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Jonathan Taylor
Jonathan Taylor
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Sam 14 Sep - 12:14
Loveless Girl
Pale Waves

Jonathan & Eve

J'ouvre les yeux quand la lumière de l'aube s'invite dans ma chambre et m'étire, poussant Candy qui ronfle encore à côté de moi, appréciant le lit immense que je me suis offert en arrivant ici. Sept heures du matin. J'enfile un jogging, mes baskets et mes gants avant de lancer un petit sifflement qui traverse la maison, sifflement suivi par une tornade assourdissante dans les escaliers en bois. Nous sommes prêts et je referme simplement la porte sans la verrouiller - chose que j'apprécie ici- avant de commencer notre jogging matinal autour tour du loch à petites foulées. L'endroit est vraiment magnifique avec son lac couleur de plomb, ses lourds nuages noirs roulant derrière les collines vertes couvertes de bruyère violette. En observant le paysage, la vue, j'ai l'impression que j'ai trouvé ma place, pour la première fois depuis longtemps, et j'espère que bientôt, peut-être, je ne serai pas le seul avec qui partager ça.

Une heure plus tard on est de retour, je rince et essuie soigneusement les pattes du chien avant de monter prendre ma douche et m'habiller pour la journée. Petit déjeuner et je monte dans mon bureau, installé côté lac. Aux alentours de 11h30 je pense à Tempérance, enfin Eve comme elle se fait appeler maintenant. J'ai envie de la voir, encore une fois, de vérifier qu'elle va bien même si c'est de loin, caché dans ma voiture ou planqué sous ma capuche au coin de la rue. Alors maintenant que je connais son adresse je passe une commande pour son plat préféré que je lui fais livrer, et descends grimper dans ma voiture, Candy sur les talons, ravie comme d'habitude de faire partie du voyage, peu importe la destination. La maison n'est qu'à une vingtaine de minutes d'Edimbourg et je me gare dans la rue d'à côté pour ne pas attirer l'attention, la sienne comme celle des gens du quartier. Une bagnole de vieux riche campagnard fait clairement tache au milieu des poubelles défoncées ou des berlines rutilantes sûrement payées par des moyens illégaux.

Un frisson de dégoût me parcourt alors que mon regard se pose sur les immeubles délabrés, les objets qui trainent dans la rue, la saleté ambiante et le bruit, que ce soit la musique trop forte ou des gamins braillards provenant des fenêtres ouvertes ça et là. Tout ça me rappelle beaucoup trop de mauvais souvenirs et je presse le pas, avançant maintenant près de son immeuble, le chien au bout de sa laisse et la capuche de mon pull cachant une partie de mon visage. Je m'arrête de l'autre côté de la rue, à moitié caché derrière un arrêt de bus aux fenêtres explosées depuis longtemps sûrement, et guette le livreur qui sonne.

Comme à chaque fois que je la vois mon cœur rate un battement. Elle est belle mais son regard est si triste, presque vide, comme si elle avait trop vécu et trop pleuré et que son corps n'était plus capable de produire la moindre émotion. Un masque impassible et dur. Quand elle s'approche du livreur je m'accroupis en lui tournant le dos, faisant mine de m'occuper de Candy qui comme toujours est ravie de l'attention et sautille en battant furieusement de la queue. Elle laisse échapper un aboiement et d'un geste rapide je viens lui fermer la gueule en refermant doucement ma main autour de son museau.

"Chut patate, tais toi…"

J'ai peur que le bruit n'attire trop l'attention et je me redresse, tirant sur la laisse pour nous éloigner au plus vite. Je ne sais pas pourquoi depuis trois mois je la surveille de loin au lieu de simplement sonner à sa porte. J'ai peur de sa réaction, j'ai peur qu'elle me hurle dessus et me fasse comprendre qu'une réconciliation ne sera plus jamais possible. J'ai peur qu'elle soit devenue quelqu'un que je n'apprécie pas. J'ai peur de beaucoup trop de choses en fait. Je secoue la tête et c'est là que je sens quelque chose me toucher l'épaule. Je sursaute et me tourne, me retrouvant face à face avec elle qui me fusille du regard. Non. Non. C'est trop tôt. Pas maintenant!

Vous devez vous tromper. Bonne journée. Allez Candy on y va!

J'enfouis la tête dans mes épaules et baisse la tête avant de presser le pas, espérant que pendant cet instant elle ne m'a pas reconnu.


Eve Taylor
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Loveless Girl (Pale Waves) - Eve & Jonathan Empty Re: Loveless Girl (Pale Waves) - Eve & Jonathan

Jeu 19 Sep - 10:29
Loveless Girl (Pale Waves)
« C’est déjà réglé, Mademoiselle Taylor. »

Encore une fois, je fronce les sourcils. Derrière son comptoir, l’employé de l’agence publique de location me tend mon argent. Il y a précisément la somme pour le loyer du petit appartement que j’occupe avec Hope, dans ce charmant quartier qu’est Niddrie. Le seul que je puisse m’offrir. Bon cela n’est plus tout à fait vrai désormais. Avec ce que me paie Porter plus ce que je gagne au Doll’s, je pourrais aller vivre dans un autre quartier mais il me semble important que mon train de vie ne change pas du tout au tout. Surtout si mes loyers sont miraculeusement payés. Encore une fois, je demande par qui. Et encore une fois, il m’annonce qu’il ne sait pas. Le loyer a été payé en liquide par un homme. J’ignore qui pourrait faire cela pour moi. Yoni a tout juste de quoi payer le sien et il me l’aurait dit, il ne sait pas mentir. Je doute que Jethro ou Porter aient une telle bonté d’âme. Une connaissance de Hope, peut être ? Mais pourquoi ? Je cesse de me torturer quand la personne qui me face m’annonce que je bloque la file. Je me retourne et découvre quatre personnes qui attendent derrière moi. Je remercie, fourre mon enveloppe dans mon sac et m’en retourne à mon appartement.

La question m’obsède. Cela fait deux fois. Deux mois consécutifs que mon loyer est payé par ‘un homme’. Et encore, s’il n’y avait que les loyers. Parfois, des grilled-cheese me sont livrés sans que je n’ai rien demandé. Les factures d’eau et d’électricité ont également été payées. Qui ? L’autre nuit, la question m’a empêchée de trouver le sommeil. J’ai émis l’hypothèse folle que notre père nous aient retrouvées, moi et Hope, et que cela soit sa manière de nous aider à assurer notre avenir. Cela serait étonnant. Si cela se trouve, notre géniteur ignore notre existence. Et si cela se trouve, c’est une hypothèse fort probable quand on connaît ma mère, nous n’avons pas le même père. Il ne reste que Joseph. Mais là encore, j’ai balayé bien vite l’idée. Je crois que je me suis rangée du côté de Hope. Il nous a oubliées. Il nous a abandonnées à notre génitrice. Mes boyaux se tordent à cette idée, cela fait toujours aussi mal, même vingt ans après. Je n’ai encore pas parlé à ma sœur des factures payées gracieusement, peut-être qu’elle aurait une idée de qui fait cela pour nous. Enfin quoi que, même pas. Elle me dirait de prendre la thune et de ne pas me poser de question. Je souris un peu. Peut-être qu’elle a raison.

Avec la rentrée, les rues de Niddrie ne sont plus grouillantes d’enfants en vadrouille livrés à eux-même. Je ne dois pas slalomer entre les vélos et les trottinettes pour rentrer chez moi. Je dois simplement faire attention à ne pas marcher sur les déchets qui le vent charrie. J’y suis tellement habituée que je ne le remarque même plus. Le cadran de ma montre indique qu’il est presque midi. Il est temps de manger. Je sors un paquet de bâtonnets de poisson du congélateur et je mets de l’eau à chauffer pour du riz. Je suis en train de picorer le fond d’un paquet de cacahuètes le temps que tout chauffe quand la sonnette retentit. Un livreur s’annonce. Je coupe la gazinière puis dévale les escaliers. Il me tends un cornet en plastique blanc qui embaume de l’odeur suave du fromage fondu. Encore ?! Je remercie le livreur, qui n’y est pour rien dans tout ça. Mon regard balaie la rue. Un chien aboie et attire mon attention.

Cette silhouette. Je suis sûre de l’avoir déjà vue par ici. Pas depuis très longtemps. Il est là mais il est pas du quartier. On se connaît tous, à Niddrie. « Hey, toi ! » Je l’apostrophe mais il commence à remonter la rue en sens inverse. Merde ! Je presse le pas, je cours presque, jusqu’à l’attraper par l’épaule pour le forcer à se retourner. « Hey, c’est à toi que... » Ma voix meurt. Le monde s’efface autour de moi. Le cornet m’échappe et le fromage coule sur le bitume. Je ne me trompe pas. Je ne l’ai vu qu’une fraction de seconde, le temps qu’il ne me tourne le dos mais je pourrais reconnaître ce visage entre mille. C’est celui de mon frère, de Joseph. J’en suis sûre. Certaine. Mon coeur tambourine si fort que j’en ai mal. Je respire si vite que tout est saccadé et que je suis à deux doigts de m’étouffer. Putain… Je commande à mes jambes de bouger. Elles sont raides et douloureuses pourtant je le contourne et je me plante devant lui, bloquant le passage. Il n’ira nulle part.

Je me redresse. Regarde-moi. Regarde la femme qu’est devenue la petite fille que tu as abandonnée à une daronne négligente. « C’est toi. » Je le pointe du doigt. Tu peux mentir, Joseph. Mais moi, je ne t’ai pas oublié. Moi, j’ai rêvé que tu reviennes. Moi, je me suis écharpée avec Hope parce que je n’ai pas voulu croire que tu nous avais laissées. Mais les années qui ont passées n’ont pas joué en ta faveur, clairement pas. « J’ai même pas le droit à un bonjour ? Ou à un, je sais pas : excuses moi de m’être barré et de pas avoir donné de nouvelles pendant vingt putain de longues années ? » J’attaque, tout de suite. Je mords avant d’aboyer. Je veux qu’il sache combien j’ai souffert, combien ça a été compliqué à son départ. J’ai envie de le serrer contre moi et de lui dire de dégager en même temps. Je serre les poings et mes yeux le fusillent d’une rage mauvaise. Une colère sourde que ne peut inspirer que quelqu’un que nous avons profondément aimé.

Notre frère est là. Il est rentré. Hope s’est trompée.




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Jonathan Taylor
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Jeu 19 Sep - 17:44
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Jonathan & Eve

Revenir ici me fait bizarre à chaque fois, et pourtant j'y reviens une à deux fois par semaine depuis que j'ai retrouvé l'adresse de Tammy et Hope. Chaque fois toute notre enfance me saute au visage, et autour de moi je reconnais les endroits où on a joué, où on a traîné, ceux où on attendait que notre mère ait fini de s'engueuler ou s'envoyer en l'air avec son mec du moment. A part mes sœurs je n'en retiens rien de bien : tout n'était que débrouille, saleté et humiliation… en partant, en changeant de vie j'avais eu l'impression de pouvoir tenir tout ça à distance, qu'une page s'était tournée mais en étant planté face à l'immeuble dans lequel elles vivent je me rends compte que c'était loin d'être le cas. Que j'avais juste mis un pansement alors qu'il faudrait une suture. Les odeurs sont les mêmes aussi : alcool bon marché, cigarette, herbe et transpiration qui me ramènent plus de vingt ans en arrière.

Je veux qu'elles connaissent autre chose que ça. Je veux qu'elles puissent vivre dans un endroit beau, propre et calme, que leur frigo soit toujours rempli et que l'argent ne soit jamais plus un problème… seulement, comment m'y prendre? Débarquer du jour au lendemain avec des sacs plein de cadeaux? Sonner à la porte l'air de rien en claironnant ''Coucou c'est moi, je suis revenu!"? Depuis des semaines je me torture et la seule option que j'ai trouvée pour l'instant est de les aider de loin. De payer tout ce que je peux payer : factures, loyer et courses dans l'espoir qu'il leur reste un peu plus d'argent chaque moi, que leur vie soit un peu plus douce et qu'elles ne soient pas obligées de compter chaque pence et chaque livre.

Perdu dans mes réflexions alors que je la regarde récupérer la commande que je lui ai faite je sursaute quand Candy se met à aboyer mais c'est trop tard. Même si je calme la chienne le bruit a attiré son attention et elle tourne la tête vers moi. J'essaie de fuir mais trop tard, sa main est sur mon épaule. Mon mensonge ne fait pas long feu et après m'être raidi une seconde j'ôte lentement ma capuche et croise son regard.

Hey Tammy…

Je sursaute, reculant d'un pas en voyant toute la haine dans son regard, et encore plus quand les mots qui sortent de ses lèvres sont durs et violents. Elle m'en veut. Elle m'en veut et elle a raison. Je la laisse parler, je la laisse finir, mon sourire mourant sur mes lèvres avant d'essayer une fois, puis deux d'ouvrir la bouche avant de finalement laisser échapper un.

Comment ça sans donner de nouvelles? Je… je vous ai écrit toutes les semaines. Je vous ai appelé tous les dimanches. J'ai envoyé des cadeaux à Noël… jusqu'à ce que vous déménagiez. Maman a toujours dit que… que Hope et toi vous ne vouliez plus me parler mais… je vous ai écrit. Beaucoup. Et des cartes à chaque anniversaire… vous les avez jamais reçues? Ca fait... ça fait seulement deux mois que j'ai retrouvé votre trace...



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Jeu 10 Oct - 16:08
Loveless Girl (Pale Waves)
Je n’ai parlé à personne des factures payées ou des repas livrés. Au fond de moi, je crois que j’espérais que cela vienne de Joseph. Une façon pour lui de me dire qu’il ne nous a pas oubliées, qu’il ne nous a pas laissées croupir ici. Mais là, alors qu’il se tient devant moi sur le trottoir, je ne sais absolument pas quoi en penser. Je n’ai pas envie de sa pitié, je n’ai pas besoin de son argent. J’en ai moi aussi. Il n’a pas à savoir comment je le gagne, ni qui me le donne, mais j’en ai. Une boite à cookies pleine. Je pioche dedans de temps à autre. Je voulais un frère. Un qui reste, un qui me donne des nouvelles, un qui ne m’abandonne pas à notre mère. Mes souhaits n’ont pas été exaucés, je n’ai pas du prier la bonne étoile. Je n’ai même jamais eu de bonne étoile. J’ai eu un Grant, par un moment. Il m’offrait son canapé déglingué, c’était mieux que le paillasson. Il m’a même fait un enfant mais ça, c’est une autre histoire qui n’a pas sa place ici. Les bouts de mes boots baignent dans le fromage fondu. Mon esprit est du fromage fondu. Je ne sais absolument pas ce que je dois penser de tout ça, ni même ce que je suis sensée en penser. Il me fait l’effet d’un diable qui sort d’une boite.

Hey Tammy, viens. Ton p’tit déj est prêt.

Bordel… Je secoue la tête pour chasser le souvenir qui veut y faire sa place. Cela fait des dizaines d’années que je n’ai pas entendu ce surnom. C’était celui qu’il me donnait parce qu’il savait que je déteste mon prénom. Mon visage se crispe. « Ne m’appelle pas comme ça ! » Il en a perdu le droit quand il est parti. Pas la première fois, parce qu’il est revenu. Il y a eu une ou deux permissions et puis nous n’avons plus jamais entendu parler de lui. Je l’ai attendu. Les premiers mois, je me suis postée à la fenêtre et j’ai guetté son retour. J’ai attendu encore et encore qu’il vienne nous tirer de là, moi et Hope. Maman me disait que j’étais ridicule. Hope était trop petite. Joseph n’est jamais revenu. Alors j’ai arrêté moi aussi. D’attendre mais jamais d’espérer. Et maintenant qu’il est là, je voudrais qu’il reparte. Je ne suis pas prête à l’affronter, à écouter ce qu’il va me sortir. Je suis plus une gamine, je ne supporterai pas qu’il me mente.

C’est pire, putain. J’aurais préféré qu’il se taise plutôt qu’il me raconte des conneries pareilles. Il a sursauté, comme si je lui faisais peur soudainement. Moi, je n’ai pas changé. Je suis toujours la même. La digne fille de Krystal Taylor. J’ai embrassé la même carrière professionnel, soit fier de moi frangin. Regarde ce que je suis devenue. J’irai pas jusqu’à dire que c’est de ta faute, tu n’étais pas là. Ouais voilà, tu n’étais pas là… « La poste a du perdre tes lettres, on en a pas reçu une seule. » Je suis mauvaise, mes narines palpitent sous l’effet de la colère. Je ne pense pas un seul instant que maman ait pu aller jusque là. Qu’elle ait pu nous mentir à ce point sur les agissements de Joseph. Elle n’est pas si tordue. Et puis, pour quelle raison aurait elle fait un truc pareil ? « Le Père Noël a du oublier nos cadeaux en Laponie. » Non, on a jamais rien reçu. Je ne lui fais même pas l’affront de répondre à sa question. Si j’avais eu quoi que ce soit, je ne serais pas dans un tel état de rage.

Deux mois… Cela me fait l’effet d’un coup de poing dans l’estomac. Je croise mes bras devant ma poitrine, je me ferme totalement à la conversation. J’aurais aimé que nous ne lavions pas notre linge sale au milieu du trottoir mais Niddrie en a vu d’autre. « Ma vérité, Joseph, c’est que tu n’es jamais revenu. Tu es parti à l’armée et ensuite nous n’avons plus eu de nouvelles de toi. » Il faudrait que je me calme mais je n’y arrive pas quand je sais que cela fait deux mois qu’il me stalke depuis le trottoir d’en face. « Et savoir qu’en deux mois tu as pas eu le courage de venir me voir, ça me met dans une rage folle. Tu as peur de quoi ? De voir où je vis ? Je pense que tu le sais aussi bien que moi. » D’un geste du bras, je lui désigne la rue avant de me renfermer comme une huître.




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Loveless Girl (Pale Waves) - Eve & Jonathan Empty Re: Loveless Girl (Pale Waves) - Eve & Jonathan

Sam 12 Oct - 19:17
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Jonathan & Eve

Pendant des semaines j'avais espéré que nos retrouvailles soient comme dans les films. Pendant des semaines, des mois, je m'étais raccroché à l'idée que le premier sentiment de Tammy soit la joie de me revoir, qu'on se recontacte après toutes ces années. Comme un con je l'avais imaginée courir vers moi et me sauter au cou, moi toujours capable de la soulever comme à l'époque. Elle m'aurait dit qu'elle était contente de me retrouver, qu'elle avait attendu ce moment depuis si longtemps et que maintenant on ne se quitterait plus.

Est-ce que je suis un gros débile?
Oui.
Est-ce que je m'étais préparé au Hiroshima de haine qui s'est déversé sur ma gueule à la seconde où elle a ouvert la bouche?
Non.

A la seconde où elle me reconnaît c'est un char d'assaut plein de roquettes et d'assurance qui fonce sur moi sans que rien ni personne ne puisse l'arrêter. La démarche déterminée et les poings serrés qui ne présagent rien de bon. Ses premières paroles sont un ordre, une interdiction même, le signe clair que ce qu'on avait n'est plus. Que mes prérogatives de frangin ont sauté et n'existent plus.

Mais elle a raison, c'est moi qui suis parti. C'est moi qui a dix-huit ans les ai laissées ici, avec notre mère, pour tenter de monnayer ma carcasse contre une vie plus douce pour elles. L'intention était bonne mais je suis parti, je sais. Je n'étais plus là pour surveiller les devoirs et faire le linge, je n'étais plus là pour trouver de quoi manger et changer les couches. Tout ça est retombé sur elle et je l'ai forcée à endosser mon rôle. Je sais, et je compte pas les heures à y penser, à culpabiliser, à me demander comment elles s'en sortaient… Elle exige des excuses, m'accuse d'avoir totalement disparu et les avoir abandonnées. Là je tique, sursautant face à la violence de ses aboiements, à deux doigts d'un cri.

Non, Ta… Tempérance je te promets, tout le temps où j'étais en déploiement je vous ai écrit, toutes les semaines, et tous les dimanche j'appelais à la maison. Mais un jour mes lettres sont revenues et la mère ne décrochait plus au téléphone, elle n'envoyait que des sms. Vous aviez déménagé et j'ai pas pu vous retrouver. Je me suis dit que… que c'est vous qui aviez plus envie d'avoir de mes nouvelles alors… j'ai continué ma vie mais j'ai toujours eu envie de vous retrouver. Quand j'ai eu assez d'argent pour revenir en Ecosse j'ai acheté une maison et j'ai engagé un détective privé pour retrouver votre trace. La mère était foutrement douée pour brouiller les pistes…

Sa colère est comme une tempête, comme une coulée de lave en fusion et je comprends que tout ce qu'elle me hurle a bouillonné en elle pendant des années et que c’est la première fois qu'elle peut tout laisser sortir… Chaque mot est une gifle et un coup de poignard, parce qu'elle ne s'imagine pas comme de mon côté aussi ça a été dur, de tout plaquer pour elles, et qu'au final la mère nous dise qu'elles ne voulaient plus entendre parler de moi tout en gardant ma solde chaque mois.

Je suis revenu! Les premières permissions tu t'enfermais dans ta chambre pour pas me voir et quand t'en sortais tu m'adressais pas la parole… Et ensuite j'ai été envoyé en Afghanistan et en Irak.

Puis je la contemple sans rien dire alors qu'elle me demande pourquoi je ne suis pas venu plus tôt. J'hésite, cherche la meilleure chose à dire avant de finalement partir pour le plus simple.

Si je suis pas venu plus tôt c'est justement parce que j'avais peur que les choses se passent comme ça… mais je pouvais pas rester sans rien faire. C'est moi qui… enfin les factures et tout… pour vous aider un peu Hope et toi… et j'attendais de trouver le bon moment… Tam… Tempérance, ça fait presque vingt ans et chaque jour je regrette d'être parti mais si je l'ai fait c'est pour que Hope et toi vous ayez une meilleure vie avec ma solde… s'il y avait eu une autre solution je l'aurais prise…



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Loveless Girl (Pale Waves) - Eve & Jonathan Empty Re: Loveless Girl (Pale Waves) - Eve & Jonathan

Hier à 15:19
Loveless Girl (Pale Waves)
La mère.

C’est ce qu’il dit, Joseph, quand il évoque notre mère. Mais est-ce que Krystal Taylor est une femme qui mérite d’être appelée maman par ses rejetons ? Clairement que non. Si nos divers enseignants s’étaient rendus compte de quelque chose, sûrement que nous aurions été placés tout les trois. Peut-être dans une famille plus aimante ou tout du moins, plus fonctionnelle. Toujours est-il que je grimace sous les explications de mon frère. Mon frère, bordel. Je ne pensais pas le revoir un jour. Je dois dire qu’il n’a pas tellement changé. La forme de son visage reste la même, quelque chose semble s’être brisé dans son regard tout du moins. Comme dans le mien, j’imagine. Je grimace encore alors que j’éructe que nous n’avons jamais rien reçu de sa part, ni lettre, ni argent. Rien. Et encore. J’en ai strictement rien à faire moi, des lettres et des cadeaux de Noël. Je voulais mon frère. Je voulais qu’il rentre, qu’il revienne nous chercher et qu’il nous emmène avec lui. Peu importe où, peu importe comment.

Nos vérités différent. Pour moi, il n’est jamais rentré. Un aller sans retour. Il accuse notre mère d’avoir fait barrage entre son fils aîné et ses deux cadettes. Je ne sais pas pourquoi elle aurait fait ça. Elle ne nous a jamais témoigné d’amour maternel. Les mots de Joseph sont durs, ils font mal par moment. Je les encaisse, droite comme un i. « Maman ne décrochait plus alors tu as continué ta vie… » Je répète parce que la Tempérance de treize ans qui subsiste en moi a du mal à comprendre. Du mal à se faire à l’idée que Joseph, le seul parent aimant qu’elle ait eu dans les quelques années que furent son enfance, ait décidé de continuer sa vie. Comme si elle n’avait jamais existé, comme si je n’avais jamais existé. Mon monde n’a pas cessé de tourner non plus, malgré tout. J’ai fais des choix, des mauvais. Chaque jour qui passe me fait ressembler un peu plus à notre génitrice. Enfin moi, j’aimais suffisamment Ruby pour la laisser à l’adoption. Égoïstement, j’aurai pu la garder et n’avoir rien d’autre à lui offrir qu’une vie merdique comme la mienne. Je me console en me disant qu’elle a une jolie vie maintenant. Peut être que Joseph aurait fait l’effort de rentrer s’il avait su qu’il était devenu tonton.

J’essaie. J’essaie vraiment de ne pas me mettre en colère, pas trop. C’est comme une tempête qui menace de tout emporter sur son passage. Lui, moi, ce qu’il reste encore de nous. Plus grand-chose, visiblement. J’ai presque le mal de mer quand il me parle de ses premières permissions. Comment il peut me reprocher le comportement d’une gamine de treize ans ? « On s’en fout, à treize ans, que notre frère parte à l’autre bout du monde pour gagner de l’argent. J’en ai jamais rien eu à faire de ton pognon. Je voulais juste que tu restes, c’est compliqué à comprendre ? Tu nous a laissées, moi et Hope avec elle. » Le mot est craché, presque vomi, tant je la méprise. J’ai mal aux bras à force de les serrer contre ma taille. Je ne sais pas ce qu’il s’était imaginé de nos retrouvailles. Longtemps, j’ai espéré qu’il rentre. Longtemps, je l’ai attendu à la fenêtre. J’ai cru reconnaître son visage dans la foule un nombre incalculable de fois. Puis l’attente s’est transformée en quelques coups d’oeil par ci par là et son visage est devenu flou. Puis plus rien. J’ai continué à le défendre face à Hope mais je pense que cela était surtout pour moi. Surtout pour m’accrocher à quelque chose.

Je me sens humiliée. Cela part d’un bon sentiment, je le sais. Une volonté de nous aider après les années d’absence mais quelques centaines de livres ne gommeront pas presque vingt ans d’absence. « Je ne fais pas l’aumône. Je me débrouille très bien toute seule. » Mes expressions faciales n’ont pas tellement changé et je suis sure que j’ai la même moue qu’à dix ans quand il me battait au Uno ou au Puissance 4. Je lui dirai pas comment je me débrouille parce que cela ne le regarde pas. « Avec ta solde ? On a jamais vu un seul centime de ta solde... » Des lueurs éclairent certaines zones d’ombre. Le déménagement soudain à Inverness, maman qui était défoncée presque H24. Elle a menti, manifestement. « Tu devrais essayer d’appeler notre daronne, je suis sûre qu’elle a mis tout cet argent sur un compte épargne. » Je suis ironique mais l’odeur âcre de la bile recouvre ma langue. J’ai presque envie de gerber. « Cela ne change rien Joseph… Peu importe les raisons. T’es parti. Et tu te pointes vingt ans plus tard, la bouche en coeur avec ton chien, ta grosse voiture et ta maison. Je suis heureuse que tu aies réussi ta vie, vraiment. Mais juste… Tu peux pas faire ça. » Je me recule, un pied. Il peut pas débouler comme ça et penser tout arranger. J’ai envie de m’enfuir mais si je le fais, peut être que cela sera pour vingt années supplémentaires.




( sunsets )
and when you go away i still see you, with sunlight on your face on my rear-view


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