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Paul Wilks
Paul Wilks
Le Successeur
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Occupation : Banquier, héritier de la banque Wilks
Âge : 39 Quartier : New Town, un appartement bien trop grand pour le peu de temps que j'y passe
Situation familiale : Divorcé, demi-frere de Porter
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Ven 24 Mai - 10:04
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La tour est vide. Encore une fois, je suis le dernier à quitter les bureaux. J’ai le nez plongé dans des papiers ayant pour objet l’activité de la banque, les objectifs atteints et ceux à venir. Je dois préparer le prochain conseil d’administration qui aura lieu à la fin du mois. C’est une tâche qui m’incombe, maintenant. Je sais que Père n’est pas trop loin et qu’il surveille le moindre de mes agissements. J’ai l’impression d’être l’enfant qui apprend à faire du vélo. Il tient encore la selle jusqu’au moment qu’il jugera le plus opportun pour la lâcher et me laisser pédaler seul. Ou plutôt nager dans un océan de requins. Quand je relève le nez, la nuit est déjà bien tombée. Je vois les lumières des lampadaires s’étaler sur des kilomètres, le long des rues de cette ville tentaculaire. Une ville que je ne connais pas, bien que cela fasse deux ans que je m’y suis installé. Mon quotidien est assez simple : je commence par aller courir dans la salle de sport au bout de ma rue, un petit déjeuner puis je viens ici. J’y reste jusqu’au soir et je rentre chez moi. Les premiers mois, je vivais dans une suite au Balmoral puis, quand mon divorce a été prononcé, je me suis acheté un appartement sur Prince Street. J’ai vu grand, bien trop grand pour moi. Parfois, je m’y sens un peu seul.
 
Il y a des soirs où je m’octroie une petite folie. Je sors, je vais boire un verre. Ou alors, je me perds sur Instagram, je scrolle et je like les photos des gens qui ont l’air d’avoir une vie quand même bien plus palpitante que la mienne. J’aime ma vie, ne croyez-pas le contraire. J’aime mon travail, au moins jusqu’au moment où cela ne sera plus le cas. J’ai des remords cela dit, dans la manière dont mon accession au fauteuil en cuir. Quand j’y repense, je sens la douleur dans ma lèvre et les verres qui éclatent quand je retombe sur la table. Ma veste ruinée à grand renfort de champagne hors de prix. Elle est passée à la poubelle, avec ma chemise tachée de sang. Je frotte machinalement ma joue et jette un œil sur l’écran de mon téléphone. J’ai une notification instagram de la jeune demoiselle que je dois retrouver ce soir mais toujours aucune nouvelle de Porter. Je pense sincèrement qu’il ne répondra pas, comme à toutes mes précédentes sollicitations. Père me dit de laisser tomber mais je n’ai pas été élevé comme ceci. Même s’il s’en fout, j’ai envie de lui présenter mes excuses.
 
Je finis par éteindre mon ordinateur avant d’être réellement en retard. Il faut que je me douche, que je me change. Je réponds à la demoiselle en me dirigeant vers l’ascenseur, annonçant que j’aurais certainement quelques minutes de retard mais que je me rattraperai en payant la première tournée. Je pense que je suis un peu rouillé dans l’exercice. Il faut dire que je n’ai plus eu de rendez-vous de ce genre depuis Alba. Je me suis un peu emballé en proposant une rencontre au-delà de nos échanges virtuels. Elle a accepté, moi qui pensait qu’elle me prendrait pour un mec qui lui a parlé uniquement dans l’espoir de la mettre dans son lit. Je suis dragueur, oui. C’est quelque chose qui doit faire partie des gênes de la famille Wilks mais je n’en suis pas un prédateur pour autant. Il me semble que je suis quand même quelqu’un de relativement gentil, en dépit de mon ambition professionnelle. Quoi que, je pense l’avoir atteinte. Acquise en piétinant mon propre frère mais notre père s’évertuera à cacher ce détail.

Fort heureusement, mon appartement n’est pas si loin. En quelques enjambées, j’y suis. L’appartement qui est mien désormais a un style ancien mais rénové avec goût par les anciens propriétaires. Je n’ai rien eu à faire, si ce n’est poser mes quelques valises. Je m’attarde pas, je file à la salle de bain pour un lavage express. Une fois vêtu, je me regarde dans la glace. Je porte un jean brut et un pull fin en col en V de couleur blanche. Parfait. Mon annulaire gauche porte encore la trace de l’alliance qui traîne désormais au fond du tiroir d’un des meubles de la cuisine. De toute façon, je ne compte pas spécialement mentir sur ce que je suis ou ce que j’étais. J’attrape mes clés et je prends bien soin à verrouiller ma porte en sortant. Je ne connais pas tellement la ville, je n’ai jamais pris le temps d’en faire le tour. Mon champ d’action se limite aux lieux que je fréquente lors de mes journées réglées comme du papier à musique. Alors, quand la dénommée Aaliyah a accepté de venir boire un verre avec moi, j’ai été pris au dépourvu. Réellement. Cela m’a fait le même effet que lorsque Père m’a appelé, il y a deux ans. Je me suis trouvé couillon devant mon écran et le seul bar que j’ai été capable de lui suggérer a été le Voodoo Rooms, en face du Balmoral. C’est un bar à cocktail et parfois, il y a des petits concerts. L’ambiance est intimiste et plutôt tranquille, parfait pour faire connaissance.

Je pousse la lourde porte en bois de l’entrée tout en marquant un temps d’arrêt. Mon regard scrute la salle mais je ne vois personne qui pourrait correspondre à mon rendez-vous. Peut-être est-elle plus en retard que moi ? Je décide de me frayer un chemin jusqu’à une banquette en simili cuir noire, en demie-lune autour d’une table ronde. Les plafonds et les murs sont bardés de bois et de dorures. L’espace d’un instant, je regrette mon choix. Mais j’ai cafouillé, j’ai balancé le premier nom de bar qui me passait par la tête. Cet établissement me semble un peu chic pour un premier rendez-vous. Tant pis maintenant, de toute façon ! Je lui envoie un message, annonçant ma présence et plaisantant sur le fait que je risque de commencer sans elle. Peut être qu’elle me trouve un peu lourdingue, après tout ? Distraitement, mon pouce frotte la ligne blanche laissée par mon alliance sur le teint hâlé hérité de cinq ans passés au soleil, mon regard se posant à intervalles réguliers sur la porte.




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Aaliyah Perkins
Aaliyah Perkins
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Situation familiale : Mère d'une petite fille de deux ans - célibataire
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Don : Pendant un moment de tristesse non simulé, parvient à revivre un souvenir heureux qui la laisse tétanisée une dizaine de secondes

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Lun 10 Juin - 17:56
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Les sites de rencontre n'ont plus aucun secret pour moi. Je ne compte même plus le nombre de rendez-vous et de dates que j'ai eus grâce à ces applications. Certains étaient plus mémorables que d'autres, en positif ou en négatif d'ailleurs, et il a pu en ressortir de grandes amitiés, de grandes déceptions, des joies et des peines, les premières me faisant continuer, les secondes ne m'en empêchant finalement pas. Je suis tellement habituée que je peux mener plusieurs conversations de front, avant de commencer à m'embrouiller, ce qui finit par m'arriver irrémédiablement. Ou parfois, j'oublie juste de répondre, et je me fais relancer, plus ou moins méchamment. Certains garçons conquièrent mon coeur plus vite que d'autres, certains s'avèrent être de gros menteurs, d'autres avouent vouloir se taper une fille de couleur pour savoir "si c'est pareil ou pas". Quoiqu'il en soit, rien ne m'a donné véritablement envie de m'arrêter définitivement. Après Gabriel, qui était ma dernière relation sérieuse, j'ai papillonné assez rapidement, sollicitant l'avis de copines ou même d'Eliott, sans pouvoir me résoudre à vivre une vie de maman célibataire. Quelque fois, je fais des recherches en mentionnant l'Australie comme pays, avec la petite pique d'adrénaline de tomber par hasard sur le profil de Derek pour savoir ce qu'il devient. Invariablement, enfin, à chaque rendez-vous pris avec des pseudos inconnus, je préviens Aaron de ma localisation, et j'essaie de le tenir au courant au fur et à mesure de ma soirée. Au cas ou tout se passerait mal, il suffit d'un seul mot de passe pour qu'il arrive en courant me sauver la mise. Heureusement, cela ne m'est arrivé que peu de fois. Si je manque parfois de jugeote, certaines situations arrivent à me mettre mal à l'aise et j'arrive toujours à me dépatouiller. Il y a bien eu la fois ou j'ai manqué me faire agresser dans l'appartement de ce garçon mais c'est un coup de téléphone bien placé et la gentille aide d'une voisine qui m'ont tiré de ce mauvais pas.

Paul n'est assurément pas le genre de garçon avec qui j'ai l'habitude de matcher. Je ne devrais même pas dire garçon d'ailleurs, c'est un homme, il est plus vieux que moi et ça se voit et ça se sent dans sa façon de me parler. Je ne suis jamais sortie avec des personnes plus vieilles. Quoique six ans, ce n'est pas tellement. En tout cas, il est très attirant. Ses photos de profil sont bien faites, et son profil est plus qu'idyllique, c'est ce qui a fait tiquer mon meilleur ami quand je lui ai parlé. Je sais qu'il se méfie de tout et de rien, mais je ne suis pas non plus à accepter un rendez-vous directement chez lui. Au contraire, il m'a proposé un bar dans le centre ville, un endroit ou je n'ai jamais été mais que j'ai googlé sur internet. L'établissement est très chic, cela va de pair avec le look très classe et propre sur lui de Paul. Ainsi, j'ai opté pour une robe noire assez simple, avec un joli motif doré dans le dos. Elle est un peu décolletée et elle m'arrive à mi-cuisses. Parce que j'aime la couleur, je l'ai accessoirisée d'une veste rose pâle que je compte de toute façon enlever à l'intérieur, et de bijoux rose et or qui cliquètent à mes poignets. Aujourd'hui, je ne me suis pas lissé les cheveux. Il faut dire que cela m'a pris pendant une semaine, durant ma période barman charismatique, mais j'ai vite lâché l'affaire par manque de temps et puis d'envie. Ce n'est pas grave, je me trouve jolie ainsi, et manifestement, Paul aussi, sinon, il ne m'aurait pas proposé de le rejoindre.

Je ne suis pas stressée. Je ne le suis que rarement, et quand je le suis, je me suis rendue compte que ce n'était pas bon signe. Le barman par exemple ! J'ai été nerveuse tout du long de ma soirée avec Eliott avant que je ne repère un garçon plus gentil et disponible avec qui le feeling est passé tout de suite. Malheureusement, quelques mois plus tard, cette aventure ne s'était pas révélée particulièrement concluante et j'avais repris avec assiduité ma recherche à l'aide des réseaux. Je ne devrais peut être pas l'avouer, mais je suis si curieuse et j'aime savoir avec qui je sors, alors j'ai recherché Paul sur internet à l'aide de sa photo. J'aurai pu vite revenir bredouille, mais il s'était avéré qu'il était plutôt connu le monsieur, et pas pour des trucs louches. Non, je l'avais vité retrouvé sur une page de journal titrant son ascension au sein d'une des plus grandes banques de la ville. J'en avais été évidémment scotchée et émoustillée, tant et si bien que j'avais accepté rapidement et avec enthousiasme le rendez-vous de ce soir. Non pas que j'en ai uniquement après son argent mais tout de même, ce n'est pas tous les jours qu'on matche avec un potentiel milliardaire ! Bien entendu, il fallait que j'évite de dévoiler le résultat de mes recherches et pour cela je devais rapidement amener Paul sur la piste de nos métiers respectifs, tout en espérant qu'il ne me mentirait pas.

En tout cas, quand je rentre dans le bar et que je le repère, je sais pertinnemment qu'il ne pourra pas feindre d'être artisan à son compte ou tout autre métier de basse extraction. En plus d'être vraiment sexy, il a une prestance qui m'attire irrémédiablement. Eh oui, il était là pour moi ! Heureusement que je ne m'étais pas pointée en jeans baskets. Quoique je commence à regretter de ne pas avoir mis des talons aiguilles pour être plus grande et plus classe. Là, j'ai de belles chaussures à gros talons hauts pour ne pas me casser la binette et m'étaler à ses pieds à la façon d'une Anastasia Steele (même si cela lui avait réussi) alors je m'approche en souriant, les pendants à mes oreilles se balançant au même rythme. "Salut, Paul" je lançe avec gaité en parvenant à sa hauteur. Je me laisse glisser à coté de lui, posant mon sac à main sur la banquette en simili. "Désolée, je suis un peu en retard, tu aurais dû commander en m'attendant !". Encore, ça va, je ne l'ai pas fait poireauter une demi-heure, je suis plutôt fière de moi. J'observe sa peau légèrement bronzée, admirant sa chevelure noire avant que mes yeux se baissent irrésistiblement sur l'ouverture de sa chemise. "Je ne connaissais pas ici, c'est sympa, tu es déjà venu ?" je demande pour détourner l'attention -la mienne et la sienne- tout en passant une main sur mon oreille pour arrêter le tintement de la boucle



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Jeu 27 Juin - 6:20
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Aaliyah n’est pas la première femme que je drague sur les réseaux sociaux. J’étais plutôt coutumier du fait lors de mes études. Des relations sans lendemain, parce que je ne voulais pas que cela entrave mon ambition et mon ascension professionnelle. J’ai réussi, mon père s’est enfin intéressé à moi et j’ai occupé une place qui m’a permis de gagner énormément d’argent. J’en ai placé beaucoup mais j’en ai dépensé le double. J’ai pris des risques puis je suis complètement parti en vrille. J’en ai eu marre de cette vie superficielle alors je suis parti. J’ai tout plaqué pour un road-trip de l’autre côté de l’Atlantique et ma drague s’est arrêté à Alba. Je l’ai épousée, je n’avais d’yeux que pour elle. Je la revois sur la plage mexicaine où nous avions ouverts notre société de location de matériel nautique en tous genres. Elle avait tout pour me plaire mais elle n’a pas fait le poids face à l’appel de mon père. J’ai tout quitté, je l’ai abandonnée en promettant de revenir et je ne l’ai pas fait. Je sais que cela fait de moi un sale type, un menteur, un briseur de cœur. Je ne suis cependant pas d’une nature méchante. Je suis juste terriblement ambitieux. Peut être de trop, diront certains.

Je ne cherchais pas grand-chose en me baladant sur Instragram mais Aaliyah m’a tapé dans l’oeil, je dois bien l’avouer. Elle est sacrément jolie, elle aussi. Elle m’a l’air vive et pleine d’esprit. Les photographies postées ont titillé ma curiosité tant elles sont hétéroclites. Il y a de tout alors, sans arrières pensées aucune, j’ai envoyé un message en privé. J’ai liké quelques posts aussi. Je ne suis pas dupe, néanmoins. Je sais très bien le genre d’informations qu’elle peut trouver sur moi en googlant mon nom. La banque Wilks est l’une des plus importantes du pays et j’en suis le directeur, second fils du PDG. Peut-être même qu’elle tombera sur quelques frasques de mon demi-frangin, je ne me suis jamais amusé à taper ‘Wilks’ dans la barre de recherche. Je devrais peut être et demander au service communication de la banque de faire retirer les infos gênantes ou compromettantes. Je sors mon téléphone de la poche de mon jean et, après avoir envoyé un message à Aaliyah lui annonçant ma présence au Voodoo Bar, je me note de parler au service com’ dès demain matin.

Quand je lève les yeux de mon écran, je suis happé par la vision d’une jeune femme entrant à son tour dans l’établissement. Elle est vêtue d’une robe noire et simple mais rehaussée d’une veste rose pale qui donne tout son peps à la tenue. Je me jette un rapide coup d’oeil. Paul sérieusement, tu aurais pu faire mieux qu’une chemise blanche sur un jean. Je déboutonne rapidement les manches pour les rouler et dévoiler mes poignets, histoire que cela fasse un peu moins strict. Quand Aaliyah s’avance, je ne vois que les boucles qui pendent à ses oreilles et qui épousent les courbes de son cou. Elle est aussi belle en vraie qu’en photo sur ses réseaux sociaux. Elle ne me laisse pas le temps de me lever pour l’accueillir comme un gentleman se doit de le faire, elle s’assoit sur la banquette à côté de moi, y posant son sac à main. « Bonsoir, Aaliyah. Ravi de faire enfin ta connaissance. » Pourquoi est-ce que mon phrasé est toujours si ampoulé ? Je secoue la tête, conscient de passer pour un financier coincé et guindé. Elle s’excuse pour son retard et je balaie cela d’un geste de la main. « T’en fais pas, je ne suis pas d’une nature très ponctuelle non plus. » C’est surtout en raison des réunions qui s’éternisent et des rapports à rendre qui sont de plus en plus longs. « Ah non, je n’aurais jamais commencé sans toi. » Je m’offusque faussement avant de lui adresser un clin d’oeil. Je lève le bras pour attirer l’attention de la serveuse.

Son regard glisse sur l’encolure de ma chemise et le mien ne peut s’empêcher de faire une fixette sur les boucles d’oreilles qui dansent. Sur le poignet gracile qu’elle lève pour faire stopper le balancement. Je m’éclaircis la voix avant de répondre à sa question. « Hé bien oui. J’ai logé au Balmoral quand je suis rentré du Mexique, en attendant de me trouver un logement. » Je dis cela le plus naturellement du monde. Je ne compte pas lui mentir et ce n’est qu’une exposition des faits mais j’ai conscience, après coup, que cela me pose en vantard. Et si j’ai conscience de ne pas être parfait, je n’ai pas pour habitude de vanter ma fortune. «J’avais l’habitude de venir prendre un verre ici en rentrant du travail. Leur Moscow Mule est à tomber par terre. Je te le conseille. » J’annonce cela et la serveuse semble apparaître devant nous. Je commande le cocktail dont je viens de citer le nom, tout en laissant Aaliyah faire son choix. Il va de soi qu’elle prendre absolument tout ce qui lui fait envie et que je réglerai la note. Je laisse la serveuse griffonner sur son calepin ce que nous désirons avant de s’éloigner dans un sourire.

Je me tourne à moitié pour faire face à ma compagne du soir. Je ne peux pas lui demander si elle est déjà venue ici avant puisqu’elle vient de me dire que non, je ne désire pas lui faire croire que je n’ai pas écouté. « J’ai cru reconnaître les buildings new-yorkais sur l’une de tes photos, tu y es allée il y a longtemps ? » C’est bateau mais tout ce que j’ai trouvé.




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Ven 12 Juil - 18:19
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La première rencontre, c’est toujours un peu stressant mais terriblement excita et ça, bien que je sois familière à l’exercice. On ne sait jamais vraiment sur qui on va tomber, ni si on va s’entendre et si on va se revoir par la suite. En photo, Paul parait vraiment charmant. Je ne doute pas qu’il l’est, malgré son statut, mais je dois attendre notre rendez-vous. Il a cet âge ou, je crois, les hommes se rendent enfin compte qu’ils ont les capacités d’être père, cette maturité d’esprit qui les fait avoir envie de rencontrer des femmes qui veulent se marier et être mères et qui ne veulent pas forcément s’amuser. Ca tombe bien, cela est mon cas. L’expérience m’a appris qu’il valait mieux ne pas tarder à parler de Sydney et je compte bien le faire pour lui montrer que je ne suis pas là pour quelques galipettes sous la couette. Non, je cherche véritablement du sérieux, et je parie qu’avec cet homme, je pourrai avoir ce que je veux.

C’est aussi pour ça que j’ai fait un gros effort vestimentaire. Une belle robe sage et simple pour confirmer mon sérieux, mais une veste rose pour indiquer que je sais être drôle et heureuse de vivre. Je le vois, le regard qui coule sur moi quand il repère enfin que je suis en train de le rejoindre, je me sentirai presque rosir mais je suis déjà arrivée à sa hauteur, et m’assoir à coté de lui me permet d’échapper un moment à ses yeux. La façon dont il s’exprime ne trompe pas. C’est quelqu’un qui à l’habitude de parler aux autres d’une façon respectueuse et polie, voire ferme quand l’occasion s’y prête. Bref, un véritable banquier, probablement adepte des bonnes manières. Heureusement pour moi, il a décidé de donner rendez-vous à l’employée d’une agence de voyages plutôt qu’à une grande dame du monde qui évolue assurément dans un milieu similaire au sien. Aussi, je ne lui en veux pas. Même, cela contribue à me plaire et à, disons le, me séduire. Je repousse mon sac d’une main sur la banquette. Quelque chose me dit que je n’aurai pas besoin de consulter et encore moins d’utiliser mon téléphone ce soir. Tant pis pour Rony, il aurait un résumé détaillé qu’a mon retour. Même si je devais pour cela le réveiller en pleine nuit.

Je ne suis pas sûre de le croire quand il dit qu’il n’est pas ponctuel. A mon avis, c’est justement quelqu’un qui est très carré et très organisé, mais il fait ça uniquement parce qu’il est poli, comme je l’ai deviné depuis le début. “Ravie de même, au moins, tu auras eu tout le loisir de choisir ce que tu voulais”. Il faut bien trouver un avantage à cette situation, d’ailleurs, il hèle rapidement une serveuse pour qu’elle vienne à notre table. Ce bras levé chamboule le boutonnement de sa chemise et le mouvement des attaches attire mon regard insidieusement. Quand il le repose, c’est au tour de ses mains d’avoir mon attention. Elles sont belles, j’aurai envie de les dessiner si l’occasion pouvait se présenter. Consciente d’être un peu trop fixée sur certaines parties de son corps, je remonte la tête lorsqu’il me parle. Cette mention du Mexique est là pour me faire rebondir immédiatement, c’est évident. “Oh, et bien j’espère que tu as trouvé maintenant. Qu’est-ce que tu as pensé du Mexique ? J’ai déja eu l’occasion d’y aller mais j’ai fini par voyager ailleurs. Vous êtes plutôt farniente ou visites touristiques ?”. On entre dans un domaine que je connais bien et que je maitrise, d’ailleurs, il n’a pas eu besoin de me tendre la perche longtemps. Il y a une certaine déformation professionnelle, parce que c’est une question que je pose à tout client qui vient réserver un voyage.

Je bois peu d’alcool. Je n’aime pas ça. J’ai toujours eu un penchant pour le diabolo grenadine, mais c’est un cocktail de jeunette, et je ne peux pas faire ça avec Paul, qui est plus mature que les garçons que j’ai l’habitude de fréquenter. Ainsi, quand il parle de Moscow Mule, je n’hésite pas une seconde, même si j’ignore totalement de quoi il s’agit. “Je vais prendre ça, alors” dis-je avec un sourire, autant pour lui que pour la serveuse qui s’éloigne ensuite d’un bon pas. Sur la banquette, nous ne sommes pas encore très proches, ce qui lui se permet de se tourner sans me donner un coup dans les genoux. Je continue à triturer une de mes boucles d’oreilles pendant qu’il me pose une question. Je suis touchée qu’il ai étudié mes photos, et qu’il ai reconnu la ville de New-York, ce garçon a de la culture, c’est évident, mais en même temps, vu le job, je ne pouvais pas m’attendre à autre chose. Il n’a sûrement pas travaillé là bas, quelle personne saine d’esprit viendrait s’installer à Edimbourg après Financial District ? “Oui, c’est bien ça. J’y suis allée… attend laisse-moi réfléchir”. Je lève les yeux au ciel en ouvrant un par un les doigts pour décompter les années. “Et bien, il y a exactement cinq ans ! Je suis restée six mois aux Etats-Unis avant de partir découvrir le reste du monde. On se sent tellement minuscule au pied de ces gratte-ciel ! Bon je sais que je suis minuscule de base, mais là-bas, tout le monde est presque à la même hauteur. Et toi alors, tu as un peu voyagé ? A part le Mexique ”. Je parie que oui. Il a de l’argent c’est sûr, je le vois au premier coup d’oeil, que ses vêtements sont de qualité. Si ce n’est pour le tourisme, ce sera pour les affaires, et c’est très bien aussi. La serveuse revient juste après ça avec deux verres couleur de bronze et je m'empare assez rapidement de la rondelle de citron qui l'accompagne pour croquer dedans et en avaler le jus acide.



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Jeu 1 Aoû - 17:21
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Un large sourire s'étale sur mon visage. Je suis ravi qu'Aaliyah soit ravie, cela nous fait déjà un point commun. Je ne sais pas si nous en avons beaucoup, hormis notre passion manifeste pour le voyage. Je suis d'une nature stricte et assez réservée, imposée par le milieu auquel j'appartiens et la famille dont je descend. Quoi que, mon demi-frère ne l'est pas lui, réservé. Alors peut-être que cela me vient de ma mère. Je ne me suis jamais posé la question. A l'inverse, la jeune femme me semble être une personne joyeuse, lumineuse. Solaire, presque. Il n'y a qu'à regarder ses boucles d'oreilles qui font chatoyer les lumières ambiantes ou encore cette veste d'un rose festif. A côté, j'ai l'air de me rendre à un entretien d'embauche avec ma chemise blanche et mon pantalon noir. Il ne manque que la veste. Je l'ai bien vu lorgner sur le col et les boutons qui ne sont pas attachés, cela ne semble pas lui avoir déplu. Mais quand même, j'aurais pu faire un effort vestimentaire pour une fois. Pour être honnête, j'ai été pris de court par le temps à cause de cette stupide réunion.  

Lorsque j'explique comment je connais cet endroit, je me sens moi même prétentieux. Le Mexique, le Balmoral. J'ai l'impression d'étaler mon argent sur la table alors que ce n'est pas du tout mon intention. "Oui oui, j'ai trouvé." C'est laconique mais il n'y a rien à dire sur mon appartement. Il est simple, loué meublé parce que je n'ai pas eu le temps de faire du shopping, ni l'envie d'ailleurs. J'ai une cuisine qui ne servira jamais parce que le peu de temps que je passe chez moi c'est pour dormir. Et quand j'y mange, je prends à emporter. Aaliyah me questionne sur le Mexique. Je balsse les yeux vers l'auréole claire qui zèbre mon annulaire gauche, dernier vestige de mon mariage et preuve de mon récent divorce. "Ni l'un ni l'autre.  J'y vivais et y travaillais. J'avais... Enfin nous avions une entreprise de location de matériel de glisse. J'étais associé à ma femme, enfin mon ex-femme." Je me risque à un regard vers elle, ma bouche se tordant pour faire une grimace. "Je suis désolé, je t'ennuie avec mes histoires." Elle ne doit pas être là pour que je l'embête avec mes affaires de cœur, bien que je souhaite être honnête et n'ai pas honte de mon divorce. Celui ci est entièrement de ma faute, qui plus est. "Et toi, qu'en as tu pensé ?" Le Mexique est le pays rêvé pour les farnientes sur les plages de sable blond.

La serveuse arrive et nous commandons deux Moscow Mules. Je laisserai à Aaliyah le soin de choisir le prochaln cocktail. J'espère qu'il y en aura un prochain, je me projete un peu mais cette entame me paraît être réussie.  Une fois l'employée partie avec notre commande, je me tourne vers elle pour embrayer sur les photographies publiées sur son compte Instagram. J'imagine qu'elle sera ravie de savoir que je m'y suis attardé. Je me surprend à l'observer quand elle compte sur ses doigts, le nez en l'air.  Elle est si spontanée.  Elle s'en fiche de savoir ce que l'homme au bar peut penser d'elle ou ce que les filles plus loin doivent radoter. Non, Aaliyah fixe le plafond, les doigts qui se déplient à mesure de son décompte. Cinq ans... J'étais aussi aux États-Unis à ce moment là. Le monde est petit. Je ne crois pas au destin mais la coïncidence me force à sourire. "J'ai atterri à New-York mais je n'y suis pas resté. J'ai vagabondé sur tout le continent Nord Américain avec juste un van et un sac à dos. Tu as déjà fait du camping sauvage ? C'est vraiment top quand il s'agit de décompresser. " Peut être qu'un jour je l'emmènerai. "Hé bien du coup j'ai fais les États-Unis et le Mexique. Et Londres aussi, mais je suis pas sur que ça compte !" Je rigole un peu à ma propre boutade, interrompu par la serveuse venue avec nos verres. Je la paie et quand je me retourne vers Aaliyah, celle ci est déjà en train de croquer dans son citron.

Je me sens déglutir tandis que je ne peux m'empêcher de la regarder faire. Le jus du citron detrempe son rouge à lèvres et quelques gouttes s'échappent sur son menton. Je m'empresse de me saisir d'une serviette, me penchant un peu vers elle pour tamponner sa peau. Ce n'est que quelques secondes apres que je me rends compte de ce que je viens de faire. Je me rassois en me raclant la gorge, un peu gêné. "Oh heu... et sinon, tu es allée où ? Tu me dis avoir visité le monde, où es-tu allée ?" Peut être que cette conversation l'ennuie désormais mais je m'y sens englué, maintenant que je l'ai lancée. Mon verre tourne dans mes doigts puis je l'attrape dans l'optique de me désaltérer, ma gorge est si sèche depuis l'épisode de la serviette.  




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Jeu 1 Aoû - 18:10
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Il suffit qu’il me dise que oui, il a trouvé, pour que je commence à imaginer l’appartement de rêve dans lequel il doit habiter. Quelque chose de luxueux, sans aucun doute, avec une vue imprenable sur la ville, une cuisine à l’américaine, une grande baignoire qui fait jacuzzi, et des peintures de maitre au mur. A l’intérieur cependant, un mobilier assez simple et classique, une table avec deux chaises, un canapé blanc ou gris mais suffisamment confortable pour qu’on veuille s’y prélasser toute la journée, avec une télévision de taille moyenne posée sur un guéridon juste en face. Un lit avec des draps en soie dans lequel on aimerait rester des heures pour en apprécier le toucher… oups, je m’égare là, je me sens légèrement rosir alors que j’étais en train de me voir clairement dormir ce lit qui ne m’appartenait pas, alors je secoue la tête pour dissiper mon malaise, faisant voler mes boucles et mes pendants d’oreille en même temps. L’interroger sur le Mexique, ça au moins c’est plus intéressant parce que je suis sûre que c’est un pays qui regorge de merveilles formidables et que je ne manquerai pas de visiter lors de mon prochain tour du monde. Paul me révèle qu’il y a travaillé comme vendeur et en même temps, qu’il a divorcé. Il a donc une ex-compagne dans le monde avec qui il a partagé plus que quelques planches de surf et parures de lit. Boah, ça ne me gène pas particulièrement moi, en même temps, est-ce que je peux dire quelque chose sachant que moi j’ai une fille qui m’attend à la maison ? “Oh mais c’est génial ça, il parait qu’il y a de super bons spots là bas, et la mer doit être si bleue ça doit être magnifique ! Vraiment, je ne comprends pas pourquoi tu es venu à Edimbourg. C’est à cause du divorce ? Parce qu’on est pas vraiment la patrie du surf et du jet-ski. Et bien sûr que non tu ne m’ennuie pas !”.

Au contraire, dès qu’on me parle de pays étranger, j’ai envie de boire les paroles de mon interlocuteur. Je me suis insidueusement penchée en avant, l’écoutant un air presque béat sur le visage. C’est vrai qu’il a des restes de bronzage. Ca ne se perd pas, après avoir passé plusieurs années brulé par le soleil sur une plage paradisiaque. “Tu es resté combien de temps là bas ? Et depuis combien de temps es-tu ici ?” demandais-je avec empressement, ravie de connaitre un peu plus sa vie et sur les mystérieuses raisons de son séjour dans la capitale. Intérieurement, je pensais bien que cela devait avoir un lien plus ou moins important avec son métier actuel. On ne s’improvise pas banquier, surtout après avoir loué du matériel de glisse. D’ailleurs, c’était une conversion assez fascinante et inattendue, je me demandais s’il était doué dans ce qu’il faisait et s’il y prenait du plaisir. C’était tellement facheux si ce n’était pas le cas ! Tout le monde devrait pouvoir aimer le travail qui le faisait vivre et gagner de l’argent autant d’heures par jour. Quand j’étais plus jeune et que j’avais du payer mon voyage, j’avais enchainé quelques petits jobs par ci par là, rien de fascinant, alors j’étais vraiment purement ravie de pouvoir faire ce que je voulais maintenant que j’étais rentrée. Je pinçais légèrement les lèvres quand il me demanda à son tour ce que j’en avais pensé. “Justement, pas grand chose, j’ai malheureusement dû faire des choix et faire une croix sur ce pays. Je compte donc sur toi pour m’indiquer les bons plans”. Je lui fis un clin d’oeil appuyé tout en souriant.

Je me redressais mon verre à la main. Cette conversation était si prometteuse, je n’en revenais pas d’être tombée sur une perle aussi rare que Paul qui avait vécu des expériences similaires à la mienne. Cela me rendait vraiment extatique que je dus me retenir de sautiller sur ma chaise afin d’éviter de renverser la boisson. “Evidemment que j’en ai fait ! C’est génial ! Je n’en reviens pas que tu ai vagabondé toi aussi. Bon, je dois avouer que lorsqu’on te vois comme ça, on dirait pas que tu es un baroudeur. Les apparences sont trompeuses”. En effet, difficile de l’imaginer avec un short et un t-shirt alors qu’il arborait fièrement une chemise impeccable et un pantalon de costume. Est-ce qu’il s’agissait du même homme ? “Je vais commencer à croire que tu as un frère jumeau et que tu essaie de prendre sa place. En tout cas, Londres, on va dire que ça compte” riais-je avec spontanéité avant de m’emparer du citron et de le croquer. Le gout ne me dérange pas, mais avant que je m’en rendes compte, je sens mon date se rapprocher de moi et je déglutis un peu précipitamment, me causant une grimace et un début de toux alors que l’acidité me brule l’oesophage. Mais s’il vient, c’est pour me passer une serviette sur le menton. De surprise, je ne réagis pas. Il se recule aussi précipitamment qu’il s’était avancé et embraye directement sur la suite. Je bats plusieurs fois des cils avant de me remettre dans le ton de la conversation. “Euh et bien les Etats-Unis donc, plusieurs pays d’Europe, dont la France, l’Allemagne et l’Italie, et je suis restée longtemps en Australie. C’est là-bas que j’ai rencontré… euh et bien, le père de ma fille. Elle a trois ans maintenant, et je n’ai plus de contact avec lui. J’espère que ça ne te dérange pas”. Ce n’est plus le citron qui est responsable de ma tête, c’est l’angoisse que Paul haisse les enfants et qu’il décide de s’enfuir à toute jambes alors même qu’on a pas encore fini le premier verre. J’ai retenu la leçon avec Gabriel, mais peut être que je l’ai dit trop rapidement… Je n’y peux rien, ce mec m’attire, je suis sûre qu’il ferait un très bon père de famille avec une situation stable. Maintenant, rien ne me dit qu’il n’a pas un enfant lui même, qui serait peut-être resté au Mexique avec sa mère.



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Paul Wilks
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Jeu 1 Aoû - 19:27
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Je la vois qui m'écoute quand je parle de mon appartement. Je suis sûr qu'elle serait déçue si elle le voyait. Quand elle le verra ? Est-ce que c'est convenant de ramener une fille dès le premier soir ? Je ne sais pas tellement ce que j'attendais en lui envoyant un premier message. Je ne pensais même pas qu'elle me répondrait. Et maintenant qu'elle se trouve face à moi, je me demande où tout cela va nous mener. J'essaie de ne pas tellement y penser. C'est encore un peu tôt. Nous avons échangé trois mots pour le moment, sur le Mexique et les Etats-Unis. Et surtout, je ne cherchais pas tellement quelque chose de sérieux. Je ne sais pas tellement, je ne sais plus. Je suis perdu, surtout quand ses boucles d'oreilles gigotent comme ça. Je répond à sa question sans omettre de parler d'Alba. Je n'ai pas d'intérêt à lui cacher mon mariage. Il est terminé, de toute façon. Je ne suis qu'un célibataire de plus au club des divorcés. Je souris un peu parce qu'elle n'a pas les informations dans le bon sens. "Je suis revenu parce que je suis originaire d'ici. J'ai du reprendre l'entreprise familiale, c'est une histoire un peu compliquée. Mon retour a conduit au divorce. Alba est restée là bas. Et moi, je suis ici." Alors là, c'est pas tout à fait vrai. J'ai promis de revenir et je l'ai pas fait. J'ai menti. Et ce mensonge a conduit au divorce. "La mer n'est pas bleue, elle est transparente." Magnifique. Je lui fais un clin d'œil pour qu'elle oublie cette histoire de divorce.

C'est à mon tour de compter. Le temps passe si vite. Je ferme un œil.  "Je suis parti en 2016. Et je suis revenu en 2021. Soit cinq ans d'exil. Je dois dire que la météo d’Edimbourg ne m'a absolument pas manqué." Bien joué. Après les voyages, voilà que je parle de la météo. Je dois passer pour le type le plus ennuyeux du Royaume Uni. Pourtant, quand je la regarde, j'ai l'impression que ce que je dis l'intéresse. A moins que ses questions soient purement polies, bien qu'elle prétende le contraire, pour ne pas me blesser. Je ne sais pas pourquoi je m'inquiète comme cela. Est ce que j'étais déjà aussi anxieux quand il s'agissait d'Alba ? "La route 66, c'est terrible en bivouac. Il y a des paysages à perte de vue. Des diners le long du trajet. Des températures suffisamment douces pour dormir sur le toit du van ou dans la caisse du pick-up. Il faut faire attention aux serpents." Je dégaine mon téléphone et je lui montre les photos que j'ai prise. Je n'ai pas de chemise blanche repassée sans faux pli. J'ai des tee shirt un peu poussièreux et un short plein de poches.

La serveuse revient sans que cela n'interrompe notre conversation. Nous faisons à peine attention à elle, bien que je la paie avant qu'elle ne reparte. Aaliyah me dit avoir fait du camping sauvage et cette nouvelle me ravit. Je nous imagine un week-end, à prendre la route, nous poser dans les Highland et discuter en regardant les étoiles briller. Heu... Je m'égare là. Je fais des plans sur la comète un peu trop rapidement. "Banquier la semaine, baroudeur le week-end.  Je suis multicasquette. Mais j'imagine que tu ne vas pas en bivouac en talons hauts et veste rose." Je la taquine un peu. "J'ai un demi-frère et nous sommes loin d'être jumeaux. Non Londres ça compte pas !" Je ris plus franchement. Porter serait mortifié qu'on nous prenne pour des jumeaux.

Et puis je me surprend à être presque jaloux d'un morceau de citron. Aaliyah croque dedans, le jus en degouline un peu sur son menton. Je me précipite pour éponger et je me recule au moment même où je m'en rend compte. Je me colle au dossier pour reprendre contenance. La manière dont elle bat des cils fair rosire mes joues et je l'écoute me parler de ses voyages. Je reste ébahi devant la liste des pays qu'elle énumére. "Wow... Hé bah, je suis impressionné. Et quel est le pays que tu as préféré ?" Je prends conscience de la dernière partie de son récit. J'ai une ex femme, elle a une fille. Je ne suis personne pour juger le passé de mon rencard du soir. Elle ne m'a pas non plus demandé d'en être le père. Je ne hais pas les enfants. Avec Alba, nous ne nous étions jamais posé la question. Je ne sais pas si je serais un bon ou un mauvais père. "Quelque chose doit me déranger ?" Je suis intrigué par sa question. Je porte mon verre à mes lèvres, j'attends sa réponse mais je ne peux m'empêcher de continuer de parler. "Je ne peux pas te reprocher d'avoir eu une vie avant ce soir. J'ai une ex-femme, tu as une fille. Est ce que cela va nous gâcher la soirée ? Je ne pense pas." Ma main avance et replace une mèche de ses cheveux, je crois qu'elle me plaît.




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Mar 20 Aoû - 16:32
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Paul a tout pour plaire, c’est incroyable qu’il soit encore célibataire et qu’il ai besoin de sites de rencontres. Il est riche, il est beau, il a de la culture et de l’expérience, non, franchement, je me sens extrèmement chanceuse d’être ici ce soir. Et ce n’est pas quelque chose que je pense à chacun de mes rencarts, Aaron pourrait en témoigner, vu le nombre de fois ou je lui ai demandé de m’aider à y mettre un terme. Là, je crois que même si Paul me disait qu’il faisait une collection de grenouilles en porcelaine, je pourrai mettre l’information de coté pour me concentrer sur le reste. D’autant que nous avons des points communs, à commencer par l’aventure et le voyage. Je n’ai pas vendu du matériel de surf, mais c’est quelque chose que j’aurai pu faire lors de mon escale en Australie. D’ailleurs, j’ai essayé une fois ce sport, avec Derek, mais autant dire que les quelques secondes passées sur la planche, et encore, à genoux, n’étaient rien comparé au temps que j’ai passé à boire la tasse. Dommage que je n’ai pas rencontré Paul au Mexique, je me serai fait un plaisir de le laisser me convaincre de retenter l’expérience.

Son histoire aussi est intéressante, je pensais que le divorce avait conduit à son expatriation mais en réalité, c’est l’inverse. Peut être que sa compagne était jalouse et qu’elle ne supportait pas sa nouvelle vie. Moi je n’aurai pas partagé sa rancoeur, au contraire, j’aurai été ravie d’accompagner mon homme sur un autre continent, fusse pour le travail. Partout ou j’aurai été, j’aurai trouvé un avantage à y rester, et puis, si je voulais fonder une famille, il fallait bien savoir faire des sacrifices. “J’ai tout mon temps pour écouter cette histoire, si tu veux me la raconter” dis-je d’une voix chaleureuse en me tournant franchement sur un coude pour le regarder dans les yeux. J''ai du voir cette technique d'approche dans un livre ou un film. “Enfin, pas que tu me parles nécessairement de ta femme mais, plutôt pourquoi tu as du la reprendre” ajoutais-je pour préciser ma pensée. C’était évidemment le seul héritier d’un empire, mais de là à devenir banquier ! Professeur de surf, ça sonnait tout de même plus sexy, bien que les finances ne soient évidemment pas les mêmes. Dommage que ses yeux ne soient pas bleus, j’aurai aimé m’y plonger comme dans la mer et l’en informer. Ceci dit, ça ne m’empêche pas de m’y plonger, là, juste en ce moment.

Encore une coïncidence, nous sommes revenus au même moment en ville. Je ne comprends pas pourquoi nous ne nous sommes pas rencontrés avant, mais j’imagine que c’est parce qu’il a du avoir des tas de choses à régler. “Je n’appelle pas cela un exil”. Au contraire, des vacances plutôt non ? Je me rapproche sur la banquette au moment ou il sort son téléphone pour me montrer des photos. Nos bras se touchent maintenant mais je regarde l’écran sans éprouver la moindre gène d’avoir définitivement réduit la distance entre nous, en fait, je n’y pense même pas, rêveuse devant les paysages qu’il fait défiler. “Ca me fait tellement envie, j’aimerai beaucoup y retourner. Et les serpents ne me font pas peur !” Je dis ça d’une voix franche et assurée, j’ai vu de ces bêtes en Australie, que les reptiles du Nord seraient loin d’être le cadet de mes soucis. Après, je suis d’accord sur le principe, il faut faire attention. Peut être qu’un jour, il pourrait m’y emmener. Nous aurions suffisamment d’argent pour partir tous les ans, et j’organiserai les voyages avec l’agence pour que l’on puisse voir le maximum de choses. C’est un plan parfait pour l’avenir je trouve, même si c’est vrai qu’il est un peut tôt pour y penser. Aussi près de Paul, je peux sentir allègrement son parfum, mais c’est le citron qui vient bientôt le remplacer quand la serveuse nous apporte nos verres.

Il donne vraiment l’impression d’avoir vécu deux vies. Je ne sais pas si je dégage pour lui le même sentiment. “Et bien à vrai dire, j’ai failli, une fois” dis-je d’un air de conspiratrice en repensant à la fois ou Cassius et moi avions commencé le trajet. Jusqu’a ce qu’on ai un problème de voiture qui nous amène à rentrer. Dans la précipitation, nous étions partis trop vite et je n’étais absolument pas parée pour faire un roadtrip. D’ailleurs, on avait peut être même pas de tente. On devait trouver un hotel sur place. Bon, en vrai c’était pas vraiment un départ en bivouac comme venait de le suggérer Paul. “Hum bon d’accord je te crois, c’est toi qui a fait tout ça. Moi, j’ai aussi un frère et deux grandes soeurs, on s’entend tous super bien. Mes parents sont divorcés, ma mère habite encore en ville mais mon père est avec sa nouvelle compagne en Irlande, je crois qu’ils sont fiancés et que le mariage doit avoir lieu l’été prochain. Et puis il y a mon meilleur ami. C’est un peu comme mon frère aussi. Je te préviens de suite, c’est important que tu lui plaises si on commence quelque chose ensemble”. Je m’arrête à cette phrase. J’ai été un peu vite et un peu trop loin, je rougis et je me décale pour choper mon cocktail.

A mon tour de dire des choses sur moi et je lui parle de mes pays préférés. En choisir un relève de l’impossible, même si je suggérerai bien l’Italie au vu de l’évènement qui s’y est produit, bien que je n’ai pas pris le temps d’apprécier ce pays à sa juste valeur. “Je ne sais pas, ils étaient tous différents mais autant fabuleux les uns que les autres” je répond à la place en délaissant le quartier de citron que j’ai fini de grignoter. Je hume le parfum du cocktail, ne peut réprimer une légère grimace. Ca sent vraiment l’alcool, mais je vais le boire, ne serait-ce que pour ne pas mourir ignorante. Avant ça, je préfère évoquer Sydney. Je soupire de soulagement à sa réaction, il n’est pas choqué, il ne se montre pas froid et méprisant, et j’apprécie. Ce n’est pas si dur finalement. “Non, non, pas du tout…”. Un gloussement s’échappe de ma bouche quand je sens brusquement sa main se poser au niveau de ma tempe, uniquement pour repousser une mèche. J’ai soudainement un peu chaud. “C’est hum… pour que tu sois au courant. Tu pourrais ne pas aimer les enfants ou ne pas en vouloir, mais je ne te demande pas de t’en occuper, elle a déja un père adoptif, et sa nounou c’est sa tante alors tu vois, pas de soucis hein…”. Là, je plonge sur la paille pour commencer à boire, sans penser à trinquer avec lui. Je n’aime pas du tout mais je prends quand même plusieurs gorgées d’affilée avant de repousser mon verre au centre de la table. “Et toi, tu es proche de ta famille ?” demandais-je rapidement. Sans doute que oui un peu, sinon il n’aurait pas repris l’entreprise j’imagine.



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Mar 20 Aoû - 17:54
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Je me demande si mon père mérite que j'ai sacrifié ma vie de cette manière pour reprendre les rênes de la société. De l'empire Wilks. Après tout, j'aurais pu lui dire de se débrouiller avec son fils aîné et légitime. J'aurais pu choisir Alba et notre quotidien sur les plages de Cancun. Une question s'impose à moi : est ce que j'aimais suffisamment ma femme ? Ou bien est ce que j'aimais la vie avec elle ? Je n'avais pas eu envie d'y penser jusque là. Mais à converser avec Aaliyah, cela fait son chemin dans mon esprit. Je le chasse bien vite. C'est un peu inconvenant de penser à une femme alors qu'on est en date avec une autre. Je sens Aaliyah se tourner vers moi, à me dire qu'elle a envie d'entendre mon histoire. Je ne sais pas si j'ai envie de la raconter. Je peux sûrement, quelques bouts.

J'attrape mon verre et je bois une gorgée. Je ne sais même pas par où commencer. Le début ça risque d'être un peu long et cela plomberait peut être l'ambiance. "Il n'y a pas grand chose à dire sur ma femme. Enfin, ex femme. Je l'ai rencontrée aux USA, nous nous sommes mariés puis séparés." Je comprend qu'Aaliyah n'ait pas envie d'entendre parler d'Alba toute la soirée. Et je n'en ressent pas le besoin non plus. Je suis là pour apprendre à la connaître, Aaliyah. Elle est si jolie, elle semble vive et pleine d'esprit. Ses boucles d'oreilles qui dansent au rythme de ses paroles m'hypnotisent presque. "J'ai un frère aîné. Enfin demi frère. Disons simplement qu'il n'est pas fait pour diriger la banque. Ce n'est pas son truc, la gestion d'entreprise." Je ne sais même pas ce qu'est le truc de Porter parce que jusque là, il a toujours refusé mes demandes de rendez-vous. Enfin il a même pas refusé. Il a juste ignoré. "Crois moi, personne n'a envie d'écouter l'histoire sans intérêt de ma vie." Je ponctué ma phrase d'un haussement d'épaule. C'est comme ça.

La belle Aaliyah a raison sur un point : ce n'était pas un exil. J'ai choisi de partir. J'en ai même su viscéralement besoin. Je devais partir, pour mon bien. Pour me préserver moi même d'un petage de plomb imminent. Et je ne regrette absolument pas. "Exil n'était pas le bon mot. Je te l'accorde." Je ne sais pas comment il convient d'appeler ça. Je lui explique ce que j'ai fais aux USA. Le road trip, le long de la route 66. Je dégaine mon téléphone pour lui montrer les photos au rythme de mes explications. J'illustre mes propos avec le cliché adéquate tandis qu'elle réduit l'écart entre nous. Je ne dis rien et je me laisse faire, heureux de ce rapprochement. "Quand on y est, on ne pense pas aux serpents." Et c'est vrai, les serpents et autres bestioles passent au second plan devant la beauté des paysages. Je pourrais y retourner quand je le désire mais je n'ai pas le temps de le faire. Aaliyah semble captivée par mes paroles, par mes récits d'aventures et je sais désormais que ses questions ne sont pas uniquement polie. Non seulement elle a répondu à mon message mais en plus, je semble réellement l'intéresser. Je me sens véritablement flatté. Je me redresse sur mon siège, sans pour autant rompre le contact.

"Tu as failli une fois et ? Moi aussi j'ai le temps d'entendre cette histoire." Je range mon téléphone dans ma poche. J'ai autre chose à faire que de pianoter sur mon écran. Nous embrayons sur nos familles respectives. J'essaie de la suivre quand elle parle de la sienne. De ses parents, de ses frères et sœurs, de son meilleur ami auquel je dois plaire aussi. J'écarquille un peu les yeux, nous n'en sommes pas encore à bâtir quelque chose ensemble mais je prends note. Je ne sais pas si notre date nous mènera à la rencontre officielle aux familles. Nous n'avons pas terminé notre premier verre. "D'accord. Je tâcherai de ne rien oublier." J'ai bien remarqué la manière dont elle s'est arrêté de parler et je n'ai pas eu envie qu'un froid s'installe entre nous. "Vraiment ? Aucun pays ne sort du lot ?" Je demande pour l'inciter a me parler de son périple au travers le monde. J'avance même ma main pour remplacer une mèche de cheveux. J'aimerais bien qu'elle m'explique en quoi son passé, en quoi le fait qu'elle soit mère devrait me déranger.

Elle délaisse la rondelle de citron qu'elle grignote, celle qui me captivait au moins autant que les boucles d'oreille et sa présence contre moi. Je l'écoute m'expliquer. Je devine une mauvaise expérience derrière tout ça. Sûrement un homme qui s'est imaginé au premier rendez vous père de famille. "Oh je vois... Je n'ai rien contre les enfants, surtout quand ils ne sont pas à moi. Je trouverais cela un peu étrange que tu me demandes de m'en occuper alors que tu sais juste de moi que je fais des road trip en van. Mais merci de me l'avoir dit. J'apprécie ta sincérité." Et sa spontanéité. Et la manière avec laquelle elle me regarde. J'apprécie cette soirée, même si elle me demande de parler de ma famille. "Je m'entends bien avec ma mère. C'est un peu étrange avec mon père. Un mélange de respect mutuel et de crainte, tu vois le truc ? Et avec mon demi-frère... Je dirai la guerre froide." C'est un bon résumé, la guerre froide. Je la vois repousser son verre après en avoir bu quelques gorgées, avalees après une drôle de grimace. "Tu n'aimes pas ce cocktail n'est ce pas ?" Je chuchote en me penchant contre son oreille, à la manière d'un conspirateur.




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Mar 20 Aoû - 18:52
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Bon je n’échappe finalement pas à l’histoire de la femme de Paul. Il reste heureusement relativement flou se contentant de dire ce que j’avais plus ou moins deviné de ses précédentes jeparoles. Néanmoins, cela lui donne l’occasion de parler de sa vie et moi d’en apprendre un peu plus sur mon prétendant. J’imagine qu’il va se montrer sous son meilleur jour, c’est ainsi que ça fonctionne. Il passe ainsi rapidement à son demi-frère, celui qui n’avait pas les capacités de reprendre l’entreprise, sous-entendant que lui, oui. C’est vrai, après tout, il avait monté un truc à Cancun, alors je me demande bien ce que fait l’autre. Probablement quelque chose de simple comme moi, dans une petite boutique avec des patrons qui donnent des ordres qu’il faut exécuter. Cela montre que Paul est un véritable chef d’entreprise, ce dont je ne doutais pas après avoir appris la réalité de son métier actuel. Néanmoins, je ne suis pas là pour juger les appétences des autres, au contraire, je ne trouve pas que j’effectue moi même un sot métier, au contraire. “Une banque donc, tu es banquier ? C’est clair que ça change !”. Oui parce que ça y est, c’est la première fois que le mot apparait dans la conversation, et j’ai réussi à ne pas dévoiler que je le savais déja avant qu’il ne prenne l’initiative d’en parler, je suis fière de moi. “Elle n’est pas du tout sans intérêt ta vie, ce n’est pas comme si tu faisais la même chose depuis que tu es jeune, tu as des projets, des objectifs, en fait, je trouve que l’on a fait exactement pareil toi et moi : on a vécu de grandes aventures et maintenant on est de retour à quelque chose de plus paisible. Ca ne veut pas dire qu’on va rester comme ça éternellement tiens, moi d’ailleurs, j’aimerai beaucoup repartir visiter plein de pays que je n’ai pas eu le temps de faire”. Et tout ça à cause de la naissance de Syd, mais ce n’est aucunement une fatalité. Par compassion, je pose une main sur la sienne, brièvement, avant de retourner à ma commande.

Pas difficile pour moi d’imaginer Paul combattre un serpent à mains nues. Et même un lion pourquoi pas ! Je ne pense pas qu’il ai peur de grand chose, il n’en donne en tout cas pas l’impression, et je m’attendrais presque à ce qu’il me raconte tous ses exploits là maintenant. Pourtant, aussi étonnant que cela puisse paraitre, on dirait qu’il a tendance à se dénigrer, comme en témoigne les termes d’exil ou de sans intérêt. J’admire au contraire les clichés qu’il a pris, synonymes de voyages et de choses exaltantes. Je n’ai pas la patience nécessaire pour prendre des photos, je me grave mes souvenirs dans la tête ou en achetant des choses ici ou là. Cela m’enchante donc de voir des paysages que j’ai l’impression de reconnaitre même si cela fait bien trop longtemps que je suis partie des Etats-Unis. “Non, effectivement, je ne pense pas qu’on y pense” je susurre doucement alors que mon regard dérive à un moment, tout doucement, vers ses mains puis ses poignets. J’ai un léger frisson et je me redresse, pour évoquer mon anecdote du roadtrip avorté avec un de mes plus proches amis. Cela intrigue Paul et je continue de faire la mystérieuse en ne répondant pas immédiatement. “Oh, c’est une histoire très courte…”. Je lui fait un petit résumé de ce jour en riant avant de commencer à parler de ma famille et de Aaron.

Sur ce point, mon rendez-vous ne réagit pas vraiment. Je comprends, c’est intimidant de mettre comme ça la pression une personne, je regrette de m’être montrée trop expensive mais malgré tout c’est la vérité : il devra plaire à mon meilleur ami. C’est comme ça, et pas autrement. “T’inquiète pas, si vraiment notre date se passait mal, je l’aurai déja prévenu” je précise avec un sourire, non consciente que cela peut m’entrainer un peu plus vers le fond et causer un encore plus gros malaise. Et puis, j’ai bien précisé que ce serait “si” on commençait quelque chose alors ce n’est pas non plus trop s’avancer, non ? C’est plus facile de parler de ce sujet de conversation que l’on a en commun et sur lequel je sais me montrer intarrisable. “Non, je ne sais vraiment pas. J’ai tout aimé ! Bien évidemment, l’Australie, ça reste magnifique…” je répond quand Paul insiste sur mon pays préféré. Des paysages grandioses, il y en a là bas aussi mais comme je n’ai pas tout fait dans le monde, c’est difficile de répondre honnêtement. Sur brochure, ce n’est pas pareil.

Comme finalement la famille c’est important pour moi, j’en viens donc à parler de ma fille. Il me remercie, et je me dis que au moins c’est fait, que je ne me retrouverai pas dans une situation aussi malaisante que celle vécue avec mon ex. J’ignorerai à jamais quelle aurait été sa réaction si je lui avais dit tout de suite, mais j’apprécie tout autant la réaction de Paul que lui ma sincérité. “Voilà, comme ça tu sais. Je suis très famille et j’adore les enfants. J’imagine que tu n’en as pas, mais peut être y a t-il des neveux ou des nièces ?”. J’aimerai essayer de le pousser à me dire si lui même veut des enfants sans trop me mouiller, parce que ce n’est pas quelque chose qu’on essaie de dire au premier rendez-vous. J’ose espérer que s’il est là c’est pour quelque chose de sérieux, pas juste pour coucher avec moi. Je n’en ai pas l’impression, c’est même plutôt le contraire, on discute avec intérêt et il ne se montre nullement pressant. Quant à sa propre famille et bien apparement, c’est en demi teinte. J’imagine sans peine ce qu’il me raconte vis à vis de son père, même si je n’ai pas connu ça avec le mien. “Je pense que j’ai plus ou moins pigé le truc ouais…. Ça n’a pas l’air très… simple entre vous” je me contente de dire avec un petit sourire désolé. Je me demande s’il me présentera les deux autres hommes si nous allons un peu plus loin ensemble. Je n’aime pas beaucoup les tensions, c’est crispant.

Les rapprochements continuent, et c’est à son tour maintenant, ce qui n’est pas pour me déplaire. Son souffle en direction de mon cou me chatouille, et je ne trouve aucune raison de mentir à sa question. “Je déteste” dis-je sur un ton désolé. Je rattrape le verre pour le pousser vers lui. “Tu peux le finir si tu veux, et moi je prendrais un truc avec moins d’alcool”. Ca ne sert à rien de gacher une boisson, en plus, lui il trouve ça délicieux. Je lorgne un peu sur la tranche de citron qui orne son propre verre, mais attend le passage de la serveuse pour commander autre chose. Un Monaco fera parfaitement l’affaire, ce n’est pas aussi enfantin qu’une simple grenadine après tout. “Tu voudras qu’on aille manger ensuite ?” je demande brutalement. J’ai envie de prolonger le rendez-vous mais je sens que je vais avoir faim d’une minute à l’autre.



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Paul Wilks
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Lun 23 Sep - 10:59
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Je n’ai pas toujours été banquier. Avant cela j’étais trader à Londres. Et entre les deux, j’ai occupé plusieurs emplois saisonniers aux États-Unis avant de finir par louer des surfs sur une plage de Cancun. Je ne compte raconter tout mon parcours professionnel à Aaliyah ce soir, je ne suis pas là pour un entretien d’embauche. Et puis cela n’est pas une conversation très intéressante. Elle peut contribuer à ce que nous fassions plus ample connaissance mais je ne pense pas que cela intéresse grandement mon date du soir. Nous passons une bonne soirée, je n’ai pas envie de tout gâcher. Je souris quand elle m’annonce le contraire de ce que je pense, arguant qu’on a eu le même genre de vie. Je ne suis pas tout à fait d’accord sur ce point. Aaliyah est partie de plein gré pour découvrir le monde, pour enrichir son expérience personnelle. Moi j’ai tout abandonné derrière moi. Mon métier, ma mère, mon appartement. J’ai tout laissé. Je cache mon sourire en demi teinte derrière mon verre. « Je n’ai pas pour ambition de repartir pour le moment. Enfin si, en vacances ou le temps d’un week-end. Dans quel pays aimerais-tu repartir ? » Je n’en ai pas fait tant que ça des pays. Deux, c’est tout. L’un est énorme et aux multiples paysages certes mais je n’ai pas encore parcouru le monde.

Chaque pays a son lot d’inconvénients et les serpents doivent faire partie de certains d’entre eux. Je reste intimement convaincu que cela nous sort de l’esprit quand nous passons un bon moment. Au Mexique, je ne pensais pas aux épines des cactus ou aux kidnappings qui font pourtant partie du PIB du pays. Je vivais ma vie, tranquillement aux côtés d’Alba, on louait nos appareils maritimes. Mon existence était alors douce et simple. Peut être un peu trop puisque je suis rentré dès que mon père m’a rappelé à lui. J’ai ensuite le droit à l’histoire courte de sa vie. De sa fille et de son meilleur ami. Je vais devoir lui plaire, c’est ce qu’elle vient de dire. J’ai peur de ce qu’elle peut cacher en dessous. Est-ce qu’elle s’imagine que nous allons nous marier ou fonder une famille ? Ou bien est-ce que cela est juste une formulation hasardeuse ? Je préfère penser à la formulation hasardeuse. J’efface cela de mon esprit en me concentrant sur les boucles qui pendent à ses oreilles, aux mouvements de sa gorge quand elle parle et quand elle rit. La soirée se passe bien. J’ai bien compris néanmoins que le meilleur ami sera un rite de passage obligatoire.

Je rigole quand elle m’annonce que j’aurai probablement fait la connaissance de ce fameux ami si notre rendez-vous se passait mal. Ce qui n’est pas le cas, donc. Mon sourire s’élargit et je me rapproche imperceptiblement. « J’en déduis que tout se passe bien ? » Je ne sais pas, cela dit, si j’ai envie de nous ayons cette discussion tout de suite. Les débriefs, cela se passe après les soirées non et pas pendant ? Et puis nous ne sommes plus en primaire, nous avons passé l’âge de nous poser ce genre de question. Je change donc, repartant sur les voyages et les pays. Elle est passionnante quand elle parle de voyages. « L’Australie. Je note. » Je note pour y aller plus tard. Pour aller voir les plages et les serpents. Et ce pays est parfait pour les road-trips en van.

Aaliyah évoque sa fille. J’aime son honnêteté. Ce n’est pas quelque chose que j’aurais apprécié découvrir de manière fortuite ou pire, par la bouche de quelqu’un d’autre. Comme cela, je sais dans quoi je m’engage si d’aventure, notre rendez-vous devait donner quelque chose. Personnellement, je ne veux pas d’enfant. Je n’ai aucun désir de paternité, pas d’instinct caché ou d’envie refoulée. C’est un sujet que nous n’avions jamais abordé avec Alba et cela aurait probablement causé des tensions plus tard. Je ne compte pas revenir sur ma décision et faire un enfant à une femme pour lui faire plaisir. Elle me questionne, je me racle la gorge pour cacher ma gêne. « Pas à ma connaissance, non. » Je répond, vaguement. Mais c’est un fait. Je ne sais pas si Porter a des enfants. Je ne crois pas, père me l’aurait dit, à moins qu’il ne soit lui même pas au courant. Mon frangin n’est pas bavard quand il s’agit de sa vie privée mais je ne pense pas qu’il aurait caché un truc pareil à notre père. « C’est peu de le dire. » Compliqué est un doux euphémisme de l’ambiance qu’il peut avoir entre Porter, moi et notre père.

Je ne pensais pas que nous parlerions des enfants si rapidement. J’ai l’impression que nous sommes en train de griller plusieurs étapes alors j’essaie de recadrer les choses. Nous sommes deux célibataires en quête de quelque chose. Nous avons bien le temps de discuter de nos familles, de mon non-désir d’avoir des enfants, de mon frère et de son meilleur ami plus tard. Alors je me penche pour chuchoter à son oreille. Je vois bien qu’elle boit du bout des lèvres. Quand elle pousse le verre vers moi, je l’attrape en laissant volontairement mes doigts glisser le long des siens. « Il fallait le dire ! Je t’aurais commandé autre chose. » Je termine mon verre et commence à boire le sien. Après j’arrête, je n’ai pas envie d’être ivre. Elle commande un Monaco lorsque la serveuse passe prêt de notre table et je lui dit de mettre cela sur ma note, avec les deux Moscow Mule. « Si tu veux oui. Où voudrais-tu aller ? » Son restaurant sera le mien. Je ne suis pas difficile et de toute façon, je ne connais pas assez la ville pour choisir. Je la vois qui fixe ma rondelle de citron. Personnellement, je n’aime pas ça. Je pousse le verre bout des doigts. « Je te la donne, si tu en as envie. » Je hausse les sourcils, un peu plus charmeur encore.




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Mer 6 Nov - 16:38
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C’est agréable de parler avec Paul. Je me sens assez bien pour tenter une percée sur notre possible futur commun alors qu’il est évidemment trop tôt pour cela. Après tout j’ai affaire à un baroudeur, qui a déjà eu une femme et qui plus est, a probablement un travail un peu trop prenant pour passer toutes ses soirées avec moi, ce qui pourrait questionner sur sa volonté d’aller boire un verre, mais ces considérations passagères ne m’empêchent pas de passer du bon temps et de vouloir me projeter. C’est comme ça, je n’y peux rien, je vois en lui un homme suffisament stable pour avoir des enfants et subvenir aux besoins de sa famille. J’ai peut être une vision assez ancienne de ce que doit être un couple parfait, mais c’est peut être dû au fait que je suis moi même parfaitement instable et que j’ai besoin de quelqu’un pour me canaliser. Paul semble sage mais actif, il est cultivé et pas uniquement tourné vers sa petite personne. Bref, si l’on me laissait faire la liste de ses qualités, je ne manquerai pas d’inspiration. Et croyez moi, tous mes dates ne se passent pas de cette façon. Quoique je ne lui ai pas encore demandé quelles étaient ses petites manies. En tous les cas, qu’il n’ai pas envie de repartir immédiatement est rassurant. Peut être que nous serons prêts tous les deux, en même temps, dans quelques mois, qui sait ? “Moi non plus je ne compte pas partir pour le moment… Je n’ai pas vu l’entièreté des Etats-Unis, je suis sûre qu’il y a plein d’autres choses insolites à voir. N’est-ce pas ? Je suis retournée il y a pas longtemps en Italie que je n’avais pas eu le temps de visiter la première fois, raison pour laquelle je ne la cite pas”. Je ne m’étend pas sur les raisons parce que pour le coup c’est peut être un peu trop intime pour un premier rendez-vous.

Dans la discussion, je joue franc-jeu vis à vis d’Aaron. Son avis est plus qu’important pour moi, et il est bien que Paul le sache pour ne pas être pris au dépourvu quand il devrait passer le test. Je ne dis pas que c’est pour maintenant, mais en fonction de sa bonne volonté, le moment arriverait bien assez tôt pour cela. Comme il n’est pas en train d’inventer une excuse pour partir, j’en déduis que cela ne le freine pas. En même temps, vu le type, ce n’est pas le premier obstacle qui va le faire repartir en arrière, à mon avis, il en a déja vu d’autres. Je m’accoude au bar en le regardant dans les yeux, un air malicieux sur le visage. “J’en ai bien l’impression” je dis d’une voix, qui, je le sais, fait généralement sensation devant mes crush. La phase séduction semble pleinement enclanchée moi en tout cas, j’en ai plutôt bien conscience. Comme je me montre également passionnée par ce dont je parle, je le sens captivé, peut-être s’imagine t-il déjà lui aussi programmer notre prochain voyage en Australie. En parlant de ce pays, le sujet de Syd arrive rapidement sur le tapis, et ce n’est pas plus mal, j’ai appris de mes erreurs passés. Peut être ne l’aurai-je pas évoqué avec quelqu’un d’autre que Paul, mais je le sens assez mature pour ne pas prendre peur devant la présence d’un enfant, dont, je le rappelle, je ne souhaite pas qu’il s’occupe.

Il prend le temps de répondre à ma question relative à sa propre famille. Sa réponse n’est pas vraiment franche, j’essaie d’insister par le regard à se confier, mais son ton laconique m’en dissuade rapidement. Même si cela me déçoit légèrement, parce que la famille a une place importante pour moi et que je souhaite construire la mienne sur des bases plutôt solides, je ne vais pas juger plus que de raison les relations qu’il entretient avec les siens, notamment son demi-frère. Une famille recomposée, j’imagine qu’en effet cela ne doit pas être toujours évident. Je note donc qu’il n’y a pas de neveu et de nièce ou que, s’il y en a, je ne suis pas prête de les rencontrer. Ce n’est pas grave, mes enfants ne manqueront pas de cousins et des cousines avec mes propres frères et soeurs. Pour détourner l’attention sur une note plus légère, Paul se penche légèrement vers moi alors que je ne parviens pas vraiment à cacher mon dégout vis à vis de la boisson alcoolisée qu’il m’a suggéré de prendre. Cela me procure quelques picotements sur mon bras, et je plaque vite une main entre mes jambes histoire de ne pas la lui poser directement sur un genou. Je préfère le laisser tenter en premier un rapprochement, même si je pense lui avoir déjà largement assez fait savoir qu’il me plait. Ce qu’il ne tarde pas à faire en me prenant le verre ! “Je… et bien, je voulais tenter, tu avais l’air tellement sûr de toi !” j’avoue en passant une mèche de cheveux derrière l’oreille en souriant un peu bêtement.

Commander une nouvelle boisson veut assurément dire que je ne suis pas prête à m’en aller tout de suite, mais mon ventre ne va pas tarder à crier famine alors j’anticipe la question, mais comme c’est lui qui a choisi le bar, il me suggère finement de lui proposer un restaurant. Pour moi qui ne sais pas choisir, c’est presque une torture ! Il y a celui qui fait de délicieux tapas au coin de la rue, mais pour lui qui revient du Mexique, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Il y a un indien aussi, mais c’est là que j’ai fait mon dernier date et je n’ai pas envie de raviver ces souvenirs. Les fast-food, on va clairement éviter, et je n’ai pas besoin de dire pourquoi. Un peu plus loin, il y en a un qui sert des plats maison assez alléchants lorsque l’on passe devant, je pense que ça plaira à Paul, et je ne doute pas qu’il aura de quoi payer. Moi par contre… Boah, je peux bien faire une exception, après tout, on ne rencontre pas l’amour tous les jours et puis, ce n’est pas comme si je lui suggérais le Dome ! “Je te propose le Wedgwood, c’est à quelques minutes de là. Je ne sais pas ce que ça vaut, mais on peut essayer”. J’espère que mon choix lui ira.

Manifestement, nous en sommes à un stade ou il parait tout à fait correct de s’échanger nos verres. Je souris, flattée de la petite attention. C’est moi ou il est vraiment de plus en plus proche ? “C’est gentil”. Je tend une main vers la rondelle de citron qui orne le bord mais ne la porte pas pour autant à ma bouche. Il me regarde fixement, j’ai l’impression d’avoir soudainement chaud mais je fais comme si de rien était. “Tu as vraiment de très beaux yeux” je souffle, conquise. En tout cas j’aime ce regard sur moi, ça me fait me sentir bien. “On y va ?” je suggère rapidement après, puisque nos boissons ont été consommées.



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