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Le premier jour... - Sawyer

Sinking Past :: Old Town :: Home

Violette Moreau

Pseudo : Elo
Avatar et crédit : Sonequa Martin-Green / ultra-violences
CW : Avortement
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Le premier jour... - Sawyer Yj1z

Occupation : Vendeuse à mi temps dans la boutique de Saul Zinderstein
Âge : 40 Quartier : Un loft qu'elle partage avec Sawyer et Ambre, leur fille - New Town
Situation familiale : En couple avec Sawyer, mère d'Ambre (17/09/2023)
Date d'arrivée à Edimbourg : Février 2022
Don : Un don ? C'est quoi ça... Violette est une juste une nana qui a de la chance. Une sorte de "spider-sens" sans qu'elle n'en soit réellement consciente. Elle sait quelle route emprunter et éviter les embouteillages, elle évite de justesse le ballon dans le parc, elle freine au bon moment quand elle est à vélo... Mais ça, c'est juste une intuition. Pas vrai ?

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Le premier jour... - Sawyer

Lun 3 Avr - 10:47

... du reste de notre vie.
Quand on y réfléchit bien, cela ne fait pas si longtemps que Violette connaît Sawyer. Leur rencontre fut tout à fait banale, un soir dans un bar. Lui le barman, elle la cliente qui s’ennuyait. Il l’a emmenée sur sa moto et elle ne saurait dire à quel moment elle est tombée amoureuse. Elle s’était jurée qu’on ne l’y reprendrait plus pourtant, depuis le fiasco avec Gabriel. Mais elle est d’un tempérament altruiste et jovial, elle ne pouvait pas passer au travers toute une éternité. Et puis, c’est triste, une éternité de solitude. Entre eux, tout est allé vite. Trop vite. Le déménagement de Jesse pour Londres a forcé l’emménagement de Violette chez Sawyer. Ils se sont rapprochés, aimés, déchirés. Il y a eu cette fêlure, la première, quand il a fallu qu’elle parte. Il n’a pas supporté qu’elle aille vivre dans une colocation, entourée de deux inconnus. Sur le coup, Violette s’est fâchée et les mots ont clairement dépassés le strict cadre de sa pensée. Après coup, en y réfléchissant bien, elle sait qu’elle aurait réagi exactement de la même manière que lui. Elle n’aurait pas compris l’empressement, surtout pour aller habiter avec deux autres femmes.

Ils s’en sont sorti pourtant. Ils se sont réconciliés, le soir de Noël. Le jour de son anniversaire. Violette fait partie de ces personnes née un vingt cinq décembre. Il y a un joli dîner dans le superbe loft de Sawyer, il y a eu des réconciliations en bonne et due forme. Elle a été heureuse ce soir là, de le retrouver lui et surtout, de voir que leur dispute était derrière eux. Tout à leurs retrouvailles, ils ont certainement du oublier un léger détail. Un tout tout tout petit détail mais qui va avoir des conséquences sur leurs vies pour les dix huit prochaines années, au minimum. Rien que d’y penser, Violette en a le tournis. Elle sait qu’elle ne sera pas une maman géniale. Déjà un peu vieillissante, beaucoup tête en l’air. Elle est du genre à oublier le pique-nique et le sac de piscine. Du genre à ne pas signer le carnet de correspondance en temps et en heure. Mais du genre à autoriser une bataille d’eau au milieu du salon et à fabriquer des fusées en carton géantes.

Ce soir, c’est la Saint Valentin. Ce soir, ils passent une soirée ensemble mais Violette ne s’est jamais montrée si stressée à l’idée de le voir. Elle a annulé quelques uns de leurs derniers rendez-vous parce qu’il arrive que les nausées la terrassent toute une journée. Son gynécologue lui a donné des vitamines et c’est vrai que cela va mieux depuis. Elle a choisi soigneusement sa tenue, pour que son ventre qui commence à s’arrondir de la trahisse pas dans les premiers instants. Une robe ample, en mousseline bleue qui lui arrive à la mi cuisse et des collants opaques. Elle a emballé une tétine dans un joli écrin, elle a emporté le test positif et les rapports de ses dernières visites à la maternité s’il ne comprenait pas l’allusion. Le terme est estimé au vingt sept septembre. Dans un peu plus de sept mois.

Elle reste un instant devant la porte du loft sans osé frapper. Elle pourrait rentrer comme cela, de but en blanc, Sawyer lui a rendu ses clés. Pourtant, bêtement, elle hésite. Et si ? Et si Sawyer n’en voulait pas, de cet enfant ? Il est plus jeune qu’elle, ils se fréquentent depuis huit petits mois. Huit mois durant lesquels une dispute aurait pu les conduire à la séparation et durant lesquels elle a trouvé le moyen de tomber enceinte. Bon pour ça, ils ont été deux. Mais quand même. Quoi qu’il en soit, elle a décidé de garder l’enfant. C’est probablement le seul qu’elle aura. Elle fêtera ses quarante ans à la fin de l’année et l’horloge biologique tourne pour elle, bien que la médecine fasse des miracles désormais en terme de fertilité. Et puis de toute façon, elle sera trop âgée après. Elle veut avoir le loisir de pousser son enfant sur la balançoire, de l’emmener faire du trampoline ou de la patinoire. Bientôt, dans une vingtaine d’années, elle sera impotente. Une main sur le ventre qui protège l’enfant qui y grandit doucement mais sûrement et elle frappe.

Puis elle entre, comme si elle était chez elle. Le loft est plongé dans la pénombre et elle enlève sa veste, dévoilant la robe qu’elle porte en dessous. C’est assez rare de voir Violette en robe, elle est plus habituée aux jeans et aux bottines qui lui donnent un air de motarde. Juste l’air, c’est Sawyer le pilote du duo. Elle a bien pensé à prendre les vitamines prescrites par son médecin pour éviter de lui vomir le repas sur les chaussures. « Sawyer ? » La table est déjà dressée, des bougies sont prêtes à y être allumées et elle pense que ce n’est pas son ex qui aurait eu une si jolie attention. Elle entends du bruit venant de l’étage alors elle grimpe les escaliers. Un raie de lumière passe sous la porte de la chambre, trahissant la présence de son petit-ami. Elle pousse doucement le battant pour le trouver en plein enfilage de chemise. Elle s’avance, silencieuse sur l’épaisse moquette. Ses bras s’enroulent autour de la taille du barman, sa joue entre ses omoplates. Un instant, elle ferme les yeux et respire son odeur si rassurante. Un baiser contre la peau nue, qui laisse une trace de rouge à lèvres puis elle le lâche pour enfin se montrer. « Toi avec une chemise, quelle surprise. » Ses lèvres se retroussent en un sourire un brin moqueur puis elle s’assoit sur le lit, jambes croisées, faisant de son mieux pour faire taire l’appréhension.

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Sawyer Davis

Pseudo : Sawyer Davis
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Le premier jour... - Sawyer Yj1z

Occupation : Barman
Âge : 36 Quartier : Old Town
Situation familiale : En couple avec Violette <3
Date d'arrivée à Edimbourg : Février 2021
Don : Il lui suffit d’entrer en contact avec un objet ou une personne en la touchant tout simplement, (volontairement ou par accident), pour ressentir ou voir des « fragments de la vie » qui lui apparaissent tel un kaleidoscope d’images ou de sensation (peur, noirceur, joie…)

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Re: Le premier jour... - Sawyer

Jeu 18 Mai - 19:37

Le premier jour

En bas tout était prêt. La table était dressée, les bougies n’attendaient plus que d’être allumées et le repas complet et copieux qu’il avait commandé chez le traiteur patientaient dans le frigo. La Saint-Valentin était une fête qu’il se faisait un devoir de passer à deux chaque année. Non pas qu’il y apportait une véritable importance mais passer la fête des amoureux en solo c’était pas terrible. Cette année pourtant, c’était différent et cela tenait à un nom : Violette.
C’était la première fois qu’il fréquentait une femme aussi longtemps dans le temps sans avoir envie de s’enfuir de peur de se retrouver piéger dans une vie de couple qu’il cherchait à tout prix à éviter. Cela avait pourtant débuté de manière très banal, ils s’étaient rencontrés au bar, avaient flirté ensemble et c’étaient plu. Là ou avec d’autres, la relation ne s’éternisait jamais, avec Violette cela avait duré et Sawyer savait très bien pourquoi. Toute la différence avec les autres se situait dans le fait qu’ils avaient vécus quelques temps ensemble. Au départ c’était uniquement pour la dépanner le temps qu’elle se trouve un logement mais… cela avait fait toute la différence. Sawyer avait apprit à la connaître, il avait expérimenté pour la première fois de sa vie, la vie à deux, et… en avait savouré chaque instant. Violette était agréable à vivre, spontanée, drôle, positive. Chaque matin Sawyer appréciait de se réveiller à ses côtés et de la retrouver le soir en rentrant. Elle avait indéniablement apporté quelque chose de nouveau dans sa vie, une certaine stabilité et l’envie de voir ou ça pourrait les mener. Il n’y avait aucune pression de part et d’autre, ils y allaient tranquillement à leur rythme, alors oui, cette Saint-Valentin serait un peu particulière et il avait choisi de sortir le grand jeu, parce qu’il en avait vraiment envie et que depuis leur dispute il avait l’impression que c’était encore mieux qu’avant. Du moins c’est ce qu’il croyait… Dernièrement, Violette avait annulé quelques uns de leur rendez-vous et bien que ses explications paraissaient avoir du sens c’était arrivé un peu trop souvent à son goût. Cependant, il avait beau y réfléchir, il ne comprenait pas ce qu’il avait pu faire de mal, d’autant qu’à chaque fois qu’ils se retrouvaient, il ne semblait y avoir aucun malaise, alors ça ne l’avait pas trop perturbé au début pourtant à force de répétition, il ne pouvait s’empêcher d’y penser. Et plus il y pensait et plus il sentait qu’elle n’était pas tout à fait sincère avec lui, qu’elle lui cachait quelque chose. Est-ce que leur relation allait trop vite pour elle ? Ou pas assez ? Avait-elle rencontré quelqu’un d’autre ? Comme ce dernier vivait en colocation avec Violette, il avait demandé à Yadriel s’il avait remarqué quelque chose d’inhabituel dans le comportement de sa petite-amie ces derniers temps et il en ressortait que son boss avait esquivé la question avec une tête de coupable pris en flagrant délit. Qu’est-ce qu’il savait au juste que lui ignorait ?
Il savait qu’il devait se sortir toutes ces questions sans réponse de la tête parce que les réponses qu’il s’imaginait ne le rassurait en rien. Ce soir c’était leur soirée, il n’était pas question de se laisser envahir par des interrogations qui commençaient à semer le doute en lui. S’il y avait réellement un problème, Violette lui en aurait parlé… Oui ça ne devait pas être si important que ça, il devait se sortir tout ça de la tête pour se concentrer sur leur soirée. Elle n’allait d’ailleurs pas tarder à arriver. De cela, ils auraient tout le temps d’en parler mais pas ce soir.
Attrapant la chemise qui gisait sur son lit, il aperçu la porte de sa chambre s’ouvrir discrètement dans le miroir qui se trouvait sur la porte de son armoire, juste en face de lui. Puis, une paire de bras s’enroula autour de sa taille et un sourire s’afficha sur ses lèvres. Et voilà, il suffisait qu’elle soit là, pour que toutes ses appréhensions disparaissent aussitôt !
Se retournant pour l’admirer, son sourire s’agrandit encore plus. Voir Violette en robe n’était pas nouveau, mais c’était assez rare malgré tout pour qu’il en apprécie le moment. Son style c’était plutôt les vêtements confortables style jeans bottines, les robes étaient assez rares dans sa garde-robe, ce qui était fort dommage car elle était très belle dedans. Ce soir en tout cas, elle avait sortie le grand jeu et autant dire que cette robe en mousseline lui allait à ravir, elle était magnifique ainsi.

- Chemise ? Quelle chemise ?

Demanda-t-il en la laissant tomber sur le sol, à ses pieds pour s’approcher d’elle. Les mains à plat sur la couette, ses bras entourant de part et d’autre cette fine silhouette, elle était en cet instant, sa prisonnière consentante. Il avait désiré faire les choses bien mais au finale, qu’est-ce qui les empêchait de passer directement par le dessert ?

- Qu’avez-vous fait de ma petite-amie ? Celle qui porte des jeans et des vestes en cuire… ? La taquina-t-il avant de se perdre dans son regard et de couvrir lentement son cou de cygne de baisers. Tu es… magnifique, murmura-t-il dans un souffle, tout en faisant remonter sa main le long de sa cuisse. J’ai prévu une soirée dont tu me diras des nouvelles mais… on a encore un peu de temps devant nous… lui sourit-il taquin.

Alors qu’il l’embrassait avec passion, des bruits précipités se firent entendre dans l’escalier et la porte de la chambre s’ouvrit en grand sur une silhouette masculine.

- ça y est Saw… oh… Violette… elle est déjà là….

Sawyer lâcha un soupir tout en attrapant sa chemise qu’il enfila dans un sourire contrarié sous le regard amusée de Violette. Hugo était un ami et un voisin. Il avait approximativement le même âge que Sawyer et les deux hommes s’appréciaient beaucoup. Hugo était le fils d’une personnalité assez influente dans la ville et son argent lui permettait de mener la grande vie. C’était un homme qui n’avait physiquement pas grand-chose pour lui, de grosses lunettes lui mangeaient le visage pour corriger une myopie sommes toute très importante, il ne dépassait pas les 1,74 mètre, et sans être en excès de poids, on voyait bien qu’il ne faisait pas de sport. Cependant, c’était un homme très brillant, de ce qu’on pouvait appeler communément un génie sans exagérer, ce qui lui valait d’être un peu particulier mais Sawyer et Violette l’appréciaient tous deux beaucoup. Les deux hommes quittèrent la chambre et Sawyer referma la porte derrière lui pour qu’elle n’entende pas leur cachotterie.

- Je t’ai rapporté tes clés et je voulais te dire que tout était prêt, lui confia-t-il en lui rendant le trousseau. Comment ça se fait qu’elle soit déjà là ?!!

- Qu’est-ce que tu veux que je te dise. C’est peut-être toi qui est en retard. Ou qui n’aurait pas du rentrer dans la chambre...

- Comment j’aurais pu savoir ? Et puis, bon sang vous pouvez pas attendre d’être en fin de soirée pour faire ça ? Bon je vous laisse. Bonne soirée Violette ! Hurla-t-il pour qu’elle l’entendre au travers de la porte tout en s’éclipsant avec la même discrétion que celle avec laquelle il était venu.

Sawyer se tourna vers la magnifique brune qui venait d’apparaître sur le pas de la porte et tous deux échangèrent un sourire de connivence.

- Bon fit-il en lui tendant la main après avoir boutonné sa chemise, ce n’est que partie remise. On descend ?

Lorsqu’ils se retrouvèrent dans l’immense salon, la table avait été dressé et les bougies étaient cette fois-ci allumés. Les amuses-bouche étaient servis, tout comme le champagne, qui n’attendait plus qu’eux. Une musique douce flottait dans l’air et tout en s’emparant des deux coupes de champagnes, Sawyer admira la jeune femme avant de lui tendre la sienne

- A nous deux et à cette soirée, qui sera pleine de surprise, lui promit-il

Violette Moreau

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Le premier jour... - Sawyer Yj1z

Re: Le premier jour... - Sawyer

Mer 24 Mai - 14:55

... du reste de notre vie.
La pièce à vivre est vide mais la table est dressée. Il y a une jolie nappe, des bougies qui n’attendent que la flamme du briquet. Violette pose son sac dans l’entrée, en faisant bien attention à ce qu’il referme ne se renverse pas, réduisant à néant la surprise qu’elle compte faire à son petit ami. Déjà qu’elle appréhende énormément sa réaction, elle n’a pas envie qu’il l’apprenne en marchant par inadvertance sur un test de grossesse positif. Lui, il est là juste s’il ne comprend pas avec la tétine. La tétine est jaune pâle et ornée d’un petit canard, il est encore trop tôt pour savoir s’ils attendent une fille ou un garçon. Elle l’appelle doucement mais il ne répond pas, alors elle grimpe à l’étage. Elle fait attention à ne pas glisser dans les escaliers, en collants sur le carrelage. Il ne manquerait plus que Sawyer apprenne sa future paternité dans un box impersonnel aux urgences après qu’elle ait dégringolé dans les marches. Elle est tellement stressée que son esprit imagine tous les pires scénarios alors qu’il n’y a aucune raison pour que cette soirée se passe mal.

Elle trouva Sawyer en pleine préparation, dans la chambre, en plein boutonnage de chemise. Toujours si silencieuse, elle se glissa doucement derrière lui pour l’embrasser sur l’omoplate, puis aller s’asseoir sur le lit. Les jambes croisées, elle l’observe dans un sourire qui, elle l’espère, masque son appréhension. La dernière fois qu’elle a eu à annoncer une grossesse, elle a annoncé l’avortement en même temps et cela ne s’est absolument pas bien terminé. Mais Sawyer n’est pas Jesse, la comparaison n’est pas la même. Les situations, les sentiments aussi, tout est différent. En plus, le barman est génial avec son petit frère. Pourquoi rejetterait-il en bloc le fait d’avoir un enfant ? Tout est allé beaucoup trop vite, elle le sait. Elle en est consciente et aujourd’hui, si elle porte la robe qu’il complimente, ce n’est pas juste pour lui plaire. C’est parce qu’elle cache suffisamment le ventre qui commence à rebondir, celui que ces tenues habituelles auraient mis en avant. Elle a fait ça au cas où elle se dégonfle. Elle se sent d’ailleurs un peu égoïste. Parce qu’elle a décidé de le garder cet enfant, quoi qu’en décide Sawyer.

Violette le dévore des yeux alors qu’il tomber sa chemise sur le parquet et qu’il se laisse tomber un peu sur elle, les mains de part et d’autre de ses jambes. Elle sait ce que veut dire ce regard. Elle ne peut pas dire qu’elle n’en a pas envie mais il est encore trop tôt pour qu’il la voit sans sa robe. Il ne peut pas apprendre la grossesse de cette manière là non plus. Ou pire, croire qu’elle a prit de l’embonpoint. « Ah cette fille là ? Elle ne fête qu’Halloween, désolée... » Elle déglutit un peu, essayant de faire passer la sensation de gorge sèche qui l’assaille depuis le début de la journée. Violette tends le cou alors qu’il l’embrasse, souriant à demi à son compliment. Il paraît que les femmes enceintes resplendissent. « Du temps pour quoi faire ? » Elle demande dans un murmure avant de se laisser embrasser, puis de répondre sur le même tempo. Ses mains viennent se nouer derrière la nuque du barman pour l’attirer un peu plus à elle. Elle ne fait pas attention aux bruits de pas, bien trop concentrée par les doigts qui remontent lentement sa cuisse. Tant pis pour son petit ventre, avec un peu de chance il sera trop occupé pour s’attarder sur ce détail.

La porte s’ouvre à la volée, lui arrachant un hoquet de surprise. Elle se détache un peu vivement de Sawyer qui affiche lui, un air un peu contrarié. Violette hausse les épaules. C’est pas grave, ils ont toute la nuit pour se rattraper. « Salut Hugo. » D’un petit signe de la main, elle montre sa présence au voisin de son petit ami, qui a aussi été son voisin pendant quelques semaines. Elle l’apprécie, bien qu’il soit un peu spécial. Elle fut un peu dubitative de voir Sawyer sortir sur le pallier avec l’intrus et elle se leva pour aller écouter à la porte. Elle ne comprit pas grand-chose, ils parlent de clés et du fait qu’elle soit arrivée un peu en avance. Un coup d’oeil à la montre qui orne son poignet lui indique, qu’effectivement, elle a une bonne demie-heure d’avance. Mais elle ne tenait plus en place, elle avait envie de le voir après toutes les annulations successives parce qu’elle vomissait tripes et boyaux. Quand elle entends Hugo lui souhaiter une bonne soirée, elle se dit qu’il était grand temps qu’elle commence, cette soirée. Sawyer, en chemise malheureusement boutonnée, lui tend la main pour l’inviter à descendre. « Avec plaisir. » Puis elle lui emboîte le pas, après un baiser sur ses lèvres.

Au rez de chaussée, l’apéritif est servi. Elle ne sait pas qui a préparé ça. Surement Hugo. Il y a des amuses bouches, il y a du champagne. Violette raffole du champagne, sûrement ses origines françaises qui prennent le dessus. Mais ce soir, comme pour les six prochains mois voire plus si elle opte pour un allaitement au sein, elle n’y a pas droit. Il y a une musique douce qui lui donne envie de se blottir contre lui pour qu’il la fasse valser mais au lieu de quoi, elle reste plantée. Elle attrape la coupe qui lui est tendue et se crispe un peu quand il parle de la soirée. « Pleine de surprise, oui. » Elle allait porter la flûte à ses lèvres quand elle se ravise pour la poser sur la table. Elle chancelle d’un pied à l’autre. Non, cela ne peut pas attendre le dessert comme prévu. Cela n’est pas possible, elle n’a d’ailleurs aucune raison valable de refuser le champagne. Enfin si, elle en a une mais il l’ignore. Une qu’il ne doit plus ignorer, puisqu’elle le concerne et… Arrête de réfléchir Violette ! « J’ai quelque chose pour toi. » Elle se détourne puis va pécher l’écrin dans son sac à mains pour le lui tendre. « Ne t’inquiète pas, je suis pas en train de te demander en mariage.. » Elle sent son cœur s’accélérer et ses mains tremblent comme jamais. Ce n’est pas une demande en mariage mais l’engagement exigé par sa révélation est tout aussi fort. Dés qu’il aura ouvert la boite, quoi qu’il arrive, ils seront éternellement liés l’un à l’autre. Qu’ils le veuillent ou non.

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Sawyer Davis

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Re: Le premier jour... - Sawyer

Dim 18 Juin - 20:55

Le premier jour

Si Hugo n’était pas arrivé, à l’heure qu’il est, Violette et lui auraient commencé à fêter cette saint-valentin de la plus belle des manières qui soit, alors était-il frustré par son arrivé ? La question ne se posait même, il avait même maudit intérieurement son ami d’être arrivé à ce moment propice comme un fait exprès. Toutefois, en relativisant un peu, et en passant par-dessus de sa frustration, il fallait reconnaître qu son arrivé leur avait permis de reprendre la soirée, tel qu’il l’avait imaginé au lieu de commencer directement par la fin. Sans oublier que dans leur malheur, Hugo était arrivé pile au bon moment, quelques minutes plus tard et cela aurait été plus qu’embarrassant pour tout le monde. Et puis, si Hugo était venu, c’était quad même parce qu’il l’avait aidé à mettre en place une surprise pour Violette, mais pour qu’elle la découvre, il allait falloir encore attendre un peu…
Descendant les escaliers, un sourire se dessina sur son visage en constatant que les bougies étaient allumés et que les entrées étaient servis. Il s’était arrangé pour préparé un menu qui ravira la jeune femme puisqu’ils s’agissait de ses mets préférés, à la différence prêt que cela venait du restaurant le plus raffiné de la ville.
Lui tendant sa coupe de champagne ils trinquèrent à cette soirée, qui, il le lui promettait, serait pleine de surprises. Alors qu’il porta son verre à ses lèvres et qu’il dégusta une première gorgée de cet excellent champagne, Violette reposa le sien sur la table et n’y tenant plus, voulu lui offrir son cadeau de suite ce qui eut pour effet de l’amuser.

- Mais en fait, tu es pire que moi niveau impatience. T’es sur que tu veux pas attendre le dessert ? Parce que tu n’auras rien de moi avant la fin de la soirée, lui répondit-il avec espièglerie

Mais de toute évidence, cela n’avait aucune importance. Ce n’était pas tant de recevoir son cadeau qui la rendait impatiente mais plutôt de lui offrir le sien, ce qui l’intrigua davantage. Sans attendre une minute de plus elle retira de son sac un petit écrin et le lui tendit. Non sans humour, elle lui assura ne pas être entrain de le demander en mariage.

- Okkk, répondit-il tout en récupérant la petite boite entre ses doigts avant de lui jeter un regard intrigué.

Il y avait quelque chose de particulier ce soir, dans le regard de Violette. Il n’aurait su définir avec exactitude ce dont il s’agissait mais il était évident que lui offrir ce petit présent la comblait de bonheur et pourtant, aussi paradoxale que cela puisse paraître, il voyait clairement dans le brun de son regard, qu’elle était inquiète. Qu’elle redoutait sa réaction. Avait-elle peur de le décevoir ? Ah moins que ce ne fut autre chose… Ouvrant la petite boite de velours rouge il eut la surprise d’y découvrir… une tétine ? Qu’elle soit jaune pâle orné d’un petit canard c’est à peine s’il y prêta attention, tout ce qu’il voyait c’était la signification et tout ce que cette petite chose pouvait symboliser. Pris d’un doute, il leva son regard sur Violette et il comprit, sans même qu’elle n’ait à prononcer le moindre mot qu’il avait vu juste. Elle était enceinte. Ils allaient avoir un enfant.
Son coeur se mit à s’accélérer. Il ne s’attendait à rien de particulier, à vrai dire, il n’avait même pas réfléchit à ce qu’elle pouvait bien lui préparer dans son coin, bien trop occupé qu’il était à faire de cette soirée, une réussite, mais ça, il devait reconnaître qu’il ne l’avait absolument pas vu venir. Pourtant soudainement tout devint plus clair dans son esprit. Ses absences, ses annulations de dernière minute alors qu’ils devaient se voir. Quand son regard se plongea à nouveau dans celui de Violette, il pu y lire de l’espoir mais aussi de l’inquiétude face à son silence. Il avait récemment parlé de Violette avec Gabriel et parler avec son ami lui avait fait réaliser qu’il aimait cette vie à deux qu’ils partageaient et le concernant, lui qui avait toujours fui les relations sérieuses, c’était un énorme pas en avant. Il avait compris qu’il ne voulait pas finir seul et se réveiller un matin en songeant qu’il était passé à côté de sa vie. Et alors qu’il se sentait enfin prêt à avancer dans sa vie, voilà qu’il apprenait qu’il allait être père ? Une part de lui mourrait d’envie de prendre les jambes à son cou, de fuir les responsabilités qui l’attendait et ce, désormais pour le restant de ses jours, pourtant, un sourire s’esquissa malgré lui, sans même qu’il ne s’en rende compte, à l’idée d’avoir un mini lui ou une mini elle. De l’amener jouer au parc, de voir cet enfant grandir dans un environnement stable et aimant. Pendant longtemps il avait craint qu’il pourrait répéter les mêmes violences que celles que son beau-pères lui avait fait connaître, après tout, ne disait-on pas que les enfants battus avaient tendances à reproduire le même schéma de violence ? Pourtant, il sentait au fond de lui que ce qu’il redoutait temps, ce cycle de violence qu’il craignait tant de reproduire, n’arriverait jamais. Il le voyait bien, quand il était avec Nathan, que jamais de sa vie, il ne pourrait lui faire de mal, et cette conviction était incontestable concernant son propre enfant. Il n’en n’avait encore jamais parlé à Violette, de ce qu’il avait vécu dans son enfance, de ses craintes ni même de cette capacité particulière qu’il avait en lui, parce qu’il estimait que ça n’avait pas d’importance, que ça ne la concernait pas et parce qu’il n’avait aucune envie de partager ces souvenirs-là avec quiconque. Mais cette fois c’était différent, il savait qu’il allait devoir lui en parler, se confier à elle et pour la première fois de sa vie, se mettre totalement à nu….

- T’es sûr ? Lui demanda-t-il malgré tout bien qu’il savait tout au fond de lui, que la question était inutile. Si elle ne l’était pas, si seul un doute subsistait, alors elle ne lui aurait pas annoncé. Je vais être papa !! S’exclama-t-il en la soulevant légèrement dans ses bras, suffisamment en tout cas pour la faire quitter le sol et tournoyer légèrement. On va être parent !

Son coeur battait à la mesure. Jamais de sa vie, il n’aurait imaginé qu’il puisse être aussi heureux d’apprendre une telle nouvelle. En réalité, il y a quelques mois encore, il n’aurait sûrement pas réagit de la même manière mais tout était différent aujourd’hui. Il savait bien que leur relation n’en n’était encore qu’à ses débuts et que cette venue n’était absolument pas prévue mais tout cela n’avait aucune importance. Ce n’était pas parce qu’on était marié depuis 3 ans après 5 ans de relation que l’on faisait de meilleurs parents ou que leur couple serait plus stable. Et puis, bien qu’il ne s’était jamais imaginé père, à présent qu’il venait de découvrir qu’il allait le devenir, il était déjà impatient que ce petit être soit là. Il comptait bien faire tout ce qui était en son pouvoir pour lui offrir ce que lui n’avait jamais eut : à savoir la chance de grandir aux côtés de son père et de sa mère dans un foyer unis et aimant. Et quand bien même ce ne soit pas le cas, il serait toujours là pour son enfant.

- Pour quand ? Lui demanda-t-il à la reposant sur le sol. Quand est-ce qu’il ou elle, doit montrer le bout de son nez ? Lui demanda-t-il en posant sa main sur son petit ventre déjà légèrement rebondit

Un geste qui lui fit mesurer la pleine puissance de ce qui l’attendait et qui rendait cette révélation encore plus concrète qu’elle ne l’était déjà.

- Depuis quand est-ce que tu le sais ?

Violette Moreau

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Re: Le premier jour... - Sawyer

Ven 30 Juin - 11:27

... du reste de notre vie.
Elle n’a jamais eu à faire ça avant. Annoncer quelque chose d’aussi énorme. La dernière fois qu’elle a annoncé une grossesse à un compagnon, c’est un avortement qui a accompagné son annonce. Violette sent un poids lui tomber dans l’estomac et elle regrette qu’Hugo se soit pointé au pire moment. S’ils avaient continué sur leur lancée, elle serait entre les bras de Sawyer dans sa chambre. Mais elle serait probablement déjà nue et son ventre commence à se voir. Elle entame le troisième mois. Heu… Non. Si. Si, si. Le troisième mois. Dans six mois, si tout cela se passe comme prévu, une version miniature d’eux deux devrait voir le jour. Garçon ou fille, elle n’a aucune préférence du moment que tout le monde est en bonne santé. Peu lui importe, finalement. Tout est arrivé si vite entre eux qu’elle a encore une fois la sensation de brûler les étapes. A Jesse, elle a imposé l’avortement et la perte d’un enfant. A Sawyer, elle a l’impression de lui faire l’inverse. Elle lui impose l’enfant. Celui ci naitra, c’est ce qu’elle souhaite parce qu’a quarante ans, c’est la dernière chance qu’elle a d’être mère un jour. Elle sera sûrement une de ces mères meilleures amies qui ne refusent rien. Sûrement un peu dysfonctionnelle mais aimante. Et c’est bien là le plus important, non ?

Violette pose sa coupe de champagne sur la table. Elle voudrait lui demander s’il n’a pas prévu du jus d’orange ou juste de l’eau pétillante mais elle ne se sent pas capable de tenir le secret toute la soirée. Alors dans son sac, elle va en quête de la boite contenant la tétine. Elle saute presque d’un pied à l’autre pendant le temps incroyablement long durant lequel il garde l’écrin entre ses doigts. « Sûre. Allez… Ouvre. » Allez, qu’on en finisse. Elle n’en peut plus de garder ce secret pour elle. Passée l’incertitude, maintenant Violette désire plus que tout qu’il soit au courant afin qu’ils puissent avoir une vraie discussion à ce sujet. Afin d’avoir le coeur net. Est-ce que oui ou non, Sawyer est prêt à accueillir un enfant ? Leur enfant. Elle ferme les yeux d’appréhension au moment où, enfin, il ouvre la boite de velours.

Elle sait pertinemment ce qu’il y a dans la boite. Elle s’en fiche de ne rien avoir le dessert. Violette sait qu’à partir de maintenant, l’enfant passera avant tout. Enfin, s’il en a envie lui aussi. Elle entend le petit bruit de la charnière et elle se risque à ouvrir un œil. Sawyer observe le contenu de l’écrin. Il observe la tétine et son petit dessin de canard rigolo. Elle se demande s’il fera comme certains papas et qu’il accrochera la sucette à ses clés de moto. « Oui... » Qu’elle affirme d’une petite voix quand il lui demande si elle est sûre. La tête à demie rentrée dans les épaules, elle ne sait pas comment elle doit interpréter ça. Elle attends, encore et toujours, la réaction de son compagnon. « Je sais, c’est tôt et on l’avait pas prévu mais... » Elle commence à se justifier mais Sawyer se manifeste enfin. Une exclamation de joie. Elle l’interprète comme ça. Il l’attrape pour la faire tournoyer dans ses bras et enfin elle se détends. Elle se risque à un sourire tandis qu’il la repose sur le sol. « Oui, il semblerait bien que c’est ce qu’il va nous arriver. » Elle ne se fait pas de soucis pour Sawyer. Il est d’une patience d’or avec son petit frère et elle sait qu’il sera un père formidable. Elle n’aurait pas pu trouver meilleur partenaire pour cela. Leur couple n’est peut être pas encore tout à fait stable, ils sortent d’une crise plutôt importante et elle sait qu’il y en aura d’autres. Mais elle aime Sawyer, elle aime leur enfant à naître et c’est bien ce qui compte le plus.

Violette réfléchit. Cela fait déjà quelques jours, pour ne pas dire semaines qu’elle le sait. Cela a commencé par des nausées à répétitions qui commencent seulement par s’atténuer. « Une ou deux semaines. J’étais malade et cela ne passait pas… C’est pour cela que j’ai annulé certaines de nos sorties au pied levé. » Elle se mords un peu la lèvre inférieure. Elle s’en veut un peu de l’avoir planté à plusieurs reprises mais elle doit reconnaître qu’il ne lui a jamais demandé de se justifier. Une preuve de la confiance qu’il place en elle. « Je suis désolée pour ça. Mais je ne voulais rien dire avant d’être sûre de moi, sûre que tout allait bien... » Sawyer n’est pas sans savoir ce par quoi elle est passée. Le passif avec Jesse, la manière dont Gabriel l’a laissée tomber. Les mots qu’il a eu et qui trouvent encore écho en elle de temps à autres. Les mots que Sawyer sait apaiser, comme présentement, quand il pose sa main sur le ventre qui abrite leur enfant.

Elle a répondu aux questions posées dans le désordre. Violette s’éloigne un peu et va récupérer des papiers dans son sac. Puis, attrapant les doigts de Sawyer, elle l’entraîne sur le canapé. « J’ai pris tout les comptes rendus et les premières échographies. Je suis désolée de t’avoir fait louper ça mais je.. Enfin, tu sais… » Oui, il sait. Et il sera bien entendu convié à tout les autres. Il n’est plus question d’aller où que cela soit sans lui maintenant. Dans les papiers de déclaration de grossesse, son nom est apposé dans la case dédiée à la mère. « Je n’ai pas rempli ta partie, j’ignorais ce que tu voudrais faire et je ne voulais pas décider pour toi. Le terme est prévu pour le 17 septembre. » Elle se rends compte qu’elle réponds enfin à la question qu’il lui a posé. Violette se cale un peu plus contre lui, les jambes en travers des siennes et la joue sur son épaule. Elle n’est pas sûre d’avoir envie de dîner, passée l’émotion de l’annonce. Peut être qu’elle aimerait juste qu’ils remontent dans la chambre qu’ils viennent de quitter.

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Sawyer Davis

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Le premier jour... - Sawyer Yj1z

Re: Le premier jour... - Sawyer

Dim 6 Aoû - 20:37

Le premier jour

Cette Saint-Valentin devait être particulière. Il n’était pas question de passer la soirée avec la première fille venue ou avec une personne avec laquelle il n’avait aucun engagement. Pour une fois, cela devait se passer avec une personne qu’il fréquentait sérieusement. Pour une fois, cette Saint-Valentin avait une véritable signification. Ce n’était pas une simple soirée dont il comptait profiter pour s’envoyer en l’air, bien qu’il n’ai jamais eut besoin de prétexte pour cela, non, pour une fois cela voulait vraiment dire quelque chose. Comme il l’avait confier à Gabriel, il appréciait de vivre aux cotés de Violette et c’était cette cohabitation qui avait tout changé et qui, en quelque sorte, l’avait fait grandir. Oui, nul ne savait de quoi était fait demain, le « et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » s’était plus pour les contes de fées que dans la réalité, mais s’interdire de vivre, de se donner une chance de partager quelque chose avec quelqu’un, c’était aussi une erreur. Violette lui avait donné envie de tenter l’expérience à deux, de voir jusqu’où il pouvait aller, ce qui pour lui, était un grand pas. En quelque sorte, elle l’avait fait mûrir. Alors pour cette soirée dite « des amoureux » il voulait faire les choses bien, il voulait lui montrer qu’elle n’était pas juste une fille de plus parmi ses conquêtes, mais qu’elle comptait. Il ne s’attendait cependant pas une seule seconde à ce qu’elle lui fasse ce genre d’annonce. A l’âge de 15 ans, il s’était juré qu’il ne s’attacherait jamais à personne. Pas de mariage et surtout pas d’enfant parce que tôt ou tard il finirait par souffrir. Et c’était une promesse à laquelle il s’était tenu jusqu’à aujourd’hui. Qu’est-ce qui avait changé depuis ? Violette, tout simplement. Est-ce qu’il redoutait de devenir père… l’euphorie du moment passé, oui un peu. Il avait encore du mal à réaliser que dans 6 mois un mini eux allait pointer le bout de son nez et changer radicalement leur vie. Comment un petit être qui n’était même pas encore né pouvait-il chambouler à ce point leur existence ? Car à n’en pas douter, il allait y avoir un avant et un après et leur vie ne serait plus jamais la même. Pourtant il avait déjà hâte qu’il soit là, sa main ne voulait plus quitter le ventre rond derrière lequel il s’abritait et était entrain de grandir. Néanmoins, et bien que l’excitation de ce moment de joie soit toujours présent, une ombre noire et inquiétante restait malgré tout tapis dans l’ombre, venant quelque peu obscurcir ce moment idyllique. Tout d’abord il y avait cette « capacité » dont il était pourvu. Ce don qui lui permettait de voir des fragments de vie ou de mémoire des gens. Un simple effleurement suffisait pour lui faire voir des choses qu’il n’aurait pas forcément aimé voir ou connaître. Cela se manifestait la plupart du temps sans qu’il le décide, mais avec le temps, il était parvenu à mieux maîtriser cette capacité hors norme. Il n’en n’avait encore jamais parlé à Violette et pour le moment, il ne comptait pas le faire. Il craignait sa réaction. Il aurait toutes les chances de passer pour un illuminé ou un fou. Pire, elle pourrait décider qu’il ne devait plus s’approcher de leur enfant… mais leur enfant alors ? Est-ce qu’il lui avait transmit cette capacité ou est-ce que ça ne se transmettait pas ? Lui-même ignorait d’où ça venait. Il espérait de tout coeur que son enfant soit épargnés mais il ferait attention… il saurait repérer les signes. Du moins… l’espérait-il. Même si ça le travaillait, il était inutile de s’inquiéter avant l’heure ou de terroriser Violette, elle devait mener une grossesse au calme et sans stress.
D’ailleurs vu son âge sa grossesse ne risquait-elle pas des complications ? Etait-elle surveillée de près ?

- Le prend pas mal mais… qu’a dis le médecin ? Est-ce que… c’est une grossesse à risque ? Je vais demander au meilleur gynéco de te suivre.

Il n’était pas question de la materner mais c’était le genre de chose importante qu’il devait savoir. Il n’avait jamais partagé sa vie avec une femme enceinte, ni avec qui que ce soit d’ailleurs, alors tout ceci était nouveau pour lui. Et s’il comptait prendre soin d’elle, il fallait qu’il sache s’il devait ou pas, redoubler de vigilance. De son côté, s’il devait la protéger il fallait qu’il soit honnête sur un pan de son passé dont il n’aimait pas parler. Violette savait qui était son père, elle connaissait un peu le personnage de ce qu’il lui en avait dit : un homme impitoyable en affaire, alors que dans le privé, il n’y a rien qu’il ne ferait pour ses fils. Elle avait déjà rencontré Nathan et elle savait qui était sa mère, mais il ne lui avait jamais parlé des dernières années qu’il avait vécu avec elle… Glissant sa main dans la sienne pour se donner du courage, ses doigts s’emmêlèrent aux siens avant qu’il ne pose son regard sur elle.

- Je n’ai jamais voulu d’enfants, d’ailleurs, j’ai toujours refusé de m’établir avec une femme parce que je n’ai jamais voulu m’impliquer dans une histoire…. Bien sur, tu as changé tout ça. Le fait de vivre ensemble, de vieillir aussi, tout ça m’a fait réaliser que… à force de vouloir me préserver, je passais à coté de la vie…. Je… je ne sais pas ce que tu sais au sujet de ma mère mais… malgré le succès, elle n’a jamais eut beaucoup de chance en amour. Le dernier type dont elle s’était entichée et qu’elle a épousé pour notre malheur, était un raté. Il se prenait pour le nouveau James Dean mais il ne décrochait aucun rôle à part de la figuration. Il vivait au crochet de ma mère,… j’ai jamais compris ce qu’elle lui trouvait… c’était un type mauvais et violent. Il la frappait et la trompait, il dilapidait son argent… c’est à cause de lui qu’elle a commencé à boire sans arrêt et à prendre ce qu’il ne fallait pas à longueur de journée pour fuir sa réalité…. Je suis pas un saint Violette. J’ai une violence en moi que je suis parfois incapable de maîtriser alors… je veux pas devenir comme lui….

Mais ne disait-on pas que les enfants abusés devenaient à leur tour des parents abusifs ? La seul idée de lever la main sur son enfant ou même de lui crier dessus, l’effrayait lui-même. Il avait envie de se convaincre qu’il n’en ferait jamais rien, mais il était bien placé pour savoir à quel point il pouvait parfois se montrer incontrôlable et violent lui aussi. Les récentes bagarres qu’il avait provoqué en portant secours à Faith, ou à cette femme et son gosse derrière le LightHouse étaient là pour le prouver.

- Mais si ça venait à arriver. Si je me montre ne serait-ce qu’une seule fois menaçant envers toi et notre enfant, alors ne fait pas la même erreur que ma mère et va-t’en….

Il ne voulait pas la perdre, il ne voulait pas les perdre, mais, il redoutait de devenir un jour comme son beau-père et bien qu’il répugnait à parler de ça, à envisager ça, il fallait qu’elle le sache, maintenant. Avant qu’il ne se dégonfle. Oh la, ce n’était décidément pas comme ça qu’il pensait fêter la saint valentin lui….

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Le premier jour... - Sawyer Yj1z

Re: Le premier jour... - Sawyer

Lun 11 Sep - 15:35

... du reste de notre vie.
Avec Jesse, elle ne s’est même pas posé la question. Il n’a jamais été question de l’informer de la grossesse, jamais été question d’élever leur enfant ni même de le mettre au monde. A l’époque, Violette était sûre d’elle : elle ne voulait pas d’un bébé. Elle était beaucoup trop jeune, elle tenait à son insouciance et elle ne voulait pas avoir à gérer tous les soucis inhérents à la parentalité. L’inquiétude permanente qu’elle ne se sentait pas de ressentir. La seule chose qui n’a pas véritablement changé est, qu’aujourd’hui comme il y a vingt ans, elle n’a pas vraiment de situation stable. Elle travaille à mi temps depuis si récemment qu’elle est encore en période d’essai, elle vit dans une colocation avec Yadriel, un homme tout aussi peu adulte qu’elle et Randall, un autre homme suffisamment adulte pour eux trois. Son couple avec Sawyer est tout récent, ils ne se connaissent que depuis une toute petite année. Douze mois, presque le temps d’une grossesse. Elle est passée par une période de très gros doutes et, si elle a décidé de garder ce bébé, c’est quelque chose qu’elle ne pouvait pas imposer à Sawyer.

Néanmoins, elle sent l’appréhension et le stress la gagner au moment de l’annoncer. Violette s’est convaincue qu’elle était suffisamment indépendante pour élever cet enfant seule et pour lui donner les clés nécessaires afin d’affronter le monde. Mais il est clair que non. Non, elle n’en est pas capable. Enfin, elle ne s’en sent pas capable. Tout d’abord parce qu’elle n’est pas fichue de s’occuper d’elle même. Tout est compliqué chez Violette, surtout sa vie. Depuis la rupture avec Gabriel, elle a l’impression de s’enfoncer dans une spirale de négativité discontinue de laquelle émerge simplement sa rencontre avec Sawyer. Un poids immense s’envole de ses épaules quand il semble manifester de la joie quand il apprends sa future paternité. Il pose une question à laquelle elle ne s’attendait pas et elle est prise au dépourvu pendant quelques secondes. « J’aimerais garder la sage-femme qui me suit depuis le début. Elle est gentille et patiente. Parce que moi tu sais, parfois, il faut m’expliquer les choses plusieurs fois. » Pas qu’elle soit sotte, loin s’en faut. Mais Violette est si volubile qu’elle oublie. Elle est Dory dans le Monde de Nemo. Les informations passent sans qu’elle ne puisse les saisir au vol. « Je suis un peu plus suivie à cause mon âge. Mais la sage femme a dit la dernière fois que tout allait bien… Tout est inscrit là. » Du bout des ongles, elle tapote le dossier posé sur ses genoux. Dedans, Sawyer y trouvera toutes les informations relatives à son début de grossesse, à toutes les questions qu’il pourrait se poser et auxquelles Violette ne pourrait pas répondre.

Sur ce canapé, Sawyer s’engage dans une toute autre conversation. Ses doigts dans les siens, il commence par une phrase qui la marque aussi sûrement que les paroles de Gabriel. Je n’ai jamais voulu d’enfants. Elle baisse la tête. Le poids, disparu l’espace de quelques minutes, revient et il est aussi lourd qu’une chape de plomb. Machinalement, sa main libre vient caresser son ventre et elle se concentre pour écouter la suite. Mais la suite n’est pas mieux et ses yeux commencent à briller. Bravo Violette, tu as fait un enfant à un homme qui, petit un n’en voulait pas et petit deux, ne cherchait aucune relation sérieuse. Il a beau lui dire qu’elle a changé cet état de fait, elle peine à croire que les opinions puissent changer si rapidement. Maintenant, quel autre choix a-t-elle de lui faire confiance sur parole ? L’enfant est là, elle est là, ils sont là. Tout les deux et demi. Le monologue dérive sur sa mère et elle hausse un peu les épaules, penaude, lorsqu’il demande à demi mots quand il lui demande ce qu’elle sait. A vrai dire, pas grand-chose. Elle était connue et elle est morte bien avant qu’ils ne se connaissent. Sawyer ne parle jamais de cette partie de là de sa vie. Il est très secret et, plus la confession avance, plus elle comprends pourquoi. « Tu n’es pas ton beau-père, Sawyer... » Elle ressert son emprise sur les doigts de son petit-ami. Il n’est pas l’homme que sa mère a épousé et elle n’est pas sa mère. « Je ne crois pas que les histoires se répètent, tu sais. Sinon, je serais probablement ambassadrice quelque part dans le monde. Je sais qui tu es, Sawyer, et c’est comme cela que je t’aime. On va certainement passer par des moments de doute, des moments compliqués et parfois, on va perdre patience. Contre lui, l’un envers l’autre. La colère prendra le dessus parce qu’on sera fatigués ou qu’on aura passé une mauvaise journée. Mais je sais, je suis intimement convaincue, que jamais tu te montreras menaçant et jamais tu ne lèvera la main sur nous. » Sa main libre est venue se poser sur la joue de Sawyer comme pour l’obliger à la regarder. Prise dans son discours, elle n’a pas tellement réalisé qu’elle venait de lui dire pour la première fois ce qu’elle ressent véritablement pour lui. C’est sorti naturellement, comme tout ce qu’il se passe depuis le début de leur histoire.

Elle se fige un peu à la fin de son récit, quand il lui demande de partir si jamais il devenait violent envers elle et le bébé. Violette est sûre que cela n’arrivera jamais, enfin jamais envers eux. Sawyer se maîtrisera suffisamment pour ne pas en arriver là. « Je te le promets. » Elle abdique pour le rassurer. Bien sur qu’elle partira si jamais une telle chose venait à arriver mais cela ne serait pas de gaieté de cœur et encore moins définitif. Temporaire, le temps que vienne l’apaisement. Sawyer n’est pas un saint mais il n’est pas un homme mauvais. « Ce bébé aura besoin de son père autant que moi je vais avoir besoin de toi. Je sais que c’est pas évident, que tu t’y attendais pas et que tu n’en voulais pas. Moi non plus, je ne mettais plus posé la question jusqu’à ce que cela me tombe dessus… Mais je me dis que nous allons pouvoir repartir autrement, tout les trois. » Ils fonderont une famille, peu être un peu bancale au début, mais ce n’est pas spécialement grave. Ils y arriveront, ils combleront les lacunes et les imperfections de l’autre. Cet enfant n’a pas besoin de parents parfaits. Il aura besoin de se savoir aimé, entouré et protégé.

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