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Yoni Tayeb
Yoni Tayeb
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Occupation : Libraire, propriétaire de sa propre boutique (The Rebecca's Book)
Âge : 39 Quartier : Niddrie
Situation familiale : en train de se faire briser le coeur par Saevus, le gros catfish.
Date d'arrivée à Edimbourg : Sa naissance
Don : Ses mensonges façonnent le passé. Ce n'est pas systématique et souvent, ce qui est modifié est meurtrier.

Pour contrer son don, Yoni s'est promis de ne plus mentir. Au nom de ça, il a la fâcheuse tendance à dire tout ce qui lui passe par la tête.

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Lun 20 Fév - 18:09
Life moves on, the way life does
Les déménagements nous font prendre conscience de ce que l'on possède. Yoni avait lu cette phrase dans un magazine de salle d'attente, alors que son banquier se faisait désirer. Quand le moment de quitter l'appartement qu'il avait partagé avec toi était venu, il avait réalisé que cette maxime ne s'appliquait pas à lui. Il n'avait pas attendu le moment où il devait vider les étagères pour faire l'état des lieux. Il connaissait chaque livre et les chérissait pour ce qu'ils lui faisaient ressentir. Tu n'en avais emporté aucun, pas même ceux que Yoni t'avait offerts, ce qui le contrariait. Tu avais volé sa montre, mais avais jugé que Robin Robertson devait rester derrière. Tu n'avais montré aucun respect pour la littérature et Yoni, d'une étrange façon, t'en remerciait ; si cela était ton vrai visage, il serait plus facile de ne plus t'aimer.

Un tri avait cependant dû être fait, à contre-cœur. L'appartement de son père, la réserve de la librairie et le minuscule garde-meuble n'étaient pas suffisamment grands pour contenir tous les cartons de ses affaires. Le prochain appartement serait plus petit que celui qu'il quittait. De la vaisselle et ton bureau furent mis en vente. Un étage complet de livres fut déposé chez un collègue spécialisé dans l'occasion et les vêtements que tu ne portais plus allaient être récupéré par des associations. Environ 33% d'espace furent ainsi économiser. Il avait l'impression d'avoir déblayé sa vie à la machette.

Quand Yoni emménagea dans son nouvel appartement, un trois pièces vétuste au dernier étage d'une tour grisée par la pollution, deux trajets en camion suffirent. Deux amis s'étaient déplacés pour l'aider à monter les meubles, notamment ceux qui ne rentraient pas dans le minuscule ascenseur grinçant. Mauvais hasard, les voisines de pallier s'installait en même temps et ce fut une véritable valse dans les escaliers. Il y avait ceux qui descendaient et ceux qui remontaient, les bras chargés. Naturellement, les trois hommes avaient proposé — sans arrière-pensées — leur aide aux deux jeunes femmes et s'étaient abstenus d'émettre le moindre commentaire sur le peu d'affaires qu'elles apportaient avec elles. Personne ne débarquait à Niddrie avec des coffres entiers remplis de pierres précieuses.

Les deux amis étaient repartis rejoindre leur chez-eux, plus confortable que celui de Yoni. Assis sur l'épaisse moquette à laquelle s'accrochait la poussière, ce dernier ouvrait un par un les cartons pour organiser ses livres sur l'immense bibliothèque qu'il venait de fixer au mur. Ses sentiments lui étaient encore obscurs. Le soulagement de ne plus partager son espace avec son père n'effaçait pas entièrement l'amertume d'habiter dans la mauvaise banlieue d'Edimbourg au moment où vous étiez censé emménager dans une maison de Leith dont vous auriez été les propriétaires. Et puis, il y avait ce manque qui le rendait malade. Yoni acceptait enfin que tu n'étais pas une belle personne qui était partie à cause de ses imperfections. Il était capable de t'insulter à haute voix depuis une semaine, ce qui était inimaginable auparavant. Il t'avait retiré de ses réseaux sociaux sur lesquels il n'aurait jamais dû t'afficher. Mais il y avait ce manque, cet amour sans personne pour le recevoir et cette froideur dans le lit, le soir, comme lorsque tu partais quelques jours dans ton pays natal sans lui. À cause de toi, Yoni avait doublé sa consommation de cigarette. Il avait fait le serment de t'envoyer la note de l'hôpital, le jour où il serait diagnostiqué pour un cancer de la gorge.

Encore un carton et il s'accorderait une pause nicotine à scroller sur ton Instagram à la recherche d'un indice permettant de deviner pourquoi tu étais parti et dans quelle direction.

Son cutter lacéra l'épais scotch marron. Les rabats s'ouvrirent sur des jolis tissus qui n'avaient rien à voir avec le style habituel de Yoni. Il déplia le premier vêtement et découvrit une robe qu'il regarda fixement jusqu'à comprendre d'où elle provenait. Il referma la boîte comme il le pouvait pour s'assurer qu'elle ne se renverse pas sur le palier. Il en profita pour pincer une cigarette entre ses lèvres et prendre un briquet dans sa poche. Il traversa les parties communes pour frapper à la seule autre porte. Le bois était si fragile qu'un visiteur colérique pourrait la fendre. Quand elle s'ouvrit sur la plus âgée des deux femmes, il lui tendit son colis avec un sourire.

— Salut. Désolé, il y a eu une erreur tout à l'heure. J'ai tes robes, tu dois avoir mes Toni Morrison.

Il tenait à ses Toni Morrison comme il tenait à son exemplaire de Jane Eyre ou ses tomes de Blackwater. Ce n'était pas de la faute de la voisine — lui avait-elle donné son prénom durant la journée ? Il l'avait oublié — si leurs affaires avaient été mélangées. Il essayait d'être gentil et ouvert au maximum tant que sa franchise ne venait pas tout gâcher.

@Eve Taylor
Eve Taylor
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Âge : 32 Quartier : Niddrie, un appartement qu'elle partage avec sa soeur
Situation familiale : Célibataire, mère d'une fille de cinq ans (née le 29/05/18) nommée Ruby qu'elle a laissée à l'adoption
Date d'arrivée à Edimbourg : Elle y est née mais elle est partie deux fois : une fois entre 2010 et 2013. Puis entre fin 2017 et début 2023.
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Ven 24 Fév - 17:28
Life moves on, the way life does
Le camion de déménagement est froid sous mes fesses. Je me suis appuyée dessus, je fais une pause. Il pleut à moitié mais cela ne me dérange pas, je crois. La pluie n’éteint pas ma cigarette et c’est une bonne chose. Je regarde l’immeuble en face de moi. La façade est grise et terne. Certains volets sont piqués de rouille. D’autres ne s’ouvrent même plus. On a connu ça, avec maman. Le volet de la cuisine. La nuit perpétuelle dans la petite pièce toute en longueur. Je me rappelle de lumière blafarde de l’ampoule nue qui me vrillait la rétine. Je peux encore entendre le crépitement du filament, ce bruit si particulier avant qu’elle ne rende l’âme d’être trop allumée. Maman préférait acheter de quoi se défoncer plutôt qu’une ampoule neuve. J’ai dû dévisser celle de ma lampe de chevet pour continuer à faire du porridge à Hope les matins et des mac’n’cheese le soir. C’est comme ça que ça marche ici. T’as le choix entre avoir le droit de manger ou de faire tes devoirs. J’ai fait l’impasse sur les devoirs. Comme pas mal de mômes de l’immeuble.

L’immeuble, c’est le même. C’est celui où j’ai grandi. Mes yeux sont rivés sur les volets fermés du 3e étage. J’espère que les nouveaux locataires l’ont fait réparer depuis le temps. Puis mon regard poursuit son ascension et se pose sur les trois fenêtres en haut à gauche, au dernier. L’appartement comporte trois pièces. Une pièce de vie ouverte sur une kitchenette, une salle de bain microscopique et une chambre. Une seule et unique chambre, avec un lit à étage. Je vais devoir la partager avec Hope. L’appartement est meublé et je n’ai pas encore eu le loisir de le visiter. Et de toute façon, c’est le seul que j’ai pu louer avec le peu d’économies que j’avais. Tout y est passé, pour le premier loyer et la caution. J’espère qu’il n’est pas trop pourri. Il est luxueux, pourtant. J’ai les toilettes séparées de la salle de bain. C’est du petit lait ici, de pouvoir se doucher sans avoir le nez sur la cuvette.

Je n’ai pas beaucoup d’effets personnels. Quelques cartons de fringues, deux trois bibelots, quelques cartons de vaisselle. Ils font un boucan d’enfer quand je monte les escaliers. J’ai dû acheter des draps, des serviettes et des rideaux parce qu’il n’y en a pas. Heureusement, le locataire d’en face emménage lui aussi. Il m’a l’air plutôt sympathique. Lui et ses amis nous ont aidé, moi et Hope, à monter les quelques meubles que j’ai dû acheter. La télévision et la machine à laver, achetées toutes deux d’occasion, qui pèsent le poids d’un âne mort. L’emménagement est bref, il me reste plus qu’à faire un brin de ménage et à déballer mes affaires.

Je porte un tee shirt beaucoup trop grand pour moi, je crois qu’il appartenait à Grant. Je ne sais pas s’il vit encore ici. Je n’ai pas eu de ses nouvelles depuis cinq longues années et il y a tout à parier qu’il n’en veut pas. C’est bien comme ça, je me dis. Mon vieux téléphone crache une musique entêtante parce que je ne veux plus penser à lui. J’attrape un lave pont aux franges neuves et je commence par astiquer le vieux lino qui craque sous mes pieds et qui se décolle. Il a dû être posé à même le parquet sans aucune autre force de procès. Après le ménage, j’ouvre un premier carton. C’est le bazar de ma sœur alors je vais le poser sur son lit. Chacune sa moitié de placard. Moi le haut, elle le bas. Ça ne changera pas de la vie qu’on avait ici avec maman. Et Joseph. Mais Hope, elle n’a pas tellement connu notre frère. Elle était encore petite quand il est parti. J’ouvre un second carton. Des livres. Ce n’est pas à moi ça, surement au voisin.

Curieuse, j’en tire un du carton. Paradise, de Toni Morrisson. Le titre m’interpelle et je regarde autour de moi. Tu parles d’un paradis. Je tourne le bouquin. Le premier mot me fait chanceler. Ruby. Mais pas Ruby ma gamine. Ruby une petite ville de l’Oklahoma. Je ne sais même pas c’est où, l’Oklahoma. Je dormais pendant les cours de géographie. Décidant de faire une pause dans ma journée harassante, je suis partie tôt d’Inverness ce matin, je m’assois en tailleur à même le sol et j’entame ma lecture. Juste un ou deux chapitres, le temps que le voisin se rende compte que deux cartons ont été échangés dans les allers et venues. Je suis prise quelque part entre le troisième et le quatrième chapitre quand quelqu’un frappe à la porte. Je me lève pour aller ouvrir, me doutant bien de l’objet de la visite. Le propriétaire du livre. J’ouvre, arborant un sourire franc. Mes cheveux sont retenus par un foulard et je porte un legging noir sous le tee shirt trois fois trop large pour moi. Je serre le livre contre ma poitrine, gardant la page avec mon index, comme si j’allais pouvoir poursuivre ma lecture. « Salut. Tes quoi ? » Il a une cigarette entre les lèvres et cela fait écho à ma propre envie de nicotine. « Ah heu oui… Les livres. Entre, le carton est sur la table du salon. » Je m’écarte pour le laisser passer. « C’est toi qui habite en face ? » Je demande, à toute fin utile. Parce qu’ils étaient plusieurs à sortir les affaires et je n’ai pas pensé à le demander un peu plus tôt.






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Dim 26 Fév - 4:00
Life moves on, the way life does
Le carton n'était ni lourd ni volumineux. Yoni le portait contre sa hanche en traversant les parties communes. Il se demandait s'il s'habituerait un jour à cette odeur d'humidité et de poussière. Les classes sociales avaient des parfums et cet immeuble portait immanquablement celui de la pauvreté. En inspirant, on devinait que ses fenêtres étaient mal isolées et que la couleur des murs était due à la longue addiction à la nicotine des locataires. En observant, on comprenait que le nettoyage n'était fait qu'avec un coup de balai rapide. Dans les coins du couloir vivait tout un écosystème. Enfin, en tendant l'oreille, on entendait la vie des uns et des autres, des caprices des enfants aux émissions de télévision.

La porte s'ouvrit sur une femme souriante. Les voisines étaient deux, une jeunette et une autre plus adulte. C'était cette seconde qui se tenait devant lui. Yoni ne l'observait pas avec attention comme on pouvait le faire à une première rencontre ; il l'avait déjà regardée pendant le déménagement pour se faire une idée d'elle. Elle était une de ces filles dont l'âge était difficile à estimer, car belle mais vieillie par des expériences que d'autres n'avaient pas traversées. Un éclat de jeunesse agonisait dans ses yeux alors que ses joues avaient perdu depuis longtemps leur rondeur juvénile. Son corps disparaissait sous un vêtement large. Yoni devinait qu'elle était plus jeune que lui, peut-être d'une petite dizaine d'années. Il se demandait quel était le pêché qui l'avait condamnée à vivre là. Le sien était la stupidité.

Il reconnut la couverture du livre contre son cœur et sourit, pas dérangé par l'indiscrétion de sa voisine qui avait pioché dans ses affaires plutôt que les lui avoir ramenées. Un livre méritait d'être lu et inversement, un être humain méritait de lire. Quelqu'un qui n'aurait pas la curiosité de se plonger dans des pages trouvées au hasard au fond d'une boîte mystère n'aurait pas intéressé Yoni. Il passa le pas de la porte à l'invitation de la jeune femme, le carton encore dans les bras.

— Ouais. Je m'appelle Yonathan mais je préfère que tu n'utilises que Yoni. Il n'y plus que mon père qui m'appelle par mon prénom entier.

Cette façon de se présenter le préservait d'un changement surnaturel de son acte de naissance. Parfois, avant de dormir, il s'amusait à imaginer comment Dieu (ou la quelconque entité responsable de sa malédiction) trouverait un moyen de tuer quelqu'un en résultat de cette correction de prénom. Il faisait désormais l'effort d'être le plus factuel possible, quitte à rallonger des interactions qui auraient pu rester excessivement simples.

Ses yeux se promenaient dans la pièce à vivre. Elle était plus grande que la sienne, mais comprenait la cuisine contrairement à son appartement. Le sol propre craquait sous ses pieds. Le mobilier était sommaire, des cartons attendaient d'être vidés. Il leva le nez en direction du plafond pour voir si le toit tenait bon ou si des taches menaçantes apparaissaient. Yoni était préparé à ce que des bouts de l'immeuble s'effondrent sur eux à un moment ou à un autre. Il espérait — sans trop y croire — quitter ce trou avant d'y attraper la tuberculose et souhaitait la même chose à sa voisine.

— Je crois que le tien est pire que le mien, mais je suis jaloux du lino.

Une grimace sur son visage, aucune méchanceté dans la voix. Il constatait. Il appuya sur une bulle d'air qui se formait sous le sol. Cette dernière réapparut dès qu'il leva son pied. C'était mieux que la moquette qui allait le faire tousser, plus facile d'entretien.

Le carton de robes fut déposé sur la table, à côté de celui qui contenait les précieux livres. Il jeta un coup d'œil pour vérifier le contenu et y trouva ce qu'il s'attendait à y trouver. La cigarette quitta ses lèvres pour se cacher dans la poche arrière de son jean. Elle menaçait de tomber dès qu'il parlait, or, ils étaient bien partis pour échanger plus que des politesses. Yoni n'était pas mécontent d'avoir l'occasion de lier un premier lien avec sa nouvelle voisine. La peur de finir seul et oublié dans une banlieue misérable l'avait maintenu éveillé les nuits précédant l'emménagement.

— T'aimes bien ? Tu veux que je te le prête ? C'est un de mes préférés.

Son index désignait le livre dans les mains de la jeune femme, déjà entamé. Paradis. Il se souvenait de la première fois qu'il l'avait lu, ainsi que la seconde. Il ne comptait pas si replonger dans les jours à venir et il n'avait pas peur de perdre son exemplaire : il lui suffirait de revenir toquer à cette porte pour réclamer ce qui lui appartenait si la voisine oubliait de le lui rendre.

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Mer 15 Mar - 15:12
Life moves on, the way life does
Je m’attendais à rien mais je suis quand même déçue. Je m’étais imaginée que le bailleur social en charge de ces immeubles les avait entretenus depuis le temps mais non. Toujours le même carrelage moche et bousillé dans les entrées, toujours la même peinture qui s’écaille sur les murs, toujours les mêmes traces d’eau ou les boîtes aux lettres défoncées. Je suis sûre qu’il doit y avoir un ou deux de mes gribouillis quelque part par ci par là. En cherchant bien. Les bras chargés du dernier carton, je grimpe les escaliers lentement. La dernière fois que les marches ont vu un balai, les dinosaures devaient encore être vivants. Il y a des villes faites en poussière dans les angles, je suis sûre qu’il y a une nouvelle forme de vie dedans. Cela me fait sourire d’y penser. J’ai toujours été forte pour m’inventer un petit monde imaginaire. Si j’avais su tourner correctement mes phrases, j’aurai pu être romancière. Je suis pas trop pourrie en dessin, peut être que je pourrais dessiner des BD’s un jour. Nah, les filles comme ça devient pas quelque chose.

Pas comme l’autrice du livre que je tiens entre mes mains en cet instant. Je la connais pas, je ne connais pas l’histoire mais je me plonge dedans. Ruby. Le mot m’a intriguée. C’est la seule chose que j’ai exigée, que le prénom de ma fille ne soit pas changé. Je ne sais pas si j’ai encore le droit de dire que c’est ma fille mais je ne sais pas comment la désigner autrement. La petite chose qui a glissé hors de mon utérus. Beurk. Bref. Il doit y avoir une petite Ruby quelque part en Écosse, ou ailleurs dans le monde, qui est un mélange entre Grant et moi. Peut être que je n’aurai pas du lire le livre.J’aurais sûrement mieux fait de refermer le carton et de le rapporter à son propriétaire. Mais je ne l’ai pas fait. Je suis fatiguée d’avoir porté des trucs toute la journée, j’aimerais un peu de calme et de repos. Assise en tailleur sur le lino, je me plonge dans les pages noircies de mots et je me laisse emportée par l’histoire.

Je lève le nez quand des coups sont frappés au battant. Il ne faudrait pas que mon visiteur s’annonce plus fort, sinon il va faire s’écrouler le bâtiment. Et quand je tombe nez à nez avec l’un des types de cet après-midi, je souris. « Hé bien enchantée, Yoni. Moi c’est Eve. Juste Eve. » Non c’est pas trop vrai. C’est pas juste Eve. Mais je n’ai pas envie de lui expliquer que je m’appelle Temperance mais que c’est moche, c’est juste une lubie de ma mère pour faire genre elle s’occupe de nous. Comme si nous donner des noms pompeux ou bibliques allaient arranger à eux seuls l’éducation de merde qu’on a eue. Je m’écarte pour le laisser entrer et je vois qu’il balade ses yeux un peu partout dans la pièce. Sa franchise concernant l’état de l’appartement ne me vexe pas. Je sais pertinemment ce que je trouverais en venant vivre ici. Des loyers abordables si on ne regarde pas dans les coins et au dessus des tringles à rideaux. « Ouais, il est pas terrible celui là mais c’est loin d’être le pire. » Je referme la porte sans la claquer, pour essayer de la préserver au mieux. Elle ne doit pas avoir une grande durée de vie. « Gamine, je vivais dans l’appartement du dessous. Le volet de la cuisine était cassé et je n’avais pas de lumière dans ma chambre. » Je hausse les épaules. Je n’ai pas dis ça pour me plaindre, juste pour lui faire comprendre qu’on est pas si mal lotis ici. En dernier étage en plus, grand luxe. Personne pour piétiner le palier parce que personne ne s’aventure plus haut que nécessaire, il faudrait être stupide.

Son doigt me montre le livre que je tiens encore et je ne sais pas tellement quoi répondre à la question. Oui, j’aimerais bien. Non, ça me fait penser au bébé que j’ai laissé. Je peux pas dire ça. Alors je redresse la tête avec une petite moue sur le visage. Celle où je me tord la bouche, signe que je réfléchi. La question est simple pourtant. Est-ce que je veux ou non lire le livre ? « Oui, je veux bien. Ca serait gentil. » Un bon début pour une relation de voisinage. Je glisse un prospectus pour ne pas perdre le fil et je pose le livre sur le comptoir de la cuisine. « Je n’ai rien à te proposer en échange. Ma sœur est abonnée au magasine à scandales là.. J’ai perdu le nom. » Je vais fouiller dans un de ses cartons et j’extirpe un vieux magasine qui date de l’an dernier. « The Sun. » Je lui montre avec une grimace avant de le laisser retomber dans la boite. « Tu veux un café ? Ou une bière. Je crois que j’en ai. » J’ouvre une fenêtre et lui tend un briquet. Il peut fumer à l’intérieur. L’appartement n’est plus à ça prêt.





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Yoni Tayeb
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Dim 26 Mar - 5:15
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Enchanté. Une formulation qui était rarement sincère. On était rarement enchanté de rencontrer qui que ce soit. On pouvait être ravi, pas trop déçu, mais être si enthousiasmé qu'on avait l'impression d'être sous le coup d'un sort, non. Il n'allait pas pinailler sur l'utilisation de ce mot et se concentra sur le prénom que la jeune femme venait de lui donner. Eve. Ce n'était pas un prénom dont il aimait la symbolique. C'était le contraire. Il fronça légèrement le nez.

— Pas fou. Eve, la seconde femme, la femme docile.

Ce n'était pas l'impression que lui faisait sa voisine mais il ne savait encore rien de comment elle était réellement. Il s'étonnait que le retour en force de la figure de Lilith ne s'accompagne pas d'un mépris pour celle d'Eve, l'épouse parfaite créée pour être l'ombre de son mari. Peut-être que la pauvre voisine adorait son prénom et qu'un quasi-inconnu était en train de l'insulter. Elle s'y habituerait. Lui, il portait celui d'un personnage biblique dont l'hétérosexualité était remise en question. Il en était content.

Après le prénom, c'était l'appartement qu'il commentait. Yoni savait qu'il aurait dû être en colère contre le monde d'avoir reçu la vie qu'il avait eue. Il avait vu sa mère lentement mourir d'une maladie douloureuse en perdant petit à petit ses capacités. Il avait enterré le fils d'un de ses meilleurs amis peu de temps après. À côté de ça, s'était fait voler ses économies par un Finlandais ringard, ce n'était pas si terrible en comparaison. Et en dépit de tout ça, Yoni n'imaginait pas échanger son passé contre celui de quelqu'un d'autre. Il ne souffrait pas d'un sentiment d'injustice. Il était conscient que personne ne menait une existence paisible. Tous les êtres humains de cette planète étaient torturés un jour ou l'autre. Il pouvait se rassurer et se dire qu'il n'avait pas grandi dans cet immeuble avec un store cassé et une chambre sombre. Il adressa à Eve une grimace de solidarité. Il allait découvrir ce que c'était, la pauvreté. Il avait accepté l'idée du déclassement.

— Ca craint.

La question pourtant simple concernant le livre qu'elle tenait dans la main la faisait réfléchir. Yoni leva les sourcils et attendit la réponse en se demandant ce qui pouvait mettre autant de temps. Ce n'était pas une demande en mariage ou un engagement sur le long terme. Il n'était question que du prêt d'un bouquin et elle n'aurait que dix mètres à faire le jour où elle lui rendrait. Elle accepta et cela fit plaisir à son voisin. Une personne qui désirait se plonger dans l'écriture de Toni Morrison ne pouvait pas être entièrement mauvaise, peu importe son prénom et le lieu où elle avait grandi.

La proposition d'échange le fit rire joyeusement. Il ne s'imaginait pas lire le Sun. Même son père pourtant adepte des potins, notamment ceux concernant la famille royale, s'épargnait cette peine. C'était un calvaire. Le tréfonds journalistique.

— Non merci, je préfère lire une liste de course en boucle que ça.

C'était un peu condescendant mais Eve comprendrait lorsqu'elle apprendra le métier de Yoni. Proposer un magazine à scandales à un libraire était proche du sacrilège. Il se demandait comment une jeune femme de l'âge de la sœur — il l'estimait dans la petite vingtaine, d'après ce qu'il avait vu pendant le déménagement — pouvait vouloir se plonger là-dedans alors que tout était en ligne, répandu sur les réseaux sociaux. Le papier était has been pour beaucoup, particulièrement dans ce domaine où tout allait vite et où les informations n'étaient jamais hiérarchisées.

Il refusa la seconde proposition, sortant de sa poche arrière la cigarette qu'il avait gardée précieusement. Elle fut montrée à Eve.

— Je comptais descendre fumer. Tu veux venir ?

Peut-être qu'elle était du genre à fumer depuis chez elle mais ce n'était pas le cas de Yoni qui détestait le parfum du tabac froid et les murs jaunis. C'était aussi une question de respect pour les voisins, compte tenu de la finesse et porosité des murs. Il en ferait profiter une dizaine de personnes mais n'avait pas à s'inquiéter de l'alarme incendie : il était prêt à parier que personne n'avait changé les piles depuis plusieurs années.

— Alors, qu'est-ce que vous avez fait pour vous retrouver ici, encore ?

Sa diction était à présent gênée par la cigarette calée entre ses lèvres, exactement comme lorsqu'il était arrivé. Cela illustrait la hâte qu'il ressentait en songeant aux effets de la nicotine. Sa question était indiscrète et un peu fucked up. Tous ceux qui débarquaient dans cet immeuble n'avaient pas d'histoire à raconter. Certains, et c'était vraisemblablement le cas d'Eve et de sa sœur, étaient nés au mauvais endroit et n'avaient jamais eu de porte de sortie. Enfin, pour Yoni, cette question n'était qu'une façon de lancer la conversation.

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Mar 4 Avr - 19:16
Life moves on, the way life does
Heureusement que je ne lui ai pas donné mon vrai prénom, je me demande bien ce qu’il aurait pu en dire. Je le regarde d’un air las et je hausse vaguement les épaules. Je ne crois pas que la franchise de mon voisin me touche. A vrai dire, je m’en fiche un peu. Chacun ses opinions après tout. Moi, j’ai choisi ce prénom là parce qu’il est court et facile à retenir. Dans le milieu où j’évolue, il passe largement mieux que Tempérance. Je n’ai absolument pas la trombine à m’appeler Tempérance. Il fut un temps où j’avais les cheveux blonds et les pointes roses, les oreilles percées du haut en bas et un piercing dans le nez. Bon, j’ai encore mon anneau dans le nez mais mes cheveux ont retrouvé leur couleur châtain naturelle. Je ne sais pas ce qu’il aurait trouvé à dire sur la Eve, ou Tempérance plutôt, de l’époque. Celle qui arborait un look grunge avec des débardeurs un peu grands, des jupes en jean et des collants délibérément troués. « Bah… je n’ai pas vraiment choisi. Tu aimes ton prénom toi ? » Parce que Yoni, ou Yonathan, c’est pas non plus le plus beau prénom de la terre.

Le dénommé Yoni trouve à redire sur tout. Quand ce n’est pas mon prénom usuel, c’est mon appartement. Je sais qu’il est pourri mais je devine par là qu’il n’a jamais eu à vivre dans un endroit pareil avant. C’est un peu dur au début mais on s’y fait. Enfin moi, j’y suis née. Je pense que ça facilite mon acclimatation. Ce qui est beau dans un quartier comme Niddrie, c’est l’entraide entre les habitants. On est tous dans la même galère alors ça forge les amitiés. Je montais chez ma voisine pour troquer des œufs contre un fond de lait et elle venait me voir pour avoir du sucre contre la viande séchée. Ici, on est parés pour l’apocalypse type The Walking Dead. Yoni, s’il continue à dénigrer tout et tout le monde, il va avoir du mal. Enfin, comme dit, moi je m’en fiche. Il pense bien ce qu’il veut. Je suis personne pour lui dire que ce qu’il pense est erroné ou faux. En plus, c’est vrai. Mon prénom est banal et l’appartement est moche. « Boah, on s’y fait. On est mieux là que sous un pont. » L’immeuble est relativement étanche et surtout, il y a du chauffage. Surtout au dernier, on va profiter de la chaleur des étages inférieurs et se croire à Ibiza.

Je bugue quand il me propose de me prêter le livre. Je ne m’y attendais pas. On se connaît depuis trois secondes et il propose déjà de me prêter ses affaires. Bon d’accord, c’est qu’un bouquin mais quand même. Je finis par accepter puis je me sens un peu gênée. Alors je lui présente les seuls livres présents dans cet appartement. Les magazines people de ma sœur. Qu’il refuse à sa manière et ça me fait sourire. Puis rire. Son rire est communicatif je crois. « Comme je te comprends. C’est juste bon à allumer un feu. » Et encore. Même le feu il risque de crever je suis sûre.

Comme Yoni est plutôt sympathique dans son genre, et que je suis gênée d’avoir accepté le livre sans rien avoir à lui proposer en retour, je lui demande s’il veut boire quelque chose. Il refuse. Je tords ma bouche dans une grimace contrariée alors que je vais ouvrir la fenêtre. Je pourrais lui faire à manger mais je n’ai pas grand-chose. Je n’ai pas eu le temps, ni le budget, pour aller faire des courses gargantuesques mais partager avec lui ne me dérange pas. Il propose d’aller fumer une cigarette et j’opine vivement du chef. Prendre l’air ne me fera pas de mal après la journée à porter et ranger des cartons. « Avec plaisir ! » J’attrape mes cigarettes qui sont dans mon sac et je le suis jusque dehors. On est en train de descendre les escaliers quand il me pose une question qui me fait un peu soupirer. Je ne réponds pas tout de suite.

Dehors, il a arrêté de pleuvoir mais l’air est frais. J’allume ma cigarette et lui tend mon briquet, encore. J’attends qu’il ait allumé la sienne pour enfin répondre. Je ne sais pas tellement par où commencer. Je ne sais pas si je dois parler de Grant et de la fille que j’ai abandonnée. Non, pas le premier contact. « Je suis née ici. Ma mère nous a amenée à Inverness, moi et ma sœur. On vivait dans le même appartement pourri dans le même genre de quartier. Puis tu sais, je sers et je danse au Doll’s. Alors c’est compliqué pour se payer un palace en centre-ville. » Je ris un peu pour cacher ma gêne. « Mais tu verras, on n’est pas si mal ici. Les voisins sont sympas. » Ca c’est vrai. L’ambiance dans l’immeuble compense le reste. Je frissonne un peu parce que l’air est frais mais la conversation avec Yoni est plus que sympathique, pour le coup. « Et toi alors, c’est quoi ton histoire ? » Je demande, en retour, tout en rejetant une volute de fumée blanchâtre.





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Ven 14 Avr - 23:31
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Rebecca Tayeb était, de son vivant, une femme de lettres et d'Art. Elle donnait de l'importance à des choses que d'autres ne regardaient qu'à peine, cherchant du sens là où notre premier regard ne voyait que du chaos. Elle faisait fi des commentaires désobligeants et appréciait sa propre compagnie plus que celle de personnes qu'elle jugeait inintéressantes. Elle était souvent accusée de n'aimer que ses livres et son fils et il y avait beaucoup de vérité là-dedans. Rebecca était une femme au caractère sauvage, qui n'écoutait que ses propres règles. Les amis de Ruben lui disaient que son épouse avait été "mal domestiquée" et l'intéressée les mettait alors à la porte froidement. Elle préférait parler avec les mères célibataires du voisinage, les adolescents harcelés et toutes les personnes à la marge de cette société qu'elle aimait critiquer, au point ou Yoni s'était un jour demandé si sa mère ne l'aurait pas un petit peu moins aimé s'il avait été hétérosexuel. Il avait hérité d'elle plus qu'il avait hérité de son père de sorte qu'il ne se sentait pas gêné d'émettre une opinion sur le prénom d'une quasi-inconnue. Quant au sien, il était un cadeau de sa mère et il n'avait aucune raison de le désavouer.

— Ouais, beaucoup. Il est gay. Dans la bible. Yonathan.

Yoni préférait les prénoms de mythologie que les prénoms bibliques, mais quitte à en avoir un, il était satisfait de celui qu'il avait reçu. Il continua ses commentaires sur l'appartement, le revêtement du sol, la difficulté que ça avait dû être de grandir ici. La voisine ne s'offusquait pas. Elle ne le mit pas non plus dehors. Elle semblait accepter son sort avec détachement. C'était pire ailleurs.

— C'est certain. Et mieux que le canapé de mon père.

Yoni était soulagé de ne plus avoir à se réveiller dans ce salon trop encombré, où ses affaires piétinaient celle de ses parents. Ses livres allaient être rangés sur une étagère fraîchement achetée et montée, comme ils le méritaient. Ils étaient une compagnie plus agréable que les magazines à potins qu'il refusait à sa façon, oubliant les règles de politesse. Pour montrer qu'il n'était pas fermé à toute forme de relation avec Eve, il lui proposa de l'accompagner fumer et elle accepta sans hésiter, ce qui le fit sourire. Il en oubliait presque que son appartement manquait de confort. Il commençait à trouver du charme à la vie d'ici. Il voulait découvrir celle des autres, leur épopée qui s'achevait dans le mauvais quartier. Derrière chaque porte se trouvait des héros de romans qui n'avaient pas été écrits. Eve réfléchissait à sa réponse alors qu'ils sortaient par la porte avant du bâtiment. Il alluma sa cigarette en remerciant la propriétaire du briquet et inspira profondément son dernier vice de la journée.

Il s'installa à même les marches de béton, sans se préoccuper de l'humidité ou de la poussière qui s'accrocherait à son jean. Il donnait l'impression de se croire au-dessus de tous ceux qui habitaient Niddrie, mais ce n'était pas exactement le cas. Yoni pensait que n'importe quel être humain méritait de vivre dans plus de dignité que ce quartier pouvait offrir. Ce n'était pas lui qui vâlait mieux que cette tour d'habitation, c'était absolument tout le monde, sans exception. Il n'allait pas chouiner parce que son pantalon allait être sali ou parce qu'à tout moment, l'averse pouvait revenir et éteindre sa cigarette. Il n'était pas un homme précieux, juste franc et bourré d'opinion sur tout.

Il écoutait sans jugement le récit d'Eve. Il n'avait aucune idée de ce qu'était le Dolls, la mention de danse lui donna une idée suffisante. Il y avait extrêmement peu de chances qu'il finisse par croiser sa voisine sur son lieu de travail, voilà quelle était sa conclusion. Il sourit pour qu'Eve ne se sente pas mal après avoir partagé cette partie de sa vie qui n'était pas toute rose et ne devait pas toujours être accueillie avec bienveillance. Est-ce qu'elle racontait sa facilement ou avait-elle décidé qu'un inconnu un peu trop bavard était un bon confident ?

— La voisine est sympa, en tout cas.

Partager une cigarette était une façon de connecter avec les autres. Il la regarda une seconde avant de revenir à son observation du parking et des touffes d'herbe mal entretenues qui survivaient ici et là. C'était à son tour de partager son histoire, il le fit sans mettre d'émotion particulière dans sa voix.

— Mon ex était un escroc finlandais qui s'est barré avec toutes mes économies et qui a contracté plusieurs dizaines de milliers d'euros de dette à mon nom.

Ça avait le mérite d'être clair. Lorsqu'il en parlait, Yoni donnait l'impression d'être trop fatigué pour ressentir quoi que ce soit à ce sujet. Même son honnêteté n'était pas assez forte pour le pousser à exprimer la peine et le doute duquel il se drapait intérieurement. Il le faisait, avant. On lui répondait systématiquement que non, Lars n'était pas une bonne personne et que la possibilité qu'il soit parti pour des raisons excusables était à exclure. Cette idée ferait son bonhomme de chemin jusqu'à être éventuellement acceptée par le concerné.

Il recula pour s'accouder à la marche derrière lui. Ses yeux suivaient le passage incessant des voitures mais il ne faisait aucun commentaire. La journée avait été longue. La seule raison pour laquelle Yoni n'était pas en train de comater sur son canapé était que l'excitation d'avoir son propre appartement n'était pas encore retombée.

— Maintenant, je vis à Niddrie et je sais parler finnois.

Et il ne savait pas quelle information était pire que l'autre.

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Sam 6 Mai - 10:20
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Ma bouche s’ouvre dans un « oh » intéressé. Je ne savais pas que Yonathan est gay dans la bible. Il faut dire que je n’ai jamais ouvert une bible de toute ma vie. Je n’ai pas non plus ouvert un coran ou une torah, vous me direz. La religion, chez les Taylor, c’est celle qui est liquide et qui s’achète au rayon alcool de la supérette du bas de la rue. C’est triste, quand on y pense. Ma mère a choisi des prénoms lourds de sens à ses gosses pour tenter de faire oublier que : Petit un, on n’est pas tout à fait certains d’avoir le même père comme on est pas tout à fait certains d’en avoir trois différents. Petit deux, elle pensait que les enfants d’une pute ne pouvaient pas s’appeler Joseph, Tempérance et Hope. Petit trois, elle espérait que nous donner de vieux prénoms porteurs d’espoir gommerait ses propres lacunes. Moi j’aurai préféré m’appeler Bettany mais pouvoir rentrer chez moi après le collège. Mais non. Je m’appelle Tempérance et je dormais parfois sur le canapé de Grant, le voisin, parce que ma daronne « oubliait » de me laisser une clé. Les prénoms, je crois que ça ne veut pas dire grand-chose. Je hausse les épaules. « C’est joli Yoni. » Je crois que je préfère Yoni à Yonathan quand même. Et je ne suis même pas sûre de bien comprendre l’information. Il essaie de me dire qu’il est gay ? Je m’en fiche un peu, en vrai. Je ne comptais pas me l’envoyer sur mon canapé.

Il critique l’appartement, mes yeux se baladent un peu partout. Bah… Il a raison. Et encore, c’est le moins pire qu’on puisse trouver par ici. Celui que je partageais avec maman et Hope avait un volet cassé et une ampoule en moins. Parfois, chez Grant, il n’y avait pas d’eau chaude pendant des jours. Les loyers sont abordables mais tout le monde sait pourquoi et personne ne s’en plaint. Parce que, visiblement, c’est mieux que le canapé du père de Yoni et certainement mieux que sous un pont. « Tu verras, le vent passe au travers des fenêtres en hiver. Mais avec une polaire, ça va. » Une polaire, un bon plaid, une tasse de thé bien chaud et hop, oubliée la température glaciale de l’appartement. Parfois, les radiateurs sentent le chaud et ce n’est pas une odeur super agréable mais je ne vais pas tout spoiler, je veux qu’il se rende compte par lui-même d’où il a mis les pieds.

Si j’ai hésité à accepter le livre, j’ai appris que beaucoup de choses nécessitaient une contrepartie dans la vie, je n’ai pas une seconde de tergiversation quand il s’agit d’aller fumer. Je suis un peu vannée de ma journée à déménager et on ne peut pas dire que ma frangine ait été d’une grande aide. Elle m’a suppliée pour que je l’amène avec moi, ce que j’ai fait avec plus ou moins de plaisir, sachant la responsabilité qui m’incombait. Et je ne vais pas me plaindre, je connais Hope, et je sais qu’elle est plus encline à lire ses magazines people avachie sur mon lit plutôt qu’à m’aider pour les tâches du quotidien. Je réponds à la question qu’il me pose sur ma vie, tout en occultant le passage parlant de Grant et de Ruby. Je m’assois à côté de lui quand il s’installe sur les marches du perron. « Ah oui ? Le voisin aussi est sympa. » Je lui donne un léger coup d’épaule et mon nez se plisse d’un air malicieux mais surtout, sincère.

A son tour de me raconter ce qui lui est arrivé pour atterrir ici. Ce quartier est spécial dans le sens où personne ne choisis d’y habiter. On vient là parce que, justement, c’est ça ou rien. Personne ne se réveille un jour en se disant « tiens ! et si j’allais vivre à Niddrie ? ». Personne. Jamais. Même dans toutes les planètes du Multiverse Marvel ça n’existe pas. Mon sourire devient une grimace puis un air profondément désolé. « Je pense que ton ex était un salaud et qu’il devait avoir le prénom d’un meuble Ikea. » Là-bas, les étagères s’appellent Billy. Je sais, j’ai dû en acheter une pour ranger deux trois bricoles dans le salon. J’imagine son ex comme un grand blond, avec un air perfide genre Jafar, répondant au doux nom de Kallax ou Vihals. Je crois que j’aurais envie de rire mais je n’abstiens, je ne veux pas qu’il s’imagine que je me moque de lui. « Je suis désolée pour toi. Mais tu sais, tu auras juste à traverser le pallier pour… pour ce que tu veux, en fait. » Une tasse de café, une cigarette, un sandwich au fromage grillé.

Il vit à Niddrie et il parle finnois. Moi je vis à Nddrie et… Je vis à Niddrie. Je me tourne un peu vers lui, la cigarette coincée entre mes lèvres. Je déglutis et je me redresse. « Allez… Parle-moi en finnois. Apprends-moi deux ou trois trucs. » Ces mots, ceux qu’il voudra bien m’apprendre, je les aurai oubliés demain mais si ça peut le faire relativiser un peu, j’aurais gagné ma journée.





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Mar 20 Juin - 0:22
Life moves on, the way life does
Yoni accordait beaucoup d'importance aux prénoms, pas uniquement au sien. C'était l'une des premières choses que l'on apprenait sur quelqu'un et il était porteur de plus d'informations qu'on pouvait le croire. Il était un marqueur d'âge et de classe sociale, définissait une vibe, réveillait des souvenirs. Rencontrer quelqu'un qui portait le même prénom qu'un ami d'enfance adoré créait les conditions idéales pour une rencontre bienveillante. Serrer la main à une personne appelée comme le personnage insupportable de la série que vous regardiez avait tendance à faire grimacer. Et derrière tout ça, en troisième lecture, il y avait la symbolique. Le fan de littérature et d'arts qu'était Yoni le remarquait forcément. Les Roméo et les Juliette étaient destinés à une vie de romance dramatique, les rares Achab existants devaient devenir des passionnés obsessifs. Et les malheureuses Eve avaient le prénom d'une concubine soumise, crétine, responsable de tous les maux des Hommes. Ce n'était pas de bons augures.

Cette Eve là n'avait pas qu'un prénom de malheureux. Son histoire de vie ne transpirait pas le confort et la facilité. Elle connaissait un peu trop bien Niddrie pour avoir eu une vie joyeuse, selon les aprioris snobs du libraire.

— J'ai pas hâte.

Dormir avec une polaire, en ignorant le sifflement de l'air qui s'infiltrerait dans les cadres mal isolés des fenêtres. Ca ne faisait pas rêver. Il allait se prendre pour la petite marchande d'allumettes. En parlant de ça, il jugea qu'il avait trop longtemps repoussé son envie de fumer et proposa à la voisine de l'accompagner en bas des marches de l'immeuble le temps de s'en griller une. C'était plus agréable que le faire à l'intérieur et risquer de donner un cancer des poumons à tous les voisins qui profiteraient de leur fumée.

L'ambiance entre les deux était meilleure que la vue dont ils jouissaient depuis l'entrée du bâtiment. Ils se taquinaient comme deux personnes qui se connaissent depuis plus que dix minutes. L'honnêteté de Yoni matchait avec le caractère assez détaché d'Eve qui ne semblait pas s'offusquer de quoi que ce soit ni compatir avec exagération en entendant l'histoire qui avait mené le libraire dans l'appartement à côté du sien.

— Pas vraiment, il s'appelle Lars.

Le finlandais était difficile à attaquer sur la complexité de son prénom, si compté que cela était sa véritable identité. Yoni avait encore du mal à parler de lui au passé, de le traiter de salaud devant des inconnus ou de se demander à quel point leur histoire avait été un mensonge. La colère venait et se retirait comme des vagues sur la plage de Portobello. Quand elle montait trop haut, elle était dégagée par un sentiment d'injustice, une culpabilité d'être le seul à pouvoir donner sa version des faits, comme si Lars méritait d'avoir une chance de se défendre. Comme s'il y avait encore la possibilité que cette situation ne soit qu'un malentendu. Il répondit à l'offre de la voisine par un petit rire bienveillant.

— Je sais pas ce que je pourrais vouloir, mais c'est gentil. Je toquerais quand je n'aurais pas envie de manger seul dans mon appartement déprimant.

Son moral n'était plus au beau fixe depuis le début d'année. Il se disait que Niddrie, ça ne pouvait pas être pire que le canapé de son père mais il ne se faisait pas d'illusions. Il n'allait pas retrouver une vie agréable en une nuit, juste parce qu'il avait sorti ses livres des cartons de déménagement. Le bonheur se construisait. La boule de démolition finlandaise était passée par là, Yoni devait s'accroupir et prendre le temps de repositionner les briques. C'était une amie qui lui avait présenté les choses comme ça, lorsqu'il était au plus mal. Il ne donnait pas cette impression, mais l'offre d'Eve lui plaisait vraiment et il viendrait régulièrement, assiette en main, demander s'il pouvait manger sur leur table à elles plutôt que seul face à son poste de radio.

Avant de parler la langue de son ancien compagnon, Yoni s'éclaircit la gorge. Il pouvait faire illusion face à quelqu'un qui ne connaissait rien au finnois, mais son accent n'était pas fantastique. Ses yeux se levèrent en direction du ciel le temps de décider d'une phrase. Il se décida à prononcer le premier fantasme qui lui venait.

Jos tililläni olisi 20 puntaa, ostai...sin itselleni pizzan.

Finalement, malgré une hésitation quant à la conjugaison, il parvenait encore à trouver ses mots. Ça le rendait fier. Cela se voyait aux sourires qu'il adressait à Eve. C'était une compétence inutile, un truc qui le démarquait des autres. Il parlait finnois et avait été victime d'un escroc.

— Ça veut dire que si j'étais pas à découvert, je nous commanderai une pizza.

Il reprit une bouffée de cigarette en pensant au plaisir que ça serait. Il se contenterait de pâtes baignées de crème dans laquelle il couperait un oignon. Plus de papa pour payer les courses. Les repas allaient perdre de leur splendeur, mais Yoni ne doutait pas que ça valait le coup. Il expira sa fumée grise et estima d'un coup d'œil combien de lattes il pouvait encore tirer avant de fumer le filtre. Trop peu. Sa conclusion était décevante.

— Mais tu peux commencer par Hei, nimeni on Eve, salut je m'appelle Eve. Hei, nimeni on Eve

Il força les syllabes à se détacher pour être faciles à distinguer et à répéter, avant de faire un petit signe du menton en direction de la jeune femme pour l'inviter à essayer.

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Life moves on, the way life does + Evni  Empty Re: Life moves on, the way life does + Evni

Mer 5 Juil - 8:40
Life moves on, the way life does
Ce que je pense, en vrai, c’est que Yoni est beaucoup trop gentil pour atterrir à Niddrie. Il ne mérite pas ça, quoi qu’il ait pu faire avant. Quoi qu’il fera après. Il faut dire, qu’à de rares exceptions, la population ne mérite pas de vivre ici. Les immeubles sont à la limite de la salubrité et n’essayez pas de contacter le bailleur social, cela serait une perte de temps. Moi, c’est assez différent. Je suis née ici, je suis une fille du coin. Tempérance l’était mais Eve, encore plus. Eve, elle reproduit les conneries de ma mère. Elle danse, elle vend ses courbes. J’ai l’hypocrisie de penser que je vaux mieux qu’elle parce que moi, je le fais pour payer les factures et les cours d’Hope. Je me sacrifie pour que ma cadette ait une chance dans la vie. Une chance de sortir de ce quartier de merde et de cette vie de merde, même si parfois on tombe sur des voisins sympathiques. Enfin, je n’ai jamais trop eu à me plaindre des voisins. J’ai eu Lùca, puis Grant et maintenant Yoni. Peut-être que Yoni aussi me fera des sandwichs au fromage.

Il n’a pas hâte de l’hiver et je réponds simplement par un haussement d’épaules. Ça va arriver, qu’il le veuille ou non. Dans notre magnifique ville qu’est Edimbourg, le climat n’est pas franchement clément. Le vent va siffler dans les volets en taule et s’infiltrer partout. J’espère qu’il a une grosse couette. En été, parfois, il y a de la condensation sur les fenêtres. Quoi qu’il paie comme loyer, c’est toujours trop cher pour les logements que nous occupons. Le mien offre une intimité relative. Il n’y a qu’une seule chambre et l’unique salle de bain y est attenante. Bon, j’étais sensée revenir seule d’Inverness. Je ne pensais pas que Hope me suivrait. Quoi que, de toute façon, avec mon salaire je n’aurais pas pu me permettre autre chose. Yoni me propose d’aller fumer en bas mais je me dis que les murs ne sont plus à cela prêt. Bon après, ce n’est pas une raison. Si tout le monde fumait ses clopes en bas, l’immeuble ne serait peut-être pas dans cet état-là.

Est-ce qu’un meuble Ikea peut porter le nom de Lars ? Oui, je pense. Il suffit qu’un des designers de la marque ait cette idée. Il suffit qu’une nana se fasse tromper ou escroquer par un Lars et hop, le panier pour chat de la collection automne/hiver 2023 s’appellera Lars lui aussi. Je tire longuement sur ma cigarette sans rien ajouter de plus. Peut-être qu’il l’aime encore et qu’il prendrait mal le fait que je juge une situation que je ne connais pas. Je n’aimerais pas que quelqu’un critique Grant, je crois. Parce que, mine de rien et malgré tout, il fait partie des gens qui ont compté dans ma vie. C’est surement la même chose pour le Lars de Yoni. Alors, à la place, je préfère offrir mon aide. Je ne sais pas encore très bien comment mais on trouvera bien. C’est important par ici de savoir qu’il y a quelqu’un pour nous quelque part dans l’immeuble. « Mon appartement est tout aussi déprimant que le tien. On mangera l’un chez l’autre à tour de rôle. » Je crois qu’on finit tous, à un moment ou à un autre, à avoir besoin ou envie de quelque chose. Et à ce moment-là, je serai là pour lui.

Moi, par exemple. J’ai soudainement une envie impérieuse d’apprendre le finnois. Quelques mots, pas grand-chose. Peut-être des insultes tiens, pour les gros balourds du Doll’s. Pour qu’ils n’y comprennent rien et que cela me fasse rire. Pour que Madame de Trémaine ne me vire pas parce que j’ai pas été une gentille fille avec des types lubriques qui pensent que c’est ok de nous amener dans les toilettes pour un rapport forcé. Yoni s’éclaircit la gorge. Moi je me redresse encore plus, les yeux et les oreilles grands ouverts. J’attends, peut-être que le nom des meubles Ikea va soudainement avoir un sens. Il parle et je fronce les sourcils. Je crois avoir compris le mot pizza. Mais je ne suis pas certaine. C’est peut-être juste mon estomac qui me joue des tours parce que j’ai eu une longue journée et que je suis affamée et crevée. Il finit par traduire et j’affiche moi aussi un sourire. « Ah ! J’avais compris le mot pizza. Bah si tu veux manger italien, j’ai des pâtes dans mon placard. » Un peu d’eau pour la cuisson, une boite de sauce tomate et un peu de gruyère. Ce n’est pas de la grande cuisine mais cela n’implique pas de taper dans l’argent que nous n’avons pas. Je crois que Yoni est un peu content de m’apprendre la langue de son ancien compagnon parce que lui aussi, il sourit.

Finalement, il reprend. Une phrase un peu plus simple. Utile si un jour je vais en Finlande. Mais bon, on a pas de thunes pour une pizza à £6 de la pizzeria du bout de la rue alors c’est pas pour prendre l’avion jusqu’à Helsinki. J’écrase ma cigarette avec le bout de ma chaussure et à mon tour, je m’éclairci la voix. « Allez, j’essaie. Hei, ninemi on Eve. » Je fronce et je réessaie une seconde fois. Mon nez se plisse et je dodeline de la tête. « C’était comment ? » Yoni est suffisamment franc pour m’avouer que mon accent et ma prononciation sont à chier. Je crois que je préfère que nous remontions pour manger des pâtes à la sauce tomate.





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Occupation : Libraire, propriétaire de sa propre boutique (The Rebecca's Book)
Âge : 39 Quartier : Niddrie
Situation familiale : en train de se faire briser le coeur par Saevus, le gros catfish.
Date d'arrivée à Edimbourg : Sa naissance
Don : Ses mensonges façonnent le passé. Ce n'est pas systématique et souvent, ce qui est modifié est meurtrier.

Pour contrer son don, Yoni s'est promis de ne plus mentir. Au nom de ça, il a la fâcheuse tendance à dire tout ce qui lui passe par la tête.

Life moves on, the way life does + Evni  Z9cp

Life moves on, the way life does + Evni  Empty Re: Life moves on, the way life does + Evni

Mar 5 Sep - 20:24
Life moves on, the way life does
Un appartement déprimant ou non, un plat mal réchauffé dans une micro-onde d'occasion était plus agréable à manger avec une amie plutôt que face à un mur ou à une fenêtre rayée. Yoni avait perdu l'habitude de vivre seul, il supportait difficilement la solitude malgré le fait que Lars n'était pas une compagnie très présente. Il était discret, un peu fuyant, mais il était tout de même là et sa fourchette faisait du bruit quand elle tapait l'assiette. C'était quelque chose de différent que le bourdonnement de la chaudière de l'immeuble. Le tour de rôle, l'idée proposée par Eve, ça lui plaisait bien. Son sourire le trahissait et il fit un petit signe de tête pour sceller le contrat.

— On fera comme ça.

Et Yoni ne mentait plus, alors ils allaient véritablement faire comme ça. Le dernier étage serait le leur et ils l'occuperaient à leur guise, en ignorant la séparation entre leurs appartements et les parties communes. Ça serait un seul territoire unifié où chacun aurait tout le monde droit à son intimité, voilà. Avec ce regard, il ne vivait plus seul du tout.

Parler de pizza lui donnait une faim que même les souvenirs de Lars ne suffisaient pas à couper. La journée avait été fatigante. Ses amis et lui avaient monté et descendu plusieurs fois les escaliers, les bras chargés. Ses yeux s'illuminèrent en entendant parler de pâte. Un rien le contentait. Pour ne pas passer pour le dalleux de service, il tenta une seconde phrase en finnois et écouta Eve tenter une fois, deux fois, avec un accent qui le fit grimacer.

— Pas ouf, mais ça suffira pour aujourd'hui.

Il frotta la cigarette contre le bitume pour être certain qu'elle n'allait pas démarrer un incendie dans cet immeuble vétuste. Les détecteurs de fumée devaient tous être débranché et les issues de secours trop rouillées. C'était un coup à tuer une vingtaine de personnes, au bas mot. Il se leva et tendit une main amicale à la jeune femme. C'était assez de passé remué pour aujourd'hui. Les déménagements étaient faits pour lâcher les souvenirs et avancer, alors c'est ce qu'ils allaient faire pour le restant de la soirée.

— On va les faire, ces pâtes ?

Il sourit, séduit par l'idée de partager une plâtrée de spaghetti avec sa nouvelle voisine. La vie à Niddrie allait peut-être s'avérer moins pire que ce qu'il avait imaginé.

@Eve Taylor



Each time I fall in love it's clearly not enough.
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