• • • Un voyage enrichissant
feat. Angus Menzies & Thomas O. Davis
• • • Quand il était à Londres, papa vivait dans un appartement moderne non loin d’Hyde Park. Malheureusement, l’appartement ne comportait qu’une seule chambre. Il vivait là généralement cinq jours sur sept, mais parfois plus quand le boulot l’exigeait. Il fut surpris de mon courriel – papa est un ancien, il n’aimait pas utiliser les textos. – Il ne pensait pas que je viendrais le visiter. Surpris, mais à mon grand soulagement il m’avait permis de passer quelques jours avec lui réservant même une chambre dans un hôtel pour moi. J’avais été stressé toute une journée. Je peinais à me concentrer au travail. Cela étant, j’avais ensuite été nerveux à l’idée de demander une semaine à mon superviseur. Enfin, il me la donna même avec joie stipulant que j’étais son meilleur employé, toujours à l’heure. Ça m’avait fait plaisir. Je l’avais remercié poliment. Le week-end, je rentrerais avec papa pour Glasgow.
- Comment ça va le travail Thomas ?
Nous marchions dans Hyde Park, mon père et moi quand il abordait justement le sujet de l’emploi. Il faisait chaud, mais pas assez pour me permettre d’être trop en sueur. J’aimais porter un polo à manches courtes, un pantacourt et des mocassins légers sans chaussettes durant ces journées. Parfois, l’appel du lac au cœur du parc restait forte. Je m’étais ainsi, perdu dans ces rêveries quand mon père éleva finalement la voix avec cette question.
- Bien. J’ai gagné une bonne routine et mon superviseur aime la manière dont je tris les téléphones.
Il souriait à mes mots monocordes, mais pour lui bien joyeux. Papa me connaissait bien. Il savait que j’aimais l’organisation et la propreté peut-être à outrance l’en rendant même jaloux lui-même. C’était un homme aux cheveux grisonnants, mince, mais on sentait qu’il n’était pas totalement sédentaire malgré tout. Dans la famille, on avait toujours aimé faire de la randonnée pédestre. Moi, je les ralentissais cependant. Apparemment, je prenais trop de temps à chaque panneau et j’étais très prudent dans les sentiers. Bah ! Je n’avais pas envie de me blesser. S’ils le désiraient, grand bien leur fasse. Mais pas moi !
Aujourd’hui, il y avait peu de gens à Hyde Park parce qu’on était un mardi. C’était la fin de l’après-midi et donc papa avait évidemment finit de travailler. Je l’observais de côté pour ensuite, me précipiter soudainement vers le gigantesque lac marmonnant qu’il y avait des canards.
- 1 … 2 … 3 … 6 … 12 … Wow, il y en a beaucoup. Oh ! Regarde ! Il y a même des bébés. Normalement, on n’en voit qu’au printemps que je pointais vers deux petites boules de duvets jaune et noir. Plus loin, tu peux voir des bébés plus âgés. Des adolescents pour nous. Ils peuvent vivre de 5 à 10 ans à l’état sauvage et la femelle a une portée entre 8 et 13 œufs. C’est beaucoup, mais plusieurs œufs peuvent se faire manger avant l’éclosion. À l’âge adulte ils ont un poids d’environ 1 kg et pour une envergure de près d’un mètre.
Et je pointais dans une nouvelle direction vers trois canards bruns, mais quand même plus petits par rapport à un autre, sûrement leur mère. Papa avait approché et il souriait à cette passion que j’avais pour milles et uns sujets à la fois.
- Je ne sais pas comment tu fais pour retenir autant d’information Thomas. Je t’admire, vraiment.
Là-dessus, je l’observais un moment en silence un peu interdit à la déclaration que je venais d’entendre de la part de mon propre père. Ça me faisait quelque chose parce que je ne pensais pas qu’il m’admirait ne serait-ce qu’un tantinet.