer. C'est mieux.

— Je sais pas quoi faire.

Je balbutie alors que je pleure de plus belle. Je chancèle alors que mon frère s'éloigne de moi. Mes bras se resserrent sur ma poitrine et je recule pour avoir une meilleure vue d'ensemble. La lampe de mon téléphone balaye le fond du jardin mais je sais déjà que Nolan a trouvé un moyen de s'éloigner sans être vu. Je le sais, c'est tout. J'ai été dans la tête de ce mec, j'en suis jamais sortie. Cette idée me donne froid, je me resserre sur moi-même en reniflant. J'ai envie de supplier Lilou de revenir. Quand il crie qu'il n'y a rien, je me mords la joue pour ne pas craquer.

— Il était là.

Je gémis quand mon frère est revenu à portée de ma voix. Je le regarde prendre mes bras alors que ces derniers tremblent. Ma peau est si blanche qu'on la voit rosir là où il pose ses doigts, alors qu'il ne me serre pas. Je le regarde comme s'il était fou. J'arrive pas à me calmer, j'arrive pas à suivre le rythme de sa respiration parce qu'on est dehors et qu'à tout moment, le mec peut surgir dans mon dos ou dans celui de Lilou. Je suis pas en état de physiquement me défendre, pas avec ses chaussures ou cette tenue. Même avec autre chose, en réalité, je n'ai jamais su faire le poids face à Nolan. À mon tour, je prends les bras de mon frère pour qu'il arrête ses délires de classe de yoga. C'est sérieux, là.

— On sait pas où il est. Il faut qu'on rentre maintenant.

J'insiste sur le maintenant. Pas après, pas quand j'aurais arrêté de respirer comme une asthmatique à la fin d'un marathon. Maintenant. Parce que ce gars doit avoir un plan hyper tordu et que j'ai pas envie de rester sur la terrasse en attendant de découvrir lequel.

— Ce mec est dangereux, Lilou. Il me suit et il met des trucs dans mes verres.

Je bouge comme si je voulais secouer mon frère. C'est ce que j'aurais fait si mes muscles n'étaient pas en compote. Là, je donne surtout l'impression de n'avoir aucun équilibre. Je dois avoir l'air d'avoir perdu les pédales, je dois me reprendre, je dois montrer qu'il doit m'écouter. Mon visage se referme un peu, je fais le regard le plus sérieux que j'ai fait de ma vie.

— Il était là cette fois, je te promets.

S'il me traite comme ça, à me conseiller de respirer et tout, c'est qu'il se dit que c'est un rêve. C'était pas un rêve. Je pourrais le répéter à l'infini, c'était pas un rêve, je l'ai vu, il était là. Lilou, c'était pas un rêve.
@Alistair McClelland



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Alistair McClelland
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Situation familiale : Séparé, en couple avec Poppy, père de Ian, cinq ans (garde partielle)
Date d'arrivée à Edimbourg : Septembre 2022
Don : Un peu comme s’il portait des lunettes teintées, sa vision change en fonction de la personne qui se trouve le plus près de lui. Cette dernière est heureuse ? Le filtre est rose. En colère ? Le filtre est rouge. Triste ou mal à l’aise ? Il sera bleu ou vert.

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Straw that broke the camel's back + Lilou Empty Re: Straw that broke the camel's back + Lilou

Sam 25 Nov - 23:56
Straw that broke the camel's back
Mes tentatives sont des échecs. Ùna répète encore et toujours les mêmes choses et je n’arrive pas à la rassurer, et si tant est qu’il y a quelque chose qui puisse le faire, je n’en ai pas la moindre idée. J’aurai pensé qu’en allait inspecter le jardin pour m’assurer qu’il n’y avait aucune trace d’un intrus, cela pourrait la calmer, mais elle reste persuadée qu’il y avait quelqu’un. Je n’ai pas pris de photo pour appuyer mes dires, je ne pensais pas en avoir besoin, je pensais qu’elle me croirait sur parole. Cela me prend au dépourvu, mais en tant que médecin, je me dois de rester calme et patient avec elle. J’imagine bien qu’elle en sait plus que moi sur ce fameux type, moi même je ne l’ai pas vu et ne sait donc pas de quoi il est capable. Qu’il puisse lui mettre un truc dans un verre me hérisse le poil, cela m’effare encore de savoir que des hommes sont prêts à aller jusque là pour assouvir des désirs. Cela me donne envie de vomir et me met aussi en colère. Qu’Ùna puisse en être certaine, si je l’avais trouvé caché au milieu des buissons je n’aurai pas donné cher de sa peau.

Mes exercices de respiration ne marchent donc pas et je suis forcé de constater que ma soeur n’est absolument pas en état de raisonner convenablement. Il n’y a rien qui appuie la présence de quelqu’un dans le jardin mais je l’ai déjà dit et cela n’a pas marché. « Là, il n’y a plus personne. Rentrons » j’explique une énième fois en commençant à la tirer pour revenir au niveau de la porte fenêtre. Je l’ouvre pour la laisser passer et je referme derrière moi en jetant un dernier regard en direction du grand arbre du fond. La tension qui émane de Ùna se répercute sur moi et j’ai l’impression de voir des yeux moi aussi mais je sais que c’est un effet de mon imagination. « Papa ? Leslie ? » j’appelle en me détournant de la porte-fenêtre, un peu mal à l’aise. On les entends rire dans la pièce d’a coté, ils sont à mille lieux de concevoir qu’il peut y avoir un problème dans le salon et je reste encore et toujours persuadé que même si j’appelais franchement à l’aide, mon père serait capable de croire qu’il n’y a rien de grave. D’un coté, l’une semble être complètement ailleurs, de l’autre, Ian s’est terré sur le canapé comme s’il souhaitait s’y enfoncer et mon regard oscille entre les deux. Je ne peux pas gérer tout seul, alors j’appelle, une nouvelle fois, en surveillant Ùna du coin de l’oeil. Les rires se tarissent.

Et alors, de qui va t-on s’occuper en premier ? Leslie n’ira pas voir Ian et je ne lui en voudrais pas, ce dernier semble surtout ne pas trop comprendre ce qui est en train de se passer. « Ian, tu vas aller mettre ton manteau, on va y aller ». Je ne vais pas râler les choses de toute façon, s’il n’avait pas été là j’aurai participé, écoutant avec inquiétude les propositions des deux grands adultes de la maison. Je sais, moi, que je ne peux pas la protéger. Je n’ai jamais été présent, il y a des relents de jalousie parfois, je n’aurai pas les mots adéquats. Quand ils reviennent cependant, il est facile de constater que la situation est complètement tendue rien qu’a notre attitude à tous les trois. Quand ils sont partis, deux d’entre nous jouaient tranquillement sur la terrasse, et moi je rêvassais dans mon fauteuil, là je suis debout, entre les deux. Les sourcils se froncent et les regards convergent… Je baisse les bras et me redresse, le regard haut, avant de faire un pas en direction de mon fils qui se lève précautionneusement. Je le vois, la pointe de son pied posant par terre, quitter l’espace sécuritaire de son canapé pour se rapprocher de moi. « Il faut que je dise au revoir à tout le monde ? » demande t-il d’une toute petite voix à mon intention, même si je sais que ce « tout le monde » ne l’est pas vraiment. Je pose une main sur son épaule sans répondre, prêt à me diriger avec lui vers l’entrée pour y récupérer nos vestes.



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Ùna Ormond-Thorburn
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Don : Coucher avec quelqu'un, c'est lui foutre un tracker dans le crâne. Pendant deux à trois jours après notre rapport, je vais entendre ses pensées et parfois voir à travers ses yeux. Plus nous couchons ensemble, et plus le tracker aura du mal à se dissiper. Eventuellement, si notre relation est trop longue, le tracker sera là de façon pérenne.

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Jeu 7 Déc - 5:18
Straw that broke the camel's back
Je me sens bien trop vulnérable pour me calmer. Mon corps se souvient exactement de ce que ça lui faisait à l'époque, d'être épié en continu. Il se crispe, il a l'impression de tourner dans une spirale sans fin. Si mon frère ne me tenait pas, je ne sais pas si je tiendrais debout. Je voudrais qu'il me croit, je voudrais le contaminer avec ma peur. Juste, qu'il comprenne qui est réellement Nolan. S'il savait tout ça, il ne serait pas aussi calme, j'en suis certaine. Je ne peux pas lui en vouloir de ne pas pouvoir concevoir la dangerosité d'un homme qu'il n'a jamais croisé. Sur les photos, sur mon téléphone, il a l'air plutôt inoffensif, avec ses cheveux bouclés et son sourire de nerd.

Lilou doit me tirer à l'intérieur, car mes jambes sont devenues raides. Je me sens projetée au milieu du salon avec plus de force que mon frère en a réellement mis. Je sursaute quand la porte est fermée derrière nous, une seconde fois quand il appelle nos pères. Les rires qui lui répondent me rendent folles. Soudainement, je redoute de découvrir qui se cache dans la pièce d'à côté. Je ferme mes bras sur mon propre corps, je joue avec mon pull entre mon pouce et mon index. C'est le seul mouvement de mon corps. J'ai l'impression d'être gelée. J'ai l'impression de voir des ombres dévorer le couloir, comme dans un film. Mes yeux sont collés à cette porte jusqu'à constater que ce sont bien Will et mon père qui sont là, avec un air interrogatif. Ils ne me demandent rien, à moi. Ils regardent Lilou, il me semble. Moi, je suis trop folle pour qu'on fasse confiance à ce que je pourrais dire.

Ca n'empêche que quand je me sors de ma stupeur, je me jette dans les bras du premier des deux qui se pointent, c'est-à-dire Will. Je le sens se crisper sous l'effet de la surprise, puis une main se pose sur l'arrière de ma tête.

— Y'a Nolan.

C'est tout ce que je peux dire avec le peu d'air qu'il me reste. Après, tout est avalé par un nouveau sanglot. J'entends un juron, je suis poussée dans les bras de mon père alors que son meilleur ami s'approche des baies vitrées pour jeter un coup d'œil dehors. Mais moi, je sens bien que c'est pas comme les fois d'avant. Will a beau s'agiter, mon père est calme. Sa main monte et descend dans mon dos de façon mécanique. Je crois qu'il fixe Lilou, mais j'en suis pas certaine. Il est dans le vague, comme à son habitude quand il réfléchit. Son regard s'arrête sur une cible et le reste du monde semble avoir disparu. Je ne sais pas à quoi il a besoin de réfléchir. Nolan est là, je viens de le dire. Ça devrait le mettre en mouvement, non ? Mon frère insiste sur son idée de partir, c'est lunaire.

— Tu devrais pas partir.
— Ùna, ça va aller.


J'ai tenté, mais mon père me coupe presque la parole. Sa voix est lointaine, elle aussi, il est encore dans sa tête. Il sait un truc que je ne sais pas. Au lieu de me sentir rassurée, je sens la spirale se reformer autour de moi. Je tente de m'écarter de mon père, de répéter non et de secouer la tête pour appuyer mon refus, je pense pas que qui que ce soit devrait sortir de la maison, on m'écoute déjà plus. Nolan pourrait s'en prendre à eux, leur foncer dedans en voiture, je sais pas. Il est capable de tout, ils le savent ? Ils devraient le savoir. Mon père essaie de me garder prisonnière jusqu'à ce que je me débatte trop et qu'il ait peur de me faire mal. Alors il me lâche, les mains tendues vers moi pour me rattraper en cas d'urgence. Will fait descendre les volets électriques et sans que je sache vraiment pourquoi une petite voix me dit que ce n'est pas pour empêcher Nolan de regarder à l'intérieur. C'est moi qu'on enferme. Pourtant, Will, c'est celui qui me prend toujours au sérieux. C'est celui qui s'agace directement en prenant mon parti, quand mon père tente de nuancer. Je cherche du soutien chez mon frère, avec son petit bout à qui mon père adresse un sourire rassurant. Je ne comprends pas ce qui se passe, pourquoi on les laisse partir. Je tourne sur moi-même, juste pour constater que j'ai aucun allié. J'en ai la mâchoire qui tremble, parce que j'ai besoin de hurler, mais j'ai plus aucun mot.

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Straw that broke the camel's back + Lilou Empty Re: Straw that broke the camel's back + Lilou

Dim 17 Déc - 21:03
Straw that broke the camel's back
Sitôt que je vois mon père se diriger vers la porte-fenêtre pour vérifier les dires de Ùna je fais deux enjambées en sa direction. « J’ai été regarder. Il n’y a rien. Pas de traces, pas de plantes écrasées ou quoi que ce soit » je l’informe pour lui montrer que j’ai déjà fait ce qu’il y avait à faire. Il n’y avait pas d’intrus dans le jardin de Leslie et il n’y en avait probablement jamais eu. Nous échangeons un regard parce que mon aveu est assez explicite de l’état de nerfs dans lequel elle est en train de se mettre ; enfin du moins, cela est mon avis. Même dans les bras de son père on dirait un lapin pris dans les phares. « Tu es sûr ? » demande t-il quand même, et j’ai un claquement de langue agacé à cette pointe de doute qui transperce dans sa voix. « Evidemment » je rétorque en me détournant pour m’approcher de Ian qui semble un peu perdu. Il glisse de fréquentes oeillades sur Leslie et Ùna et cela ne le rassure pas vraiment. C’est pour lui que je veux partir. Je sens que le vent est en train de tourner et que ce début de soirée est en train de se transformer en quelque chose qui me met mal à l’aise.

On tente de la rassurer sur mon départ, et moi je trouve effectivement que c’est la meilleure chose à faire. Je ne connais pas ce Nolan mais je ne vois pas pourquoi il me sauterait dessus sitôt la porte franchie si du moins il trainait dans le coin. Cela ne semble pas particulièrement la calmer, au contraire, et je presse mon fils dans le dos pour qu’il aille dans l’entrée récupérer son manteau. De toute façon, nous n’avons plus rien à faire ici et ce n’est pas chez nous, même pas chez mon père. Je sens les yeux implorants de Ùna sur moi et il est particulièrement difficile pour moi de détourner le regard et de la laisser se dépatouiller seule, car ce n’est pas vraiment mon genre. « Non c’est bon, on peut dire au revoir comme ça » je motive Ian. Il avance un peu hors du salon mais se retourne à intervalles réguliers pour regarder par dessus son épaule. Il est je pense, très intrigué par ce qu’il se passe mais un peu inquiet pour sa tante dont il a bien compris qu’elle n’allait pas très bien sans pour vraiment savoir pourquoi. Heureusement, il a quitté la pièce quand cette dernière s’agite. Les volets se ferment plongeant la pièce dans la pénombre en nous ôtant la vue sur le jardin. Les deux hommes ont un air grave et s’échangent des regards assez éloquents. Leslie veut s’approcher de sa fille que je sens prête à pleurer et j’ai envie de faire la même chose avec mon propre enfant.

J’adresse un signe de tête à nos parents. Ils vont savoir gérer la situation, je n’en doute pas, mais moi je me sens simplement de trop et mal à l’aise. « On se voit bientôt » je leur dit, sans pour autant m’approcher. Je recule vers la porte de l’entrée, bute sur mon fils qui oscille d’un pied sur l’autre. « Qu’est-ce qu’elle a tata Ùna ? Pourquoi on part si vite ? » il chouine alors que je lui fourre le manteau dans les bras pour qu’il l’enfile pendant que je fais de même. Je ne lui réponds pas, c’est trop compliqué à expliquer pour l’instant, et la seule chose dont j’ai envie là c’est de mettre de la distance entre eux et nous. Pouvoir rentrer dans notre petit cocon et finir ce week-end entre père et fils d’une bonne façon. J’ai essayé d’agir le plus normalement possible mais je sais qu’il continuera de se poser des questions. J’espère juste qu’il ne le fera pas avec sa mère. Je m’agenouille pour lui attacher l’écharpe autour du cou et plonger mes yeux dans son regard interrogatif. J’aimerai le serrer contre moi aussi pour lui et lui montrer que je suis content qu’il soit avec moi et de pouvoir continuer à le voir et à l’élever le plus sereinement possible, malgré des situations parfois difficiles comme ce soir.  



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