Collider • Saul

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Collider • Saul

Sinking Past :: La Banlieue :: Leith

Harlow Brodie

Pseudo : Lapin Magique
Avatar et crédit : Samara Weaving • Avatar et cs 1 par Nuit d'Orage, cs 2 par moi
CW : Décès d'un parent, rupture amoureuse difficile, négligence d'un enfant
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Collider • Saul Mdr2

Occupation : Barmaid au Hive
Âge : 30 Quartier : 99/3 Milton Road East, Leith
Situation familiale : Célibataire, un frère, Farris, plus âgé de deux ans, un petit demi-frère âgé d'une dizaine d'années
Date d'arrivée à Edimbourg : 2012, à la fin du lycée
Don : Attire les esprits comme un aimant, ils sont difficiles à discerner des personnes bien vivantes. Résultat : migraines, peur de paraître ridicule en parlant à quelqu'un qui n'est pas vraiment là, frissons...

Collider • Saul Axg9

Collider • Saul

Jeu 20 Juin - 21:05

Collider
T'es revenu. Je n'arrive pas à croire que tu as remis les pieds à Edimbourg, que peut-être, au détour d'une rue, je vais t'apercevoir au milieu des passants. Je ne sais pas comment je réagirais si tu devenais un client du Hive et que je devais te servir. Est-ce que tu côtoierais ce genre d'établissements, seulement ? T'as changé, Eunice me l'a bien fait comprendre. Tu n'es plus qui tu étais, je ne sais plus qui tu es. On se connaissait par cœur, avant, et nous voilà de parfaits inconnus. Ca me fait mal que tu ne m'aies pas prévenue mais ça fait sens. C'est ma faute aussi, tout est ma faute à commencer par la rupture. Et puis en douze ans, j'aurais dû passer à autre chose, moi aussi.

Je suis tôt sur les quais, vraiment très tôt. Je n'ai pas eu le courage de rentrer une fois le Hive fermé, la salle et le bar rangés et nettoyés. Parce que j'aurais passé le trajet retour à me morfondre et que je n'aurais pas réussi à dormir. J'aurais ruminé, comme je rumine maintenant, juchée sur mes rollers mais la différence est qu'au moins, ici, la ville et la mer m'offrent différents stimulis. Pour te dire, je n'ai même pas mis mes écouteurs pour tenter de laisser mon esprit divaguer. Il y a le bruit des vagues, le parfum iodé porté par le vent, des sirènes au loin Mais je suis seule sur les quais. En même temps, c'est tôt, je ne sais pas qui viendrait faire un tour ici à une heure pareille. Les marins ne vont pas tarder à rejoindre leurs bateaux, sans doute, mais pour l'instant, tout semble à la fois si vide et si vivant.

Je finis par m'arrêter pour regarder le soleil se lever. Je reste là, debout, à l'arrêt, complètement absorbée par l'astre qui sort de sa cachette. Est-ce que je suis prête à te revoir ? Je ne le sais pas. J'ai dit à Eunice que oui mais je n'en suis plus tout à fait certaine. J'en ai envie, de ça, je n'en doute pas, mais je redoute ce moment où nos regards se croiseront. J'ai peur que tu sois déçu malgré ce qu'elle m'a dit. Je crains que tu te détournes de moi parce que tu veux, en effet, plus rien avoir à faire avec moi.

Mes yeux me piquent mais je n'ai pas le courage de reprendre ma promenade. Je pourrai mettre la faute sur les rayonnements du soleil qui m'agressent la rétine pour expliquer les larmes et la rougeur et puis je n'ai pas la force. Avant, penser à toi me donnait toute la force dont j'avais besoin. Depuis que t'es parti, c'est tout le contraire.

Tout d'un coup, je sens quelqu'un me rentrer dedans. Je n'ai pas le temps de réfléchir que je m'accroche à cette personne pour ne pas tomber par terre et encore moins risquer de glisser à l'eau. Le cœur au bord des lèvres et les doigts fermement refermés sur les épaules de l'homme, je suis complètement contorsionnée. J'ai les jambes qui tremblent mais j'arrive à me redresser comme je le peux.

- Excusez-moi j'ai cru que j'allais tomb... Dites, on ne s'est pas déjà vus ?

Son visage me semble familier. Je crois le reconnaître mais j'ai peur de me tromper, peut-être que lui me reconnaîtra ?

Saul Zinderstein

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CW : Potentiellement alcoolisme et dépression
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Occupation : Photographe
Âge : 47 Quartier : Stockbridge
Situation familiale : Fraichement divorcé de Freya Z - père de deux ados de 16 et 12 ans, d'un nouveau né, ainsi que d'un petit garçon décédé, ce avec son ex-femme
Date d'arrivée à Edimbourg : Automne 2007
Don : Capacité à prendre les esprits des morts en photo

Collider • Saul Plyu

Re: Collider • Saul

Mer 3 Juil - 22:20

Collider
Il y a des périodes dans ma vie que je préfèrerai oublier pour faire comme si elles n’avaient jamais existé. Ces dernières années, elles ont été relativement nombreuses, mais je me considère tous les jours comme chanceux d’avoir su remonter la pente et que Freya m’ait laissé retrouver une place auprès d’elle et de nos trois enfants. Parfois, je me réveille dans la nuit et je la regarde dormir, un sourire attendri sur les lèvres. Je fais de même avec Oscar et Farah, observant le fruit de notre union comme un trésor à préserver. Avant, je serai également rentré sur la pointe des pieds dans la chambre d’Aspen, zigzagant entre son bazard pour atteindre son lit et lui remettre la couverture afin qu’elle ne prenne pas froid. Maintenant elle est grande, le panneau sur la porte nous interdit d’entrer. Un moment, elle a même voulu commencer à la fermer à clé, mais avec tous les récents évènements la concernant, Freya et moi avions refusé. Si nous avions été des parents particulièrement stricts, nous lui aurions mis des barreaux aux fenêtres et une caméra intégrée au chambranle pour être sûrs qu’elle ne nous disparaisse pas sous le nez. Mais cela fait un moment que Aspen se tient à carreau, qu’elle ne se rebelle pas, qu’elle aide avec bonne volonté dans la maison. Je lui trouve un air un peu triste, et il y a de quoi. Nous espérons que les vacances prochaines apporteront un peu plus de gaité à son air. Dans quelques semaines, nous nous envolerons en effet vers les Etats-Unis pour aller voir mes parents et nous permettre de changer d’air. Nous avons tous hâte de laisser certaines choses derrière nous un petit moment.

Comme ce voyage va nous couter de l’argent, je travaille d’arrache-pied, parce que je n’ai pas le choix. Temps que je réponds aux exigences de présence de mon ex épouse. Si bien que, ce matin, je suis parti très tôt de la maison, direction le port. Un client veut que je prenne des clichés de son bateau pour qu’il le loue avec plus de facilité. Je crois qu’il a également loué un prestataire pour lui faire une annonce qualité dans le journal local. Ce serait mal me connaitre de croire que je pourrai me contenter de prendre quelques photos et de revenir ensuite au studio pour les mettre en page et lui envoyer. Non, je suis parti au petit matin sur sa demande pour profiter de la lumière de l’aube, mais cette dernière est si apaisante, si belle à regarder, que me voilà à me promener sur le ponton pour l’admirer. Il n’y a personne aux alentours, seuls les bruits des bateaux revenant de la mer et des marins qui s’affairent au port me rappellent que je ne suis pas seul au monde. Quelques esprits se baladent ici et là. Depuis que je me suis amélioré grâce à Prudence et ses amis, j’ai l’impression de les voir avec plus de netteté, même s’ils n’égalent pas encore les quelques rares promeneurs matinaux en jogging ou avec leur chien.

De temps en temps, je m’assois sur un banc pour me poser et réfléchir à l’avenir, aux conséquences de l’affaire de Aspen, au mariage que nous préparons mais que nous ne hâtons pas. Après, je reprend ma promenade, appareil en main et objectif à l’oeil, capturant les divers mouvements de l’eau et de la réverbation du soleil. Je ne fais pas attention ou je marche, et évidemment que c’est une erreur. Je ne dois pas être le seul car un obstacle imprévu se dresse sur mon chemin et je n’ai nullement le temps de l’éviter. Je rebondis et lâche l’appareil photo qui, heureusement attaché à sa bandoulière, me cogne le flanc. Des mains s’accrochent à mon bras et instinctivement, je les retiens avec les miennes. C’est une femme, blonde, qui titube devant moi. Mon appareil l’a peut être heurté en même temps. “Non, c’est moi qui.. oh”. Son brusque changement de phrase me surprend. C’est possible qu’elle m’ait déjà vu bien sûr, et que la réciproque soit vraie, alors j’essaie de détailler ses traits, mais tellement de personnes ont posé pour moi que je suis bien incapable de dire si elle en fait partie. “C’est possible, oui, j’ai un studio en ville et…”. Je m’arrête, les sourcils froncés.

Ca fait partie des périodes que je cherche à mettre de coté. Cela fait trois ans que je ne suis plus comme ça, que je ne fréquente plus avec la même assiduité les établissements qui servent de l’alcool. Le contexte n’est pas le même, et il semble étonnant que je puisse me souvenir de certains détails alors même qu’a l’époque, je n’avais pas toujours les yeux en face des trous, surtout dès le début de l’après-midi. Et que cette personne pense me reconnaitre alors que je n’ai plus cette barbe hirsute que je ne prenais plus le temps de raser. “Si, je crois me souvenir. Un bar, mais je ne sais plus lequel, il faut dire que j’en cotoyais beaucoup à l’époque. La barmaid blonde qui faisait tinter ses grandes boucles d’oreilles lorsqu’elle avait un pourboire… Ou alors c’était votre collègue”. Je me rappelle de ça car le bruit me parvenait toujours même lorsqu’il y avait trop de monde autour de nous. Et parce que je donnais beaucoup de pourboires moi même.

SAREYA☩

Mon seul désir, vivre à tes cotés. Mon seul espoir, rester là près de toi. Te regarder me sourire, tendre les bras.

Harlow Brodie

Re: Collider • Saul

Jeu 4 Juil - 1:07

Collider
Je pense beaucoup trop à toi de manière générale pour que ce soit sain et normal mais depuis que je sais que tu es rentré, cette information tourne en boucle dans mon esprit. J'imagine toutes sortes de situations, de la pire où tu me renvoies au visage tout ce que je t'ai fait avant de me rayer de ta vie à la meilleure où l'on se retombe dans les bras. Je sais que l'un de ces deux extrêmes a plus de risques de se réaliser mais je crois que j'ai besoin de me raccrocher à ce tout petit pourcentage de chance pour ne pas péter les plombs.

Je suis un disque rayé, je ressasse notre rupture, mes injustices et incompréhensions et pense à tout ce que je vais te dire. Je prépare de beaux discours bien ficelés pour te demander pardon mais surtout te présenter mes excuses, que tu les acceptes ou non. Si ça se trouve, je n'aurai même pas le temps de te les réciter et ce serait sûrement mieux comme ça. À mieux y réfléchir, je pense que ça sonnerait faux, ce serait trop récité et pas assez sincère bien que tous ces mots aient été soigneusement choisis mais, justement. Tu mérites quelque chose de spontané, que ça sorte comme je l'ai en tête, avec mes bafouilles, mes hésitations, mes mélanges dans les phrases. Oui, ça m'arrive toujours. Non, je ne suis pas meilleure à l'oral même après tout ce temps.

Je patine sur les quais après une longue nuit de travail, c'était assez bruyant d'ailleurs mais j'ai l'habitude et des bouchons d'oreilles pour atténuer le bruit. Je suis fatiguée mais je n'ai pas la tête à rentrer parce que je sais comment se passent mes trajets retour. Je sais comment se passent mes tentatives de sommeil. Tout. Tout tourne autour de toi maintenant que je sais que tu es ici. C'est insupportable. J'ai hâte de te revoir à la fête des anciens du lycée pour au moins être fixée.

Et puis quelqu'un me percute mais par chance, je me rattrape à son bras avant de perdre l'équilibre et finir dans l'eau du port qui, en plus d'être on ne peut plus fraîche, ne doit pas être des plus salubres. Je m'excuse évidemment, l'homme en fait de même jusqu'à ce que son visage me dise quelque chose et m'interrompe dans ma phrase. Je crois que quelque chose fait tilt dans son esprit puisque lui aussi ponctue d'un silence ce qu'il allait dire avant d'avoir réellement terminé. Un studio ? Peut-être mais je ne me rappelle pas être allée dans un studio quel qu'il soit. D'ailleurs de quel genre de studio parle-t-il ? Je le relâche.

- Oh !! Mais oui ! Au Balmoral !! Monsieur euhm... Ça commence par un Z ! Désolée je n'ai pas une très bonne mémoire !

Je sautille sur mes rollers sans tomber. En réalité, ça ressemble plus à de petites flexions qu'autre chose.

- Vous en revanche... C'était bel et bien ma collègue, Saoirse !

J'ai un sourire franc, il a meilleure mine que dans mes avenirs.

- Comment allez vous ? Vous avez parlé d'un studio en ville ? De quoi s'agit il ?

Je regarde autour de nous à la recherche d'un banc sur lequel nous installer pour discuter plus confortable.

- Je ne vous ai pas fait mal au moins ? Souhaitez-vous que l'on aille s'asseoir ? Avez vous un peu de temps ? Vous avez vraiment l'air d'aller bien, enfin mieux c'est certain !

Saul Zinderstein

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Re: Collider • Saul

Dim 21 Juil - 22:35

Collider
“La barmaid blonde qui faisait tinter ses grandes boucles d’oreilles lorsqu’elle avait un pourboire”. Incroyable que j’ai réussi à me souvenir de ce simple détail alors qu’a l’époque, j’étais plus concentré sur moi même, mes problèmes et ma boisson pour vraiment faire attention à ce qui m’entourait. Des barmaid blondes, il devait y en avoir à la pelle, mais elle, c’était comme si le bruit que faisaient les pendants lorsqu’elle secouait la tête était devenu une petite madeleine. Mais pas une madeleine comme pour le bon vieux temps, plutôt celui que j’aurai préféré oublier et enfouir sous une tonne de couvertures pour ne plus y être confronté. Cependant, à vrai dire, d’avoir repris ma vie en main, d’avoir retrouvé le coeur et la confiance de Freya, tout cela constituait en la meilleure bâche possible à mettre sur les erreurs qui avaient jalonné mon parcours. Je me sentais maintenant un nouvel homme, même si mon ex-femme m’avait bien fait comprendre qu’il n’y aurait pas de troisième chance. Je n’en avais pas besoin. Depuis, je faisais des efforts constamment, même si certaines occasions étaient souvent très tentantes. Les dimanches étaient passés à la maison, il n’y avait plus de diner en solitaire dans le bureau au dernier étage quand toutes les lumières étaient éteintes et que les autres membres de la famille couchés. Quelques entorses, parfois, comme ce matin, mais elle saura “que c’est pour la bonne cause et que cela sous-entend que j’irai chercher les enfants au collège et à la crèche sans être en retard.

Si je me souviens des boucles, celle que j’ai percuté à retenu la première lettre de mon nom. C’est vrai que je n’ai pas un patronyme très courant avec ce Z de Zorro. “Zinderstein, c’est cela” précisais-je donc avec un hochement de tête poli. Vu le nombre de fois ou je m’étais soulé au Balmoral en leur donnant ma carte pour payer mes consommations… Je penche la tête seulement maintenant pour remarquer qu’elle est jugée sur des rollers. Cela n’est pas sans me rappeler la rue passante près de la plage de Miami ou Freya et moi sommes allés en vacances une fois, avant qu’on déménage à Edimbourg. Je ne croise pas beaucoup de gens en patins ici, parfois, il y a des personnes qui courent avec leur chien, et beaucoup de jeunes avec un skate. Aspen nous avait demandé un skate en cadeau d’anniversaire il y a trois ans, mais elle n’avait du l’utiliser qu’une ou deux fois, avant de manquer de se péter le coude en tombant. Elle avait ensuite décrété qu’elle ne l’utiliserait plus. Les filles avaient aussi eu des patins à roulettes quand elles étaient plus jeunes, mais ces derniers avaient aussi été reléguées au placard lorsqu’elles avaient décidé que le vélo, c’était quand même beaucoup plus chouette (et moins dangereux, ouf !). “Oh, par contre, son prénom m’était complètement passé au dessus de la tête” rebondis-je sur l’affirmation de la jeune femme. Non, je n’avais pas une mémoire infaillible, même si, à vrai dire, je me rappelais par exemple de la plupart des modèles que j’avais shooté en vingt ans de carrière. “Et en fait euuh… le votre aussi, désolé” ajoutais-je piteusement en espérant que sa bonne humeur n’allait pas l’inciter à tournoyer autour de moi.

Je lui ai manifestement fait grande impression car elle entame la conversation avec fluidité. Je la regarde un bref instant avec incrédulité. Heureusement que je vais mieux, en même temps, difficile de faire pire que ces quelques années de souffrance. “Un studio, de photographie. Je l’avais déjà à l’époque, j’y travaille un peu moins depuis un certain temps, mais j’ai aussi un blog sur internet ou je poste des créations…” répondis-je tout de même à sa question avant de suivre du regard ses mouvements de tête. “Non non, tout va bien, ne vous en faites pas, je n’ai pas besoin de m’assoir non plus, mais si c’est désagréable pour vous avec vos engins aux pieds…” Ce qui est sûr, c’est que lorsqu’elle travaillait elle ne les avait pas. A moins que je ne les voyais simplement pas, puisqu’elle était derrière le bar. “J’ai pris les clichés que je devais prendre je pense. Mais la lumière aura tourné d’ici là, et je pourrai continuer avec un autre éclairage, donc ce n’est pas un problème. Et vous, vous allez bien ?”

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Harlow Brodie

Re: Collider • Saul

Lun 22 Juil - 22:26

Collider
Heureusement, l'homme arrive à me situer avant que je n'en sois capable. Il faut dire que via mon travail, j'ai rencontré des centaines et centaines de personnes alors c'est difficile de suivre et de ne pas mélanger avec les rencontres que j'ai pu faire dans ma vie personnelle. Quand il parle de Saoirse, il déverrouille des souvenirs et son nom me revient presque. Je connais son prénom mais je ne me permettrais pas de l'appeler ainsi. Son nom de famille, par contre, refuse de se montrer coopératif : je l'ai sur le bout de la langue, connaît la première lettre mais pas plus et ça m'agacerait presque si je ne prenais pas ça comme un semblant de jeu.

- Oui ! Ca y est ! Tout est complet dans mon esprit ! Merci !

J'ai un petit rire une fois que toutes les pièces du puzzle ont été retrouvées et mises à leurs places. Je ne prends pas mal le fait qu'il n'ait pas retenu nos identités à ma collègue et moi. Généralement, nous savons à qui nous avons affaire mais l'inverse n'est pas forcément vrai. Sans compter que si mes souvenirs sont bons, il n'était pas vraiment en état d'enregistrer ce genre d'informations, à l'époque. Alors je lui souris simplement en secouant la tête pour signifier que ce n'est pas grave.

- Harlow.

Je lui tends la main pour accompagner ma présentation. C'est un geste un peu étrange alors que nous nous sommes déjà côtoyés à de nombreuses reprises et que je l'ai vu dans des états assez sombres. J'ai l'impression qu'il s'en est tiré, ça me fait plaisir. Je me glisse dans l'encadrement de la porte qu'il a ouverte en parlant de son studio. Je suis de nature curieuse et puis j'ai envie de bonnes nouvelles, qu'il valide mon impression.

- Oh c'est super ! Est-ce que je pourrais avoir l'adresse de votre site ? Je suis curieuse ! Et si vous travaillez moins c'est bon signe, non ? C'est que vous prenez davantage de temps pour vous ?

Je me lance dans la recherche d'un banc en imaginant que ce serait étrange de rester là à discuter en étant debout mais il m'assure ne pas en avoir besoin. Je ris au mot "engins".

- Non ça va, c'était surtout pour que ce soit plus confortable ! Mais j'ai l'habitude !

Je patine un peu sur place pour appuyer mes propos : je maîtrise.

- J'ai quitté le Balmoral ! Maintenant je suis barmaid au Hive ! C'est une toute autre ambiance mais c'est sympa !

Je suis de bonne humeur et j'aime mon travail, je pense que ça se voit.

- Vous allez faire une collection de photos du port ? Vous allez les vendre ? Je suis sûre que la ville pourrait être intéressée par vos travaux ! Je n'ai aucun doute sur le fait que vous savez mettre Edimbourg en valeur.

Je n'ai pas vu ses photos mais si son studio a tenu tout ce temps et qu'il a même un site internet, il doit être talentueux.

Saul Zinderstein

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Re: Collider • Saul

Mer 28 Aoû - 22:38

Collider
Il aura fallu quelques secondes pour qu’elle et moi nous souvenions du passé. Il en faudra d’autant pour oublier ledit passé et nous voir comme nous sommes maintenant. Je ne suis plus l’alcoolique qui venait trois fois par semaine au bar pour enchainer verre sur verre jusqu’a ce qu’il voie flou. Je suis toujours photographe, mais j’ai réduit mes horaires et ma façon de travailler. J’ai sûrement l’oeil plus vif qu’il y a quelques années, et un teint plus frais ainsi qu’une barbe mieux taillée. S’en est presque étonnant qu’elle m’ait reconnu, mais après tout, je suis toujours le même homme, et elle peut avoir une faculté à remettre un nom sur un visage. D’ailleurs, comme je prenais souvent la même chose, au final, plus besoin d’élever la voix pour commander, il suffisait d’un seul petit signe pour qu’un verre apparaisse devant moi comme par magie. Je ne suis pas fâché que cette période soit terminée et que nous nous rencontrions dans un paysage plus bucolique. Ca permet de faire plus facilement bonne impression, même si, après tout, je n’ai aucune impression à donner à cette jeune femme.

Cette dernière me rappelle alors son prénom, Harlow, et je hoche la tête comme si cela me revenait effectivement en mémoire alors que j’ai honte de me dire que ce n’est pas le cas. Elle semble très intéressée par mon métier et j’affiche un sourire de circonstance, car je trouve cela très agréable d’avoir une conversation qui ne tourne pas autour du passé et de la façon dont nous nous sommes connus. “Oui attendez, je dois avoir des cartes de visite dans ma sacoche, il y a le lien du site” je répond en premier lieu en cherchant dans ledit sac pour en extirper un petit papier cartonné, d’un sobre beige clair estampillé d’une miniature d’une photographie de paysage pris par mes soins. “Pour répondre à la suite de votre question, c’est pour pouvoir passer plus de temps en famille. Je me suis rendu compte que je les délaissais et que je devais remédier à ça et mieux allier les deux pans de ma vie” j’avoue en toute franchise sans pour autant reparler du divorce ou de Freya et de ses demandes.

Si elle commence à chercher pour s’assoir, je n’en éprouve pas le besoin, mais je lui laisse le choix. Puisqu’elle a l’habitude, je la crois, je trouve en effet qu’elle a l’air particulièrement à l’aise sur ses roues. Je n’aurai personnellement pas assez l’équilibre pour ce genre de pratique, la laissant maintenant à la génération suivante. “Ah, je ne pense pas que vous vous amusiez à les porter là bas par contre ! Je dois avouer que je ne vais pas au Hive, j’aurai l’impression de faire tâche parmi tout ces jeunes, j’approche de la cinquantaine vous savez”. Heureusement, pas encore, mais cela viendrait bien assez tôt, et l’ambiance de ce genre de boite n’était pas vraiment ce que je cherchais déja à l’époque, et donc encore moins maintenant que je ne buvais plus. Dieu sait ce qui pouvait trainer dans ce genre d’endroit, d’ailleurs, j’interdirais à mes filles d’y aller avant au moins leur majorité !

Harlow me flatte, j’ai l’impression que cela fait longtemps que cela ne m’ait pas arrivé en dehors du cadre familial. Mes filles et Freya sont toujours fières de moi, et elles me poussent à continuer cette voie mais de l’entendre de la bouche de quelqu’un d’autre ne peut que faire plaisir. “A la base j’ai un client qui m’a contacté pour un de ses bateaux, mais je n’ai pas pu m’empêcher d’élargir mon sujet pour le port, avec le lever de soleil derrière. Je vais en faire des tirages oui, et les exposer sur mon site internet, vous voulez en voir quelques unes ?”. Je n’ai pas pensé à les vendre à la ville, en réalité, c’est beaucoup de plaisir en plus du travail (ce qui ne va pas me faire gagner de l’argent bien entendu). Je suis prêt à dégainer l’appareil pour montrer quelques clichés à la jolie blonde, et même, à en faire certains d’elle en premier plan. Comme cela, elle se sentira obligé de les regarder, puis d’acheter, non ?

SAREYA☩

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Harlow Brodie

Re: Collider • Saul

Ven 30 Aoû - 18:53

Collider
Tout se remet en ordre dans mon esprit et je recommence à le situer. Je ne me souviens pas de chacune de ses visites mais je me rappelle de lui. Il a meilleure mine aujourd'hui et c'est sans doute pour ça que j'ai eu du mal à le reconnaître. Il a l'air plus éveillé, plus vivant aussi, ça fait plaisir à voir mais aussi culpabiliser. J'ai participé à son mal-être en pensant que ce serait pire que je ne lui donne rien. J'ai éviter de trop le servir aussi, lui conseillant de partir ou lui donnant du soft quand j'estimais qu'il en avait eu assez malgré tout mais je sais que j'aurais dû finir par refuser de le servir. Cela dit, il aurait été servi par quelqu'un d'autre, c'est certain.

Mais aujourd'hui, ça semble être derrière lui et ça me rassure. Je suis heureuse de le voir aller mieux alors que nous nous connaissons à peine. Je lui demande alors des nouvelles et c'est avec surprise que j'apprends qu'il a un studio de photographie ainsi qu'un blog où il poste ses photos. Je l'ignorais alors c'est tout naturellement que je lui en demande l'adresse. Je souris lorsqu'il accepte de me donner une carte visite et attends patiemment qu'il me la tende, les mains jointes dans mon dos. Je récupère le petit bout de carton, l'examine avant de le ranger dans ma sacoche en le remerciant.

- Je vois, vous avez bien fait. Vous devez passer de bons moments ensemble maintenant.

Ce n'est pas vraiment ma place de lui dire s'il a bien fait ou non de freiner son activité professionnelle mais je n'ai pas pu m'en empêcher. Je le pense sincèrement et comme ma famille n'en est pas vraiment une, j'aurais aimé en avoir, qu'un père s'arrête pour passer plus de temps avec ses enfants. Au lieu de ça... Tu sais très bien comment il était, surtout avec moi, je ne vais pas épiloguer, il n'a pas changé du tout. Il reste le même connard qu'il était et je suis sûre que si je t'en reparlais, tu exploserais. Si tu savais tout ce qu'il a fait depuis que t'es parti...

J'abandonne la recherche de banc alors puisque nous sommes tous les deux à l'aise debout, moi juchée sur mes patins. Mais j'ai bien envie de continuer à discuter avec lui. ce n'est pas souvent que l'on croise un ancien client hors d'un bar et qu'il nous est possible de tenir une véritable conversation sans qu'elle soit entrecoupée de nouvelles commandes. Il m'interroge sur ma vie actuelle alors je lui réponds avec plaisir.

- Non ! Au Balmoral ça aurait fait mauvais genre ! Et au Hive on n'a pas vraiment l'espace. C'est souvent blindé alors je ne peux pas prendre le risque de renverser des verres ou bousculer quelqu'un ! Mais quand j'étais serveuse, j'ai déjà bossé à une sorte de diner et on était en roller ! C'était vraiment sympa ! Mais au Hive, croyez-moi, il n'y a pas que des jeunes.

Des cinquantenaires je ne sais pas mais des quarantenaires, ça c'est certain. J'en ai déjà vu plusieurs et ce ne sont pas forcément les plus agréables. Mais je ne vais pas m'étendre sur ce sujet et préfère reporter la discussion sur lui, sur son activité du jour et ses motivations.

- Oh je vois. Ca doit vraiment bien rendre. Il fait un temps superbe ce matin !

Quand il me propose de regarder certains de ses clichés, je me redresse instantanément et arbore un immense sourire.

- Oui s'il vous plaît ! Je suis curieuse de voir la façon dont vous avez capturé l'aube !

Saul Zinderstein

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Re: Collider • Saul

Mer 9 Oct - 22:35

Collider
L’expression “passer de bons moments ensemble” était un euphéminsme quand on savait qu’on envisageait de se remarier et que notre petit Oscar avait maintenant plus d’un an. Cela aurait sans doute été trop difficile de l’expliquer à Harlow, et je doute d’ailleurs que cela l’intéresse vraiment. Peut être que si, parce qu’a l’époque, quand je venais au bar et que je buvais, il m’arrivait de m’épancher sur ma situation maritale catastrophique et sur le fait que j’avais tout gâché, que mes filles avaient dû aller avec leur mère et que c’était mieux comme ça, que de toute façon Freya me détestait et que je ne pouvais m’en prendre qu’à moi même, que j’étais un mauvais père, un mauvais mari, et un mauvais ami aussi sans doute. La barmaid était une de mes intelocutrices privilégiée, mais je ne me souviens pas qu’elle m’ait un jour interrompu dans ma diatribe, sauf lorsque c’était l’heure de fermer et qu’elle ne pouvait plus essuyer pour la troisième fois le même verre sans qu’un de ses collègues ne s’en rende compte. Toutefois, ce n’est plus quelque chose sur laquelle j’ai particulièrement envie de m’épancher, c, en fait, je crois que j’ai encore un peu honte de ne pas avoir gardé les choses pour moi et de m’être mis dans une position aussi vulnérable. “C’est le cas de le dire” répondis-je alors simplement, sans pour autant pouvoir cacher le large sourire qui vint naturellement se poser sur mes lèvres.

Je ne regrettais pas ce choix qui m’avait permi d’avoir une vie plus épanouie et équilibrée. Je faisais maintenant attention à mes heures, et je persistais à penser qu’avoir aménagé une partie du studio dans le garage était une idée que j’aurai dû avoir depuis longtemps. J’étais maintenant confronté à d’autres problèmes, comme l’insolence plus accrue d’Aspen qui n’en finissait pas de grandir, de Farah qui elle, ne grandissait presque plus et avait toujours du mal à être séparée de ses parents, de Oscar qui marchait et courrait presque en manquant tout faire valser sur son passage. Les joies, les peines et les difficultés de presque tout parent en somme, même si pour la plupart, cela n’était pas dû au comportement désastreux de l’un des pilliers parentaux. En tout les cas, maintenant, les bars, c’était fini pour moi. Mon abstinence se comptait maintenant en années, et même si j’avais failli flancher plus d’une fois, notamment lors de la mort de César, je mettais un point d’honneur a éviter toute tentation. “Je pense quand même que je ferai tâche là-bas. Mais en tout cas, c’est vrai qu’aux Etats-Unis, le pays d’ou je viens, il y a beaucoup de dinner ou les serveuses ont des rollers, c’est vraiment original mais il y a beaucoup de monde qui aime bien”. C’était souvent dans des restaurants qui voulaient mettre en place une ambiance retro. Typiquement le genre d’endroits ou ma grande fille aurait aimé aller avec ses copines pour boire un milshake à la fraise ou manger un burger. A bien y regarder, je trouvais que ça allait plus ou moins dans le style de Harlow aussi.

Si j’étais là cependant, c’était pour le travail. Si un temps superbe ne suffisait pas pour faire de superbes photographies, il fallait dire que ça y contribuait tout de même pas mal. Je me penchais pour poser ma sacoche par terre, entre mes jambes, après m’être positionné à coté de la jeune femme pour lui montrer l’écran de l’appareil. Je l’allume sur les premières photographies de bateau, les couleurs de l’aube se reflètent à la fois sur l’embarcadère et sur la coque du véhicule maritime. Un mélange de bleus et de roses qui soulignent le nom de l’embarcation inscrit sur le coté. Cela donne une impression paisible, d’un moment hors du temps. Il n’y a aucune trâce d’un esprit errant qui vienne gâcher le paysage. “J’aime beaucoup particulièrement celle-ci” indiquais-je en m’arrêtant sur l’un des clichés. Je pense que si je devais en choisir un seul et unique à donner au client ce serait ce dernier, mais j’attend aussi l’avis objectif de la jeune femme. “Je peux en faire une de vous si vous voulez” je propose enfin maintenant qu’elle a vu ce dont j’étais capable.

SAREYA☩

Mon seul désir, vivre à tes cotés. Mon seul espoir, rester là près de toi. Te regarder me sourire, tendre les bras.

Harlow Brodie

Re: Collider • Saul

Jeu 10 Oct - 15:07

Collider
Je vois qu'il sourit franchement. Il a l'air d'aller mieux et ça me fait plaisir à voir. Je ne me souviens pas de toutes les fois où il est venu à mon comptoir mais je me rappelle de quelques unes où, je crois bien, ne l'avoir jamais vu sourire. C'est rafraîchissant et me met du baume au cœur de le voir heureux parce qu'après tout, le but de mon travail c'est de voir les gens s'amuser et prendre du bon temps et non les laisser s'enfoncer ni d'encourager leurs démons à les emmener toujours plus loin dans leurs mal-être.

Il faut une sacrée dose de courage et de force pour se sortir de l'alcoolisme ou de toute autre addiction même. Ce n'est pas évident et même si ma seule addiction, c'était toi, je peux imaginer à quel point c'est douloureux. Je me doute qu'il doit y penser encore parfois, qu'il y a dû y avoir des rechutes, des envies trop fortes pour être refoulées dans les moments compliqués. Comme moi avec toi. Même encore maintenant, je ne peux m'empêcher de penser à toi. Des fois, j'ai eu peur de virer à l'obsession et je me demande encore si ce n'est pas le cas. Pourquoi tu me hantes encore ? Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à passer complètement à autre chose ? Pourquoi est-ce que je les compare tous à toi alors que ça n'a pas lieu d'être ? Pourquoi est-ce que je me demandais régulièrement, au cours de ces douze ans, si t'allais bien, si t'avais refait ta vie avec quelqu'un d'autre, ce que tu faisais, si t'étais heureux ? Je n'ai toujours souhaité que ton bonheur, c'est vrai et c'est normal, mais est-ce que tu penses que c'était un peu trop ? Parler des rollers nous éloigne du sujet sensible et c'est un sujet que j'adore donc c'est avec plaisir que je réponds de façon assez élaborée et que je l'écoute avec attention.

- Oh oui ! C'est vrai que vous êtes américain ! J'aimerais vraiment voir un vrai diner, y manger... Peut-être pas y travailler parce que j'aime Edimbourg... Mais y être en tant que cliente, ce serait vraiment chouette ! D'ailleurs, vous venez de quelle ville exactement ? J'aimerais beaucoup aller en Californie !

J'idéalise peut-être cette région-là des Etats-Unis mais on a toujours la vision de Venice Beach à Los Angeles, avec toutes ces personnes qui font du roller que ce soit pour se promener ou faire du patinage artistique. Tu trouverais peut-être ça stupide mais c'est un de mes rêves d'aller patiner là-bas, danser avec d'autres personnes sur de la musique lancée sur une enceinte. Parce que même si je m'amuse à le faire ici, à Edimbourg, sur les quais tôt le matin, je suis seule et c'est quelque chose qui se partage, du moins selon moi.

D'ailleurs, vu l'heure, je l'interroge sur sa raison d'être ici. Il me parle de sa commande de photo et je m'exclame que ça doit vraiment bien rendre. J'accepte vivement sa proposition de me montrer ses clichés, curieuse de voir le résultat. Les clichés défilent et je commente les couleurs de l'une, l'arrangement de l'autre. Il est doué dans ce qu'il fait mais je n'en doutais pas.

- Oh oui ! Elle est superbe ! J'aimais beaucoup celle d'avant... Enfin l'avant-dernière que vous m'avez montrée !

Peut-être qu'elle ne met pas en valeur le bateau mais la composition dégage quelque chose. Et puis sa question me surprend. Je me redresse sur mes rollers.

- Moi ?...

Cette question est stupide mais c'est la surprise qui parle. Je pense à tous les clichés que je vois sur les réseaux sociaux et que j'aurais rêvé de faire mais là, tout d'un coup, je n'ose pas saisir la perche qu'il me tend.

- Pourquoi ?... Je veux dire... Là ? Maintenant ?...

Mes doigts s'agitent sur la lanière de mon sac pour évacuer ma nervosité.

- Je ne sais pas si je ferais un bon modèle...

Saul Zinderstein

Pseudo : Pow
Avatar et crédit : Milo Ventimiglia - ©Century sex
CW : Potentiellement alcoolisme et dépression
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Collider • Saul Tumblr_oxofayZkLa1we5341o1_250

Re: Collider • Saul

Lun 18 Nov - 22:07

Collider
“Oh et bien, quelle coincidence, je viens justement de Californie, Los Angeles plus exactement” m’écriais-je alors qu’elle évoquait mon Etat de coeur. Je n’étais certes pas né là bas, mais j’y avais vécu la plupart de ma jeunesse et j’en gardais énormément de bons souvenirs. Lorsque je retournais aux Etats-Unis, c’était invariablement là bas que j’allais puisque mes parents y étaient installés et n’avaient pas bougé depuis leur retraite. Ils avaient coutume de dire qu’ils ne voyageraient plus puisqu’ils l’avaient tant fait toute leur vie, et leur vila avec piscine ravissait les filles les été ou nous leur rendions visite. La Californie (et mon pays de façon générale) regorgait de splendides paysages et d’infrastructures qu’il ne fallait pas rater quand on venait dans le coin et j’aurai été ravi de conseiller Harlow et lui dire que si elle venait de ma part, copie de ma carte professionnelle à l’appui, elle aurait peut être quelques ristournes. De plus, tout le monde connaissait Los Angeles. “Le diner, c’est une institution là bas, on ne fait pas plus typique. Si un jour vous allez là bas n’hésitez pas à me prévenir, mes parents connaissent du monde et on pourra vous trouver un logement en un rien de temps”. Harlow semblait être une fille tout à fait bien, et même si je ne la connaissais pas vraiment, j’étais prêt à la recommander auprès d’amis d’amis.

Fier de la qualité de mes photos, je m’empressais de lui montrer quelques clichés en les commentant. Elle m’en montra certaines et nous étions tous les deux d’accord. D’être ainsi reconnu dans mon travail était une réelle joie pour moi qui avait connu des moments si difficile et les regards pesants de ceux qui m’avaient délaissé lorsque j’allais mal. Si Harlow m’avait jugé à l’époque ou j’allais prendre des verres dans son bar, jamais elle n’avait eu une attitude désobligeante à mon égard, ou du moins, ne m’en rappelais-je pas. Spontanément, je lui propose de lui tirer le portrait, là, juste comme ça, parce que les couleurs sont belles et que l’arrière plan mérite le détour. Ce n’est pas grand chose et cela ne nous engage, elle et moi, à rien. A une époque, je photographiais régulièrement des gens que je croisais avec leur consentement. Parfois, on avait la surprise d’aperçevoir les formes spectrales qui trainaient dans le coin, et c’était l’occasion de leur parler de mon don. Je n’avais jamais caché ce dernier et il était devenu ma marque de fabrique fut un temps.

Je vois à son attitude qu’elle est surprise et pas forcément emballée. Je ne force à rien, elle était tout à fait libre de refuser et on se séparerait tout de même en bons termes. “Je ne sais pas, parce que le décor vaut le coup ?”. Je haussais les épaules. La fraicheur matinale avait rosi les joues de la blonde. “De vous en train de patiner pourquoi pas ? Je pourrai faire une nouvelle série sur les édimbourgeois qui font leur sport au petit matin”. Je n’y avais jamais songé mais c’était courant, comme pratique. L’air vivifiant, l’absence de monde, le bruit des petits oiseaux et non pas des klaxons… “C’était uniquement une suggestion” me crus-je finalement obligé de préciser pour éviter de la mettre dans une sale position. Tout le monde n’aimait être pris en photo après tout, et tout le monde n’était pas rodé à l’exercice. Je pouvais simplement me poser sur un banc et la laisser faire des allers-retours devant moi tout en déclenchant au moment propice. Cela donnerait une impression de mouvement. Ce n’était pas dans mes habitudes, mais il était toujours temps d’évoluer.

SAREYA☩

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Harlow Brodie

Re: Collider • Saul

Dim 24 Nov - 20:44

Collider
Mes yeux s'écarquillent lorsqu'il me dit venir de Los Angeles. Tu sais combien j'ai envie de faire du roller sur Venice Beach, la première fois dont je t'en ai parlé remonte à quand nous avions seize ans. T'étais venu chez moi en cachette pour m'aider à bosser le cours d'histoire avant qu'on s'attèle à notre DM de littérature que je n'ai pas franchement réussi mais j'ai eu au moins la moyenne. J'étais nerveuse autant parce que tu étais là que parce que j'avais peur que mon père débarque à l'improviste et me passe une soufflante devant toi.

- Vraiment ? C'est pas vrai ! J'ai toujours rêvé de faire du roller sur Venice Beach ! C'est comment ?

J'ai des étoiles plein les yeux. Je sais que c'est très loin de tes rêves à toi, c'est même à l'opposé, que tu ne comprends pas mon engouement pour les diners, cette route, la Californie... Ca te dépasse et même moi je ne saurais pas vraiment l'expliquer. C'est simplement une ambiance et l'influence des films puis des réseaux sociaux qui me donnent encore plus envie d'y aller. C'est un rêve d'enfant, quelque chose qui me motive à mettre de côté et honnêtement, une fois que j'aurais coché ça sur ma liste, je ne sais pas après quel autre rêve courir.

- C'est vrai ? Merci beaucoup c'est vraiment adorable de votre part !

Mon sourire s'élargit. Avec son aide peut-être que ce serait plus accessible. En effet, le prix des logements gonfle très rapidement la note de voyage alors si je peux avoir quelques réductions grâce au photographe, je lui en serai extrêmement reconnaissante. Je n'imagine pas loger gratuitement, loin de là, mais un petit pourcentage me ferait du bien sans compter que je pourrais en trouver un plus facilement avec son aide. Ca me donne envie de tout organiser pour partir l'été prochain. Ca me booste complètement.

Il me montre ensuite ses photos et je regarde son travail avec attention. Déjà comme ça, elles sont magnifiques alors je n'imagine pas le rendu post-traitement. Je le trouve vraiment doué et ça me fait plaisir qu'il s'en soit sorti. J'espère qu'il est reconnu dans son milieu, que sa boutique fonctionne bien et que son site attire les vues et de nouveaux clients. Il a l'air de s'épanouir et d'être heureux, ça me fait sincèrement plaisir à voir. Je lui indique mes photos préférées sans qu'il ne me l'ait demandé, j'espère qu'il ne le prend pas mal.

Visiblement non puisqu'il me propose même de me prendre en photo. Je suis surprise, évidemment, parce que je ne m'y attendais pas. Qui aurait pu s'y attendre d'ailleurs ? Je sors de mon shift et n'ai rien extraordinaire alors j'ai du mal à comprendre pourquoi il aimerait me photographier moi. Evidemment, il n'y a pas grand monde à cette heure mais je suis certaine qu'il pourrait trouver meilleur modèle. Pour autant, l'idée me tente bien mais j'ai peur de me montrer trop présomptueuse en acceptant.

- Vous êtes sûr que ça rendrait bien ?... Enfin que je rendrais bien ?...

Je suis encore peu sûre de moi. Ce n'est pas que j'ai une faible estime de moi, du moins de mon physique, mais c'est que je me trouve plutôt banale et que je crains de lui faire perdre son temps. Mais après tout, il aimerait faire une nouvelle série alors peut-être que je pourrais l'aider à la commencer ?

- Qu'est-ce qu'il faudrait que je fasse exactement ? Que je patine simplement ? Ca irait ? Ou vous voulez que je patine à des endroits précis, que je fasse quelque chose en particulier ?... Je n'ai jamais fait ça...

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Re: Collider • Saul

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