Sinking Past
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Hayley Thomson
Hayley Thomson
Pseudo : Pow
Avatar et crédit : Emma Roberts - Panic
CW : mort
Messages : 618
Tears for fears | ft. Aspen Nrjg
Occupation : Infirmière
Âge : 29 Quartier : En colocation à New Town
Situation familiale : Célibataire sans enfants
Date d'arrivée à Edimbourg : 2021
Don : Spirite - l'esprit d'une personne morte devant mes yeux s'insinue dans le mien et me fait avoir parfois des propos/attitudes/pensées qui ne sont pas les miennes

Tears for fears | ft. Aspen Empty Tears for fears | ft. Aspen

Mar 7 Mai - 22:58
Tears for fears
Aspen Fraser & Hayley Thomson.
Debout devant le miroir des toilettes, j'observe mon reflet. Mon liner a coulé, laissant de larges cernes noires en dessous de mes yeux rougis par les pleurs. Je me sens affreuse, et pour une fois, aucune autre voix dans ma tête ne semble vouloir dire quelque chose; que ce soit pour m'enfoncer ou me rassurer. D'une main un peu tremblante, j'active le robinet qui émet un doux bruit de cascade dans l'évier ébréché, et j'oriente mes mains en coupole pour prélever un peu d'eau afin de me la passer sur le visage pour enlever les traces de maquillage. Je frotte comme je peux avec de l'essuie-main, quitte à me créer des irritations sur une peau déjà fragile. Cela met longtemps pour que le résultat me convienne, et en même temps, je n'ai pas trop le choix. L'heure de la fin de la pause déjeuner va bientôt sonner, et je dois être de retour dans le service dans dix minutes. Je ravale ce que je peux ravaler, et je range le téléphone encore allumé dans la poche intérieure de ma blouse. Je vais assumer le reste de la journée, et ce soir, on verra ce que je fais. Je n'ai pas congé avant deux jours, j'aimerai éviter de poser un arrêt, j'ai besoin de travailler pour payer les soins nécessaires à maman. Me récitant un mantra réconfortant à trois reprises dans la tête, je décide enfin de quitter l'espace rassurant des sanitaires. Cela tombe bien, une collègue pousse la porte en sens inverse en même temps. Machinalement, je baisse la tête pour qu'elle ne me regarde pas dans les yeux.

Il y a beaucoup de travail aux urgences, cela me permet de tenir l'après-midi sans penser aux mauvaises nouvelles. Je suture, je médicamente, je remplis des dossiers et je rassure des patients en enchainant sans m'arrêter; seulement pour éponger mon front humide de sueur à l'aide de ma manche. On ne me fait aucune remarque sur mon apparence physique, je ne suis qu'une infirmière qu'on voit passer en vitesse, on ne me remarque pas assez pour cela. En d'autres occasions, j'aurai pu me plaindre, mais aujourd'hui c'est une aubaine. Je ne tente même aucune plaisanterie, tant pis si on ne me trouve pas aimable, aujourd'hui je n'ai pas la tête à ça. Même, je ressens une violente répulsion lorsque je me trouve à côté de certaines personnes, mais ça, je pense que ça ne vient pas de moi. Je suis juste plus sensible aux changements d'humeur de l'esprit qui me trotte dans la tête. Heureusement que cette présence ne me donne pas mal au crâne, avec les deux autres, j'avais tendance à voir passer des films dans mon cerveau à toute heure de la journée et de la nuit. Un esprit, apparemment, ça ne dort pas. Ce n'est pas aujourd'hui que j'aurai voulu mobiliser ma force de ma volonté, et je remercie intérieurement Yzeult et son coté taciturne et peu bavard.

Quand je débauche, je retourne aux vestiaires pour me changer et troquer ma blouse contre mon jean et mon pull rouge brique. Des vieilles baskets aux pieds pour courir après le bus qui me ramènera à l'appartement, et mon sac de bric à brac typiquement féminin au bras, j'appuie sur le bouton de l'ascenseur du deuxième étage. J'ai les jambes flagada d'avoir fait des allers retours au pas de course toute la journée. "Il est en panne" m'indique un homme d'entretien qui passe avec un seau remplis de balais de nettoyage. Ma bouche s'arrondit mais je retiens une injure. L'univers a simplement décidé de me punir, c'est comme ça, je n'ai plus qu'a accepter. Si je veux avoir le prochain bus à l'heure pour ne pas rentrer trop tard, je n'ai d'autre choix que d'abandonner cette voie et d'emprunter les escaliers. Avant de descendre les premières marches, mon téléphone vibre dans la poche. C'est un appel, et au vu du numéro, ce n'est pas un appel joyeux. Je me laisse tomber les fesses par terre pour décrocher, une main retenant la mèche de cheveux blonds qui me chatouille le visage.

Quand je raccroche, ma tête est vide. Je laisse pendre mon bras avec l'appareil du démon au bout. Est-on vendredi 13 pour que le sort s'acharne sur moi ainsi ? J'ai raté le bus de toute façon. Je me relève lentement mais j'ai soudainement l'impression de voir flou. Me raccrochant à la rambarde, mon coude fait une embardée sur le coté, et mon sac, mal fermé, se déverse dans les escaliers. "Merde. Merde, merde, merde !" je répète en boucle alors que de grosses larmes se mettent à couler de nouveau sur mes joues. Marche par marche, je ramasse péniblement mes affaires. Mon petit miroir de poche ne s'est heureusement pas fracturé. Un tube de rouge à lèvres a roulé jusqu'en bas mais avant de pouvoir aller le chercher, j'entends les battants d'une porte un peu plus haut, et des pas qui commencent à descendre l'escalier. Je dois le récupérer et m'enfuir, je ne veux pas que quelqu'un me trouve ici.


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