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Rachel McLeod
Rachel McLeod
Pseudo : Elo
Avatar et crédit : Dakota Johnson / Avatar : Safona / CS : Elo, Nuit et Popo ❤️ ; Signature : Wiise
CW : Infidélité
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J'éteindrai le chaos - Cha  Mjfu
Occupation : Avocate de droit pénal, padawan de Nadeem Zaman
Âge : 32 Quartier : Old Town
Situation familiale : Fiancée à Charlene. Un peu compliqué depuis qu'elle a été infidèle. Sans enfant.
Date d'arrivée à Edimbourg : Elle y est née
Don : Son don, c'est Ewan. Un fantôme qui lui colle au train comme une moule à son rocher. Il l'a suit partout, où qu'elle aille. Elle l'adore autant qu'elle le déteste. A cause de lui, sa mère la pense narcoleptique (quand il s'éloigne, elle fatigue et finit par perdre connaissance). A cause de lui, les gens pensent qu'elle parle seule. Son ami imaginaire, pas si imaginaire que ça. Mais Ewan, elle peut l'envoyer espionner à sa guise. Il est ses yeux et ses oreilles. Et ça, elle adore.
Concernant les autres fantômes, Rachel ne peut voir que ceux qui acceptent de se montrer à elle.

J'éteindrai le chaos - Cha  A51m

J'éteindrai le chaos - Cha  Empty J'éteindrai le chaos - Cha

Lun 29 Jan - 15:12
J'éteindrai le chaos
Les mains tremblent, elles peinent à tenir le gobelet en carton qui contient le mauvais café de la machine qui ronronne dans le couloir. Rachel n’a pas mis les pieds au bureau depuis des jours. Elle n’a même pas quitté cette chambre pour autre chose que prendre une douche, se changer ou aller récupérer les papiers demandés par l’hôpital pour la prise en charge des soins de Charlene. Même dormir lui semble superflu. C’est tout juste si elle s’autorise à somnoler dans le fauteuil inconfortable qui jouxte le lit dans lequel sa fiancée est allongée. Avant tout ça, Cha était encore sa fiancée. Maintenant, la bague demeure dans son écrin, lui-même posé sur la table de chevet. Elle le lui rendra quand elle se réveillera, parce qu’elle va se réveiller. Il n’y a pas d’autres alternatives. Rachel ne veut pas s’imaginer une vie dans laquelle la jeune femme est absente. Elle ne veut pas devoir travailler face à son meilleur ami tous les jours, devoir supporter la peine d’un père en deuil en plus de la sienne. Egoïstement, l’avocate aimerait que Charlene se réveille pour ne pas avoir à endosser la culpabilité de sa mort.

Deux jours plus tôt

La porte a claqué derrière Cha mais Rachel ne s’en formalise pas. Elle est fâchée mais elle ne le reste jamais vraiment longtemps. Elle va revenir, s’excuser, reprendre sa bague et tout rentrera dans l’ordre. Leur couple marchera de nouveau, pour les prochaines semaines. Rachel fera un effort, elle rentrera moins tard avec un bouquet de rose pour se faire pardonner son indélicatesse. Et tout repartira dans le meilleur des mondes. Elle sort de la douche, l’avocate et elle est prise d’un doute quand elle voit la bague toujours sur la commode de l’entrée. Charlene n’est pas revenue. Un froncement de sourcils plus tard et la voilà qui fonce dans la rue mais c’est trop tard, elle est loin. Elle est loin. Elle a pas idée, Rachel, combien elle est loin. Une ambulance passe devant elle à toute berzingue et, fourrant la bague dans son attaché-case, elle remonte la rue en direction de son bureau. Sa fiancée va se calmer et tout finira par rentrer dans l’ordre. Ce soir, elles iront dans le meilleur restaurant de Old Town. Ce soir, elles se réconcilieront sous la couette. Ce soir, Ewan aura peut être daigné rentrer à la maison.

Et c’est fou, comme la vie est faite. Rachel n’y pensait plus vraiment à la dispute, finalement pas si pire que les autres. Finalement, pas si différente, pour toujours la même chose. C’est Charlene et sa tendance à la dramatisation qui envenime tout. Elle sait, Rachel, qu’elle a ses tords dans l’affaire mais finalement, elle n’a jamais promis que son travail serait moins important. Nadeem a besoin d’elle plus que n’importe quel moment, tout ça parce qu’un de leurs plus proches collaborateurs a trouvé le moyen de crever d’une overdose dans les toilettes d’une boite de nuit sordide. La journée se passait plus ou moins correctement quand un numero inconnu a fait sonner son téléphone personnel. Elle lève les yeux au ciel, encore Charlene qui a oublié de recharger son propre appareil ou bien celui ci est resté sur sa table de nuit.

« Allo, Madame McLeod ? Ici, le Royal Infirmary. On vous appelle parce que... » Et la suite est floue. La suite n’est qu’une succession de mots qui ont trop de sens. Un camion et puis Cha qui traverse. Et puis le camion qui ne l’a pas vue, probablement parce qu’elle envoyait un sms. Probablement parce qu’elle ne regardait pas devant et la cabine est haute, le conducteur n’a pas eu le temps et… Et. Et. Il n’y a que des « et ». Pour une fois, Rachel n’a pas rechigné. Elle a attrapé son manteau et elle a filé, laissant tout en plan sur le bureau. Elle est arrivée en nage dans le service de soins intensifs pour retrouver sa petite amie, sa fiancée, sa compagne, branchée à tout un tas de machines bipant dans tous les sens pour la maintenir de ce côté ci de la lumière.

***
Cela fait plus de quarante huit heures maintenant que Rachel est là. Le tailleur troqué pour un jean ample et confortable. Les cheveux relevés en un chignon lâche et le corps caché sous un pull qui commence à boulocher. Elle n’a pas fait attention, elle a pris les premiers vêtements qui lui passaient sous la main pour ne pas la laisser seule trop longtemps. Elle est désolée, Rachel. Plus que tout, elle est désolée. Elle sait que c’est sa faute, que si elle avait dit qui était Ewan, elles ne se seraient pas disputées. Cha ne serait pas partie comme une furie. Sur le téléphone, retrouvé miraculeusement en un seul morceau (moins l’écran, qui a explosé sous l’impact), Rachel a lu les derniers SMS échangés avec Aizah, la sœur de son meilleur ami, à qui elle demandait l’asile pour quelques jours. Quoi qu’il en soit, elle ne comptait pas rentrer. L’avocate aurait mille fois préféré qu’elle arrive à destination plutôt que d’être fauchée comme ça.

Elle rapproche un peu le fauteuil, pour que sa main prenne celle de Cha. Les doigts sont froids et ne lui rendent pas son étreinte. Les médecins lui ont expliqué tout un tas de choses qu’elle n’a pas forcément comprises. Elle n’a pas envie qu’on lui dise que sa fiancée est passée à un cheveu de la mort. Elle voudrait qu’Ewan soit là, même si c’est pour lui dire que tout ça, c’est sa faute. Sa bouche dépose un énième baiser sur le dos de la main de Charlene, elle a l’impression d’y avoir consacré les dernières quarante huit heures. Elle a l’impression que maintenant, c’est trop tard. Elle est prête à vaciller, pour la première fois en trente ans. La mannequin est véritablement son point faible, un des rares qu’elle accepte d’avoir. Et dans tout ça, elle se sent extrêmement seule. Une sensation étrange sur son épaule et elle relève les yeux. Les doigts translucides de son fantôme pressent doucement et c’est à ce moment que Rachel fond littéralement en larmes. Secouée par des sanglots qu’elle ne peut pas réprimer. Ewan est rentré mais Cha est prête à partir.



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Charlene A. Tommsen
Charlene A. Tommsen
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J'éteindrai le chaos - Cha  Ivao
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Âge : 34 Quartier : Old Town
Situation familiale : Raide dingue in love de sa fiancée, Raichou (même si ça fait mal)
Date d'arrivée à Edimbourg : Été 2013
Don : Cha peut « bloquer » son psyché (sorte de mécanisme d’autodéfense pour se protéger d’elle-même). De plus d’autres personnes dotées d’un don ne pourront pas lire en elle (sauf si elle le décide), ni affecter ses émotions de par leur proximité.

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J'éteindrai le chaos - Cha  Empty Re: J'éteindrai le chaos - Cha

Jeu 1 Fév - 21:12
Me voilà perdue au beau milieu d’une prairie verdoyante. Aussi loin que je peux voir, il n’y a qu’herbe printanière et boutons jaunes. Au-dessus, un magnifique ciel bleu dénué du moindre nuage. Une atmosphère des plus paisibles portée par une brise tiède m’entoure. J’ouvre les bras des deux côtés de mon corps et me mets à tournoyer sur moi-même. Je souris. Je tourne plus vite. Je ris. Je tourne encore et encore et encore, jusqu’à ce que l’épuisement me guette et que je tombe à la renverse. Le matelas de mousse et de fleurs est d’une douceur indescriptible. Je me retrouve propulsée à des années-lumière (bon, il ne faut pas exagérer non plus) du moment et de l’endroit présent. Je me remémore une période d’innocence et d’insouciance bénite des dieux. Une époque où la seule chose qui m’importait était de courir plus vite que les autres. D’arriver la première en haut de la colline. D’avoir le privilège de contempler les nuages seule … avant l’arrivée inévitable du reste de la troupe.

Nous avons tous écopé d’un deuxième prénom floral. Amaryllis. C’est le mien. C’est un des plus exotique. D’ailleurs ce genre de fleurs ne pousse pas à Édimbourg. Du moins pas de manière naturelle. Il faudrait voyager jusqu’en Amérique centrale pour cela. Puis, accessoirement, personne ne m’appelle ainsi. Sauf Mister T. Et encore, pas toujours. Et encore moins devant tout le monde. C’est notre petit moment d’intimité à nous. Même s’il va sans dire qu’entre frères et sœurs on se les balançait à tout va fut un temps. Certes pas dans les mêmes circonstances.

Je souris paisiblement tandis que leurs visages m’apparaissent un à un comme dans un rêve. Cela fait bien longtemps qu’on n’a plus vraiment organisé de réunion familiale. Il faut dire qu’on a grandi. Qu’on s’est éloigné. Chacun de notre côté, nous avons commencé à bâtir notre petit coin du paradis. Enfin, quand je dis ça, on est d’accord que les garçons n’en ont pas grand-chose à faire des nuages papillon et des champs Élysées. Pas plus que certaines de mes sœurs d’ailleurs. Il n’y a pas à dire, je suis et resterai à jamais la plus fleur bleue dans toute cette histoire florale.

Sur cette délicieuse pensée, je ferme les yeux et inspire profondément, me regorgeant plus encore de cet instant de béatitude parfaite. Bientôt, j’ouvrirai les yeux et les nuages annonceront leur arrivée depuis l’horizon. Bientôt, le vent emportera le printemps et oubliera l’été dans son passage. Bientôt la pluie arrivera et piétinera tout sur son passage. Bientôt … je serai obligée de me réveiller. Mais pas maintenant. Pas encore. Je suis bien ici. Tellement bien. Je ne veux pas partir. Je ne veux pas rentrer. J’ai beau ne pas savoir ce qui m’y attend, quelque chose me dit que ce n’est ni vert, ni jaune, et encore moins bleu. C’est loin d’être comme ici, pour sûr. Alors je me conforte encore quelques instants dans l’herbe fraîche. Avec la rosée du matin qui vient me chatouiller les mollets. Et les fourmis qui remontent en même temps le long de mes jambes. Je plisse un peu les yeux. Quelle désagréable sensation. Je me force à garder les yeux fermés. Je ne veux pas me réveiller et tomber nez-à-nez avec une armée d’insectes. Car c’est exactement la sensation qui se traduit depuis mes chevilles et s’efforce à gravir la pente telle une véritable armada en mouvement. Je sens un spasme au niveau de mon visage, plus précisément la région de ma bouche. Suivi rapidement d’un deuxième. Les pattes deviennent plus nombreuses. Elles montent plus haut. Le long de mon bassin. Plus nombreuses. Elles montent encore. Mon ventre est un champ de guerre. Toujours plus haut. Plus oppressantes. Elles viennent m’écraser le sternum.

Je me réveille subitement. Mes yeux s’ouvrent et se referment quasi aussitôt sur l’intensité d’un spot lumineux quelque part en hauteur. Je cligne plusieurs fois des paupières avant de réussir à stabiliser la sensation de vertige. Sans bouger la tête (ce dont je ne me rends pas immédiatement compte), je scrute les environs du regard. Je reconnais sans peine le dos de ma fiancée. Je souris. Du moins, j’essaie.
Ra …

Mais aucun mot ne sort de ma bouche. Je n’arrive pas à parler. C’est là que je me rends compte qu’un énorme tube en plastic est enfoncée dans ma gorge. La crise de panique passe de deux à huit en l’espace d’une demie seconde. Des bips mécaniques commencent à résonner de tous les côtés. Ce qui n’arrange en rien l’angoisse qui grandit de manière exponentielle en moi.

Du coin de l’œil, je vois des blouses vertes (ou bleues, pas certain) accourir vers moi. Une féminine me demande de me calmer. Facile à dire ! Une autre voix m’explique ce qui se passe. Enfin, je présume. J’entends des mots me gifler le visage, mais je n’y comprends rien. Faites quelque chose ! Aidez-moi ! RACHEL !

Je pense comprendre qu’on me demande d’expirer un grand coup. De toute façon, même si ce n’est pas ça qu’il a dit, c’est ce que je fais. J’ai l’impression de gerber un tube sans fin. Ma gorge est douloureuse. Écorchée vive. Lorsque l’embout final finit par pointer le bout de son nez, je suis prise d’une quinte de toux affreuse qui me donne la sensation on-ne-peut-plus-réelle que tout est en train de se déchirer à l’intérieur. J’ai envie d’arrêter. Les larmes me montent aux yeux. Tout me fait tellement mal.

Je sens une pression de chaque côté de mes épaules. Des mains viennent me retenir. Me repoussent lentement vers l’arrière. On me parle, mais je ne comprends toujours rien. Où suis-je ? Que se passe-t-il ? Qu’est-ce que …

Tout à coup, une chaleur réconfortante me ramène à la réalité. Son contact au niveau d’une de mes mains (je penche pour le côté droit, mais impossible à déterminer avec certitude) se propage à travers tout mon corps. J’arrive à nouveau à respirer. À me concentrer sur autre chose que la chute vertigineuse qui m’attendait. Je reconnaitrais le toucher de l’amour de ma vie même avec les yeux fermés et bandés, lestée par un boulet de canon qui m’entraîne vers le fin fond des ténèbres abyssales.

- « Ra … chel. »

Que je m’entends murmurer.
Je la cherche du regard.
Ce que j’arrive à faire, miraculeusement.
Je lui souris.
Mais quelque chose cloche. Son visage semble tout humide. Comme si … elle avait pleuré ?

Je vais pour tendre la main vers ses larmes à elle.

- « Qu’est-ce ... »

La question ne sort pas.
Mon corps est une seule et même douleur.
Tous mes muscles se crispent au même moment.
Une lance me transperce le crâne.
Je sens mon dos s’arquer.
Les draps s’emmêler.
Je sers la main de ma future femme de toutes les forces qu’il me reste.

- ELLE CONVULSE !

Ce sont les derniers mots que je perçois.
Mais je suis déjà loin.
Je tombe.
Dans un puits sans fond.



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~ I should not
Yet I do ~
Rachel McLeod
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Âge : 32 Quartier : Old Town
Situation familiale : Fiancée à Charlene. Un peu compliqué depuis qu'elle a été infidèle. Sans enfant.
Date d'arrivée à Edimbourg : Elle y est née
Don : Son don, c'est Ewan. Un fantôme qui lui colle au train comme une moule à son rocher. Il l'a suit partout, où qu'elle aille. Elle l'adore autant qu'elle le déteste. A cause de lui, sa mère la pense narcoleptique (quand il s'éloigne, elle fatigue et finit par perdre connaissance). A cause de lui, les gens pensent qu'elle parle seule. Son ami imaginaire, pas si imaginaire que ça. Mais Ewan, elle peut l'envoyer espionner à sa guise. Il est ses yeux et ses oreilles. Et ça, elle adore.
Concernant les autres fantômes, Rachel ne peut voir que ceux qui acceptent de se montrer à elle.

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J'éteindrai le chaos - Cha  Empty Re: J'éteindrai le chaos - Cha

Jeu 22 Fév - 9:40
J'éteindrai le chaos
La pièce est calme. Le silence uniquement troublé par les bip incessants des machines auxquelles Charlene est reliée. Rachel est recroquevillée dans son fauteuil, cela fait deux jours qu’elle n’a pas mis un pied au bureau. Elle est certaine que sa boîte mail affiche un nombre astronomique de messages non-lus. Si celle ci a été détournée vers celle de Nadeem pour les urgences, elle doute qu’il ait matériellement le temps de tout traiter. Elle a bien proposé de prendre sa tablette afin de gérer les choses réellement urgentes mais son boss a refusé. Il a eu raison. Elle n’est pas en mesure de réfléchir correctement et elle ne peut pas songer à prodiguer des conseils à quelqu’un dans l’état où elle se trouve. Toutes ses pensées sont occupées par Charlene. Par le son de sa voix, par la douceur de sa peau, par le bruit de ses pas dans le couloir quand elle va se coucher ou le sourire qu’elle affiche quand elle est heureuse. Celui là, cela fait un moment qu’elle ne l’a pas vu. Mais c’est entièrement de sa faute. Rachel n’est absolument pas la personne qu’il lui faut. Rachel n’est pas assez attentionnée, pas assez démonstrative, beaucoup trop attachée à son job pour être une fiancée correcte. Elle aurait du se contenter des maitresses de passage, comme elle le faisait à la faculté et laisser Cha à une femme qui l’aimera comme elle le mérite.

Elle ne s’est jamais sentie aussi seule que maintenant. Ewan est porté disparu depuis plusieurs jours, Charlene aux portes de la mort. Rachel n’a pas encore appelé sa mère et elle a évité soigneusement d’être présente quand Mister T a débarqué ici. Elle n’a jamais su ce que le père de sa fiancée pensait d’elle mais avec les récents évènements, c’est sur et certain qu’il ne l’apprécie pas. L’amour que Cha voue à Rachel l’a littéralement poussée sous un camion. Nadeem a beau dire que ce n’est pas de sa faute, elle sait que si. C’est elle. Elle qui a initié une dispute à cinq heures du matin, elle qui, en ne voulant pas choisir, a fait un choix tout de même. Il paraît que le silence vaut acceptation et cela se vérifie souvent. Elle crevait d’envie de répondre à l’appel du bureau, d’enfiler le tailleur qui attendait soigneusement sur sa chaise et de filer au bureau jusqu’à pas d’heure. Elle a un peu menti quand elle a dit à Cha qu’elle ne pouvait pas s’octroyer une journée off. Sans que cela soit off, elle pourrait parfaitement bosser depuis la maison et faire des pauses pour qu’elles partagent du temps ensemble.

Elle fond en larmes quand son épaule frémit. Ewan n’a pas de consistance mais, avec le temps, elle a apprit à reconnaître lorsque son fantôme essaie de la consoler. Il a la décence de ne rien dire et elle de ne pas lui reprocher son absence. Est-ce que Charlene la hantera comme Ewan ? Est-ce qu’elle la verra partout, tout le temps, lui rappelant constamment sa faute ? Cela serait perturbant, de voir le fantôme de sa fiancée décédée par sa faute un peu partout. Elle frissonne à cette pensée. Cha va s’en sortir. Cha va rentrer à la maison. Et tout redeviendra comme avant. Non, pas comme avant. Mieux. Elle ne sait pas encore comment mais elle promet de s’améliorer, de lever le pied, de… Lever le pied, ça va être compliqué, surtout maintenant qu’elle a la place d’Allaway. Elle se débrouillera. C’est son problème. Même si Nadeem dit que Cha savait ce qu’elle faisait en acceptant d’épouser une avocate, cela ne dispense pas Rachel de faire des efforts. Des vrais, cette fois. Pas de ceux qui s’évanouissent au bout de quelques semaines.

Parmi les bip bip, elle entend une petite voix l’appeler. Rachel bondit du fauteuil dans lequel son corps est imprimé et se précipite au chevet de Charlene. Elle se saisit de sa main, qu’elle embrasse doucement. « Je suis là, Cha. Tout va bien. » Non, ça encore c’est un léger mensonge. Tout ne va pas bien mais elle ne peut pas lui dire de but en blanc qu’elle s’est faire renverser par un camion en traversant la route alors qu’elle se rendait chez son amie, qui est accessoirement la sœur jumelle du boss de Rachel. Encore une fois, Charlene tente de parler mais la question meurt avant de franchir ses lèvres. « On verra ça plus tard, repose toi… » Elle appuie sur le bouton d’appel pour que les infirmières et les médecins viennent l’ausculter maintenant qu’elle s’est réveillée. Pourtant, quelque chose est étrange. « Cha ? CHA ! » Le corps de la jeune femme s’arque-boute et se tord, s’emmêle aux draps, serre sa main si fort que ses doigts blanchissent. Les médecins arrivent au même moment et se précipitent vers le lit. Rachel se sent tirée en arrière et abandonnée dans un coin de la chambre.

Il y a tellement de monde autour du lit qu’elle ne peut pas voir ce qu’il s’y passe. De toute façon, elle n’est sûre de tout bien comprendre ce qu’il se joue ici. Elle est la spectatrice d’une pièce de théâtre dont elle ne capte pas le moindre mot. Les machines s’emballent, les bip bip deviennent sourds et continus. Un des médecins annoncent qu’ils sont en train de la perdre et c’est là que Rachel est chassée de la pièce. Sans opposer la moindre résistance, elle sort dans le couloir. Stoïque, devant la porte, bousculée par les passants. « Rara ? Et si tu allais t’asseoir ? Viens... » Ewan prends une voix douce, comme quand il fallait la rassurer quand elle était enfant. Elle lève un regard vide vers lui et accepte d’aller s’installer sur une chaise en plastique à côté de la machine à café. « Tu crois que je vais oublier sa voix ? » Ewan est accroupi devant elle, les mains posées sur ses genoux, donnant l’air à Rachel de parler seule. « Mais enfin, de quoi tu parles ? Elle va s’en sortir. Tout va bien aller. » Mais elle n’en démords pas, Rachel. Elle continue sur sa lancée. « Elle va devenir un fantôme, comme toi ? » S’il avait été vivant, Ewan aurait certainement attrapé les épaules de Rachel pour la secouer comme un prunier. A la place, il se contente d’un soupir qui ne sert à rien puisque les fantômes ne respirent pas. « Personne ne deviendra un fantôme, Rachel. Je te le promet. » Il promet des choses indépendantes de sa volonté mais cela a le mérite de faire sourire son amie.

Un des médecins ressort finalement de la chambre. Sa mine est peu engageante. Debout, Rachel se penche un peu pour regarder ce qu’il se passe derrière lui. Le calme est revenu dans la pièce, Cha est ficelée à encore plus de machines. Elle est encore là, qu’il dit, mais ils ont eu chaud. Elle est vivante mais les prochaines heures seront cruciales. Elle hoche bêtement la tête. Le médecin garde toute la distance qu’impose son statut et l’autorise à retourner au chevet de sa fiancée. Rachel entre de nouveau dans la pièce et retrouve sa place dans le fauteuil, les genoux ramenés contre son menton. Il n’y a rien d’autre à faire qu’attendre. .



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J'éteindrai le chaos - Cha  Empty Re: J'éteindrai le chaos - Cha

Sam 24 Fév - 21:38
BIP.

Mes paupières sont closes. Ma respiration est posée.

BIP.

En accord parfait avec ce petit bruit qui m’accompagne depuis le lointain. J’ignore si c’est lui qui est calqué sur mon rythme ou si c’est moi qui ai fini par me synchroniser avec sa régularité. Je dois dire que c’est apaisant. Rassurant aussi. Quelque part. Même si j’ignore bien de quoi il y a lieu que je me rassure. Ma tête n’est pas à ça. Elle n’est d’ailleurs pas à grand-chose. Elle se contente juste de rester accrochée à mes épaules. Ne se dandine ni vers la gauche, ni vers la droite. Parfaitement statique. Et stoïque. Ce qui n’est pas dans mes habitudes. Enfin, c’est l’impression que j’en retire. Je ne me rappelle plus trop de qui de quoi sont fait mes habitudes. D’ailleurs, quelles habitudes ?

BIP.

Ah, il est toujours là. Je sens un petit mouvement au niveau de ma bouche. Je pense que je souris. Je ne peux pas en être certaine, vu que j’ai toujours les yeux fermés. Mes paupières me semblent peser une tonne chacune. Je n’ai ni la force ni l’envie de les ouvrir. Je suis bien ici. C’est calme. C’est doux. Comme cette sensation qui m’enveloppe la tête. Un peu comme du coton. Enfin, je présume – ce n’est pas comme si j’avais jamais eu la tête enfouie dans un sac de coton. Cela n’aurait d’ailleurs pas eu le même effet. Je m’imagine comme allongée sur un nuage (puisque la barbe-à-papa ça collerait trop que pour être aussi confortable), avec l’arrière du crâne qui s’enfonce dans la matière, mais sans pour autant passer à travers. Probablement un peu comme les oreillers ergonomiques qui s’adaptent à la forme et au mouvement. Sauf que dans ma tête (façon de parler) un oreiller aurait été plus … dur. Moins souple. Plus réel aussi. Avec un fond plus ou moins rigide à l’autre extrémité. Ce qui n’est pas la sensation qui m’habite actuellement. De là à mettre des mots sur cette sensation justement …

BIP.

Lui il reste la seule constant dans ce brouillard opaque qui n’en est pas vraiment un. Car pour cela il faudrait que j’ouvre les yeux. Ces mêmes yeux qui sont recouverts d’un voile bien trop lourd pour arriver à le soulever toute seule. Est-ce que je le veux seulement ? Je garde un semblant de souvenir d’un précédent essai peu concluant. De là à dire si cela s’est vraiment passé dans le dehors ou uniquement dans ma tête … cela me demande beaucoup trop d’énergie que pour m’en rappeler. Énergie donc je manque cruellement. Je le sais plus que je ne le sens. Je ne sens par ailleurs pas grand-chose. Si ce n’est le douillet sur lequel repose l’arrière de ma tête. Je pourrais rester ici. J’aimerais rester ici. Sauf que voilà, il y a un manque qui se fait ressentir. Il y a CE manque. Celui qui gronde non-stop en sourdine. Celui qui arrive généralement à rester à carreau, mais qui n’est pour autant jamais loin. Celui qui attend dans un petit coin d’ombre que je baisse la garde. Que je fatigue un peu. Que je lui tends la main de la dépendance. Ce vilain monstre qui a réussi à revêtir le manteau d’un animal de compagnie. Fidèle. Attentionné. Omniprésent. Il est là en cet instant bien précis. Il l’est toujours. Mais là, tout de suite maintenant, je suis prête à lui accorder un peu plus de place dans le vide qui m’entoure.

BIP.

Je sens mes yeux se plisser. Je vais devoir les ouvrir. C’est difficile. C’est lourd. Ça colle.

BIP.

Je me concentre sur cet endroit en particulier de mon corps. De toute évidence, c’est un peu le seul qui me procure une quelconque sensation actuellement (en plus de ma tête, toujours fidèle au poste elle aussi). Je devrais peut-être me préoccuper du fait que le reste de mon anatomie semble s’être barré aux abonnés absents. Ce sera une énigme pour plus tard. D’abord les yeux.

BIP.

Il semble vouloir m’encourager lui. J’ai l’impression que la cadence augmente. Bien, il me servira de coach personnel. Voire carrément de coach de vie. Toute motivation est bonne à prendre. Alors je m’accroche à son bruit caractéristique et constant pour me sortir de ce trou noir. Pour me hisser vers la sortie.

BIP.

Je cligne plusieurs fois des paupières. Je n’essaie même pas de bouger la tête. Quelque chose me dit, ou m’inspire, que ce n’est pas la bonne idée. Je ne fais même pas mine de négocier. Je me contente de m’adapter au degré de luminosité. Cela me prend quelques secondes. Voire plus, je n’en ai fichtrement aucune idée en fait. Cela ne me tracasse pas pour autant. Du tracas, c’est quoi ça ?
Ma bouche est sèche. Ma langue pâteuse. C’est ce bruit qui semble activer quelque chose à mes côtés. Lentement je tourne mon attention en ce sens. J’y rencontre un visage inconnu et masqué. Il me faut cligner plusieurs fois de plus des paupières pour réussir à distinguer qu’une personne est accrochée à ce visage et qu’elle me parle. Une voix douce et apaisante m’accueille. Par contre je ne comprends pas tous les mots qu’elle me balance. Il faut dire qu’il y en a pas mal. La seule chose que je capte c’est la paille qu’elle présente à mes lèvres. Ma bouche réagit presque naturellement à son approche. J’aspire un peu d’eau. J’arrive à comprendre qu’elle me dit d’y aller doucement. Oh mais madame (oui parce que cela doit être une voix de femme) je ne comptais clairement pas faire davantage. Puis, avec quelle énergie ? Avec quel contrôle sur un corps qui ne semble même plus être le mien ?

~.~

D’autres personnes sont rentrées dans ma chambre. Enveloppées dans les blouses vertes. Des blouses bleues. Une blouse blanche. Ça, je l’ai compris assez rapidement, c’est le médecin. Il vérifie quelques-uns de mes réflexes en me posant quelques questions tandis qu’une voix off (je ne vois pas ce visage qui parle) me fait un petit topo sur la situation : je suis à l’hôpital. Il y a eu accident.
Je sens une pointe de panique me traverser le myocarde. Je m’entends murmurer le nom de ma femme. Enfin de ma presque-femme. De ma fiancée. Où est-elle ? A-t-elle été blessée ? On me rassure. Elle va bien. Je sens un poids partir de mes épaules (dont j’avais temporairement oublié l’existence). Elle s’est absentée un instant pour aller se rafraîchir. Je sens la pointe de la lame s’éloigner de ma cage thoracique. Elle va revenir bientôt. J’arrive à nouveau à respirer presque normalement.

J’essaie de parler à nouveau. On m’incite à y aller molo. À épargner mes forces. On me balance encore quelques autres bricoles sur l’état de mon corps. Me perdre ? Plusieurs fois ? Je ne capte pas vraiment l’information. Les phrases sont hachées. Entrecoupées. Je suis tellement fatiguée. Je n’ai pas pour autant envie de me reposer. Je ne veux pas repartir dans le monde du coton. Pas encore du moins. Pas avant d’avoir vu Rachel. Pas avant de pouvoir m’assurer à mon tour qu’ils ne m’ont pas vendu du flan. Qu’est-ce qui me dit qu’elle n’est pas blessée ? Qu’ils n’ont pas voulu me préserver ? La logique voudrait que je fasse confiance au personnel soignant. Mais mes tripes me hurlent l’inverse. Sans parler de ce que ce me gueule mon kokoro en tambourinant comme un dégénéré contre mon sternum.
Le médecin semble s’en inquiéter. Il me demande de me calmer. Je tourne vers lui un regard qui je présume interloqué : mais docteur, je suis calme.

C’est le moment (enfin je pense, niveau espace-temps je suis complètement déréglée là) que choisit la femme de ma vie, l’ancre de mon naufrage, de se pointer. Un peu essoufflée. Les cheveux encore humides. Je sens tout mon corps s’apaiser. Je sens mon visage sourire.

Instinctivement je sens ma main droite partir en sa direction. Ça me demande un effort surhumain car mon bras semble peser des plombs. Peu importe, aucun effort n’est de trop quand il s’agit d’elle :

- « Raich ... »

Ma voix n’est qu’un murmure. Le son me griffe la gorge tel du papier de verre. C’est là que je vois ma main. Toute faible. Toute bleue et rouge. Toute … nue …

- « Ma bague. »

Rachel, pardonne-moi.
Je pense bien avoir perdu mon alliance.
Ma main se met à trembler faiblement.
J’ai envie de pleurer.



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Rachel McLeod
Rachel McLeod
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Âge : 32 Quartier : Old Town
Situation familiale : Fiancée à Charlene. Un peu compliqué depuis qu'elle a été infidèle. Sans enfant.
Date d'arrivée à Edimbourg : Elle y est née
Don : Son don, c'est Ewan. Un fantôme qui lui colle au train comme une moule à son rocher. Il l'a suit partout, où qu'elle aille. Elle l'adore autant qu'elle le déteste. A cause de lui, sa mère la pense narcoleptique (quand il s'éloigne, elle fatigue et finit par perdre connaissance). A cause de lui, les gens pensent qu'elle parle seule. Son ami imaginaire, pas si imaginaire que ça. Mais Ewan, elle peut l'envoyer espionner à sa guise. Il est ses yeux et ses oreilles. Et ça, elle adore.
Concernant les autres fantômes, Rachel ne peut voir que ceux qui acceptent de se montrer à elle.

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J'éteindrai le chaos - Cha  Empty Re: J'éteindrai le chaos - Cha

Jeu 14 Mar - 15:42
J'éteindrai le chaos
Elle se réveille quand ses côtes rencontrent douloureusement le sol en linoléum de la chambre. La nuit est encore là, la seule lumière qui perce l’obscurité de la chambre provient des machines qui aident Charlene à rester en vie. Rachel, encore une fois, s’est laissée gagner par le sommeil et elle vient de glisser de la chaise sur laquelle elle est assise depuis… Depuis… Deux ? Trois jours ? Elle ne sort de la pièce que lorsque les médecins ont besoin d’intimité pour venir ausculter sa fiancée ou quand Ewan lui rappelle qu’elle doit manger et boire. Elle fait alors une percée jusqu’à la machine à bonbons ou elle prends… Elle ne sait même pas. Un paquet de chips ou une barre de chocolat. Quelque chose qui fait qu’elle ne meurt pas de faim. Avec un café dégueulasse, quelque chose qui annihile encore un peu son sommeil en pointillé. Rachel avait dit à Nadeem qu’elle gérerait les urgences mais elle n’est même pas capable d’aller avaler un truc sans qu’on ait besoin de lui dire de le faire. Elle est un automate, perdue dans un pull trois fois trop grand et un pantalon de jogging. Les cheveux ramenés en chignon pour cacher la misère. Ses pieds la traînent jusqu’à son meilleur ami le distributeur. Elle soupire un bon coup quand son doigt s’écrase sur un bouton au pif et qu’un sachet de M&M’s tombe dans le bas de la machine. Parfait comme en cas, au beau milieu de la nuit.

Elle revient et reprends sa place. Les jambes en tailleur, les doigts picorant les bonbons un par un. Rachel est minutieuse, elle commence par manger les bruns, puis les jaunes, puis les verts et ainsi de suite. Elle se concentre pour éviter de penser, pour chasser de son esprit les images qui tentent de s’y imposer. L’énorme tube en plastique qui fut enlever dans la gorge gracile de sa fiancée, puis la petite voix éraillée, probablement à cause du dit tube. Et enfin, les convulsions. Rachel a beau fermer les yeux à s’en détruire les paupières, elle les voit. Elle voit le corps de Charlene secoué de toutes parts, maintenu tant bien que mal par les infirmiers et les médecins. Puis il y a le couloir froid et impersonnel. Il y a Ewan agenouillé, qui tente de la réconforter comme il peut. Ca marche pas. Elle se demande toujours si Charlene va devenir un fantôme, prête à lui reprocher toute sa vie cet accident. Rachel sait que c’est de sa faute. Si elle avait dit oui. Si elle n’avait pas lorgné plus que nécessaire vers le téléphone. Si elle n’aimait pas autant son travail. Si elle n’avait pas envie de nager avec les requins. Probablement que Cha n’en serait pas là. Probablement que Cha ne l’aimerait pas non plus. Probablement… On va loin avec des ‘si’ et des ‘probablement’. Quoi qu’elle en pense, quoi elle s’imagine, elles sont là aujourd’hui. Rachel va devoir vivre avec.

De l’autre côté de la pièce, Ewan l’observe manger piteusement ses bonbons. Il ne sait pas comment cela marche, de devenir fantôme. Il n’a même pas souvenir de sa propre mort. Ce sont des mécaniques qui échappent au commun des mortels. Cela arrive, c’est tout. « Rara… Tu penses pas que tu devrais rentrer dormir. Je res... » Il est coupé dans son élan par le regard qu’elle lui jette. Hors de question qu’elle bouge, quitte à ne faire plus qu’une avec la chaise.

***

Finalement, à l’aube du troisième (quatrième?) jour, elle obtempère. Cela ne changera rien de toute façon de finir comme une sauvageonne. Rachel se traîne jusqu’à l’arrêt de bus le plus proche, elle n’ose pas prendre le taxi dans son état. Elle aurait pu demander à sa mère ou à Mister T, mais son égo n’est pas tout à fait mort non plus. La tête baissée, évitant soigneusement le moindre eye contact qui forcerait quelqu’un à venir lui adresser la parole, elle attends sagement la venue de son arrêt. Jamais de sa vie elle n’a pris une douche si rapide. Elle troque le jogging contre un jean plus saillant, le pull pour un tee shirt à manches longues vert bouteille et un blazer noir. Par contre, hors de question de prendre le temps d’une sieste. Alors elle fait le trajet en sens inverse, en taxi cette fois. Elle a à peine passé les portes du hall qu’Ewan arrive à sa rencontre. « Rachel ! Elle est réveillée ! » Rachel comprend qu’elle est en train de courir quand elle est prête à se prendre une bûche au bout du couloir.

Elle est échevelée quand elle arrive de nouveau dans la chambre. Les médecins sont encore là, ils tentent d’expliquer à Charlene ce qu’il lui est arrivé, où elle est et surtout qu’elle vient de passer tout prêt de la mort. Rachel trépigne, n’a pas envie d’attendre son tour. Elle se penche dans l’espoir que Charlene la voit, ou du moins la distingue, dans la foret de corps qui lui bouche la vue. Finalement, elle voit une main se glisser et l’avocate s’en saisit, serrant doucement les doigts. Les médecins se décident à partir, les laissant seules, demandant à Rachel de passer les voir ‘plus tard’. « Chut Sweety, je suis là... » L’autre main vient repousser ses cheveux bouclés et elle pose un baiser sur son front. Tout va bien aller maintenant. Une fois qu’elles auront surmonté tout ça, tout ira bien. Une fois la dispute clarifiée, une fois… Quoi ?

Surprise, Rachel se recule. La bague ? La bague est dans son écrin, là où elle l’a rangée quand Cha a décidé de rompre leurs fiançailles. Enfin, quand elle la lui a rendue. Les médecins lui ont dit que cela pourrait arriver, qu’elle ne se souviendrait peut être pas des heures qui suivent mais de ne pas la brusquer. Alors, Rachel lui offre un sourire doux. « Ne t’inquiète pas… Ils te l’ont enlevée quand ils t’ont descendue au bloc. Je l’ai ramenée à la maison pour ne pas la perdre. » Elle déglutit mais espère que cela passera pour de l’émotion qu’elle peine à contenir. Ewan secoue la tête, peu friand du mensonge qu’elle vient de lui servir. Elle aurait simplement pu lui dire qu’elles verraient ça plus tard mais elle a choisi de mentir. Délibérément. « Je suis si désolée, si tu savais... » Elle fait ce qu’elle peut pour ne pas pleurer mais, même à Rachel, cela lui arrive. .



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Charlene A. Tommsen
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Sam 23 Mar - 20:57
Je ne reconnais même pas ma propre voix. Est-ce que bien moi qui parle là ? Je présume que oui, vu que je sens ma bouche s’ouvrir et que cela a produit un son. Pas très audible. Pas très assurée et encore moins rassurée, mais un son tout de même. Je me demande vaguement ce qui a bien pu m’arriver. Ou me passer dessus à en croire les quelques bribes de mots que j’ai réussi à décortiquer. Cela me demande beaucoup trop d’énergie que pour me concentrer sur le flot de paroles qui m’agresse. De toute évidence, ce n’est pas eux dont j’ai besoin. Pas dans l’immédiat en tout cas. Ils pourront s’occuper de moi et de mon corps défaillant dès que j’aurai …

Je sens toute la fatigue, le stress, l’angoisse et j’en passe ; je sens tout ça donc (et bien plus encore) s’évaporer comme par magie lorsqu’une chaleur que je reconnaîtrais entre tous (même dans l’état pitoyable dans lequel je me trouve prestement) vient me presser les doigts. Avec douceur. Avec délicatesse. Mais en même temps avec ce petit quelque chose qui transpire le désespoir. Je ne peux qu’imaginer ce que Rachel a dû ressentir quand une voix inconnue l’a appelée pour l’informer de mon petit séjour surprise aux soins intensifs (mes neurones commencent doucement à s’éveiller à la réalité et à rassembler les pièces du puzzle, mais seulement doucement hein, il y a encore tellement de trous à combler). J’ai tellement de questions à lui poser. Tellement de choses à lui dire. Tellement de tellement. Mais quand ses lèvres tièdes viennent se poser tout contre mon front, mes paupières se ferment naturellement et j’ai juste envie de me laisser aller tout contre elle. D’oublier le rester du monde. De faire fi de tous les bips et autres bruits parasites qui nous entourent. De me rouler dans ses bras le temps qu’elle a pu libérer de son taf pour venir me voir.

Elle se recule un peu lorsque j’évoque la bague, MA bague. Je me sens tomber. Je me sens sombrer. J’ai du mal à respirer. Ainsi donc elle m’en veut vraiment. Comment aies-je pu perdre la preuve de son engagement ? Peu importe les conditions de l’accident (dont je n’ai toujours aucun souvenir). Comment cela a-t-il pu arriver ? Comment aies-je seulement pu le laisser arriver ?
Elle se recule et j’ai l’impression qu’un mur de la taille de celui de Berlin est en train de s’ériger entre nous. L’émotion est en train de monter. En train de me submerger. Bientôt, je vais me noyer.

À travers mes yeux qui me piquent et me brûlent, je pense pourtant discerner un léger sourire. Est-ce que je suis en train d’halluciner ? Je dois cligner plusieurs fois des paupières pour bien avoir la confirmation que je ne rêve pas. Mais pourq …
Elle doit deviner mon interrogation interne, ou la lire dans mes yeux humides (j’ai toujours été trop expressive, on en conviendra) car ses mots se veulent rassurants. Sa voix posée trouve une explication plus que cohérente et cette nudité imposée. Oui, bien sûr, tout ça tient parfaitement la route. Même si j’ignore bien ce que j’ai pu aller faire dans un bloc. La situation doit être encore plus grave que ce que mon esprit daigne bien vouloir m’en dévoiler. Occultation partielle comme moyen self défense. C’est clairement plus efficace que tous les médocs et autres trucs chimiques qu’on pourrait m’injecter dans les veines. Ou du moins un subtil mélange. Car du coin de l’œil je perçois bien que je suis rattachée à une ribambelle de tubes et de câbles. Il y a limite de quoi ouvrir une quincaillerie.

Le dos des doigts de Raich sur ma joue me ramène à elle. C’est que je suis fatiguée. Épuisée. Éreintée. Et elle aussi à bien y regarder. Du coup je me demande depuis combien de jours je suis ici. Si j’ai été inconsciente longtemps. J’espère qu’elle n’a pas mis son job en péril pour venir me veiller. Je ne voudrais pas être la raison d’un écartement professionnel. J’en toucherai un mot à Nadch’ s’il faut.

Je lui rends son sourire doux et rassurant. C’est là qu’elle s’excuse. En tout cas, je pense que c’est ce qu’elle fait. Je ne comprends pas de quoi elle parle.

- « Pourquoi ? »

J’aimerais faire une phrase complète. Lui demander si c’est elle qui m’a poussé pour réagir ainsi ? Même si c’est l’hypothèse la plus improbable du monde. Un peu d’humour et/ou d’ironie n’a jamais fait de mal à personne. Mais je n’ai pas assez d’énergie à revendre. Et ma gorge me fait toujours aussi mal, si pas plus encore.
Et puis il y a sa réaction. Il y a la Rachel que personne ne connait. Celle qui s’efforce de se cacher jour après jour après jour en-dessous de toutes ces couches d’apparences. Celle dont je suis tombée amoureuse lorsqu’elle ne regardait pas. Celle qui ne se dévoile qu’à moi (du moins c’est ce que j’aime à me dire). Celle, aussi, que je n’avais plus vu depuis tellement de temps. Elle est toujours là. Et cela me rend heureuse. Même si elle, ça la fait pleurer.

Je tire un peu sur sa main qui retient toujours prisonnière la mienne pour la rapprocher. Je me penche à mon tour vers l’avant (mais vraiment qu’un petit peu hein, ça fait mal mais je passe outre) et passe mon autre bras autour d’elle (là aussi, autant que faire se peut avec les fils et les tubes et les patchs et les hématomes et toutes ses autres choses qui tentent de me dissuader d’insister – f#ck off !). Je la sers tout contre moi et pose ma joue droite tout contre sa tête en fermant les yeux.

- « Ça va aller mon amour. »

Promis.

~ . ~

Un médecin et un infirmier finissent par revenir dans la chambre. Pour des examens de routine. Hors de question que ma fiancée se barre une nouvelle fois. Pour cela il aurait fallu qu’ils s’y mettent à deux pour décoller nos doigts entrelacés. J’ignore par ailleurs qui sert le plus la main de l’autre. Cela aussi me fait doucement sourire. Je suis fatiguée, mais je n’ai pas envie de m’assoupir. Je veux profiter de chaque instant que Rachel a à m’accorder. Bientôt son téléphone sonnera. Son travail la rattrapera. Même s’il est de coutume que ce genre de technologie n’a rien à faire dans les soins intensifs. Une histoire d’interférence magnétique. Ou un bidule du genre. Peu importe, je savoure ce moment rien qu’à nous. Les deux autres hommes dans la pièce limite réduit à l’état de figurants.

Rachel prend place à même mon lit et je pose le côté de ma tête contre elle. Comme pour m’assurer qu’elle est bien là. Que je ne rêve pas. Car quelque chose me dit que le retour à la réalité va faire vachement mal. Cela se fait confirmer par les dires de l’homme en blouse blanche : plusieurs fractures, des déchirures internes, une commotion … j’ai l’impression que la liste n’en finit pas. Pas plus que je n’ai l’impression que c’est de moi qu’il parle. Outre la gorge râpeuse et la voix qui déconne, je n’ai pas remarqué grand-chose. Bon, bien sûr il y a la fatiguée, le minimum minimorum d’énergie et la multitude de brols et de bips qui évoluent autour de ma petite personne ; il n’empêche que je ne me sens presque pas concernée. Il ne faut pas demander le degré d’antidouleurs sur lequel je suis en train de carburer. Fichtre, qu’est-ce que ça va bien pouvoir donner quand ils vont arrêter, ou ne serait-ce que diminuer ? Je préfère ne pas encore me projeter aussi loin et commence par essayer de décortiquer les questions de ce mini interrogatoire.
Même si j’ai juste envie de fermer les yeux.
Même si j’ai juste envie de rentrer à la maison et aller dormir dans MON lit avec MA femme.

- Savez-vous où vous êtes ?

- « À l’hôpital. »

J’aurais pu rajouter aux soins intensifs, mais je préfère préserver ma voix, ou le peu qu’il en reste. Si je ne parle pas trop vite ou à vocabulaire réduit, peut-être bien que j’arriverai à tenir la cadence jusqu’à la fin.

- Savez-vous ce qui s’est passé ?

- « Un accident ? »

C’est autant une réponse qu’une question, car je ne sais absolument pas ce qui s’est passé. Le mot accident est un des rares termes que j’ai réussi à choper lors de mon réveil. De là à dire s’il me concernait … vu l’étendue des dégâts, c’est bien possible. Puis … qu’est-ce que ça pourrait être d’autre ? J’espère que ça ne s’est pas produit en plein catwalk. J’aurai fait la une des journaux, mais clairement pas pour les meilleures raisons du monde.

Ah, il continue en acquiesçant.

- Exact mademoiselle Tommsen. Vous avez été victime d’un grave accident de la route.

Oh m#rde, j’espère que personne d’autre n’a été blessé.
Est-ce que c’est moi qui conduisait ?
Un chauffeur de la boite ?
Je … n’ai pas assez de jus en stock pour les poser toutes ces questions. Et il devine (ou semble deviner du moins) à mes réactions que j’ai du mal à me situer dans toute cette histoire. C’est qu’il est fort ce toubib. Ou habitué. Allez savoir. Ceci étant, il m’évite l’exercice pénible du contre-interrogatoire et me rassure en précisant qu’aucune autre victime n’est à déplorer. Que le chauffeur en question était en état de choc, mais a pu quitter l’hôpital avec quelques blessures superficielles. Il aurait même appelé plusieurs fois pour prendre de mes nouvelles. Oh, c’est attendrissant ça.
Du coin de l’œil j’observe quand même les réactions de ma dulcinée. Pas certaine qu’elle pense pareil et qu’elle n’a pas dans l’intention de le tirer devant le tribunal.

Je reviens au docteur qui continue à parcourir sa petite liste comme si c’était la plus naturelle des choses (ce que cela doit être pour lui et l’homme à ses côtés qui gribouille mes paramètres au fur à mesure des bips de la machinerie).

- Savez-vous quel jour nous sommes ?

Euh … c’est quoi l’intérêt ? En plus je vais devoir compter. On est arrivées au chalet le vendredi 29. On est reparties le lundi matin (enfin, en ce qui concerne Raich’). Donc prenons que j’ai été HS pendant au moins vingt-quatre heures, voire carrément quarante-huit …

- « Humm … jeudi ? »

Cette réponse semble l’amuser. Ah, ce n’était donc pas ça. Il n’avait qu’à être plus précis aussi pardi !

– Et la date ?

Mais il a fini avec ses exercices de calcul mental oui !
Je commence donc à compter dans ma tête …

- « Le 4. Ou peut-être le 5. On a quitté le chalet il y a trois jours, mais je ne sais pas depuis combien de jours je suis ici. »

Ma plus longue phrase depuis une éternité.
Je suis exténuée.
À bout de souffle.
J’ai la bouche toujours aussi sèche.
Mes paupières n’ont plus envie de jouer à ce petit jeu.

- De quel mois ?

Non mais je n’en peux plus moi ! Ouvrez un calendrier ou hasard ou votre écran de téléphone bordel !

- « Vendredi 5 janvier 2023 et je suis trop fatiguée que pour continuer. »

S’ensuit un silence que je n’écoute que d’une oreille distraite. Je me suis laissée retomber en arrière. J’ai fermé les yeux. Je sers toujours la main de ma future femme fermement dans la mienne. Je commence à partir.

- Merci mademoiselle Tommsen. Nous allons vous laisser vous reposer. Mademoiselle McLeod, pouvons-nous nous entretenir un instant à l’extérieur ?

Je sers plus fort ses doigts.
Non, ne pars pas.
Pas encore.
S’il te plait.



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Rachel McLeod
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Concernant les autres fantômes, Rachel ne peut voir que ceux qui acceptent de se montrer à elle.

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Mer 17 Avr - 11:17
J'éteindrai le chaos
TW : Mention d'amnésie

Depuis toute petite, Rachel excelle dans l’art du mensonge. Un mensonge doit être annoncé avec aplomb. Le plus important est de soi-même y croire. Ne pas ajouter trop de détails parce que c’est là que le diable se cache. Ne pas s’attarder dessus pour ne pas attirer l’attention. Cela doit être énoncé le plus naturellement possible et surtout, être plausible. Ou s’il ne l’est pas, s’arranger pour qu’il ne soit pas vérifiable. Le mieux encore étant de ne pas mentir du tout mais dans certains cas, comme là, le mensonge est nécessaire. Les objets métalliques sont strictement interdits dans une salle d’opération. Du plus, en cas de besoin, les médecins n’auraient pas hésité à couper la bague pour la lui enlever. Alors Rachel a préféré lui dire que la bague lui a été rendue et qu’elle l’a mise en lieu pour mieux la lui redonner ensuite. Cela explique que celle ci soit dans sa boite, à l’appartement plutôt qu’à son annulaire gauche. Elle a un pincement au coeur tout de même. Et c’est là, toute la différence entre elles deux. La première chose à laquelle Charlene pense en se réveillant d’un évènement traumatique, qui a failli lui être fatal, c’est le symbole de son engagement envers Rachel. L’inverse n’est pas forcément acté. Rachel ne sait pas à quoi elle penserait en premier dans un cas pareil. Mais certainement pas à son alliance.

La culpabilité finit par prendre le pas sur le reste. Sans qu’elle ne puisse y faire quoi que ce soit, l’avocate sent les larmes dégringoler sur ses joues. C’est inhabituel chez elle, encore moins dans un lieu public. On peut compter sur les doigts d’une seule main les fois où elle s’est mise à pleurer et Cha peut se targuer d’être l’une des seules personnes à les voir, les larmes de Rachel. Elle et Ewan, qui en est le spectateur privilégié. Ewan, les bras croisés et son air désapprobateur, observe silencieusement la scène. Il n’en revient pas que son amie ait pu balancer un tel bobard en regardant Cha droit dans les yeux. Il peut comprendre que Charlene n’ait pas besoin d’être bousculée en ce moment mais Rachel aurait simplement pu lui dire qu’elles en parleraient plus tard. Pourquoi inventer une telle histoire ? Finalement, il préfère aller attendre de l’autre côté de la cloison, signe de son désaccord.

Rachel ne s’attendait pas à ce que Charlene lui demande pourquoi elle s’excuse. Pour la dispute, pour son amour du travail. Pour ne pas l’aimer comme elle mériterait que quelqu’un le fasse. Pour toutes ces choses qu’elle ne peut pas lui dire. Elle s’essaie à un sourire avant de l’embrasser délicatement sur le front. « Pour tout ça. » C’est vague, cela désigne tout et rien à la fois et c’est très bien comme cela. Elle se laisse faire quand sa fiancée la tire un peu vers elle pour l’enlacer. Ce n’est pas évident avec les fils, les tubes et les cathéters en tous genres. La position n’est pas très confortable mais elle la maintient. Elle ne répond pas quand Cha lui promet que tout ira bien. Non, tout n’ira pas bien.

Elle se redresse quand la porte s’ouvre dans son dos. Un médecin et un infirmier entrent dans la pièce. Rachel s’installe sur le lit, à côté de Charlene. Elle s’attend à ce qu’on lui demande de sortir le temps des examens de routine mais il n’en est rien. Le questionnaire commence. Sa fiancée réponds correctement aux deux premières questions. Elle serre un peu ses doigts pour lui montrer son soutien quand celle ci lève les yeux vers son visage. Rachel ne dit rien pour ne pas l’influencer. Puis le médecin continue. C’est simple, il demande le jour. En réalité, il essaie de déterminer si sa patiente a encore un repère spatio-temporel en lui demandant la date. Charlene annonce le jeudi. Rachel grimace. C’est vendredi en réalité. Mais bon, on ne va pas chipoter pour un jour alors qu’elle sort d’un coma et d’un accident. Son regard croise celui du professionnel de santé qui doit penser peu ou prou la même chose. C’est difficile pour Cha de déterminer combien de temps elle est restée inconsciente.

Le 4 ou le 5. Rachel déglutit. 4 ou 5 quoi ? Charlene s’est fait renversée au matin du 17 septembre. Comment est-ce qu’elles peuvent être le 4 ou 5 ? Pourtant, elle cache son trouble derrière un sourire de façade. Mais le sol s’effondre sous ses pieds quand elle entend sa fiancée énoncer une date. Le 4 ou 5 janvier 2023. Juste après sa demande en mariage. La date exacte étant le vendredi 22 septembre 2023, Charlene a un trou de mémoire de plus de huit mois. Huit mois. Elle a oublié la nuit où elle a disparu, elle a oublié la dispute, elle a oublié le week-end que Rachel a passé à travailler. Presque une année de vie effacée. L’opportunité de reprendre à la promesse faite de lever le pied. Une seconde chance. Mais une vie commune basée sur un mensonge, le risque de perdre Charlene quand elle s’en rendra compte. Elle verra bien, quand le monde passera en 2024. Elle ne sort de sa torpeur que lorsque le médecin s’adresse à elle. « Bien sur… Je reviens Cha. Repose toi. » Un baiser sur la main qui la retient et elle s’éclipse dans le couloir.

La porte du bureau du médecin se referme derrière elle. Elle est invitée à s’asseoir, chose qu’elle fait machinalement. « Mademoiselle Tommsenn semble souffrir d’une amnésie dissociative. C’est une perte de mémoire arrive parfois après un évènement traumatique. Les patients peuvent perdre quelques minutes de souvenirs comme plusieurs décennies. Dans le cas de votre fiancée, plusieurs mois. Il se peut que les souvenirs reviennent par flash, elle aura certainement besoin d’aide pour les recouvrir entièrement, peut être que certains ne reviendront jamais. Toujours est-il qu’il ne faut pas la brusquer. Posez lui des questions. Montrez lui des photos. » Rachel acquiesce. Charlene se situe à un moment heureux de leur vie à deux. Ce week-end dans le chalet. « Mademoiselle McLeod, êtes-vous consciente de la longue convalescence dont va avoir besoin votre amie ? » Son regard oscille entre le médecin et Ewan, qui a eu la bonne idée de venir la soutenir. « Elle est ma fiancée. Et oui, j’en suis consciente. Comment cela va se passer maintenant ? » Le médecin lui explique donc, longuement, le déroulé des prochains mois.

Elle ne sait pas depuis combien de temps elle s’est absentée quand elle revient enfin dans la chambre de Charlene. Rachel a en tête les semaines qu’il va falloir pour tout réapprendre correctement. La rééducation. Le temps qu’il va falloir pour que la mémoire revienne. Le dilemme de Rachel. Ne rien dire et recommencer. Du moins essayer. Bien sur qu’elle y pense. Elle n’ose pas croiser le regard d’Ewan parce qu’il la connaît suffisamment pour comprendre ce qu’elle a en tête. Elle s’approche du lit mais ne s’assoit pas dessus. A la place, elle tire la chaise en bois. « Comment tu te sens, Sweety ? » Elle commence doucement, tiraillée entre ce qu’elle devrait faire et ce qu’elle croit avoir à faire.



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When the night was full of terror. And your eyes were filled with tears. When you had not touched me yet. Oh take me back to the night we met. by Wiise
Charlene A. Tommsen
Charlene A. Tommsen
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J'éteindrai le chaos - Cha  Ivao
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J'éteindrai le chaos - Cha  Empty Re: J'éteindrai le chaos - Cha

Jeu 30 Mai - 20:43
Malgré mes doigts qui serrent les siens, malgré le désespoir que je sens se dégager dans et de tout mon corps, malgré mon état général, malgré toutes les excuses que je pourrais trouver mais que je n’arrive pas à exprimer, malgré tout ça … Rachel finit par me lâcher la main. Alors je sais bien que c’est normal. Que c’est logique. Qu’elle s’inquiète pour moi et qu’elle a besoin d’entendre ce que le médecin a à lui dire à l’abri de certaines oreilles indiscrètes (et vous remarquerez que je n’insiste en rien pour participer à la découverte cette fameuse révélation). Mais tout ça c’est du rationnel. Et dans l’état actuel des choses, vous me pardonnerez, mais on n’en a rien à kitsch du rationnel !

Pour autant, je n’ai ni la force ni n’l’énergie ni quoique ce soit d’autre en stock que pour m’opposer à cette rupture toute en douceur (avec son incontournable bisou magique). Je garde les yeux fermés (ce n’est pas faute de vouloir les ouvrir pour la regarder s’éloigner – c’est juste que ça ne rentre plus vraiment dans mes possibilités d’actions immédiates et, petit supplément du patron, je n’ai pas envie de l’amadouer avec mon regard de chien battu, déjà parce que c’est bas et deuzio parce que ça fera encore plus mal quand elle donnera quand même gain de cause au toubib). Je garde donc les paupières closes, l’arrière du crâne enfoncé dans mon oreiller en coton. J’ai l’impression que ma tête pèse un plomb et qu’elle s’y enfonce comme dans du beurre mou. Ce qui pourrait être agréable, si cela ne me donnait pas en même temps une impression de noyade. Comme si ce coussin synthétique avait le pouvoir de m’avaler toute crue dans son duvet. Ce n’est bien sûr qu’une impression. Je le sais, à défaut de le sentir. Puis tout autour de moi ne fait que confirmer que je suis toujours bien là. Vivante. Respirante. Et avec assez de tubes branchés de partout que pour réussir à continuer à survivre même dans le vacuum de l’espace-temps. Est-ce pour autant plus rassurant d’imaginer et de visualiser cette scène ? Probablement pas, mais quitte à m’enfoncer dans les profondeurs ; autant que cela ait un petit quelque chose de Interstellar.

Bercée dans cet état de semi-conscience, je tente de me rappeler ce qui s’est passé. Ce qui a bien pu faire que je me retrouve ici et surtout ainsi. Sauf que voilà, rien ne me vient. Et quand je dis rien, c’est vraiment niks – noppes – nada – que dalle - fiançailles. Un avant-goût quoi. Je sens mes muscles se détendre sous cette révélation, bien que je ne m’étais pas totalement rendue compte qu’ils s’étaient crispés à la première pensée. Je me mets du coup à vaguer et divaguer au gré des destinations exotiques qui pourraient nous attendre d’ici quelques mois (même si j’en viens à me demander si on avait déjà fixé une date ou pas). Les Îles Canaries. La Nouvelle-Zélande. Voire peut-être une partie moins connue, et surtout moins touristique, de l’Afrique du Sud. À moins qu’on trouve carrément à louer une petite île perdue au fin fond de nulle part le temps d’un week-end en tête-à-tête absolu ? Je souris à cette idée aussi belle qu’absurde. Raich’ n’aime pas particulièrement quitter le cocon réconfortant d’Edimbourg (allez comprendre). Et que dire d’un endroit abandonné sans internet ni même un raccordement à l’électricité. À quelle douce rêverie qui m’emporte là …

Mais le rêve se fait rapidement éclater par un bruit qui racle le sol et me fait plisser les yeux pourtant fermés. Quel son horrible ! Est-ce que je veux seulement en découvrir l’origine ? J’espère juste que ce n’est pas un bruit qui provient d’une machine à laquelle je suis prestement branchée car cela n’augure rien de bon. Mais voilà déjà que la voix réconfortante (bien que … hésitante ?) de ma chère et tendre vient détendre l’atmosphère. Je sens mes lèvres se muer en sourire bien avant que mes paupières n’osent s’opposer aux dures lois de la gravité.

- « Mieux maintenant que tu es là. »

Qu’est-ce que ça peut sonner gnangnan. Et en soi ce n’est pas entièrement vrai, dans le sens où je ne souffre pas physiquement. Enfin, par là je veux dire que en ce moment bien précis je ne ressens pas le véritable impact du choc sur mon organisme. On est d’accord de dire que ça ne va pas durer et que j’ai intérêt à profiter de ce court répit.
Ceci étant, il est vrai que je me sens toujours mieux quand tu es à mes côtés. Que ce soit dans la même pièce que moi, simplement à portée de vue ou carrément réellement toute acquise à ma seule cause. Avec toi près de moi, je me sens capable déplacer toutes les montagnes qu’on pourrait croiser. Alors ce n’est certainement pas un petit camion qui fera le poids.
Je reste toutefois la première consciente de la réalité des choses. Du moins, autant que faire se peut.

- « Tu restes encore un peu ? »

Et je lui tends les doigts de ma main droite, semblant tout à coup remarquer qu’elle m’avait effectivement lâchée.

- « Le temps que je m’assoupisse. »

Ensuite, tu peux retourner travailler.
Le docteur te fera sûrement un petit mot d’excuse pour le taf.
Au pire, je connais le grand patron.
Mais chut, il ne faudrait pas l’ébruiter.

- « Je t’aime. »

On parlera du reste demain, promis.
Mais pas aujourd’hui.
Pas maintenant.
S’il te plait.



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